Newletter 2 - Société Française de Cardiologie
Transcription
Newletter 2 - Société Française de Cardiologie
Cher(e)s Collègues, membres du groupe Valvulopathie, Voici la 2ème Newsletter du groupe Valvulopathie de la SFC, que vous allez maintenant recevoir régulièrement. Notre but est de faire un point régulier sur l’actualité dans le domaine des valves, de vous annoncer les principaux événements nationaux et internationaux de cette thématique et de vous donner des informations sur la vie du groupe. Nous vous annonçons la création d’une rubrique « Revue de la Littérature » que vous pouvez trouver sur le site internet de la Société Française de Cardiologie de notre groupe. Cette rubrique est animée par le groupe des cardiologues en formation, sous la houlette de Claire Bouleti. Elle vous permettra de découvrir des résumés des principaux articles publiés sur les valvulopathies au fil du temps. Les dernières recommandations américaines et européennes sur la prévention des endocardites infectieuses par antibioprophylaxie de 2007 ont fait couler beaucoup d’encre. En effet, basées sur une analyse des données de la littérature, elles ont réduit les indications de la classique antibioprophylaxie en ne les réservant qu’aux patients à très haut risque devant bénéficier de soins dentaires. Un papier récent de Pant et al 1 a étudié les variations d’incidence des endocardites infectieuse ces 10 dernières années aux Etats Unis, en tenant compte de ces modifications de d’antibioprophylaxie. Il montre que l’incidence des endocardites infectieuses a augmenté significativement au cours des dernières années, avec en particulier une majoration significative de l’incidence des endocardites infectieuses à streptocoques. Néanmoins, le lien de causalité entre cette observation et la modification des recommandations pour l’antibioprophylaxie n’est absolument pas établi. Par contre, les taux d’hospitalisation et de chirurgie valvulaire pour endocardite ne se sont pas modifiés. Nous sommes en attente de la position pour cette antibioprophylaxie des prochaines recommandations européennes sur l’endocardite infectieuse, coordonnées par Gilbert Habib, qui devrait paraitre en septembre 2015 : statu quo qui parait probable, ou retour en arrière ? La fibrillation atriale (FA) dans l’insuffisance mitrale organique demeure un sujet d’actualité. La présence d’une FA constitue actuellement une indication chirurgicale de classe IIa dans les recommandations européennes chez les patients porteurs d’une insuffisance mitrale organique sévère asymptomatique Un papier récent 3 a étudié l’impact de la FA pré-opératoire permanente et paroxystique sur la survie à long terme de patients porteurs d’un prolapsus valvulaire mitral ayant bénéficié d’une plastie mitrale. Les groupes de patients FA pré-opératoire permanente ou paroxystique ont une survie à long terme moindre que les patients en rythme (figure 1) et la FA est un facteur prédictif indépendant puissant de mortalité globale (risque relatif de 1.67 ; p=0.007). En 1 terme de mortalité globale et d’insuffisance cardiaque, les patients avec FA paroxystique ont une survie sans événement meilleure que les patients en FA permanente (66 vs. 53%), mais moindre que les patients en rythme sinusal (66 vs. 78% ; p=0.022). De plus, les patients en FA en pré-opératoire permanente et paroxystique ont un taux de dysfonction systolique ventriculaire gauche postopératoire plus important que les patients en rythme sinusal (figure 1). Figure 1 : Survie à long terme après la chirurgie et fréquence de la dysfonction VG post-opératoire (FE<50%) dans les 3 groupes de patients (FA permanente, FA paroxystique, rythme sinusal en préopératoire). Overall survival 100 93± ±2% 90 84± ±4% SR 83± ±3% Paroxysmal AF 70± ±6% 80± ±4% 70 30 Permanent AF 60 p=0.018 59± ±6% Frequency, % O verall survival, % 80 50 40 p<0.0001 30 Patients at risk 20 226 83 86 10 0 0 2 204 67 71 157 56 59 141 43 49 110 33 33 4 6 8 10 25.8%, n=25 25 20.5%, n=17 20 15 13.4%, n=33 10 5 0 SR Paroxysmal AF Permanent AF Follow-up, years Toujours dans le domaine de la FA et de l’IM, un travail propectif récent 3 avait pour but de déterminer l’effet de l’ablation chirurgicale de fibrillation auriculaire (FA) au cours d’une chirurgie de la valve mitrale, sur la récurrence de FA à 1 an post-chirurgie. Conduit à travers 20 centres participants au « Cardiothoracic Surgical Trials Network », cette étude a randomisé (1:1) en 2 bras 260 patients avec FA et indication de chirurgie mitrale: chirurgie mitrale seule (n=127) vs. chirurgie mitrale + ablation de FA (n=133). De plus, dans le bras avec ablation, les patients furent également randomisés selon 2 techniques d’ablation : isolement des veines pulmonaires (n=67) vs. Maze biatrial (n=66). L’essai