Erotokritos

Transcription

Erotokritos
Compagnie
C l a u d e B u c h va l d
Scène Nationale
de Sète
et du
Bassin de Thau
Erotokritos
de Vitsentzos Kornaros
un projet de Claude Buchvald
© Claude Buchvald
création novembre 2012
« Être informé de tout
et condamné ainsi à ne rien comprendre
tel est le sort des imbéciles. »
Georges Bernanos
Erotokritos
de Vitsentzos Kornaros
Erotokritos (José Corti Editions, 2007)
traducteur Robert Davreu
(en collaboration avec Louisa Mitsakou, Klairi Mitsotaki et Constantin Bobas)
metteur en scène Claude Buchvald
compositeur Yiannis Plastiras
collaborateur à la dramaturgie Constantin Bobas
scénographe Laurent Peduzzi
costumes Claude Buchvald et Sabine Siegwalt assistées d’Anna Rizza
régie générale Marc Labourguigne
éclairagiste Paul Beaureilles
avec
Benjamin Abitan
Polydoros, Rotokritos, Karidimos
Mario Bastellica
Rotokritos, Démophanis
Anne de Broca
Frosyne, Nikostratos, Spitholiondas
Marjorie Efther
Arétuse, Drakokardos
Hélène Liber
Arétuse, Glykarétos
Nelson-Rafaell Madel Rotokritos
Claude Merlin le poète, Pezostratos, le Roi
Irina Stopina
Arétuse
Céline Vacher Arétuse, Pistophoros
Coproduction
Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Compagnie Claude Buchvald
Théâtre de Nîmes
Théâtre de l’Archipel – Perpignan
Théâtre Jacques Cœur – Lattes - Port Ariane
Avec le soutien du LABEX Arts-H2H
Avec le concours de
La Chartreuse-CNES Centre National des écritures scéniques de Villeneuve les Avignon
En collaboration avec le colloque Pôle Méditerranée
La compagnie Claude Buchvald est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication
Claude Buchvald est artiste associée à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau à partir de la saison 2012 – 2013.
Production déléguée : Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Avec le concours du bureau de production Prima donna – Paris
Contact
Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Yvon Tranchant, direction
Florence Marguerie, responsable Fabrique - productions
04 67 18 68 68 / 06 70 91 18 42
[email protected]
dossier mis à jour 22/06/ 2012
www.scenenationale-sete-bassindethau.com
Notes de mise en scène
Je dédie cet Erotokritos, épopée d’amour, de la lumière et de la nuit,
à Marseille, ville phocéenne de mon enfance.
Claude Buchvald
Ce projet s’inscrit dans une recherche menée par la metteur en scène Claude Buchvald depuis plusieurs
années intitulée Le choc des langues 1.
Erotokritos, épopée du 17ème siècle crétois de plus de dix mille vers, écrite par Vinsentzos Kornaros est
une véritable autopsie de l’amour dont l’influence a été considérable sur la poésie et les lettres grecques
jusqu’à nos jours. Inspirée d’une légende occitane, elle a longé les rives de la Méditerranée et au-delà et
nous rêvons qu’elle soit fêtée dans sa contrée d’origine : la Provence.
Le traducteur Robert Davreu écrit dans la préface de l’édition française2 :
« Ces dix-mille vers (vers iambiques de quinze syllabes) content les amours contrariées d’Erotokritos pour
Aréthuse, fille de roi. Lui sera exilé, elle sera emprisonnée. Sur fond de tournois de chevalerie, de combats héroïques, et de métamorphoses jusqu’aux retrouvailles, ce long poème aux accents raciniens, se lit
comme un roman de cape et d’épée. Devenu, après l’invasion ottomane, pour tous les Crétois, mais aussi,
au-delà, pour l’ensemble des Grecs, poème fondateur, au même titre que le furent, dans l’Antiquité, L’Iliade
et l’Odyssée et repris dans une tradition orale et musicale par de simples bergers des montagnes de Crète
aussi bien que par des compositeurs et des chanteurs contemporains de grand renom qui en psalmodient
ou en chantent aujourd’hui encore des centaines de vers par cœur. De Solomos à Séféris en passant par
Palamas, Érotokritos s’il en est ainsi, c’est bien parce que, comme tout chef-d’œuvre, il atteint, dans sa
singularité même, à l’universel, dévoilant, comme a pu l’écrire Kostis Palamas, « la passion et tout ce que le
coeur humain recèle d’éternel et d’infini » avec un art, une fraîcheur et un souffle incomparables ».
