L`audit selon ISO 9001:2000 devrait créer une valeur ajoutée pour l
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L`audit selon ISO 9001:2000 devrait créer une valeur ajoutée pour l
© ISO Management Systems, www.iso.org/ims I N TE RN ATI O NAL L’audit selon ISO 9001:2000 devrait créer une valeur ajoutée pour l’entreprise ! S’ils veulent convaincre les chefs d’entreprises qu’ISO 9000 représente un bon investissement, les auditeurs doivent montrer qu’ils comprennent la gestion d’entreprise en faisant porter leur attention sur un audit qui soit créateur de valeur ajoutée – c’est-à-dire sur des questions qui contribuent significativement à améliorer la conformité des produits, la satisfaction des clients et l‘obtention des résultats financiers et non financiers. ISO cinq prochaines années. L’accent doit 9000 a fait l’objet de nomdésormais porter sur une amélioration breuses critiques au fil des authentique, alignée sur les objectifs de ans et les deux groupes qui sont largel’entreprise, et non sur des non-conformiment responsables de ces commentaires tés banales – un changement exigé tant négatifs – les dirigeants des organismes des auditeurs que des représentants de la audités et les auditeurs – ne devraient direction au sein des organismes audités. pas pouvoir regarder dans les yeux le Il convient de ne pas allouer des resmonde économique sans un certain sources séparément aux audits portant sur embarras. la qualité, l’environneDe nombreux chefs ment et la sécurité d’entreprises n’ont pas De nombreux chefs comme s’il s’agissait de pris au sérieux la mise en systèmes indépendants. Il œuvre du système de d’entreprises faut au contraire intégrer management de la qualité (SMQ). Ils n’ont ja- n’ont pas pris au sérieux ces systèmes – une initiative qui exigera une formais accepté la valeur la mise en œuvre du mation approfondie des qu’un tel système pourauditeurs dans de nourait créer pour leur système de veaux domaines de comentreprise et ont cru pouvoir tromper les audi- management de la qualité pétence. Les méthodes d’audit teurs lors des évaluations devraient accorder une sur site. De nombreux plus grande attention à l’efficacité et l’aresponsables estiment aussi que des promélioration continue au lieu de se cédures documentées ne font qu’entraconcentrer sur la seule conformité. Les ver une conduite souple des affaires. auditeurs consacreront moins de temps à Les auditeurs se refusent souvent à examiner comment le travail est réalisé et mettre en évidence des non-conformités davantage de temps à étudier pourquoi il majeures parce qu’ils veulent éviter tout est réalisé de la sorte et comment il s’intèconflit avec les chefs d’entreprises, de gre aux autres processus d’entreprise. crainte que ces derniers ne puissent être Les auditeurs seront d’un autre calià la hauteur des défis ultérieurs. En lieu bre que celui des responsables qualité de et place, de nombreux auditeurs font état l’«ancienne école». Et les organismes de de non-conformités sans grande perticertification devront être prêts à dépenser nence pour créer l’illusion qu’ils font plus pour engager les bonnes personnes. leur travail. Rien ne s’oppose à ce qu’un auditeur externe dirige une équipe d’audiLe déplacement de paradigme – teurs internes lors d’audits bisannuels donner un nouvel exemple plus rigoureux. Cela demanderait une Je prédis que les auditeurs seront mis confiance mutuelle mais offrirait une au défi d’opérer un déplacement de paraexcellente occasion d’améliorer l’efficadigme dans leur approche au cours des cité d’ensemble du processus de l’audit. PAR T IM O’H ANLON Tim O’Hanlon a travaillé à l’international comme formateur et consultant en qualité et a été auditeur principal à SGS Yarsley International Certification Services Ltd., après avoir appliqué des systèmes de management de la qualité comme responsable qualité dans plusieurs organismes. Titulaire d’un MBA et d’un doctorat en science de la qualité, il a été évaluateur principal pour le Prix d’Excellence