L`action politique et diplomatique - Organisation internationale de la
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L`action politique et diplomatique - Organisation internationale de la
RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E L’action politique et diplomatique D e Hanoi (1997) à Beyrouth (2002), l’action politique et diplomatique de l’Organisation internationale de la francophonie a connu une montée en puissance significative. L’étape décisive de Bamako, en novembre 2000, a favorisé le renforcement du dispositif piloté par le Secrétaire général, qui s’appuie sur la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie et sur les Représentations permanentes de l’OIF. Depuis 2002, les efforts déployés en faveur de la paix ont été marqués par l’engagement auprès des pays en crise (Côte d’Ivoire, Union des Comores, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Haïti) et par les projets de renforcement des capacités de prévention des crises et d’alerte précoce. Dans le domaine de la démocratie et des droits de l’Homme, des avancées importantes ont permis un renforcement des réseaux institutionnels ainsi que la poursuite de l’accompagnement des processus électoraux. Les relations avec les Organisations internationales et régionales ont été consolidées. 19 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E La paix M ise en œuvre du dispositif d’observation des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés prévu dans le cadre de la Déclaration de Bamako, coopération avec les Nations unies pour améliorer les moyens de prévenir les crises, développement des interventions pour l’accompagnement des processus de sortie de crise et de transition : tels ont été les trois grands axes de la politique menée par le Secrétaire général en faveur de la paix. C’est dans le contexte, rendu hautement significatif par les événements du 11 septembre 2001, du IXe Sommet réuni à Beyrouth (octobre 2002), que les chefs d’Etat et de gouvernement ont tenu à réitérer leur détermination à « renforcer le rôle de la Francophonie en faveur de la consolidation de la paix, de la démocratie et des droits de l’Homme » et à inviter « le Secrétaire général à poursuivre son action dans cette voie, en liaison étroite avec nos Instances et les Organisations internationales compétentes ». 20 Le Secrétaire général s’est engagé, dès son élection à Beyrouth, à remplir ses fonctions politiques telles qu’elles résultent de la Charte de la Francophonie, en s’appuyant sur tous les opérateurs, ainsi que sur l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Il a rappelé que le champ de la démocratie renvoie tout naturellement à l’application de la Déclaration de Bamako (2000), pour faire de l’espace francophone un espace d’excellence qui favorise le respect des droits et des libertés. De plus, le Secrétaire général L’action politique et diplomatique a relevé la nécessité, pour la Francophonie, d’aller de l’avant et de consolider ses acquis pour mieux se renouveler, si elle veut rester fidèle à ses idéaux de justice, de démocratie et de solidarité. De fait, c’est bien cette double inspiration qui a présidé à la démarche suivie en 2003 et 2004 pour ce qui est de l’action politique et diplomatique conduite par le Secrétaire général s’agissant de l’appui à la paix, tant par la prévention des crises et des conflits que dans la gestion des situations de crise, ou l’accompagnement des processus de transition. Toutes ces actions ont en effet connu une montée en puissance significative, faisant de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) un acteur reconnu des relations internationales, de plus en plus sollicité par les acteurs nationaux et par les partenaires internationaux. Pour ce faire, le Secrétaire général s’est appuyé sur le corpus de règles et de principes traduisant les valeurs communes de la Communauté francophone, que représente, à côté de la Charte de la Francophonie, la Déclaration de Bamako, adoptée le 3 novembre 2000, au terme du Symposium international sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone. Lors du IXe Sommet (2002), les chefs d’Etat et de gouvernement se sont dits en effet déterminés à mettre en œuvre cette Déclaration « qui constitue une avancée dans l’histoire de notre organisation », en affirmant que « cet engagement démocratique doit se traduire notamment par des actions de coopération de la Francophonie, s’inspirant des pratiques et des expériences positives de chaque Etat et gouvernement membre ». A cette fin, ils ont adopté le programme d’action annexé à cette Déclaration. Répondant par ailleurs aux préoccupations exprimées lors du IXe Sommet « face à la persistance de la recrudescence du terrorisme et l’aggravation des crises et des conflits de toutes formes », et à la conviction énoncée que « le dialogue des cultures constitue une condition indispensable à la recherche de solutions pacifiques et permet de lutter contre l’exclusion, l’intolérance et l’extrémisme », le Secrétaire général a tenu à décliner, dans les actions engagées en faveur de la paix, la méthodologie induite par cette approche, confortant le principe affirmé dans la Déclaration de Bamako, selon lequel « pour la Francophonie, il n’y a pas de mode d’organisation unique de la démocratie et que, dans le respect des principes universels, les formes d’expression de la démocratie doivent s’inscrire dans les réalités et spécificités historiques, culturelles et sociales de chaque peuple »., I. Prévention et règlement pacifique des crises et des conflits Au titre de la prévention, considérée aujourd’hui comme un objectif prioritaire, outre les actions de prévention structurelle qu’elle mène depuis 1990 en appui à la généralisation d’Etats de droit démocratiques, l’OIF a poursuivi ses efforts, à travers les activités du Secrétaire général et de ses Envoyés spéciaux, dans le sens de la diplomatie préventive. Elle s’est aussi attachée à mettre au point les mécanismes tant internes que de partenariat propres à contribuer, au quotidien, à la prévention des crises et des conflits, ou tout au moins, à éviter le développement de ces derniers. 1. Observation des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés Le Secrétaire général a d’abord veillé à rendre opérationnel le dispositif prescrit par le chapitre V de la Déclaration de Bamako en vue d’assurer le suivi des engagements précis auxquels ont souscrit, dans le chapitre IV, les Etats et les gouvernements. Ces engagements portent sur la consolidation de l’Etat de droit, de la tenue d’élections libres, fiables et transparentes, de la gestion d’une vie politique apaisée, de l’intériorisation de la culture démocratique et du plein respect des droits de l’Homme. Ce dispositif, dont les modalités de mise en œuvre ont été explicitées par la note adoptée en septembre 2001 par le Conseil permanent de la francophonie (CPF) puis précisées au terme de la session spéciale de la Commission politique du CPF le 1er décembre 2003, comporte deux volets. Le premier concerne l’observation et l’évaluation permanentes des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés (alinéa 1). Le second, le déploiement de mesures 21 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E spécifiques et graduées, à l’initiative du Secrétaire général, en liaison avec les Instances, dans les cas de crise ou de rupture de la démocratie, de violations graves ou massives des droits de l’Homme (alinéas 2 et 3). A cet effet, et à des fins de prévention, il est prévu que le Secrétaire général se tienne informé en permanence de la situation de la démocratie, des droits et des libertés en s’appuyant, notamment, outre sur les informations transmises par les Représentations permanentes de l’OIF, de même que par l’APF et les opérateurs, sur la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie (DDHD). Celle-ci est chargée, sous son autorité, de l’observation du respect de ces engagements, et développe, dans cette perspective, un réseau d’information et de concertation. En fonction des données diverses et croisées collectées par ses soins ou fournies par ses partenaires, la DDHD à laquelle incombe la responsabilité de leur intégration, établit à l’attention du Secrétaire général les rapports et autres documents requis pour lui permettre de prendre les initiatives qu’il juge appropriées. Cette évaluation doit, en effet, notamment permettre de définir les mesures les plus appropriées en matière d’appui à l’enracinement de la démocratie, des droits et des libertés ; d’apporter aux Etats et gouvernements qui le souhaitent l’assistance nécessaire en ces domaines et de contribuer à la mise en place d’un système d’alerte précoce. Le Xe Sommet de Ouagadougou doit prendre connaissance des conclusions du premier rapport établi conformément à ce processus, en vue de présenter les tendances constatées en matière de pratiques de la démocratie, des droits et des libertés, ainsi que d’appeler l’attention sur les mesures qu’il semblerait utile de déployer pour progresser de façon concertée. A ce titre, au début de l’année 2004, la DDHD, installée dans de nouveaux locaux, s’est vue sensiblement renforcée dans ses effectifs et les moyens dont elle est dotée. Elle s’est restructurée autour de trois pôles interactifs correspondant à son mandat de veille et d’analyse, de mise en œuvre des initiatives engagées par le Secrétaire général en faveur de la paix et, enfin, de renforcement des capacités de l’ensemble des acteurs de la vie démocratique. De même, ont été poursuivies, en 2003 et 2004, des concertations systématiques, tant bilatérales que globales, notamment à l’occasion des réunions organisées par l’AIF avec les représentants des réseaux institutionnels francophones, à Brazzaville, en avril 2003, à Marrakech, en février 2004, puis à Ouagadougou, en novembre 2004. 22 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Concertations aussi avec l’APF lors des réunions de la Commission politique chargée du suivi de Bamako, avec les différentes catégories d’intervenants appelées à participer, au sein d’un réseau d’information et de concertation, dans le cadre d’une démarche déconcentrée et partagée, à la collecte des données pertinentes et à leur traitement adéquat. Ces réseaux institutionnels francophones, durant ces deux ans, se sont consolidés et diversifiés. Réseaux institutionnels francophones l Assemblée des Instituts des droits de l’Homme, de la démocratie et de la paix l Association africaine des Hautes Juridictions francophones l Association des Cours constitutionnelles ayant en partage l’usage du français l Association des Institutions supérieures de contrôle ayant en commun l’usage du français l Association des ombudsmans et médiateurs de la francophonie l Association francophone des Commissions nationales des droits de l’Homme l Association francophone des Hautes Juridictions de cassation l Conférence des Structures gouvernementales chargées des droits de l’Homme dans l’espace francophone l Conférence internationale des Barreaux de tradition juridique commune l Union des Conseils économiques et sociaux et Institutions similaires francophones Il faut également citer les structures locales et régionales spécialisées, experts indépendants, personnalités du monde académique et acteurs de la vie démocratique, impliqués dans le processus de préparation et de déroulement du Symposium de Bamako, Organisations internationales gouvernementales, ou Organisations internationales non gouvernementales, œuvrant dans les domaines de la démocratie, de la paix et des droits de l’Homme. Au terme de ce processus de sensibilisation et de mobilisation, et sur la base des initiatives existantes avec le concours de la Francophonie (Observatoire de l’état civil créé par l’AIMF, Observatoire des défenseurs des droits de l’Homme de la FIDH, réseau presse et démocratie impulsé par Reporters sans frontières, Observatoire des droits culturels de l’Université de Fribourg), des modalités ont été arrêtées pour assurer les contributions respectives de chacun à la mise en œuvre du dispositif d’observation et d’évaluation. Ces modalités concernent en particulier le diagnostic attendu des L’action politique et diplomatique Institutions et des réseaux de compétences sur leur propre fonctionnement, leur indépendance, l’efficacité et la transparence. Dans ce sens, des questionnaires ont été élaborés et les indicateurs et paramètres d’évaluation affinés, comme ils l’ont été d’ailleurs systématiquement pour l’ensemble des engagements consignés dans la Déclaration de Bamako. Ceux-ci ont été intégrés dans une grille d’observation circonstanciée et consensuelle, qui doit être encore mieux confrontée aux systèmes générés par d’autres organisations œuvrant dans cette même perspective, comme la démarche a déjà été engagée, en 2004, dans le domaine de l’observation des élections et de la bonne gouvernance. Le consensus qui s’est manifesté sur cette collaboration active et novatrice, en raison du caractère inédit des informations sur l’état concret de la démocratie et des droits de l’Homme qu’elle est susceptible de faire émerger, est en voie de se concrétiser par l’élaboration d’accords-cadre. Dans le souci de parachever ce dispositif, dont les principes directeurs ont été rappelés par les Instances de la Francophonie, celles-ci ont insisté sur l’intérêt de privilégier l’accompagnement et non la sanction. Elles ont aussi préconisé d’adopter, pour l’examen de la recevabilité des communications www.democratie.francophonie.org Un site Internet pilote sur l’espace francophone des droits de l’Homme, de la démocratie et de la paix a été déployé. Ce site, dont la version définitive verra le jour au courant de l’année 2005, a été mis en ligne en septembre 2004. Il contient l’information déjà numérisée en possession de la DDHD, par exemple les Constitutions des pays francophones mises à jour, l’état de la mise en œuvre des principaux instruments internationaux relatifs aux droits fondamentaux, les rapports des missions d’observation des élections. que sont habilitées à présenter au Secrétaire général, les Etats et gouvernements, mais aussi les Organismes gouvernementaux et les OING reconnues au plan international, une démarche ouverte, souple et pragmatique. Enfin, le Secrétaire général s’est adressé aux Etats et gouvernements en vue de recevoir de leur part les informations jugées utiles faisant valoir, à la fois, les efforts déployés pour répondre aux engagements de Bamako, les éventuelles difficultés rencontrées, ainsi que les pratiques positives susceptibles de s’inscrire dans le patrimoine commun de la Communauté francophone. 2. Mécanisme d’alerte précoce Se fondant sur les atouts que présente le dispositif de Bamako, structuré autour de l’identification consensuelle de paramètres d’application précis des principes et engagements consignés dans la Déclaration de Bamako, de même que sur le dialogue permanent, l’OIF s’est rapprochée des autres Organisations internationales et régionales ayant également développé des systèmes d’observation et d’évaluation, comme c’est le cas, au niveau de l’Union africaine, du Mécanisme d’évaluation par les pairs, compétent dans le domaine de la bonne gouvernance politique. Il s’agit d’engager avec elles une réflexion partagée à la fois sur la pertinence des indicateurs et sur l’opportunité des actions à entreprendre pour contribuer efficacement à la mise en place d’un système d’alerte précoce. C’est en ce sens que le Secrétaire général a confirmé au Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, lors de leur rencontre à New York, le 19 novembre 2003, la détermination de la Francophonie à organiser conjointement à Dakar, un Atelier sur la prévention des conflits et l’alerte précoce. Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre l’OIF et l’ONU, a fait l’objet d’une 1ère réunion préparatoire tenue à Paris, les 5 et 6 avril 2004. Ont été associés, en outre, à cette réunion, les représentants de la Il établit aussi des liens avec les sites existants les plus pertinents, selon les quatre secteurs visés par la Déclaration de Bamako. Il témoigne enfin des actions menées par la Francophonie dans ce domaine majeur. Cet outil permet désormais aux acteurs de l’espace francophone, ainsi qu’au grand public, de s’informer et d’interagir. 23 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E Commission européenne, du Parlement européen, de l’Union africaine, de la Cedeao et de la Cemac, de même que des responsables d’Organisations régionales non gouvernementales impliquées dans les processus de paix, autour de trois objectifs : l dégager une compréhension commune de la théorie, de la méthodologie, ainsi que des outils de l’alerte précoce et de la prévention des conflits ; l développer sur la base de cas d’étude, tels ceux de la République centrafricaine, de la Côte d’Ivoire ou de la Guinée, une approche partagée ; l établir une démarche de coopération dans le domaine de l’alerte précoce et de la prévention des conflits entre les Organisations internationales et régionales impliquées selon le cas. Les conclusions de ces travaux ont mis, dans un premier temps, l’accent sur la nécessité de promouvoir un système permanent de circulation de l’information, de même que sur l’importance de consolider les moyens et les instruments de l’intervention rapide et concertée, dans le respect du partage des tâches. Dans le cadre de la prévention des conflits et de l’alerte précoce, la coopération entre l’OIF et l’ONU s’est également déployée de façon significative, en ce qui concerne notamment la recherche et la compréhension des causes profondes des conflictualités nouvelles ou émergentes, comme l’y avait engagé le Sommet de Beyrouth, condamnant, en particulier, « énergiquement tout recours au terrorisme » par référence à la Résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est ainsi que l’OIF a, de nouveau, pris part, lors de la 5e réunion de haut niveau entre le système des Nations unies et les Organisations internationales et régionales, à une réunion de travail, les 29 et 30 juillet 2003, sur « les nouveaux défis à la paix et à la sécurité internationale, et le terrorisme international ». Celle-ci faisait suite à la réunion du Conseil de sécurité le 11 avril 2003, qui avait lancé cette invitation. Le Conseil de sécurité a consacré, le 20 juillet 2004, une nouvelle réunion à cette question, se félicitant du consensus qui a été atteint sur les modalités de la coopération en matière de prévention des conflits, et les principes de la coopération en matière de consolidation de la paix. Une prochaine réunion de haut niveau est ainsi prévue pour approfondir ces modalités. 