informations jeunes et alcool
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informations jeunes et alcool
Informations pour les parents et la famille Beaucoup d'enfants et de jeunes boivent de l'alcool et certains d'entre eux boivent en excès pour leur âge. Commencer à boire de l'alcool en excès à partir d'un âge relativement jeune s'accompagne souvent de la consommation d'autres drogues. Parfois, cette situation est accompagnée de «problèmes de comportement», mais pas toujours. Ce que les parents et d'autres membres de la famille peuvent faire quand une personne de la famille boit trop, dépend : • de l'âge : en tant que parent, vous agirez, en effet, différemment selon que votre enfant a 14 ans ou 20 ans, par exemple ; • selon qu'il subsiste encore des échanges mutuels et qu'il est encore possible de se parler ; • du niveau de gravité de la consommation excessive d'alcool, car rentrer une fois 'ivre' à la maison, c'est autre chose que de boire en secret ou d'être ivre régulièrement. 1. Que pouvez-vous faire en tant que parent ? Il est bien sûr impossible d'aborder ici en détails toutes les situations imaginables. Voici tout de même quelques indications à prendre en compte : • Vous pouvez, en tant que parent, fixer des limites et, si nécessaire, prendre des mesures de régulation. La plupart du temps, des accords clairs sont plus facilement intégrés par les enfants et les jeunes quand ils comprennent la raison d'une règle. Cela ne signifie toutefois pas qu'ils seront d'accord avec cette règle. Voir aussi : L'alcool et l'éducation » • Avec de jeunes enfants, il est encore assez facile de prendre des mesures de régulation. Vous pouvez arrêter de leur donner de l'argent de poche, les garder un temps à la maison ou leur retirer certains «privilèges» (GSM, regarder la télévision, jouer à des jeux informatiques, etc.). Mais simplement les punir ne fonctionnera généralement pas à plus long terme, même si cela peut être temporairement nécessaire. • En tant que parent, garder le contact avec ses enfants reste un défi constant. Surtout quand ils passent par toute une série de changements pendant leur puberté et leur adolescence. Si vous perdez le contact avec le monde de votre enfant (que vous l'approuviez ou pas), il arrivera souvent que vous n'y ayez plus aucune influence. • Tenez compte du fait qu'à mesure que vos enfants grandissent, ils attachent plus d'importance aux opinions de leurs pairs. Le besoin d'être accepté par un groupe de pairs est souvent vital pour les jeunes. Même si vous pensez, en tant que parent, qu'il est évident que votre fils/fille devrait boire moins, leurs amis peuvent parfois avoir un avis très différent sur le sujet. • Il est généralement inutile de vous soucier de ce que vous auriez pu faire de travers pour que votre enfant en soit arrivé à boire trop. Bien sûr, il y a eu des conflits par le passé et probablement que vous avez aussi fait des erreurs. Mais cela n'explique pas une consommation excessive d'alcool en soi. L'abus d'alcool et de drogues touche en effet aussi bien des jeunes qui ont grandi dans des familles équilibrées, que des jeunes issus de familles en difficulté. Une fois qu'une personne fait une consommation d'alcool excessive, elle trouve toujours de «bonnes raisons» pour continuer. • Si vous êtes confrontés, en tant que parent, à un blocage dans la communication avec des enfants qui grandissent, il peut parfois être intéressant d'en parler avec d'autres parents. Il peut être utile d'examiner la situation avec du recul ; peut-être que cela vous pourrait vous apporter de nouvelles idées. Toutefois, il peut arriver que vous soyez confrontés à certains commentaires inappropriés tels que "à mon avis, ce n'est pas vrai" ou bien "mets-le à la porte !". Dans ce cas, il vaut mieux mettre un terme à la conversation. • Continuez, en tout cas, à prendre soin de vous et de votre couple. Etre confronté, en tant que parent, à un enfant ou à un adolescent en difficulté, peut absorber beaucoup d'énergie. Parfois, vous courez le risque d'être «obnubilé» par le problème et de vous oublier. Vous ne pouvez pas vous «oublier» indéfiniment. Informations pour les amis • Lorsque vous découvrez que des amis ou connaissances ont peut-être un problème d'alcool, il peut être très difficile de leur en parler. Si vous commencez immédiatement par parler de consommation d'alcool, cela provoque presque toujours un déni ou une réaction très défensive : «Ce n'est pas si grave», «je maîtrise», «ce ne sont pas tes affaires», etc. Ces conversations peuvent facilement déboucher sur une dispute. • En cas de doute : En savoir plus sur les signaux d'une consommation problématique par des amis » Que pouvez-vous faire ? • Essayez d'être clair quand vous éprouvez des inconvénients qui sont le résultat d'une consommation excessive d'alcool. Par exemple, des rendezvous qui n'ont pas été respectés, des insultes proférées en état d'ivresse, etc. Il n'est pas indispensable de parler de la consommation d'alcool proprement dite, mais dites ce qui vous a blessé ou déçu. La personne qui boit en viendra probablement tôt ou tard à se représenter les inconvénients d'une telle consommation, ce qui peut motiver un changement. • Ne résolvez pas ou le moins possible des problèmes qui sont une conséquence directe de la consommation d'alcool par votre ami ou connaissance. Il est possible que vous l'ayez déjà fait à plusieurs reprises, au départ de bonnes intentions. Le fait d'agir ainsi de manière systématique n'aide pas le buveur à reconsidérer sa consommation. En effet, ce dernier ne se rend alors que très peu compte des inconvénients liés à sa consommation. Or, ce n'est qu'après avoir pesé le pour et le contre que naîtra la décision de changer de comportement. Si vous éliminez la plupart des inconvénients, cela ne peut pas faire naître une motivation pour changer des habitudes de consommation. • Vous