LETTRE DE FRANCE UNIE N°113
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LETTRE DE FRANCE UNIE N°113
LA LETTRE DE SEMAINE DU 11 NOVEMBRE 2016 FRANCE UNIE 113 # QUEL SERA LE VOTE DE LA MAJORITÉ SILENCIEUSE ? L a présidentielle de 2017 sature dès à présent l’espace médiatique, mais sous le prisme étroit d’un affrontement des personnalités : Juppé versus Sarkozy, Hollande versus Montebourg, Mélenchon versus Hollande. UNE SEULE CANDIDATE ÉCHAPPE AU TAMIS DES COMPARAISONS : Marine Le Pen, parce qu’elle est la seule candidate de son camp. Les autres candidats comptent peu : qui se soucie du candidat écologiste (Jadot, qui a remporté une « primaire » EELV que personne n’a suivie) ? Qui s’inquiète de savoir s’il y aura un candidat communiste ou non, le PC ayant comme seul alternative de disparaître, « fagocité » par Mélenchon ou Montebourg, ou de disparaître, en présentant un candidat qui fera 1 % ? Selon les sondages, la droite et le centre vont l’emporter : Hollande est disqualifié, Montebourg ne parviendra pas à reconstituer la « gauche plurielle » des années Mitterrand et Jospin, Mélenchon ne sera jamais Président de la République. Son étiage actuel correspond aux très bons sondages d’un Chevènement en décembre 2002. De plus, le socialisme latino-américain d’un Chavez, que Mélenchon rêvait d’instaurer en France, a échoué économiquement et se transforme en dictature. Que ce soit à propos de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou des communistes, les Français se souviennent du vieil adage : « On ne dîne pas avec le diable, même avec une longue cuillère ». Ce qui est en cause, ce ne sont pas les électeurs du « Front national » ou de la « France insoumise », mais les systèmes totalitaires vers lesquels nous conduisent les dirigeants des partis populistes. Ces électeurs, qui sont les « Indignés » français, se tournent aujourd’hui vers des réponses radicales, la droite républicaine et la gauche de gouvernement ayant montré leur incapacité à tenir un discours de vérité et à réformer le pays. Ces électeurs constituent aussi la majorité silencieuse, celle que l’on ne veut pas entendre, alors qu’elle est loin d’être silencieuse. Elle exprime régulièrement son mécontentement, d’élection en élection, avec la progression du Front national, mais les médias et les élites ne veulent pas l’entendre. Les régionales, en PACA et dans le Nord, ont montré que cette majorité silencieuse n’était pas prête à porter au pouvoir le Front National, qui reste, dans l’esprit des Français, un parti dangereux pour l’économie française et pour la démocratie. Marine Le Pen et Florian Philippot ont beau vouloir lui donner les habits neufs d’un populisme plus fréquentable, le Front national reste, pour un nombre important d’électeurs, un parti d’extrême droite. Nicolas Sarkozy, en indiquant qu’il ne voterait jamais pour Marine Le Pen et qu’il choisirait de voter Hollande, a voulu prendre ses responsabilités d’homme d’Etat. LA QUESTION QUI SE POSE EST ALORS LA SUIVANTE : S’IL EXISTE UN « PLAFOND DE VERRE » QUE LE FN NE PEUT FRANCHIR, POUR QUI VA VOTER LA MAJORITÉ SILENCIEUSE ? Aux Etats-Unis, Trump se réclame de cette majorité silencieuse. Deux présidents américains ont été élus grâce au vote de la majorité silencieuse : Reagan et Bush. Trump, battu par Hilary Clinton, n’a pas su convaincre l’Amérique profonde. En France, cette majorité silencieuse a l’occasion de s’exprimer lors de la « primaire » de la droite et du centre. 3 à 4 millions d’électeurs sont attendus, ce qui dépasse largement le nombre d’adhérents des Républicains et des partis du centre droit. C’est donc une France que l’on n’entend pas, que l’on ne voit pas, qui va s’exprimer. Une analyse superficielle tend à accréditer l’idée que Nicolas Sarkozy va bénéficier de ce vote « populaire ». Les sondages montrent que cette analyse est sûrement fausse. Sarkozy convainc le « noyau dur » des Républicains, et non la majorité silencieuse qui n’est pas encartée. Si Juppé gagne la primaire avec un très gros score, il aura bénéficié du vote de cette majorité silencieuse. Il pourra alors, s’il remporte l’élection présidentielle de 2017, entreprendre des réformes courageuses. Il saura que beaucoup de Français soutiendront son action, et pas seulement les militants de sa famille politique. Marc Fraysse Ancien Député, Président de France Unie LA LETTRE DE FRANCE UNIE COMMUNIQUE DE PRESSE 113 # L’ELECTION DE DONALD TRUMP : LE VOTE DE LA MAJORITE SILENCIEUSE L’élection de Donald Trump montre qu’il existe une Amérique et des électeurs que les médias, les élites américaines et les sondages ont refusé de voir et d’entendre. CE MONDE IGNORÉ, MOQUÉ MÊME, EST CELUI DE LA MAJORITÉ SILENCIEUSE. Caricaturant cette Amérique qui a voté Donald Trump, les commentateurs politiques parlent aujourd’hui d’un électorat qui regarde vers le passé et qui vote au nom du « c’était mieux avant », lorsque les blancs gouvernaient, les femmes restaient au foyer et l’Amérique décidait de l’agenda du monde. QUEL MÉPRIS ! QUEL AVEUGLEMENT ! 