3. Mécanisme de gestion des crises En 2003 et 2004, les initiatives prises par le Secrétaire général, auquel la Charte rénovée a confié, en liaison avec les Instances de la Francophonie, des missions et des pouvoirs importants, 24 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E se sont référées aux procédures prévues dans le chapitre V (alinéas 2 et 3) de la Déclaration de Bamako, éprouvant de ce fait, de façon durable, la pertinence du mécanisme ainsi mis en place, notamment en réponse à une crise ou à une rupture de la démocratie. Tel a été le cas, d’abord, pour la Côte d’Ivoire. L’OIF avait été associée en tant qu’observateur aux négociations de l’Accord de Linas-Marcoussis, puis en la personne du Secrétaire général, au Sommet ayant acté, le 25 janvier 2003, le dispositif d’entente. Il en a été de même pour la République centrafricaine, Sao Tomé et Principe, et, plus récemment, pour Haïti. Des communiqués ou des résolutions émanant du CPF et de la Conférence ministérielle de la francophonie (voir Annexes VI), ont exprimé des préoccupations liées à la situation prévalant dans ces pays, et/ou la condamnation de la prise de pouvoir par des moyens anticonstitutionnels. Ces prises de position ont été suivies de l’envoi, par le Secrétaire général, de missions de haut niveau, associant, en tant que représentants spéciaux, des personnalités disposant d’une autorité incontestée et des parlementaires, aux fins d’information, de contacts, d’écoute et de facilitation, de manière à contribuer au rétablissement d’un climat apaisé et à arrêter les mesures d’accompagnement requises. A cet effet, et aussi dans un souci de dialogue avec les Etats et gouvernements, le Secrétaire général a recouru à la facilité qui lui est offerte par les textes de réunir, en tant que de besoin, un Comité ad hoc consultatif restreint, composé de représentants personnels ou d’Ambassadeurs en poste à Paris, en vue de recueillir leurs avis et suggestions sur les dispositions à prendre aussi bien au début de la crise que lors des développements de la situation et du déploiement des actions retenues. De tels Comités ont examiné les processus prévalant en Côte d’Ivoire (3 décembre 2003) et en Haïti (2 mars 2004). Enfin, le Secrétaire général, dans un exercice aujourd’hui devenu traditionnel, a pris l’initiative d’inscrire systématiquement à l’ordre du jour des Instances francophones, et notamment du CPF, un point sur l’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés, donnant lieu, après présentation de son rapport, à un débat auquel concourent activement les pays membres. A ces modalités dynamiques et concertées d’analyse et de prise de décision concernant les pays en crise, s’appuyant sur une appréciation immédiate sur le terrain, le Secrétaire général a souhaité donner un prolongement structuré et permanent, afin d’ancrer efficacement la présence de l’OIF devenue membre des Comités de suivi des Accords de paix ou de L’action politique et diplomatique réconciliation conclus avec le soutien de la Communauté internationale. C’est le cas pour : le Comité international de suivi des Accords de Linas-Marcoussis ; l le Comité de suivi des actes du dialogue national en République centrafricaine ; l le Comité de suivi des Accords du 20 décembre 2003 portant dispositions transitoires pour l’Union des Comores ; l le Comité technique de mise en œuvre du cadre de coopération intérimaire concerté pour Haïti. A cet effet, le Secrétaire général a ouvert, en avril 2003, une Représentation spéciale de l’OIF en Abidjan, dirigée par son Représentant spécial et a pris les dispositions nécessaires en Union des Comores pour assurer à ses représentants, après la fermeture, dans un premier temps, durant l’été 2003, du Bureau de Moroni, un dispositif de soutien allégé, en partenariat avec le Pnud. l La Francophonie a, par ailleurs, inscrit de plus en plus son action dans un cadre concerté, voire intégré, avec l’ensemble des autres partenaires internationaux et régionaux, comme en Union des Comores, en République centrafricaine et en Haïti, impliquant la mise au point d’instruments, tant techniques que financiers adéquats, mais aussi l’identification de plus en plus poussée des modalités spécifiques et diversifiées de sa contribution. Dans ce sens, et en soutien aux initiatives développées par les acteurs nationaux, la Francophonie a, cas par cas, mobilisé son expertise propre ainsi que celle des partenaires francophones, dans les domaines, notamment, de l’élaboration des textes fondamentaux, du renforcement des capacités des Institutions, et de la préparation des échéances électorales prévues au terme de ces processus de sortie de crise. II. Accompagnement des processus de sorties de crise et de transition, consolidation de la paix Les années 2003 et 2004 ont marqué une étape significative dans l’implication, devenue systématique, de l’OIF dans les périodes de sorties de crise et de transition. Ce mouvement amorcé durant les années précédentes et conforme aux décisions du Sommet de Beyrouth a procédé de la conviction affirmée du Secrétaire général de la nécessité de poursuivre, au-delà de la signature des actes fondant ou refondant le consensus national, les efforts engagés de part et d’autre de manière à éviter la résurgence des crises et des conflits et à consolider la paix, souvent fragile. S’appuyant sur ses Représentants permanents ou spéciaux, le Secrétaire général a promu, dans cette perspective, de nouvelles formes de mobilisation et d’intervention afin d’identifier et de mener les mesures les mieux adaptées à la diversité, à la fois des situations et des acteurs. A l’interne, il convient de citer le groupe de travail sur la Côte d’Ivoire installé au lendemain des Accords de Linas-Marcoussis, en janvier 2003, qui poursuit depuis une réflexion sur les processus de transition. De même, celui consacré à l’action de la Francophonie en Haïti, qui se présente comme une structure informelle impliquant tous les opérateurs de l’OIF, en relais aux décisions émises au cours du Conseil de coopération présidé par le Secrétaire général. 25 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Côte d’Ivoire Mali Burkina Faso Guinée Ferkess édougou Odienné Bouaké Douékoué YAMOUSSOUKRO Dimbokro Ghana Libéria Abidjan Grand-Lahou San-pedro OCEAN ATLANTIQUE 100 km © intercarto - 2004 Le Secrétaire général, dès sa prise de fonction, a tenu à donner corps aux recommandations émises par le Comité ad hoc consultatif restreint sur la Côte d’Ivoire, réuni au lendemain de la 18e session de la CMF à Lausanne, en décembre 2002. A ce titre, il a d’abord confirmé, dans ses fonctions de Représentant spécial pour la Côte d’Ivoire, Lansana Kouyaté, nommé à la suite des événements de septembre 2002. Il a par ailleurs répondu positivement à l’invitation adressée à l’OIF d’être associée, en tant qu’observateur, aux négociations entre les parties ivoiriennes qui ont abouti à la signature, le 23 janvier 2003, de l’Accord de Linas-Marcoussis, en se faisant représenter à cette occasion par Lansana Kouyaté et le Délégué aux droits de l’Homme et à la démocratie. Le Secrétaire général a participé au Sommet des chefs d’Etat qui a consacré, le 25 janvier 2003, l’Accord de Linas-Marcoussis et a réitéré, dans cette enceinte, la volonté de la Francophonie d’accompagner pleinement le processus de réconciliation ainsi engagé. Dans cette perspective, le Secrétaire général a mis en place un groupe de travail, le premier de ce genre, sur la Côte d’Ivoire, composé de personnalités disposant d’une expérience avérée dans les processus de conférences nationales et de dialogue, ainsi que de membres du Comité de suivi de la Conférence des intellectuels sur la Côte d’Ivoire qui s’était déroulée, avec le concours de l’AIF, à Cotonou, en décembre 2002, et enfin, de représentants des différents opérateurs susceptibles d’être mobilisés pour contribuer à la mise en œuvre des actions identifiées comme prioritaires par l’Accord de Linas-Marcoussis. Ce groupe s’est réuni dès le 24 janvier 2003 et a examiné, sur cette base, les domaines qui, compte tenu de l’expérience et des ressources de la Francophonie, pouvaient bénéficier d’un soutien efficace de l’OIF, tels les médias, l’élaboration des textes fondamentaux et la mise en place des Institutions, la tenue des élections, les aspects sociaux de la reconstruction et la sécurité interne et régionale, puis, enfin, la diffusion de la culture de la paix et des droits de l’Homme. De plus, afin de coordonner cette démarche stratégique, un Comité de prospective s’est proposé de mener une réflexion, à la fois théorique et pratique, afférente à l’ensemble des processus de médiation et de réconciliation. Ainsi, la communication et les médias déjà identifiés par le Secrétaire général comme un domaine essentiel d’intervention, en raison de leur rôle déterminant dans des situations de crise, ont fait l’objet de deux missions, dépêchées successivement en juin et en août 2003. La première mission d’information et de contact a dressé, en liaison avec l’ensemble des acteurs de ce secteur - médias audiovisuels et presse publique et privée, organes de régulation, responsables politiques, administratifs et partis politiques - un état des lieux circonstancié. La seconde mission, d’une durée d’un mois, a consisté en la mise à la disposition de l’équipe mise en place par le gouvernement de réconciliation nationale pour la réforme du cadre juridique des médias, notamment le code de la presse, de deux experts hautement qualifiés. 26 L’action politique et diplomatique Par ailleurs, et dans la perspective de la tenue des élections présidentielles prévues en 2005, considérées comme l’un des objectifs majeurs de l’accord de Linas-Marcoussis, le Secrétaire général a également dépêché en Côte d’Ivoire deux missions exploratoires en matière électorale, lesquelles ont établi, après des échanges approfondis avec les structures et acteurs concernés, en particulier la Commission électorale, un diagnostic et des recommandations, y compris quant à la modification des textes en vigueur pour répondre aux engagements pris à Marcoussis. Ces différentes actions, ainsi que l’appui à la 2e réunion (août 2003), de la conférence des intellectuels, ont bénéficié du soutien de la Représentation spéciale de l’OIF, dirigée par Lansana Kouyaté, Représentant spécial du Secrétaire général et membre du Comité international de suivi des Accords de Linas-Marcoussis. Par cette initiative majeure, destinée à inscrire l’implication de la Francophonie dans la durée d’une part, et à l’ancrer au plus près des réalités du contexte ivoirien, d’autre part, la Francophonie s’est dotée d’un instrument de veille et de suivi permanents, offrant ainsi un cadre propice à l’intense activité de facilitation déployée entre toutes les parties par le Représentant spécial. Pendant toute cette période, le Secrétaire général a continué de suivre l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire, en intensifiant ses contacts avec les différents protagonistes, afin de trouver des solutions pratiques aux difficultés émaillant le cours de la réconciliation. C’est ainsi que le 26 mai 2003, le Secrétaire général s’est entretenu avec Guillaume Soro, ministre ivoirien des Communications, en présence de Lansana Kouyaté, pour évoquer les missions de l’OIF dans le domaine des médias. Le 30 mai 2003, il a reçu Albert Mabri Toikeusse, ministre d’Etat à la Santé et à la Population de Côte d’Ivoire. Le 1er août 2003, le Secrétaire général a consacré un long entretien à Seydou Diarra, Premier ministre, et il lui a réitéré le soutien de l’OIF pour la mise en œuvre de l’Accord de Linas-Marcoussis, s’agissant notamment de la réforme des textes fondamentaux, du renforcement des capacités des Institutions, de la culture de la paix, des élections et des médias. Le Secrétaire général a rencontré, le 10 octobre 2003, Albert Tevoedjre, président du Comité international de suivi de l’Accord de Linas-Marcoussis. Dans ce même souci d’implication, le Secrétaire général s’est rendu en visite officielle en Côte d’Ivoire (octobre 2003) et a réaffirmé son ferme soutien au processus de Linas-Marcoussis, comme seule issue pacifique à la crise. Tous ses interlocuteurs, le président de la République et le Premier ministre, comme l’ensemble des responsables politiques signataires des Accords, de même que les responsables religieux, les représentants de la société civile, les intellectuels, ou encore les membres du Comité international de suivi, ont salué le rôle de la Francophonie et souhaité que son action se poursuive. Enfin, conformément aux procédures de mise en œuvre du chapitre V de la Déclaration de Bamako, le Secrétaire général a réuni, le 3 décembre 2003, le Comité ad hoc consultatif restreint chargé de formuler à son attention un avis sur les initiatives qui peuvent être proposées aux Instances : la CMF a ainsi adopté à sa 19e session (18 décembre 2003) une Résolution sur la Côte d’Ivoire faisant état des principales recommandations du Comité (voir Annexes VI). En 2004, la situation en Côte d’Ivoire est demeurée gravement préoccupante et le 6 février 2004, le Secrétaire général a rencontré Laurent Gbagbo, au cours de la visite en France du Président ivoirien. De même a-t-il exprimé sa vive inquiétude à propos des événements du 25 mars 2004, par un communiqué appelant au calme et au respect des droits de l’Homme. La Francophonie a toutefois poursuivi ses efforts pour que des progrès se réalisent dans les différents domaines d’application de l’Accord, considérant qu’il constitue toujours le seul cadre valable de sortie de crise, à la condition que toutes les parties ivoiriennes impliquées acceptent de prendre leur part de sa mise en œuvre (voir la Résolution adoptée au 50e CPF, Annexe VI). Depuis le Sommet réuni à Accra, les 29 et 30 juillet 2004, et la signature des accords inter ivoiriens, le processus de réconciliation pourrait trouver un nouveau souffle en favorisant le règlement effectif de la question du désarmement et le vote des textes essentiels à la préparation des élections de 2005. 27 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Union des Comores GRANDE COMORE Moroni Océan Indien Mutsamudu ANJOUAN Fomboni MOHÉLIE 50 km © intercarto - 2004 Face au blocage du processus de réconciliation dû au conflit persistant sur la répartition des compétences entre l’Union et les Iles autonomes, la Francophonie est convaincue de la nécessité de parvenir à un accord politique global sur ces questions, préalable à la poursuite de la mise en place des différentes Institutions prévues par l’Accord de Fomboni (février 2001). Elle a ainsi pris l’initiative, en novembre 2002, d’accueillir à Paris, conformément à la demande formulée auprès de la Communauté internationale par le Comité de suivi dudit Accord, une réunion de la Commission technique chargée d’élaborer les avant-projets de lois organiques destinés à être soumis pour examen et adoption à la future Assemblée de l’Union. A cet effet, l’OIF a mis en oeuvre les leviers nécessaires au rapprochement des positions et, selon les termes mêmes des parties comoriennes, à l’apaisement des tensions, en mobilisant au service de la transition comorienne, selon un processus inédit, aux côtés de l’ensemble des experts comoriens et de ceux dépêchés par le Pnud et le gouvernement français, uneexpertise multilatérale de haut niveau dans le prolongement de l’assistance constitutionnelle déployée de façon régulière sur le terrain, depuis 1999. Mais les avancées substantielles réalisées à cette occasion n’ayant pu se traduire par un accord politique entre les Présidents de l’Union et des Iles, et la crise s’aggravant, une seconde réunion s’est donc révélée nécessaire afin d’aplanir les divergences sur les derniers points restés en suspens et de surmonter les nouvelles difficultés. La réunion de Paris II (21-23 mai 2003) a élargi et approfondi la collaboration entre les partenaires sur le dossier comorien, en offrant aux experts envoyés par l’Union et les Iles autonomes, dûment mandatés, l’appui des experts de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de l’OIF, du gouvernement français, en présence d’un observateur dépêché par le gouvernement Sud africain. Elle a permis d’acter définitivement les consensus obtenus en novembre 2002, sur le partage des compétences dans plusieurs domaines (éducation, santé, agriculture, tourisme, transports, pêche, télécommunications, énergies, etc.) et d’obtenir des avancées appréciables sur les principaux points de divergence : douane et budget ; défense extérieure et forces de sécurité intérieure ; justice et Cour constitutionnelle, ainsi que sur les questions électorales, au sein d’un groupe de travail spécifique. Les conclusions de ces travaux, de même que les propositions du FMI en matière de budget, ont pu servir de base à la poursuite des négociations reprises sous l’égide de la Troïka de l’Union africaine, présidée par l’Afrique du Sud, que la CMF avait tenu à appuyer en adoptant, à sa 19e session du 18 décembre 2003, une résolution en ce sens (voir Annexe VI). Ces négociations ont abouti à la signature de l’Accord du 20 décembre 2003, à Moroni, toujours sous l’égide de la Troïka de l’Union africaine, en présence du Secrétaire général, du Président Thabo Mbeki, des Premiers ministres de Madagascar et de Maurice, des Représentants de l’ONU et de l’Union européenne et du ministre français chargé de la Coopération et de la Francophonie. Cet Accord sur les dispositions transitoires a ainsi permis à l’Union des Comores d’organiser leurs élections et de parachever la mise en place de leurs Institutions. 