Mieux connaître les systèmes de navigation par
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Mieux connaître les systèmes de navigation par
Vie de l’association Compte-rendu : Journée Technique ATEC ITS France Mieux connaître les systèmes de navigation par satellites pour une mobilité plus intelligente Synthèse rédigée par le comité de pilotage : Avec la contribution de : Fabien COULY Chef de groupe TITANE – CEREMA Jacques BEAS GARCIA Responsable Politique Industrielle pour le développement des usages et des services – CNES Roger PAGNY Chargé de mission – MEDDE/DGITM François PEYRET Directeur du laboratoire GEOLOC – IFSTTAR C ette journée technique, qui s’est tenue à Paris le 16 mars 2015, a été initiée par ATEC ITS France et l’Ifsttar, auxquels se sont joints le MEDDE, le CEREMA et le CNES afin de compléter le comité d’organisation. Elle avait pour principal objectif de sensibiliser les acteurs de la mobilité intelligente à l’importance de la technologie de positionnement par satellites (GNSS*) pour leur domaine. Synthèse atelier 1 État de l’art, rappel des fondamentaux L’objectif de ce premier atelier était de replacer les GNSS, avec leurs points forts et leurs points faibles, dans le contexte des systèmes de transport intelligents de même que dans la panoplie des différentes technologies de positionnement en général. Les deux premières présentations, préparées par Jean-Marc Gautier (EGIS) et par Emmanuel Grandserre (4icom), ont démontré combien les systèmes de navigation par satellites sont présents dans la majorité des applications ITS d’aujourd’hui et de demain, avec un accent particulier sur les systèmes de télépéage routier par satellites pour la première et la problématique du véhicule automatisé, voire autonome, pour la deuxième. La troisième présentation, donnée par Pierre-Yves Gillieron, enseignant de l’École Polytechnique Fédérale de Lausane, a permis de rappeler la place particulière que les GNSS occupent parmi toutes les autres technologies qui permettent de localiser les véhicules ou les usagers des transports. Les GNSS restent la technologie dominante et le resteront encore longtemps, même s’ils peuvent avoir besoin d’être hybridés avec d’autres capteurs pour satisfaire les attentes des applications les plus exigeantes. * Définition GNSS : Le système de positionnement par satellites, appelé sous le nom plus complet de système de positionnement et de datation par satellites ou sous son sigle anglais GNSS (Global Navigation Satellite System), est le nom général des systèmes de navigation satellitaires fournissant une couverture globale de géopositionnement à usage civil. Les GNSS utilisent les constellations existantes de satellite de navigation, et des systèmes satellitaires complémentaires d’amélioration de performance, comme EGNOS, ou des compléments au sol, comme le DGPS. 88 [TEC 224/225] janvier-mars 2015 Un accent particulier a été mis sur la notion d’intégrité qui permet de mesurer la confiance associée à l’information de position. La dernière intervention, faite par Yves Capelle, expert de Telespazio France, a présenté les différents systèmes GNSS existants (GPS, GLONASS) et à venir (Galileo, Beidou), ainsi que les systèmes d’augmentation satellitaires (explications de ce que sont ces systèmes d’augmentation satellitaires), tels EGNOS en Europe. Elle a ensuite détaillé les performances actuelles et futures des GNSS, lesquelles dépendent fortement du type de signaux et de traitement utilisés, mais aussi de l’environnement de réception. Pour conclure, Yves Capelle a évoqué les éventuels problèmes de sécurité rencontrés et les contre-mesures pouvant être mis en place pour y faire face. Synthèse atelier 2 Le GNSS pour la ville intelligente, un enjeu pour les collectivités territoriales et les opérateurs de services Historiquement, les systèmes de transport intelligents ont été portés par les gestionnaires de réseaux routiers et les opérateurs de transports, la localisation étant dès le départ l’un des points faibles de ces systèmes. L’utilisation du système GPS, puis des GNSS avec l’apparition d’autres constellations, a permis d’enrichir fortement les données et le pilotage sur les systèmes de transports. Enfin, l’apparition de nouvelles applications de navigation professionnelles et privées, ainsi que la généralisation de supports connectés de types tablettes et smartphones, permettent Vie de l’association maintenant de fournir directement aux usagers des transports une