53 % DES FEMMES ONT VOTÉ DONALD TRUMP. Cette majorité silencieuse existe en France. Il s’agit de la France des oubliés qui se tournent de plus en plus vers le Front national, pendant que des commentateurs et des politologues avertis s’entretiennent, entre eux, à Paris de ce qu’ils croient que les Français pensent. Ces commentateurs pensent que les Français s’intéressent à la « guéguerre » entre Hollande et Montebourg, entre Sarkozy et Juppé, entre Mélenchon et Le Pen. Ils croient aussi que les Français sont dans une logique d’affrontement entre un peuple de gauche et un peuple de droite. Ils imaginent enfin que les sondages influencent le vote des Français.Selon les sondages, le Brexit ne pouvait pas l’emporter au Royaume-Uni, Trump ne pouvait pas être élu Président des Etats-Unis. Les médias, qui ne parlent pas de la France, mais de l’agitation de la classe politique, - un jour les « frondeurs », un autre jour les bisbilles à droite, un autre jour encore la candidature de Hollande ou le positionnement de Bayrou -, continuent à parler de ce qui n’intéresse pas les Français, mais fait le « buzz ». Pendant ce temps, la majorité silencieuse est de moins en moins silencieuse. Elle se fait entendre à travers les élections ou se réfugie dans l’abstention. L’élection en faveur de Trump n’est pas un vote d’adhésion, c’est un vote de rejet du système, des médias et de ceux qui incarnent l’establishment. Les déclarations de Jean-Marc Ayrault sur la victoire de Trump montrent que la gauche française ne s’adresse plus à la France des oubliés, mais qu’elle préfère donner des leçons de morale, appuyée par les commissaires politiques de la « bien-pensance ». Le Brexit, Trump : faudra-t-l d’autres exemples pour que l’on écoute enfin la France des « oubliés », la France des périphéries et des régions, la France de la ruralité ? Marc Fraysse LA LETTRE DE FRANCE UNIE POLITIQUE 113 # LE CHOIX DES FRANÇAIS EN 2017 EN 2017, les Français n’ont guère le choix : soit, ils voteront pour la droite républicaine et le centre ou la gauche réformiste qui sera conduite par Hollande ou Valls, soit, ils choisiront les chemins plus aventureux d’une gauche plurielle artificiellement réunie autour de Montebourg, ceux d’une gauche radicale avec Mélenchon ou ceux d’une droite extrême avec Marine Le Pen. Les « écolos », avec Jadot, vont faire de la figuration, pour se rallier finalement au PS. Macron reste une inconnue, mais chacun sait que les bons scores de décembre dans les sondages ne garantissent pas les victoires en mai de l’année suivante. IL EST PROBABLE QUE MACRON NE SERA PAS CANDIDAT EN 2017. Il préfèrera attendre la recomposition du centre et de la gauche réformiste pour se présenter en 2022. Nous arrivons en effet à la fin d’un cycle politique, économique, social et sociétal qui se traduira par l’émergence de nouvelles générations plus en phase avec les évolutions du monde et des sociétés. Si Le Maire ne parvient pas à percer au sein des Républicains, c’est que, malgré ce qu’il prétend, il n’incarne pas aux yeux des Français le renouveau de la politique. Ses remarques sur l’âge de ses concurrents, - il a parlé d’un « boys band d’anciens » en regardant Juppé, Sarkozy et Fillon -, ont sûrement déplu. Le renouveau, ce n’est pas une question d’âge. Tout semble indiqué que François Hollande est aujourd’hui totalement disqualifié et qu’il ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2017. S’il participe à la « primaire » des socialistes, il peut être battu par Montebourg. Mais, Montebourg peut-il battre Valls dans cette « primaire » ? Là encore, le vote dépend des Français et non pas des « frondeurs » anti-Hollande. Si Montebourg est le candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2017, c’est