Loi Fillon, fin de la période transitoire…
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Loi Fillon, fin de la période transitoire…
Santé, prévoyance, retraite supplémentaire Loi Fillon, fin de la période transitoire… Le compte à rebours est lancé ! un nouveau régime social et fiscal Vous le savez, la loi Fillon du 21 août 2003, portant sur la réforme des retraites, a totalement modifié les règles de déductibilité fiscale et d’exonération de charges sociales. Tous les régimes de Protection sociale, mis en place au sein des entreprises à compter du 1er janvier 2005, doivent désormais faire l’objet d’une adhésion obligatoire et collective, et respecter de nombreuses obligations, pour bénéficier des avantages fiscaux et exonérations sociales. Toutefois, la loi a instauré une période transitoire pour laisser le temps aux entreprises de se mettre en conformité avec les nouvelles règles. Pendant cette période, les anciennes règles continuent de s’appliquer si elles sont plus favorables et sous certaines conditions (voir Mémo). Cette période arrivant à son terme, les nouvelles règles et limites instaurées par la loi Fillon vont désormais s’appliquer sur l’ensemble de vos contrats prévoyance, santé et retraite à compter du 1er janvier 2009. Mémo Rappel des conditions d’accès au régime transitoire ➥ Concerne uniquement les régimes de prévoyance complémentaire et de retraite supplémentaire, mis en place avant le 1er janvier 2005. ➥ Et aucune modification ne doit avoir été apportée aux cotisations et aux garanties. Sauf dans le but de rétablir l’équilibre du régime et le passage au contrat responsable du régime de santé. ■ ▼ Médéric vous apporte, ici, un dernier éclairage avant la fin de la période transitoire, sur les nouvelles règles à appliquer pour continuer à bénéficier des avantages fiscaux et sociaux de vos contrats. rappel des nouvelles règles fiscales et sociales La loi a créé 2 nouveaux régimes totalement distincts : – pour les contributions aux régimes de retraite complémentaire obligatoires (ARRCO, AGIRC, …), – pour les contributions aux régimes de retraite supplémentaire et de prévoyance complémentaire (prévoyance et santé). CotisAtions A Ations retraite complémentaire obligatoire (ArrCo, AGirC…) • Les contributions des employeurs finançant les régimes de retraite supplémentaire, de prévoyance et de santé sont, elles, exonérées de tout prélèvement social sous certaines limites, mais elles sont assujetties à la CSG et à la CRDS. ■ nouVeLLes rÈGLes soCiALes nouVeLLes rÈGLes FisCALes (applicables aux cotisations patronales à partir du 1er janvier 2009) (applicables aux cotisations salariales et patronales à partir du 1er janvier 2009) exclusion sans limite de l’assiette de cotisations de Sécurité sociale et de la CSG/CRDS. › exclusion de l’assiette de cotisations de sécurité sociale, à hauteur du montant le plus élevé des deux : - soit 5 % du PASS * (1 664 e en 2008) retraite supplémentaire à caractère collectif et obligatoire • Les contributions des employeurs finançant les régimes de retraite obligatoire sont totalement exonérées de tout prélèvement social (y compris CSG et CRDS). - soit 5 % de la rémunération soumise à cotisations sociales, limitée à 5 PASS* (8 319 e en 2008) sont également inclus dans cette limite : l’abondement exonéré de l’employeur à un PERCO (plafonné à 16 % du PASS/ an/salarié) ainsi que les sommes, correspondant à un abondement de l’employeur, issues d’un CET et versées sur un régime de retraite. déductibles sans limite. › déductibles dans la limite de : 8 % de la rémunération annuelle brute, limitée à 8 PASS* (21 296 e en 2008) sont également inclus dans cette limite : l’abondement exonéré de l’employeur à un PERCO (plafonné à 16 % du PASS/ an/salarié) ainsi que les sommes, correspondant à un abondement de l’employeur, issues d’un CET et versées sur un régime de retraite. › Assujettissement à la CsG/Crds dès le 1er euro (après abattement de 3 %). régimes complémentaires de prévoyance et santé à caractère collectif et obligatoire › exclusion de l’assiette de cotisations de sécurité sociale à hauteur de : › déductibles dans la limite de : 6 % du PASS* (1 996 e en 2008) + 1,5 % de la rémunération soumise à cotisations sociales (cette somme ne pouvant dépasser 12 % du plafond de la Sécurité sociale soit 3 993 e en 2008). + 3 % de la rémunération annuelle brute soumise à cotisations sociales. › Assujettissement à la CsG/Crds dès le 1er euro (après abattement de 3 %). *Plafond annuel de la Sécurité sociale en 2008 (PASS) : 33 276 e. 7 % du PASS* (la somme des deux ne pouvant dépasser 3 % de 8 PASS = 7 986 e en 2008) Comment continuer à bénéficier des avantages fiscaux et sociaux ? Il vous faut dorénavant, pour l’ensemble de vos contrats prévoyance, santé et retraite, respecter les règles suivantes : ➥ Le régime doit répondre à un formalisme de mise en place : – Par voie de conventions ou accords collectifs, – Par ratification à la majorité des intéressés d’un projet d’accord proposé par l’employeur (référendum), – Par décision unilatérale de l’employeur constatée par un écrit remis à chaque salarié. bon à savoir Pour vous aider dans vos démarches, Médéric met à votre disposition des modèles de décision unilatérale. Pour les obtenir, il vous suffit d’en faire la demande auprès de votre conseiller Médéric. ■ La gestion du régime doit être confiée à un assureur. ➥ Le régime doit revêtir un caractère