ne pouvez pas «sauver» votre ami ou connaissance ou l'amener à arrêter de boire. Ce sera à la personne de faire elle-même ce choix. Si votre aide est sollicitée pour arrêter ou réduire une consommation, vous pouvez bien sûr y répondre, si vous le voulez. Veillez toutefois à ne pas en supporter toute la responsabilité. Si l'on vous demande, par exemple : «veille à ce je ne boive pas trop ce soir», il vaut mieux ne pas accepter. Mais si l'on vous demande, par exemple : «aide-moi à me rappeler qu'il vaut mieux que je rentre chez moi après 4 verres», vous pouvez éventuellement accepter. • Si vous voulez néanmoins discuter de la consommation d'alcool, essayez alors de choisir un bon moment pour le faire. Ne le faites pas si votre ami ou connaissance est en état d'ébriété. Essayez d'éviter les reproches, de convaincre ou d'engager une discussion sur la consommation d'alcool. Cela ne déboucherait que sur une dispute. • Parfois, il peut être judicieux de parler des avantages de l'alcool . Parlez du fait «d'être dans le vent», de l'ivresse, du soulagement d'une douleur ou de sentiments dépressifs, ou du sentiment «d'être capable de soulever des montagnes». Cela élimine la tension de la conversation. Le buveur finira peutêtre tôt ou tard à évoquer les inconvénients de l'alcool. Il est toujours intéressant que le buveur lui-même parle des inconvénients et n'ait pas à se défendre. • Une personne qui commence progressivement à boire davantage peut rencontrer des problèmes avec son entourage sous la forme de reproches ou d'incriminations. L'estime de soi déjà faible de l'alcoolique peut donc encore être davantage ébranlée. En tant qu'ami, vous pouvez peut-être aussi mettre en lumière des qualités positives ou faire un compliment. Les changements de comportement se produisent plus facilement lorsque la personne a une bonne opinion d'elle-même. • En tant qu'ami, vous pouvez être l'oreille attentive aux problèmes sousjacents. Mais essayez aussi de respecter vos limites. Vous pouvez aussi indiquer que vous vous faites du souci et que vous souhaitez prêter main forte dans la mesure du possible (sans pour autant masquer les problèmes). En savoir plus sur les collègues de travail » • Lorsque votre ami ou connaissance veut remédier à ses problèmes d'alcool, mais qu'il n'y arrive pas ou en partie seulement de lui-même, vous pouvez lui suggérer de se renseigner auprès d'Infor-Drogues (ou par tél. au : 02/227.52.52). Tout le monde peut (de façon anonyme) poser des questions ou obtenir des adresses utiles dans sa région. Comment ressentez-vous l'alcool ? Boire de l'alcool exerce un effet direct sur votre corps. L'alcool se retrouve dans le sang et se diffuse ainsi dans votre corps. Après une dizaine de minutes, il atteint le cerveau et les premiers effets se font sentir (voir aussi : l'alcool et le cerveau). L'effet varie en fonction du nombre de verres que vous buvez, la vitesse d'absorption, votre sexe, votre âge, votre taille et votre poids, votre mode de consommation de l'alcool, votre humeur à ce moment-là, votre niveau de fatigue et votre condition physique et selon que vous avez mangé ou pas. Qu'entend-on par verres standard ? • 1 à 2 verres standard Votre rythme cardiaque et votre respiration s'accélèrent. Vous éprouvez une sensation de chaleur. Vous devenez plus vif et plus détendu. Vous semblez vous exprimer plus aisément. Votre goût, votre odorat et votre vue perdent légèrement en acuité. Vous devenez moins sensible à la douleur. Vous avez envie de manger. Vous avez besoin d'uriner davantage. • 3 à 7 verres standard Votre temps de réaction diminue et vous devenez plus maladroit dans vos mouvements. Vous éprouvez davantage de difficultés à évaluer les situations. Votre goût, votre odorat et votre vue perdent encore en acuité. Votre champ de vision se réduit (vision en tunnel). Vous commencez à parler plus fort, notamment parce que vous entendez moins bien. Votre mémoire fonctionne moins bien. Votre humeur commence à changer plus nettement : plus joyeuse et plus exubérante ou, au contraire, plus irritable et désagréable. Vous avez tendance à vous surestimer et à vous montrer moins critique envers vousmême. • 8 à 14 verres standard Tous les symptômes physiques mentionnés ci-dessus s'accentuent. Votre vitesse de réaction se réduit fortement et vous arrivez moins bien à coordonner vos mouvements. Votre élocution devient plus pénible, vous trébuchez parfois sur vos mots. Votre visage peut rougir et vos pupilles se dilater davantage. Votre humeur joyeuse devient exubérance ou bien se transforme en abattement ou en colère. Votre sens critique envers vousmême disparaît. Vous allez plus facilement faire des choses que vous n'auriez jamais faites sans avoir bu. Vous pouvez également avoir des nausées et des vomissements. • 15 à 20 verres standard Vos sens sont maintenant très émoussés. Ce que vous voyez et entendez arrive à peine à votre cerveau. Vos mouvements sont complètement désordonnés. Vous pouvez vous sentir absent ou confus. Il existe un risque élevé de black-outs, de sorte que vous ne vous souviendrez plus de beaucoup de choses. Vous avez des nausées et la tête qui tourne quand vous fermez les yeux. • Plus de 20 verres standard Votre respiration et votre pouls ralentissent fortement. Vous êtes complètement «à l'ouest». Si vous buvez cette quantité sur une courte période, vous pouvez être sujet à une intoxication alcoolique : vous perdez connaissance ou tombez dans le coma. Votre respiration peut s'arrêter ou vous pouvez avoir un arrêt cardiaque. Chez les jeunes ou les personnes qui ne sont pas habituées à boire beaucoup, une intoxication alcoolique peut se produire plus rapidement. Tous les effets énoncés ci-dessus se produiront peut-être plus tard chez les personnes qui consomment souvent beaucoup d'alcool ; à l'inverse, ils peuvent se produire plus rapidement chez les personnes qui ne sont pas