qu’il aura réussi, le temps d’une campagne électorale, à reconstituer la « gauche plurielle ». Mais, cette coalition de circonstances ne tiendra pas et chacun viendra présenter l’addition à un Montebourg, dont le programme est d’un flou total. Montebourg est le candidat de toutes les contradictions. Veut-il gouverner contre les entreprises, contre la finance, contre l’Europe, contre la gauche réformiste, aidé par des « frondeurs », des communistes, des écolos gauchistes ? Montebourg n’a aucune chance d’être élu Président de la République. Il sera renvoyé à ses études et au conseil de surveillance de la chaïne Habitat. Peut-il cependant bénéficier de la brouille entre Mélenchon et les communistes ? Ce n’est pas impossible, car les communistes, pour survivre, ont besoin de conserver leurs élus, en particulier leurs 7 députés, ce qui est impossible sans l’appui du PS. Les communistes présenteront un candidat à la présidentielle de 2017 ou ils se rallieront à Montebourg. En aucun cas, ils accepteront de se soumettre aux injonctions de Mélenchon. D’AILLEURS, MÉLENCHON NE S’ADRESSE PAS AU PC, MAIS AUX ÉLECTEURS COMMUNISTES. Il a peu de chance d’être entendu, car les communistes sont fidèles à la structure léniniste du parti et à la discipline que cette structure totalitaire impose, même si Pierre Laurent se gargarise de démocratie interne, de vote des militants. Le communisme reste un totalitarisme qui cherche à endosser les habits d’une démocratie citoyenne et/ou populaire. Les pays communistes n’étaient-ils pas des « Républiques populaires », avec une seule légalité, la légalité socialiste ? Comme aujourd’hui encore en Chine ou au Venezuela, sans parler de la Corée du Nord. Macron arrive ou trop tôt ou trop tard. Mais il peut prétendre occuper un espace politique qui est celui d’un centre droit allié à un centre gauche. Cet espace est vacant, Bayrou étant devenu un centriste sans territoire, qui a appelé à voter Hollande en 2012, qui soutient Juppé aujourd’hui. Depuis la défaite de Giscard en 1981, le centre n’est jamais parvenu à se reconstruire comme force crédible. Il existe autant de « centres » que de dirigeants, chacun soutenant un candidat différent, mais ne parlant plus au nom d’un « centre » capable d’être majoritaire. Nous verrons ce que deviendra Macron, dont la détermination fait de lui autre chose qu’une « bulle » prête à éclater, ou une mode créée par les médias parisiens. Son discours est cohérent, sa stratégie est efficace. Pourra-t-il un jour réconcilier des politiques de gauche avec la finance ? Difficile, même si les Français savent que sans la finance internationale, les fonctionnaires ne seraient plus payés à partir d’octobre. Pourra-t-il convaincre qu’il ne faut plus parler du plein-emploi mais de la pleine-activité ? L’hypothèse Macron doit se consolider. LA LETTRE DE FRANCE UNIE POLITIQUE 113 # LE CHOIX DES FRANÇAIS EN 2017 SUITE... MÉLENCHON ET MARINE LE PEN, MÊME COMBAT. Un plafond de verre les empêche d’accéder à la magistrature suprême. Mais, si Mélenchon revendique l’appui d’une France insoumise, vieux rêve romantico-gauchiste, les « Indignés » français sont au Front National. Là où Mélenchon atteindra difficilement les 12 % au premier tour de la Présidentielle de 2017, Marine Le Pen a la certitude d’être au second tour. D’ailleurs, on ne l’entend pas aujourd’hui, mais elle avance ses pions. Sa stratégie la conduit à laisser passer l’agitation et l’effervescence de la « primaire » de la droite et du centre, comme celle de la gauche, pour attaquer les candidats qui sortiront vainqueurs du duel fratricide que représentent les « primaires ». Mélenchon a quelque peu fait évoluer son discours : il a abandonné les longues tirades lyriques d’une gauche archaïque, qu’il déployait avec un certain talent, et il n’insulte plus les journalistes. Il ne parle plus du Venezuela, là où la gauche matraque des étudiants et enferme des opposants, là où la gauche a conduit une politique qui a ruiné le pays. Et il s’est découvert une fibre « écologiste ». En réalité, même si le paysage politique est fragmenté et si les voix différentes se multiplient, le choix des Français est simple : soit, ils continuent avec une gauche qui a échoué, soit, ils portent au pouvoir une droite républicaine et un centre capables de réformer le pays, parce qu’ils auront dit avant ce qu’ils feront après, avec un