28 L’action politique et diplomatique La Francophonie, à nouveau membre du Comité de suivi de cet Accord, a apporté tout son appui à la mise en œuvre de ces dispositions transitoires, en : l contribuant au Fonds fiduciaire créé par les partenaires de l’Union des Comores ; l présidant, à la demande du Comité de suivi, le Comité d’harmonisation prévu par l’Accord et chargé d’examiner tant les recettes à partager que les besoins des différentes parties et les modalités de leur répartition ; de fixer le budget de la transition et d’instaurer les mécanismes destinés à assurer la préparation du budget de 2005 ; l mettant à la disposition de la Commission électorale nationale, durant trois mois, un expert de haut niveau, qui, par ailleurs, s’est vu confier la présidence de la Commission d’homologation chargée, en lieu et place de la future Cour constitutionnelle, de valider et de publier les résultats des élections des Assemblées des Iles ; l envoyant une mission pour l’observation des élections de l’Assemblée de l’Union et en apportant un appui financier à l’Association dénommée Observatoire des élections ; l procédant aux consultations appropriées en vue de l’élaboration, en l’absence de dispositions spécifiques dans la Constitution, des modalités de désignation des membres, non élus au suffrage universel, de l’Assemblée de l’Union ; l favorisant l’élaboration du projet de loi organique relative à la Cour constitutionnelle, adoptée par la nouvelle Assemblée, le 30 juin 2004 ; l mettant à la disposition du gouvernement du l’Union des Comores et de l’Assemblée l’expertise requise pour la confection des projets de lois organiques sur les compétences exclusives et les compétences partagées, adoptées par l’Assemblée, en septembre 2004. Le Secrétaire général a confié cette mission à Mamadou Lamine Loum, ancien Premier ministre du Sénégal. Le Secrétaire général a reçu, le 21 février 2003, Assoumani Azali, Président de l’Union des Comores, pour l’encourager dans la mise en application de la transition. Il s’est de nouveau entretenu avec lui, le 8 mai 2004, pour le féliciter du bon déroulement du processus électoral. Durant toute cette période, le Secrétaire général a reçu les principaux responsables comoriens : Mohamed Bacar, Président de l’Ile autonome d’Anjouan, le 10 avril 2003, ainsi que Abdou Soula El Back, Président de la Grande Comore, le 11 décembre 2003. Après l’installation officielle des Assemblées des Iles et de l’Union, puis la constitution, par le Président Azali, d’un gouvernement d’Union nationale, auquel participent les Iles autonomes d’Anjouan et de Mohéli, le Comité de suivi, comme le Président Azali l’avait fait pour sa part, a néanmoins souhaité que la Communauté internationale et, en particulier la Francophonie, continue d’apporter son soutien pendant cette phase nouvelle de mise en route des Institutions. C’est ainsi que, après la demande d’expertise constitutionnelle pour accompagner la mise en place de la Cour, l’OIF a été sollicitée afin de concourir au renforcement des capacités du nouveau Parlement de l’Union. 29 RAPPO RT S DU ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E République centrafricaine Birao Tchad Soudan N'Dele Ouada Kaga Bandoro Bozoum Bouar Bria Bossangoa Sibut Yalingua Bambari Zemio Obo Bangassou Berberati Mobaye BANGUI Nola Cameroun République démocratique du Congo Congo 300 km © intercarto - 2004 Au lendemain des événements survenus le 15 mars 2003 en République centrafricaine - que le Secrétaire général a dénoncés par un communiqué – le Secrétaire général a dépêché, en application des dispositions du chapitre V de la Déclaration de Bamako, une mission d’information à Bangui, chargée de procéder à une évaluation générale de la situation (21-23 avril 2003). Cette mission d’information et de contacts, menée par Jacques Legendre, Secrétaire général parlementaire de l’APF et par le Représentant personnel du chef de l’Etat du Mali, Madina Ly–Tall, a été suivie de trois autres missions en 2003 (16-24 août, 10-21 septembre et 23-30 octobre). La première concernait les élections et les deux autres se sont voulues un accompagnement des travaux du Conseil national de la transition, dans sa mission d’organisation du dialogue national et, par la suite, d’organe législatif, chargé de la mise en œuvre des conclusions de ce Forum national. L’OIF a été ainsi parmi les premiers contributeurs à offrir son concours au renforcement des capacités de cet organe majeur de la transition, tant par des dotations en matériel bureautique et informatique, que, surtout, par la mise à disposition de l’expérience des Envoyés spéciaux du Secrétaire général, Pascal Gayama, ancien Secrétaire général adjoint de l’OUA, et Djovi Gally, président de l’Observatoire panafricain de la démocratie (Opad). Le Dialogue national ayant été prévu avant les changements intervenus le 15 mars 2003, le Secrétaire général avait reçu, dès le 12 février 2003, les responsables chargés de la préparation du Dialogue de réconciliation nationale en République centrafricaine, Mgr Paulin Pomodimo, Archevêque de Bangui, et Henri Maïdou, ancien Premier ministre, et les avait déjà assurés du soutien de la Francophonie pour donner toutes ses chances à cet exercice complexe. Appréciant, comme les autres partenaires de la République centrafricaine, la bonne volonté manifeste des nouvelles autorités de mener à son terme et dans les délais fixés le processus de retour à la vie constitutionnelle normale, le Secrétaire général a maintenu un contact suivi avec les responsables centrafricains. Ainsi, après avoir également reçu, le 1er juillet 2003, Abdou Karim Meckassoua, ministre centrafricain des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et de la Francophonie, le Secrétaire général a rencontré, le 21 septembre 2003, François Bozize, président de la République, qui a tenu à remercier l’OIF de son appui, et notamment du concours de ses experts. Enfin, le 27 octobre 2003, à la clôture officielle du Dialogue national, le Secrétaire général a adressé, par la voix de son Représentant, un message de soutien, d’amitié et de paix au peuple centrafricain. L’OIF est devenue membre du Comité de suivi des actes du Dialogue, de même que de celui des partenaires extérieurs de suivi du processus électoral qui doit s’engager avec la révision en profondeur du Code électoral, ainsi qu’avec la rédaction d’une nouvelle Loi fondamentale pour aménager la Constitution du 14 janvier 1995, ce en fonction des orientations retenues par le Dialogue national. A ce titre, le Secrétaire général a dépêché une deuxième mission d’identification des besoins en matière électorale, au début de l’année 2004 et la DDHD demeure en contact avec la Commission électorale mixte indépendante chargée du processus. Par ailleurs, ses Représentants se rendent régulièrement à Bangui pour apprécier l’évolution de la situation et émettre les recommandations d’accompagnement utiles. Tenant compte des graves difficultés socio-économiques que rencontre la République centrafricaine, le Secrétaire général s’est, en outre, fait à de nombreuses reprises, son avocat auprès des autres partenaires au développement et en particulier auprès des Institutions internationales de financement. Dans ce même esprit, le ministre d’Etat chargé des Finances, Jean-Pierre Le Bouder, a été invité à participer au Forum sur l’accès aux financements internationaux dans les pays en situation de crise, de post-crise ou de transition, organisé à Paris, en mai 2004, dans le cadre du Symposium international sur l’accès aux financements internationaux. 30 L’action politique et diplomatique République démocratique du Congo A l’occasion de sa visite officielle en République démocratique du Congo en avril 2003, le Secrétaire général a pris l’engagement, auprès du Président Joseph Kabila, d’offrir le concours de la Francophonie pour accompagner la gestion de la transition et la mise en place des Institutions d’appui à la démocratie. Cette prise de position s’est faite dans une phase cruciale mais fragile de la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale qui s’est engagée à la suite de la signature à Pretoria de l’Accord global et inclusif sur la transition (17 décembre 2002) puis de l’adoption, par les composantes du Dialogue national à Sun City, de la Constitution de la transition de la République démocratique du Congo (2 avril 2003), et qui s’est concrétisée enfin, le 30 juin 2003, par la mise en place du gouvernement de Transition. L’OIF a financé la publication et la diffusion de l’Accord de Pretoria et de la Constitution, avec leur traduction dans les quatre langues nationales de la République démocratique du Congo. L’objectif majeur de la transition, fixée à 24 mois, consistant, après la réunification et la pacification complète, ainsi qu’après le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, à parvenir à l’organisation d’élections libres et transparentes, comme point de départ pour l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit, la Francophonie a tenu à inscrire son action dans cette dynamique. Elle a, à ce titre, dès novembre 2003, envoyé, en liaison avec les Nations unies, une mission préparatoire conjointe en République démocratique du Congo, destinée à évaluer l’état des préparatifs afférents aux consultations prévues en juin 2005. Le Secrétaire général a rencontré à Paris, le 2 février 2004, le Président Joseph Kabila, avec lequel il s’est entretenu du bon déroulement du processus de transition, tout en réitérant la détermination de l’OIF à contribuer à l’approfondissement de ce dernier. Le Président Kabila a formé, à cette occasion, le vœu que son pays puisse accueillir un prochain Sommet de la francophonie. Dans ce contexte, le rôle confié, parallèlement au maintien des pouvoirs classiques (président de la République et gouvernement, Assemblée nationale et Sénat, Cours et Tribunaux) aux nouveaux organes désignés comme « Institutions d’appui à la transition » s’avère comme fondamental. La Francophonie s’est donc mobilisée, pour organiser à Kinshasa, en avril 2004, un Séminaire international sur la gestion des Institutions de la transition. Il s’est agi, outre le développement d’une réflexion plus large sur les processus de transition, dans le suivi de la Conférence de Cotonou sur « Le bilan des Conférences nationales et autres processus de transition démocratique » (février 2000), de mettre en perspective l’expérience congolaise avec d’autres expériences observées dans l’espace francophone, à partir d’études de cas portant sur l’esprit, les missions, les modes de fonctionnement d’Institutions similaires dans d’autres pays membres, ainsi que sur les éventuelles difficultés rencontrées et les pratiques utiles développées pour y répondre. A l’issue de cette rencontre, s’appuyant sur l’expérience des réseaux institutionnels francophones, structurés autour de cinq ateliers thématiques, correspondant aux cinq nouvelles institutions (Commission électorale indépendante, Observatoire des droits de l’Homme, Haute Autorité des médias, Commission de l’éthique et de la lutte contre la corruption, Commission vérité et réconciliation), la Francophonie demeure mobilisée pour continuer d’apporter son concours au bon fonctionnement de ces institutions : élaboration des textes d’application après l’adoption des lois organiques qui doivent déterminer ce fonctionnement, formation, expertise, dotations. 31 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Haïti La Francophonie, qui s’est de très longue date préoccupée de la situation en Haïti, n’a pas manqué parallèlement de souligner son engagement en faveur de la consolidation de la démocratie dans ce pays. C’est pourquoi le Secrétaire général a, par un communiqué du 11 février 2004, tenu à marquer son inquiétude devant la détérioration observée durant les derniers mois, condamnant fermement toutes les formes de violence et de violation des droits de l’Homme perpétrées. Et, dès le 2 mars 2004, il a réuni à Paris, en application des dispositions de la Déclaration de Bamako, un Comité ad hoc consultatif restreint, auquel a été associé un représentant de la Commission de l’Union africaine, afin d’examiner l’évolution de la crise à la lumière des derniers développements survenus après le départ du Président Aristide. L’OIF a tenu alors à marquer son appui aux dispositions de la résolution 1529, comme par la suite à celles de la résolution 1542 du Conseil de sécurité des Nations unies, de même qu’elle a soutenu les efforts de l’Organisation des Etats américains (OEA) et les initiatives de la Communauté des Etats de la Caraïbe (Caricom). Dans le cadre de la contribution aux efforts des Nations unies pour le déploiement des forces dans des pays en conflits et surtout en situation de post–conflit, l’action de l’OIF se caractérise principalement par la mobilisation qu’elle entend susciter auprès de ses pays membres à l’appui des efforts des Nations unies. Ainsi, à la demande du gouvernement haïtien mais aussi conformément à l’attente exprimée par le Secrétaire général des Nations unies, le Secrétaire général s’est adressé à chacun des chefs d’Etat membres de la Francophonie pour appeler leur attention sur l’intérêt majeur pour la Minustah de comporter une dimension francophone largement affirmée. Afin de marquer la solidarité de la Communauté francophone avec le peuple de Haïti, le Secrétaire général a demandé à Antonio Mascarenhas Monteiro, ancien président de la République du Cap-Vert, désigné en qualité d’Envoyé spécial, de conduire une mission de haut niveau, chargée de procéder à une évaluation de la situation et d’identifier les possibles interventions de la Francophonie, en complémentarité avec celles des autres Institutions internationales et régionales. Cette mission s’est rendue à Port-au-Prince, du 14 au 17 avril 2004. Dès la semaine suivante se tenait une 1ère réunion des bailleurs de fonds et des partenaires de Haïti avec le gouvernement de Transition conduit par Gérard Latortue, Premier ministre (21-23 avril 2004) pour jeter les bases du Cadre de coopération intérimaire. Ce dernier a été officiellement présenté à la Communauté internationale à Washington les 19 et 20 juillet 2004, lors de la Conférence des donateurs pour Haïti. Durant la phase d’élaboration du Cadre de coopération intérimaire, la Francophonie a été associée à l’identification des besoins dans les domaines d’intervention où elle avait marqué sa disponibilité à s’impliquer. Elle a ainsi envoyé deux missions spécialisées, l’une principalement pour la consolidation des Institutions de l’Etat de droit et la bonne gouvernance politique (5-24 mai 2004), et l’autre plus spécialement axée sur l’assistance électorale, en vue de la tenue d’élections libres et transparentes (28 juin-3 juillet 2004). Sur la base des recommandations de cette mission exploratoire, le Secrétaire général a mis à la disposition du Conseil électoral provisoire une expertise de haut niveau, en tant que conseil pour la réforme des textes de même que pour les différentes étapes préparatoires des scrutins à venir : établissement des listes électorales, après une mise à jour de l’état civil, régulation médiatique, contentieux, etc. L’OIF peut s’appuyer, pour déployer ses appuis, sur l’APF, largement représentée dans la première mission et l’AIMF déjà associée à la mission exploratoire, de même que sur le Bureau régional de l’AUF de Port-auPrince, dont les activités sont appelées à être renforcées au bénéfice de diverses filières universitaires en concordance avec les objectifs du Cadre de coopération intérimaire. Outre les secteurs de l’éducation et de la culture, auxquels la Francophonie est à même d’apporter des concours, l’OIF, enfin, est prête à se mobiliser dans la perspective de la tenue du Dialogue national, si le principe en est définitivement acquis. 32 L’action politique et diplomatique Le Secrétaire général a saisi l’occasion de ses rencontres avec différentes autorités, que ce soit lors des visites officielles dans certains pays membres ou bien lors de la visite de personnalités au siège de la Francophonie à Paris, pour évoquer la situation prévalant en Haïti, comme il l’a fait, le 2 septembre 2003, avec William Graham, ministre canadien des Affaires étrangères, puis lors de son séjour à Montréal, le 17 mars 2004, durant ses entretiens avec le Premier ministre du Canada, Paul Martin, et du Canada-Québec, Jean Charest. Denis Coderre, ministre canadien responsable de la Francophonie a ainsi annoncé le versement d’un million de dollars canadiens à l’OIF pour la création d’un fond d’affectation spéciale en faveur de Haïti, destiné à financer des initiatives visant à rétablir les Institutions démocratiques dans ce pays. Le Secrétaire général a pu également s’entretenir de la question haïtienne, dès le 17 février 2004, avec Dominique de Villepin, ministre français des Affaires étrangères comme il l’a fait, le 13 mai 2004, en recevant Rogatien Biaou, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine du Bénin, qui a informé le Secrétaire général de la décision de son pays de mettre un contingent à disposition de la Minustah. Les autres situations de crise L’OIF a également continué de suivre le processus de retour à la légalité constitutionnelle dans les pays où des tentatives de prise de pouvoir par la force et de rupture de la démocratie ont eu lieu, que le Secrétaire général avait, dans chaque cas, fermement condamnées. En Mauritanie, une tentative de coup d’Etat perpétrée en juin 2003 a été maîtrisée après 36 heures de combats entre les forces loyalistes et un groupe d’officiers rebelles. Des élections présidentielles se sont déroulées le 7 novembre 2003. La Francophonie n’avait pas été invitée à y envoyer une mission d’observation. A Sao Tomé et Principe, un coup d’Etat survenu le 16 juillet 2003, a renversé le régime issu des élections du 29 juillet 2001. Mais le Secrétaire général, par un communiqué du 25 juillet, s’est dit heureux du dénouement rapide de cette crise, grâce à l’action efficace et à la mobilisation exemplaire des partenaires de la Communauté internationale, permettant au Président Fradique de Menezes de reprendre ses fonctions. Un Mémorandum d’entente a ouvert la perspective d’un dialogue national qui s’est déroulé au mois de juillet 2004. Le Secrétaire général avait également confié à Maria Alves Trovoada, Représentante personnelle du président de la République au CPF, en la recevant le 8 septembre 2003, le soin de remettre une correspondance au chef de l’Etat santoméen pour lui réitérer la disponibilité de la Francophonie à apporter son concours aux Institutions de l’Etat de droit et de la démocratie dans ce pays. En Guinée Bissau, un coup de force militaire s’est produit le 14 septembre 2003, qui a conduit au renversement du Président élu, interrompant le processus engagé en vue des élections législatives qui devaient avoir lieu le 12 octobre 2003, après avoir été déjà plusieurs fois reportées, dans un contexte marqué par des tensions politiques préoccupantes et une situation économique inquiétante. A l’occasion de ces élections, qui se sont effectivement déroulées le 28 mars 2004, l’OIF a été invitée à envoyer une mission d’observation, conduite par le Major Pierre Buyoya, ancien président de la République du Burundi. Ces élections ont marqué l’engagement de la Guinée Bissau sur la voie du retour à la légalité constitutionnelle et à la stabilité politique. Elles ont aussi été l’occasion pour l’OIF de formuler un certain nombre de recommandations pour un accompagnement circonstancié de l’ancrage de la démocratie, que la Francophonie doit continuer de s’attacher à mettre en œuvre, s’agissant de la gouvernance démocratique (refonte de certains textes relatifs à l’organisation des pouvoirs publics, mise en place des organes de régulation prévue par les textes fondamentaux, contribution à la préparation dans des conditions améliorées du scrutin présidentiel qui doit avoir lieu un an après l’entrée en fonction du gouvernement), et de la mobilisation de la Communauté internationale en appuyant la tenue d’une Conférence des bailleurs de fonds, pour une prise en compte globale des problèmes de la Guinée Bissau, tant sur le plan politique qu’économique et financier 33 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E La démocratie et les droits de l’Homme C ’est par le déploiement, renforcé depuis 2002, des réseaux institutionnels, par le canal de la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie, que l’Organisation internationale de la francophonie a démontré l’originalité de la démarche francophone destinée à une consolidation durable de l’Etat de droit. Les missions d’observation des élections et les opérations d’assistance électorale ont été poursuivies et doivent désormais faire l’objet d’un bilan. Dans le cadre de la préparation du Xe Sommet, la recherche d’une approche integrée entre les objectifs de la démocratie et des droits de l’Homme et ceux du développement durable a été entreprise. