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Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones Aboriginal Peoples Research and Knowledge Network Red de investigación y de conocimientos relativos a los pueblos indígenas Newsletter Boletín Bulletin Enero-Febrero 2012 January-Febuary 2012 Janvier-Février 2012 www.reseaudialog.ca p. 3 DIALOG EN ACTION DIALOG IN ACTION DIALOG EN ACCIÓN p. 25 NOUVELLES D’ICI ET D’AILLEURS NEWS FROM HERE AND ABROAD NOTICIAS DE AQUÍ Y DE ALLÁ p. 36 VEILLE DOCUMENTAIRE DOCUMENTARY WATCH ACTUALIZACIÓN BIBLIOGRÁFICA Contents | Sommaire | Indice DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción ................................................3 Compte rendu d’événement .................................................................................................................................................3 Une entrevue avec Suzy Basile ..............................................................................................................................................6 Recherche étudiante............................................................................................................................................................. 10 Compte rendu d’événement .............................................................................................................................................. 16 Members’ Publications | Publications des membres | Publicaciones de los miembros .................................... 21 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá .....25 Conferences | Colloques | Colloquios ............................................................................................................................. 25 Call for proposals | Appel de propositions | Llamada de propuestas........................................................................ 26 Cultural Events | Activités culturelles | Actividades culturales ................................................................................... 27 News | Nouvelles | Novedads............................................................................................................................................ 28 To read | À lire | A leer ..................................................................................................................................................... 30 Documentary Watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica ...........................36 Books | Livres | Libros .................................................................................................................................................... 36 Journals and magazines | Périodiques et revues | Periódicos y revistas ................................................................... 44 Newsletters | Bulletins | Boletines .................................................................................................................................... 46 Le Bulletin vous informe des projets de recherche, des publications, des réalisations et des conférences des membres et des partenaires de DIALOG et vous propose un regard sur les événements et les nouveautés du domaine de la recherche relative aux peuples autochtones. The Newsletter keeps you updated on the research projects, publications, activities and conferences of DIALOG members and partners, and profiles events and news in the area of worldwide aboriginal research. DIALOG - LE RÉSEAU QUÉBÉCOIS D’ÉCHANGE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES/LE RÉSEAU DE RECHERCHE ET DE CONNAISSANCES RELATIVES AUX PEUPLES AUTOCHTONES - est un regroupement interuniversitaire, interinstitutionnel, interdisciplinaire et international qui réunit cent cinquante (150) personnes issues du milieu universitaire et du milieu autochtone. DIALOG vise à mettre en valeur, diffuser et renouveler la recherche relative aux peuples autochtones. DIALOG est subventionné par le Fonds québécois de recherche sur la société et la cultureFQRSC (Programme des regroupements stratégiques) et le Conseil de recherches en sciences humaines du CanadaCRSH (Programme des Réseaux stratégiques de connaissances). El Boletín les informa acerca de los proyectos de investigación, las publicaciones, realizaciones y coloquios de los miembros y socios de DIALOG, y les da noticias sobre los eventos y novedades del medio de la investigación relativa a los pueblos indígenas. DIALOG - RESEARCH AND KNOWLEDGE NETWORK RELATING TO ABORIGINAL PEOPLES - is an interuniversity, inter-institutional, cross-disciplinary and international network that brings together one hundred and fifty (150) people from various universities and Aboriginal organizations and communities.These diverse actors share the objectives of promoting, disseminating and renewing research relating to Indigenous peoples. DIALOG is funded by the Fonds québécois de recherche sur la société et la culture-FQRSC (Programme des regroupements stratégiques) and the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada - SSHRC (Strategic Knowledge Clusters Program). DIALOG - RED DE INVESTIGACIÓN Y DE CONOCIMIENTOS RELATIVOS A LOS PUEBLOS INDÍGENAS - es un agrupamiento interuniversitario, interinstitucional, interdisciplinario e internacional que reúne a más de ciento cincuenta(150) personas del medio universitario y del medio indígena. Todos estos actores comparten el objetivo de valorizar, difundir y actualizar la investigación sobre los pueblos indígenas. DIALOG es subvencionado por el Fonds québécois de recherche sur la société et la culture-FQRSC (Programa de agrupamientos estratégicos) y el Conseil de recherches en sciences humaines du Canada-CRSH (Programa de redes estratégicas de conocimientos). DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción Compte rendu d’événement « GOUVERNANCE DES PREMIÈRES NATIONS : PERSPECTIVES D’AVENIR » COLLOQUE ORGANISÉ PAR LE CENTRE DES PREMIÈRES NATIONS NIKANITE ET L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI 12 ET 13 OCTOBRE 2011 ALEXANDRE GERMAIN, CANDIDAT AU DOCTORAT, DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) souhaite mettre sur pied un programme d’études en gouvernance des Premières Nations, et a mandaté le Centre des Premières Nations Nikanite (CPNN) (voir l’encadré) pour en élaborer le contenu. Dans cette perspective, le colloque Gouvernance des Premières Nations : perspectives d’avenir, tenu les 12 et 13 octobre 2011, visait à dresser un portrait des besoins et des visions sur le sujet afin de mieux cerner le contenu du futur programme. On proposait donc de « questionner les pratiques actuelles » et « d’amorcer une réflexion sur la manière dont [la gouvernance] pourrait être réinvestie par les Premières Nations». La notion de gouvernance recoupant plusieurs champs d’activités, les organisateurs ont divisé le colloque selon plusieurs thèmes. Le premier des thèmes abordés, la spécificité de la gouvernance en milieu autochtone, a été exploré avec Douglas Sanderson, professeur en droit à l’Université de Toronto et membre de la nation crie d’Opaskwayak. La conférence de Douglas Sanderson portait sur la notion de justice corrective, qu’il expose comme incontournable à la réparation des torts causés par la colonisation et la Loi sur les Indiens. Ces torts ne se résument pas au vol des terres; il s’agit plus que tout de l’usurpation de la définition de l’identité autochtone. Au cœur du problème se trouve la nature de la relation législative entre les Settlers et les Autochtones; la solution à l’impasse actuelle consiste à réparer les torts par une justice corrective. Les droits ancestraux et les traités modernes ne répondent pas aux exigences d’une telle justice, selon Douglas Sanderson, car ces solutions ne corrigent pas le tort fondamental de la négation du droit des Autochtones à leurs institutions sociales, culturelles et politiques. La justice corrective prescrit donc la restitution de ce droit et des moyens de le concrétiser. Le colloque proposait ensuite une réflexion sur la dimension économique de la gouvernance autochtone avec Marc-Urbain Proulx et Christian Rock. Marc-Urbain Proulx, professeur à l’UQAC en économie régionale, a livré un portrait de l’économie des « collectivités autochtones » et des défis pour la gouvernance. Il January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 perçoit une « renaissance autochtone » dans l’activité économique des collectivités, au sein desquelles émergent présentement une multitude d’entreprises. Celles-ci sont de quatre types : classique (entreprise privée), communautaire, société en portefeuille ou Le Centre des Premières Nations Nikanite (CPNN) Organisme fondé en 1991, le CPNN est basé à l’Université du Québec à Chicoutimi. Son principal mandat est d’offrir une formation universitaire à la population des Premières Nations au Québec. Sa mission comprend donc la promotion d’une recherche sensible aux particularités culturelles des Premières Nations et la création de programmes qui répondent aux besoins des Autochtones au Québec. Le CPNN est aussi un lieu d’accueil, d’encadrement et de consultation pour les étudiants autochtones. Plus spécifiquement, le CPNN développe des programmes de formation, offre des activités d’enseignement/apprentissage, réalise des projets de recherche et en publie les résultats, prépare pour leur stage les étudiants admis en sciences de l’éducation et offre un soutien académique aux étudiants autochtones ayant des besoins particuliers. Les plus récents projets de recherche du CPNN portent sur le codéveloppement professionnel en mathématique à Mashteuiatsh et sur la place des femmes autochtones dans la gouvernance. Le CPNN participe également à un projet d’économie sociale pour les jeunes décrocheurs à Mashteuiatsh. Les programmes dirigés par le CPNN touchent à l’enseignement en milieu scolaire chez les Premières Nations, à la technolinguistique autochtone, aux études pluridisciplinaires, aux relations d’aide, au développement socio-économique, à la comptabilité financière, au français écrit et à l’histoire et la culture des Premières Nations. Ces programmes mènent à l’obtention d’un diplôme, d’un certificat ou d’une attestation d’études. Pour plus de détails, visitez le site internet du CPNN : www.uqac.ca/cea. DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción coopérative. Il n’y a donc pas de créneau unique autochtone, sauf une « niche », remarque-t-il, dans les activités plein-air. Les facteurs de succès de ces entreprises sont la proximité d’un marché ou d’un bassin de ressources, mais le plus important consiste à créer un « effet territorial » par l’accumulation de conditions matérielles, immatérielles et institutionnelles favorables à l’économie libérale. Il voit dans la coopération la clé du développement autochtone et souligne que les partenariats donnent accès à de nouvelles ressources. Les défis économiques de la gouvernance autochtone se trouvent dans la réponse aux besoins de base, le respect de la diversité des modèles, l’ouverture démocratique et la délibération, la valorisation des initiatives, le financement au démarrage des entreprises et le soutien à la formule partenariale. Marc-Urbain Proulx a conclu en plaidant pour un abandon du « communautarisme » au profit d’une plus grande ouverture à la libéralisation. Christian Rock, directeur principal des comptes majeurs marché des Premières Nations et des Inuit chez Desjardins, s’est demandé si les collectivités géraient maintenant tous les services autrefois rendus par l’État. Si c’est le cas, le développement économique devient selon lui incontournable pour générer les revenus nécessaires pour affronter la hausse de la natalité et la diminution des fonds publics. C’est ainsi que le financement bancaire devient inévitable. Dans ce contexte où le développement économique, la gouvernance autochtone et les institutions financières se retrouvent dans une situation d’interdépendance, deux défis apparaissent. Il y a d’abord un impératif de stabilité que « l’hétérorégulation » causée par la Loi sur les Indiens ne favorise pas nécessairement. Une « autorégulation » autochtone serait préférable. Il y a ensuite la traduction de la tradition orale autochtone en une codification permettant à un auditoire large de bien comprendre la pleine nature d’une gouvernance propre aux Premières Nations. Le troisième thème au programme du colloque touchait à la gouvernance civile et à la démocratie, particulièrement en milieu urbain. Odile Joannette, coprésidente du Réseau pour la stratégie urbaine de la communauté autochtone de Montréal, est venue présenter cette initiative grassroots développée en réaction à l’absence de mesure pour Montréal dans la Stratégie pour les Autochtones en milieu urbain (SAMU) du gouvernement fédéral. Le Réseau est une structure non partisane dont le principal objectif est de favoriser l’accès aux services pour les Autochtones à Montréal, et donc d’améliorer leur qualité de vie (www. reseaumtlnetwork.com). L’objectif implicite du Réseau est de développer un sentiment de communauté chez les Autochtones du Grand Montréal. Carole Lévesque, professeure à l’INRS et directrice du réseau DIALOG, a présenté les enjeux liés à un tel objectif : alors qu’il y a toujours eu des Autochtones dans les villes, le défi est maintenant de rendre leur présence visible. Signe d’une évolution positive, les institutions autochtones sont à la hausse, indiquant l’essor d’une nouvelle société civile autochtone. La ville est le creuset de cette nouvelle réalité, ou plus précisément de ces nouvelles réalités plurielles qui laissent présager un projet de transformation sociale impliquant une prise de parole autochtone et des relations January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 transversales entre l’État et le citoyen. Les centres d’amitié autochtones (regroupés sous la bannière du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec), en proposant une approche holistique aux niveaux individuel et collectif, sont à l’avant-garde de cette transformation. Ainsi, la présence urbaine incite à renouveler la vision de la démocratie vers des mécanismes de régulation plus en phase avec le fonctionnement interne des sociétés autochtones. Elle implique la présence de nouveaux acteurs qui ne sont pas nécessairement autochtones, avec lesquels se réalise un partage de valeurs communes et se développent de nouvelles solidarités, interculturelles et intercitoyennes. Carole Lévesque rappelle finalement que la rencontre des cultures en milieu urbain est un défi important, car les Québécois ne sont pas nécessairement à l’aise avec la revendication des Autochtones à la ville, ni avec leur appartenance urbaine. Il faut néanmoins favoriser une égalité différenciée et reconnaître la contribution des Autochtones : il ne suffit plus de combattre l’exclusion, il faut préparer l’inclusion. Le quatrième thème proposé par le colloque portait sur les pouvoirs autochtones existants. Sylvie Basile, directrice générale du Conseil tribal Mamit Innuat, a présenté les différents aspects de la gouvernance d’un conseil de bande et les principaux enjeux auxquels il est confronté. Elle a notamment rappelé que les réalités locales sont souvent liées aux décisions prises au niveau national et régional et que la gouvernance par le conseil de bande est compliquée par sa dépendance aux paiements de transferts gouvernementaux et par les particularités de ses responsabilités. En effet, les responsabilités du conseil de bande sont divisées selon deux branches : politique et administrative. Outre la difficulté à rendre tous les rapports exigés, les conseils font face à plusieurs enjeux : conflit de valeur, différence culturelle, complexité de l’appareil gouvernemental, impacts du passé, leadership, maîtrise de l’administration publique, exode urbain, protection de la langue, problèmes sociaux, besoins en ressources humaines autochtones, emploi, logement, offre de services spécialisés. Mamit Innuat offre un soutien aux communautés membres et tente de préparer la voie pour une prochaine génération en favorisant la résilience et en se dotant d’une vision d’avenir, en plaçant la population au centre des revendications. La réflexion sur les pouvoirs autochtones s’est poursuivie avec Minnie Grey, négociatrice pour la Société Makivik sur le dossier du gouvernement autonome du Nunavik, dont l’accord soumis en référendum le 27 avril 2011 n’a pas été accepté par les Nunavimmiut (les Inuit du Nunavik). Minnie Grey a d’abord présenté le projet de gouvernement autonome tel qu’il figurait dans l’accord. Elle a déploré la distance qui s’est installée entre les différentes entités créées dans la foulée de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ). L’objectif de l’accord était de regrouper les différentes entités administratives au Nunavik et de mettre sur pied une assemblée constituante appelée Uqarvimarik, au sein de laquelle toute la population aurait pu s’exprimer. Minnie Grey a avancé quelques hypothèses pour expliquer l’échec de l’accord. Les gens ont eu l’impression soudaine, explique-t-elle, que tout allait trop vite, que l’accord « sortait de nulle part ». Les gens disaient en entendre parler pour la première fois. Pourtant, il y a eu une abondance d’informations 4 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción diffusées sur le sujet, autant sur les radios locales que lors des différentes tournées des communautés. Minnie Grey s’est dite déçue de la réaction des gens et du peu d’intérêt suscité par les démarches, ainsi que par la façon dont plusieurs craintes se sont répandues (par exemple, la peur d’être envahi par les Qallunaat, les « Blancs », et de perdre sa culture et son identité). Elle a finalement émis l’hypothèse d’un conflit entre anciennes et nouvelles élites. Une rencontre entre opposants et promoteurs de l’accord a été prévue pour discuter de la marche à suivre à la suite de son rejet. Le cinquième volet du colloque était animé par Alexandre Bacon et Lorraine Bastien (respectivement coordonnateur pour la mise en œuvre du certificat en gouvernance des Premières Nations et consultante en matière autochtone); il était dédié au Mouvement des Premières Nations du Québec (MPNQ), dont ils sont les coprésidents. Le MPNQ se propose de « structurer les efforts de la société civile autochtone ». Il a pour mission de faire connaître, de promouvoir et d’appuyer les initiatives de participation citoyenne émergentes chez les Premières Nations. Il cherche à créer un réseau d’alliances avec l’ensemble de la population canadienne. La plateforme web du MPNQ (www.premiermouvement.com) offre des outils de réseautage et diffuse des capsules vidéo. Le projet est toutefois toujours en développement et aux fins d’un exercice collectif de réflexion, trois axes de développement ont été proposés : 1) la concentration de l’information sur les Premières Nations pour rendre accessible les réflexions et opinions citoyennes; 2) l’appui à la prise de parole; 3) l’appui aux initiatives individuelles et communautaires, en en soutenant la réalisation. Le plan d’action à court terme du MPNQ comprend la formation d’un comité d’implantation, le lancement d’une campagne de promotion du site Web, la tenue d’une rencontre du comité d’implantation en vue de la mise en opération du Mouvement et la tenue d’une première assemblée générale des membres d’ici février 2012. Les dimensions politiques et juridiques de la gouvernance ont ensuite été abordées avec les présentations d’Annie Neashish et de Camil Girard. Annie Neashish, avocate et associée de la firme Neashish & Champoux, a présenté une réflexion sur les institutions et les modes de décision de la gouvernance autochtone qui tient compte à la fois des pouvoirs énumérés dans la Loi sur les Indiens, des devoirs découlant de l’obligation de consulter et d’accommoder et d’une gouvernance dont les modalités sont ou seraient fixées dans un traité moderne. La Loi sur les Indiens ouvre la porte à différentes procédures de consultation des membres en fonction de la coutume, laquelle peut aussi évoluer avec l’approbation de ceux-ci. Or, l’obligation de consulter et d’accommoder les parties autochtones permet d’introduire la notion de coutume, car elle impose aux autorités autochtones un « critère de consultation » des membres, afin d’exposer ses revendications. Dans l’attente d’une gouvernance « fixée » dans un traité, Annie Neashish rappelle que la décision d’un gouvernement autochtone liera l’ensemble des bénéficiaires, d’où la nécessité de commencer par s’entendre sur les