Coup de poing
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Coup de poing
fiche pédagogique Coup de poing Les Films Une balle de baseball en plein visage, une rumeur malveillante, ça marque la perte d’une certaine innocence. Ici, des personnages aux portes de l’âge adulte se questionnent, s’exposent, et surtout, prennent le risque. Le sommeil des amazones Berangere McNeese, Belgique, 26’ Camille a eu une aventure avec son professeur de français. Exclue de sa communauté, elle s’enfuit et rencontre Lena, qui la prend sous son aile. Cellule fantôme Antoine Delacharlery, France, 7’ Cellule fantôme est une plongée en relief au coeur des entrailles d’un Paris organique, vu comme une cellule à travers un microscope virtuel. L’art, ma famille et moi Johannes Bachmann, Suisse, 15’ J’ai fait un essai! J’ai essayé de répondre aux questions que je me pose en tant que jeune adulte. Thématiques Vous pourrez revenir avec les élèves sur les différents films du programme en évoquant avec eux leurs thématiques : • La sexualité à l’adolescence avec Le Sommeil des Amazones, Charlotte98, Mutants et Madre • La sacralisation de la virginité et ses conséquences avec Charlotte98 et Madre • L’influence d’Internet et des réseaux sociaux sur la sexualité avec Charlotte98 et Madre • La représentation de soi avec Charlotte98 et L’art, ma famille et moi • Le cinéma expérimental avec Cellule fantôme Charlotte98 Eefje Suijkerbuijk, Pays-Bas, 14’ Quand ses parents refusent de lui payer ses premières vacances non-supervisées, Charlotte menace de se prostituer. Mutants Alexandre Dostie, Canada, 17’ À l’été 1996, la vie envoie une balle courbe dans la face de Keven… Et ça frappe. Guidé par son coach de baseball paraplégique, il découvre la mutation, le sexe et l’amour. Foc us s Madre Simòn Mesa Soto, Suède/Colombie,14’ Andrea, 16 ans, descend de son quartier sur les collines de Medellin pour assister à un casting porno au centre-ville. ur Madre Simón Mesa Soto Genre : fiction • Durée : 14’ • Pays : Suède & Colombie • Année : 2016 Résumé Andrea, 16 ans, descend de son quartier sur les collines de Medellin pour assister à un casting porno au centre-ville. Le réalisateur Simón Mesa Soto est né à Medellin en Colombie en 1986. Il a étudié la communication audiovisuelle à l’Université d’Antioquia et la réalisation à The London Film School. Il a reçu la Palme d’Or du court métrage à Cannes en 2014 pour son film de fin d’étude Leidi, qui met en scène une mère adolescente dans sa ville d’enfance. Dans Madre, il illustre les conséquences de la demande internationale de pornographie juvénile sur les populations souffrant de pauvreté en Colombie. Générique Réalisation : Simón Mesa Soto • Scénario : Simón Mesa Soto • Image : Juan Sarmiento • Montage : Gustavo Vasco • Son : Andres Montaña Duret, Isabel Torres, Jose Valenzuela • Interprétation : Yurani Anduquia Cortés, María Camila Maldonado, Paulo De Jesús Barros Sousa • Production : Momento Film à propos du film Le projet autour du film Madre a été conçu dans le cadre de Break the Silence, un projet international qui rassemble quatre réalisateurs primés à Cannes dans un défi commun : combattre les abus sexuels que subissent les enfants. L’équipe responsable du projet a invité des réalisateurs venus de quatre continents différents à créer des films cinématographiquement forts autour de ce sujet. En plus de Madre, il sera également possible de découvrir Dear Kid de Frida Kempff, What Remains de Anahita Ghazvinizadeh et Miles of Sand de Sonejuhi Sinha. Tous sortiront en 2016. Break the Silence espère sensibiliser et inciter ses spectateurs à s’engager pour mettre fin aux abus sexuels des enfants. Contexte Située au nord-ouest de l’Amérique du Sud, la Colombie est un pays à la population aux origines ethniques diverses : descendants des peuples autochtones, des colons espagnols, des populations africaines déportées en tant qu’esclaves et des immigrants venus d’Europe et du Moyen Orient pendant les vagues d’immigration du 20e siècle. Les principales villes se sont établies sur la Cordillère des