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Francophonie ont imprimé un nouvel élan politique à la coopération multilatérale francophone en adoptant, au Sommet de Beyrouth, le Programme d’action annexe à la Déclaration de Bamako (2000), qui constitue le cadre global de sa mise en œuvre pour l’ensemble des opérateurs de la Francophonie. En se disant déterminés « à mettre en œuvre la Déclaration de Bamako… qui constitue une avancée dans l’histoire de l’Organisation », ils ont, en effet, affirmé que « cet engagement démocratique doit se traduire, notamment, par des actions de coopération de la Francophonie, s’inspirant des pratiques et des expériences positives de chaque Etat et gouvernement membre. » 34 Cette dimension traditionnelle des activités de la Francophonie prend ainsi sa pleine signification à la lumière des politiques de prévention, d’accompagnement des processus de transition et de consolidation de la paix, de même qu’à celle de la mission d’observation et d’évaluation permanentes des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés qui sous-tendent, aujourd’hui, les interventions et les partenariats de la Francophonie, selon la dynamique de Bamako. Elle illustre et confirme tout à la fois la vocation première de la Francophonie, qui est, dans un souci de progrès concerté, d’accompagner les efforts de ses Etats et gouvernements membres en faveur de la promotion des droits de l’Homme et de la démocratie, sans leur imposer quelque modèle que ce soit. L’action politique et diplomatique C’est ainsi que l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), sous l’impulsion de son Secrétaire général, a pu conforter, par le canal de la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie (DDHD), nouvellement renforcée et redéployée en 2004, ses actions autour des quatre domaines d’intervention prioritaires du Programme d’action de Bamako, fondés eux-mêmes sur les principes et les engagements consignés dans la Déclaration. La DDHD s’appuie, à ces fins, notamment, sur un dispositif constituant sans doute l’un des traits les plus originaux de la démarche poursuivie par la Francophonie. Il s’agit des réseaux institutionnels, professionnels et de compétences, mis en place progressivement en vue du renforcement des capacités de l’ensemble des Institutions judiciaires, de contrôle, de régulation et de médiation dans les Etats et gouvernements membres, grâce à la création successive d’associations, d’unions ou de réseaux les regroupant. Ceux-ci sont appelés à susciter une émulation endogène, dans un mouvement d’échange d’expériences, que la Déclaration de Bamako avait invité à intensifier ou à rénover, pour ce qui est des OING, selon des mécanismes de concertation et de dialogue novateurs. Cette démarche s’est aussi traduite par l’initiative de tenir à Beyrouth, en marge du IXe Sommet, la première Assemblée internationale des Instituts et des réseaux francophones des droits de l’Homme, de la démocratie et de la paix, organisée conjointement par l’OIF et l’Institut des droits de l’Homme du Barreau de Beyrouth, qui a permis de faire progresser sensiblement ce dispositif déconcentré. L’Assemblée de Beyrouth ayant appelé les Etats, aussi bien que les Instituts, les centres et les réseaux, à se regrouper pour s’associer à la mise en œuvre de la Déclaration de Bamako, c’est dans ce contexte que s’est tenue une Conférence des structures gouvernementales chargées des droits de l’Homme dans l’espace francophone, à Brazzaville (25-28 avril 2003), à l’invitation du président de la République du Congo. Cette Conférence, comme l’affirme la Déclaration adoptée à cette occasion, a marqué une nouvelle avancée en faveur du plein respect des droits de l’Homme, en mobilisant cette fois des structures gouvernementales au sein d’un réseau bien identifié qui, en raison de sa nature même, vient établir un nouvel équilibre au regard des filières associatives, en donnant leur juste place aux autorités nationales, aux côtés des autres réseaux. Ainsi, le Secrétaire général a installé à Marrakech, le 27 février 2004, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Comité de suivi issu de la Conférence de Brazzaville. Ce Comité est chargé de développer un programme d’action spécifique adopté à cette occasion, tant en ce qui concerne la prise en compte de la problématique des droits de l’Homme dans les politiques nationales que la mise en œuvre des engagements internationaux relatifs aux droits de l’Homme et à la démocratie souscrits par ces mêmes Etats. I. Consolidation de l’Etat de droit Cadre nécessaire à l’affirmation d’une société démocratique comme à la jouissance des droits de l’Homme et au développement économique, par l’existence d’un environnement juridique fiable, l’Etat de droit constitue un domaine d’intervention majeur que la Francophonie a progressivement investi, depuis le Sommet de Dakar (1989). Elle a ainsi centré ses efforts sur le développement institutionnel : Parlements (voir « L’action des parlementaires »), Institutions judiciaires (voir le chapitre « La coopération juridique et judiciaire »), collectivités locales et décentralisation (voir « L’action des maires ») et autres Institutions de l’Etat. Elle a favorisé leur regroupement en réseaux à l’échelle francophone mais aussi régionale, notamment africaine, dans la perspective de la mise en œuvre du Nopada/Nepad. Dans le même temps, la Francophonie s’est elle-même appuyée sur ces réseaux pour développer et rationaliser ses propres activités tant au plan de la coopération technique que de l’observation permanente. Cet engagement en faveur de l’approche « réseaux », que favorise le partage d’une langue internationale et de références juridiques communes, s’est illustré au cours des quatre réunions que la DDHD a organisées avec les représentants des réseaux institutionnels (Conférence de Brazzaville, réunion de suivi de Marrakech…). 35 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Appui aux réseaux Cours constitutionnelles et Association des Cours constitutionnelles ayant en partage l’usage du français (Accpuf) : l soutien à la tenue de l’Assemblée générale et du 3e Congrès (Ottawa, juin 2003) ainsi qu’au Bureau de l’Association (Paris, juillet 2004) ; l organisation du 3e Séminaire de formation et d’échanges des correspondants nationaux de l’Association sur « Le rôle et le fonctionnement des Cours constitutionnelles en période électorale » (Paris, novembre 2003) et prise en charge du séjour des participants du Sud ainsi que de la documentation de référence sur le contentieux électoral ; l dotation en équipements informatiques et bureautiques en faveur des Cours ou Conseils constitutionnels du Burkina Faso, de Djibouti, du Niger et du Tchad ; l renforcement des capacités de la Cour constitutionnelle du Bénin, dans le cadre des élections législatives de mars 2003 (organisation de sessions de formation, élaboration de plaquettes de sensibilisation, fourniture d’un équipement bureautique et de matériels de communication) ; l édition, à l’initiative de la Cour constitutionnelle du Gabon, de documents pédagogiques sur les Institutions de la République gabonaise, et publication de recueils de décisions de la Cour constitutionnelle du Togo ; l visite de travail et de consultations du Conseil constitutionnel du Burkina Faso auprès de la Cour constitutionnelle du Bénin (mai 2004). Commissions nationales de promotion et de protection des droits de l’Homme et Association francophone des Commissions nationales de promotion et de protection des droits de l’Homme (Afcndh) : l soutien, en marge des sessions de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies, aux 3e et 4e réunions du Conseil d’administration de l’Afcndh (avril 2003 et avril 2004) ; l renforcement des capacités humaines, par l’octroi de bourses de formation, à des membres ou des agents des Commissions nationales d’une dizaine de pays d’Afrique ; l participation de l’Afcndh à la réunion organisée au Caire (mai 2003), avec l’Association égyptienne des juristes francophones, en vue de la création de la Commission égyptienne des droits de l’Homme, aujourd’hui mise en place sous la présidence de Boutros Boutros-Ghali. Cette réunion a fait l’objet de la publication d’Actes coédités par l’AIF, en français et en arabe ; l traduction et diffusion en langues nationales de la Constitution nigérienne par la Commission nationale, en vue des élections municipales de juillet 2004 ; l dotation en équipements informatiques et bureautiques de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés fondamentales du Niger, à l’occasion de l’accueil de la 33e session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (mai 2003). Institutions supérieures de contrôle et Association des Institutions supérieures de Contrôle ayant en commun l’usage du français (Aisccuf) qui les regroupe : l prise en charge des frais de transport et de séjour des participants du Sud à l’occasion de sessions de formation des greffiers et des auditeurs des Institutions supérieures de contrôle, dont l’une s’est tenue à Ouagadougou (février 2004) sur « Les procédures à suivre dès lors que les comptes sont produits et remis à l’Institution supérieure de contrôle » ; l formation de magistrats et greffiers de la Cour des comptes du Burkina Faso. Institutions de médiation et Association des ombudsmans et médiateurs de la francophonie (Aomf) : l soutien au 3e Congrès des instances de l’Aomf et à un Séminaire de formation à Hammamet (octobre 2003), sur le thème de « L’ombudsman/médiateur : acteur de la transparence administrative » ; l aide pour l’organisation des instances de l’Aomf et à un Séminaire de formation sur « Le triple défi de l’Aomf en rapport avec la Déclaration de Bamako » au Québec (septembre 2004), première initiative d’un réseau institutionnel sur cette thématique ; l appui à la tenue de la 8e Conférence régionale des ombudsmans et médiateurs africains et à la création de l’association correspondante à Ouagadougou (juillet 2003) sur « La tradition africaine de la médiation et l’avenir de l’ombudsman africain » (prise en charge des frais d’interprétation et de traduction des documents de la Conférence, ainsi que les frais de transport et de séjour de hautes personnalités) ; 36 L’action politique et diplomatique l organisation d’un Séminaire international à l’initiative du médiateur du Mali, sur « L’Institution du médiateur et sa contribution à l’amélioration du fonctionnement de l’administration » à Bamako (février 2003) ; l édition d’une documentation de présentation du rôle et du fonctionnement du médiateur du Gabon et de son rapport d’activités 2002-2003. Hautes Juridictions francophones d’Afrique de l’Ouest et Association ouest-africaine des Hautes Juridictions francophones (AOA-HJF), devenue l’Association africaine des Hautes Juridictions francophones (AA-HJF) : l soutien aux 5e Assises statutaires et au Colloque sur « L’application du droit international dans l’ordre juridique interne des Etats africains francophones » à Ouagadougou (juin 2003) ; l appui au 6e Assises statutaires, consacrant l’évolution significative du caractère régional de l’Association, aujourd’hui « Association africaine des Hautes Juridictions francophones » et au Colloque sur « Les contrariétés de décisions entre Hautes Juridictions constitutionnelles, administratives et judiciaires » à Bamako ( juillet 2004) ; l aide à l’organisation des manifestations commémoratives du 5e anniversaire de l’Association, dont un Colloque sur « l’Etat de droit et la séparation des pouvoirs », à Cotonou (janvier 2004), marqué par l’adoption par les participants au Colloque de la « Déclaration de Cotonou », formulant, sur ce thème, divers engagements et recommandations ; l renforcement des capacités en matière de documentation de la Haute Cour de justice du Bénin, aussi bien que les initiatives de vulgarisation des textes régissant cette juridiction. Barreaux francophones et Conférence internationale des Barreaux de tradition juridique commune (CIB) : l soutien au Congrès annuel à Libreville (mars 2003), sur « L’avènement de la démocratie est-il un facteur de développement ? » et sur « La problématique de l’accès à la justice » ; l appui à la tenue du Congrès annuel à Québec (septembre 2004), sur « La mise en œuvre de la Déclaration de Bamako, ainsi que sur le statut des détenus » ; l organisation d’un Colloque sur « Le droit à la santé est-il un droit universel ? », à Brazzaville (décembre 2003), au terme duquel des participants ont souhaité donner à leurs résolutions la forme d’un appel solennel dit « Appel de Brazzaville » ; l organisation d’un Séminaire de formation sur la « Médiation civile et commerciale » par le Barreau du Sénégal à Dakar (mai 2004) ; l formation d’avocats stagiaires africains au Barreau de Paris pour des sessions d’une durée de deux mois (2003 et 2004) ; l dotation en documentation au Barreau du Togo (2003). Conseils économiques et sociaux : l soutien au processus de création de l’Union des Conseils économiques et sociaux et autres Institutions similaires de la Francophonie (Ucesif), depuis la concertation préparatoire à Genève (mai 2004) à l’Assemblée générale constitutive à Ouagadougou (novembre 2004) ; l mise en œuvre d’un programme d’équipement informatique et déploiement de plates-formes Internet au bénéfice des Institutions africaines. Instances de régulation de la communication : l appui à l’édition d’une documentation de référence consacrée aux expériences et travaux de réflexion de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication du Bénin, dans la perspective de la tenue du prochain congrès du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (Riarc) à Maputo, en 2005. Administrations des Etats : l soutien à l’Observatoire des fonctions publiques africaines (Ofpa), qui s’est vu confier la mission de coordonner les initiatives en matière de lutte contre la corruption au sein du Nopada/Nepad. La Francophonie a ainsi facilité la tenue du conseil d’administration, apporté des dotations en matériels informatiques et participé à la réflexion pour élargir et actualiser les compétences de l’Observatoire au regard de la problématique de la bonne gouvernance. 37 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E L’ensemble de ces réseaux institutionnels - ainsi que les promoteurs des réseaux en émergence qui visent à regrouper les Hautes Autorités de l’audiovisuel et de la communication dans une Union francophone des instances de régulation de la communication (Ufirc) et les compétences électorales au sein d’un Réseau (Recef) - ont été invités à participer activement aux réunions d’information et de concertation que la DDHD a organisées, notamment à Brazzaville (avril 2003) et à Marrakech (février 2004) ainsi qu’à Ouagadougou (juin 2004), à l’occasion du Colloque organisé conjointement par l’AIF et l’AUF sur le développement durable. Ces différentes réunions ont permis d’affiner le cadre de partenariat avec les réseaux pour la mise en œuvre des engagements de Bamako comme pour celle du dispositif d’observation et d’évaluation permanentes. Les réseaux institutionnels ont de même été appelés à contribuer à la préparation du cadre stratégique décennal de l’OIF ainsi qu’à la table ronde, organisée en marge de la réunion du Comité de suivi de Brazzaville, à Marrakech sur le thème « Partenariat et développement solidaire : la dimension des droits de l’Homme ». Plus généralement, le rôle consultatif des réseaux a été renforcé pour l’ensemble des activités de coopération de la Francophonie avec leurs Institutions membres. Ce rôle s’est également illustré à l’occasion du Séminaire sur la gestion de la transition en République démocratique du Congo organisé à Kinshasa, en avril 2004 (voir la rubrique « La paix »). L’ensemble de ces partenariats actifs donne à la Francophonie une réelle assise à la fois pour approfondir la réflexion dans le domaine de la gouvernance démocratique, et contribuer avec une voix autorisée à l’identification et à la mise en œuvre de projets porteurs. Ainsi, la DDHD a participé aux travaux du groupe mis en place par le gouvernement français sur « la gouvernance vue du Sud », à l’occasion notamment d’une réunion à Yaoundé (juillet 2003), en marge des travaux de la 2e Conférence internationale régionale de l’Institut international des Sciences administratives. Elle a aussi été associée à une réunion à Maputo (mars 2004) qui s’inscrivait à la fois dans la perspective de la mise en œuvre du Nopada/Nepad et du suivi de la concertation entre les Trois Espaces linguistiques. Tous les acteurs impliqués dans ce domaine, représentants des Etats, Organisations internationales, OING, coopérations bilatérales, réseaux et personnalités du monde académique, ont participé aux travaux de l’Atelier et du Forum sur la gouvernance, dans le cadre du Symposium sur l’accès aux financements internationaux du 38 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E développement (Paris, mai 2004). Les participants se sont engagés, à cette occasion, à mettre en place une plate-forme de concertation permanente afin de coordonner leurs démarches et leurs pratiques et de conjuguer leurs ressources. C’est également en s’appuyant sur ces espaces privilégiés de concertation et de production de pratiques institutionnelles et juridiques, que l’OIF est à même de mobiliser une expertise avérée dans le cadre régional et international. Il en a été ainsi lors de la préparation et de la tenue de la première Conférence panafricaine sur « La justice, le droit et le développement », à Abuja (février 2003), sous l’égide de la Banque mondiale et de la Cour suprême du Nigeria. C’est cette même dynamique qui inspire les travaux du groupe « Droit et stratégies », chargé par le Secrétaire général d’approfondir les ressorts comparés de l’efficacité des différents systèmes juridiques qui coexistent dans l’espace francophone, afin de valoriser les initiatives les plus performantes, comme l’Ohada. II. Accompagnement des processus électoraux Expression symbolique et essentielle du retour au pluralisme, à la fin des années 1980, dans nombre de pays membres de la Francophonie, puis de l’approfondissement de la vie démocratique, les élections constituent l’un des domaines où l’action francophone s’est particulièrement déployée. Cet engagement s’est traduit par l’envoi de missions d’observation et par l’appui au renforcement des capacités électorales. Forte de cette expérience, l’OIF, comme elle l’avait fait précédemment, à Bordeaux (1995), à Dakar (1997), puis lors de la préparation du Symposium de Bamako (2000) a entrepris une série de nouvelles concertations avec ses partenaires internationaux, notamment avec l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne et le Commonwealth. Cette réflexion partagée, à partir de ses modes d’intervention et de ses pratiques, est destinée à préciser les ajustements souhaitables, à l’interne comme dans les relations de l’OIF avec ses partenaires, notamment la société civile. Dans ce cadre, la DDHD a notamment publié l’intégralité des rapports des missions exploratoires et d’observation des élections, déployées par la Francophonie de 1992 à 2004. 