information riche et localisée. Ce changement permettant la génération d’un big data, va nécessiter, dès lors que l’on se rapproche de l’usager, de gagner en précision et intégrité. Danny Nguyen-Luong a présenté l’utilisation du GNSS lors des enquêtes ménages-déplacements par l’Institut d’Aménagement et Urbanisme d’Ile-de-France. Il s’agit de remplacer les traditionnelles enquêtes « papier » par des outils de suivi fournis à un panel d’usagers. Les expérimentations conduites en Ile-deFrance montrent que les enquêtes sont à la fois plus précises et plus riches en données, moins chères et plus agréables pour les enquêtés. Il a également signalé des pistes d’améliorations grâce à l’utilisation de smartphones. Ces derniers permettront d’améliorer le positionnement en intégrant l’hybridation des capteurs et du GNSS. Enfin, ce type d’enquêtes sera complété par des questionnaires téléphoniques pour avoir un traitement optimal des données recueillies. Le GNSS et les ordures ménagères sont à la base d’une longue coopération pour la société Novacom, qui a équipé 2 500 bennes à ordures en France. Marc Leminh a présenté tous les intérêts d’un suivi fin et précis, qui peut tout à la fois contrôler les déplacements et les actions réalisées mais aussi guider le conducteur dans sa tournée. Fournir aux usagers des informations en temps réel sur les transports en commun est un autre enjeu des collectivités territoriales. Jean-Marc Rouffet de Bordeaux Métropole, au travers du nouveau système d’aide à l’exploitation des transports bordelais, a rappelé l’intérêt de la localisation et plus particulièrement du suivi GNSS dans l’exploitation et la régulation des transports en commun, notamment au travers de la gestion des carrefours à feux. Il a aussi indiqué que ces données géo-localisées ont permis de développer une application sur smartphones qui permet de bien informer l’usager (au travers d’un code QR) sans multiplier les supports d’affichage à tous les points d’arrêts des transports en commun. Enfin, Romain Legros a présenté le retour d’expérience de la mise en œuvre d’un réseau national de correction de positionnement GNSS basé sur la technologie RTK*, par la société Geodata Diffusion. Cette technologie, qui utilise non seulement le code du signal GNSS mais aussi la phase de l’onde porteuse, permet, grâce à 162 stations de référence déployées uniformément sur le territoire, de donner une localisation à quelques centimètres près. Très connue en topométrie et cartographie, cette technologie est aussi activement utilisée dans l’agriculture de précision ou encore pour les travaux publics. La société conduit maintenant des réflexions pour développer l’usage du RTK dans le domaine des transports : véhicules connectés, drones ou véhicules autonomes. Synthèse atelier 3 Le potentiel du satellitaire pour les industriels de la mobilité Le GPS est longtemps resté le domaine de prédilection des industries de défense mais, à partir des années quatre-vingtdix, les usages civils du GPS se sont développés à un rythme * Définition technologie RTK : La technologie RTK, ou cinématique en temps réel, permet une mesure de phase par satellite, et fournit une précision centimétrique. Les calculs de distances s’effectuent à partir des signaux reçus de satellites : GPS : système américain (Glopal Positionning System) GLONASS : système Russe (GLObal NAvigation Satellite System) GALILEO : système Européen prochainement mis en service janvier-mars 2015 [TEC 224/225] 89 Vie de l’association exponentiel. Ce rythme a d’ailleurs beaucoup surpris les pères fondateurs. Aujourd’hui, avec l’apparition des récepteurs multiconstellations et multifréquences, on ne parle plus de GPS mais de GNSS, c’est-à-dire d’un Global Navigation Satellite System. La radionavigation par satellite est devenue la brique incontournable de la géolocalisation pour les acteurs industriels de la mobilité intelligente. Marteen Clements a présenté la logique de l’évolution des services offerts par la société TomTom. On passe de la simple carte numérique dédiée à la recherche d’itinéraire, à une carte enrichie du trafic en temps réel grâce à une remontée permanente des positions des utilisateurs dans un serveur. Les traitements réalisés au niveau du serveur permettent en outre de mettre à jour la cartographie, de détecter des obstacles imprévus et de calculer des prévisions d‘encombrements. Pour Philipe Gougeon, les capteurs proposés par la société Valeo accompagnent l’évolution progressive