Hard as a Rock, Mai 2004

Transcription

Hard as a Rock, Mai 2004
Interview téléphonique
Réalisée par Withacs
Le 5 février 2004
Chronique album page 52
En cette délicieuse après-midi enneigée, me voici en compagnie de Geoffrey, guitaristechanteur d’ Aegirson, pour parler un peu de son groupe. Plutôt que de blablater ici sur ce
qu’on a bien pu se raconter, je préfère vous laisser lire de vous-même le compte-rendu
de l’interview ! Il le dit beaucoup mieux que moi ! Et comme vous allez pouvoir le constater, il est bavard le petit gars !!! Tout le contraire de Morgan (de Devil’s Whorehouse) !
Décidément, j’aurais vraiment tout eu ! Quel dur labeur celui de journaliste…
Sinon nous sommes tous différents : nos influences vont du
Black Metal au Heavy en passant par le Gothique... Nous aimons
beaucoup de choses et nous essayons de le faire ressortir dans
notre musique. En général, nous disons que nous faisons du Heavy Dark Metal. Dark metal pour le côté sombre, mélancolique et
Heavy parce que musicalement nous sommes proche de groupes
comme Therion. Nous avons des riffs à la Iced Earth.
Hard As A Rock : Est-ce que tu peux présenter un peu ton
groupe ?
Geoffrey Baumont (Chant, Guitare): Nous sommes un groupe
des environs de Dijon. Cela fait une paire d'année que nous existons, enfin c'est relatif... Nous existons depuis 1996 et nous
avons commencé par basse-batterie-guitare. Nous avons vite embauché un autre guitariste solo et un clavier surtout, parce que
nous aimions bien le Metal allemand et tous les trucs qui sortaient à l'époque comme Angra. Nous aimions bien aussi Metallica, Sepultura... Ça nous a permis de nous forger un premier
style. Nous avons sorti une démo fin 1997 qui était assez éclectique : ça allait du Trash au Doom en passant aussi par le Heavy
Metal. Ensuite, notre claviériste et notre guitariste solo sont partis. Ils ont été remplacé par Alexandre à la guitare rythmique et Priscillia aux claviers. Elle a
été la première fille dans Aegirson. Elle nous a
apporté ses influences plus classiques. Nous
avons évolué vers des choses plus symphoniques, mais toujours autant mélodiques et Heavy
Metal, limite Trash. En 1999, nous avons fait la
rencontre d'une chanteuse, qui a accepté de venir nous rejoindre. Nous aimions bien à l'époque Nightwish, Within Temptation... Alors nous
nous sommes dit "pourquoi pas nous?!". Nous
avons sorti une démo en 2001, qui a été très
bien accueillie par les médias ce qui nous a permis de rentrer en contact avec Thundering Records. Thundering nous a proposé de distribuer
notre album à venir si ce dernier leur plaisait
autant que Dark Chapter (NDHAAR : démo de
2001). Du coup, nous avons enregistré un album qui leur a plu ! La distribution va débuter
mi-février (NdHAAR : interview réalisée le
02/02/04) dans toute la France. En 2003, nous avons changé de
chanteuse et de bassiste.
HAAR : Comment se passe la composition ?
Geoffrey : Pour cet album, nous avons innové. Avant je m’occupais de toutes les paroles et cette fois, nous nous sommes partagé
le travail, mais sans le faire exprès en fait ! Chacun a amené ses
compositions, entre Priscillia, la claviériste, Jean-Baptiste, l’ancien bassiste et moi-même. Les autres sont
plus arrangeurs : le guitariste prend plus son
pied à faire des arrangements qu’à composer
vraiment, idem pour le batteur. Au fur et à
mesure que nous apportions nos chansons, les
textes arrivaient. On nous demande souvent
pourquoi nous ne composons pas tous ensemble. Je réponds que nous avons un grand respect les uns envers les autres. Pour suivre une
ligne directrice et pour que la chanson soit
homogène, nous préférons que la personne la
fasse de A à Z.. Ensuite, elle la présente aux
autres membres et soit elle plait soit elle ne
plait pas. Soit la chanson passe en entier, soit
elle ne passe pas en entier, mais le choix est
unanime.