Président qui incarne pleinement la fonction présidentielle. Avec France Unie, nous nous méfions des fausses modernités, comme nous nous méfions de ceux qui voudraient passer à une VIè République. Hollande est disqualifié certes, mais il est encore légitime et il peut gouverner. Imagine-t-on sa révocation par une AG (Assemblée générale) de citoyens ? Au nom de quelle vérité ? Celle de Mélenchon ? Celle d’un hypothétique peuple de gauche qui se serait affranchi de la tutelle des partis traditionnels ? Comme philosophie politique, nous préférons le gaullisme et les institutions que nous a léguées le Général de Gaulle. France Unie LA LETTRE DE FRANCE UNIE LIVRE 113 # ERIC BRUNET, L’OBSESSION GAULLISTE : ALAIN, FRANÇOIS, NICOLAS, MARINE ET LES AUTRES... EDITIONS ALBIN MICHEL, 2 NOVEMBRE 2016 PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR Le gaullisme est devenu un passe-partout, un sésame qui permet à n’importe quel politique de tenir en respect les critiques. La référence à de Gaulle assure au député de gauche un brevet de réalisme (il se dira alors « gaulliste social «) et elle tempère l’image trop réactionnaire de l’élu de droite. Une figure de l’extrême droite veut adoucir son profil ? Elle revendiquera sa de Gaulle attitude. Un ténor de l’extrême gauche veut gommer son image d’idéologue dogmatique ? Il clamera sa fidélité aux valeurs du gaullisme. Au fil des années, ces nouveaux adorateurs de la croix de Lorraine ont institué un véritable fétichisme gaulliste. Et gare à ceux qui contreviennent au culte du Général. » Les politiques oseront-ils «tuer le père» et faire leur aggiornamento ? L’avenir de la France en dépend, nous dit Eric Brunet avec la franchise qui a fait, entre autres, le succès de son émission sur RMC et de ses précédents livres. BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR Journaliste, polémiste, Éric Brunet anime Carrément Brunet sur RMC du lundi au vendredi (13H/14H). Il intervient aussi sur i>Télé et BFM TV, et signe chaque semaine des chroniques remarquées dans Valeurs Actuelles. Directeur de la publication : Marc Fraysse - Directeur de la rédaction : Christian Gambotti - Coordination : Yves Obissa - Comité de rédaction : Marc Fraysse, Christian Gambotti , Virginie Violet. Courriel : [email protected]. Tel : 04 78 24 20 74 - 06 84 76 36 12 FRANCE UNIE - Club de Lyon : 1 Cours de la République 69100 Villeurbanne - Club Paris - Ile de France : 21, rue Pierre Guérin - 75016 PARIS Marc FRAYSSE, ancien Député, Président de l’association France Unie, a le plaisir de vous convier à la prochaine édition des PETITS-DEJ’ DE L’ECONOMIE, moments de débats d’idées et d’expression pour tous ceux qui souhaitent contribuer au redressement économique de la France. L’INVITÉ DU MOIS Nous aurons l’honneur et le plaisir d’accueillir à notre 37e édition: Le petit-déjeuner se déroulera autour du thème : «Afrique : un Eldorado mais à quelles conditions ?» Philippe GRILLOT Président des Initiatives FrancoAfricaines et Relations Intermétropolitaines Le mercredi 23 novembre 2016 A partir de 7 h 45 Au SOFITEL Lyon Bellecour Salon Beaujeu 8ème étage 20 quai Gailleton – 69002 LYON NOM : .............................................................PRENOM : ......................................................................... ADRESSE : ................................................................................................................................................. CODE POSTAL : .................................VILLE : ............................................................................................. TELEPHONE : ....................................COURRIEL : ...................................................................................... Sera présent le 23 novembre 2016 à la 37e édition des "PETITS-DEJ’ DE L’ECONOMIE" Participation : 18 euros par personne Règlement à votre convenance, soit par courrier (chèque à l'ordre de l'Hôtel Sofitel) soit sur place (CB ou espèces). N’assistera pas à cet événement (Pour information, votre inscription engage France Unie auprès de l'Hôtel Sofitel. Aussi, en cas d'empêchement, auriez-vous l'obligeance de nous prévenir au moins 48 h à l'avance). VOUS POUVEZ REPONDRE : ● ● ● par courrier : France Unie – 1 cours de la République – 69100 Villeurbanne par courriel : [email protected] par téléphone : 07 89 84 04 75 / 04 37 47 83 23