Claude Buchvald, ayant accompagné une étape de la traduction en français de cette œuvre, a initié un
travail de recherche et de création théâtrale autour ce poème avec l’intention de mettre en scène l’amour
d’Erotokritos et d’Aréthuse. Nous souhaitons poursuivre cette exploration avec des partenaires européens
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1 Le Choc des Langues est le titre générique d’un travail théâtral initié à l’Université Paris 8 par Claude Buchvald, qui confronte
des acteurs de langues différentes à une même œuvre dramatique dans son écriture originelle et dans ses traductions. Ce
travail a déjà eu lieu en Estonie et, pour l’année de la France au Brésil sur des textes de Valère Novarina.
2 édit. José Corti, 2006 ; Collection Merveilleux n°31.
.../...
(Grèce, Italie, Espagne, Portugal…) pour faire entendre, sur une même scène, le texte dit et chanté en
plusieurs langues méditerranéennes se croisant et s’entrechoquant, en conservant pour base l’original grec
et sa traduction française.
Il s’agit de comprendre le texte dans sa propre langue, sans que cela s’opère par une traduction froide et
ingrate délivrée la plupart du temps au théâtre par un surtitrage fastidieux qui prive le spectateur d’une
certaine relation charnelle au texte. Par la présence de plusieurs langues dialoguant sur un même plateau,
nous préserverons le mystère, le plaisir que nous tirons de l’écoute et la vision qui va avec.
Les acteurs, dans ce processus d’approche, sont à la fois porteurs de langues et alertés par une écoute
nouvelle à travers les paroles étrangères de leurs partenaires. C’est véritablement un dialogue amoureux
qui se déploie sur les planches avec tout ce qu’il comporte de rapprochement, de fusion, d’éloignement,
d’écueils, de chocs et de révélation... et qui sonnerait également comme un monologue démultiplié, plein du
bruissement qui naît de la pluralité des langues.
Pour toucher au cœur de la matérialité des voix et en extraire la substance originelle, nous donnerons une
place importante au chant et à la musique (savante et populaire). La mise en scène par une écoute décuplée, s’attachera tout au long du travail à tisser des liens entre les protagonistes ; à faire tourbillonner la
langue d’un corps dansé à un autre, en pleins et déliés. Elle provoquera des vertiges d’entendement sans
ralentir le débit des paroles, mais au contraire lui laissera sa vigueur d’origine, ses trous noirs, ses blancs,
ses nervures les plus fines... dans un souci constant de préserver la poétique singulière qui fonde le texte
dans ses strates les plus profondes.
Ce spectacle peut être présenté dans des lieux singuliers extérieurs ou fermés ayant une bonne acoustique.
Un plateau ouvert sur la nuit, des corps dansés, rythmés, respirés par les paroles qui les propulsent. Et le
public, qu’il soit ou non bilingue, reçoit l’événement en y participant activement par l’écoute, les émotions,
car il est au centre du foyer, de la combustion des langues ; dans notre appréhension du poème à la scène
nous voulons que toute parole soit active, qu’elle travaille sous nos yeux et érotise le sens.
Avec des extraits de : La Divine Comédie de Dante, Paris et Vienne de Pierre de La Cépède, Sonnet 116 de
Shakespeare, Antigone de Sophocle,
Chansons de : Guillaume de Machaut, Pétrarque, Nino Rota, Lucilla Galeazzi.
« Le spectacle se fabrique d’étape en étape sous forme d’un oratorio joué, chanté, dansé... jusqu’à sa forme
définitive en résonance avec l’Orlando Furioso de L’Arioste, la Divine Comédie de Dante dans leurs langues
d’origine et des échos de Shakespeare, sans oublier la canzon du Marseillais Pierre de La Cépède dont
s’inspira Kornaros.
« Nous mènerons notre épopée à la scène en plusieurs langues dans une démultiplication des rôles. La
composition musicale et sonore se fera en lien constant avec la scène. Nous nous approcherons minutieusement de toute manifestation de l’état amoureux, de sa naissance à son plein épanouissement ; nous nous
aventurerons dans le fracas des armes ; nous accompagnerons le héros dans son exil solitaire et guerrier ;
nous pénètrerons dans le cachot où Aréthuse demeure emprisonnée ; et lors des retrouvailles, nous serons
témoins de l’ultime métamorphose…»
Vitsentzos Kornaros, auteur
Vitzentsos Kornanos est le plus grand de tous les poètes crétois et l’une des figures les plus emblématiques et influentes de toute l’histoire de la poésie grecque. Fils d’un aristocrate vénéto-crétois, il naquit en
1553 près de Sitia en Crète et mourut vers 1617, ce qui fait de lui un contemporain de William Shakespeare.