HAAR : Comme c’est toi le principal parolier, peux-tu me dire pourquoi tu parles
autant de la mort ?
Geoffrey : Déjà c’est une angoisse. Mais quand je me lève le
matin je ne pense pas que je vais mourir, je te rassure ! Mais
c’est vrai qu’il y a eu un moment dans ma vie où j’ai pas mal eu
affaire à la mort de gens autour de moi. Mes textes parlent peutêtre un peu de ça. Mais c’est un peu imagé pour ne pas non plus
en parler crûment. Il y a aussi d’autres choses plus personnelles,
et des convictions aussi.
HAAR : Et d'où sortez-vous un nom pareil ?
Geoffrey : Cela vient tout bêtement d'une BD, Torgal, dont le
héros s'appelle Torgal Aegirsson. Nous avons enlevé un "s" pour
ne pas non plus faire exactement la même chose. C'est vraiment
un coup de cœur ! Quand nous avons commencé, j'étais vraiment
à fond dedans et j'ai fais partagé ma passion à Jean-Baptiste et à
Bertrand (notre bassiste et notre batteur) et il ont accroché!
HAAR : Est-ce que tu peux décrire le style de musique que
vous faites avec tes propres mots ?
Geoffrey : Il faut partir de six personnes qui ont un passé, une
base commune. C’est un espèce de Dark Metal, quelque chose
de très mélancolique. Je pourrais te citer un groupe que nous
avons en commun : Paradise Lost et l'album Draconian Times.
HAAR : Mais quand on lit les paroles c’est plus un appel
qu’une peur !
Geoffrey : Peut-être oui. Mais le monde dans lequel on vit actuellement ne me plait pas ! Je raconte toujours des histoires, qui
ne sont pas toujours forcément gaies c’est vrai ! En même temps,
j’appelle peut-être la mort pour aller au Paradis ! Un meilleur
monde…
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j’ai réussi à lire de la stupéfaction dans le public Dijonnais qui
nous connais beaucoup et ça c’est vraiment touchant !
HAAR : Et où puises-tu l’inspiration pour tes textes ?
Geoffrey : Dans des expériences personnelles. J’image aussi des
textes, qui s’inspirent de la littérature, quelques fois des bandes
dessinées, du cinéma et de musiques de films.
HAAR : Et le pire ?
Geoffrey : Pour un musicien, le pire est qu’il n’y ait personne
devant lui… Il nous est déjà arrivé de jouer devant dix personnes !
HAAR : Peux-tu nous parler un peu des différents personnages…
Geoffrey : "Escape" est l’histoire d’un diable qui viens sur terre
pour accomplir sa tâche et emmener les « mauvaises gens » en
enfer. "Terra Incognita" est mon interprétation d’un livre Les
Thanatonautes de Bernard Werber, qui raconte l’histoire de
scientifiques qui vont explorer le monde des morts… Je pense
que toutes les chansons de cet album qui parlent de la mort partent de cette idée là, puisque ils explorent la mort pour arriver au
Paradis. Je n’y pense pas forcément, j’ai lu ce livre il y a longtemps et maintenant il est assimilé. "Queen of the desert" raconte
l’histoire inspirée du livre L’Atlantide qui situe l’Atlantide dans
le désert du Sahara. "The Wolves Leader" termine le concept
commencé sur notre démo Dark Chapters. Il raconte l’histoire
d’un roi qui veut défendre son peuple contre des envahisseurs
mortels. Il meurt au combat, et "The Wolves Leader" raconte
l’histoire de sa petite sœur qui revient dans le royaume de son
frère pour le venger. Il y a deux autres chansons sur ce concept,
c’est "Beyond the gates of hells" qui raconte le passage du héros
entre les portes de l’enfer pour rejoindre sa femme qui a été assassinée et qui est allée au Paradis, et "Waiting delivrance", qui
est la fin du concept, continue sur l’histoire de la sœur du héros
et on s’aperçoit que l’amour de sa vie est mort dans la prison des
envahisseurs.
HAAR : Mais du moment que tu joue tu devrais être heureux, peu importe le nombre de personnes devant toi…
Geoffrey : Non. Tu joues pour faire partager ta musique, tu
joues pour un public, et quand il n’y a personne c’est terrible !
