Juin 2004 - Bouvent, sur les graviers, la plage - Ville de Bourg

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Juin 2004 - Bouvent, sur les graviers, la plage - Ville de Bourg
BOURG STORY
CàB139-p26-story 24/05/2004 20:11 Page 26
Renouvelée
en permanence par la
nappe phréatique, l’eau
de Bouvent est idéale
pour la baignade,
les activités nautiques
ou la pêche..
Bouvent :
sur les graviers, la plage
AVANT, IL Y AVAIT
UNE DÉCHARGE,
DES BOIS, UN ÉTANG :
UN COIN LUGUBRE ET
DÉSERT. AUJOURD’HUI,
IL Y A UN MAGNIFIQUE
PARC DE LOISIRS
DE 56 HECTARES.
vant l’ouverture en mai 1964 du centre
nautique, les Burgiens avaient l’habitude
de nager à la “drague” - à l’emplacement
de l’actuelle piscine olympique - et aux “quatre
poteaux” près du pont de Curtafray. Longtemps
baptisé “Brou plage” ce dernier site, inauguré
en mai 1938, comportait un bassin long de
60 mètres et profond de 2-3 mètres, plus une
petite baignade pour les gamins. Aujourd’hui,
petits-enfants ou arrière-petits-enfants
des nageurs de l’époque piquent des têtes au parc
de Bouvent.
A
Longue gestation
26
À l’occasion de l’inauguration de
la base de loisirs de Bouvent,
le 14 juillet 1986, Jean Moreteau,
maire de la Ville s’est jeté à l’eau.
DE CURTAFRAY
À BOUVENT
Le lieu-dit Bouvent s’appelait à
l’origine Curtafey ou Curtafrey, nom
qui est resté au moulin voisin sur
la Reyssouze. C’était à l’origine
une seigneurie avec maison-forte,
qui servait à surveiller la route
“des montagnes” du Revermont et la
traversée de la Reyssouze. Son plus
ancien seigneur connu est le chevalier
Galois de la Baume, fondateur de la
branche des “La Baume-Montrevel”,
la plus illustre et puissante famille de
Bresse jusqu’à la Révolution.
En 1363, il donne en dot à sa fille Lucie,
la seigneurie de Curtafrey. Revendu
en 1400 à Claude de Bouvens, seigneur
de Ciriés, le fief ne reste pas très
longtemps en ligne directe dans la
famille, mais cela suffit à lui imposer
définitivement le nom de : “Bouvent”.
Reconstruite vers 1640, la maison forte
de Bouvent est démolie en février 1964
et remplacée par une villa.
Sous les mandatures d’Amédée Mercier, l’idée
de créer une zone de loisirs à Bouvent est lancée.
Réévoqué pendant les mandats Barberot,
le projet est déclaré d’utilité publique par arrêté
préfectoral en 1974 et adopté en 1982 par
l’équipe municipale de Louis Robin.
Cet ambitieux dessein aurait pu attendre encore
des années avant de se concrétiser. Mais la
réalisation de l’autoroute A 40 est tombée à pic et
a accéléré le mouvement. La SAPRR (Société
des autoroutes Paris Rhin Rhône) avait besoin de
1 500 000 tonnes de granulats de qualité pour
construire les 52 kilomètres de la section Mâcon Pont d’Ain de l’autoroute A 40. Elle étudie alors
plusieurs sites et procède à des extractions tests.
Les résultats sont concluants, Bouvent est choisi
comme gravière unique.
Tout commence par le détournement de la route
de Montagnat qui est déviée plus au nord,
contre la Reyssouze, pour aboutir vers l’établissement Beynette, sur la route de Ceyzériat. Et
le 15 février 1984 débute l’enlèvement du gravier :
à coups de pelle dragline, des tonnes sont retirées. Mais le gisement se révèle moins important
que prévu : les entreprises Garon-Bandel
de Millery et SOCAFL de Pont-de-Veyle
n’extraient, du fait de nombreux bancs argileux,
que 1 080 000 tonnes.
Achevée en août 1985, avec un an d’avance,
l’extraction laisse un trou de vingt trois hectares :
le futur plan d’eau.
Naissance d’un paradis
Dans la foulée, les travaux de profilage du lac et
des îles, la plantation d’un millier d’arbres…
avancent à grand pas. Bientôt, une zone de
baignade, un centre nautique pour l’initiation, un
coin pêche, une plaine de jeux, une plage…
voient le jour à deux kilomètres du centre-ville.
Voilà Bourg et sa région dotées du plan d’eau qui
leur faisait défaut.
Dès les premiers beaux jours de 1986, quelques
irréductibles testent le nouveau site de baignade
de Bouvent. Et voilà qu’une rumeur se fait jour :
il y aurait des rats, les baigneurs ramasseraient
des boutons et on se noierait plus facilement
qu’ailleurs. Pour contrecarrer ces racontars, le
service d’hygiène de la Ville multiplie les analyses
et, résultats à l’appui, prouve que l’eau est propre
à la baignade (classement : eau de bonne qualité
- normes DDASS).
Le 13 juillet 1986, le parc de loisirs est officiellement inauguré. Pour dissiper définitivement
la rumeur, Jean Moreteau, maire de Bourg, se jette
à l’eau. A l’issue de cette brasse “hygiénique”,
il reçoit le diplôme de la première traversée
de Bouvent organisée par le Club de natation
de Bourg et en profite pour vanter la qualité
de l’eau. “Elle est bonne, n’a ni goût ni odeur”
affirme-t-il encore tout ruisselant.
Aujourd’hui, en toute saison, les 56 hectares
végétalisés, le magnifique plan d’eau et le golf
public sont très fréquentés. Il est vrai que le site
jouit d’une remarquable localisation et est relié
au centre-ville par 3 km de liaison verte, cyclable
et piétonne, longeant la Reyssouze. Chaque été,
50 000 visiteurs en moyenne se pressent. Hors
saison le “parc urbain”, accessible gratuitement,
attire une foule de sportifs et de promeneurs.
Peu d’usagers savent toutefois que le plan d’eau
bordé par la Reyssouze sert également à réguler
les crues. Fini le temps des inondations en ville !
En cas de montée des eaux, une vanne permet le
déversement des flots dans le lac.
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Sources : Service documentation de la Ville de Bourg,
Archives municipales, “Bourg de A à Z”, Maurice Brocard,
éditions de La Tour Gile.