et sans rupture du véhicule sans assistance à la conduite vers le véhicule autonome. Une feuille de route consensuelle, à 6 niveaux, a été définie par le CAR 2 CAR consortium. L’application GLOSA*, qui vise à réguler la vitesse d’un véhicule pour qu’il se présente à la phase verte du feu tricolore lui apparaît en particulier comme très prometteuse. La société Robosoft, représentée par son fondateur Vincent Dupourque, exploite les réseaux de haute précision RTK-GPS pour développer le transport automatique de personnes. Après le prototype de Vulcania, l’expérimentation de La Rochelle, réalisée dans le cadre du projet européen Citymobil 2, constitue une nouvelle étape prometteuse. Gilles Laffiche a présenté, au nom de Vedecom, les ambitions de cet Institut pour la Transition Énergétique (ITE) dédié aux aspects précompétitifs du développement du véhicule décarbonné communicant. Synthèse Table Ronde Comment mieux utiliser le GNSS dans ce nouveau paradigme ? Avec quatre constellations mondiales, de nombreuses augmentations régionales (SBAS), des signaux plus performants, l’avènement de la haute précision, l’hybridation pour assurer une continuité en environnement contraint, nous changeons réellement de paradigme. En même temps, avec les programmes européens EGNOS et Galileo, l’Europe assure notre indépendance vis-à-vis de cette infrastructure devenue, en deux décennies, une infrastructure d’importance vitale. La table ronde a permis de rassembler les représentants des trois piliers de la filière de la mobilité automobile utilisant le GNSS : fabricants de puces avec STMicroelectronics, équipementiers automobiles avec Valeo, fournisseurs de services de navigation par satellite avec Galileo. Le tout était complété par une inter* Green Light Optimum Advisory Speed 90 [TEC 224/225] janvier-mars 2015 vention d’IFSTTAR sur l’impérieuse nécessité de normes pour mesurer la performance des systèmes de positionnement, qui seront de toute façon hybrides, dans le monde de l‘ITS. Philippe Prats a présenté la vision mondiale de la société STMicroelectronics pour le marché des puces de radio navigation par satellite. Les différentes évolutions envisagées se font autour d’un produit phare : la puce Teseo. La version III de Teseo fournira la précision métrique requise par le marché automobile pour développer le positionnement à la voie de circulation et l’anti collision. Cette puce sera capable de traiter tous les signaux en bande L1 diffusés par les constellations GPS, GLONASS, Beidou, Galileo et de s’interfacer avec du RTK et d’autres capteurs. Philippe Gougeon est intervenu pour préciser que le GNSS avait sa place dans les technologies qui permettront la mise progressive sur le marché d’assistances à la conduite de plus en plus exigeantes mais que cette place passe par une stabilité des performances qui devront être précisément définies. En réponse, François Peyret d’IFSTTAR a rappelé la nécessité, dans le monde de l’ITS, de bien différencier la contribution du système de positionnement de celle du module applicatif aux performances du service ITS final. Les travaux menés dans le cadre du projet européen SaPPART permettront de déterminer des classes de performance du système de positionnement exigées par les différentes applications des ITS et de soutenir les actions de normalisation en cours sur ce sujet, au CEN et à l’ETSI. David Comby a confirmé que les difficultés du programme n’empêcheront pas les signaux Galileo d’être présents en 2020 dans les récepteurs multiconstellations. Galileo, avec ses 30 satellites et des différenciateurs comme l’authentification du signal et la haute précision saura trouver sa place dans un service global composé d’au moins quatre constellations mondiales et de nombreuses augmentations régionales comme EGNOS en Europe. Conclusion Cette journée sur les GNSS pour les ITS a tenu ses promesses. Elle a réuni une cinquantaine de participants, d’horizons très différents mais partageant tous le même intérêt, autour de 15 présentations de haut niveau données par les meilleurs experts nationaux du domaine. L’intensité et la qualité des échanges pendant la table ronde qui a conclu la journée en ont été la meilleure preuve. Compte tenu de l’évolution très rapide de ces technologies et de leur intérêt pour les transports, d’autres manifestations d’ATEC ITS France seront régulièrement organisées sur ce thème. n Retrouvez l’ensemble des présentations sur le site d’ATEC ITS France www.atec-itsfrance.net