habituées à boire. Cela tient à la tolérance à l'alcool acquise par la personne. La quantité d'alcool dans le sang reste toutefois la même ! Astuce ! Calculez l'alcoolémie dans votre sang avec le calculateur » : http://www.aidealcool.be/calcul-d-alcoolemie Effets de l'alcool sur le corps L'alcool se propage à travers tout votre corps par l'intermédiaire du sang. Boire en excès à une seule occasion peut avoir toutes sortes d'effets négatifs sur l'ensemble de votre corps. Vous trouverez ci-dessous des informations sur : l'alcool et la douleur, les maux d'estomac, le mal de tête , la gueule de bois, les black-outs, l'intoxication alcoolique. Les effets et risques d'une consommation excessive d'alcool de longue durée figurent dans la rubrique : Risques liés à une consommation excessive d'alcool » L'alcool et la douleur • L'alcool exerce un effet anesthésique et analgésique. Il peut soulager temporairement une douleur physique (par exemple, des maux de dents), mais il n'élimine pas la cause de la douleur. En outre, l'alcool ne favorise pas le processus de guérison, mais, au contraire, le ralentit. L'assimilation de l'alcool par l'organisme nécessite, en effet, de l'énergie dont le corps a besoin pour recouvrer la santé. • L'effet anesthésiant de l'alcool peut réprimer la sensation de douleur pendant sa consommation, de sorte qu'il en masque la cause. • La poule ou l'oeuf ? Parfois, l'alcool peut aussi être la cause de la douleur, voir les risques d'une consommation excessive d'alcool » • Une douleur chronique peut également susciter progressivement une propension à boire de plus en plus. En savoir plus sur l'alcool et la douleur chronique » Maux d'estomac, nausées et vomissements • L'alcool stimule la muqueuse gastrique et celle-ci produit alors davantage d'acide gastrique. De cette façon, une consommation excessive d'alcool peut entraîner une détérioration de la muqueuse gastrique. Cela entraîne à son tour des maux d'estomac. • Même une consommation d'alcool excessive à une seule occasion stimule la muqueuse gastrique. La muqueuse peut être alors irritée au point de provoquer des nausées et une contraction de l'estomac, qui aboutissent à des vomissements. • Etant donné que l'alcool stimule la production d'acide dans l'estomac, une consommation excessive d'alcool peut provoquer une gastrite. L'alcool ne serait toutefois pas directement impliqué dans la survenance d'un ulcère de l'estomac. L'alcool et les maux de tête • L'alcool est décomposé par le foie. Il en résulte l'apparition d'une substance toxique (l'acétaldéhyde), susceptible de provoquer des maux de tête. • Dans toute boisson alcoolisée, on trouve, outre de l'alcool, une petite quantité d'«alcools frelatés». Ces alcools sont également toxiques, sont décomposés plus lentement et peuvent provoquer des maux de tête le lendemain. • L'alcool exerce un effet vasodilatateur. La dilatation des vaisseaux sanguins au niveau du crâne provoque des maux de tête chez beaucoup de personnes. Elle peut également provoquer une crise migraineuse chez des personnes qui y sont sensibles. La "gueule de bois" ou le "lendemain de la veille" • Une gueule de bois résultant d'une consommation d'alcool excessive entraîne généralement : maux de tête, nausées, bouche sèche donnant une sensation de soif, transpiration et hypersensibilité aux stimuli. La gueule de bois a plusieurs causes. • Grâce à divers mécanismes, l'alcool stimule l'exsudation. En conséquence, le corps se déshydrate, ce qui entraîne des symptômes typiques tels que maux de tête (en raison d'une baisse de pression des liquides dans le cerveau), sécheresse de la bouche et apathie. • La surstimulation de la muqueuse gastrique provoque des nausées. • La décomposition de l'alcool par le foie libère un certain nombre de substances (toxiques), qui accentuent les effets de la gueule de bois. • En savoir plus sur la prévention de la gueule de bois et les «substances anti-gueule de bois» L'alcool et les black-outs • Les black-outs surviennent après une consommation d'alcool en (trop) grandes quantités. Au moment même, vous ne remarquez rien, mais le lendemain vous ne vous souvenez de rien ou de pas grand-chose. • Les black-outs sont un symptôme d'intoxication qui provoquent des troubles de fonctionnement du cerveau. Les informations présentes dans la mémoire à court terme ne sont plus communiquées à la mémoire à long terme. • Si vous avez régulièrement des black-outs, c'est nocif pour le cerveau et pour le fonctionnement de la mémoire en particulier. Des black-outs réguliers sont un signe de consommation excessive d'alcool. • En savoir plus sur l'alcool et les troubles de la mémoire » Intoxication alcoolique • Vous pouvez boire au point d'être littéralement empoisonné par l'alcool. • L'intoxication alcoolique peut provoquer de la confusion, une forte baisse du niveau de vigilance/une perte de conscience et un coma. La forte sédation provoquée peut, à son tour, entraîner un arrêt de votre coeur ou de votre respiration. • Une intoxication alcoolique est grave et nécessite une intervention médicale. • En savoir plus sur l'intoxication alcoolique » Effets et risques à long terme • Voir : Les risques d'une consommation excessive d'alcool » Les effets psychiques de l'alcool En général, l'alcool a un effet anesthésiant ; il est donc souvent utilisé comme remède à la morosité ou à des troubles psychiques. L'alcool aide généralement à court terme, mais il est souvent préjudiciable à long terme. Surtout quand il est utilisé systématiquement pour remédier à des troubles. Vous trouverez ci-dessous des informations sur : l'alcool et la dépression, l'angoisse, l'agressivité et l'impulsivité, les pertes de mémoire, le sommeil, la psychose. Les effets et les risques d'une consommation excessive d'alcool de longue durée figurent dans la rubrique : Les risques liés à une consommation excessive d'alcool » L'alcool et