Tu as plus de chances de toucher des gens sur cent personnes
que sur dix ! Mais le pourcentage sera à peu près le même . En
plus sur ce concert-là, peu de monde paraissait intéressé…
HAAR : Quel sentiment aimes-tu partager avec ton public
quand tu es sur scène ?
Geoffrey : Personnellement, quand je vais voir un concert,
j’aime que l’album soit fidèlement reproduit, mais qu’il y ait
quand même toujours quelques petits trucs en plus. La scène doit
être un cadeau en plus de l’album. Je prends plaisir à jouer les
chansons, à les chanter, et je veux que les gens prennent plaisir à
les écouter…
HAAR : Tu n’as que trois mots à ta disposition pour définir
Aegirson…
Geoffrey : Sincérité, car nous faisons toujours ce dont nous
avons envie. Démocratie, même si c’est toujours difficile d’employer ce terme-là et de le pratiquer ! Nous sommes six personnes et nous avons des goûts différents, mais nous arrivons quand
même à s’entendre et à faire avancer les choses. Ce n’est pas le
groupe d’une seule personne. On me considère souvent comme
le leader. Dans les apparences, oui peut-être, parce que je chante
et je joue de la guitare, mais je ne prends jamais les décisions
tout seul. Le troisième mot pour définir Aegirson, que j’aurais
d’ailleurs dû prononcer en premier, c’est Passion. Parce que
nous avons tous la passion de la musique et de la faire partager.
HAAR : Est-ce que vous êtes tentés de refaire un concept album à l’avenir ?
Geoffrey : Je ne sais pas… Au départ c’était prévu pour Requiem Tenebrae, mais quand nous avons composé "Waiting Delivrance" nous nous sommes rendu compte que ça se finissait,
donc nous nous sommes tourné vers autre chose. Nous avons
quand même trouvé un thème autour de l’angoisse, la mort. Mais
pour un prochain album, je ne sais pas encore. Nous avons composé quelques titres, mais pas encore de paroles. Je ne peux pas
t’en dire plus pour l’instant, je ne calcule pas ! Nous laissons la
créativité et l’instinct gouverner !
HAAR : Maintenant je te laisse la parole pour que tu puisses
convaincre les gens qu’il faut vous soutenir, que vous êtres
les meilleurs, qu’il faut venir vous voir et acheter votre album !
Geoffrey : Je vous souhaite à tous de trouver notre album dans
les bacs de tous les bons distributeurs à partir du 16 février. Il
s’appelle Requiem Tenebrae, il est signé sur Thundering Records et le nom du groupe c’est Aegirson !
HAAR : Et au niveau des expériences à renouveler, allezvous refaire des duos comme celui avec Thierry de Dyslesia ?
Geoffrey : Peut-être, je ne sais pas non plus. En fait le duo avec
Thierry s’est décidé au dernier moment. Nous les avons rencontré lors d’un concert à Dijon et à l’époque j’avais discuté un
peu avec l’un des guitaristes, Fabrice. Je lui avais demandé s’il
voulais venir poser un solo sur un album futur. Nous avons enregistré le CD et je n’ai pas voulu le « déranger ». Mais sur un titre, je n’arrivais pas à ce que nous voulions au niveau du chant.
Ce que nous avions ne rendait pas justice au titre. Je savais qu’il
faisait les chœurs dans Dyslesia. Je l’ai donc appelé. Il a aimé
mais il m’a dit que je devrais demander au spécialiste de la maison. Du coup j’ai appelé Thierry et il a accepté très gentiment.
Pour répondre à ta question, il arrive que quelques fois j’entende
des choses qui me plaisent dans le Metal français et je me
dis : « Tiens ce serait sympa ! ». Mais pour l’instant je n’ai pas
de contacts…
HAAR : Quel est ton meilleur souvenir de scène ?
Geoffrey : Mon meilleur souvenir est un concert à Lons le Saunier en 2001, pour la sortie du Dark Chapters, il s’agissait du
tremplin des Eurockéennes. Nous n’avons pas été sélectionné
mais nous avons passé un très bon moment. Il y avait une bonne
ambiance. Sinon nous avons joué à Dijon la semaine dernière et
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