Colloque biblique de Mtl prgm v2
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Colloque biblique de Mtl prgm v2
Colloque biblique des universités montréalaises Vendredi 27 mars 2015 Pavillon Marguerite d’Youville, 2375, chemin de la Côte Sainte-Catherine Local 4032 (face à l’ascenseur) (Angle avenue Stirling) (Accès : autobus 129 ; métro Édouard-Montpetit ou Université-de-Montréal) Durée des communications (incluant discussions) : 35 minutes Chacun s’exprime dans la langue de son choix (français ou anglais) 8 : 30 Accueil 9 : 00 Tour de table (présentation) 9 : 25 Présentation 1 : Robert David (professeur, UdeM), L’analyse narrative comme support aux analyses morphologiques de BibleWorks et l’identification des cohortatifs III-H dans le Pentateuque. 10 : 00 Présentation 2 : Rachel de Villeneuve (étudiante, UdeM) L’elocutio au service du sens dans 1Co. Étude du balancement « οὐκ … ἀλλὰ » (et ses dérivés) comme marque stylistique de la pensée paulinienne. 10 : 35 Pause 11 : 00 Présentation 3 : Aaron Ricker (étudiant, McGill), La stratégie des "images" de l'Apocalypse de Jean dans le contexte de la propagande visuelle antique. 11 : 35 Dîner (Restaurant Le Percé, 9 Avenue Vincent-D'indy) http://quartierlibre.ca/on-va-au-perce-pour-manger/ 13 : 45 Présentation 4 : Éric Bellavance (chargé de cours, UdeM, McGill, Concordia !), L’utilisation de mots polysémiques dans la poésie hébraïque. 14 : 20 Présentation 5 : Jonathan Bersot (étudiant, UdeM), Quand le narrateur fait semblant de ne pas tout savoir: Observations narratologiques à partir de la caractérisation du personnage Jésus dans les Actes 14 : 55 Pause 15 : 15 Présentation 6 : Jean Maurais (étudiant, McGill), Ézéchiel 18 et les défis que comporte l’analyse de l’exégèse intra-biblique 15 : 50 Présentation 7 : Antoine Paris (étudiant, UdeM), Le lecteur au milieu des auditeurs. Mise en abyme, lecteur impliqué et lecteur réel dans le chapitre 4 de l’Évangile selon Marc 16 : 25 Fin de du mini colloque Résumés Robert David (professeur, UdeM) L’analyse narrative comme support aux analyses morphologiques de BibleWorks et l’identification des cohortatifs III-H dans le Pentateuque. Les biblistes et traducteurs de la Bible disposent aujourd’hui d’outils de recherche très performants qui leur permettent de scruter le texte biblique comme jamais auparavant. Des programmes informatiques aux possibilités presque illimités sont mis à leur disposition et permettent de sauver un temps précieux quand il s’agit de trouver un mot, une racine, une forme, etc. Révolu le recours aux concordances de Mandelkern, Lisowski, Moulton et Geden. Le travail qui pouvait prendre des jours, voire des semaines avec ces concordances, se réalise aujourd’hui en quelques minutes, parfois secondes, et même fractions de seconde. Pour précieux qu’ils puissent être, les programmes informatiques ont cependant leurs limites. La présentation sera consacrée à illustrer l’une d’elles : l’identification des cohortatifs des verbes III- הdans le Pentateuque. À l’aide de principes d’analyse syntaxique proposés par A. Niccacci, particulièrement la place du verbe dans la phrase, nous illustrerons comment ce type d’analyse permet de compléter, voire de corriger, certaines données intégrées dans les analyses morphologiques du programme BibleWorks version 8. Rachel de Villeneuve (étudiante, UdeM) L’elocutio au service du sens dans 1Co. Étude du balancement « οὐκ … ἀλλὰ » (et ses dérivés) comme marque stylistique de la pensée paulinienne. Malgré sa longueur et sa diversité thématique, 1 Co ne perd jamais son lecteur pour peu que celui-ci saisisse le rythme que Paul impose à son discours. Différents éléments contribuent à donner à la lettre cette rythmique et aident ainsi à tenir le fil de la pensée de son auteur : jeux de répétitions, échos sonores, balancements syntaxiques, entre autres. Il s’agit là d’outils stylistiques qui relèvent de ce que la rhétorique nomme l’elocutio. Cependant, il serait réducteur de considérer ces outils comme de simples procédés ornementaux. On ne doit pas, en effet, séparer chez Paul, comme chez tout auteur digne de ce nom, le fond de la forme. Afin de montrer comment le choix de certains procédés spécifiques à l’elocutio et, de ce fait, à la dimension orale de la lettre, participe au sens du texte et construise la pensée de Paul, je