termes January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 de la consultation. La période des négociations avec les gouvernements pourrait servir de période transitoire afin de tester ces institutions consultatives. Camil Girard, professeur à l’UQAC, a discuté de la notion d’alliance entre 1603 et 2004 et de son lien avec l’Approche commune, l’entente de principe survenue entre certaines communautés innues et les gouvernements du Québec et du Canada. Il plaide pour une plus grande appréciation de l’alliance de nation à nation entre Champlain et le chef montagnais Anadabidjou, dans laquelle primaient le respect mutuel, la paix, le commerce, l’amitié et l’alliance dans la guerre, et où les rituels occupaient une grande importance. Camil Girard souligne la reconnaissance des nations autochtones au Québec, mais il remarque qu’il est temps d’aller plus loin et de reconnaître le titre aborigène, de promouvoir l’autonomie gouvernementale, de favoriser de nouveaux arrangements financiers, de soutenir le développement économique et de créer une certitude quant aux droits de chacun. En bref, il faut, selon Camil Girard, un « troisième niveau de gouvernement ». Le colloque s’est terminé avec une activité collective de réflexion sur l’avenir de la gouvernance des Premières Nations en forme de synthèse plénière animée par le Centre national pour la Gouvernance des Premières Nations. On a demandé aux gens de s’exprimer individuellement sur la façon dont ils et elles s’imaginaient la gouvernance des Premières Nations dans 25 ans. Les réponses ont été inscrites au tableau. On a ensuite distribué des autocollants à apposer à côté des réponses préférées, ce qui a permis d’identifier des priorités à discuter en groupes restreints. Les quatre priorités retenues furent la langue, le territoire, l’alliance entre les nations et une « gouvernance qui nous ressemble et nous rassemble ». Le groupe a été divisé en deux afin que chaque sous-groupe discute des moyens pour atteindre chaque objectif prioritaire. Les résultats de cette activité ont été compilés et devraient être publiés éventuellement. À l’heure actuelle, alors que l’État n’est plus l’unique acteur du développement économique et de la planification territoriale, la gouvernance se complexifie et ses niveaux se multiplient. Un défi important se trouve dans l’articulation du local au global et la réponse se trouve en bonne partie dans le politique, lequel favorise désormais l’autonomie gouvernementale pour les Autochtones. Celle-ci doit cependant se garder, selon Martin Papillon, de succomber à une idéologie néolibérale qui entrainerait la fragmentation de la gouvernance autochtone et qui risquerait d’approfondir davantage la méconnaissance mutuelle. Il s’agit d’un défi important qui dépassait l’ambition du colloque, mais que l’approche par thèmes a permis de percevoir dans sa complexité. Au CPNN maintenant de poursuivre la réflexion afin de bâtir un programme d’étude pour l’UQAC qui soit au fait des tendances actuelles, des opportunités qu’elles offrent, comme des dangers qu’elles recèlent, afin de proposer une formation qui permette vraiment aux Premières Nations d’acquérir les outils qui leur permettront d’être les acteurs d’un changement tant attendu. 5 DIALOG in action | DIALOG en action n | DIALOG en acción Une entrevue avec Suzy Basile SUZY BASILE Chargée de projets dossiers autochtones et étudiante au doctorat en sciences de l’environnement à l’UQAT, membre du bureau de direction du réseau DIALOG et membre de la communauté atikamekw de Wemotaci ENTREVUE RÉALISÉE PAR JULIE CUNNINGHAM POUR DIALOG DIALOG : Depuis vos études universitaires jusqu’à ce jour, votre carrière professionnelle vous a mené de l’université aux instances représentatives autochtones en alternance. Pouvez-vous revisiter avec nous ce qui vous a mené à suivre le chemin que vous avez parcouru? Suzy Basile : Lorsque j’ai annoncé aux gens de ma communauté que je voulais étudier en anthropologie à l’Université Laval, ils n’ont pas caché leur surprise. On me questionnait sur l’utilité d’une formation en anthropologie pour surmonter les défis pressants auxquels sont confrontées nos communautés. « Tu ne trouves pas que nous nous sommes suffisamment fait étudier par des anthropologues ? », me disait-on souvent pour me faire réfléchir à mon choix. Mais, ayant lu des publications qui véhiculaient des compréhensions erronées sur ma propre nation, je voulais justement changer les choses à la mesure de ce que me permettrait une formation en anthropologie. C’était la contribution à laquelle j’aspirais à l’époque. Et puis, l’anthropologie cadrait bien avec mon goût du voyage; j’ai eu l’occasion de faire stages et voyages en Amérique du Sud et en Europe, notamment. Au fil de mes études, je me suis mise à envisager de faire ma dernière session à l’étranger pour compléter mon baccalauréat sans trop savoir où je souhaitais aller. En discutant avec LouisJacques Dorais, alors directeur du programme de 1er cycle du Département d’anthropologie de l’Université Laval, j’appris qu’une entente interuniversitaire venait d’être conclue avec l’Université du Groenland. L’indécision qui précédait notre discussion s’était complètement évaporée. C’était là que je voulais aller. Trois mois plus tard, j’étais dans l’avion pour Nuuk. Je ne me doutais pas à ce moment-là que j’allais y passer près de deux ans. DIALOG : Vous ne saviez pas que vous y feriez votre maîtrise? SB : Non. C’est à la lecture d’un article de journal sur le tourisme au Groenland que l’idée de m’intéresser à l’entrepreneurship touristique en milieu autochtone m’est venue. J’y suis donc revenue faire mon terrain de maîtrise quelques mois plus tard. Et je suis toujours surprise, quand j’y repense aujourd’hui, de constater que ce sujet est toujours d’actualité. DIALOG : Votre séjour au Groenland a-t-il été déterminant dans votre cheminement? SB : Passer tout ce temps dans une société autochtone majoritaire m’a fait un bien fou. C’était vraiment rafraîchissant et inspirant de voir l’autonomie dont disposent les Inuit. Évidemment, ils sont confrontés à des défis semblables à ceux auxquels font face les autres Peuples autochtones du monde entier, mais ils January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 ont néanmoins su se donner un projet de société et un gouvernement autonome qui les conduira d’ici quelques années à une autonomie complète, souhaitons-le pour eux. Avoir pu partager un bout de ma vie avec eux m’a permis d’espérer que mon peuple et les autres Peuples autochtones d’ici puissent aussi se doter des institutions qu’ils veulent pour s’autodéterminer. DIALOG : Et votre route s’est poursuivie… SB : Au Musée canadien des civilisations (MCC), où j’ai effectué un stage de huit mois. Je suis restée au MCC pendant trois années, le temps que soit ouverte au public l’exposition permanente de la salle des Premiers Peuples. J’avais envie de participer à la rédaction du message livré sur les miens. Entre temps, je suis allée au Danemark, où j’ai effectué un stage de muséologie au Musée national à Copenhague. Ce stage s’inscrivait en continuité avec mon travail au Groenland, car je m’intéressais beaucoup à la culture matérielle par l’intermédiaire du tourisme et je savais qu’une grande collection rassemblant une bonne partie des objets du patrimoine des Inuit du Groenland était conservée dans ce musée. Mon stage s’est déroulé d’ailleurs à l’époque où ils étaient engagés dans un processus de rapatriement de ces objets. Ensuite, j’ai été interpellée par Femmes Autochtones du Québec pour travailler sur le dossier de la consultation portant sur un projet de loi sur la gouvernance, loi qui n’a finalement pas été adoptée. J’étais alors vice-présidente de l’Association. Dans la foulée de cette expérience, j’ai joint l’équipe de Carole Lévesque à l’Institut national de recherche scientifique (INRS) en tant qu’agente de recherche où j’ai eu l’occasion de mettre en application mes connaissances dans un milieu autre que la muséologie. Parallèlement à ce travail, j’avais poursuivi mon implication dans diverses instances autochtones et en 2003, j’ai joint l’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL), organisation sous l’égide de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). J’y suis restée en fonction pendant quatre ans, d’abord comme chargée de projets, comme coordonnatrice, puis comme directrice. Le travail en était un de terrain et de soutien aux communautés, car il fallait donner un coup de main dans la formation et la mobilisation des responsables locaux des dossiers environnementaux. Considérant le lien privilégié des Peuples autochtones à la terre et la nécessité politique d’actualiser ce 6 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción lien, notamment par une alliance avec les savoirs scientifiques, le travail de l’Institut s’exerçait sur plusieurs fronts. Et ces fronts étaient évidemment ancrés dans les besoins exprimés par les communautés. DIALOG : Est-ce c’est dans cet esprit qu’a été élaboré le Protocole de recherche des Premières Nations? SB : En effet, les communautés étaient continuellement sollicitées à des fins de consultation et elles se sentaient bousculées. C’est donc devenu un mandat de l’IDDPNQL que de rapidement produire un outil pour guider les communautés dans leur réponse aux requêtes qu’elles recevaient. De fil en aiguille, à travers notre collaboration avec les autres secteurs d’activité de l’APNQL, nous nous sommes aperçus qu’il y avait aussi des besoins sur le plan de la recherche. Ici, les communautés se sentaient soit sursollicitées ou soit au contraire complètement exclues du processus de recherche. Elles souhaitaient donc disposer d’un outil pour les aider à gérer leur participation aux multiples projets de recherche. Ce qui est devenu le Protocole de recherche des Premières Nations du Québec et du Labrador est en fait le produit du travail de trois commissions : l’IDDPNQL, la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) et la Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec (CDRHPNQ), pour le compte de l’APNQL. Une fois rédigé, le protocole a été soumis à l’assemblée des chefs qui l’a dûment adopté en 2005. Il est actuellement en révision, entre autres pour aborder des sujets que nous n’avions pas pu approfondir lors de l’élaboration de la première version. Par exemple, les éléments à prendre en considération concernant la propriété intellectuelle, la pleine reconnaissance des cochercheurs autochtones, les nouveaux médias et la diffusion sur Internet seront bien explorés, toujours dans le dessein de permettre aux communautés de prendre des décisions plus éclairées en matière de recherche. DIALOG : Quelle a été la réaction en regard du Protocole ? SB : Nous avons été invités à le présenter tant dans les communautés après son adoption que dans les universités et autres plateformes concernées par le Protocole. Très rapidement il nous est apparu que le document dérangeait, tant l’appréhension de certains chercheurs qui voyaient des contraintes supplémentaires s’abattre sur leur travail était palpable. De notre côté, nous étions un peu déçus qu’il soit vu comme un obstacle, car en soi le protocole n’impose rien : c’est un outil visant à informer les communautés sur ce qu’est la recherche pour qu’elles puissent mieux y prendre part. Il revient entièrement aux communautés de décider de la manière de répondre aux demandes des chercheurs. Les transformations qu’a subi au Canada le monde de la recherche impliquant les Peuples autochtones depuis que ceux-ci ont cessé d’être, grâce à leur militantisme, des « sujets » de recherche pour devenir des partenaires de celle-ci rendaient nécessaire l’adoption d’un tel protocole. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 DIALOG : Est-ce que votre intérêt pour les questions environnementales précède votre passage à l’IDDPNQL? D’où vient-il ? SB : J’ai un intérêt pour la sauvegarde de l’environnement d’aussi loin que je me souvienne. Déjà toute petite, je ne tolérais pas qu’on jette des cannettes par terre. Aujourd’hui, je fais des choix écologiques autant que faire se peut. Je pense que le fait d’avoir été témoin du mode de vie de mes grands-parents qui ont vécu toute leur vie et qui vivent encore près des ressources de la forêt explique en partie mon intérêt. En effet, c’est avec eux que j’ai pu comprendre le lien avec le territoire : au quotidien la pratique d’activités traditionnelles nous permettait de manger ou de se guérir. Par ailleurs, je viens d’une région où la forêt a été rasée à plusieurs reprises et où les rivières ont été harnachées – le Saint-Maurice, rivière des Atikamekw, a été la dernière rivière où il était possible de faire de la drave – et donc forcément mon intérêt pour l’environnement a quelque chose à voir avec le milieu duquel je suis originaire. Je pense aussi que le fait d’avoir été au cégep au début des années 1990, au lendemain de la crise d’Oka, époque où les mouvements écologistes ont réellement pris leur essor, le fait d’avoir voyagé et d’avoir pu voir les effets sur la planète entière de la destruction de l’environnement, m’ont fait prendre conscience de la nécessité de changer notre perspective envers l’environnement. Dans la foulée de ce constat, je suis aussi préoccupée par le fait que les savoirs traditionnels autochtones sont méconnus ou ignorés par certains scientifiques. Je crois que la méconnaissance des savoirs autochtones nous fait faire fausse route dans la cause de la préservation de l’environnement et que nous avons tous à gagner en respectant les savoirs autochtones d’une part, et en les arrimant avec les savoirs scientifiques d’autre part. Évidemment, la participation des savoirs autochtones à l’effort de préservation de l’environnement requiert la mise en place de modalités de protection de ces savoirs, car si elles sont prêtes à partager leurs savoirs, les communautés ne peuvent consentir à ce que ces savoirs s’éparpillent ou soient utilisés à des fins non éthiques. DIALOG : Quelles avenues existe-t-il pour composer avec la nécessité de transmettre les savoirs traditionnels tout en s’assurant qu’ils demeurent entre bonnes mains? SB : La préservation des langues autochtones peut aider. C’est ce qu’illustre l’exemple de la pharmacie innue de la communauté d’Ekuanitshit : toutes les opérations en lien avec les remèdes ou les plantes médicinales se font exclusivement en langue innue. Ceci implique que les savoirs restent dans la communauté tant et aussi longtemps que les femmes le veulent, car il faut le souligner, ce projet en est un de femmes. Si au contraire elles consentent à une diffusion plus large de leurs connaissances en traduisant leurs outils en français, leur participation est requise et une reconnaissance de leur apport est incontournable. C’est un exemple très concret de l’enjeu de la protection des savoirs autochtones en action. 7 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción DIALOG : Vous accordez incontestablement une grande importance au développement d’outils qui permettront aux communautés d’exercer leur autonomie, n’est-ce pas? SB : Oui. Par exemple, lors de mon passage à l’IDDPNQL, j’ai mis beaucoup d’énergie à m’assurer qu’il reste une trace écrite de toutes nos activités, en anglais, en français et lorsque c’était possible, dans une langue autochtone. Je croyais fermement en l’utilité de publier des documents rendant compte du contenu des discussions et présentations qui avaient eu cours lors des activités de l’Institut; à un moment ou à un autre, les participants de ces activités auraient la possibilité de fouiller dans ces documents pour mieux comprendre, défendre ou documenter les dossiers sur lesquels ils travaillent dans leurs communautés. DIALOG : Après votre passage à l’IDDPNQL, vous avez regagné les rangs de l’université. Vous êtes même aujourd’hui étudiante au doctorat. Pourquoi? SB : Premièrement, l’idée de faire un doctorat m’a toujours attirée. Et la source de cet attrait n’a jamais été l’ascension professionnelle; j’en avais simplement envie. J’ai commencé à planifier ce projet en 2008 et je me suis inscrite au doctorat en sciences de l’environnement à l’Université du Québec en AbitibiTémiscamingue (UQAT). Hugo Asselin, professeur à l’UQAT, est mon directeur et Thibault Martin, professeur à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), est mon codirecteur.Au printemps 2009, alors que je commençais le programme, j’apprenais que j’étais enceinte. Cette nouvelle n’a pas remis en question mon intérêt pour le doctorat et j’ai poursuivi ma route comme prévu. J’ai fait la session d’automne et j’ai accouché en janvier 2010. J’ai pris une année de congé de maternité et repris le doctorat en janvier 2011. Je suis en train de terminer ma scolarité. DIALOG : Et sur quoi portera votre projet? Comment le sujet a-t-il été déterminé? SB : Mon projet porte sur le rôle et la place des femmes autochtones dans la gouvernance du territoire et des ressources naturelles. Une fois le sujet déterminé, une réflexion s’est imposée quant au choix de la nation avec laquelle je voulais travailler. Comme je souhaitais donner la parole aux femmes de ma communauté afin qu’elles puissent s’exprimer sur ce sujet, travailler avec la nation atikamekw est rapidement apparu incontournable. J’avais aussi envisagé de travailler avec d’autres Premières Nations sauf que je ne voulais pas en arriver à des comparaisons simplistes mettant l’accent sur les différences dans les discours. Cette préoccupation m’a donc incitée à mettre sur la glace le projet de travailler avec plus d’une nation. D’ailleurs, faut-il le préciser, les communautés atikamekw n’ont pas nécessairement une vision homogène des enjeux liés au territoire et il me faudra composer avec une diversité de point de vue de toute manière. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 DIALOG : Où en êtes-vous dans la réalisation de votre projet? SB : Actuellement, je suis en train de terminer l’étape où je demande la permission aux communautés de les rencontrer pour leur exposer mon projet de doctorat; je ne parle pas encore ici de permission pour réaliser des entrevues. Il ne faut pas croire que la collecte de données sera plus simple parce que je travaillerai avec les membres de ma nation. L’approche, du point de vue du contact, m’est sans aucun doute facilitée, mais sur le plan du processus, ce ne sera pas plus facile pour moi, car j’ai une responsabilité encore plus grande de faire les choses correctement d’un point de vue éthique. J’entends par là qu’en tant que chercheurs, les Autochtones ont une responsabilité supplémentaire : ils côtoient les communautés avec qui ils font des recherches sur une base quotidienne et si la recherche n’est pas utile ou est menée de manière inadéquate, ce ne sera pas sans conséquence. En d’autres termes, ce n’est pas parce que nous sommes des chercheurs ou des étudiants autochtones que l’on peut outrepasser les règles en place. C’est pour cette raison que j’ai décidé que je devais recueillir des permissions préalables de façon officielle, par écrit et verbalement, afin d’exposer aux communautés mon projet de doctorat. Durant ces rencontres, je souhaite discuter de mon projet et les membres des communautés partageront leurs opinions sur les plans théorique et méthodologique. Ensuite, forte de la participation des communautés, je pourrai aller de l’avant pour développer la problématique et le questionnaire tout en validant ces outils avec les personnes concernées. Jusqu’à présent, j’ai rencontré l’une des trois communautés concernées et j’ai des réponses favorables en vue de rencontrer les deux autres. Cette approche participative est grandement appréciée par les communautés et elles savent que je suis engagée à leur rapporter des résultats qui seront pertinents pour la nation. En fait, je compte appliquer le protocole de recherche presque à la lettre afin de démontrer qu’il est possible de prendre le temps de faire les choses dûment et avec les personnes concernées. D’ailleurs, je n’ai pas encore présenté mon projet au comité d’éthique de l’UQAT. Ceci s’explique par le fait que je tiens à obtenir d’abord l’aval des communautés concernées avant celui de l’institution universitaire. DIALOG : Vous êtes aussi employée de l’UQAT où vous exercez les fonctions de chargée de projets de dossiers autochtones. En quoi consiste votre travail? SB : Je travaille à l’UQAT depuis 4 ans. Au départ, c’était en tant qu’agente de recherche, mais avec la création de l’Unité de formation et de développement des programmes autochtones (UFDPA) en 2009, mes fonctions se sont définies et je suis 8 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción devenue chargée de projets de dossiers autochtones. Mon travail consiste principalement à soutenir et à accompagner les professeurs dans le développement de nouveaux programmes autochtones et de nouveaux cours. J’ai aussi pour mandat de contribuer au rayonnement de l’UQAT, notamment par l’organisation de certaines activités comme le colloque annuel des Premiers Peuples. J’ai aussi contribué à l’organisation d’un deuxième séminaire sur l’éthique de la recherche avec les Peuples autochtones, dont la plus récente édition a eu lieu en septembre 2011. En parallèle à ces tâches, lorsque requis, je donne un cours dans le cadre du microprogramme en études autochtones, le cours Enjeux et défis contemporains autochtones. en actions pour faire en sorte que les étudiants autochtones se reconnaissent dans l’institution et sortent de l’université avec des outils pertinents pour leurs communautés. Comme nous avons un bon taux de rétention, nous pouvons nous permettre de croire que nous allons dans la bonne direction. Plus de 200 étudiants autochtones ont obtenu leur diplôme à l’UQAT durant les cinq dernières années. Ce n’est pas rien! DIALOG : Ce n’est pas de tout repos… SB : Je suis très heureuse de pouvoir contribuer en tant que représentante des étudiants à l’orientation d’un réseau qui rayonne autant qu’il le fait dans le domaine des études autochtones. Au fil de ma participation aux activités, j’ai pu constater qu’il existe une belle écoute et une prise en compte des perspectives et réalités des instances autochtones qui gravitent au sein de DIALOG, et cela me rend d’autant plus fière de m’impliquer au sein du bureau de direction. SB : Non. Il y a beaucoup de travail à accomplir et plusieurs défis à surmonter dans la réalisation de notre mandat qui est de répondre aux besoins des communautés autochtones en matière de formation. Mais le fait que l’UQAT s’engage à mettre en place les structures pour ce faire est encourageant. Par ailleurs, le fait que nos services soient offerts en français et en anglais constitue un défi supplémentaire, car l’UQAT est une université francophone. Toutefois, elle offre aussi une gamme de programmes en anglais pour les étudiants autochtones anglophones. DIALOG : Quels sont les bénéfices de tout ce travail? SB : Notre travail est de répondre au meilleur de nos capacités aux besoins des communautés autochtones. Cela implique que nous tenions compte de leurs préoccupations et de leurs réalités au quotidien dans le développement des programmes et des cours que nous offrons. Cela signifie aussi que nous œuvrons à sensibiliser la communauté universitaire aux réalités autochtones. Cela ne suffit donc pas de dire que les cours et programmes s’adressent aux Premiers Peuples; il faut traduire ces intentions January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 DIALOG : Oui, bravo! En plus de ces occupations, vous êtes membre du bureau de direction de DIALOG depuis janvier 2011. Quelles sont vos impressions par rapport à cette nouvelle expérience? DIALOG : Où sera Suzy Basile dans 10 ans? SB : Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais être professeure et faire de la recherche me plairait bien. Dans tous les cas, j’espère continuer à travailler dans le monde de la recherche et plus particulièrement à l’offre de cours en études autochtones. D’un autre côté, le travail au quotidien avec les communautés me manque. Je compense actuellement en côtoyant les étudiants et chercheurs autochtones à l’université ou par la réalisation de mon projet de doctorat. Donc, à l’avenir, oui, j’aimerais travailler dans le monde universitaire, mais le plus possible en entretenant des liens directs avec les communautés. 9 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción Recherche étudiante PROPOSITION POUR UNE APPROCHE FÉMINISTE DE LA RECHERCHE AUTOCHTONE SUZY BASILE, CANDIDATE AU DOCTORAT EN SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE Le contexte de la recherche impliquant les Peuples autochtones est en pleine transformation au Canada, notamment depuis que ceux-ci ont cessé d’être, grâce à leur militantisme, des « sujets » de recherche pour devenir des partenaires de celle-ci. Le domaine des sciences de l’environnement n’échappe pas à ce basculement épistémique d’autant plus important que les chercheurs de cette discipline doivent désormais intégrer dans leurs travaux la dimension humaine, la dimension autochtone, mais aussi celle des femmes. Les femmes autochtones, longtemps ignorées des processus de prise de décision les concernant, doivent par conséquent faire l’objet d’une approche particulière. Nous avons réalisé une synthèse de la littérature sur les approches féministes en recherche afin de suggérer une approche féministe de la recherche autochtone en sciences de l’environnement, qu’il s’agisse de recherche menée par des chercheurs autochtones, impliquant des participants autochtones ou portant sur des questions autochtones (Basile 2011). Une approche féministe Sans faire un retour sur les définitions des trois approches principales pouvant s’appliquer à l’étude de la place des femmes (le féminisme, l’écoféminisme et le féminisme autochtone), il est tout de même important de retenir que ces mouvements théoriques sont caractérisés par une multiplicité de points de vue. L’intérêt principal du féminisme est l’analyse de la discrimination sociale envers les femmes et des manières d’y remédier (Littig 2001; Reed 2004). L’écoféminisme fait un lien direct entre l’oppression des femmes et l’exploitation de l’environnement (Banerjee et Bell 2007; Rocheleau, Thomas-Slayter et Wangari 1996; Warren 2000). Le féminisme autochtone fait l’objet de débats animés et tente d’expliquer comment les femmes autochtones sont affectées par le colonialisme (bureaucratique et politique) et le patriarcat (juridique entre autres) (Rude et Deiter 2004; Sayers et MacDonald 2001). Ces perspectives étant brièvement exposées, voyons les fondements et les principes d’une approche féministe de la recherche en général d’abord. Comme Caroline Desbiens (2010) le souligne, le développement d’une approche féministe de la recherche est essentiel, non seulement pour mieux servir la communauté où elle se déroule, mais également pour permettre aux participants et surtout aux participantes de se reconnaître dans le cadre de recherche proposée. Une approche féministe de la recherche devrait : 1) permettre de soulever des enjeux et des questions qui interpellent spécifiquement les femmes; 2) prendre en compte le caractère politique des rapports sociaux entre les sexes dans les analyses (Dagenais 1987; Tanguay 2010), la spécificité de leurs positions respectives (Poirier, Dagenais et Gregory 1985), leur appartenance culturelle, tout comme leurs January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 expériences passées et présentes (Desbiens 2010); 3) promouvoir la multidisciplinarité (Dagenais 1987; Tanguay 2010); 4) prôner le rejet de « l’objectivité » pour une reconnaissance de la « subjectivité » jumelée à la rigueur et à la transparence des chercheurs; 5) utiliser un langage vulgarisé, démystifier la théorie et maintenir une attitude critique. L’application d’une approche féministe à la recherche autochtone nécessite la prise en compte de certains éléments se rapportant au contexte culturel. Il est d’abord important de rappeler que les femmes autochtones ont longtemps été absentes de la recherche, qui se concentre habituellement sur les hommes pour ensuite être généralisée aux femmes. Qui plus est, plusieurs recherches menées par des femmes autochtones ont été rejetées par les autres chercheurs, car considérées comme « subjectives » (Green 1993; LaRocque 1996). On a aussi parfois tenté d’imposer des modèles de féminisme occidental à la recherche en contexte autochtone, ce qui peut mener à une fausse interprétation de la situation des femmes autochtones et des relations entre les genres (Markstrom 2008). C’est pourquoi la recherche en contexte autochtone doit impérativement faire intervenir les membres de la communauté (Fiske, Newell et George 2001) et respecter les normes de la recherche féministe, soit : 1) la recherche d’un équilibre du pouvoir dans la composition des équipes de recherche; 2) le recours à une recherche réflexive critique; 3) la signature de protocoles d’entente avec les communautés autochtones qui donne aux femmes autochtones un droit de regard sur les projets de recherche, les résultats générés par ces recherches ainsi que leurs interprétations (Browne et Fiske 2001; Fiske et al. 2001). Le contexte autochtone Certains principes particuliers au contexte autochtone (tels que les principes PCAP – voir encadré), en plus de ceux d’une approche féministe de la recherche en général, devraient être considérés et appliqués afin d’optimiser le bon déroulement d’une recherche. Les onze principes suivants s’appliquent au contexte général de la recherche autochtone : 1) l’établissement des premiers contacts avant d’entreprendre une recherche 2) la tenue d’une vaste consultation auprès de la communauté ou du peuple autochtone impliqué 3) l’implication des femmes autochtones dans la définition et le déroulement de la recherche 4) la prise en compte des besoins et priorités locales 5) le respect des savoirs traditionnels 6) la réinstauration de l’équilibre par la voix donnée aux femmes 7) l’expression de leur vision holistique du monde 10 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción 8) l’établissement de la réciprocité dans les relations 9) la validation et le retour des résultats et leurs retombées 10) le respect des valeurs fondamentales 11) l’entretien d’un dialogue continu et d’un partenariat efficace Enfin, « l’après-recherche », c’est-à-dire le maintien des liens tissés entre le chercheur et la communauté, est aussi importante, sinon plus, que la recherche elle-même. La méthodologie privilégiée tout au long du processus de collecte des données ne doit pas non plus être imposée par les chercheurs. Elle doit être respectueuse des conditions prescrites par la communauté autochtone et incorporer les protocoles et les valeurs de la communauté impliquée dans la recherche (McDonald 2004; Smith 1999). Les principes PCAP Une série de publications1 proposant des lignes directrices pour la recherche impliquant les Autochtones ont fait leur apparition au Canada à partir de la seconde moitié des années 1990 (Lévesque 2009). Durant cette période, l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) a publié les principes « PCAP » : la propriété collective des informations d’un groupe, le contrôle de la recherche et des informations, l’accès et la gestion des données et la possession physique de ces données par les Autochtones (Schnarch 2004). Ces principes sont vus comme « une réponse politique à une tendance coloniale tenace en matière de recherche et de gestion de l’information » (APNQL 2005b : 8). Les principes PCAP sont à la base du Protocole de recherche des Premières Nations du Québec et du Labrador, publié en 2005 (Jérôme 2009). Ils sont également intégrés dans la nouvelle version de l’Énoncé de politique des trois Conseils (ÉPTC) régissant l’éthique de la recherche avec les êtres humains au Canada (CRSH, CRSNG et IRSC 2010 : 133). L’article 4.2 de cette nouvelle version de l’ÉPTC stipule aussi qu’aucune recherche ne devrait systématiquement exclure les femmes (autochtones). Les principes PCAP sont donc considérés comme des principes de base qui devraient guider toutes les recherches impliquant les Peuples autochtones, au Canada comme ailleurs dans le monde. 1- La Commission royale d’enquête sur les peuples autochtones (CREPA) a publié dans son rapport de 1996, des lignes directrices de la recherche qui ont été grandement utilisées par les universités et par les Peuples autochtones pour le développement de protocole; l’Énoncé de politique des trois Conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains (ÉPTC) publié en 1998 et la seconde édition en 2010 comprend un chapitre portant sur la recherche impliquant les Peuples autochtones; l’Association universitaire canadienne d’études nordiques (AUCEN) a publié les Principes d’éthique pour la conduite de la recherche dans le Nord en 2003; les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont publié des lignes directrices pour la recherche impliquant les Autochtones en 2005 et en 2007; l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) a élaboré un protocole de recherche à l’intention des communautés des Premières Nations et des chercheurs en 2005 et ce protocole est actuellement en révision. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 Méthodologie Pour qu’une approche féministe soit efficace, il faut se rappeler qu’il n’y a pas une « bonne » méthodologie féministe de la recherche, mais qu’il faut adapter les outils en considérant le sujet de la recherche et les personnes impliquées. Diverses méthodes sont proposées : l’amalgame de principes et méthodologies autochtones et occidentales (Loppie 2007), l’usage d’une approche participative centrée sur la communauté autochtone (Bull 2010), la mise en œuvre d’une recherche-action participative féministe (Fiske et al. 2001; Fredericks 2008), l’analyse basée sur le genre et sur « l’autochtonie » (Dion Stout, Kipling et Stout 2001) et l’analyse basée sur le genre culturellement adaptée au contexte autochtone dans laquelle les impacts de la colonisation doivent être inclus (Stirbys 2008). D’autres méthodes de collecte de données peuvent être pertinentes, à condition qu’elles puissent être adaptées au contexte : par exemple, l’enquête narrative axée sur l’importance du récit (Kenny 2004), l’usage des cercles de parole, qui correspond à une méthode traditionnelle de partage du savoir collectif (McGregor, Bayha et Simmons 2010), et le respect des protocoles locaux tels que l’offrande de tabac, la prière et l’adoption d’un comportement respectueux. Enfin, l’usage de la méthode Cieba (l’arbre de vie), inspirée de la cosmologie maya, est basé sur les composantes de l’arbre en tant que modèle de la recherche ainsi que sur d’autres concepts autochtones tels que les « quatre directions », le « cercle de vie » et la prophétie des « sept générations » (Jiménez Estrada 2005). À la lumière des principes et des méthodologies énoncés, il semble donc possible d’élaborer une approche féministe de la recherche autochtone en sciences de l’environnement. La recherche relative aux peuples autochtones est maintenant présente dans plusieurs domaines (Lévesque 2009), et les disciplines de sciences de l’environnement ne font pas exception. Moss (2002) a contribué au développement d’une approche féministe de la recherche en géographie et Desbiens (2007) en a réaffirmé le besoin. Certaines publications du Réseau de gestion durable des forêts ont proposé des outils de collecte de données et des exemples de bonnes pratiques inspirées des principes et des valeurs autochtones (Kopra et Stevenson 2007; Stevenson 2010; Wyatt, Fortier, Greskiw et al. 2010). Les propositions d’approches féministes de la recherche impliquant les Autochtones en sciences de l’environnement demeurent toutefois peu nombreuses. Quelques exemples méritent d’être relevés : une recherche sur le rôle des savoirs traditionnels des aînés autochtones dans la gestion de l’eau arrive à la conclusion que les femmes autochtones doivent avoir une représentation équitable lors de la prise de décision (McGregor 2008); un rapport de recherche confirme le manque de prise en considération de la différence entre les genres dans les politiques relatives aux évaluations environnementales dans le cas de femmes inuit n’ayant pu se joindre à temps aux consultations portant sur un projet d’exploitation minière (Archibald et Crnkovich 1999); et une thèse de doctorat en sciences forestières note la faible participation des femmes autochtones (atikamekw) aux processus de consultation locaux portant sur les activités forestières qui ont un impact sur leur milieu de vie et explique la nécessité de modifier son approche terminologique à la suggestion des femmes concernées (Wyatt 2004). Ces trois exemples soulèvent des préoccupations 11 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción entourant la participation des femmes autochtones à divers processus, autant ceux de la recherche elle-même que ceux du projet d’exploitation d’une ressource naturelle ayant fait l’objet de la recherche. Force est de constater que des défis particuliers se posent aux chercheurs qui travaillent en contexte autochtone et féminin. Ces défis sont rattachés à une histoire et un vécu propres aux peuples autochtones ayant fait l’expérience du colonialisme, du racisme et de l’oppression en général. La démonstration du caractère essentiel de l’application d’une approche féministe dans le contexte de la recherche autochtone en science de l’environnement a pour but ultime de redonner aux femmes autochtones voix au chapitre. DESBIENS CAROLINE. 2010. 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L’objectif général du projet était de documenter les savoirs territoriaux des femmes inuit d’Inukjuak reliés à la cueillette et au partage des petits fruits, ainsi que les stratégies d’adaptation développées en réponse aux contraintes écologiques et aux réalités socioéconomiques contemporaines. Le projet visait également à étudier le sens des pratiques territoriales reliées aux petits fruits au sein de l’identité genrée et culturelle des femmes. Le projet s’est développé suivant une approche de recherche participative et féministe. Les séjours dans la communauté avaient pour but de créer des occasions de transmission des connaissances de la part des femmes participantes, ainsi que d’identifier avec elles les utilités ou retombées possibles du projet pour la communauté. En me basant sur ces considérations, j’ai structuré mon approche de façon flexible, autour d’activités de la vie quotidienne des femmes. Le projet a ainsi été présenté aux participantes potentielles de façon fluide, au cours d’activités informelles, par exemple une fête d’enfant, des visites pour le thé, le ménage de la cuisine, la couture, etc. À travers de telles conversations s’est développé un petit réseau de femmes intéressées par le projet, qui m’ont recommandée l’une à l’autre, créant un effet boule de neige. J’ai éventuellement été dirigée vers des personnes-clés par certaines femmes participantes et par l’Institut culturel Avataq, qui est affilié au projet. Avec ces personnes, j’ai pu repenser les objectifs du projet pour l’adapter au vécu et aux besoins des femmes. Nous avons entre autres déterminé d’inclure la production d’un guide détaillant différents usages des petits fruits. Ce guide répondait à un désir exprimé par plusieurs femmes d’obtenir la recette d’un aliment ou d’un médicament à base de petits fruits. Plusieurs femmes participantes ont demandé à avoir accès à un tel guide par l’intermédiaire de la maison de la famille Sungirtuivik à Inukjuak. PREMIER SÉJOUR – JUILLET ET AOÛT 2011 Stratégies d’appréhension des connaissances Ce premier séjour visait aussi à développer une méthodologie favorisant l’épanouissement et la transmission des connaissances des femmes participantes. Dans cette optique, j’ai constaté que l’idée de « connaissance territoriale » pouvait être un point de malentendu avec les femmes participantes. Celles-ci tendent à percevoir leurs pratiques territoriales comme partie prenante de leur vécu, et ne les catégorisent pas nécessairement comme des « pratiques » ou des « savoirs ». De la même façon, j’ai constaté que plusieurs femmes inuit expriment des réticences à se promouvoir comme « spécialistes » des petits fruits, bien qu’elles en possèdent des connaissances étendues. J’ai constaté que l’utilisation de support matériel pouvait servir de catalyseur à la transmission des connaissances des femmes. Par exemple, mises en présence de petits fruits frais ou de plantes séchées, certaines femmes ont spontanément fait l’étalage de connaissances poussées par rapport aux espèces présentées, alors qu’elles s’étaient antérieurement défendues de posséder un savoir écologique. Un des principaux objectifs de ce premier séjour était d’établir un rapport avec certaines femmes de la communauté. Le rapport est un élément essentiel de la recherche participative, puisque de lui découlent la confiance et la coopération nécessaires au succès des différentes étapes du projet (Mosse 1995). Une telle relation avec les femmes est souvent considérée comme difficile à établir par les adeptes de la recherche participative (Mosse 1995). Chez les Inuit, cette difficulté est liée entre autres à une vision limitée de la part des chercheurs des activités territoriales et de la subsistance, qui tend à exclure les expériences des femmes ou à les considérer comme périphériques (Nuttall 1998; Desbiens 2007). Appréhender le vécu des femmes présente également des obstacles structurels, puisque les activités de consultation communautaires sont souvent planifiées dans un contexte public et plus ou moins officiel. Les femmes ont fréquemment tendance à éviter ces contextes ou à en être exclues, pour des raisons logistiques ou socioculturelles (Mosse 1995). Il en résulte que dans la majorité des cas, les femmes ne sont pas impliquées dans la transmission des connaissances entre communauté et chercheurs universitaires, et ne sont pas considérées comme « autorités » en matière de territorialité du groupe (Nuttall 1998). Ces circonstances, associées à une perception réductrice du concept de communauté et des savoirs territoriaux communautaires (Mulrennan 2008), expliquent en partie l’indifférence du milieu de la recherche pour le vécu et les expériences territoriales des femmes autochtones du Nord (Desbiens 2010). January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 Relevés de végétation Le séjour a chevauché le début de la saison de cueillette de la chicouté, qui commence généralement à la mi-août. J’ai pu effectuer des relevés de végétation, afin de dresser un portrait écologique des communautés végétales dans lesquelles se trouvent les petits fruits autour d’Inukjuak. Au total, j’ai effectué huit relevés répartis sur cinq sites. Ces sites m’avaient été indiqués par les femmes participantes comme de bons emplacements de cueillette. Ces relevés m’ont permis de mettre à jour certaines caractéristiques écologiques des différents milieux dans lesquels 14 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción on retrouve les différentes espèces de petits fruits cueillis par les femmes. Ces caractéristiques me renseignent sur la diversité des connaissances environnementales des femmes, et également sur l’éventail des contraintes écologiques liées à la cueillette des différentes espèces de fruits. Réseautage Grâce à l’Institut culturel Avataq, j’ai eu accès à certains réseaux intensément utilisés par les gens d’Inukjuak, notamment un groupe Facebook. Ce groupe m’a offert une plénière efficace pour présenter le projet et inviter à la participation. J’ai d’ailleurs rencontré plusieurs des participantes à travers ce groupe ou par contact direct par Facebook. DEUXIÈME SÉJOUR – OCTOBRE 2011 Ce deuxième séjour avait pour but de compléter les informations recueillies à l’été à l’aide d’entrevues libres. Ces entrevues touchaient à plusieurs thèmes selon le contexte, notamment les différents usages des fruits, les connaissances écologiques, le partage des fruits et des connaissances, et le sens culturel et émotif de la cueillette. Les entrevues présentaient une opportunité pour les femmes d’exprimer leur opinion par rapport au projet, particulièrement en lien avec le guide des usages des petits fruits. Par exemple, c’est durant ces occasions que certaines femmes m’ont chargée de documenter une recette en particulier. Également, certaines femmes m’ont demandé d’inclure des recettes de qallunaat (personne non inuit) qui pourraient se réaliser avec des ingrédients disponibles et abordables à Inukjuak. J’ai effectué sept entrevues en tout, dont deux informelles et une de groupe. J’ai également profité de ce séjour pour observer plusieurs utilisations des petits fruits par les femmes, notamment dans la préparation du suvalliq (un plat à base d’œufs de poisson, d’huile et de petits fruits), de la confiture et de la bannique aux fruits. Conclusion – thèmes clés Ces deux séjours dans la communauté d’Inukjuak m’ont permis de mettre à jour plusieurs aspects de la territorialité des femmes, de leurs pratiques par rapport aux petits fruits et du sens de ces pratiques du point de vue de la culture et de l’identité. Voici quatre thèmes clés qui ont été identifiés à ce jour : • Diversité des pratiques/connaissances Les rares travaux s’intéressant aux savoirs des femmes autochtones reliés aux petits fruits ont tendance à considérer ces savoirs et expériences en bloc (voir par exemple Parlee, Berkes, et Teetl’it Gwich’in Renewable Resources Council 2006). Mon travail à Inukjuak a mis en lumière la diversité des pratiques et des connaissances des femmes par rapport à ces ressources, liées entre autres aux différences entre les caractéristiques écologiques des espèces de fruits utilisées. • Le territoire comme espace de négociation du genre Lors des entrevues effectuées durant mes séjours à Inukjuak, certaines femmes ont souligné le sens des activités territoriales pour leur identité genrée. Ces femmes m’ont entre autres décrit des expériences d’autonomisation lors de sorties de cueillette, January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 basées notamment sur l’accomplissement de tâches souvent perçues comme au-delà de leurs compétences de genre – par exemple la réparation d’un véhicule tout terrain. • Lien entre nourriture et territoire Les femmes participantes ont confirmé le parallèle symbolique entre nourriture et territorialité abondamment décrit dans la littérature des études inuit. Les femmes soulignaient ce parallèle en insistant par exemple sur l’importance symbolique du piquenique sur le territoire lors des sorties de cueillette. • Le territoire thérapeutique En lien avec le point précédent, les femmes ont également mentionné l’importance pour les personnes dont l’accès au territoire est limité de manger des produits de subsistance territoriaux – dans notre cas des petits fruits. J’en ai conclu que le territoire a une valeur thérapeutique profonde pour les Inuit, et que la nourriture territoriale, en tant que réflexion symbolique du territoire, est impartie de cette valeur. Bibliographie DESBIENS CAROLINE. 2007. Speaking the Land : Exploring Women’s Historical Geographies in Northern Québec, The Canadian Geographer/Le Géographe canadien 51 (3): 360-372. DESBIENS CAROLINE. 2010. Step Lightly, Then Move Forward: Exploring Feminist Directions for Northern Research, The Canadian Geographer/Le Géographe canadien 54 (4): 410-416. MOSSE DAVID. 1995. Gender and Knowledge: Theoretical Reflections on Participatory Rural Appraisal, Economic and Political Weekly 30 (11) : 569-571 et 573-578. MULRENNAN MONICA E. 2008. Reaffirming « Community » in the Context of Community-based Conservation, in D. Brydon and W. D. Coleman (dir.), Renegotiating Community: Interdisciplinary Perspectives, Global Contexts : 66-82. Vancouver : UBC Press. NUTTALL MARK. 1998. Protecting the Arctic: Indigenous Peoples and Cultural Survival. Vol. 3. Amsterdam: Harwood Academic Publishers. Studies in Environmental Anthropology. PARLEE BRENDA,FIKRET BERKES ETTEETL’IT GWICH’IN RENEWABLE RESOURCES COUNCIL. 2006. Indigenous Knowledge of Ecological Variability and Commons Management: A Case Study on Berry Harvesting from Northern Canada, Human Ecology 34 (4) :515-528.http://dx.doi.org/ SALADIN D’ANGLURE BERNARD. 2001. Les Inuit du Nunavik, in Gérard Duhaime (dir.), Atlas historique du Québec, vol. 5, Le Nord : habitants et mutations : 85-102. Sainte-Foy: Presses de l’Université Laval.. Laurence Simard-Gagnon a obtenu une allocation de mobilité de DIALOG afin de réaliser son enquête de terrain. Elle travaille sous la direction de Caroline Desbiens, professeure au Département de géographie à l’Université Laval. 15 DIALOG in action | DIALOG en action n | DIALOG en acción Compte rendu d’événement RETOUR SUR LA 3E ÉDITION DU COLLOQUE INTERNATIONAL « REGARDS AUTOCHTONES SUR LES AMÉRIQUES » 4 ET 5 AOÛT 2011, MONTRÉAL ET KAHNAWAKE CLAUDINE CYR, POSTDOCTORANTE AU DÉPARTEMENT D’ANTHROPOLOGIE DE L’UNIVERSIDAD AUTÓNOMA METROPOLITANA-IZTAPALAP, MEXIQUE ISABELLE ST-AMAND, CANDIDATE AU DOCTORAT, DÉPARTEMENT D’ÉTUDES LITTÉRAIRES DE L’UQAM ORGANISATRICES DE REGARDS AUTOCHTONES SUR LES AMÉRIQUES UNE RETOMBÉE MAJEURE DU PROGRAMME DES INITIATIVES DE MOBILISATION DES CONNAISSANCES DE DIALOG Plusieurs étudiants, chercheurs et partenaires autochtones de DIALOG ont participé à la troisième édition de cet événement international. Les professeurs Carole Lévesque (INRS), Jacques Kurtness (UQAC) et Lorna Roth (Université Concordia), de même que Stéphane Guimont Marceau (candidate au doctorat à l’Université de Montréal), ont notamment partagé avec le public leurs réflexions, analyses et expériences. L’objectif général du colloque international Regards autochtones sur les Amériques / Revisioning the Americas through Indigenous Cinéma / Visiones indígenas sobre las Américas est de mieux comprendre le rôle des expériences et des regards cinématographiques autochtones dans ce que sont et ce que peuvent devenir les Amériques et, dans le cadre du Festival Présence autochtone de Montréal, de créer des ponts durables entre le monde du cinéma autochtone, le monde universitaire et les acteurs culturels des communautés autochtones locales. Depuis trois ans, c’est par une collaboration renouvelée du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les Amériques (GIRA) avec le Réseau DIALOG, Terres en vues et le Centre linguistique et culturel Kanien’kehaka Onkwawén:na Raotitiohkwa que nous poursuivons nos efforts dans la réalisation de cet objectif. La 3e édition de Regards autochtones sur les Amériques s’est tenue à Montréal et à Kahnawake les 4 et 5 août 2011 dans le cadre du 21e Festival Présence autochtone de Terres en vues. La première journée s’est déroulée à Montréal, à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et à l’Office national du film (ONF), la seconde à Kahnawake, à la salle de la Légion, avec une participation en soirée à la programmation et aux activités du Festival Présence autochtone, dont les spectacles extérieurs présentés à la place des Festivals. L’ensemble des activités a créé une synergie qui s’est reflétée concrètement dans l’ambiance et la réception de ce troisième colloque. Plus d’une vingtaine d’étudiants, de chercheurs, de cinéastes/vidéastes, de producteurs et d’autres professionnels du cinéma autochtone ont pris la parole lors de tables rondes, d’entretiens, de conférences et de communications. Le rôle et l’éthique du film documentaire, le contexte de réception et de diffusion du cinéma, les images et les récits cinématographiques, ainsi que la recherche et la formation en cinéma autochtone ont fait l’objet de discussions January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 fort intéressantes. Grâce à un service d’interprétation simultanée, tous les participants ont pu avoir accès à toute la programmation et participer pleinement aux discussions, ce qui a grandement favorisé la rencontre et les échanges au-delà des frontières linguistiques. Depuis trois ans, Regards autochtones sur les Amériques œuvre ainsi à créer des ponts entre les milieux francophones et anglophones au Québec et ailleurs en Amérique du Nord, en plus de favoriser les échanges avec l’Amérique latine. Jeudi 4 août 2011, Montréal (INRS et ONF) La journée ayant pour thème « Réflexions théoriques sur le cinéma autochtone » a débuté par le mot d’ouverture prononcé par les deux organisatrices de Regards autochtones sur les Amériques, Isabelle St-Amand et Claudine Cyr du GIRA, et par les deux partenaires du colloque, André Dudemaine, directeur du Festival Présence autochtone de Terres en vues, et Carole Lévesque, directrice du Réseau DIALOG. Cette première journée a donné lieu à une série de communications réunies en deux blocs l’un Bruno Cornellier, Katharine Asals, Jacques Kurtness, Carole Lévesque, Isabelle St-Amand, André Dudemaine et Claudine Cyr (à l’écran). 16 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción animé par Carole Lévesque, l’autre par Jacques Kurtness, membre de DIALOG et professeur-associé à l’Université du Québec à Chicoutimi, ainsi qu’à un entretien entre une chercheure et un cinéaste. Le croisement des approches et des disciplines que l’on observe dans le domaine du cinéma autochtone est apparu avec évidence dans les diverses réflexions présentées dont les ancrages allaient des études cinématographiques aux arts et lettres en passant par les communications, les études culturelles et la géographie. Katharine Asals, titulaire d’un diplôme de maîtrise en études cinématographiques de la York University et monteuse en résidence au Canadian Film Center, a présenté une communication sur le rôle du rêve et de la vision dans les récits cinématographiques autochtones. Elle s’est penchée plus particulièrement sur les films Kissed by Lightning de la réalisatrice mohawk Shelley Niro (qui comptait parmi les invités du colloque en 2010) et The Journals of Knud Rasmussen des réalisateurs canadien et inuit Norman Cohn et Zacharias Kunuk. Denis Bellemare, professeur au Département d’arts et lettres à l’Université du Québec à Chicoutimi, nous a ensuite parlé de la rencontre de la culture matérielle et de la culture visuelle au cinéma en se basant sur son expérience en recherche-action et en recherche-création avec des autochtones du Québec et du Brésil (dans le cadre de l’ARUC « Design et culture matérielle »). En plus de mettre de l’avant la pertinence d’étudier le processus de création comme partie intégrante du cinéma autochtone, il a souligné que les films réalisés par les Premières Nations apportent au cinéma une contribution originale en matière de culture visuelle. Bruno Cornellier, chercheur postdoctoral au Centre for Globalization and Cultural Studies à l’University of Manitoba, a pour sa part examiné la réception critique et institutionnelle du film documentaire d’Alanis Obomsawin, Kanehsatake : 270 ans de résistance. Tout en reconnaissant que la parole et l’agentivité des cinéastes autochtones ne peuvent être contenues par l’institution qu’ils représentent, ici l’Office national du film du Canada (ONF), il a fait valoir que la réception par l’ONF de réalités documentées de l’indianité permet au Canada et au Québec de se donner une légitimité interculturelle qui ne modifie pas pour autant la nature de leurs relations avec les Premières Nations. Directrice des programmes pour l’Amérique latine au Centre de film et de vidéo du National Museum of the American Indian et doctorante en études cinématographiques à la New York University,Amalia Córdova a quant à elle expliqué que les festivals de films et de vidéo autochtones constituent un locus qui facilite la reconnaissance, les possibilités de financement et la sensibilisation du public à des préoccupations sociales et politiques des cinéastes et des communautés autochtones. Comme l’illustre le Festival Présence autochtone à Montréal, ils jouent un rôle concret non seulement dans la réception et la diffusion du cinéma autochtone, mais aussi dans la création de lieux de rencontre et d’expression pour la communauté des vidéastes et des cinéastes. Stéphane Guimont Marceau, doctorante en géographie à l’Université de Montréal, a examiné la géographie de la prise de parole des jeunes cinéastes autochtones qui, en plus d’acquérir une formation en réalisation cinématographique au Wapikoni mobile, sont invités à présenter leurs créations lors d’événements publics au Québec January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 et à l’étranger. Stéphane Guimont Marceau a situé les enjeux et les répercussions de cette prise de parole sur le territoire de la citoyenneté autochtone au Québec à partir des théories des médias autochtones, de la contre-sphère publique, de la géographie culturelle et de la géographie des nouveaux espaces de participation. Elle a ensuite animé un entretien avec le poète et cinéaste innu Réal Junior Leblanc, du Wapikoni mobile, qui a fait un plaidoyer émouvant sur la façon dont la pratique du cinéma redonne à plusieurs espoir en la vie. En portant sa poésie à l’écran, Réal Junior Leblanc a expliqué avoir voulu montrer la beauté et la fierté de son peuple et faire du même coup un « hommage à l’autrefois et un hommage à l’avenir ». Son courtmétrage Nanameskueu (Tremblement de terre) s’est vu décerner le Prix Jeunesse Mainfilm du Festival Présence autochtone 2011. Réal Junior Leblanc et Stéphane Guimont Marceau L’après-midi s’est conclu par une table ronde sur le film documentaire qui a été l’occasion de s’entretenir avec les documentaristes Kakwiranoron Cook, Ari A. Cohen et Roberto Olivares Ruiz sur les liens entre leurs démarches de création et la participation associée des communautés autochtones concernées. Cette table ronde a été animée par Lorna Roth, professeure en communication à l’Université Concordia et membre de DIALOG. Le documentariste d’origine mohawk et navajo Kakwiranoron Cook, qui a réalisé un documentaire sur les répercussions de la construction de la voie maritime du Saint-Laurent à Kahnawake, a discuté de la difficulté de recourir à des entrevues pour mettre de l’avant les histoires de la communauté sans pour autant divulguer les secrets des gens qui se confient à la caméra. Dans le même esprit, le cinéaste d’origine inuit Ari A. Cohen, qui a réalisé un documentaire au sujet d’une équipe de hockey féminin au Nunavik, a insisté sur la relation que le documentariste doit bâtir avec les sujets de son film, ainsi que sur l’importance de laisser place à la discussion afin que les idées puissent surgir. Le cinéaste Roberto Olivares Ruiz, membre du collectif Ojo de Agua Comunicación à Oaxaca, au Mexique, a insisté sur la dimension éthique du documentaire, plus particulièrement sur la relation qui se tisse au cours de la réalisation d’un film documentaire, puis de sa réception dans les communautés. De manière notable, son 17 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción très beau film documentaire Sylvestre Pantaleon, coréalisé avec Jonathan D. Amith, s’est mérité ex æquo le Grand Prix Teuikan du Festival Présence autochtone 2011. Lors de cette table ronde, le cinéaste nlaka’pamux Chris Bose a parlé de son film expérimental Jesus Coyote TV, qui mêle iconographie chrétienne et figure nlaka’pamux du trickster et qui retravaille des images d’archives afin d’explorer le traumatisme intergénérationnel causé par les pensionnats autochtones, que des membres de sa famille ont d’ailleurs fréquentés. Il a aussi abordé la question des repères culturels, des histoires non linéaires et de la consultation des communautés. Dans le cadre du Festival Présence autochtone, des photomontages de Chris Bose étaient aussi exposés à la Guilde canadienne des métiers d’arts, aux côtés des photomontages de Akwiranoron Martin Loft, photographe et directeur de la programmation au Centre culturel et linguistique de Kahnawake. Ari A. Cohen, Lorna Roth, Roberto Olivares Ruiz, Amalia Córdova, Kakwiranoron Cook Afin de favoriser les échanges et la poursuite des discussions, une réception d’ouverture attendait les participants de Regards autochtones sur les Amériques à l’Office national du film à Montréal. Cette réception a été suivie d’une projection de films dans le cadre du Festival Présence autochtone, puis d’une discussion publique avec Amalia Córdova, coréalisatrice d’un documentaire sur l’histoire de Tiokasin Ghosthorse, animateur d’une émission de radio indépendante à New York intitulée First Voices Indigenous Radio. Vendredi 5 août 2011, Kahnawake La deuxième journée du colloque s’est déroulée à Kahnawake, communauté mohawk où les participants ont encore cette année eu la chance de se rendre grâce au partenariat établi avec le Centre linguistique et culturel Kanien’kehaka Onkwawén:na Raotitiohkwa. Cette année encore, un autobus gracieusement fourni par le Conseil mohawk de Kahnawake a facilité le déplacement des participants, interprètes, bénévoles et membres du public entre Montréal et Kahnawake. Une cérémonie d’ouverture a été officiée par Joe McGregor, un aîné de la communauté de Kahnawke, qui a généreusement veillé, à l’instar des années précédentes, à ce que les gens soient accueillis en mohawk, en anglais et en français. Deux agents de programme du Conseil des Arts du Canada, Noël Habel et Ian Reid, ont ensuite présenté une séance d’information à l’intention des cinéastes et vidéastes autochtones et des organismes artistiques autochtones en arts médiatiques. Ils ont expliqué en détail le processus de demande de subvention pour la réalisation d’œuvres en cinéma et en vidéo. Une table ronde, ajoutée à la dernière minute au programme, a permis de discuter de distribution et de cinéma expérimental en compagnie d’Erik Martinson et de Chris Bose. Cette table ronde a été animée par Isabelle St-Amand, co-organisatrice du colloque et doctorante en études littéraires à l’UQAM. Erik Martinson, coordonnateur des dossiers et des liaisons externes chez VTape, a présenté cette compagnie de distribution qui recueille et distribue des oeuvres médiatiques d’artistes et de documentaristes indépendants, notamment par l’intermédiaire d’une banque de données qui permet de faire une recherche par réalisateur autochtone. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 Ian Reid et Noël Habel Chris Bose, Erik Martinson et Isabelle St-Amand Devant une salle remplie, la matinée s’est conclue par une table ronde qui rassemblait les cinéastes, réalisatrices et productrices mohawks Tracy Deer, Reaghan Tarbell, Konwennohon Delaronde et Dale Montour. Animée par la chercheure mohawk Louellyn White, professeure à l’Université Concordia, cette table ronde a permis de s’interroger sur la façon dont les films contribuent aux débats sociaux et politiques en cours, offrent des moyens d’historiciser de nouvelles réalités et permettent de faire sens 18 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción d’histoires personnelles et collectives. Tracey Deer, à qui l’on doit les films documentaires Club Native et Mohawk Girls, a parlé d’un sens du devoir qui la pousse à réaliser des films sur des questions controversées qui travaillent sa communauté. Elle a raconté avoir accepté de sacrifier sa zone de confort pour réaliser son film documentaire Mohawk Girls parce qu’elle tenait à susciter la réflexion et à déclencher dans sa communauté une discussion qu’elle juge essentielle. Dans le même esprit, Dale Montour a raconté que c’est en réaction à un troublant article de journal sur les statistiques sur le suicide qu’elle a entrepris de réaliser un film documentaire sur le suicide de son neveu. Elle a expliqué que le fait d’aborder dans un film ce douloureux sujet dont personne dans sa famille n’avait discuté auparavant s’est avéré un processus puissant et régénérateur, et que les réactions ont été positives et dynamisantes. Pour sa part, la réalisatrice Reaghan Tarbell a expliqué avoir opté pour un sujet qui ne suscite pas la controverse, mais qui se veut plutôt un hommage, un regard nostalgique porté sur le passé. Son film documentaire Little Caughnawaga : to Brooklyn and Back relate ainsi l’histoire de sa famille, plus particulièrement de sa grand-mère, telle que racontée du point de vue des femmes mohawks. À l’instar des autres participantes, Reaghan Tarbell a parlé d’un sens de responsabilité à l’égard de sa communauté. Konwennohon Delaronde, réalisatrice du spectacle télévisé de marionnettes pour enfants Tota tánon Ohkwa:ri a parlé du rôle du film et de la télévision dans la promotion de la langue, de l’identité et de la vision du monde kanien’kehá:ka, tout particulièrement auprès des enfants dans les écoles. Cette table ronde, qui a mis en lumière le rôle actif joué par les producteurs et les réalisateurs mohawks dans leur communauté, a été suivie d’un dîner offert sur place aux participants. Louellyn White, Konwennohon Delaronde,Tracy Deer, Dale Montour et Reaghan Tarbell À l’occasion de la sortie prévue du film Mesnak à l’automne 2011, nous avons invité le réalisateur, acteur, auteur et metteur en scène huron-wendat Yves Sioui Durand à venir présenter une conférence sur le processus de création, de production et de réalisation de ce long-métrage adapté d’une création théâtrale d’Ondinnok intitulée Hamlet le Malécite. Celui-ci nous a donc parlé du difficile passage au cinéma à partir de l’écriture dramatique, passage qu’il a réalisé en travaillant en étroite collaboration avec le réalisateur québécois Robert Morin et le romancier québécois Louis Hamelin, qui ont compté parmi les guides dont il s’est entouré pour explorer ce nouveau langage. Le long-métrage Mesnak, dont le titre signifie tortue, le symbole de l’Amérique du Nord autochtone, reprend un questionnement qui travaille January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 l’homme de théâtre depuis longtemps, à savoir « qui sommes-nous comme Amérindiens aujourd’hui et que sommes-nous en train de devenir? ». Il a conclu en affirmant que dans le contexte actuel, la réalisation d’un film autochtone était un geste politique et a qualifié la réalisation de Mesnak de moment historique : premier long-métrage de fiction autochtone au Québec, ce film sera selon lui une ouverture et un point de départ à d’autres fictions. Dans cet esprit, il a rappelé l’importance de cultiver le talent nécessaire pour construire des récits matures et de former des acteurs du côté francophone. La conférence d’Yves Sioui Durand a suscité plusieurs commentaires très positifs. Une table ronde sur l’essor des courts et des longs-métrages de fiction autochtones a mis au centre des discussions la question du financement et de la distribution. Animée par Reaghan Tarbell, cette table ronde rassemblait Yves Sioui Durand, Ian Boyd, Jeff Barnaby, Lars Rosing et Jason Ryle. Le producteur Ian Boyd a dressé un bref portrait des sources de financement nécessaires à la production d’un long-métrage de fiction comme Mesnak, pour lequel une dizaine de sources de financement ont été trouvées, certaines plus traditionnelles comme la SODEC, Téléfilm Canada, Radio-Canada/CBC et Super Écran, d’autres spécifiquement orientées vers des projets autochtones, comme Aboriginal Peoples Television Network (APTN), le conseil de bande de Uashat-mak-Maliotenam et une agence de formation professionnelle de Wendake. Dans le même esprit, le réalisateur micmac Jeff Barnaby a précisé qu’il privilégiait les sources de financement traditionnelles dans l’industrie du cinéma et qu’il tendait à éviter les enveloppes budgétaires autochtones parce qu’elles se concentrent souvent sur le développement de carrière plutôt que sur la production en tant que telle et qu’elles tendent à promouvoir ce qu’il a appelé les « drum and feather movies ». Exprimant une forte critique d’un « political wall » qui contraint les cinéastes à représenter les Autochtones de manière positive plutôt que réaliste, il a revendiqué la liberté de l’artiste de faire des films honnêtes quant aux réalités autochtones contemporaines, y compris des films noirs qui abordent les questions du suicide, de la drogue et de la violence. Son court-métrage de fiction File Under Miscellaneous, qui propose une noire allégorie de l’intolérance vécue par un personnage désirant littéralement faire peau neuve dans un univers postapocalyptique, s’est mérité ex æquo le Grand Prix Teuikan du Festival Présence autochtone 2011. Jeff Barnaby a ajouté qu’il incluait la langue micmaque dans tous ces films afin de contribuer à la culture, soulignant qu’il espérait entendre un jour un jeune en réciter des extraits comme lui-même a pu le faire avec le film Pulp Fiction. Jeff Barnaby a déclaré vouloir être respecté en tant qu’artiste, faire un film qui a une intégrité artistique, mais aussi faire passer un message tout en visant des profits financiers importants, d’où l’idée de faire un film de zombies, genre qui lui assurerait de rejoindre un public élargi. Jason Ryle, directeur du festival de film autochtone ImagineNATIVE à Toronto, a constaté que la production de films et de vidéos autochtones a connu un essor incroyable au cours des dix ou quinze dernières années. Faisant état d’une véritable révolution, 19 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción il a souligné que le cinéma autochtone comportait maintenant de multiples facettes, genres, expressions, en passant des films documentaires qui transmettent la culture aux films de fiction à la Jeff Barnaby qui mettent en scène des zombies. Il se passe quelque chose, a précisé Jason Ryle, et la prochaine étape est celle de la distribution. Les festivals de films autochtones comme ImagineNATIVE offrent non seulement un lieu de diffusion, comme l’a noté l’acteur groenlandais Lars Rosing à propos du film Nummioq dans lequel il joue, mais sont aussi des lieux qui attirent les acheteurs et les diffuseurs qui pourront ensuite assurer le relais. Ian Boyd a ajouté que la projection des films dans les festivals contribuait à construire quelque chose en vue d’un prochain film, mais qu’il fallait encore s’efforcer d’allonger la vie de distribution du film, comme y travaille notamment VTape. Soulignant l’importance de la réputation et de la vision d’un distributeur qui doit faire face au marché international où prédomine souvent le cinéma américain, Yves Sioui Durand a parlé des stratégies à adopter en fonction du marché, mais aussi de son espoir de voir chaque communauté autochtone de ce pays avoir un festival où un lieu où visionner des films autochtones, car cela est important pour la prochaine génération. Il a affirmé qu’il lui a fallu 25 ans pour faire ce film, mais qu’il espère que d’autres, comme Jeff Barnaby, les plus talentueux, sortiront et feront la différence. Enfin, Jeff Barnaby a souligné le caractère crucial de la capacité d’adaptation dans un milieu, chaotique et imprévisible, en constante transformation, et où la concurrence est féroce. Cette table ronde, qui a mis de l’avant les enjeux entourant la production et la diffusion de courts et de longs-métrages de fiction, a conclu la troisième édition du colloque Regards autochtones sur les Amériques. De retour à Montréal, plusieurs participants ont saisi l’occasion d’assister au spectacle du rappeur algonquin Samian, qui a offert une performance mémorable devant plusieurs milliers de personnes à la place des Festivals. Diffusion et retombées du colloque Le colloque a connu un franc succès qui rend compte d’une continuité bénéfique en ce qui a trait aux partenariats, aux collaborations et à la diffusion auprès du public. Il s’est développée avec cette troisième édition de Regards autochtones sur les Jeff Barnaby,Yves Sioui Durand, Lars Rosing, Ian Boyd et Jason Ryle Amériques un public assidu de l’événement, parmi lesquels on a compté des chercheurs tels qu’Audra Simpson, des étudiants de l’UQAM, de l’Université de Montréal, de McGill et de Concordia, ainsi que des groupes qui contribuent à la diffusion des activités. Cette année, l’école d’été autochtone de McGill a inscrit le colloque à son programme, invitant les jeunes à assister aux activités du jeudi, et des jeunes du Centre d’amitié autochtone de Montréal ont participé à la journée de vendredi à Kahnawake. De plus, des bénévoles et des interprètes des dernières éditions du colloque nous ont prêté main-forte cette année encore, sans oublier les étudiants de DIALOG qui ont apporté cette année un soutien logistique au colloque. Les activités du Festival Présence autochtone et du colloque Regards autochtones sur les Amériques ont fait l’objet cette année d’une diffusion médiatique élargie, notamment à Radio-Canada et dans les médias imprimés. La veille du colloque, sur les ondes de la radio de Kahnawake K103.7 FM, Kenneth Deer a fait une entrevue avec Martin Loft, notre partenaire au Centre culturel et linguistique de Kahnawake, avec Isabelle St-Amand, ainsi qu’avec les documentaristes mohawk Dale Montour et Tracey Deer au sujet des activités prévues à Kahnawake dans le cadre du Festival Présence autochtone et du colloque Regards autochtones sur les Amériques. Tout comme l’an dernier, des entrevues au sujet du colloque et du festival ont été réalisées lors de deux émissions de la radio CKUT 90.3 FM de McGill, Natives Voices et Tuesday Morning After. Enfin, un excellent reportage télévisé a été diffusé sur le site de la télévision de l’Université Concordia. Réalisé par le journaliste cri Bradford Dean et la journaliste mohawk Noami Denis, le reportage peut être consulté à : http://www. cutvmontreal.ca/ Ainsi que l’illustrent la diffusion et la participation, Regards autochtones sur les Amériques 2011 a démontré qu’il rejoignait les préoccupations sociales, culturelles et politiques qui animent les projets des organismes autochtones partenaires et, d’autre part, que le cinéma autochtone suscite un intérêt marqué au sein des communautés et des réseaux autochtones à Montréal et ailleurs dans les Amériques. Le renouvellement des collaborations et des liens établis lors des éditions 2009 et 2010 a démontré la force de la continuité dans un projet aux multiples facettes comme Regards autochtones sur les Amériques 2011. La qualité des présentations et l’intérêt suscité par les thèmes abordés a montré que le colloque s’actualise d’année en année, en étroite relation avec les développements, les enjeux et les réalisations du cinéma autochtone. En créant un espace de rencontre rassemblant des universitaires, des professionnels du cinéma autochtone et des gens des communautés, nous avons cherché à favoriser une démarche de coproduction des connaissances autour du cinéma autochtone dans les Amériques et, de ce fait, à faire avancer concrètement la réflexion collective sur le cinéma autochtone dans les Amériques. Photos : Catherine St-Amand et Pablo Cabezas Watson January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 20 DIALOG in action | DIALOG en action ti tion | DIALOG en acción ió Members’ Publications | Publications des membres | Publicaciones de los miembros ÉDUCATION, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : VERS UNE ÉCOCITOYENNETÉ CRITIQUE Sous la direction de Barbara Bader et Lucie Sauvé Presses de l’Université Laval 2012 www.pulaval.com Le concept de développement durable traverse désormais l’espace public. L’éducation au développement durable est devenue une injonction ministérielle dans différents pays. Elle s’inscrit dans les programmes scolaires. Ce concept de développement durable donne pourtant lieu à de multiples interprétations, parfois contradictoires. Il est donc important de marquer un temps d’arrêt afin d’analyser les fondements idéologiques des concepts de développement durable et d’éducation au développement durable, ce qui peut y faire controverses, tout comme les caractéristiques des représentations et des pratiques éducatives qui s’en réclament. PROFIL CORRECTIONNEL 2007-2008 : LES AUTOCHTONES CONFIÉS AUX SERVICES CORRECTIONNELS Renée Brassard, Lise Giroux et Dave Lamothe-Gagnon Services correctionnels, ministère de la Sécurité publique 2011 www.securitepublique.gouv.qc.c La surreprésentation des Autochtones dans les institutions carcérales canadiennes est un phénomène qui est recensé dans les écrits scientifiques depuis près de quatre décennies.Visiblement, ce phénomène est persistant et il résiste aux différentes politiques ou programmes mis en place pour le contrer (Dickson-Gilmore & LaPrairie, 2005). Selon le Bureau de l’enquêteur correctionnel du Canada1 (BEC), si aucune mesure n’est rapidement prise pour améliorer la situation, les Autochtones pourraient représenter près de 25 % de la population carcérale fédérale d’ici les dix prochaines années (BEC, 2006). YOUNG CHILDREN AND EDUCATORS ENGAGEMENT AND LEARNING OUTDOORS: A BASIS PROGRAMMING FOR RIGHTS-BASED Natasha Blanchet-Cohen and Enid Elliot Early Education & Development 22 (5), 2011 www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/10409289.2011.596460 A multi-site investigation of young children’s and educators’ perspectives on the features of outdoor spaces that facilitate learning activity, based on surveys and participant observations in 4 diverse early childhood centers in a medium size city in Canada. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 21 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción INDIGENOUS YOUTH ENGAGEMENT IN CANADA’S HEALTH CARE Natasha Blanchet-Cohen, Zora McMillan & Margo Greenwood Pimatisiwin: A Journal of Aboriginal and Indigenous Community Health 9(1): 89-113, 2011 www.pimatisiwin.com/online/wp-content/uploads/2011/08/05Blanchett-Cohen3.pdf In this article, we discuss findings from a study on indigenous youth’s perspectives on and engagement in health care.We carried out an Internet environmental scan, focus groups, and key informant interviews with urban indigenous youth leaders and front-line indigenous practitioners.We found that youth and practitioners regard the formal health care system as ineffective and disrespectful of youth and culture. Indigenous youth espouse a broader approach to health that considers the linkages between culture, identity, and health. Youth are engaged in a variety of health-related activities, from engagement in design of health services and programs to youth empowerment initiatives. The results highlight the value and implications of affirming indigenous youth’s role as determiners of their own health. MOMENTS DE FORMATION ET MISE EN SENS DE SOI Coordonné par Yves De Champlain, Gabrielle Dubé, Pascal Galvani et Danielle Nolin Harmattan 2011 www.editions-harmattan.fr Quels sont les moments décisifs de mise en forme et en sens de soi tout au long de la vie? Quelle est la relation entre ces moments formateurs de l’histoire de vie? Toute histoire de vie est composée de multiples moments décisifs et signifiants. Mais qu’en faisons-nous? De quelle manière et avec quelles méthodes sont-ils abordés dans les pratiques d’histoires de vie? LE KITCISAKIK: UNE RECHERCHEL’ENGAGEMENT DE LA COMMUNAUTÉ ENVERS LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE DES ENFANTS. RAPPORT DE RECHERCHE: PHASES II, III ET IV RETOUR DES JEUNES ENFANTS DANS LA COMMUNAUTÉ ALGONQUINE DE ACTION VISANT Marguerite Loiselle, Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Micheline Potvin Rouyn-Noranda. Chaire Desjardins en développement des petites collectivités (UQAT) Décembre 2011 http://web2.uqat.ca/chairedesjardins/recherches.asp La problématique concerne le fait que les habiletés parentales traditionnelles dans la communauté ont été usurpées de la communauté dans l’expérience du pensionnat pour enfants autochtones et, depuis lors, oubliées suite à plus de 50 années de scolarisation des enfants hors de leur milieu de vie. De plus, les parents de cette communauté n’avaient aucun modèle ni expérience d’être parent, à temps plein, d’enfants qui fréquentent l’école primaire. Dans la phase I de la recherche, les besoins des parents et de la communauté, ont été identifiés. Dans les phases II, III et IV, il s’agissait de répondre à ces besoins par la mise en oeuvre de diverses actions d’un programme global pour combler les besoins exprimés lors de la phase I. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 22 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción CLASS AND INDIGENOUS WOMEN POLITICS: THE PARADOX OF SEEDIQ/TAROKO “ENTREPRENEURS” IN TAIWAN Scott Simon New Proposals: Journal of Marxism and Interdisciplinary Inquiry 5(1): 45-52, 2011. Capitalism and Indigenous Peoples http://ojs.library.ubc.ca/index.php/newproposals/issue/view/311/showToc Class is an important concept in studying the political economy of indigeneity.This paper looks at the role of women shopkeepers in Sediq and Truku indigenous communities in Taiwan from a perspective of Marxian class analysis. By creating and controlling social and political space in their shops, they become key players in local political struggles that reinforce a bipolar class structure composed of a small elite class and a vast lumpenproletariat. In some cases, they may even be able to launch themselves or family members into positions of political power. This phenomenon is an integral part of the capitalist system that expropriates indigenous land, labour and natural resources. In fact, the creation of new elites in previously egalitarian societies makes such expropriation possible in the first place. DES INUIT DÉRACINÉS ET ITINÉRANTS Donat Savoie Relations (753): 20-21, 2011 www.cjf.qc.ca/fr/relations/enkiosque.php?idp=115 January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 23 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción SOGIP SOGIP–Research Programme: Scales of governance, the UN, the States and Indigenous Peoples : Self-determination in the time of globalization SOGIP - Programme de recherche : Échelles de gouvernance - les Nations unies, les États et les Peuples Autochtones; l’autodétermination au temps de la globalisation www.sogip.ehess.fr La responsabilité scientifique de SOGIP est assurée par la professeure Irène Bellier, directrice de recherche au CNRS et membre de DIALOG. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 24 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá Conferences | Colloques | Colloquios MONTRÉAL IPY 2012 From Knowledge to Action Conference April 22-27, 2012 www.ipy2012montreal.ca MONTRÉAL Vers une cartographie des lieux du Nord. Mémoire, abandon, oubli Université du Québec à Montréal 28-30 mars 2012 [email protected] MONTRÉAL Colloque international Peuples Autochtones et Gouvernance 17-20 avril 2012 www.pag-ipg.com/ QUÉBEC Colloque annuel CIÉRA-AÉA Université Laval 12-13 avril 2012 www.ciera.ulaval.ca/index.htm RICHMOND, BRITISH COLUMBIA 9th Annual Conference on Culture, Community & Well-Being:The Intersection of Archaeology, Ethnography & Indigenous History March 2nd, 2012 www.bcapa.ca/ WINNIPEG, MANITOBA 2012 Rupert’s Land Colloquium May 16-19, 2012 FLAGSTAFF, ARIZONA American Indian Teacher Education Conference July 13-14, 2012 http://jan.ucc.nau.edu/~jar/AIE/conf.html TULSA, OKLAHOMA 2012 International Conference Of Tribal Archives, Libraries, And Museums June 4-7, 2012 www.atalm.org WASHINGTON, D.C. 18 Inuit Conference: Arctic/Inuit/Connections: Learning from the Top of the World/18e Conférence des études Inuit Arctique/Inuit/Liens : Apprentissage à partir du sommet du monde th Smithsonian Institution, Washington, DC. October 24-28, 2012 www.mnh.si.edu/arctic/ISC18/ WASHINGTON, D.C. International Indigenous Pre-Conference on HIV & AIDS:To see and be seen July 20-21, 2012 http://cahr.uvic.ca/... GOLD COAST, AUSTRALIA 2012 National Indigenous Health Conference: Many Pathways, One Outcome December 5-7, 2012 www.indigenoushealth.net/ FAIRBANKS, ALASKA 15 International Congress on Circumpolar Health th August 5-10, 2012 www.asch.cc October | Octobre | Octubre 2011 25 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias N ti i de d aquíí y d de allá l Call for proposals | Appel de propositions | Llamadas de propuestas LES IDENTITÉS AUTOCHTONES / ABORIGINAL IDENTITIES www.territoireautochtone.uqam.ca La Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone sollicite des propositions de communications pour son 8e Colloque annuel des jeunes chercheurs, dont le thème est « Les identités autochtones ». L’activité se tiendra à l’Université du Québec à Montréal, les 2 et 3 mai 2012. Les communications en anglais seront aussi acceptées, mais nous ne pourrons offrir de traduction simultanée. Ce colloque se propose d’examiner différentes manifestations de la construction identitaire autochtone au Canada ainsi que dans d’autres régions du monde (États-Unis, Australie, Nouvelle- Zélande…). Nous encourageons les propositions de communication abordant cette question dans une approche historique, mais souhaitons aussi ouvrir le questionnement aux réalités contemporaines, que ce soit dans une perspective anthropologique, politique, juridique, économique, géographique ou même philosophique. Les propositions de communication doivent nous être acheminées au plus tard le 15 mars 2012 par courrier électronique, à l’adresse ARTS PERFORMATIFS ET SPECTACULAIRES DES PREMIÈRES NATIONS DE L’EST DU CANADA suivante : [email protected]. Les candidat(e)s prendront soin de préciser le titre de leur communication et de fournir un résumé (maximum 400 mots) qui présentera notamment la problématique centrale de la communication. Ils y joindront aussi un CV, en indiquant leur niveau de scolarité, leurs coordonnées complètes et le nom de leur directeur ou directrice de recherche dans le cas des étudiant(e)s à la maîtrise ou au doctorat. Veuillez noter que les communications devront présenter des résultats de recherche concrets et non seulement des projets de recherche. Pour plus d’informations, communiquez avec Isabelle Bouchard, coordonnatrice de la Chaire, à l’adresse électronique mentionnée plus haut ou encore par téléphone au 514-987-3000, poste 8278. Date limite : 15 mars 2012 PERFORMANCE ARTS OF FIRST NATIONS PEOPLES IN CENTRAL CANADA Le symposium organisé les 1er et 2 juin 2012 par le Laboratoire d’Ethnoscénologie (EA1573 Scènes et savoirs) du département Théâtre de l’Université Paris 8, vise d’une part à communiquer les résultats d’une recherche menée durant deux ans en collaboration avec L’Observatoire des nouvelles pratiques symboliques et le Programme d’études autochtones de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa sur les « Arts performatifs et spectaculaires des Premières Nations de l’est du Canada ». This symposium, organised for the first and second of June 2012 by the Laboratoire d’éthnoscénologie (EA 1573 “Scènes et saviors”) of the Theatre Department of Université Paris 8, aims, first, to communicate the results of two years of research undertaken in collaboration with the Observatoire de nouvelles pratiques symboliques and the Aboriginal Studies program of the Faculty of Social Sciences at the University of Ottawa on the “Performance Arts of First Nations Peoples in Central Canada”. Les communications (entre 15 et 20 minutes) devront se pencher sur les questions relatives aux arts autochtones en général et en particulier sur les caractéristiques des powwows ou des compagnies de danse et de théâtre autochtones, dans leurs aspects esthétiques, pouvant être mis en relation aux aspects politiques et religieux. Tous les domaines des sciences humaines et sociales (histoire, ethnologie, sciences politiques, musicologie, etc.) peuvent être concernés. Il se déroulera sur deux jours, le 1er juin à l’Amphi 4 du Département théâtre de l’Université Paris 8, le 2nd juin dans la salle du studio du Théâtre de l’Epée de Bois de la Cartoucherie de Vincennes. Des actes du symposium seront par la suite publiés en français et en anglais. Papers (between 15 to 20 minutes) should centre on questions relative to Aboriginal arts in general, and to the characteristics of powwows and First Nations dance and theater companies in particular, focusing on their esthetic aspects, and may draw connections to their political and religious aspects as well. These may concern all areas of human and social sciences (history, ethnology, political science, musicology etc.). The symposium will take place over the course of two days: June first in Amphitheatre 4 of the Theatre Department of Université Paris 8, and June second in the studio room of the Théâtre de l’Epée de Bois of the Cartoucherie de Vincennes. The acts of the symposium will then be published in both English and French. Les propositions, une vingtaine de lignes, doivent parvenir avec nom, prénom, profession, mail, bibliographie indicative, besoin technique éventuel (rétroprojecteur, etc.). Proposals, of about twenty lines, should include first and last name, profession, address, an indicative bibliography, and any eventual technical needs (projector etc.). Contact : Jérôme Dubois, Laboratoire d’Ethnoscénologie (EA1573 Scènes et savoirs) Département Théâtre, Université Paris 8. [email protected] Contact : Jérôme Dubois, Laboratoire d’Ethnoscénologie (EA1573 Scènes et savoirs) Département Théâtre, Université Paris 8. [email protected] Date limite : 25 mars 2012 Deadline for Submissions: March 25, 2012 January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 26 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias N ti i de d aquíí y d de allá Cultural Events | Activités culturelles | Actividades culturales MESNAK Un film de Yves Sioui Durand, 2011, Canada, 96 min,V.O. française et innu, K-films Amérique http://mesnaklefilm.com/ Autochtone urbain dans la jeune vingtaine, Dave est acteur à Montréal. Adopté à l’âge de trois ans, il a grandi en ignorant tout de sa culture d’origine. Lorsqu’il reçoit par la poste une photo de sa mère biologique – qu’il découvre pour la première fois –, il part pour Kinogamish, la communauté où il a vu le jour et où vit encore Gertrude, sa mère. Les retrouvailles ne se déroulent pas comme prévu et Dave, en perte de repères, est confronté à un univers qui lui est hostile et étranger. Dépossédé de sa culture d’origine, Dave peut-il s’en réclamer? Tel Hamlet, le héros shakespearien qu’il explore dans ses cours de théâtre, Dave s’engage dans une véritable quête. Son retour impromptu dans cette communauté dévastée provoquera bouleversements et réactions en chaîne, ravivant un passé douloureux, marqué par le mensonge et le secret. RENCONTRE Un documentaire réalisé par Mélanie Carrier et Olivier Higgins, Canada, 2011, 52 min. Rencontre, un documentaire de 52 minutes réalisé par Mélanie Carrier et Olivier Higgins, relate une expédition réalisée par de jeunes Innus, Hurons-Wendat et Québécois le long du Sentier des Jésuites, un chemin d’eau et de terre de 310 Km vieux de 4000 ans, reliant le Lac Saint-Jean à Québec. La simple rencontre porte en elle l’espoir d’apprendre à mieux vivre ensemble... Le projet Rencontre est une initiative de Nancy Bolduc, directrice du Parc national de la Jacques-Cartier qui, en 2008, a souhaité réaliser une véritable rencontre entre des nations du Québec qui, malgré leurs 400 ans d’histoire « commune », ne se connaissent encore que trop peu. Depuis, ce projet d’expédition se réalise à chaque année et permet à des jeunes autochtones et non-autochtones de découvrir le territoire et surtout, d’apprendre à mieux se connaître. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 27 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias N ti i de d aquíí y d de allá l News | Nouvelles | Novedads ARGENTINA: UNSR URGES GOVERNMENT TO STRENGTHEN PROTECTIVE MEASURES www.iwgia.org/news/search-news?news_id=419 December 12, 2011 At a press conference ending his visit to the country, James Anaya, UN Special Rapporteur on the rights of indigenous peoples, urged Argentina to strengthen its measures to protect the human rights of indigenous peoples as well as their rights to land ownership and education, adding that a mechanism to establish dialogue between them and the Government is urgently needed. “A central preoccupation expressed by indigenous leaders during my visit was the lack of judicial security over their land ownership rights and in particular the various problems and delays they face regarding their properties,” said James Anaya after his 11-day visit to the country. Many of the land disputes, Mr. Anaya noted, have occurred between indigenous groups and private companies – in particular excavating firms – which have been enabled by judicial authorities. INUIT DEEPLY CONCERNED ABOUT CANADA’S DECISION TO WITHDRAW FROM KYOTO http://inuitcircumpolar.com/ 15 December, 2011 –Ottawa, Canada ICC Canada’s President, Duane Smith, said, “The news that Canada has withdrawn from Kyoto comes as a great disappointment to Inuit in Canada and the circumpolar world. In the past, Canada was seen as a global leader on many environmental issues. Canada’s lack of commitment to addressing climate change endangers not only Inuit lives and livelihoods, but also the health and economic welfare of Canadians and the global community.” “The Kyoto Protocol is the only legally binding process to address global climate change” stated Aqqaluk Lynge, ICC Chair. Lynge believes that Canada’s withdrawal from Kyoto has created a serious impediment to the development of a global agreement to stop dangerous climate change. “The Arctic is facing dramatic impacts due to a changing climate, which is a matter that requires immediate action from global leaders. Canada’s actions amount to a huge step backwards in achieving a global emissions reduction agreement.” Inuit and scientists have noted an unprecedented loss of the Arctic sea ice, with 2011 seeing the second lowest levels since satellite records became available. Inuit across Canada are seeing their wildlife impacted by a changing Arctic climate, their homes and municipal infrastructure damaged by melting permafrost, the invasion of new species, and increasing extreme weather events. As Smith explained; “Inuit are concerned not only for their way of life, which depends on ice and snow, but for all Canadians.” He continued: “Climate change impacts, including increasing cost to health care from climate induced air quality issues, the loss of timber for the forest sector, droughts and extreme weather events that impact farmers, acidification of our oceans, sea level rise, and flooding events, touch people’s lives in all parts of Canada and around the world.” Canada’s decision to withdraw from Kyoto has wide implications and amounts to a deferral of action and expense onto the next generation. ICC seeks assurance from the Government that it remains committed to addressing the impacts of climate change in the Arctic, and to preventing further changes from occurring. ICC further calls on the Government to address Inuit concerns regarding Canada’s withdrawal from Kyoto and to discuss how Canada intends to ensure that climate induced impacts will not negatively impact the arctic, Inuit, all Canadians and the global community. For more information, contact: Inuit Circumpolar Council-Canada Carole Simon (ICC Canada) Email: [email protected] Leanna Ellsworth (ICC Canada) Email: [email protected] January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 28 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá SOUS-FINANCEMENT CHRONIQUE DE NOS COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES : FAQ LUTTE À LA PAUVRETÉ CHRONIC UNDERFUNDING OF OUR COMMUNITIES: QNW REQUEST A NATIONAL ANTI-POVERTY PROGRAM www.faq-qnw.org/ www.faq-qnw.org/ Kahnawake, le 12 décembre 2011 –La communauté Crie d’Attawapiskat, dans le nord de l’Ontario, vit une crise de logement d’une ampleur telle que la Croix-Rouge y a récemment dépêché de l’aide. La première réaction du gouvernement fédéral a été d’imposer l’intervention d’un gestionnaire extérieur, accusant la communauté de mauvaise gestion. La communauté d’Attawapiskat sera aussi contrainte de payer le salaire de celui-ci, qui s’élève à 1300 $ par jour. Au Québec, deux communautés autochtones du nord du Québec étaient toujours plongées dans le noir mercredi dernier, alors que la température extérieure approchait -20 o C, depuis une panne électrique majeure survenue il y a plus de 48 heures auparavant. Kahnawake, December 12, 2011- Attawapiskat, a Cree community in Northern Ontario, is experiencing a housing crisis of such magnitude that the Red Cross has recently sent help. The first reaction of the federal government was to impose a third party management, accusing the community of mismanagement. The community of Attawapiskat will also be forced to pay the salary of this outside manager, which amounts to $ 1300 per day. In Quebec, two Aboriginal communities in northern Quebec were still immersed in the dark with temperatures nearing -20 o C last Wednesday from a major power outage that occurred there over 48 hours earlier. Femmes Autochtones du Québec (FAQ) se joint aux nombreux organismes tel que l’APNQL et Amnistie internationale pour dénoncer les problèmes criant de sous-financement dont sont victimes nos communautés, plus particulièrement les communautés éloignées et semi éloignées, ainsi que l’inaction du gouvernement fédéral : «Au lieu de pointer du doigt et chercher les coupables,le gouvernement fédéral devrait s’asseoir avec nos autorités des Premières Nations afin de mettre en place un véritable programme de lutte à la pauvreté dans le respect de notre droit à l’autodétermination, souligne Michèle Audette, Présidente de FAQ. Nos femmes sont particulièrement touchées par la pauvreté, ce qui nuit à la progression de l’ensemble de nos communautés. D’ailleurs, cette pauvreté nuit aussi à l’ensemble de la population canadienne qui ne peut profiter de notre immense potentiel et savoir-faire». Quebec Native Women (QNW) joins many organizations such as Amnesty International and AFNQL to denounce the pressing problem of underfunding suffered by our communities, particularly the remote and semi remote communities and the federal government’s inaction: “Instead of pointing the finger and searching for somebody to blame, the federal government should sit down with our First Nations authorities, acknowledging our rights to self-government, to develop a real program of poverty reduction”, Michèle Audette, President of QNW. “Our women are particularly affected by poverty which than affects the progress of all our communities. Moreover, this poverty also affects the whole of Canadians who cannot take advantage of our enormous potential and expertise”. DEMANDE UN PROGRAMME NATIONAL DE FAQ tient d’ailleurs à souligner la place du Canada au 63 e Rang mondial, en ce qui a trait à la qualité de vie de ses habitants autochtones, positions des moins glorieuses si l’on considère que le Canada est 8 e parmi les États ayant la meilleure qualité de vie pour le reste de ses citoyens selon l’Indice de Développement Humain. À maintes reprises, l’écart grandissant entre les conditions de vie des communautés autochtones et du reste de la population canadienne a été décrié, entre autres, par l’ancienne Vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser et de nombreux organismes internationaux de défense des droits humains. Le gouvernement a ignoré leurs critiques et leurs recommandations. Pour mettre fin à cet écart qui est lié à un lourd passé de colonisation et à des politiques paternalistes et assimilatrices qui sont encore appliquées aujourd’hui tel que la Loi sur les Indiens, nous demandons à ce qu’un programme national de lutte à la pauvreté spécifique aux Premières Nations soit instauré en collaboration avec nos autorités. Pour de plus amples informations : Émilie Grenier, Analyste juridique et politique Tél. :450-632-0088, poste 230 www.faq-qnw.org [email protected] January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 QNW wishes to emphasize Canada’s 63rd World ranking in terms of quality of life of its Indigenous inhabitants, a less than glorious position considering the fact that Canada ranks 8th among the countries with the highest quality of life for the rest of its citizens, according to the Human Development Index. Many times, the growing gap between the living conditions of Aboriginal communities and the rest of the Canadian population has been criticized among others by the former Auditor General of Canada, Sheila Fraser and many international human rights bodies. The government has ignored both the criticisms and the corresponding recommendations. To end this growing gap that is tied to a long history of colonization and assimilation policies that are still in practice today like the Indian Act, we ask that a National Program to Fight Poverty specific to First Nations be established in collaboration with our authorities. For more information: Émilie Grenier, Legal and Policy Analyst Tel :450-632-0088, ext 230 www.faq-qnw.org [email protected] 29 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias N ti i de d aquíí y d de allá l To read | À lire | A leer WHEN BRIDGES BECOME BARRIERS: MONTREAL AND KAHNAWAKE MOHAWK TERRITORY Daniel Rueck in Stéphane Castonguay and Michèle Dagenais (dir.), Metropolitan Natures: Urban Environmental Histories of Montreal: 228-244 University of Pittsburgh Press 2011 RAPPORT SUR LES MESURES PRIORITAIRES VISANT À AMÉLIORER L’ÉDUCATION DES PREMIÈRES NATIONS Conseil en Éducation des Premières Nations, Québec, Nishnawbe Aski Nation, Federation of Saskatchewan Indian Nations, Novembre 2011 www.cepn-fnec.com/default.aspx Les Premières Nations du Canada aspirent à un type d’éducation qui favorisera le développement global de leurs enfants, par exemple une éducation intégrant les valeurs et les éléments essentiels à la survie de leurs cultures et de leurs peuples distincts. Il s’agit d’une aspiration légitime pour tous les peuples, que la société canadienne appuie de façon générale. Pour pouvoir concrétiser cette aspiration, les leaders des Premières Nations doivent être vigilants. Dans ce dossier, le leadership consiste à promouvoir certains principes de base dans un esprit de compréhension et de respect mutuels. Au cours des dix dernières années, les Premières Nations n’ont cessé de dénoncer le sous-financement chronique et délibéré de l’éducation des Premières Nations par le gouvernement fédéral, de même que le manque de soutien de ce dernier à l’égard du contrôle de l’éducation par les Premières Nations. Le gouvernement fédéral a collaboré, à divers degrés, à plusieurs comités, études et évaluations qui ont non seulement révélé ce sous-financement et ce manque de soutien, mais aussi le caractère inadéquat des mécanismes de financement actuels du gouvernement. Nous croyons que tout plan d’action sérieux visant à améliorer l’éducation des Premières Nations doit comprendre un engagement à mettre un