la dépression • L'alcool semble supprimer les sentiments de dépression. Vous pouvez plus facilement vous débarrasser de problèmes, vous semblez les «sentir» moins. Encore une fois, il s'agit toutefois d'un effet temporaire. La cause réelle n'est pas traitée : elle n'est qu'endormie. • En outre, à long terme, c'est l'effet inverse qui se produira : l'alcool renforcera le sentiment de dépression et, même, le provoquera. • Habituellement, cette dépression s'éclaircit quand vous arrêtez de boire. Si la dépression persiste malgré tout après l'arrêt de la consommation d'alcool, un traitement médicamenteux ou thérapeutique peut être indiqué. • En savoir plus sur l'alcool et la dépression » L'alcool et la peur • La peur fait partie de notre vie : elle nous protège dans les situations menaçantes. • Cependant, la peur peut devenir à ce point envahissante que l'alcool, en raison de son effet narcotique, peut apparaître comme une solution, ne fut-ce que temporaire. Cependant, il ne résout rien à long terme, mais exerce, au contraire, un effet déstabilisant. Vous perdez votre équilibre. La peur va donc regagner en intensité. • Une meilleure solution consiste à traiter vos peurs. Souvent, il est également conseillé de ne pas toujours éviter les situations effrayantes, mais d'apprendre à y faire face. Si nécessaire, vous pouvez recourir à une aide professionnelle. L'alcool, l'agressivité et l'impulsivité • L'alcool ne fait pas qu'enivrer, il désinhibe également. Ainsi, sous l'influence de l'alcool, nous exprimons souvent nos sentiments plus rapidement et plus vivement. Les sentiments d'agressivité seront aussi plus rapidement exprimés et dégénéreront plus facilement en agression physique. De petites irritations peuvent alors se transformer en crises d'agressivité. • L'alcool est présent dans de très nombreux conflits débouchant sur de la violence. Comme dans les cas de violence domestique, les bagarres de café, l'agressivité au volant, le «hooliganisme» et la violence dite «gratuite». • Si vous devenez rapidement agressif quand vous avez bu de l'alcool, vous avez alors une raison supplémentaire de modérer votre consommation d'alcool. Pour vous-même, mais aussi pour votre entourage. • En savoir plus sur l'alcool, l'impulsivité et l'agressivité » L'alcool et les troubles de la mémoire • L'alcool a une influence négative sur le fonctionnement de la mémoire. • Cela s'explique notamment par une réduction de l'absorption de vitamine B1 par l'organisme à cause de la boisson. Une carence en vitamine B1 entraîne notamment des troubles de la mémoire. La vitamine B1 (thiamine) peut être prescrite par un médecin pour prévenir ces symptômes. • En savoir plus sur l'alcool et les troubles de la mémoire » L'alcool et le sommeil • «Un petit verre avant de s'endormir» est parfois suggéré comme un bon remède aux troubles du sommeil. Cependant, quand il est systématiquement utilisé comme somnifère, un inconvénient majeur est que vous en aurez de plus en plus besoin pour obtenir le même effet. • L'alcool nuit également à un sommeil sain. Les phases du sommeil pendant lesquelles les processus de traitement se déroulent dans votre cerveau se raccourcissent. • Boire beaucoup d'alcool facilite souvent l'endormissement, mais le sommeil s'en trouve perturbé et vous serez de nouveau réveillé après quelques heures (généralement vers 3 ou 4 heures du matin). • Vous pouvez aussi traiter les problèmes d'endormissement d'autres façons, plus saines (rituel du sommeil, exercices de détente...). L'alcool et la psychose • Boire beaucoup d'alcool est déconseillé aux personnes qui souffrent de crises psychotiques (état de perte de contact avec la réalité qui peut être très effrayant). • Une consommation d'alcool extrême peut également conduire à une «psychose alcoolique». On se retrouve alors dans une confusion totale et on peut avoir des idées délirantes. • L'arrêt brutal d'une consommation abusive d'alcool peut conduire à un délirium tremens (avec notamment des idées délirantes, par exemple «voir des bestioles»). Une aide médicale s'impose absolument dans cette situation. Voir : Les risques en cas d'arrêt soudain » Les répercussions sur le plan social Comme l'alcool affecte votre humeur, il exerce également une influence sur vos relations avec les autres. Certains des effets à court terme ont déjà été mentionnés dans les effets physiques et psychiques de l'alcool. A court terme Les effets peuvent être aussi bien positifs que négatifs selon la quantité absorbée et la situation : • de gai et exubérant à tendu et agressif • de légèrement désinhibé à presque blessant • d'un «bavardage agréable» à un «radotage interminable» • d'une plus grande confiance en soi à de l'agressivité • Voir aussi : Alcool et convivialité » A long terme • Si vous buvez beaucoup d'alcool, cela peut vous conduire à avoir moins de contacts avec les autres. Vous craignez peut-être d'être considéré comme un «accro» ou bien vous n'avez tout simplement plus d'énergie pour entrer en relation avec les autres. De cette façon, vous pouvez vous retrouver de plus en plus isolé socialement. • Il se peut aussi que vous évitiez davantage certaines personnes et que vous recherchiez davantage la compagnie d'autres personnes (qui boivent aussi beaucoup). Lorsqu'on boit beaucoup, on préfère la compagnie de personnes qui boivent beaucoup aussi. Des connaissances ou des amis qui boivent modérément pourraient faire des remarques «désagréables». Et vous finissez par ne plus fréquenter que des «amis buveurs». • Une consommation excessive d'alcool entraîne aussi facilement des tensions et des disputes avec votre entourage immédiat. Très souvent avec votre partenaire ou d'autres membres de votre famille. Voici un exemple de cercle vicieux classique : «Je bois parce que mon partenaire me casse les pieds» ou «Je casse les pieds à mon partenaire parce qu'il boit trop». • Tôt ou tard, se