obligatoire : Le bénéfice du contrat doit être accordé à tous les salariés appartenant à une même catégorie de personnel. Toutefois, certaines catégories de salariés, justifiant d’une couverture souscrite par ailleurs, peuvent être dispensées d’affiliation : bon à savoir Si le contrat à été mis en place sur décision unilatérale de l’employeur, avec une contribution salariale, aucun salarié présent dans l’entreprise à la date de mise en place ne peut être obligé de cotiser contre son gré. Par contre, tout nouvel embauché après cette date et appartenant à la catégorie de salariés définie au contrat, doit cotiser. ■ – Les bénéficiaires de la CMU (pendant la période de prise en charge), les CDD, les saisonniers et les participants à employeurs multiples peuvent bénéficier d’une dispense d’affiliation à tout moment, par avenant à l’acte de mise en place du régime. – Les salariés ayant déjà une couverture complémentaire obligatoire au titre de leur conjoint, peuvent bénéficier d’une dispense d’affiliation, uniquement si le régime le prévoit à sa date de mise en place. Cette dispense ne vise que les salariés présents dans l’entreprise lors de la mise en place du régime. ➥ Le régime doit revêtir un caractère collectif (ensemble du personnel ou catégorie objective de salariés) : Le régime d’entreprise doit bénéficier de façon générale et impersonnelle à l’ensemble du personnel salarié ou à certaines catégories déterminées selon des critères objectifs, non restrictifs et clairement définis. Exemples : – On ne peut exclure les CDD ou exiger des conditions d’ancienneté supérieures à 12 mois. – Le niveau de classification ou le coefficient de rémunération ne constituent pas des critères objectifs. ➥ La contribution de l’employeur doit être fixée à un taux (ou à un montant) uniforme pour les salariés appartenant à la catégorie de personnel bénéficiaire du régime. Cette contribution peut être modulée selon des tranches de rémunération se référant au PMSS mais pas selon des tranches fixées librement par l’employeur. Pour les régimes de santé, la contribution de l’employeur peut être modulée selon la composition familiale. ➥ Le contrat de santé doit être « responsable » pour bénéficier de l’exonération sociale. Cas du régime social de la participation du Comité d’entreprise au financement des régimes de prévoyance et de santé ➥ si le contrat a été souscrit par l’employeur – la participation du CE reste exonérée au même titre que la contribution patronale si le contrat est obligatoire, – la participation du CE et de l’employeur perdent toute exonération si le contrat est facultatif. ➥ si le contrat a été souscrit par le Ce – il est, par nature, facultatif et perd, au 1er janvier 2009, le bénéfice de toute exonération, – pour bénéficier d’exonérations, ce contrat doit être résilié et l’employeur doit souscrire en lieu et place un nouveau contrat à adhésion obligatoire. Le CE pourra participer à son financement et sa contribution pourra bénéficier de la déductibilité fiscale et de l’exonération sociale. ■ Exemple - Régime social Un salarié cadre perçoit en 2008 une rémunération annuelle brute de 30 000 e. ➠ Les contrats ARRCO/AGIRC, de retraite supplémentaire et de prévoyance complémentaire ont été mis en place par l’employeur, avant le 1er janvier 2005. Ils sont collectifs et obligatoires. ➠ Le contrat de santé complémentaire a été mis en place par le Comité d’entreprise, avant le 1er janvier 2005. Il est collectif et à adhésion facultative. ContrAts A Ats ARRCO/AGIRC RetRAItesupplémentAIRe souscriteparl’employeur à10%enpartpatronale Contributions de L’eMpLoyeur et du CoMité d’entreprise Mont nt exonéré MontA Ancienne législation nouvelle législation 2211e 2211e 2211e 3000e 3000e 1664e (montantplafonnécar limiteàrespecter de5%maximumde5pAss) pRévOyAnCe COmplémentAIRe souscriteparl’employeur à4%enpartpatronale 1200e 1200e (exonéréentotalité car<6%dupAss +1,5%delarémunération) sAntéCOmplémentAIRe souscriteparleCe à3%dupAssenpartCe 966e 966e néAnt* totAL totAL 7 377 e 7 377 e 5 075 e 1200e Commentaires – Pendant la période transitoire, l’employeur applique l’ancienne législation, plus favorable. – Au 1er janvier 2009, l’employeur devra appliquer la nouvelle législation. Le contrat santé étant facultatif, il perdra le bénéfice de la déductibilité fiscale et de l’exonération sociale. – Le contrat souscrit par le CE devra être résilié et l’employeur devra souscrire un nouveau contrat répondant aux critères de déductibilité et d’exonération prévus par la nouvelle législation. Les textes de référence Aspect social – – – – – Articles L. 242-1 et D. 242-1 du Code de la sécurité sociale Article 113 de la Loi du 21/08/2003 portant réforme des retraites dite « Loi Fillon » Décret n° 2004-435 du 9 mai 2005 Circulaires de la direction de la Sécurité sociale du 25/08/05 et du 21/07/2006 Lettre circulaire de l’ACOSS du 29/08/2007 n° 2007-118 Aspect fiscal Ce document n’ayant pas vocation à reprendre de manière exhaustive les textes émis par l’administration fiscale et la direction de la Sécurité sociale, nous vous invitons à prendre contact avec votre conseiller Médéric pour toute précision utile. 30-32 rue Henri Barbusse 95581 Clichy cedex Tel. 01 41 06 25 74 - Fax 01 47 31 81 70 OM 161 - 02-08 – Article 39-1 du CGI (fiscalité de l’entreprise) – Articles 83 et 163 quater vicies du CGI (fiscalité du salarié) – Instruction fiscale du 25/11/2005 (n° 5 F-15-05)