Otto Von Spreckelsen, La Grande Arche de la Défense, 1983-1989

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Otto Von Spreckelsen, La Grande Arche de la Défense, 1983-1989
Histoire des Arts - Collège Georges Charpak de Gex – Emilie Jorand
Art, créations, cultures
Art, espace, temps
Arts, États et pouvoir
Arts, mythes et religions
Arts, techniques, expressions
Arts, rupture, continuité
De l’Antiquité au IXème s.
Du IXème s. à la fin du XVIIème s.
Les XVIIIème et XIXème s.
Le XXème s. et aujourd’hui
Otto Von Spreckelsen, La Grande Arche de la Défense,
1983-1989
Nature : Architecture, cube évidé
Technique : Béton, acier, plaques de marbre et de verre
Dimensions : Hauteur : 111 mètres ; Longueur : 112 mètres ; Largeur : 107 mètres
Lieu : La Défense, Nord-Ouest de Paris, Commune de Puteaux, Département des Hauts-De-Seine (92)
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Histoire des Arts - Collège Georges Charpak de Gex – Emilie Jorand
Arts de l’espace
Arts du quotidien
Arts du spectacle vivant
Arts du langage
Arts du son
Art du visuel
Le contexte et l’auteur :
A partir des années 1960, les présidents de la République successifs Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing
entretiennent l'ambition de bâtir une œuvre architecturale monumentale sur l'axe historique parisien : Louvre - Obélisque - Arc de
Triomphe. Après plusieurs projets non aboutis, c'est finalement sous la présidence de François Mitterrand que se concrétise ce
projet, sous le nom de « projet Tête Défense ».
En 1982, un concours international d'architecture est lancé. Ce grand concours comprend un règlement, un programme et
des directives générales d'urbanisme insistant particulièrement sur la notion « d'axe » dans l'urbanisme parisien ainsi que sur
le caractère grandiose et historique du projet mis en compétition. De plus, la vue lointaine devait offrir au regard une silhouette
de « porte » marquant l'entrée dans le troisième millénaire. Plus de 400 architectes du monde entier répondent à ce concours par
des propositions variées…
Lorsqu'il s'inscrit en 1982 pour participer à ce concours parisien, Otto Von Spreckelsen est âgé de 53 ans. Il enseigne
l'architecture à l'Académie royale des Beaux-Arts de Copenhague. Parallèlement à cette activité professorale, il participe à quelques
concours. Il remporte entre 1967 et 1971, des premiers prix pour des projets d'urbanisme et d'habitations. Entre 1970 et 1980, il construit
un petit nombre d'édifices, dont trois églises dans la périphérie de Copenhague. Celles-ci sont des réalisations assez modestes,
peu coûteuses et caractérisées par leur intégration dans le paysage. Son œuvre demeure cependant méconnue à l'étranger lorsqu'il
participe à ce concours dont le règlement stipule l'anonymat des projets présentés par les concurrents. Spreckelsen présente l'esquisse
d'une gigantesque arche qui attire l'attention du jury par sa simplicité et sa force. L'architecte danois choisit un compatriote, l'ingénieur
Erik Reitzel, pour faire les études techniques. Celui-ci est également professeur à l'Académie royale des Beaux-Arts. Le 28 avril 1983,
le jury présente au Président Mitterrand les deux premiers prix et deux autres projets remarqués. C'est finalement le projet d'Otto Von
Spreckelsen qui est retenu… Le chantier durera quatre ans et emploiera 2000 ouvriers. Spreckelsen, décédé à 58 ans en 1987, ne verra
jamais la réalisation de son œuvre. L’Arche de la Défense est inaugurée en juillet 1989, année du bicentenaire de la Révolution.
L’œuvre :
La Grande Arche est un cube évidé en son centre. La caractéristique de ce monument est de jouer avec la perspective.
En effet, le vide laisse passer « l'axe historique » parisien. Comme cela avait été voulu par Napoléon pour l'Arc de Triomphe, la Grande
Arche prolonge la vision d'un alignement presque parfait des plus grands monuments de Paris : le Musée du Louvre et sa Pyramide,
la Place de la Concorde et l'Obélisque de Louxor, le Jardin des Tuileries, l'Avenue des Champs Elysées et l'Arc de Triomphe.