posent des problèmes au travail, par exemple, en raison d'absences répétées pour «maladie», de performances médiocres, de conflits avec des collègues, etc. • La conduite en état d'ivresse, les bagarres et la violence domestique sont fréquemment à l'origine de problèmes judiciaires. • Enfin, une consommation excessive d'alcool prolongée entraîne souvent des problèmes financiers. Les raisons peuvent être une mauvaise gestion de son budget, la perte de son emploi, le coût de la consommation d'alcool, les amendes, etc. Mélange de substances Par mélange de substances, il faut comprendre la consommation simultanée d'alcool et de médicaments ou d'autres drogues. Les conséquences peuvent être imprévisibles, désagréables ou dangereuses. En voici un aperçu. Alcool et médicaments Comment cela fonctionne? L'association médicament - consommation d'alcool n'a pas le même effet pour toutes les molécules médicamenteuses. L'alcool peut modifier l'action de certains médicaments et certains médicaments peuvent augmenter les effets de l'alcool. Ces effets peuvent exister alors qu'il y a plusieurs heures (voire - plus rarement plusieurs jours) d'intervalle entre les différentes consommations. • En conclusion: soyez prudents lorsque vous mélangez de l'alcool et des médicaments! Certains médicaments sont alors trop rapidement métabolisés par le foie, d'autres trop lentement, ce qui peut provoquer une overdose. Lisez toujours attentivement la notice et, en cas de doute, demandez conseil à un pharmacien ou à un médecin. • Par exemple si vous combinez alcool et calmants ou somnifères, cela augmente les effets de ces derniers. Vous vous retrouvez alors davantage sous influence et vous pouvez éprouver des troubles de la coordination associés à un ralentissement de vos capacités de réaction. Vous pouvez également vivre des baisses de votre niveau de vigilance, ce qui peuvent être très dangereux au volant. • Ou encore, si vous associez régulièrement les analgésiques à base de paracétamol et l'alcool, vous pourriez souffrir de lésions hépatiques. • Enfin, un autre exemple d'usage fréquent concerne les anti-inflammatoires, tels que l'acide acétylsalicylique (par exemple l'aspirine®), l'ibuprofène (par exemple le Nurofen®), etc. Ces médicaments peuvent provoquer des douleurs d'estomac. Si ils sont combinés avec de l'alcool, ces douleurs deviennent alors plus importantes et le risque de complications stomacales augmente. • Envie d'en savoir plus: "Médicaments et Alcool? Evitez les cocktails à risque..." ou encore sur le site http://www.pharmacie.be/medicaments/medicaments-et-alcoolevitez-les-cocktails-risque • Que faire si les choses tournent mal ? En savoir plus Alcool et amphétamines ("speed") • Les stimulants, les amphétamines par exemple, ont pour effet de vous faire sentir moins rapidement saoul. Il se peut donc que vous buviez beaucoup plus que vous n'en aviez l'intention. • La combinaison vous rend souvent téméraire. Vous avez l'impression de continuer à tout contrôler (par exemple au volant), alors que ce n'est plus le cas. • Chez les utilisateurs «inexpérimentés» surtout, la perte de contrôle peut se produire plus rapidement. Le risque de comportement agressif et d'actions impulsives augmente. • Il existe d'autres risques encore : augmentation de la température du corps, phénomènes de déshydratation, troubles du rythme cardiaque, infarctus, hémorragie cérébrale, confusion mentale, attaques de panique, paranoïa et idées délirantes. • Que faire si les choses tournent mal ? En savoir plus Alcool et cannabis (herbe, haschich ou hasch) • La combinaison d'alcool et de cannabis peut parfois provoquer des effets inattendus, en particulier chez les utilisateurs inexpérimentés. Un «high» initial peut très soudainement se transformer en nausées, vomissements et céphalée, ce qui peut paraître fort angoissant. Les consommateurs expérimentés de cannabis boiront généralement de façon très modérée lorsqu'ils fument. • Tant l'alcool que le cannabis ont un effet négatif sur les capacités de conduite. La combinaison des deux peut être très dangereuse au volant. Si quelque chose tourne mal : alcool et cannabis • Lorsque quelque chose se passe mal en cas de consommation combinée d'alcool et de cannabis, il n'y a en général aucune raison de paniquer. Conduisez la personne concernée dans un environnement calme et essayez de la calmer. Vous pouvez aussi la mener à l'extérieur, pour respirer de l'air frais. Faites-lui boire de l'eau. Parfois, un aliment sucré peut aider, si la personne ne souffre pas de nausées. Dans ce dernier cas, vomir peut la soulager. • Toutefois, lorsque quelqu'un reste confus ou extrêmement angoissé pendant un temps relativement long, il est conseillé d'appeler un médecin ou de se rendre aux urgences. Alcool et cocaïne • Comme les stimulants, la cocaïne combinée à l'alcool vous fait sentir moins rapidement saoul. Par conséquent, vous aurez facilement tendance à boire trop. Mais la gueule de bois qui en résultera sera deux fois plus forte. • L'alcool, comme la cocaïne, peuvent vous rendre téméraire. Ceci peut être cause de risques supplémentaires si vous prenez ensuite le volant. Le risque de comportement impulsif augmente fortement. Cette combinaison peut par ailleurs vous rendre très agressif en raison de l'action stimulante de la cocaïne et de l'effet désinhibiteur de l'alcool. • La combinaison alcool et cocaïne constitue une charge supplémentaire pour votre cœur. Les deux produits augmentent le rythme cardiaque et par conséquent les besoins en oxygène du cœur. La cocaïne a cependant une action vasoconstrictrice qui se traduit par une diminution de l'apport d'oxygène. Dans certaines circonstances, ceci peut induire une anoxie aiguë au niveau du cœur et des troubles du rythme cardiaque. • De fortes doses des deux produits peuvent provoquer confusion, attaques de panique, paranoïa et expériences psychotiques. • Que