propose d’analyser un exemple précis : le recours en 1 Co au balancement syntaxique non pas … mais (« οὐκ … ἀλλὰ » et ses dérivés) qui se retrouve pas moins de 25 fois dans cette lettre. Cet exemple devrait montrer comment la syntaxe crée ici une véritable articulation dans la pensée de Paul et participe à la respiration tant du texte que de la voix de l’auteur. Aaron Ricker (étudiant, McGill) La stratégie des "images" de l'Apocalypse de Jean dans le contexte de la propagande visuelle antique. This presentation traces the genealogy of one bloody royal family line of ancient Mediterranean propaganda, from the visual rhetoric of the Attalid Altar of Pergamon, through the visual strategies of the Augustan Altar of Peace, to the “visions” of Revelation, where inherited constellations of imagery take a form that continues to stress “seeing” while capitalizing upon the aural and oracular rather than the ocular. My argument begins with an analysis of the ways in which the forward-looking visions of these three disparate but related “apocalyptic” artworks are 2 framed in backward-looking terms: all three articulate their visions of New Ages in terms of Golden Ages, including convenient constructions of “religious” nostalgia valorizing divinelyordained heroic violence against the stereotyped chaos of barbarism and barbarian tyranny. At times, I introduce literary propaganda like the poems of Ovid and Vergil to clarify the silent speech of the propaganda of the Altars. I also refer to well-established Classics and New Testament scholarship in setting up each element in its turn, since no one element within this “set-up” is in itself radically new. What is new is A) my argument that the clear genealogical outlines of an “ancient mass media” apocalyptic propaganda family tree can be traced in assembling this unusually wide-ranging review, and B) my argument about the meaning of the “textualized” character of Revelation’s branch on this tree. I argue that Revelation’s consistent and central but deeply conflicted use of these inherited image-driven strategies (transposed into insistently self-referential textual terms) pinpoints a key, experimental development in the use of the scriptures of Israel in constructing Christian “witness” and identity. It illuminates Revelation’s obsessive, creative fascination with “martyrdom/witness” and with scrolls like itself, i.e. with its own status within evolving economies of community meaning-making, technology, and production, including especially what David Brakke calls “scriptural practices.” Éric Bellavance (chargé de cours, UdeM, McGill, Concordia !) L’utilisation de mots polysémiques dans la poésie hébraïque La poésie hébraïque est généralement très concise : les vers sont courts et ne comprennent souvent que deux ou trois mots. La poésie du Deutéro-Isaïe ne fait pas exception. Mais en utilisant sciemment certains mots auxquels il est possible d¹attribuer plus d¹un sens, le prophète est en mesure de formuler un message beaucoup plus complet et complexe que le texte ne le suggère à première vue, tout en conservant la concision habituelle de la poésie hébraïque classique. Cette complexité est particulièrement bien illustrée dans un passage où le prophète se moque des devins et des sages babyloniens (Is 44,25), afin de démontrer à ses auditeurs que Yahvé est le seul et unique responsable de la libération de son peuple et qu¹il est derrière la décision du roi perse Cyrus de reconstruire Jérusalem et son temple. Mais l¹utilisation de mots polysémiques pose problème au traducteur. Que faut-il faire? Choisir un sens en particulier ou additionner tous les sens possibles? Jonathan Bersot (étudiant, UdeM) Quand le narrateur fait semblant de ne pas tout savoir: Observations narratologiques à partir de la caractérisation du personnage Jésus dans les Actes Les discours constituent un lieu privilégié pour faire théologie dans les Actes des Apôtres. Cependant, le lecteur peut à plusieurs reprises être perplexe quand il entend un personnage contredire ce qui avait été dit par le narrateur lui-même. Dans une recherche de cohérence, il ne pourra que logiquement conclure que Luc veut faire croire qu’il ne savait pas tout, comme si ses personnages en savaient plus que lui! Cette posture du narrateur correspond à une stratégie narrative que j’essayerai