Version imprimable - Museum van de Nationale Bank van België

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S
Bibliographie
•« Chandeleur », sur Wikipedia, consulté le 12 janvier 2015.
•« En direct de Liège pour la choucroute du 1er de l’an », dans Journal RTBF, consulté le
12 janvier 2015.
•Martigues Joseph Alexandre, Dictionnaire des Antiquités chrétiennes : contenant le résumé de tout
ce qu'il est essentiel de connaître sur les origines chrétiennes jusqu'au Moyen Âge exclusivement,
L.Hachette et Cie, 1865.
loup e
a
l
s
ou
L’argent
et ses traditions
Février
2015
•Van Damme Ingrid, Le patagon, Musée de la Banque nationale de Belgique, mai 2007.
•Article sur différentes pâtisseries de Belgique sur le site du Nederlands Bakkerij museum.
•Van Gorp Johan & de Kok Harry, « Feestgebak/Patacons », sur le site du Taxandriamuseum
de Turnhout
•Concernant l’Épiphanie, le site Zing‑Ze et leur brochure PDF, dépendant du erfgoedcel k.ERF.
•« Traditions de Wallonie » sur Wikipedia, consulté le 12 janvier 2015.
•La « Bonne Petite Souris » est consultable sur Wikisource.
•Stroobants, A., Patacons uit het Dendermondse (tentoonstellingscatalogus Stedelijk Museum voor
Volkskunde), Dendermonde, 1992.
Remerciements à Baptiste Frankinet pour son apport vis‑à‑vis de la tradition
des çan di batème. Remerciements à Niels Schalley et Janna Lefevere du k.ERF pour
leur aide, les informations et les photos concernant l’Épiphanie en Campine.
Musée temporaire
de la
Banque nationale de Belgique
H i s t o i r e s d ’a r g e n t
boulevard de Berlaimont 3 à 1000 Bruxelles.
Ouvert du lundi au vendredi de 9 h 00 à 17 h 00.
Pour plus d’informations : appelez +32 2 221 22 06 ou contactez-nous par e-mail [email protected]
Intéressé(e) par un suivi mensuel de notre rubrique
« Sous la loupe » ?
Faites-le nous savoir par e-mail à [email protected]
Comme le veut la tradition, le 2 février c’est la chandeleur, fête largement répandue
en Belgique. Quel peut être le rapport entre un Musée ayant pour thème l’argent, et
des crêpes ? Tout simplement les traditions liées à l’argent. Dans cet objet du mois,
nous allons nous intéresser aux différentes traditions et folklores tournant autour de
l’utilisation de l’argent.
La fête de la chandeleur a lieu en ce début de mois de février, soit exactement 40 jours
après Noël. Il s’agit d’une fête chrétienne ayant pour origine une fête romaine et
païenne nommée festa candelarum, durant laquelle la lumière des chandelles avait
une grande importance. Ce principe de lumière fut repris dans les églises chrétiennes
pour représenter le Christ. En effet, la chandeleur célèbre la présentation de l’enfant
Jésus au temple. Parallèlement, les Celtes fêtaient le 1er février la déesse Brigit afin
de favoriser la fertilité du sol. Selon la tradition, la forme ronde de la crêpe renverrait
au soleil, symbole de la fin de l’hiver. Selon d’autres traditions, il s’agirait d’évoquer
la roue solaire des Celtes. Comme le dit le dicton : « À la Chandeleur, l'hiver se meurt
ou prend vigueur ». Cependant, c’est aussi le moment de se porter bonne fortune
pour toute l’année. Il est de coutume de faire sauter les crêpes de la main droite
tout en tenant dans l’autre main une pièce, en or à l’origine. Si la crêpe retombe
parfaitement dans la poêle, on ne manquera pas d’argent pour l’année à venir.
Certains vont plus loin en enroulant la pièce dans cette première crêpe et la placent
au‑dessus de l’armoire. Selon
la tradition, l’année suivante, il
faut récupérer la pièce des débris
de la crêpe, car cette dernière
ne pourrit pas, et la donner au
premier pauvre venu.
Pour accompagner les jours froids
de la fin d’année, une tradition
bien répandue est une viennoiserie
connue sous différents noms,
www.nbbmuseum.be
Février 2015
Carte postale représentant les étrennes © Musée de la Banque nationale
cougnole ou cougnou en Wallonie et vollaard en Flandre. La décoration varie
aussi en fonction des régions mais la pratique la plus répandue vient du nord du
pays et consiste à décorer ce pain brioché de ronds en terre cuite. Ces ronds sont
nommés patagons et étaient, à la base, des pièces en argent créées sous le règne
des Archiducs Albert et Isabelle. Ces pièces furent donc utilisées pour garnir les
vollaard et ce jusqu’à la disparition de la pièce en question. Ces pièces ayant une
très grande valeur, les moins favorisés préféraient les remplacer par des patagons en
terre cuite. Le nom est resté mais il en existe d’autres pour décrire cette décoration
tels que schild, plak ou encore maan.