faire si les choses tournent mal ? En savoir plus Alcool et XTC • La consommation combinée d'alcool et de XTC peut provoquer une déshydratation. D'une part, le XTC contribue à une augmentation de la température du corps. D'autre part, l'alcool provoque une élimination accrue de liquide via l'urine. Ces deux facteurs augmentent donc très fortement le risque de déshydratation. Les conséquences de la déshydratation sont : fièvre élevée, crises d'épilepsie, saignements généralisés, rhabdomyolyse (dégradation rapide des cellules musculaires) et troubles rénaux. Une hospitalisation est alors nécessaire. • La combinaison des deux produits augmente le risque de troubles de la fonction hépatique. • Les conséquences psychiques à court terme peuvent prendre la forme de confusion et de sentiments d'angoisse. A plus long terme peuvent apparaître des troubles de la mémoire, des troubles de la concentration et des troubles de l'humeur (surtout de la dépression). • Que faire si les choses tournent mal ? En savoir plus Alcool, opiacés et drogue du viol • La consommation combinée d'alcool et d'opiacés (tels que l'héroïne et la méthadone) renforce les effets anesthésiants. Des doses élevées peuvent conduire au coma. Parfois, certaines fonctions physiques (cœur, respiration) sont tellement inhibées que la mort survient. La combinaison d'opiacés et d'alcool et/ou de sédatifs est une cause fréquente d'overdose. • La drogue du viol est souvent appelée «XTC liquide» alors qu'elle n'a en fait rien à voir avec le XTC. La drogue du viol (GHB - gammahydroxybutyrate) est en fait un psychotrope dépresseur utilisé autrefois comme anesthésiant général en chirurgie. Le produit présente en lui seul de sérieux risques de perte de conscience et de ralentissement de la fréquence respiratoire. Lorsqu'il est combiné à de l'alcool, le risque est encore plus grand. • Que faire si les choses tournent mal ? En savoir plus Alcool et tabac • La combinaison alcool et tabac ne comporte que peu de risques, voire aucun, à court terme. Il n'en va toutefois pas de même à plus long terme. De plus, ces deux substances provoquent une addiction. Il est plus difficile d'arrêter la consommation de l'une d'elles si vous continuez à utiliser l'autre. • Comme l'alcool, le tabac augmente le risque de maladies cardiovasculaires. La combinaison des deux constitue donc une source de risque accru. • En outre, l'alcool, comme le tabac, augmente le risque de cancer de la gorge et de l'œsophage. Intoxication alcoolique L'intoxication alcoolique peut se manifester à des degrés différents. Elle peut prendre la forme de black-outs ou de troubles de la mémoire. Mais elle peut aussi être beaucoup plus sévère et comprendre alors un état de confusion, une forte diminution de la conscience ou une perte de conscience et déboucher sur un coma. Une consommation à la fois excessive et rapide peut conduire à des lésions graves. En cas d'intoxication alcoolique sévère, la quantité d'alcool présente dans le sang (et donc aussi dans le cerveau) est tellement élevée que le système nerveux entier en est anesthésié. Le système respiratoire ne répond plus ou le cœur s'arrête de battre. Cette intoxication peut donc être mortelle s'il n'y a aucune intervention médicale d'urgence. Caractéristiques d'une intoxication alcoolique : • après un état de confusion initial, on observe un sommeil comateux (l'individu endormi doit alors recevoir un stimulus fort pour se réveiller), • un pouls rapide, • une respiration difficile, • une température du corps plus basse que la normale. Les risques d'intoxication alcoolique diffèrent d'une personne à une autre. Ces risques sont plus importants : • chez les jeunes et les enfants • en cas de consommation rapide et excessive («binge drinking»), le fait de boire vite accroît les risques • chez les femmes • chez des personnes avec un faible poids corporel • chez des buveurs moins «expérimentés» • à jeun Que faire si quelqu'un présente des signes d'intoxication sévère, c'est-à-dire perd conscience ou est sur le point de le faire ? • contactez les services d'aide médicale, y compris si vous avez simplement un doute • amenez la personne dans un endroit calme et frais • essayez d'empêcher que la personne ne perde connaissance et continuez à lui parler calmement • Si la personne perd connaissance, placez-la sur le côté en position stable, car il y a alors un risque accru de vomissements et donc aussi d'étouffement • ne laissez pas la personne seule Consommation problématique d'alcool La consommation problématique d'alcool peut prendre différentes formes qui, en pratique, peuvent déborder l'une sur l'autre. De manière générale, on en distingue 4 types : • consommation excessive d'alcool • consommation problématique ou abus d'alcool • «binge drinking» • dépendance à l'alcool ou alcoolisme 1. Consommation excessive d'alcool • Vous buvez plus qu'il n'est raisonnable pour votre santé. Ce comportement est parfois lié à certaines circonstances ou à certains problèmes, mais ce n'est pas nécessairement le cas. Souvent, cette consommation excessive d'alcool disparaît d'elle-même parce que, par exemple, vous voulez faire autre chose et que vous en éprouvez des désagréments. • Si cette consommation excessive d'alcool persiste, vous courez le risque de connaître tôt ou tard des problèmes au niveau physique, psychique ou social. Il est toutefois impossible de prédire la gravité de ces problèmes ou le moment de leur apparition. • La consommation excessive d'alcool peut aussi être très limitée ou ne se produire qu'une seule fois, mais dans des circonstances totalement inadaptées. C'est ce que l'on appelle la «consommation situationnelle à risque». L'exemple le plus évident est la reprise du volant en état d'ivresse. D'autres exemples : surveiller des enfants lorsque vous êtes ivre, ou conduire des machines dangereuses lorsque vous êtes sous influence. • En