La traduction
Cette traduction, sous l’égide de l’Atelier Européen de la traduction et de la Scène Nationale d’Orléans,
s’est faite à partir du texte grec, tel qu’il a été établi et annoté par Stylianos Alexiou. Elle est le fruit d’un
collectif qui réunit trois personnes, Louisa Mitsakou, Klairi Mitsotaki et Constantin Bobas, grecs de langue
et d’origine – dont une crétoise – aux compétences multiples et reconnues, ainsi qu’un poète et traducteur
français, Robert Davreu qui par sa formation, est à même de lire le grec. Ce dernier a été chargé, à partir
d’un mot à mot rigoureux, de donner à lire et à entendre en français une version définitive qui, au-delà d’un
document, soit un poème.
Claude Buchvald, metteur en scène
Metteur en scène et comédienne, Claude Buchvald aborde l’écriture théâtrale et poétique depuis les
premières épopées jusqu’aux contemporains, en passant par les Classiques, avec le souci constant de l’art,
de l’oralité et de l’espace.
Elle s’est largement consacrée à l’œuvre de Valère Novarina dont elle a mis en scène plusieurs pièces : Vous
qui habitez le temps, Le Repas, L’Opérette imaginaire (Festival d’Automne), L’Avant-dernier des Hommes
(Festival d’Avignon), Falstafe (Théâtre National de Chaillot), Lumière du Corps (Rio de Janeiro, Année de la
France au Brésil).
On retiendra également ses mises en scène de Tête d‘Or de Paul Claudel (Festival d’Automne),
Morderegrippipio… de Rabelais à la MC 93 de Bobigny, l’Odyssée la nuit d’après Homère… Et à
l’Opéra : La Cenerentola de Rossini (festival d’Aix-en-Provence), Les Amours de Bastien et Bastienne,
puis Mozart et Saliéri avec Laurence Equilbey à la direction d’orchestre et plus récemment Dardanus de
Rameau à l’Opéra de Lille, avec Emmanuelle Haim. En 2011, elle monte 3 farces de Molière sous le titre
générique de La Folie Sganarelle.
Claude Buchvald, consacre une partie de son travail d’artiste à des ateliers alliant recherche et création qui
précèdent et nourrissent ses productions. Ce fut le cas pour l’Opérette Imaginaire et plus récemment, dans
le cadre de l’année de la France au Brésil de Lumières du Corps.
La thèse soutenue par Claude Buchvald en décembre 2009, « Dans le Buisson Ardent, être artiste dans
et hors l’Université » fait référence très largement à ce long processus de travail et aux réalisations
concrètement menées.
Le projet Erotokritos s’inscrit dans cette même dynamique. Il se développe en des temps de travail répartis
sur deux ans, mobilisant des artistes de nationalités différentes autour d’un texte et ses traductions en
plusieurs langues ainsi qu’une équipe artistique réunie avec le concours de nos partenaires.
Maître de Conférence au Département théâtre de l’Université de Paris VIII, elle intervient régulièrement dans
les grandes Ecoles d’Art en France et à l’étranger.
Dans un premier temps, nous travaillons à l’écriture du spectacle, qui ne consiste pas en une simple
traduction. Il s’agit plutôt d’un oratorio dansé / joué à plusieurs voix, orchestré par le metteur en scène,
qui ne peut trouver sa forme définitive que par un travail sur le plateau associant un écrivain traducteur, un
metteur en scène, des comédiens, parmi lesquels de jeunes comédiens en formation et des professionnels
confirmés et des musiciens.
Le travail scénique est ponctué d’interventions de chercheurs au sein de séminaires sur les points suivants :
- les langues du spectacle : la musique, la prosodie sont comme l’émanation de cette lumière vibratoire
inscrite dans la voix même du poème. Il y a là une matérialité qu’on ne peut inventer si on n’y baigne un
moment : au moins le temps de la gestation
- la gestuelle et la chorégraphie
- l’espace scénique et le corps des acteurs
Le rapport au paysage et à la nature est également important dans notre projet. Les paysages méditerranéens
nous proposent cette invitation au recueillement, à une certaine solitude, où l’exaspération du sentiment
amoureux, dans sa ferveur charnelle et spirituelle à la fois, trouve à s’exprimer. La nuit, propice à une écoute
très sensible, sera pour nous un moment privilégié d’exploration.
Nous inventerons ainsi des formes nouvelles de dramaturgie avec des artistes de plusieurs cultures et de
plusieurs générations par une auscultation des langues méditerranéennes à la fois minutieuse et libre.
Calendrier
22, 23 et 24 (option) novembre 2012 Création au Théâtre Jacques Cœur – Lattes / Port Ariane (34)
En co-accueil avec la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
27 novembre 2012 Théâtre de L’Archipel – Perpignan (66)
12 et 13 février 2013 Théâtre de Nîmes (30)

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