du Royaume Uni. Dr. Tim O’Hanlon, Eurospan Developments Limited, 95 Ditchling Road, Brighton, BN1 4ST, Royaume-Uni. Tél. Fax E-mail Web + 44 8453 308705. + 44 1273 571300. [email protected] www.e-d-l.com ISO Management Systems – mars-avril 2003 45 © ISO Management Systems, www.iso.org/ims I N TE RN ATI O NAL Améliorer la contribution valorisante des rapports d’audit Politique Si l’on veut que cette nouvelle approche de l’audit soit acceptée, les auditeurs et les audités doivent bien évidemment se mettre d’accord sur une stratégie. Nous suggérons d’organiser les listes de contrôle de l’audit selon la matrice du Tableau 1 : Objectifs Planification Tableau 14.1 Matrice des listes de contrôle pour l’audit Sécurité Client Produit Environnement Coûts 8.2.2 5.6 Ressources Connaissances Personnes Efficience Objectifs Planifier Entrées Processus Sorties Faire Contrôles Vérifier Agir Tableau 1 : Matrice des listes de contrôle pour l’audit (les figures de l’article sont reprises et adaptées de l’ouvrage de Tim O’Hanlon, Quality Audits for ISO 9001 : 2000 – Making Compliance Value Added – voir l’encadré). ! ! (Ci-contre) Figure 1 : Élaboration de listes de contrôle significatives (la numérotation est celle des articles d’ISO 9001:2000). 1) After the Quality Audit : Closing the Loop on the Audit Process, deuxième édition (ISBN 0-87389486-3), par J.P. Russell et T. Regel, ASQ Quality Press. Web www.qualitypress.asq.org 2) EFQM – Fondation européenne pour le management par la qualité, Avenue des Pléiades 19, B-1200 Bruxelles, Belgique. Tél. Fax E-mail Web 46 + 32 2 775 3511. + 32 2 775 3535. [email protected] www.efqm.org Exigence Specifique 8.5 Dans cette approche, les auditeurs centreront leurs questions sur des enjeux systémiques tels que les suivants : 8.4 L’activité planifiée est-elle fondée sur toutes les données et informations disponibles, y compris les référentiels ? Est-il prouvé que le plan a été mis en œuvre avec cohérence dans l’ensemble de l’organisme? ! Quelles sont les activités de mesure et d’acquisition des connaissances utilisées pour déterminer l’efficacité du plan et son degré de déploiement ? ! Y a-t-il des preuves d’une amélioration basée sur les activités de mesure et d’acquisition des connaissances? On situera ensuite ces questions dans le contexte des objectifs de l’entreprise, comme la sécurité, la satisfaction des clients, la qualité des produits, l’environnement, les coûts, la gestion des connaissances ou autres objectifs définis par l’organisme sur la base des besoins et attentes de ses partenaires. L’approche moderne de la création de listes de contrôle est fondée sur le diagramme de la Figure 1. Les listes de contrôle doivent relier le processus étudié à la politique qualité globale et aux objectifs qualité (ISO 9001:2000, paragraphes 5.3/5.4.1), puis étudier comment l’organisme élabore sa planification du SMQ (5.4.2) Les questions portent ensuite sur le processus spécifique de réalisation du ISO Management Systems – mars-avril 2003 4.2.3 4.2.4 8.2.1 5.5.1 produit qui est à l’étude (7), et sont suivies de questions supplémentaires sur les exigences génériques de la norme. Enfin, il est nécessaire de vérifier les preuves données pour l’audit interne (8.2.2) et la revue de direction (5.6). Lorsque le rapport d’audit est préparé sur la base de ce type d’analyse, il peut souligner les faiblesses systématiques dans la conception ou la mise en œuvre du système, dans les techniques de mesure et d’acquisition des connaissances, ou l’absence de preuves d’une approche systématique de l’amélioration continue. Le rapport indiquera ensuite l’impact des non-conformités dans le contexte des objectifs de l’entreprise, par exemple : ! elles créent un risque potentiel pour la sécurité (sécurité) ; ! elles affecteront la satisfaction des clients (clients) ; ! elles entraînent des proportions plus importantes de rejets (qualité du produit et coût) ; ! elles ont des effets potentiellement dommageables sur les ressources en eau (environnement) ; © ISO