savoir plus sur la consommation d'alcool raisonnable » 2. Consommation problématique ou abus d'alcool • La consommation excessive d'alcool peut évoluer en consommation problématique lorsqu'apparaissent des problèmes physiques, psychiques ou sociaux qui sont clairement perceptibles mais qui ne vous empêchent pas de continuer à boire. • On décrit parfois aussi la consommation problématique d'alcool comme «une consommation d'alcool en réaction à des problèmes». La consommation d'alcool a dans ce cas pour but d'échapper à des problèmes et à des tensions. Ce comportement peut être provisoire ou évoluer en un mode fixe. La personne recourt alors sans cesse à l'alcool comme «stratégie de résolution» ou comme «automédication». • Ceci peut donc donner naissance à un cercle vicieux. La consommation d'alcool crée des problèmes qui vont vous pousser à boire encore, etc. • Cette attitude peut s'aggraver à un tel point que vous aurez besoin d'alcool dans presque toutes les situations de la vie quotidienne pour pouvoir fonctionner. Dans ce cas, on parle de dépendance. 3. Binge drinking • Le «binge drinking»¹ consiste à boire occasionnellement une quantité massive d'alcool, généralement en peu de temps. Pour les hommes, un minimum de 6 verres en 2 heures, pour les femmes au moins 5 verres. ¹«Binge» signifie «beuverie» en anglais. • Un modèle typique de binge drinking est le suivant : ne rien boire, ou boire modérément pendant la semaine puis boire massivement et «goulûment»pendant le week-end. • Une autre forme de binge drinking se présente tous les jours. Vous ne buvez rien pendant la journée, mais vous «ouvrez les vannes» le soir. • Le binge drinking peut se transformer progressivement en dépendance. Les week-ends deviennent des week-ends prolongés qui incluent finalement la semaine entière. Ou la prise d'alcool commence de plus en plus tôt le soir... • Les effets du binge drinking : 1. La faculté de penser et le sens critique diminuent rapidement pendant la consommation d'alcool 2. Risque accru de black-outs et d'intoxication alcoolique 3. Risque accru de comportements impulsifs (bagarres, conduite en état d'ivresse, ...) 4. Augmentation rapide de la tension artérielle 5. Risque accru de dommages aigus à certains organes (cœur, cerveau, reins, ...). Par exemple, les «binge drinkers» sont exposés à un risque d'infarctus 5 à 6 fois plus élevé. • Le «binge drinking» chez les jeunes se présente souvent dans le contexte de «pre-drinking». Avant même d'entamer la «sortie» proprement dite, vous commencez à boire en rue ou dans d'autres endroits publics. On y voit une manière pragmatique de compenser l'augmentation des prix des boissons dans les cafés et les boîtes de nuit. • Le binge drinking peut être très nocif pour les jeunes surtout. C'est particulièrement le cas lorsqu'il s'agit de «boire jusqu'au coma». En savoir plus sur «boire jusqu'au coma» 4. Dépendance à l'alcool • Dépendance psychique et/ou physique à l'alcool • La caractéristique principale de la dépendance à l'alcool est de ne plus pouvoir fonctionner sans alcool. Il n'y a plus aucune liberté de boire ou non. C'est devenu une NECESSITE. C'est pourquoi on parle parfois aussi d'«addiction». • Généralement, une personne présentant une dépendance à l'alcool n'éprouve plus que peu, voire plus du tout, de plaisir à consommer de l'alcool. Parfois elle éprouve encore un peu de plaisir lorsqu'elle commence à boire, mais elle tombe ensuite dans une ivresse étourdissante. • Chez un certain nombre de personnes dépendantes à l'alcool se produit également une dépendance physique. Dans ce cas apparaissent des symptômes de sevrage. Vous vous sentez forcé à boire pour ne pas être malade. Certaines personnes dépendantes à l'alcool ne souffrent pourtant jamais, ou de manière limitée, de symptômes de sevrage. • La dépendance à l'alcool présente généralement les caractéristiques suivantes : 1. Tolérance à l'alcool. Devoir boire toujours plus pour obtenir le même effet. 2. Symptômes de sevrage, qui peuvent varier d'une personne à l'autre. Tremblements, transpiration, nausées, anxiété, angoisse, confusion, «voir des bestioles», ... En savoir plus sur l'arrêt brutal de la consommation d'alcool & en savoir plus sur le sevrage » 3. Pour compenser les symptômes du sevrage, vous devez continuer à boire pour pouvoir conserver un fonctionnement minimum. Ce qui explique la fréquence de la consommation matinale. 4. Perte de contrôle : boire plus et plus longtemps que prévu, en dépit des résolutions répétées. 5. Une consommation fréquente d'alcool se traduit par des black-outs fréquents et des troubles de la mémoire 6. Tentatives répétées et ratées d'arrêter. 7. Être obsédé par l'alcool. Ne pas cesser d'y penser, veiller à ce qu'il y ait toujours une «réserve», rechercher toutes les occasions de boire, etc. 8. Négligence accrue de toute autre activité. • Il n'est pas nécessaire que toutes ces caractéristiques soient réunies pour pouvoir parler de dépendance à l'alcool. En général toutefois, au moins trois des caractéristiques précitées sont présentes. • On parle parfois d'«alcoolisme» pour désigner les cas de dépendance à l'alcool ou d'addiction. Les risques à long terme Une consommation excessive et prolongée d'alcool peut provoquer de graves problèmes physiques et psychiques. Parfois l'alcool en est la cause directe, parfois il agit indirectement ou aggrave les affections. Outre les problèmes physiques et psychiques, la consommation excessive d'alcool implique également des risques sociaux. Par exemple : problèmes relationnels, problèmes judiciaires, problèmes au travail et problèmes financiers. Cliquez sur les liens de l'illustration ci-dessous ou cliquez sur les liens au bas de cette page pour plus d'informations. Troubles de la mémoire, syndrome de Korsakoff, diminution des facultés intellectuelles Comportement agressif et impulsif chronique Cancer de la gorge et