d’identifier dans cette présentation, à partir que quelques observations narratologiques propres à la caractérisation du personnage Jésus dans les Actes. Jean Maurais (étudiant, McGill) Ézéchiel 18 et les défis que comporte l’analyse de l’exégèse intra-biblique La relation entre Ézéchiel 18:1-4 et Exode 20:5 est un exemple fréquemment cité par les spécialistes de l’exégèse intra-biblique lorsqu’il est question de démontrer l’exégèse polémique 3 entreprise par certains auteurs bibliques pour adapter les traditions religieuses d’Israël. Ézéchiel 18 aurait pour but de contrer et remplacer la doctrine du châtiment intergénérationnel enseignée par le Décalogue. Cette présentation veut souligner quelques difficultés soulevées par cette compréhension de l’intention de l’auteur, difficultés qui illustrent les défis auxquels fait face l’exégète moderne lorsqu’il est question non seulement d’identifier les liens textuels, mais les raisons motivant l’exégèse qu’on y trouve. En premier lieu, nous examinerons Ez 18.1-4 pour déterminer s’il s’agit bien d’une allusion au Décalogue ainsi que la stratégie d’une telle approche. Nous analyserons ensuite le contexte plus large de l’énoncé d’Ézéchiel afin de déceler si possible l’objectif recherché par le prophète. Finalement, nous réfléchirons sur la relation entre responsabilité individuelle et communautaire et comment ces deux polarités peuvent s’articuler. Ces trois considérations soulignent le caractère complexe du développement du texte biblique et de la pensée de ceux qui en sont les auteurs. Elles invitent à la prudence lorsqu’il est question d’établir les motivations éventuelles de ceux-ci. Antoine Paris (étudiant, UdeM) Le lecteur au milieu des auditeurs. Mise en abyme, lecteur impliqué et lecteur réel dans le chapitre 4 de l’Évangile selon Marc Pour comprendre la réception d’un texte, Wolfgang Iser avait introduit en littérature le concept de lecteur impliqué (implied reader), désignant la manière dont une oeuvre, par les indications qu’elle donne, induit une certaine réception de la part de ses lecteurs. De telles indications peuvent prendre la forme d’une mise en abyme, où le lecteur se verrait proposer un modèle ou un contre-modèle, à travers la présentation, dans le récit lui-même, d’un personnage en position de récepteur d’une parole écrite ou orale. Le chapitre 4 de l’Évangile selon Marc peut justement être considéré comme une mise en abyme particulièrement complexe de la démarche de réception et d’interprétation menée par les lecteurs. Essentiellement constitué d’un long discours « en paraboles » de Jésus, il présente en effet la réception de ces paroles par certains personnages du récit. Or, loin de se faire de manière unitaire, l’écoute de ces paraboles semble séparer deux groupes, la foule et les disciples, dont aucun pourtant n’est présenté comme ayant une réception adéquate du discours : les premiers n’accéderaient pas au « mystère du Royaume de Dieu » tandis que l’incompréhension des seconds est vivement critiquée par Jésus. Nous nous demanderions quel modèle de lecteur impliqué peut se dégager d’un tel texte, mais aussi comment des lecteurs réels peuvent incarner ou refuser le rôle qui leur serait ainsi proposé par le chapitre. Une telle démarche impliquerait également de prendre en compte ce qui sépare la réception orale mise en scène dans ce passage et la réception écrite qui est celle des lecteurs. Par rapport aux auditeurs mis en scène, les lecteurs auraient en effet une position radicalement différente vis-àvis au discours de Jésus, notamment dans la mesure où ils peuvent le lire et le relire en tous sens, selon le paradigme spatial de la page écrite, alors que les auditeurs, pris dans une réception temporelle, ne peuvent demander à Jésus de répéter ses paraboles, mais seulement des les interpréter, c’est-à-dire de faire succéder à un premier texte un second texte qui ne sera jamais exactement identique au premier. De telles interrogations, pensons-nous, pourraient permettre d’apporter un éclairage sur la réception des textes bibliques, en prenant notamment en compte la difficulté posée par l’hypothèse d’évangiles consistant en la mise par écrit d’anciennes traditions orales mais aussi par l’écart qui peut exister entre la lecture et l’écoute d’un texte, dans un contexte liturgique par exemple. 4