terme à ces causes injustes et fondamentales de l’écart entre l’éducation des membres des Premières Nations et celle des autres Canadiens. REPORT ON PRIORITY ACTIONS IN VIEW OF IMPROVING FIRST NATIONS EDUCATION Joint Report to the National Chief and AFN Executive First Nations Regional Education Organizations, November 2011 www.cepn-fnec.com/default_eng.aspx This report is a joint report intended to inform the federal government and the National Chief of the Assembly of First Nations (AFN) of the position of the First Nations Education Council (FNEC) of Quebec, the Federation of Saskatchewan Indian Nations (FSIN) and the Nishnawbe Aski Nation (NAN) of Northern Ontario on priority actions in view of improving First Nations Education with respect to First Nations Rights (Editor’s note). First Nations in Canada aspire to a kind of education that will foster the overall development of their children, for example, an education that incorporates the values and elements essential to the survival of their distinct cultures and peoples.This is a legitimate aspiration for all peoples and it is one which Canadian society supports in general.To make it a reality, the leadership of the First Nations must be vigilant.The role played by their leadership in this regard involves promoting certain basic principles in a spirit of mutual understanding and respect (p. 36) January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 30 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá RAPPORT ANNUEL 2010-2011 Conseil en Éducation des Premières nations www.cepn-fnec.com/flash/rapport_annuel/index.html C’est avec plaisir et fierté que l’équipe du CEPN vous présente le rapport annuel 2010-2011. Au cours de la dernière année, nous avons relevé de nouveaux défis et atteint divers objectifs... BANQUE MONDIALE, PEUPLES AUTOCHTONES ET NORMALISATION Céline Germond-Duret Éditions Khartala et Institut de hautes études internationales et du développement 2011 http://sogip.ehess.fr/spip.php?article231 Cet ouvrage met en évidence la logique de normalisation qui sous- tend les interventions de développement. L’auteure se penche sur la Banque mondiale, acteur incontournable du développement, et sur les répercussions de ses projets sur les peuples autochtones, à travers l’analyse des cas soumis à son Panel d’inspection. Ce mécanisme, mis en place par la Banque elle-même, permet d’examiner, à la suite de plaintes de populations locales, la conformité de ses actions avec ses propres politiques et procédures. Il est ainsi montré que les effets des interventions de développement ne doivent pas se comprendre qu’en termes d’efficacité ou d’inefficacité, puisqu’elles peuvent aussi engen- drer des transformations sociales renforçant ou engendrant des conflits sociaux. En analysant d’une part les mécanismes d’apprentissage et de responsabilisation de la Banque, et d’autre part des projets affectant des peuples autochtones, l’ouvrage fait ressortir des éléments récurrents dans la pratique du développement. La minimisation d’effets secondaires et la pratique relevée sont mises en relation avec un macrodiscours du développement dominant, qui semble répondre plus largement à une logique de normalisation des sociétés. PROJECTIONS DE LA POPULATION SELON L’IDENTITÉ AUTOCHTONE AU CANADA Statistiques Canada Le Quotidien, en ligne, Décembre 2011 www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/111207/dq111207a-fra.htm Selon tous les scénarios de croissance élaborés, la population d’identité autochtone au Canada pourrait atteindre entre 1,7 million et 2,2 millions de personnes d’ici 2031 et représenter entre 4,0 % et 5,3 % de la population totale. Le taux de croissance annuel moyen de l’ensemble de la population d’identité autochtone durant cette période varierait entre 1,1 % et 2,2 %, comparativement à 1,0 % pour la population non autochtone. (...) January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 31 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá RESEARCH AND INFORMATION VISIT TO THE DEMOCRATIC REPUBLIC OF CONGO African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities and IWGIA 2011 http://iwgia.org/publications/search-pubs?publication_id=555 This biligual (English/French) report describes the situation of the indigenous populations in the Democratic Republic of Congo and makes recommendations to the government, civil society organizations, and the international community. The report is based on research and meetings with government authorities, civil society organizations and indigenous communities in Kinshasa, North Kivu, and South Kivu (Goma and Bukavu) undertaken by the African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities from 9th till 25th August, 2009. MISSION TO THE REPUBLIC OF CONGO African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities and IWGIA 2011 http://iwgia.org/publications/search-pubs?publication_id=561 The African Commission’s Working Group on Indigenous Populations/Communities undertook a country visit to the Republic of Congo in March 2010. The aim of the visit was to encourage the government to adopt a law on indigenous peoples’ rights and to follow up on a visit conducted in September 2005. The report gives an account of meetings held with government authorities, civil society organizations, indigenous communities and other stakeholders, it describes the human rights situation of the indigenous populations in the country and it makes recommendations to the Government, civil society organizations and the international community. SECURING LAND RIGHTS FOR INDIGENOUS PEOPLES IN CITIES UN-HABITAT 2011 www.unhabitat.org/pmss/listItemDetails.aspx?publicationID=3113 This Policy Guide provides policy-makers with the necessary knowledge about the challenges and rights of Indigenous peoples in relation to land and property in the urban context. The Guide sets out how to secure land rights of Indigenous peoples in cities through a human rights framework in the context of urbanization, including migration and urban expansion. This Policy Guide to Secure Land Rights for Indigenous Peoples in Cities builds on earlier guides and is part of a series of UN-HABITAT handbooks focused on the rights of Indigenous peoples.The first policy guide entitled, “Housing Indigenous Peoples in Cities: Urban Policy Guides for Indigenous Peoples” was published in 2009, followed by a report entitled, Urban Indigenous Peoples and Migration: A review of Policies, Programmes and Practices, published in 2010 and launched at the Fifth Session of the World Urban Forum in Rio de Janeiro. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 32 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá INDIGENOUS LANGUAGE EDUCATION IN REMOTE COMMUNITIES Bill Fogarty and Inge Kral Centre for Aboriginal Economic Policy Research, The Australian National University 2011 http://caepr.anu.edu.au/Publications/topical/2011TI11.php This Topical Issue is based upon a submission to the House of Representatives Standing Committee on Aboriginal and Torres Strait Islander Affairs Inquiry into language learning in Indigenous communities, and has a specific focus on lessons the authors have learnt from working with Indigenous peoples in remote regions as both educators and researchers. Together, we have a combined experience of over thirty years in remote contexts, specifically in working with Indigenous youth and communities on issues surrounding Indigenous languages, literacy, lifelong learning, education, enterprise, employment and development. Our focus is on the role of Indigenous languages in emergent development activity in remote Australia and the out-of-school language and literacy needs of Indigenous adolescents and young adults, with a focus on the digital economy. AN EXPLORATORY ANALYSIS OF THE LONGITUDINAL SURVEY OF INDIGENOUS CHILDREN Nicholas Biddle Centre for Aboriginal Economic Policy Research, The Australian National University 2011 The Longitudinal Study of Indigenous Children (LSIC) or Footprints in Time is the first large-scale longitudinal survey in Australia to focus on the development of Aboriginal and Torres Strait Islander (Indigenous) children. The analysis presented in this paper is structured around six research questions using the LSIC: the size and composition of Indigenous children’s families and households; how key measures of parental wellbeing are associated with family and household structure and how they change through time; the factors associated with different types of early childhood education attendance; how household characteristics vary across the sample and how they change through time; how self-reported measures of the quality of the community in which a person lives compare with other neighbourhood-level indicators; and how migration is related to self-reported measures of the community and other area-level characteristics. The conclusions from the analysis in this paper are but a small subset of the insights that will emerge from analysis of the LSIC as more researchers make use of it and a greater number of waves and variables become available. Ultimately, in addition to ethically conducted randomised controlled trials, longitudinal databases are arguably the most effective source of data for designing evidence-based policy. One of the greatest contributions of the LSIC (and this paper) may be to demonstrate the feasibility and desirability of having such evidence for all Indigenous Australians, not just children. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 33 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá CULTIVER L’ESPRIT D’APPRENTISSAGE CHEZ LES ÉLÈVES DES PREMIÈRES NATIONS Rapport du Panel national sur l’éducation primaire et secondaire des Premières Nations pour les élèves dans les réserves 2011 http://educationdespremieresnations.ca/wp-content/themes/clf3/pdfs/Rapport_02_2012.pdf Le 21 juin 2011, le Panel national sur l’éducation primaire et secondaire des Premières nations pour les élèves dans les réserves* a été lancé conjointement par l’honorable John Duncan, ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canadien, et M. Shawn A-in-Chut Atleo, chef national de l’Assemblée des Premières Nations. Le mandat du Panel était de trouver des moyens d’améliorer les résultats scolaires des élèves des Premières Nations qui vivent dans les réserves, ainsi que d’élaborer des stratégies pour améliorer la gouvernance et clarifier la responsabilité pour l’éducation des Premières Nations. De septembre à décembre 2011, le Panel National a mené un processus de mobilisation très exhaustif auprès des Premières Nations et d’autres parties intéressées. Parmi les activités de mobilisation, citons huit séances régionales en tables rondes, une séance nationale en table ronde, plus de 25 visites dans des écoles des Premières Nations, 60 réunions clés avec plus de 100 intervenants et un site Web conçu pour le Panel. Des centaines de personnes ont participé directement aux discussions portant sur la meilleure façon d’améliorer l’éducation offerte aux élèves des Premières Nations vivant dans une réserve au Canada. NURTURING THE LEARNING SPIRIT OF FIRST NATION STUDENTS Report of the National Panel on First Nation Elementary and Secondary Education for Students on Reserve 2011 http://firstnationeducation.ca/wp-content/themes/clf3/pdfs/Report_02_2012.pdf The National Panel on First Nation Elementary and Secondary Education for Students on Reserve was established by the Minister of Aboriginal Affairs and Northern Development Canada and the National Chief of the Assembly of First Nations to engage First Nations and Canadians in an exploration of First Nation education and to make recommendations for change and improvement. The Panel met with hundreds of people including students, parents, Elders, First Nation educators and leaders, representatives of provincial education systems and the private sector. We conducted 8 regional roundtable meetings and a national roundtable meeting, visited over 30 First Nation communities and 25 First Nation schools.We also received multiple submissions from interested parties through our website and directly during visits and meetings.The Panel took our role as witnesses, listeners and messengers seriously and we have tried to convey the passionate and committed voices of the people who care so much about the success of First Nation children. January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 34 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 35 Documentary watch | Veille documentaire | Actualizació Actualización ión bibliográfica Books | Livres | Libros INDIENS, EUROCANADIENS ET LE CADRE SOCIAL DU MÉTISSAGE AU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN, XVIIE-XXE SIÈCLES ZOOM sur le Québec Claude Gélinas Septentrion 2011 Existe-t-il au Québec des communautés métisses historiques au même titre que celles qui sont reconnues dans l’ouest du Canada? Depuis que la Cour suprême a reconnu en 2003 des droits ancestraux à des Métis de l’Ontario, de plus en plus d’organisations représentant des Métis s’activent politiquement au Québec. S’agit-il d’un simple opportunisme de la part de groupes d’intérêts ou assiste-t-on au retour dans l’espace public de collectivités historiques? À partir de l’étude du cas particulier des personnes métissées du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Claude Gélinas apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre le métissage biologique et culturel entre Indiens et Eurocanadiens en territoire québécois. Source: www.septentrion.qc.ca/catalogue/livre.asp?id=3190 AVANTURES DU SIEUR CLAUDE LE BEAU, AVOCAT EN PARLEMENT. VOYAGE CURIEUX ET NOUVEAU PARMI LES SAUVAGES DE L’AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE ZOOM sur le Québec Andréanne Vallée Presses de l’Université Laval 2011 En 1738, au moment de la publication de ses Avantures, Claude Le Beau prétend offrir aux lecteurs une relation de voyage « conforme à la plus exacte vérité ». En dépit des efforts déployés par ce dernier pour créer l’illusion du témoignage personnel et du récit « véritable », la critique condamne sévèrement l’ouvrage. Après avoir été jugées peu fiables, voire invraisemblables, par plusieurs générations de chercheurs, les Avantures de Claude Le Beau sont tombées dans un oubli presque complet.Considéré aujourd’hui comme une œuvre fondamentale du patrimoine littéraire de la Nouvelle-France, le récit de Claude Le Beau témoigne de l’expérience du Nouveau Monde vécue par un fils de bonne famille envoyé contre son gré en Amérique, en 1729. Cette édition critique exhume et réhabilite ce Voyage curieux et nouveau parmi les Sauvages de l’Amérique septentrionale en jetant un éclairage original sur sa genèse et sur ses particularités. Source www.pulaval.com/catalogue/avantures-sieur-claude-beau-avocat-parlement-9702.html January - Febuary | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 36 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica CONFLICT IN CALEDONIA ABORIGINAL LAND RIGHTS AND THE RULE OF LAW Laura Devries UBC Press 2011 In February 2006, First Nations protesters blocked workers from entering a housing development in southern Ontario. The protest highlighted the issue of land rights and sparked a series of ongoing events known as the “Caledonia Crisis.” This powerful account of the dispute links the actions of police, officials, and locals to non-Aboriginal discourses about law, landscape, and identity. DeVries encourages non-Aboriginal Canadians to reconsider their assumptions, to view “facts” such as the rule of law as culturally specific notions that prevent truly equitable dialogue. She seeks out possible solutions in alternative conceptualizations of sovereignty over land and law embedded in the Constitution. Source: www.ubcpress.ca/search/title_book.asp?BookID=299173552 CREATIVE SUBVERSIONS WHITENESS, INDIGENEITY, AND THE NATIONAL IMAGINARY Margot Francis UBC Press 2011 Creative Subversions explores how whiteness and Indigeneity are articulated through iconic images of Canadian identity -- and the contradictory and contested meanings they evoke. These benign, even kitschy, images, she argues, are haunted by ideas about race, masculinity, and sexuality that circulated during the formative years of Anglo-Canadian nationhood. In this richly illustrated book, Margot Francis shows how national symbols such as the beaver, the railway, the wilderness of Banff National Park, and ideas about “Indianness” evoke nostalgic versions of a past that cannot be expelled or assimilated. As Canadians consume versions of a past that does not nourish, the living themselves become ghostly. Juxtaposing historical images with material by contemporary artists, Francis shows how artists are giving taken-for-granted symbols new and suggestive meanings. From director Richard Fung’s Dirty Laundry to the work of Indigenous artists Jeff Thomas and Kent Monkman and to Shauna Dempsey and Lorri Milan’s performance work Lesbian Park Rangers, this book explores how banal objects can be re-imagined in ways that offer the possibility of moving from an unproblematized possession by the past to an imaginative reconsideration of it. Source: www.ubcpress.ca/search/title_book.asp?BookID=299173308 CULTURAL GRAMMARS OF NATION, DIASPORA, AND INDIGENEITY IN CANADA Edited by Christine Kim, Sophie McCall and Melina Baum Singer Wilfrid Laurier University Press 2012 Cultural Grammars of Nation, Diaspora, and Indigeneity in Canada considers how the terms of critical debate in literary and cultural studies in Canada have shifted with respect to race, nation, and difference. In asking how Indigenous and diasporic interventions have remapped these debates, the contributors argue that a new “cultural grammar” is at work and attempt to sketch out some of the ways it operates. Source: www.wlupress.wlu.ca/Catalog/kim.shtml January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 37 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica FIRST NATIONS, IDENTITY, AND RESERVE LIFE THE MI’KMAQ OF NOVA SCOTIA Simone Poliandri University of Nebraska Press 2011 Issues of identity figure prominently in Native North American communities, mediating their histories, traditions, culture, and status. This is certainly true of the Mi’kmaw people of Nova Scotia, whose lives on reserves create highly complex economic, social, political, and spiritual realities. This ethnography investigates identity construction and negotiations among the Mi’kmaq, as well as the role of identity dynamics in Mi’kmaw social relationships on and off the reserve. Featuring direct testimonies from over sixty individuals, this work offers a vivid firsthand perspective on contemporary Mi’kmaw reserve life. Source: www.nebraskapress.unl.edu/ FRONTIÈRES ET IDENTITÉS EN TERRES MAYAS Carine Chavarochette Harmattan 2011 La frontière Guatemala-Mexique oscille, depuis sa création en 1882, entre le modèle de frontier, frontière mobile et ouverte, et celui de border, ligne qui divise. La propriété de la terre et sa gestion y déterminent les identifications des populations mayas et non mayas. Les crises politiques et sociales du XXe siècle ont conduit ces populations, exploitées et spoliées, à valoriser une nouvelle identité au moyen de cultes religieux spécifiques et de pèlerinages transfrontaliers... Source: www.editions-harmattan.fr/ GHOST DANCING WITH COLONIALISM DECOLONIZATION AND INDIGENOUS RIGHTS AT THE SUPREME COURT OF CANADA Grace Li Xiu Woo UBC Press 2011 Some assume that Canada earned a place among postcolonial states in 1982 when it took charge of its Constitution.Yet despite the formal recognition accorded to Aboriginal and treaty rights at that time, Indigenous peoples continue to argue that they are still being colonized. Grace Woo assesses this allegation using a binary model that distinguishes colonial from postcolonial legality. She argues that two legal paradigms governed the expansion of the British Empire, one based on popular consent, the other on conquest and the power to command. During the twentieth century, international law formally rejected the conquest model. However, despite the best intentions of lawyers and judges, the beliefs and practices of the colonial age continue to haunt Supreme Court of Canada rulings concerning Indigenous rights.The binary analysis applied in Ghost Dancing with Colonialism casts explanatory light on ongoing tensions between Canada and Indigenous peoples, suggesting new ways to bridge the cultural divide and arrive at a truly postcolonial justice