Management Systems, www.iso.org/ims I N TE RN ATI O NAL elles diminuent de 2 % la marge sur les produits (coût) ; internes, et plus encore de persuader les collaborateurs de se porter " volontaires " à ces fonctions ! Toutefois, une argu! le fait de ne pas commentation persuasive est muniquer ces connaisen " vendant " sances au personnel L’accent doit désormais possible cette tâche au titre d’un des ventes a influé développement organiporter sur une négativement sur le sationnel et personnel, lancement de nouamélioration authentique, qui expose davantage de veaux produits (conpersonnes à des aspects naissances). alignée sur les objectifs plus nombreux de l’entreprise. Cette combinaison de de l’entreprise La plupart des audicauses et d’effets est bien et non sur des teurs internes exercent illustrée dans l’ouvrage leurs fonctions d’audit à After the Quality Audit: Closing the Loop on the non-conformités banales temps partiel, en coordination avec leur travail " Audit Process 1), de J.P. réel ". Il est donc important que les perRussell et T. Regel, qui soulignent l’imsonnes qui effectuent les audits internes portance de la « raison » et de la « douleur » comme base du rapport d’audit. La logique de ce type de questionnement et de rapport est compatible avec l’approche RADAR (Résultats, approche, déploiement, évaluation et revue) développée par la Fondation européenne pour le management par la qualité (EFQM) 2). L’aptitude à situer les nonL’ouvrage de Tim O’Hanlon qui porte ce titre ouvre des perspecconformités dans le contexte des objectives nouvelles sur l’ensemble du processus d’audit des points de tifs de l’entreprise et de l’impact sur les vue de l’auditeur et de l’organisme audité, dans le but de recenpartenaires permet d’identifier les consétrer l’audit traditionnel, fondé sur la conformité, sur une démarche quences réelles ou potentielles du proqui crée une valeur ajoutée pour l’entreprise. blème. Il s’agit d’un facteur déterminant dans un rapport d’audit qui est créateur L’auteur est convaincu que la mise en œuvre d’ISO 9001:2000 et de valeur ajoutée. la certification correspondante peuvent améliorer l’efficacité de ! Les audits qualité selon ISO 9001: 2000 Pour une conformité à valeur ajoutée Les conséquences pour l’auditeur interne S’il est nécessaire que l’auditeur tiers fasse passer ses points de centration de la simple conformité à la création de valeur, il est tout aussi important que l’auditeur interne soit plus compétent dans l’application du processus de l’audit interne – il faut en effet parfois repenser le processus lui-même. Il est pertinent d’intégrer les divers processus des audits internes, portant par exemple sur l’environnement, la sécurité et la qualité, afin d’optimiser l’utilisation des ressources. Mais pour disposer d’auditeurs internes compétents dans ces disciplines, un programme détaillé d’enseignement et de formation s’impose. Le processus d’audit est le même, mais le sujet change. Il peut s’avérer difficile de convaincre la direction de l’utilité des auditeurs l’entreprise et la satisfaction des clients, mais suggère que l’audit « ancienne école » était trop préoccupé de questions comme l’étalonnage et la maîtrise de la documentation pour pouvoir apporter une contribution au niveau des résultats de l’entreprise. Il a écrit ce guide pour aider les auditeurs et les audités à comprendre les exigences d’ISO 9001:2000 et présente didacticiel exhaustif pour les processus de l’audit, de la planification, du rapport et des actions correctives. Le guide définit une approche nouvelle d’ISO 9001:2000, fondée sur les processus, et souligne les contributions « créatrices de valeur » que peuvent apporter des auditeurs évolutifs et leurs clients. Quality Audits for ISO 9001:2000: Making Compliance Value-Added (ISBN 0-87389-530-4), par Tim O’Hanlon, 240 pages, , relié, est disponible (référence H1139) chez l’éditeur, ASQ Quality Press. Prix pour les membres d’ASQ, USD 36 ; prix catalogue, USD 45. ASQ Quality