1. Missions exploratoires et d’observation des élections Le Secrétaire général, à la demande des Etats concernés et en concertation avec d’autres L’action politique et diplomatique Organisations internationales ou régionales impliquées, a continué de procéder à l’envoi de missions exploratoires et d’observation des élections. L’observation a été effectuée sur la base des principes directeurs adoptés en 1996 mais surtout sur celle de la grille d’indicateurs contenus dans la Déclaration de Bamako (2000), dont les paramètres ont été largement précisés au cours de l’année 2004. A ce titre, les informations contenues dans les rapports élaborés au terme de ces missions concourent de façon notable à l’évaluation in situ de l’état du fonctionnement de la démocratie. Ainsi, l’OIF, en liaison étroite avec le Secrétariat général de l’APF, a envoyé neuf missions d’observation des élections dans huit pays membres en 2003-2004. Missions d’observation des élections envoyées l Elections législatives à Djibouti (10 janvier 2003) l Elections législatives au Bénin (30 mars 2003) l Référendum constitutionnel au Rwanda (26 mai 2003) l Election présidentielle au Togo (1er juin 2003) l Elections législatives au Cambodge (27 juillet 2003) l Elections parlementaires au Rwanda (29 septembre et 2 octobre 2003) l Elections législatives en Guinée Bissau (28 mars 2004) l Elections pour l’Assemblée fédérale de l’Union des Comores (18 et 25 avril 2004) l Election présidentielle en Macédoine (28 avril 2004). Sept missions ont aussi été consacrées à l’identification des besoins électoraux, qu’il s’agisse de la mission exploratoire au Cameroun en vue des élections présidentielles d’octobre 2004 (23-31 juillet 2004), ou de missions concernant des pays en situation de crise ou de post-crise. Pour ces derniers, l’organisation et la tenue de scrutins fiables et transparents représentent un enjeu majeur devant marquer le retour à une vie politique réconciliée et à une normalisation de leurs relations avec la Communauté internationale. Au-delà de leur objectif premier qui est celui d’identifier les modalités utiles de la contribution de la Francophonie, ces missions exploratoires se sont voulues l’occasion d’une mise à disposition immédiate, auprès des structures nationales compétentes, d’une expertise qualifiée (élaboration des textes électoraux, organisation des travaux préparatoires). Observation et assistance se sont donc trouvées confondues dans une démarche spécifique. 2. Assistance électorale Le renforcement des capacités de tous les acteurs impliqués dans le processus électoral est un volet essentiel des engagements pris par les Etats et gouvernements à Bamako (2000), avec le soutien de la Communauté internationale, afin d’assurer la fiabilité du dispositif en vue d’élections non contestées. A ce titre, les actions menées par la Francophonie, au cours des deux dernières années, outre les fonctions de conseil précédemment évoquées pour les pays en situation de crise ou de post-conflit, ont concerné : l’information et la sensibilisation des citoyens, la formation des agents électoraux, l’appui logistique et le perfectionnement technique à l’intention des structures chargées de l’organisation des scrutins, de la régulation médiatique et du contentieux électoral. Missions exploratoires dépêchées l Mission exploratoire d’appui en République centrafricaine (16-24 août 2003), en liaison avec la coopération française, en vue de l’organisation des élections de 2005 l Mission exploratoire en Côte d’Ivoire (29 septembre4 octobre 2003), en vue des consultations électorales de 2005 l Mission exploratoire conjointe ONU/OIF en République démocratique du Congo (18-29 novembre 2003), en vue des consultations de 2005 l 2e mission d’évaluation des besoins électoraux en Côte d’Ivoire (28 janvier-7 février 2004), en vue des consultations électorales de 2005 l 2e mission exploratoire en République centrafricaine (31 janvier-8 février 2004), dans le cadre de l’accompagnement de la transition l Mission d’identification des besoins électoraux en Haïti (28 juin-3 juillet 2004). 39 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E La Francophonie a aussi continué d’apporter son soutien à la presse et aux ONG ainsi qu’à des rencontres nationales d’évaluation des conditions de déroulement des scrutins, afin d’accompagner les initiatives qui s’inscrivent résolument dans le dispositif national d’observation et de veille. En 2003 et 2004, les actions suivantes ont été menées : l Bénin : - fourniture de matériels informatiques à la Commission électorale nationale autonome dans le cadre des élections législatives du 30 mars 2003 ; - aide à l’Association des femmes juristes du Bénin, pour la formation et la sensibilisation des femmes, à l’occasion des élections législatives de 2003 et des élections municipales ; - appui aux actions de formation et à l’acquisition de matériels informatiques et bureautiques par la Cour constitutionnelle ; - aide à la Cour suprême du Bénin pour l’organisation d’un Séminaire de restitution sur le contentieux des élections locales. l Union des Comores : - contribution financière à l’organisation du scrutin législatif pour les Assemblées des Iles et l’Assemblée de l’Union, dans le cadre du Fonds fiduciaire multilatéral, géré par le Pnud ; - mise à disposition d’un expert de haut niveau auprès de la Commission électorale durant le premier trimestre 2004. l République démocratique du Congo : - soutien à l’atelier spécifique consacré à la Commission électorale indépendante lors du Séminaire international sur « Le rôle des Institutions d’appui à la démocratie dans la gestion de la transition en République démocratique du Congo » (avril 2004). l Guinée Bissau : - prise en charge de la participation des observateurs de la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho) dans le cadre des élections législatives du 28 mars 2004. l Haïti : - dotations en matériels bureautiques et informatiques au Conseil électoral provisoire ; - mise à disposition d’une expertise de longue durée pour l’élaboration des textes, touchant notamment le contentieux électoral et la régulation médiatique en période électorale, de même que l’organisation des étapes préparatoires aux scrutins de 2005 (août-septembre 2004). 40 GE N E RAL l DE L A F RA NCOPHON I E Rwanda : - financement de la publication des Actes de la Conférence internationale sur les élections (7-9 juin 2004). La réunion d’échanges sur les politiques multilatérales comparées en matière électorale, organisée par la DDHD à Paris, le 9 février 2004, a permis aux représentants de différentes Institutions impliquées dans l’assistance électorale et l’observation des élections de poser les jalons propres à une redéfinition commune de leur cadre de partenariat en la matière. La Francophonie a également pris part à trois rencontres sur les élections à : l Addis-Abeba, (15-17 mai 2004) Organisée par l’Union africaine, cette réunion avait pour objet d’examiner les « Documents de la Conférence de Pretoria » relatifs aux élections, à la démocratie et à la bonne gouvernance, qui ont été ensuite soumis aux chefs d’Etat de l’Union africaine lors du Sommet de Addis-Abeba (7-8 juillet 2004). Ces documents préconisent la création d’une cellule électorale au sein du Département politique de la Commission de l’Union africaine et la mise en place d’un fonds d’assistance électorale. l Kigali, (7-9 juin 2004) Les participants à cette Conférence, organisée par la Commission nationale électorale rwandaise sur « Les élections libres et transparentes : clés de la bonne gouvernance en Afrique », ont émis un ensemble de recommandations structurées autour de la nécessité de mettre en place un espace africain d’échanges réguliers d’expériences en matière électorale et d’appui à l’organisation des élections libres et transparentes sur le continent. l Ouagadougou, (28-30 septembre 2004) A la demande du président de la Commission électorale nationale indépendante du Burkina Faso, en sa qualité de président de l’Association des autorités électorales africaines, la Francophonie a soutenu, financièrement et scientifiquement, l’organisation d’une Conférence extraordinaire de cette Association, sur le thème « Commissions électorales indépendantes comme soutien des démocraties émergentes en Afrique ». Il s’agissait, d’une part, de mieux impliquer les pays francophones dans cette instance panafricaine, et d’autre part, d’enrichir la collecte des informations et des pratiques pertinentes sur les questions afférentes aux moyens d’agir des structures chargées du scrutin, aux listes électorales et à la formation de tous les acteurs concernés. L’action politique et diplomatique III. Contribution à une vie politique apaisée La Francophonie s’est efforcée, à côté des Institutions officielles et des pouvoirs publics, d’apporter son soutien à l’affirmation du rôle et du statut des acteurs politiques et des Organisations de la société civile, aptes à générer des modes créatifs, adaptés et consensuels, de dialogue et de diffusion d’une culture de la paix. Dans un premier temps, ses interventions ont porté en priorité sur les pays en sortie de crise. Partout ailleurs, la Francophonie s’est attachée au renforcement des capacités de formation, de médiation et d’observation de structures actives, comme les Barreaux, les partis politiques, la presse et les Organisations non gouvernementales, de même qu’elle a tenu à accompagner les initiatives mobilisant les forces de réflexion. Dans cette perspective, l’OIF a notamment soutenu la valorisation de la démarche francophone dans la réflexion internationale sur les questions de gouvernance, de paix, de sécurité et de réconciliation nationale, à l’occasion de Colloques et rencontres organisés à l’initiative de : l l’Association africaine de Sciences politiques (Durban, Afrique du Sud, juin 2003) ; l la Communauté de San Egidio (Aix-la-Chapelle, Allemagne, septembre 2003) ; l l’Université de la Paix (Verdun, France, septembre 2003 et septembre 2004) ; l la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Dakar, avril 2004) ; l l’Académie Alioune Blondin Beye pour la paix (Cotonou, juillet 2004) ; l l’Union africaine, en concertation avec le gouvernement sénégalais, en vue de l’organisation de la Conférence des intellectuels africains (Dakar, octobre 2004). La Francophonie a également appuyé la mobilisation des compétences des partenaires pour la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs de la vie démocratique : l poursuite du partenariat avec Reporters sans frontières pour l’animation du réseau « Presse et démocratie » ; l appui à la radio Ndéké Luka animée par la Fondation Hirondelle, à Bangui, pour contribuer à la paix et au développement en République centrafricaine ; l création d’une banque de données sur les partis politiques en Afrique centrale, sur la base d’une enquête et d’un Séminaire sur les politiques comparées en matière de formation des partis politiques, organisés à l’initiative de l’Observatoire des partis politiques de Kinshasa ; l réalisation d’une enquête sur les droits économiques, sociaux et culturels par le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation ; l appui au séminaire de formation sur la médiation civile et commerciale organisé par le Barreau du Sénégal, en partenariat avec le Centre de formation à la médiation de l’Institut catholique de Paris (Dakar, mai 2004) ; l soutien au Colloque organisé par le Barreau du Congo, sur le droit à la santé et sur le rôle des comités nationaux d’éthique (Brazzaville, décembre 2003) ; l aide à l’édition d’un ouvrage collectif sur les questions migratoires, publié à l’initiative de l’Association africaine de Sciences politiques. 41 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E IV. Promotion d’une culture démocratique La Déclaration de Bamako (2000) a fait de l’ancrage des valeurs, et des droits correspondants, dans les esprits, les comportements et les pratiques, un enjeu fondamental, gage de la pérennité des efforts déployés dans d’autres domaines. L’interdépendance entre démocratie et droits de l’Homme, tout comme le caractère indivisible des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels, y compris le droit au développement, ont conduit les Etats et gouvernements membres de l’OIF à s’engager à assurer la promotion d’une culture démocratique intériorisée et le plein respect des droits de l’Homme. Dans cette double perspective, les actions de la Francophonie ont porté, non seulement sur le développement institutionnel, mais aussi sur l’éducation et la formation et sur la contribution aux efforts internationaux. Il s’est agi, de plus, d’approfondir la réflexion sur une approche intégrée des objectifs de la Francophonie qui conjugue droits de l’Homme, démocratie et droit au développement. 1. Développement institutionnel Dans le prolongement de ses actions d’appui aux Institutions nationales et aux réseaux qui les regroupent, la Francophonie a mis en place, sous l’impulsion d’un Groupe d’initiative composé des ministres compétents du Burkina Faso, du Congo, du Maroc et du Sénégal, un réseau des structures gouvernementales chargées des droits de l’Homme dans l’espace francophone. Celui-ci a été institué à la Conférence de Brazzaville (avril 2003) et a été doté d’un Comité de suivi, composé des représentants de 24 Etats et gouvernements membres, qui s’est réuni pour la première fois à Marrakech (février 2004) où il a été officiellement installé dans ses fonctions par le 42 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Secrétaire général. Les travaux de Brazzaville et de Marrakech ont mis l’accent sur le développement de la concertation francophone, lors des grands rendez-vous de l’Agenda international, sur la mise en œuvre des engagements internationaux relatifs aux droits de l’Homme et à la démocratie et sur les modalités de la contribution utile du réseau au dispositif d’observation et d’évaluation permanentes, prévu au chapitre V de la Déclaration de Bamako. Le Comité a également recommandé un ensemble de mesures propres à renforcer les capacités des structures gouvernementales et à faciliter le déploiement des activités du réseau, en s’appuyant sur la DDHD, en tant que secrétariat. Il a constitué son Bureau, présidé par le Maroc ainsi que par le Congo et comprenant sept Vice-présidents (Burkina Faso, Canada, France, Liban, Macédoine, Maurice et Sénégal). D’ores et déjà, un appui en matériels informatiques et bureautiques a concerné le Haut Commissariat aux droits de l’Homme et à la paix du Sénégal ainsi que le Comité d’éthique du Burkina Faso. La Francophonie a décidé d’accompagner en 2003 et 2004 les activités de l’Assemblée des Instituts francophones des droits de l’Homme, de la démocratie et de la paix en matière d’éducation et de formation. 2. Education et formation Poursuivant ses actions en faveur des diverses catégories socioprofessionnelles, en s’appuyant sur des organismes à la compétence reconnue en matière d’éducation et de formation aux droits de l’Homme, à la démocratie et à la paix, la DDHD a soutenu : l la participation de francophones aux sessions de formation annuelles d’Institutions partenaires aux compétences éprouvées, telles que l’Académie de droit international de La Haye, l’Institut international des droits de l’Homme de Strasbourg, l’Institut international de droit humanitaire de San Remo, Italie, le Centre international de formation des avocats francophones de Cotonou, l’Institut arabe des droits de l’Homme de Tunis qui a notamment organisé en mai 2004 un bilan de la Décennie des Nations unies dans le domaine de l’éducation aux droits de l’Homme - ainsi que l’Ecole nationale d’administration de Paris, qui organise des sessions annuelles avec le Comité consultatif national français des droits de l’Homme ; L’action politique et diplomatique l l l’édition ou la recherche en matière de publications pédagogiques, en collaboration, notamment, avec l’Association mondiale pour l’école - instrument de paix, pour un ouvrage sur l’éducation aux droits de l’Homme au Burkina Faso, ou avec l’Institut arabe des droits de l’Homme de Tunis, pour l’organisation d’un Séminaire sur « La place des droits de l’Homme dans les programmes et les manuels scolaires de l’enseignement secondaire » (Beyrouth, en 2003) ; des opérations de sensibilisation aux droits de l’Homme, à la démocratie et à la paix comme la 2e édition du concours de dissertation, organisée par le Bureau régional de l’AIF en Afrique centrale, sur « La démocratie, la paix et le développement par référence à la Déclaration de Bamako » (20 mars 2003) ; le Colloque du Centre Césairien de Fort-de-France (juin 2003) ; la traduction de plusieurs ouvrages sur les droits de l’Homme de l’arabe en français, en partenariat avec l’Institut arabe des droits de l’Homme ; les programmes d’éducation populaire à l’intention de la jeunesse africaine, mis en œuvre par la Fondation canadienne des droits de la personne ; le Colloque des écrivains francophones pour la paix organisé conjointement par le ministère des Droits humains et par celui de la Culture (Ouagadougou, 17-20 novembre 2004) ; l des projets pilotes d’éducation à la citoyenneté et de formation des électeurs à la démocratie, lancés par le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation ainsi que le projet d’éducation à la citoyenneté en cours de lancement au Burundi, sous l’égide de la Fondation pour l’Unité, la Paix et la Démocratie ; l l’élaboration de plans nationaux pour les droits de l’Homme, comme au Burkina Faso ou à Djibouti, dans le cadre de la tenue d’un forum national, ainsi qu’en République démocratique du Congo, dans le cadre de la Transition. A la lumière de la diversité des interventions en la matière, un Fonds francophone d’initiatives pour la démocratie, les droits de l’Homme et la paix a été mis en place. Il comprend deux volets : l un Fonds de concours destiné aux Organisations de la société civile, aux ONG en particulier, qui fonctionne selon les critères et procédures habituels de l’appel à propositions ; l un Fonds de partenariat fonctionnant dans le cadre d’une relation contractuelle avec les réseaux institutionnels ainsi qu’avec l’Assemblée des Instituts et Centres de formation, appelés à planifier et à présélectionner, en liaison avec la DDHD, mais selon leurs propres procédures, les requêtes émanant des Institutions membres et des organismes de formation. Un premier appel à proposition du Fonds de concours a été lancé en septembre 2004, en vue de sélectionner une première série de projets au début 2005. 