de la bouche Rhumes fréquents, diminution de la résistance aux maladies Cancer du sein Atteinte hépatique, cirrhose du foie Tremblements des mains, douleurs nerveuses Risque de bébés avec syndrome alcoolique Troubles de la sexualité et impuissance Sensibilité réduite, risque de chute accru, dommages musculaires Fourmillements, douleur, inflammation des nerfs Céphalée, migraine Symptômes de sevrage Mélancolie, passivité, dépression Trogne du buveur, vieillissement de la peau Inflammation de l'œsophage, varices, gastrite Problèmes cardiaques, anémie Hypertension Carence en vitamines, malnutrition Surpoids Inflammation du pancréas Diabète Cancer de l'intestin Goutte (rhumatisme) inflammations des articulations Cercles vicieux Comment se fait-il que certaines personnes se mettent à boire trop ou deviennent des consommateurs problématiques ? Et pourquoi, souvent, continuent-ils alors que les inconvénients deviennent plus qu'évidents ? Le triangle Personne-Produit-Contexte permet de répondre en partie à cette question. En savoir plus sur la consommation d'alcool : personne-produit-contexte » Une autre réponse à cette question est celle des cercles (vicieux) du professeur Van Dijk qui s'appliquent tant à la consommation d'alcool qu'à celle de drogues. Selon Van Dijk, il existe 4 processus, ou «cercles» qui peuvent être enclenchés par une consommation fréquente d'alcool. Le cercle pharmacologique ou physique Il se caractérise par des symptômes tels que la tolérance, les différents symptômes de l'abstinence et la perte de contrôle. • Votre organisme réagit à l'action de l'alcool (ou d'autres drogues) et essaie d'en neutraliser les effets. Les premières fois, ou en cas de consommation modérée, votre organisme réagit très lentement, ce qui veut dire que les effets de l'alcool se feront fortement ressentir. Si vous vous mettez à boire beaucoup et souvent, votre organisme réagira de plus en plus rapidement et compensera plus efficacement l'action de l'alcool. Par conséquent, le consommateur régulier et abusif ressent moins les effets de l'alcool car il «résiste mieux». Pour ressentir le même effet qu'au début, il devra boire plus. Il s'agit du phénomène de tolérance. • Avec le temps, votre organisme «apprendra» qu'un premier verre d'alcool sera suivi de beaucoup d'autres. Votre organisme «surcompensera». Ce qui produira une sensation désagréable si vous buvez «trop peu». Vous éprouvez alors ce que l'on appelle les symptômes de sevrage : votre organisme «réclame» davantage d'alcool, ce que vous ressentez comme une «forte envie d'alcool» ou «craving». • Ce «craving», ou désir pratiquement irrépressible d'alcool, peut à son tour pousser à «boire sans limites» ou à une «perte de contrôle». Le cercle psychologique Il s'agit ici des effets sur l'image de soi, mais aussi de l'alternance avec certains troubles psychiques. • La consommation excessive d'alcool peut causer toutes sortes de problèmes, qui ont à leur tour une répercussion sur l'image que vous avez de vousmême. La boisson provoque des sentiments de culpabilité et de honte que vous ressentez comme désagréables et parfois comme «insupportables». Vous essaierez alors de faire disparaître ces sentiments en les «noyant dans l'alcool». • Certains troubles psychiques (tels que la dépression et les sentiments d'angoisse) peuvent vous pousser à boire davantage, parce que l'alcool «soulage» parfois momentanément ces troubles. A l'inverse, la consommation excessive d'alcool peut toutefois engendrer ou renforcer ces troubles psychiques. Après un certain temps, il devient souvent impossible de distinguer la cause de l'effet. Le cercle social Il s'agit ici des problèmes sociaux que peut créer une consommation excessive d'alcool et du risque de s'isoler socialement au fil du temps. • Les problèmes sociaux que vous pouvez rencontrer en raison de votre consommation d'alcool sont nombreux : difficultés au travail, conflits avec son partenaire et d'autres membres de la famille, problèmes financiers et conflits avec la justice. Ces problèmes engendrent un stress important qui, à son tour, va alimenter le cercle de la consommation d'alcool excessive. • Il faut également remarquer que les gros buveurs vont progressivement rechercher davantage la compagnie d'autres gros buveurs plutôt que celle de leurs autres contacts sociaux. Ce glissement présente comme «avantage» de ne plus devoir justifier sa consommation excessive d'alcool. Vous risquez toutefois de vous retrouver dans une «sous-culture» et de perdre totalement le contact avec des «personnes extérieures». Le cercle cérébral Il s'agit ici des effets d'une consommation excessive d'alcool sur le fonctionnement du cerveau. • Le fait de boire beaucoup a des répercussions rapides sur votre conception de la réalité et sur votre capacité à l'autocritique. Bien que vous puissiez avoir décidé de ne pas consommer plus de X verres, cette volonté peut s'effacer rapidement au fur et à mesure de votre consommation d'alcool. C'est le moment où vous vous dites «ce n'est pas encore si grave», ou «je n'ai aucune raison de m'en faire». • Une consommation d'alcool excessive et de longue durée peut toutefois aussi provoquer des lésions cérébrales. Les fonctions de la mémoire ne sont pas les seules à être affectées : certaines zones du cortex frontal, normalement responsables du comportement pertinent et de la maîtrise de soi sont également atteintes. Ceci se traduit par une diminution de votre résistance à l'envie de boire. Voir aussi : alcool et cerveau » L'ensemble Les «cercles» décrits plus haut sont en fait 4 processus qui se renforcent mutuellement. Chacun de ces cercles commence, après quelque temps, à tourner sur lui-même et enclenche à son tour les autres cercles. Avec le temps, ces processus peuvent devenir un automatisme. L'ensemble des cercles continue à tourner sur lui-même et vous êtes «aspiré» dans un «tourbillon».