Press, 600 N. Plankington Avenue, Milwaukee, Wisconsin 53203, États-Unis. Tél. Fax E-mail Web + 1 414 272 8575. + 1 414 272 1734. [email protected] www.qualitypress.asq.org ISO Management Systems – mars-avril 2003 47 © ISO Management Systems, www.iso.org/ims I N TE RN ATI O NAL obtiennent une certaine reconnaissance de leurs efforts. Par exemple, s’il existe un processus d’évaluation du personnel, le responsable du programme d’audit interne devrait avoir son mot à dire dans l’appréciation de l’auditeur, tout comme le supérieur hiérarchique ou le responsable principal du processus. On accordera une plus grande attention à la fréquence des audits. Trop souvent, une périodicité arbitraire est choisie sans considération de l’impact de l’activité d’audit sur l’entreprise, ou des résultats des audits antérieurs. Dans l’évaluation propre à l’audit, les nonconformités seront examinées en vue de déterminer s’il s’agit d’erreurs systématiques comme les suivantes : ! manque de formation ; ! procédures non mises en jour ; ! changements organisationnels; ! mauvaise communication ; internes, ! questions de discipline ; et plus encore de ! accessibilité de l’information ; persuader les collaborateurs ! manque de ressources; et de se porter « volontaires » ! capacités des équipements. Il peut s’avérer difficile de convaincre la direction de l’utilité des auditeurs à ces fonctions ! On étudiera les résultats souhaités lorsqu’une non-conformité est détectée, et donc les actions correctives. Si une non-conformité est classée « majeure », il faut agir. Lorsqu’elle est jugée « mineure », elle peut ou non être résolue. Mais si les résultats souhaités sont les mêmes, pourquoi catégoriser en majeures ou mineures les non-conformités détectées lors des audits internes ? Dans le processus de revue de direction, l’évaluation de ces problèmes génériques (manque de formation, procédures obsolètes, changements organisationnels, etc.) s’efforcera de traiter les faiblesses systématiques, plutôt que des séries d’incidents isolés. Une base de données facilitera considérablement la gestion de ces problèmes. Mesurer l’efficacité du processus d’audit Un travail de consultant auprès de BMW m’a permis d’être le témoin direct du changement radical des exigences imposées aux auditeurs. Ceri Davies, Responsable des systèmes qualité et de la métrologie, explique : « Comme de nombreux autres organismes, BMW Motoren Hams Hall – Angleterre, a mesuré l’efficacité de son processus d’audit par les moyens suivants : ! adhésion au calendrier de l’audit ; ! nombre de non-conformités constatées; et ! cycle temporel pour réaliser les actions correctives. Il est clairement apparu que ces mesures permettaient de créer des données, mais contribuaient peu à améliorer l’efficacité du processus d’audit interne. Sur la base des activités de revue et d’acquisition des connaissances, le processus d’audit est désormais mesuré en fonction de la valeur ajoutée qu’il crée pour l’entreprise et en se fondant sur la perception qu’en ont les audités au sein de l’équipe de direction. Les auditeurs tiers sont aujourd’hui considérés comme des partenaires à même d’identifier des domaines d’amélioration – on n’attend pas d’eux qu’ils recommandent des solutions, mais qu’ils fassent simplement ressortir les opportunités. Les non-conformités sont rares, grâce à l’intégrité du processus d’audit interne. Ainsi, l’auditeur qui arrive sur un site est censé avoir une très bonne idée de la manière dont l’entreprise fonctionne. L’auditeur doit faire preuve d’un niveau de crédibilité supérieur à celui exigé auparavant.» Prendre l’auditeur au sérieux Si l’on veut que l’auditeur soit pris au sérieux en tant que professionnel de l’entreprise, il est manifeste que son travail doit se concentrer sur des questions qui contribuent significativement à la conformité des produits, à l’amélioration de la satisfaction des clients et à l’obtention de résultats financiers et non financiers. 48 ISO Management Systems – mars-avril 2003