3. Contribution aux efforts internationaux Conformément à la Déclaration du IXe Sommet de Beyrouth (2002), dans l’esprit des recommandations de la Conférence des structures gouvernementales de Brazzaville (2003), et plus encore, de la réunion du Comité de suivi à Marrakech (2004), la Francophonie s’est attachée à renforcer et à valoriser ses contributions aux efforts internationaux. Réactivation des partenariats A la suite des visites de travail du Secrétaire général, et en liaison avec les Représentations permanentes de l’OIF, la DDHD s’est employée à renforcer, dans le domaine des droits de l’Homme et de la démocratie, ses relations de concertation et de coopération avec les Nations unies, en particulier le Haut Commissariat aux droits de l’Homme, leProgramme des Nations unies pour le développement, l’Organisation internationale du travail et l’Unesco. De même, à l’échelle régionale, elle s’est rapprochée de l’Union africaine, dans le cadre, notamment, de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, des Organisations européennes, en particulier la Commission européenne et le Conseil de l’Europe, ainsi qu’à l’échelle communautaire, de la Ligue des Etats arabes et du Commonwealth. Quant au niveau non gouvernemental, il faut signaler l’intensification de ses relations privilégiées avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH). Des représentants de ces différentes Organisations ont ainsi été invités à s’associer, dès la phase préparatoire de grands rendez-vous de la Francophonie comme ceux de Brazzaville et de Marrakech, pour le Réseau des structures gouvernementales, ou celui de Paris, pour le volet « Gouvernance » du Symposium sur l’accès aux financements internationaux du développement. Ils ont, de même, été impliqués dans la constitution du réseau d’information et de concertation ainsi que dans des missions concertées d’observation d’élections. 43 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E Réciproquement, la Francophonie a apporté une contribution active et a soutenu la participation de délégués gouvernementaux et d’experts à d’importantes réunions et Conférences internationales organisées par ses partenaires internationaux : l sessions de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies (Genève, mars 2003 et avril 2004) ; l sessions de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (Niamey, mai 2003 et à Banjul, Gambie, mai 2004) ; l 1ère Conférence panafricaine sur la justice, le droit et le développement et réunion du Comité technique de suivi (Abuja, Nigéria, février et octobre 2003), sous l’égide de la Banque mondiale ; l Forum mondial des droits de l’Homme que l’Unesco a consacré à « La lutte contre toutes les formes de discrimination et d’exclusion dans le contexte de la mondialisation » (Nantes, France, mai 2004) ; l Congrès et Forum de la FIDH sur « Démocratiser la mondialisation » (Quito, Equateur, mars 2004). De façon plus spécifique, la Francophonie a entrepris de préciser avec le Secrétariat de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples les termes d’une collaboration plus concrète, en particulier en matière de formation, de mise en œuvre des instruments régionaux et d’appui en expertise francophone. Dans le même esprit, l’OIF et le Haut Commissariat aux droits de l’Homme ont tenu à Genève, en 2003, une réunion préparatoire qui a permis de déterminer les domaines et modalités de collaboration pour la prochaine Commission mixte prévue avec la nouvelle Haut Commissaire, Louise Arbour. La principale initiative a consisté à assurer la présence et la concertation francophones lors de la 60e session de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU, du 15 mars au 23 avril 2004. La DDHD a ainsi mandaté une experte-consultante, ancienne conseillère juridique de la nouvelle Haut Commissaire aux droits de l’Homme, pour suivre, aux côtés de la Représentation permanente de l’OIF à Genève, l’ensemble des travaux de fond de la Commission, pour apporter son concours aux délégations des pays membres de l’OIF et pour contribuer à l’organisation des consultations francophones. Celles-ci ont pris la forme d’une rencontre des chefs des délégations francophones au début de la session, le 16 mars, puis de réunions d’experts, notamment à l’occasion de la concertation organisée sous l’égide de la délégation suisse. Ces concertations ont permis aux délégations des pays francophones de s’informer mutuellement sur leurs 44 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E préoccupations et leurs initiatives respectives, en vue de développer des stratégies convergentes dans des domaines d’intérêt commun tels que l’éducation aux droits de l’Homme, les droits culturels, le droit au développement, la démocratie, la question des migrations ou l’appui au Nopada/Nepad. Dans le prolongement de ces concertations, la DDHD a entrepris de suivre les mouvements d’experts et de fonctionnaires dans les organes des Nations unies chargés des droits de l’Homme, en vue de développer, avec les pays membres de l’OIF, des stratégies concertées d’appui à la présence francophone. Engagements internationaux Afin de mener des actions utiles pour la promotion et l’application effective des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme, la Francophonie a mis en place un dispositif de suivi des ratifications et des rapports nationaux. Il s’est concentré, dans un premier temps, sur les activités des organes et mécanismes conventionnels de l’Organisation des Nations unies et de l’Organisation internationale du travail ainsi que sur les procédures de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. Ce dispositif, qui s’articule avec la fonction d’observation permanente menée par la DDHD, doit faciliter l’élaboration de programmes d’appui à la rédaction et au suivi des rapports nationaux ainsi qu’à l’incorporation des normes internationales dans le droit interne. C’est dans cet esprit que la Francophonie s’est associée au Centre de recherches sur les droits de l’Homme et le droit humanitaire (Credho) de l’Université Paris-Sud pour publier la nouvelle édition du « Recueil juridique des droits de l’Homme en Afrique ». C’est le sens également du soutien apporté au gouvernement nigérien pour présenter son rapport initial devant la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, lors de sa 35e session, en mai 2004. 4. Approche intégrée Dans le cadre de la préparation du Xe Sommet de Ouagadougou, l’OIF a cherché à identifier les moyens susceptibles de mieux intégrer l’objectif fondamental des droits de l’Homme et de la démocratie à ceux du développement et de la diversité culturelle. Cette approche, fondée non pas seulement sur des besoins mais sur des droits propres à conférer un caractère durable et solidaire au développement dans les domaines de prédilection de la coopération multilatérale francophone, a L’action politique et diplomatique inspiré un certain nombre d’interventions, en vue du Xe Sommet, notamment lors de la table ronde de Marrakech (février 2004), et surtout, du Colloque international de Ouagadougou sur le développement durable (juin 2004). Cette réflexion, qui s’inscrit dans les évolutions en cours à l’ONU ou à l’Unesco, vise à dégager des orientations et des directives qui conjuguent les dimensions centrale et transversale des droits de l’Homme et de la démocratie dans l’action francophone. C’est en ce sens que la Francophonie s’est associée au lancement, en juillet 2004, de l’Observatoire de la diversité et des droits culturels par l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’Homme de l’Université de Fribourg, Suisse. C’est également l’une des significations que revêt l’engagement de la Francophonie dans un programme d’étude sur l’efficacité comparée des différents systèmes juridiques, notamment en réponse au rapport publié par la Banque mondiale, sous le titre « Doing business in 2004 ». Les Actes publiés de la table ronde sur la diversité et les droits culturels, organisée à Tunis par l’OIF, avec l’Institut arabe des droits de l’Homme, illustrent la volonté de la Francophonie de mieux prendre en compte la dimension juridique des enjeux et défis qui la mobilisent, dans la perspective, notamment, de l’élaboration de la Convention de l’Unesco sur la diversité culturelle mais aussi dans le cadre d’objectifs plus spécifiques du Millénaire, fixés par les Nations unies, comme celui de l’éducation ou celui du droit à la solidarité et à la paix. V. L’action des maires Opérateur spécialisé dans le développement urbain, l’Association internationale des maires francophones (AIMF) rassemble 115 capitales et métropoles réparties dans 46 pays. Elle constitue, au sein de l’OIF, le vecteur privilégié d’une coopération décentralisée et d’une démocratie de proximité. Grâce à ses séminaires et ses colloques réunissant les maires, l'AIMF entend consolider la démocratie locale. Avec ses réunions thématiques, avec ses projets concrets, elle aide les maires à renforcer les capacités d'action des services municipaux et à améliorer les conditions de vie des populations. 1. Le maire médiateur L’AIMF a tenu sa 23e Assemblée générale à Dakar, du 22 au 24 octobre 2003, sur le thème « Le maire médiateur ». Quatre commissions ont permis d'esquisser un tableau des expériences de médiation, réussie ou pas, dans les villes membres de l'AIMF. La plupart des maires ont en effet témoigné de cas concrets où le recours à la médiation a porté ses fruits. Ils ont également montré les limites de la médiation face à la persistance de certains conflits. Il est apparu que, d'une manière générale, les antagonismes économiques et sociaux sont le plus souvent liés à la volonté de modernisation municipale qui s'oppose à un mode de vie traditionnel. La création d'un marché, la maîtrise de l'habitat spontané, les règles de circulation ne font pas toujours l'unanimité. Le maire est également médiateur dans les différentes institutions décentralisées avec lesquelles il collabore, notamment pour rapprocher certains services de l'Etat et les populations locales dans la gestion de la voirie et du domaine foncier. Des cas de conflits de compétences entre mairie centrale et mairies d'arrondissement, ville centre et villes périphériques, ont également été évoqués. Face aux risques identitaires, la médiation est aussi apparue comme un moyen d'apaiser les tensions confessionnelles et sociales. En conclusion, les participants sont convenus que le maire n'est pas qu'un médiateur. Car il arrive toujours un moment où il lui appartient de prendre une décision parfois contre la volonté des parties et de l'opinion publique pour défendre le bien commun. L’Assemblée générale de Dakar a aussi été l'occasion, pour les membres du Bureau, d’envisager le développement de l'association. En premier lieu, sous l'impulsion de son président, Bertrand Delanoë, une réflexion collective sur l'ouverture de l'association à un plus grand nombre de villes a été mise en place. Pour que l'AIMF soit le réseau des réseaux des villes francophones, il a ainsi été décidé d'offrir aux associations de villes la possibilité d'adhérer à l'AIMF. A l’issue de cette Assemblée, six nouvelles villes ont adhéré à l’AIMF : Gao (Mali), Iasi et Ploiesti (Roumanie), Ngozi (Burundi), Tanger (Maroc) et Tillaberi (Niger). Quelques mois auparavant, 15 maires s’étaient réunis à Paris (juillet 2003) pour réfléchir sur la place de l'AIMF dans les instances internationales compétentes en matière de médiation. Il s'agissait des maires d'Abidjan (Côte d’Ivoire), de Bamako (Mali), de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), de Bouaké (Côte d’Ivoire), de Brazzaville (Congo), de Diego-Suarez (Madagascar), de Kaolack (Sénégal), de Mopti (Mali), de Ouagadougou et Ouahigouya (Burkina Faso), de Sikasso (Mali), de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), de Yaoundé (Cameroun) et de Ziguinchor (Sénégal), accompagnés de conseillers ou de coordonnateurs de quartier. 45 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E DE L A F RA NCOPHON I E En avril 2004, l'AIMF a réuni des délégations de quatre villes - Bamako, Cotonou, Dakar et Ouagadougou - pour élaborer une démarche de médiation dans la gestion des crises engendrées par les marchés de vente au détail. Ces derniers constituent un véritable enjeu car ils sont le reflet du sérieux, du professionnalisme de l'administration municipale et ils illustrent l'étendue des services qu'apporte une ville à ses citoyens. La maîtrise des conflits que peuvent engendrer les commerçants est un exemple de l'efficacité, de la capacité de médiation des autorités locales. Après avoir effectué l'état des lieux et étudié la faisabilité d'une telle opération, l'AIMF suscite la création d'un comité de pilotage, associant les élus locaux, les utilisateurs et les experts. De ce groupe émane l'expression et la spécification des besoins ainsi que la validation opérationnelle des solutions proposées puis retenues. Il est ensuite chargé de la stricte conformité des fonctionnalités du logiciel aux articles du code civil. Le groupe valide enfin les différentes options organisationnelles qui seront appliquées lors de la mise en œuvre de l'outil informatique dans les services. La 24e Assemblée générale se tient à Ouagadougou, du 23 au 25 novembre 2004, sur le thème « Rôle et moyens des villes dans le développement durable et la solidarité ». Depuis 2003, l'AIMF a étendu cette méthode et son savoir-faire aux villes de : Cotonou, Parakou et Porto-Novo (Bénin), Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), Yaoundé (Cameroun), Brazzaville et PointeNoire (Congo), Antananarivo et Diego-Suarez (Madagascar), Bamako, Kayes et Sikasso (Mali), Dakar, Kaolack, Thiès et Ziguinchor (Sénégal). Enfin, l’AIMF a réuni ses membres lors de deux colloques : l l à Phnom Penh, du 12 au 13 mars 2003, sur la « Décentralisation et aménagement de l’espace urbain » ; à Paris, les 30 avril et le 1er mai 2004, sur « Villes et nouvelles technologies de l’information et de la communication » (voir le chapitre « La coopération dans les domaines des technologies de l’information et des médias »). 2. Renforcement des capacités municipales Par le biais de ses programmes de formation, avec son expertise et la réalisation d'outils adaptés, l'AIMF contribue à la diffusion des connaissances et des savoir-faire en matière d’état civil et de gestion municipale. Modernisation de l’état civil Autour de l'état civil, apparaissent des enjeux économiques. En effet, si la maintenance de l'état civil est une charge pour la collectivité, ses dérivés sont rémunérateurs : cartes d'identité, passeports, cartes d'électeur, permis de conduire, droit au logement, scolarité, droit à la santé, informations statistiques. Les enjeux politiques dérivés de l'état civil sont également très importants : reconnaissance de l'Homme dans son genre, dans sa nationalité, maîtrise des flux migratoires, sécurité internationale et nationale, démocratie. Alors que dans certains pays l'état civil est centralisé, la méthode de l’AIMF consiste à s'appuyer sur les municipalités, échelons administratifs en charge de l'état civil dans le cadre de la décentralisation actuellement en cours en Afrique. 