Les fêtes de fin d’année et le nouvel an amènent une autre tradition bien connue
de tous : les étrennes, parfois nommée dringaie. Il s’agit en effet d’un présent,
souvent de l’argent, que l’on donne en début d’année. L’étymologie du mot
viendrait probablement de la déesse romaine Strena, fêtée le premier janvier. Dans
la même veine, il existe dans la région d’Anvers et dans l’Hageland une tradition
qui veut que les enfants aillent chanter à leurs voisins ou à leurs proches une
chanson lors du réveillon ou lors du jour de l’an afin de recevoir des friandises, mais
également de l’argent.
Outre la chandeleur, une autre tradition de notre pays existe afin de s’assurer la
tranquillité financière pour l’année qui s’écoule. Il s’agit de la choucroute du Nouvel An
à Liège. Le 1er janvier, il est
de coutume de commencer
l’année avec une choucroute,
mais surtout de placer au
préalable une pièce sous
l’assiette.
L’épiphanie est fêtée le
6 janvier dans nos régions,
fête durant laquelle on
célèbre l’arrivée des Rois
mages. L’habitude est de
placer dans la galette des
rois une fève, mais dans
L’Épiphanie à Geel, 1936 © Nieuwsblad van Geel
certaines régions, c’est une
pièce qui y est cachée. Lors de l’épiphanie, principalement en Campine flamande,
les enfants se déguisent comme les Rois mages qui comme le veut l’histoire,
apportèrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe au nouveau‑né Jésus‑Christ. Les
enfants se déplacent alors de maison en maison en chantant une chanson afin de
recevoir un peu d’argent. Les chanson varient en fonction des régions, mais selon
le Kempisch Erfgoed, l’association du patrimoine de la Campine, les paroles sont
les suivantes :
Sous la loupe
Driekoningen, Driekoningen,...............................
geef mij ’ne nieuwen hoed ; ................................
M’nen ouwen is verslete,.....................................
ons moeder mag ’t nie weten..............................
Onze vaoder heget gèld . ....................................
op de rooster geteld............................................
L’Épiphanie, l’Épiphanie
Donne‑moi un nouveau chapeau
Mon ancien est usé
Notre mère ne doit pas le savoir
Notre père compte
Ses sous
Les premières traces de cette tradition remonteraient au 15e siècle. Il ne s’agissait pas
d’enfants à l’époque mais bien de mendiants. La période entre Noël et l’Épiphanie était
une période durant laquelle les gens étaient censés être généreux, ce qui permettait
aux plus pauvres de participer aux réjouissances de fin d’année. Cette tradition est
également présente dans d’autres
pays tels que les Pays‑Bas, le
Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse
ou encore la Pologne.
Toutes ces traditions sont jusqu’à
présent liées au calendrier mais
celle qui nous intéresse à présent
n’a pas de date précise et est
connue de tous les enfants. Il
s’agit de la tradition de la Petite
Souris, appelée également la Fée
des dents. Lorsqu’une dent de lait
tombe, cette dernière doit être
placée par l’enfant sous son oreiller Enfants chantant l’Épiphanie à Retie © Kempische erfgoedcel k.ERF
et pendant la nuit, la Petite Souris passera récupérer cette dent et la remplacera par
une pièce de monnaie. Cette histoire proviendrait d’un conte français du 17e siècle
écrit par Marie‑Catherine d’Aulnoy nommé La Bonne Petite Souris. Dans ce conte,
la baronne d’Aulnoy raconte l’histoire d’une reine qui fut enlevée par un mauvais roi
afin que ce dernier récupère sa fille. Alors que la reine était affamée, elle nourrit une
petite souris qui s’avéra être une fée voulant tester sa bonne foi. Afin de l’aider, la
petite souris se cacha sous l’oreiller du roi pour le maltraiter.
Pour terminer, une dernière tradition qui rentre dans le sujet, également à Liège,
est celle des çan di batème, c’est‑à‑dire les sous de baptême. Lors du baptême,
les parrains devaient préparer plusieurs pièces, principalement des centimes, qu’ils
devaient lancer aux enfants du quartier ou de leur famille présents au baptême.
Si la tradition n’était pas respectée, les enfants traitaient le parrain de pèlé pårin,
signifiant parrain radin qui, par la même occasion, apportait la poisse à son filleul.
Baptiste Cuvelier
Guide du musée
Février 2015

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