est positif pour ce qui est du critère de jugement principal, à savoir l’absence de FA à 6 et 12 mois postopératoire. En effet, l’ajout d’une ablation de FA chirurgicale au cours de la procédure était associé à un taux de succès de 63% contre seulement 29% dans le groupe sans ablation (Figure 2). Par ailleurs, les 2 techniques d’ablation semblaient avoir une efficacité similaire (66% vs. 61%). Ces résultats en faveur de la procédure d’ablation sont néanmoins à tempérer. En 2 effet, le bras interventionnel souffrait d’un taux significativement plus élevé d’anormalie de conduction, ayant nécessité la pose d’un pacemaker, que le groupe contrôle (8.1% vs. 21.5%, p=0.01). De plus, la mortalité et la survenue d’évènements cardiaques et cerebro-vasculaires étaient similaires entre les 2 groupes. Figure 2 : Impact de la procédure d’ablation de FA sur le taux de récurrence de FA à 12 mois. Un autre essai d’intérêt récemment publié cette fois ci dans le domaine du rétrécissement aortique fut 4 a randomisé des patients avec sténose aortique (SA) asymptomatique en 2 groupes recevant, pendant 12 mois, soit du ramipril soit un placebo. Les 2 groupes furent constitués de 49 et 47 patients, respectivement. Le critère de jugement principal fut la variation à 12 mois de la masse ventriculaire gauche (VG) évalué par imagerie en résonnance magnétique (IRM). Cet essai est positif et montre que le ramipril permet d’obtenir une baisse modeste mais néanmoins significative de la masse VG à 1 ans (-3.9g vs. +4.5g, p=0.0057, Figure 3). Les critères de jugement secondaire sont quant à eux non-significatif à l’exception de l’onde S à l’anneau mitral qui n’est pas modifié sous ramipril à 12 mois alors qu’elle diminue légèrement sous placebo (p=0.04). Bien que prometteurs, ces résultats doivent être confirmés et le ramipril doit démontrer son impact sur le pronostic des patients. A noter toutefois que les patients hypertendus ou préalablement sous inhibiteur de l’enzyme de conversion ou sous bloqueur des récepteurs de l’angiotensine, furent exclus de l’essai afin de permettre la comparaison avec un placebo. 3 Figure 3 : Impact de 12 mois de ramipril sur les variations de la masse VG évaluée par IRM cardiaque. Nous espérons que cette dernière Newsletter du groupe valvulopathie vous a intéressé. Nous vous rappelons que tous les membres du groupe sont invités à notre prochaine réunion programmée le vendredi 19 juin de 9h à 11h dans le salon Club de l’Hôtel Particulier Eurosites (7 rue de Liège, Paris 9ème), qui aura lieu lors des journées des groupes de travail et des filiales de la Société Française de Cardiologie. Bien cordialement. Julien Magne, Catherine Szymanski, Christophe Tribouilloy Comité de rédaction de la Newsletter du groupe valvulopathie : Jean François Avierinos, Alain Berrebi, Claire Bouleti, Erick Bouvier, Bertrand Cormier, Philippe Deleuze, Guy Durand-de-Gevigney, Gilbert Habib, Rémi Houel, Bernard Iung, Emmanuel Lansac, Christian Latremouille, Marcel Laurent, Julien Magne, Jean-François Obadia, Catherine Szymanski, Christophe Tribouilloy 1. 2. 3. Pant S, Patel NJ, Deshmukh A, Golwala H, Patel N, Badheka A, Hirsch GA, Mehta JL. Trends in infective endocarditis incidence, microbiology, and valve replacement in the united states from 2000 to 2011. J Am Coll Cardiol. 2015;65:2070-2076 Szymanski C, Magne J, Fournier A, Rusinaru D, Touati G, Tribouilloy C. Usefulness of preoperative atrial fibrillation to predict outcome and left ventricular dysfunction after valve repair for mitral valve prolapse. Am J Cardiol. 2015;115:1448-1453 Gillinov AM, Gelijns AC, Parides MK, DeRose JJ, Jr., Moskowitz AJ, Voisine P, Ailawadi G, Bouchard D, Smith PK, Mack MJ, Acker MA, Mullen JC, Rose EA, Chang HL, Puskas 4 4. JD, Couderc JP, Gardner TJ, Varghese R, Horvath KA, Bolling SF, Michler RE, Geller NL, Ascheim DD, Miller MA, Bagiella E, Moquete EG, Williams P, Taddei-Peters WC, O'Gara PT, Blackstone EH, Argenziano M, Investigators C. Surgical ablation of atrial fibrillation during mitral-valve surgery. N Engl J Med. 2015;372:1399-1409 Bull S, Loudon M, Francis JM, Joseph J, Gerry S, Karamitsos TD, Prendergast BD, Banning AP, Neubauer S, Myerson SG. A prospective, double-blind, randomized controlled trial of the angiotensin-converting enzyme inhibitor ramipril in aortic stenosis (rias trial). Eur Heart J Cardiovasc Imaging. 2015 Agenda des congrès et réunions « valves » 2015 PCR « London » Valves 20-22 septembre 2015 Berlin, CityCube Conference Center Allemagne Journée des Groupes et Filiales 23 octobre 2015 Hôtel Particulier +Eurosites 7 rue de Liège 75009 PARIS EACTS Annual Meeting 3-7 Octobre 2015 Amsterdam, Hollande 17ème congrès francophone de cardiologie interventionnelle 4-6 novembre 2015 Pullman Montparnasse Paris 5