46 GE N E RAL Pour renforcer sa démarche, l'AIMF entend promouvoir la coopération internationale francophone en matière d'état civil à travers un Observatoire de l'état civil pour les pays d'Afrique francophone. L'Observatoire de l'état civil pour les pays d'Afrique francophone est un exemple de dialogue entre les villes et leurs autorités de tutelle. Plusieurs objectifs motivent son action : l être une force de proposition pour permettre, dans le domaine spécifique de l'état civil et du droit de la famille, l'émergence de solutions nationales ; l favoriser le droit des personnes en tant qu'individus et contribuer à une meilleure connaissance statistique pour la prévision démographique, pour la santé et l'épidémiologie, pour la planification de la famille, pour le logement, pour l'éducation ; l contribuer, de manière concrète, à l'instauration de procédures de collectes des données d'état civil simples en sensibilisant les populations par des campagnes d'informations qui s'appuient sur des structures locales, en liaison avec d'autres campagnes d'information (vaccination, élection) ; l apporter une réflexion et des solutions permettant de résoudre les problèmes actuels de fonctionnement de l'état civil par une meilleure formation des agents et des élus municipaux et par une meilleure connaissance des dispositifs législatifs et réglementaires existants. L’action politique et diplomatique Deux réunions de cet Observatoire ont eu lieu depuis 2003 : l l à Dakar, du 20 au 22 octobre 2003, sur « Le rôle de l'Observatoire dans la structuration de l'état civil en Afrique de l'Ouest ». Les représentants des villes d’Abidjan, de Bamako, de Conakry, de Dakar, de Niamey et de Ouagadougou ont donné une orientation sur les méthodes de travail à appliquer au sein de cet instrument. Ils ont notamment insisté sur la mise en oeuvre d'un enregistrement plus efficient des déclarations d'état civil qui suppose une action forte de sensibilisation des populations. L'Observatoire s'est également donné pour objectif d'appeler l'attention des élus et des responsables ministériels sur les difficultés rencontrées dans le secteur de l'état civil. A l'unanimité, ils ont souhaité que les outils et la démarche de l'AIMF soient validés par les représentants des Etats afin que les populations soient mieux associées à la modernisation de l'état civil. Ils ont aussi souhaité que les villes soient associées à la mise en place des états civils centraux garantie d'un système fiable, protecteur et ouvert à la mise en oeuvre de listes électorales incontestées ; à Cotonou, du 21 au 23 septembre 2004, sur « La communication en matière d'état civil : une question de société ». Les acteurs de la communication, les initiatives à mettre en oeuvre ainsi que le rôle de l'AIMF ont été débattus au cours de cette réunion à laquelle ont participé des représentants élus, des représentants des Etats et des cadres municipaux. Pour la première fois, la ville de Port-au-Prince, Haïti, a participé à l'Observatoire, en qualité d’observateur, aux côtés des capitales africaines suivantes : Abidjan, Bamako, Bangui, Brazzaville, Conakry, Cotonou, Dakar, Lomé, N'Djamena, Niamey, Ouagadougou et Yaoundé. Cette Conférence a été suivie, le 11 et 12 octobre 2004, d'un échange par visio-conférence entre les représentants des villes et des Etats. Ce choix, en matière d'animation de son réseau, permet à l'AIMF d'être à la fois plus réactive et plus collégiale dans la conduite de son programme de modernisation de l'état civil dans l'espace francophone. Amélioration des services comptables L'évolution des contextes juridique et économique des dernières années rend nécessaire la mise à disposition d'outils comptables et de gestion adaptés aux nouvelles responsabilités et obligations des maires. L'informatisation progressive de l'admi- nistration permet en effet d'obtenir une analyse des coûts et d'offrir aux maires un bon outil de prévision. En assurant ainsi un meilleur contrôle sur l'utilisation des deniers publics, la municipalité accroît l'efficacité et la transparence de son administration. Quatre pays bénéficient de l’extension de la solution informatique de gestion budgétaire mise en œuvre par l’AIMF : le Cameroun, avec Yaoundé et Douala ; Madagascar, avec Antananarivo et Diego-Suarez ; le Mali, avec Bamako ; le Sénégal, avec Dakar. Un séminaire sur « Les recettes municipales : comment améliorer les finances de la ville? » s’est tenu à Paris, du 14 au 18 juin 2004. Des directeurs administratifs et financiers, receveurs municipaux et inspecteurs, représentant les villes de Bobo Dioulasso (Burkina Faso), Douala (Cameroun), d'Antananarivo, Diego-Suarez et Toamasina (Madagascar), Dakar et Ziguinchor (Sénégal) et N'Djamena (Tchad) ont échangé leurs expériences sur ce sujet technique et décisif pour la modernisation des collectivités locales. Les participants ont constaté que si la décentralisation et l'émergence des villes comme acteurs du développement urbain se traduisent par la recherche d'une plus grande implication financière des collectivités, les ressources ne suffisent pas à répondre aux nécessités de développement qui s'imposent à elles. En effet, le recouvrement des taxes municipales qui représentent jusqu'à un tiers des recettes locales, est souvent irrégulier. L'imposition directe ne constitue généralement pas une ressource suffisante pour les municipalités. Dans ces conditions, afin d’augmenter les ressources propres des collectivités, les participants ont considéré qu’il est nécessaire d’estimer le potentiel fiscal de la ville, d’améliorer le recouvrement des services marchands et de la matière imposable, d’innover en matière de fiscalité locale et de construire un cadre comptable et organisationnel transparent. 47 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E Afin de stimuler la coopération entre les villes membres d'une même zone géographique, l'AIMF a organisé à Port-Louis (Maurice), du 5 au 9 juillet 2004, un séminaire sur la « Mise en oeuvre de pratiques de gestion ». Cette réunion s'est inscrite également dans le cadre plus général de l'appui apporté par la Francophonie au processus de sortie de crise de l’Union des Comores. 3. Appui aux populations L’AIMF s’attache également à améliorer les conditions de vie des populations des villes membres dans le cadre de la coopération décentralisée francophone. Santé de quartier L'amélioration des conditions socio-sanitaires des populations et la lutte contre le VIH/Sida sont les deux grands axes d'intervention de l'AIMF dans le domaine de la santé. Cela se traduit d'une part par la construction de Centres de santé et, d'autre part, par la mise en place de Centres d'accueil et d'information sur le VIH/Sida. Dans ce cadre, l’AIMF a permis en 2004 la création : l d’un Centre de dépistage et d’information sur le VIH/Sida à Ouagadougou ; l d’un département de petite chirurgie ophtalmologique dans le Centre municipal de Bamako ; l d’un Centre de santé à Sikasso, Mali ; l d’un Centre municipal d’urgence à Phnom Penh. Equipements publics L'AIMF finance des équipements publics à caractère commerciaux. Il s'agit de marchés de quartier et de marchés à bétail. Depuis le Sommet de Beyrouth, elle a permis le développement de ceux de Douala (Cameroun), Lubumbashi (République démocratique du Congo), Maradi (Niger), N'Djaména (Tchad) et Ouahigouya (Burkina Faso). 48 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Développement urbain L’AIMF a également soutenu des projets d’assainissement : l à Ho Chi Minh-Ville (Vietnam), alimentation en eau potable du secteur Hung Long ; l à Hué (Vietnam), assainissement du canal royal ; l à Phnom Penh (Cambodge), construction d’une station de pompage ; l à Rosso (Mauritanie), réalisation d’un centre d’enfouissement des ordures. VI. L’action des parlementaires Organe consultatif politique de l’OIF, l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) regroupe 65 Parlements membres. Véritable « Parlement des Parlements » des pays de la Francophonie, elle constitue le trait d’union privilégié entre les peuples de l’espace francophone et leurs gouvernants. L’APF est considérée comme la « vigie de la démocratie » au sein de l’espace francophone, œuvrant en faveur de la promotion de la démocratie représentative et du respect des droits de l’Homme. Elle est intangible sur un certain nombre de principes : tout pouvoir ne peut procéder que du suffrage universel exprimé à travers des processus électoraux fiables ; les Parlements doivent pouvoir assurer pleinement leur rôle de législateur et contrôler l’action des exécutifs ; l’opposition doit voir ses droits garantis. C’est sur leur fondement qu’elle n’hésite pas à suspendre les Parlements des pays où l’ordre constitutionnel a été renversé : cela lui confère une réelle expertise et une forte légitimité dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Bamako. C’est également en référence à ces principes qu’elle est amenée à participer aux missions de médiation ou d’information organisées à sa propre initiative, ou demandées par l’OIF dans les pays en situation de crise politique. Des écoles et des Centres socioculturels ont été créés à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), à PortoNovo (Bénin), à Praïa (Cap Vert), à Saint-Louis (Sénégal), à Vientiane (Laos) et à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire). Le second axe de son engagement est le respect de la diversité culturelle et linguistique. Dans ce domaine, l’action de l’APF est illustrée, en particulier, par la Déclaration en faveur d’une Europe plurilingue (Strasbourg, 2003) et considérée aujourd’hui comme un manifeste francophone dans le cadre de l’élargissement de l’Europe. Enfin, l’AIMF a mis en place des Centres multimédias dans des établissements municipaux et dans des lycées publics (voir le chapitre « La coopération dans les domaines des technologies de l’information et des médias »). L’APF intervient pour renforcer la place des femmes dans la vie publique et pour faciliter l’accès des jeunes à la citoyenneté. Elle s’est aussi engagée dans la lutte menée contre la propagation du VIH/Sida, avec la création d’un réseau parlementaire L’action politique et diplomatique exerçant sa vigilance sur l’action des pouvoirs exécutifs et diffusant l’information sur les initiatives prises dans ce domaine par les différents Parlements. Reproduisant les systèmes de fonctionnement de ses membres, l’APF adopte au cours d’une session annuelle les textes préalablement examinés par ses quatre Commissions permanentes : politique ; éducation, communication et affaires culturelles ; affaires parlementaires ; coopération et développement. La 29e session de l’APF s’est tenue à Niamey, du 6 au 9 juillet 2003, sous la présidence de Michel Bissonnet, président de l’APF et président de l’Assemblée nationale du Québec. Elle a élu pour lui succéder, à la fin de ses travaux, Mahamane Ousmane, président de l’Assemblée nationale du Niger et reconduit Jacques Legendre, sénateur français dans ses fonctions de Secrétaire général parlementaire. Cette session a réuni plus de 150 députés et sénateurs, dont 10 présidents d’Assemblées, représentant au total 38 Parlements. Conformément à l’usage, le Secrétaire général a répondu en séance plénière aux questions posées par les parlementaires, après leur avoir dressé un bilan de l’activité de l’OIF. Ceux-ci ont par ailleurs débattu de la question de l’usage du français dans les Institutions européennes faisant leur la déclaration adoptée à Strasbourg par le Bureau de l’APF, appelant au maintien d’une Europe plurilingue. Ils se sont également penchés sur la problématique de la négociation d’une Convention sur la diversité culturelle, ainsi que sur les questions liées à l’eau, au développement durable, à l’agriculture et à l’alimentation. Ils ont enfin réfléchi au moyen de renforcer la coopération entre le monde parlementaire et l’Unesco. Fidèle à sa vocation politique, l’assemblée plénière a examiné les situations de crise affectant l’espace francophone et a adopté des résolutions portant sur le Burundi, la République centrafricaine, l’Union des Comores, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, Haïti et le Rwanda. Elle s’est également intéressée aux développements de la situation en Irak et en Palestine. La 30e session de l’APF s’est tenue à Charlottetown, capitale de la province canadienne de l’Ile du Prince Edouard, du 4 au 7 juillet 2004. Présidée par Mahamane Ousmane, président de l’Assemblée nationale du Niger et s’inscrivant dans le cadre de la commémoration du 400e anniversaire de la fondation de l’Acadie, cette session a permis aux 140 parlementaires représentant 39 sections d’auditionner le Secrétaire général, qui a ensuite répondu aux questions des parlementaires, ainsi que des représentants de l’Unesco et de l’Unicef. Les parlementaires se sont penchés sur les situations de crise dans l’espace francophone, en particulier sur les moyens d’accompagner et de soutenir Haïti, la Côte d’Ivoire et les pays de la région des Grands Lacs. L’APF a appelé la Francophonie à développer un nouveau volet d’appui aux Parlements en sortie de crise et en particulier à assurer une plus grande participation au processus de paix dans la région des Grands Lacs ainsi qu’à contribuer activement à la préparation de la Conférence internationale sur cette région. L’Assemblée plénière a adopté des résolutions sur la situation au Cambodge, en Côte d’Ivoire, en Haïti, dans la région des Grands Lacs, en Palestine et en Irak, de même que sur la mise en œuvre de la Déclaration de Bamako et sur le cadre stratégique décennal de la Francophonie. Elle a décidé de lever la suspension qui frappait les Parlements des Comores, de Guinée Bissau et du Rwanda en raison de la tenue d’élections reconnues par la communauté internationale, qui marque une étape importante du retour à la démocratie dans ces pays. Elle a également adopté l’Avis sur le développement durable qui sera présenté par l’APF aux chefs d’Etat et de gouvernement de la francophonie réunis pour le Xe Sommet à Ouagadougou. Les résolutions adoptées lors des deux sessions de l’APF figurent en Annexe VII. 49 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E 1. Elections L’action politique de l’APF se traduit aussi par sa participation aux missions d’observation des élections de la Francophonie. Une quarantaine de parlementaires venant de 16 Parlements différents ont ainsi été présents dans les délégations de l’OIF chargées d’observer le déroulement du référendum constitutionnel du Rwanda (26 mai 2003), des élections présidentielles du Togo (1er juin 2003) et de Macédoine (28 avril 2004), et des élections législatives qui se sont déroulées au Bénin (30 mars 2003), au Cambodge (27 juillet 2003), au Rwanda (29 septembre et 2 octobre 2003), en Guinée Bissau (28 mars 2004) et en Union des Comores (18 et 25 avril 2004). L’APF a enfin pris une part active dans les missions d’information ou de médiation initiées par le Secrétaire général, en République centrafricaine (août 2003) et en Haïti (juin 2004). 2. Réseau des femmes parlementaires Créé à Berne en 2002, le réseau des femmes parlementaires a mis en place ses structures définitives lors de la 29e session (Niamey, juillet 2003) et a porté à sa présidence Viviane Compaoré, députée du Burkina Faso, qui a ainsi succédé à sa collègue québécoise, Hélène Robert. Auparavant, et conformément au vœu exprimé lors la 28e session, un séminaire destiné aux femmes parlementaires a été organisé à Ouagadougou, du 5 au 7 mars 2003. Ce séminaire, sur « Les femmes africaines, actrices majeures du développement », a réuni des délégations de députées et sénatrices représentant la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale mais aussi d’autres zones géographiques (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Maghreb). Lors de la 29e session (2003), le développement durable et l’élaboration des listes électorales ont été au cœur des débats du réseau. Les femmes de l’APF ont aussi défini leurs priorités d’action ; celles-ci visent en particulier à faire établir par chaque Parlement l’inventaire des politiques et stratégies nationales de promotion des droits des femmes dans leur pays, à encourager la participation des femmes aux missions d’observation des élections, à promouvoir les jumelages entre Parlements et à mettre en place, avec le soutien de l’AIF, des actions de formation des femmes parlementaires. 50 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E A la l’occasion de la 30e session (2004), elles ont décidé de donner la priorité à une réflexion sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et sur son suivi. Leur programme d’activité pour le biennum 2004 2005 prévoit trois séminaires d’information et de sensibilisation sur cette convention des Nations unies. Le premier, prévu au Mali, s’adressera aux femmes parlementaires des 11 sections d’Afrique de l’Ouest. En 2005, deux séminaires régionaux sur le même thème devraient être organisés. Les femmes parlementaires ont enfin débattu du suivi des problèmes de santé et d’éducation liés au VIH/Sida. 3. Coopération interparlementaire Au-delà de son action politique, l’APF mène, en collaboration avec l’AIF, divers programmes de coopération interparlementaire visant à améliorer les conditions d’exercice de la démocratie parlementaire dans les pays bénéficiaires : séminaires parlementaires, stages de formation des fonctionnaires parlementaires, projet Noria. Les séminaires parlementaires ont pour objet d'améliorer les conditions de fonctionnement des Parlements, en abordant des thèmes répondant aux besoins des Parlements bénéficiaires. Ils se déroulent généralement pendant trois journées, alternant exposés en séance plénière et travaux en ateliers. Outre les séminaires destinés aux femmes parlementaires, deux séminaires parlementaires ont été organisés en 2003 et en 2004 : l à Libreville, du 26 au 28 novembre 2003, pour les 211 parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat du Gabon. A la demande des autorités gabonaises, le séminaire a porté sur le contrôle parlementaire et la bonne gouvernance, la procédure budgétaire, l’exécution et le contrôle des lois de finances, le contrôle de l’application des lois. Les parlementaires ont souhaité que des moyens et des informations supplémentaires puissent être mis à leur disposition. Les conférenciers étaient originaires des Parlements du Cameroun, de la Nouvelle Ecosse, Canada, de France, de Macédoine et du Sénégal ; l à Brazzaville, du 8 au 10 mars 2004. Ce 20e séminaire organisé par l’APF a coïncidé avec la réintégration de la section congolaise, suspendue depuis 1998 à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale et du renversement de l’ordre constitutionnel. Il s’est adressé aux membres des deux chambres du Parlement L’action politique et diplomatique (137 députés et 91 sénateurs), qui ont abordé les thèmes de la bonne gouvernance, du travail parlementaire, et des relations majorité-opposition. Une large part a été accordée au processus législatif dans un Parlement bicaméral. Les thèmes étaient présentés par des conférenciers parlementaires venus de l’Alberta, Canada, du Bénin, de Communauté française de Belgique, de France, du Gabon et de Guinée. le câblage des bâtiments, l’installation d’équipements informatiques divers. Ce partenariat se poursuit en 2004, notamment par l’organisation de sessions de formation ; - le Burkina Faso et le Congo, désignés bénéficiaires pour le biennum 2004-2005 par le Bureau de l’APF réuni à Cayenne en janvier 2004 ; l En 2003, l’APF a poursuivi l’expérience lancée en 2002 à Yaoundé en jumelant un séminaire parlementaire avec un stage de formation pour des fonctionnaires parlementaires. Le deuxième stage de ce type, animé par un haut fonctionnaire du Parlement français, a eu lieu à Libreville (novembre 2003). Il s’est adressé à une cinquantaine de fonctionnaires et a porté sur les mêmes thèmes que le séminaire parlementaire. Par ailleurs, chaque année se déroule à Paris un stage d’un mois, portant sur l’organisation du travail parlementaire, organisé conjointement par l’Ecole nationale d’administration, l’Assemblée nationale et le Sénat de la République française. Il regroupe une trentaine de participants du monde francophone, à même de confronter leurs différentes expériences nationales. L’APF permet la présence de quatre ou cinq participants. Le projet « Noria », successeur du Programme d’appui aux services de documentation parlementaire, vise lui aussi à renforcer les capacités des Parlements en matière de gestion et de diffusion de l’information interne. Il a pour vocation d’aider les services administratifs des Parlements francophones du Sud à mieux produire, traiter, diffuser, recueillir et conserver les informations, en