system. Source: www.ubcpress.ca/search/title_book.asp?BookID=299173199 January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 38 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica INDIGENOUS DANCE AND DANCING INDIAN CONTESTED REPRESENTATION IN THE GLOBAL ERA Matthew Krystal University Press of Colorado 2011 Focusing on the enactment of identity in dance, Indigenous Dance and Dancing Indian is a cross-cultural, cross-ethnic, and cross-national comparison of indigenous dance practices. Considering four genres of dance in which indigenous people are represented--K’iche Maya traditional dance, powwow, folkloric dance, and dancing sports mascots--the book addresses both the ideational and behavioral dimensions of identity. Each dance is examined as a unique cultural expression in individual chapters, and then all are compared in the conclusion, where striking parallels and important divergences are revealed. Ultimately, Krystal describes how dancers and audiences work to construct and consume satisfying and meaningful identities through dance by either challenging social inequality or reinforcing the present social order. Source: www.upcolorado.com/ LORDS OF THE LAND INDIGENOUS PROPERTY RIGHTS AND THE JURISPRUDENCE OF EMPIRE Mark Hickford Oxford University Press 2011 The recognition and allocation of indigenous property rights have long posed complex questions for the imperial powers of the mid-nineteenth century and their modern successors. Recognizing rights of property raises questions about pre-existing indigenous authority and power over land that continue to trouble the people and governments of settler states. Through focusing on the settlement of New Zealand during the critical period of the 1830s through to the early 1860s, this book offers a fresh assessment of the histories of indigenous property rights and the jurisprudence of empire. It shows how native title became not only a key construct for relations between Empire and tribes, but how it acted more broadly as a constitutional frame within which discourses of political authority formed and were contested at the heart of Empire and the colonial peripheries. Native title thus becomes another episode in imperial political history in which increasingly fierce and highly polemical contestation burst into violence. Native title explodes as a form of civil war that lays the foundation (by Maori ever after challenged) for revised constitutional orders. Lords of the Land considers histories of indigenous property rights not only as the stuff of entwined streams of a law of nations and constitutional theory but also as exemplars of the politics of negotiability - engaging relations of struggle and ambition for power, together with the openness and limits of incoming settler polities towards indigenous polities and laws. This study is an examination of rights as instruments of analysis and political discourse, constructed and contested in and through time. Anchored in the striking experiences of New Zealand and the politics of transoceanic empire, it tells a tale of indigenous political autonomy and how the vocabularies of property rights mediated relations between empire and the indigenous political communities found in newly settled lands. Source: http://ukcatalogue.oup.com/ January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 39 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica MARIE-ANNE. LA VIE EXTRAORDINAIRE DE LA GRAND-MÈRE DE LOUIS RIEL Maggie Siggins Septentrion 2011 Marie-Anne Lagimodière est probablement l’une des femmes les plus extraordinaires du XIXe siècle. Son courage et sa fougue influenceront profondément son petit-fils préféré, le grand réformateur et martyr Louis Riel. Aucune femme blanche n’avait jamais affronté le pays sauvage s’étendant à l’ouest du fleuve SaintLaurent avant qu’elle ne décide d’accompagner dans ses aventures son mari Jean-Baptiste Lagimodière, un fameux coureur des bois. L’expédition traversera près de 3000 km en canot, affrontant de dangereux rapides, des portages fastidieux et de terribles tempêtes sur le chemin de la rivière Rouge... pour arriver au plus fort d’un conflit armé entre la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d’Hudson. Source: www.septentrion.qc.ca/catalogue/Livre.asp?id=3394 NATIVE ACTS INDIAN PERFORMANCE, 1603-1832 Edited by Joshua David Bellin and Laura L. Mielke University of Nebraska Press 2012 Long before the Boston Tea Party, where colonists staged a revolutionary act by masquerading as Indians, people looked to Native Americans for the symbols, imagery, and acts that showed what it meant to be “American.” And for just as long, observers have largely overlooked the role that Native peoples themselves played in creating and enacting the Indian performances appropriated by European Americans. It is precisely this neglected notion of Native Americans “playing Indian” that Native Acts explores. These essays—by historians, literary critics, anthropologists, and folklorists—provide the first broadly based chronicle of the performance of “Indianness” by Natives in North America from the seventeenth through the early nineteenth century. Source: www.nebraskapress.unl.edu/product/Native-Acts,674918.aspx NATIVE CLAIMS INDIGENOUS LAW AGAINST EMPIRE, 1500-1920 Edited by Saliha Belmessous Oxford University Press USA 2011 This groundbreaking collection of essays shows that, from the moment European expansion commenced through to the twentieth century, indigenous peoples from America, Africa, Australia and New Zealand drafted legal strategies to contest dispossession. The story of indigenous resistance to European colonization is well known. But legal resistance has been wrongly understood to be a relatively recent phenomenon. These essays demonstrate how indigenous peoples throughout the world opposed colonization not only with force, but also with ideas.They made claims to territory using legal arguments drawn from their own understanding of a law that applies between peoples - a kind of law of nations, comparable to that being developed by Europeans. The contributors to this volume argue that in the face of indigenous legal arguments, European justifications of colonization should be understood not as an original and originating legal discourse but, at least in part, as a form of counter-claim. Native Claims: Indigenous Law against Empire, 1500-1920 brings together the work of eminent social and legal historians, literary scholars, and philosophers, including Rolena Adorno, Lauren Benton, Duncan Ivison, and Kristin Mann. Their combined expertise makes this volume uniquely expansive in its coverage of a crucial issue in global and colonial history.The various essays treat sixteenth- and seventeenthcentury Latin America, seventeenth- and eighteenth-century North America (including the British colonies and French Canada), and nineteenth-century Australasia and Africa.There is no other book that examines the issue of European dispossession of native peoples in such a way. Source: http://ukcatalogue.oup.com/ January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 40 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica SPACES BETWEEN US QUEER SETTLER COLONIALISM AND INDIGENOUS DECOLONIZATION Scott Lauria Morgensen University of Minnesota Press 2011 We are all caught up in one another, Scott Lauria Morgensen asserts, we who live in settler societies, and our interrelationships inform all that these societies touch. Native people live in relation to all non-Natives amid the ongoing power relations of settler colonialism, despite never losing inherent claims to sovereignty as indigenous peoples. Explaining how relational distinctions of “Native” and “settler” define the status of being “queer,” Spaces between Us argues that modern queer subjects emerged among Natives and non-Natives by engaging the meaningful difference indigeneity makes within a settler society. Source: www.upress.umn.edu/book-division/books/spaces-between-us STATE HEALTHCARE AND YANOMAMI TRANSFORMATIONS A SYMMETRICAL ETHNOGRAPHY José Antonio Kelly University of Arizona Press 2011 Amazonian indigenous peoples have preserved many aspects of their culture and cosmology while also developing complex relationships with dominant non-indigenous society. Until now, anthropological writing on Amazonian peoples has been divided between “traditional” topics like kinship, cosmology, ritual, and myth, on the one hand, and the analysis of their struggles with the nation-state on the other. What has been lacking is work that bridges these two approaches and takes into consideration the meaning of relationships with the state from an indigenous perspective. That long-standing dichotomy is challenged in this new ethnography by anthropologist José Kelly. Kelly places the study of culture and cosmology squarely within the context of the modern nation-state and its institutions. He explores Indian-white relations as seen through the operation of a state-run health system among the indigenous Yanomami of southern Venezuela. Source: www.uapress.arizona.edu/Books/bid2320.htm THE CODEX CANADENSIS AND THE WRITINGS OF LOUIS NICOLAS Edited by François-Marc Gagnon, with Nancy Senior and Réal Ouellet McGill-Queen’s University Press 2011 Part art, part science, part anthropology, this ambitious project presents an early Canadian perspective on natural history that is as much artistic and fantastical as it is encyclopedic. Edited and introduced by François-Marc Gagnon, The Codex Canadensis and the Writings of Louis Nicolas showcases an intriguing attempt to document the life of the new world - flora, fauna, and aboriginal. Source: http://mqup.mcgill.ca/book.php?bookid=2684 January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 41 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica THE INVASION OF INDIAN COUNTRY IN THE TWENTIETH CENTURY AMERICAN CAPITALISM AND TRIBAL NATURAL RESOURCES, SECOND EDITION Donald Fixico University Press of Colorado The Invasion of Indian Country in the Twentieth Century, Second Edition is updated through the first decade of the twenty-first century and contains a new chapter challenging Americans--Indian and non-Indian--to begin healing the earth.This analysis of the struggle to protect not only natural resources but also a way of life serves as an indispensable tool for students or anyone interested in Native American history and current government policy with regard to Indian lands or the environment. Source: www.upcolorado.com/ THE TRANSIT OF EMPIRE INDIGENOUS CRITIQUES OF COLONIALISM Jodi A. Byrd University of Minnesota Press 2011 Jodi A. Byrd explores how indigeneity functions as transit, a trajectory of movement serving as precedent within U.S. imperial history. Byrd contends that the colonization of American Indian and indigenous nations is the necessary ground to reimagine a future where the losses of indigenous peoples are visible, but they have agency to transform life on their lands and on their terms. Source: www.upress.umn.edu/book-division/books/the-transit-of-empire UNSETTLING THE SETTLER STATE CREATIVITY AND RESISTANCE IN INDIGENOUS SETTLER-STATE GOVERNANCE Edited by Sarah Maddison and Morgan Brigg Routledge 2011 Debates in contemporary Indigenous affairs rarely question the settler-state framework and its accompanying institutions and processes. This silence persists despite Indigenous efforts to engage the settler-colonial order through repeated calls for treaties, for constitutional change, for self-determination and for better representation on the national political stage. These Indigenous efforts to enter into dialogue with mainstream Australia have thus far received little or no reciprocal movement from the settler state and its associated institutions. To advance Indigenous affairs governance and develop a dialogue for improved Settler-Indigenous relations in the 21st century requires unsettling the silences around the settler-state and its institutions and processes. Instead, we need dialogue and exchange between Indigenous and Settler orders. Only by embracing the challenges of governance in an open an unapologetic way will we be able to address the anxieties associated with Indigenous governance and contribute to healing the persistent sore of the wider Indigenous-Settler relations that continue to trouble the Australian community. Source: www.routledge.com/books/details/9781862878266/ January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 42 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica URBAN ABORIGINAL POLICY MAKING IN CANADIAN MUNICIPALITIES Edited by Evelyn J. Peters McGill-Queen’s University Press 2012 The majority of Aboriginal people in Canada - First Nations, Inuit, and Métis - live in urban areas. Public policy making concerning urban Aboriginal people is, however, complex, complicated by geographic variation, and varies greatly in both quality and quantity from municipality to municipality. The responsibilities of different levels of government are hotly debated, and there is competition between Aboriginal organizations. In Urban Aboriginal Policy Making in Canadian Municipalities leading authorities interview both Aboriginal and nonAboriginal leaders, report on research done in a large variety of municipalities, and assess the quality of urban Aboriginal policy in Canada. Source: http://mqup.mcgill.ca/book.php?bookid=2733 WOMEN AND KNOWLEDGE IN MESOAMERICA FROM EAST L.A. TO ANAHUAC Paloma Martinez-Cruz University of Arizona Press 2011 Paloma Martinez-Cruz argues that the medicine traditions of Mesoamerican women constitute a hemispheric intellectual lineage that continues to thrive despite the legacy of colonization. Martinez-Cruz asserts that indigenous and mestiza women healers are custodians of a knowledge base that remains virtually uncharted. The few works looking at the knowledge of women in Mesoamerica generally ex-amine only the written—even academic—world, accessible only to the most elite segments of (customarily male) society. These works have consistently excluded the essential repertoire and performed knowledge of women who think and work in ways other than the textual. And while two of the book’s chapters critique contemporary novels, Martinez-Cruz also calls for the exploration of non-textual knowledge trans-mission. In this regard, its goals and methods are close to those of performance scholarship and anthropology, and these methods reveal Mesoamerican women to be public intellectuals. In Women and Knowledge in Mesoamerica, fieldwork and ethnography combine to reveal women healers as models of agency. Source: www.uapress.arizona.edu/Books/bid2318.htm January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 43 Documentary watch | Veille documentaire | Actua Actualización A t li ió bibliográfi bibli áfica ca Journals and magazines | Périodiques et revues | Periódicos y revistas ALTERNATIVE 7 (3) 2011 www.alternative.ac.nz/journal/volume7-issue3 Lone Elizabeth Ketsitlile. The status of literacy education for the San of Botswana Eduardo Jiménez Mayo. The violence after “La Violencia”: The Guatemalan Maya and the United Nations-brokered peace accords of 1996 Wendy Henwood and Remana Henwood. Mana whenua kaitiakitanga in action: Restoring the mauri of Lake Omapere Luciano Baracco. “We fought for our land”: Miskitu insurgency and the struggle for autonomy on Nicaragua’s Atlantic Coast (1981–1987) Ropata Paroa, Teanau Tuiono and Te Ururoa Flavell. Tino rangatiratanga and mana motuhake: Nation, state and self-determination in Aotearoa New Zealand Asebe Regassa Debelo. Contrast in the politics of recognition and indigenous people’s rights ANTHROPOLOGICAL LINGUISTICS 52 (3-4) 2010 www.indiana.edu/~anthling/v52-3-4.html Ingo Mamet. The Luiseño Absolutive Suffix: Diachronic Perspectives Magnus Pharao Hansen. Polysynthesis in Hueyapan Nahuatl:The Status of Noun Phrases, Basic Word Order, and Other Concerns Olga Lovick. Person-Marked Numerals in North Alberta Beaver (Athabaskan) Albert J. Schütz. Portrait of the Linguist as a Young Man: Linguistic Fieldwork on Nguna (Vanuatu) in 1966 NORTH AMERICAN ARCHAEOLOGIST 32 (2) 2011 http://baywood.metapress.com/ Anthony T. Boldurian and Justin D. McKeel. A Cumberland Preform: Implications for Paleoindian Lithic Technology Christopher B. Rodning. Cherokee Townhouses: Architectural Adaptation to European Contact in the Southern Appalachians January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 44 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica CULTURAL SURVIVAL QUARTERLY 35 (4) 2011 www.culturalsurvival.org/publications/cultural-survival-quarterly/back-issues Kendra McSweeney, Zoe Pearson, Sara Santiago, Ana Gabriela Domingue. The lives of the Tawahka people of Honduras are intertwined with the Patuca River, but a dam project threatens to change everything. Danielle DeLuca. Indigenous Peoples Oppose Dam Construction on the Patuca River in Honduras. Hope Ross. Guatemala’s Radio Doble Via keeps its listeners current on issues that pertain to the country’s Indigenous Peoples. Renee Grounds. The Yuchi House serves as a learning and community center where the revitalization of the Yuchi language is being realized. Jennifer Weston, Barbara Sorensen. Community participation has been vital to the success of the Sauk Language Department in Stroud, Oklahoma. Cesar Gomez. Prophecy about the end of the world demystified. NEW PROPOSALS: JOURNAL INQUIRY OF MARXISM AND INTERDISCIPLINARY 5 (1) 2011, Capitalism and Indigenous Peoples http://ojs.library.ubc.ca/index.php/newproposals/issue/view/311/showToc Scott Simon. Introduction : Indigenous Peoples, Marxism and Late Capitalism Ian G. Baird. Turning Land into Capital,Turning People into Labor: Primitive Accumulation and the Arrival of Large-Scale Economic Land Concessions in the Lao People’s Democratic Republic Ching-Hsiu Lin. The Circulation of Labour and Money: Symbolic Meanings of Monetary Kinship Practices in Contemporary Truku Society,Taiwan Scott Simon. Class and Indigenous Politics: the Paradox of Seediq/Taroko Women “Entrepreneurs” in Taiwan Alexis Celeste Bunten. A Call for Attention to Indigenous Capitalisms STUDIES IN AMERICAN INDIAN LITERATURES 23 (3) 2011 www.nebraskapress.unl.edu/product/Studies-in-American-Indian-Literatures,673235.aspx Yvette Koepke and Christopher Nelson. Genetic Crossing: Imagining Tribal Identity and Nation in Gerald Vizenor’s The Heirs of Columbus Christopher Schedler. Wiindigoo Sovereignty and Native Transmotion in Gerald Vizenor’s Bearheart Azalea Barrieses and Susan Gingell. Listening to Bones That Sing: Orality, Spirituality, and Female Kinship in Louise Halfe’s Blue Marrow Carrie Louise Sheffield. Native American Hip-Hop and Historical Trauma: Surviving and Healing Trauma on the “Rez” January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 45 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización A t li ió bibliográfi bibli áfica Newsletter | Bulletins | Boletines AFFAIRES AUTOCHTONES ET DÉVELOPPEMENT DU NORD CANADA Décembre 2011 NOTHERN BC TOUCHSTONES OF HOPE 3 (4) 2011 FIRST NATIONS ENVIRONMENTAL HEALTH INNOVATION NETWORK E-NEWS November 2011 REDD + & BIODIVERSITY E-NESWLETTER November 2011 THE MESSAGE STICK December 2011 WAPIKONI MOBILE – INFOLETTRE Octobre-novembre 2011 www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1323280865929 www.northernbctouchstones.ca/newsletters/ Newsletter-Christmas2011.pdf www.cbd.int/forest/newsletters/redd-17.htm www.fnehin.ca/ www.un.org/esa/socdev/unpfii/documents/Message Stick_ December 2011.pdf January - February | Janvier - Février | Enero - Febrero 2012 http://wapikoni.tv/international/files/2011/11/ infolettre-novembre2011.pdf 46 Partenaires universitaires et autochtones de DIALOG University and Aboriginal partners of DIALOG Socios universitarios e indígenas de DIALOG Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador Femmes Autochtones du Québec inc. Société de développement des Naskapis Centro de Estudios para el Desarrollo Rural, Mexique Edition | Édition | Edición Design | Graphisme | Graphismo Cindy Rojas Édition - Révision Catherine Couturier Laurence Desmarais-Tremblay Rolando Labraña Carole Lévesque Anne-Marie Turcotte Translation Evelyn Lindhorst Institut national de la recherche scientifique Centre - Urbanisation Culture Société 385, Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2X 1E3 Tél. : 514 499-4094 [email protected] www.reseaudialog.ca Observatorio de Derechos de los Pueblos Indígenas, Chili www.reseaudialog.ca