Andes, comme Bogota, la capitale, et Medellin, la ville où se déroule Madre. La Colombie est le lieu du plus long conflit armé du continent. Depuis les années 60, l’Armée Nationale Colombienne, les guérillas armées d’extrême gauche (Forces armées révolutionnaires de Colombie et l’Armée de libération nationale) et les paramilitaires d’extrême droite se disputent le pouvoir. Cependant, depuis 2013 un processus de paix est engagé et a abouti à un cessez-le-feu le 28 août 2016 entre le gouvernement et les Farc. Pendant ce conflit, les enfants ont été particulièrement touchés : nombreux ont été recrutés dans les groupes armés ou embrigadés dans les réseaux de prostitution. Malgré le processus de paix entamé en 2013, 250 000 enfants ont encore été affectés par la guerre ces trois dernières années. (source : Unicef) Pistes de réflexion échelles de plan et composition Le réalisateur a choisi d’utiliser de nombreux gros plans du visage d’Andrea. Il l’isole ainsi de son environnement et des personnages qui l’entourent. La composition des plans, dans lesquels Andrea est souvent centrée, joue aussi un rôle dans la mise en valeur de l’héroïne de Madre. Revenez avec les élèves sur les notions d’échelles de plans et de composition grâce au lien en ressources. On pourra ensuite réfléchir à l’utilisation des gros plans dans Madre. Ils sont souvent utilisés au cinéma pour mieux saisir les émotions des personnages. Est-ce le cas dans Madre? Permettent-ils de mieux comprendre Andrea ou reste-t-elle un personnage mystérieux? Hors champ Dans Madre, le cadre est souvent resserré sur Andrea, ce qui laisse un rôle important au hors champ. Plusieurs dialogues ont lieu avec des personnages qui n’apparaissent pas dans le champ. On pourra s’interroger sur le choix de ne pas représenter un personnage qui parle ou de l’entendre parler et de le découvrir plus tard. Quels effets ces procédés ont-ils sur le spectateur dans Madre? Le cadre de l’image délimite une portion d’espace, qu’on appelle le champ. Ce champ se prolonge au-delà des bords du cadre par le hors-champ, qu’il faut distinguer du hors cadre. Source : Centre images Le cinéma : un outil idéologique L’équipe du projet Break the Silence souhaite sensibiliser le public à la problématique de l’exploitation sexuelle des enfants en utilisant le cinéma comme outil pour faire passer leur message. Madre est donc à la fois une oeuvre cinématographique à part entière et un moyen pour rendre compte d’une situation bien réelle en Colombie: la pornographie juvénile et ses conséquences sur les populations. Depuis sa création, le cinéma a souvent été utilisé pour transmettre des idées. Il a servi d’outil de propagande (Le Cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein en 1925, qui promeut le régime communiste russe), de contestation (La chinoise, Jean Luc Godard 1967, qui annonce les événements de mai 1968 en France) ou de sensibilisation à une cause (Une vérité qui dérange de Davis Guggenheim, 2006, qui traite du changement climatique). On peut s’interroger sur l’efficacité du cinéma comme outil idéologique. Est-il plus efficace qu’un discours, une musique, une photographie, un article, une émission radio? Quelles sont ses forces face à ces autres médiums? Peut-il être moteur de changement et pousser le public à changer son comportement ou à agir pour une cause? Ressources Projet Break the Silence (en anglais) : http://breakthesilence.se/ La Colombie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Colombie Les violences contre les enfants en Colombie http://www.unicef.org/infobycountry/media_90565.html Fin de la guerre en Colombie : http://www.courrierinternational.com/article/colombie-le-dernier-jour-de-la-guerre Vocabulaire de l’analyse filmique : échelles de plans et composition : http://www.centreimages.fr/vocabulaire/s4/s4Definition.html Vocabulaire de l’analyse filmique : cadre, champ, hors champ, hors cadre : http://www.centreimages.fr/vocabulaire/s1/S1Definition.html Le cinéma, vecteur d’idéologie : http://lesensdesimages.com/2012/06/05/le-cinema-vecteur-dideologie/