Cette Arche, version « XXème siècle » des autres arcs, est davantage le symbole de l'avancée humaine et de ses idéaux plutôt que celui de
victoires militaires. Avec son caractère aérien et dynamique, elle symbolise également la solidité et la pureté. Elle est également appelée
la « Grande Arche de la Fraternité ». C’est un cube presque parfait : 112 mètres de long, 111 mètres de haut, 107 mètres de large. Il est
tellement grand qu’il pourrait contenir la Cathédrale Notre Dame de Paris !!! Son vide central accueille l’œuvre « Nuage » de l’architecte
Paul Andreu : une toile tendue, suspendue par des câbles fixés aux parois latérales, permettant de protéger le public des intempéries.
En réalité, l’Arche est légèrement décalée, de 6 degrés, par rapport aux autres monuments de « l’axe historique ». En effet,
l’architecte a dû adapter l’implantation des fondations en fonction des réseaux de voies ferrées, automobiles, parkings... préexistants.
Les piles supportant la structure ont donc été coulées là où il y avait de la place. Ce pivotement du bâtiment renvoie également à celui
du Louvre dont l'axe de symétrie diffère lui aussi de quelques degrés par rapport à celui qui passe sous l'Arc de Triomphe.
Le poids total de l'édifice, 300 000 tonnes, est supporté par 12 piles ovales de 7 mètres de largueur maximale sur 30 mètres
de hauteur. Celles-ci ont été construites en premier puis couronnées avec des coussins de néoprène, une sorte de caoutchouc dur mais
pouvant se déformer si nécessaire. Ainsi, le bâtiment est uniquement posé sur les piles et non accroché par de l’acier en continuité.
Les poutres composant la structure du cube sont fabriquées en béton précontraint, un béton renfermant des gaines à l’intérieur
desquelles ont été glissés des câbles d’acier. Ceux-ci, tendus à chaque extrémité verticale, permettent d’exercer une tension et
de maintenir la rigidité des poutres. Le béton et l’acier constituent donc les matériaux essentiels de l’édifice. Il est recouvert
de plaques de marbre et de verre. Le toit en terrasse, mesurant plus d’un hectare, est ouvert au public. Il offre un panorama
exceptionnel sur La Défense et « l’axe historique ».
Avec ses 35 étages, l’Arche de la Défense abrite aujourd'hui le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de
l’Energie, la Fondation Internationale des Droits de l'Homme, le Musée de l'Informatique, divers espaces culturels et événementiels,
des écoles supérieures, des restaurants...
De nombreux immeubles de grande hauteur côtoient la Grande Arche, constituant le plus grand quartier d'affaires européen,
« La Défense » : 60 tours dans lesquelles travaillent environ 150 000 personnes, 3630 entreprises (banques, assurances, compagnies
pétrolières, nouvelles technologies...), 3 millions de mètres carrés de bureaux. On trouve également des logements où vivent environ
20 000 personnes. Un immense espace sans construction et exclusivement réservé aux piétons se situe au cœur de ce quartier :
« l’Esplanade ». C’est la plus grande dalle piétonnière du monde. Longue d’1,5 km, elle descend en pente douce depuis l’Arche
jusqu’à la Seine. Ce quartier tient son nom de l’œuvre : « la Défense de Paris », statue en bronze de Louis-Ernest Barrias, honorant
la mémoire des victimes militaires et civiles tombées lors du siège de Paris pendant la Guerre franco-allemande de 1870.
Œuvres liées : Possibilité d’étudier d’autres monuments :
- présents sur « l’axe historique » parisien ex. Le Louvre et sa Pyramide.
- dont l’arche ou les arches sont des éléments constitutifs importants ex. ponts, viaducs, églises, temples...
- du même type mais d’une époque différente ex. L’Arc de Triomphe.
- relevant également de la politique édilitaire des présidents de la Vème République ex. Centre Pompidou.
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Histoire des Arts - Collège Georges Charpak de Gex – Emilie Jorand
Paul Andreu, Nuage, 1989
Louis-Ernest Barrias, La Défense de Paris, 1883
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Histoire des Arts - Collège Georges Charpak de Gex – Emilie Jorand
Jean-François-Thérèse Chalgrin, Arc de Triomphe, 1806-1836
Ieoh Ming Pei, Pyramide du Louvre, 1985-1989
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