particulier celles à caractère législatif. Ce projet vise également à renforcer la présence de l’information francophone dans les Parlements et à appuyer la constitution et l’animation de réseaux autour du travail d’information parlementaire. La mise en œuvre de cet appui est fondée sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Elle se traduit, à terme, en ce qui concerne l’appui généralisé, par la mise en réseau des services avec accès à l’Internet et création d’un site. Le projet vise également à favoriser l’accès à l’information parlementaire francophone. Trois types d’appuis ont été définis : l l’appui « spécial » est destiné aux Parlements où l’usage du français est modérément répandu. Il est avant tout destiné à faciliter la diffusion de leur production législative en langue française entre autre par la traduction de leurs sites Internet. Il est particulièrement adapté aux pays multilingues, dans lesquels il est important d’agir pour maintenir une présence francophone active. Les Parlements du Liban et du Maroc ont été désignés lors du biennum 2002-2003. Il s’est agi pour l’essentiel d’aide à la traduction en français du site Internet et aux cours de français pour parlementaires et fonctionnaires parlementaires (Liban), d’appui en documentation et de financement de formations (Maroc). Les assemblées du Cap-Vert, de la Tunisie et du Vietnam ont été désignées comme bénéficiaires de ce programme en 2004 ; l l’appui « réseau » est destiné en particulier à développer le réseau de bibliothèques parlementaires francophones mis en place grâce au programme Pardoc. Il a également pour objet d’inciter d’autres communautés d’intérêts et de compétences (webmestres, administrateurs réseaux, responsables de la communication) à se constituer en réseaux professionnels au sein des administrations parlementaires francophones, pour un partage des connaissances, des entraides et des transferts de compétence, des échanges de vues et d’informations ciblées. Dans ce cadre, « Noria » a pris en charge en 2003 et en 2004 des formations à distance et a organisé à Cotonou, en décembre 2003, un séminaire sur « Le maillage des bibliothèques parlementaires francophones dans la société de l’information » l’appui « généralisé » concerne aujourd’hui : - le Cameroun, le Niger et le Sénégal, désignés lors du biennum 2002-2003. Il se concrétise par 51 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Les relations avec les Organisations internationales et régionales L ’action politique et diplomatique du Secrétaire général est relayée auprès des Organisations internationales et régionales par les quatre Représentations permanentes de l’OIF situées à Addis-Abeba, à Bruxelles, à Genève et à New York. Leurs domaines d’activité privilégient les droits de l’Homme, la démocratie et la paix, la diversité culturelle, la promotion du français, le développement économique et social, le commerce international et les technologies de l’information et de la communication. Elles participent également à la mise en œuvre de la coopération multilatérale francophone. I. Organisations internationales 1. Système des Nations unies (ONU) Tous les pays membres et observateurs de l’OIF sont également membres de l’ONU New York En 2003 et 2004, les activités de la Représentation permanente de l’OIF à New York se sont articulées principalement autour de la prévention et la gestion des conflits, de la promotion des droits de l’Homme et de la démocratie et du développement durable. 52 La promotion du français et du plurilinguisme a également été au centre des activités de la Représentation. Le Secrétaire général s’est rendu en visite officielle à New York et à Washington, du 18 au 20 novembre 2003. A cette occasion, il a rencontré le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Kofi Annan. Il s’est également entretenu avec l’Ambassadeur Ismaël Gaspar Martins (Angola), Président du Conseil de sécurité, le Ministre Julian Hunte (Sainte-Lucie), Président de l’Assemblée générale des Nations unies, Mark Mallock Brown, Administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), et Shashi Tharoor, L’action politique et diplomatique Secrétaire général adjoint des Nations unies chargé de l’information et de la communication et Coordonnateur des Nations unies pour le multilinguisme. Le Secrétaire général s’est par ailleurs adressé au Groupe des Ambassadeurs francophones de New York, réuni pour cette occasion au siège des Nations unies. Il a également rencontré des journalistes de la presse francophone, accrédités auprès de l’ONU, au cours d’un point de presse organisé au siège de la Représentation permanente. A Washington, le Secrétaire général a rencontré Carol Bellamy, Directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance, Horst Köhler, Directeur général du Fonds monétaire international et James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale. Il s’est rendu à La Maison Blanche où il a évoqué la situation en Afrique, notamment, en Côte d’Ivoire, avec Jendayi E. Frazer, Assistante spéciale du Président des Etats-Unis et Directrice pour les Affaires africaines au Conseil national de sécurité. Dans le cadre de la participation aux travaux de l’ONU, la Représentation permanente a participé aux sessions de l’Assemblée générale des Nations unies, y compris à la réunion plénière de haut niveau sur le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nopada/Nepad). Elle a pris part aux séances du Conseil de sécurité consacrées aux questions intéressant particulièrement les pays membres de l’OIF, notamment les situations en Haïti, en Côte d’Ivoire, en République centrafricaine et dans la région des Grands Lacs. Au chapitre de la coopération économique et sociale au service du développement durable et de la solidarité, la Représentation permanente a accordé une attention particulière aux travaux des Nations unies sur le développement durable, le financement du développement, la situation des pays les moins avancés et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nopada/Nepad). L’OIF a participé à la 5e réunion de haut niveau entre l’Organisation des Nations unies et les Organisations régionales, tenue les 29 et 30 juillet 2003, sous la présidence du Secrétaire général de l’ONU, sur le thème « Les nouveaux défis à la paix et à la sécurité internationales, et le terrorisme international ». Afin de contrer l’émergence de ces nouvelles menaces, les participants ont reconnu la nécessité de renforcer le système multilatéral et la compréhension des dimensions culturelles et religieuses, ainsi que la nécessité de respecter et de promouvoir la démocratie et les droits de l’Homme. En marge de cette rencontre, la délégation de l’OIF a tenu une réunion avec les responsables du Département des affaires politiques des Nations unies, afin d’examiner la situation dans certains pays membres de la Francophonie (République centrafricaine, Union des Comores, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Togo). Les deux délégations ont dressé, à cette occasion, un bilan de la coopération entre les deux Organisations, tout en évoquant la perspective de son approfondissement. La délégation de l’OIF a également assisté à une réunion interne au Système des Nations unies consacrée à la préparation d’une étude de faisabilité des élections en République démocratique du Congo. Dans le cadre du suivi des conclusions de la troisième réunion entre l’ONU et les Organisations régionales, tenue à New York en 1998 sur le thème de la prévention des conflits, la Représentation permanente, en coordination avec la Délégation aux droits de l’Homme et à la démocratie (DDHD) et le Département des affaires politiques de l’ONU, a participé à la réunion organisée à Paris, en avril 2004, conjointement par l’OIF et les Nations unies, sur la question de l’alerte rapide et la prévention des conflits, en préparation d’un atelier sur le même thème qui se tiendra à Dakar. Cette réunion a regroupé plus d’une trentaine d’Organisations internationales, régionales et sous régionales, ainsi que des OING et des chercheurs et a permis de parvenir à une compréhension commune du concept, de la méthodologie et des mécanismes de l’alerte rapide et de la prévention des conflits. L’OIF et l’ONU ont poursuivi leur collaboration en matière électorale. Ainsi, l’OIF a accueilli à Paris, le 9 février 2004, une réunion de concertation sur les politiques comparées en matière électorale, à laquelle ont pris part outre la Division de l’assistance électorale de l’ONU, le Pnud, le Parlement européen, la Commission européenne, le Commonwealth et l’Union africaine. L’OIF et l’ONU ont, par ailleurs, simultanément dépêché en République démocratique 53 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E du Congo, en novembre 2003, une mission préparatoire sur le processus électoral, en vue des élections prévues en juin 2005. L’OIF et l’ONU renforcent leur collaboration quant à l’assistance à apporter à la République centrafricaine, dans le cadre du Comité des partenaires extérieurs de suivi du processus électoral. Dans le cadre des efforts menés par la Communauté internationale pour aider le peuple et les autorités intérimaires en Haïti à assurer une transition permettant de sortir le pays de la crise qu’il traverse depuis de nombreuses années, la Représentation permanente a participé aux réunions ayant abouti à la mise en place d’un plan de redressement du pays. En coopération avec l’ONU, la Banque mondiale et d’autres Organisations internationales et coopérations bilatérales, l’OIF a activement participé à l’élaboration du Cadre de coopération intérimaire, préparé sous l’égide du gouvernement et de la société civile haïtiens. Lors de la 59e session qui a examiné la question du multilinguisme, l’Assemblée générale a été saisie d’un nouveau rapport du Secrétaire général (A/58/363) et du Rapport du Corps commun d’inspection sur le multilinguisme dans le système des Nations unies (A/58/93). Cette question est développée au chapitre « Le français dans les Organisations internationales ». Le Groupe des Ambassadeurs francophones s’est réuni mensuellement, au siège de la Représentation permanente, pour examiner un certain nombre de questions débattues au sein des Nations unies et présentant un intérêt particulier pour le Groupe francophone. Cela inclut, notamment, les questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, celles liées à la diversité culturelle et linguistique, ainsi que divers thèmes politiques et économiques figurant à l’ordre du jour des Nations unies. La Représentation permanente a, par ailleurs, aidé à la constitution du nouveau Groupe des Ambassadeurs francophones dans la capitale américaine. Celui-ci a tenu sa première réunion à Washington, le 21 mars 2004, en marge des manifestations organisées avec l’appui de la Représentation pour la célébration de la Journée internationale de la francophonie. Par ailleurs, la Représentation permanente de l’OIF a soutenu l’organisation de plusieurs réunions du Groupe francophone, au niveau des experts, notamment pour préparer les 11e et 12e sessions de la Commission du développement durable (New York, avril-mai 2003 et avril 2004), ainsi que les réunions du Conseil d’administration du programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). 54 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E En juin 2003, le Groupe a examiné et validé les travaux menés par un Groupe d’experts francophones visant à améliorer la version française de la Déclaration et du Plan de mise en œuvre adoptés lors du Sommet mondial sur le développement durable. Cette nouvelle version a été transmise aux Nations unies au nom du Groupe et constitue, maintenant, la version officielle du document final de Johannesbourg en langue française. Les concertations francophones tenues en 2004 sur les questions de développement ont également permis de dresser un bilan des travaux de la 58e session de l’Assemblée générale des Nations unies sur les questions économiques et financières et de préparer deux échéances importantes : la 12e session de la Commission du développement durable, d’une part, et la Conférence internationale sur les Petits Etats insulaires en développement (Peid), prévue à Maurice en 2005, d’autre part. Deux réunions de concertation des Ministres francophones participant aux travaux de la Commission du développement durable ont bénéficié du soutien de la Représentation permanente. La première, présidée conjointement par le Bénin et la France, a eu lieu en marge de la 11e session de la Commission en 2003. La deuxième, tenue en marge de la 12e session en 2004, a été présidée par la France. Au cours de la concertation de 2003, les Ministres et chefs de Délégations ont notamment évoqué la question du suivi du Sommet du développement durable de Johannesburg. En 2004, ils se sont penchés sur le thème du Xe Sommet de la Francophonie et sur la Conférence internationale sur les Peid. Genève Au-delà du suivi de la Conférence des Nations unies sur la société de l’information et de ses actions en faveur du plurilinguisme, les activités, en 2003 et 2004, de la Représentation permanente de l’OIF à Genève, se sont articulées principalement autour des droits de l’Homme et du développement économique. Elle a également renforcé les liens de l’OIF avec les autorités fédérales et genevoises et mené des actions de sensibilisation auprès des acteurs de la société civile suisse en soutenant diverses manifestations. Dans le cadre de sa visite officielle auprès des autorités suisses, du 12 au 15 mai 2003, le Secrétaire général a participé, à Genève, à plusieurs réunions de travail avec le Directeur général du Bureau international du travail (BIT), Juan Somavia ; avec le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Brunson McKinley ; L’action politique et diplomatique avec le Haut Commissaire aux droits de l’Homme, Sergio Vieira de Mello, et avec le Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Supachai Panitchpakdi. Il a présidé à cette occasion une réunion de travail autour de Louis-Dominique Ouedraogo, Inspecteur du Corps commun d’inspection des Nations unies, qui lui a remis le rapport sur « Le multilinguisme dans le système des Nations unies ». Le Secrétaire général s’est également entretenu, le 13 mai à Berne, avec le Président de la Confédération, Pascal Couchepin et la Conseillère fédérale, chef du Département des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey. Il s’est par ailleurs adressé à une quarantaine de chefs de mission et a rappelé à cette occasion les priorités de l’OIF et souligné le rôle du Groupe des Ambassadeurs francophones comme levier de l’action de la Francophonie sur le plan international. Le Secrétaire général a diffusé, le 19 août 2003, un communiqué pour condamner l’attentat contre l’ONU à Bagdad qui a provoqué le décès du Haut Commissaire aux droits de l’Homme, Sergio Vieira de Mello et de ses collaborateurs. La Représentation permanente a organisé, à Genève en octobre 2003, en étroite collaboration avec la DDHD, la tenue de la réunion préparatoire de la Commission mixte OIF/Haut Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH), prévue dans le cadre de l’accord-cadre liant les deux Organisations, en présence du Délégué aux droits de l’Homme et à la démocratie et du Haut Commissaire aux droits de l’Homme par intérim. Cette réunion a permis d’identifier les projets que les deux Institutions mènent en 2004 dans les domaines d’intérêts communs et de renforcer leurs liens de coopération. La Représentation permanente a suivi les travaux de diverses réunions au sein du HCDH, en particulier les travaux des 59e et 60e Commissions des droits de l’Homme ainsi que ceux du Comité sur le droit au développement. Elle a également participé aux travaux du Groupe de travail intersessions, en charge de l’élaboration d’un projet d’instrument normatif juridiquement contraignant, pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ainsi qu’aux diverses réunions de suivi de la Conférence de Durban. En marge des travaux de la 60e session de la Commission il faut souligner la tenue, pour la première fois, de consultations francophones, dans la lignée de la Conférence de Brazzaville d’avril 2003 et du Comité de suivi de Marrakech de février 2004. Ces consultations ont pris deux formes : l une rencontre des chefs de délégations, le 16 mars 2004, à l’initiative de la DDHD, en présence des ministres des droits de l’Homme du Burkina Faso, du Burundi, du Maroc et du ministre de la Justice du Congo ; l une réunion d’experts, le 6 avril 2004, à l’initiative de la Suisse, afin d’identifier les points susceptibles de devenir des thèmes de concertation francophone (droit à la formation et à l’éducation aux droits de l’Homme, droit au développement) pour la 61e session. La Représentation permanente, ainsi que des membres de la DDHD, ont participé au Séminaire de haut niveau sur « Le droit au développement » organisé par le HCDH, en février 2004. Les travaux ont permis d’aborder les problématiques suivantes : partenariats, stratégies nationales et contribution des Nations unies au droit au développement, commerce international et développement. Le HCDH est par ailleurs régulièrement convié aux diverses initiatives menées par l’OIF dans le cadre du suivi du Symposium de Bamako, notamment, sur la question de l’élaboration et la mise en place d’indicateurs communs, en matière de droits de l’Homme, dans l’espace francophone. En 2003 et 2004, le Groupe des Ambassadeurs francophones s’est réuni régulièrement afin de procéder à un échange d’informations sur différents sujets liés au calendrier de la Genève internationale et à l’agenda francophone. Le Groupe s’est ainsi concerté à l’occasion de la 5e Conférence ministérielle de l’OMC, de la Conférence internationale du travail, de l’Assemblée mondiale de la santé, de la session de la Commission des droits de l’Homme, de la 1ère phase du Sommet mondial sur la société de l’information, de la 11e Cnuced et du rapport sur « Le multilinguisme dans le système des Nations unies ». 55 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Agences spécialisées Organisation internationale du travail (OIT) Bureau international du travail (BIT) Le Secrétaire général a rencontré le Directeur général du BIT, Juan Somavia, lors de sa visite en Suisse en mai 2003. L’OIF est invitée en qualité d’observateur permanent à la Conférence internationale du travail et à son Conseil d’administration, ainsi qu’au Conseil d’administration du Centre international de formation de Turin. Dans ce cadre, la Représentation permanente à Genève a pris part aux travaux de la 91e et 92e session de la Conférence générale de l’OIT. Lors de cette dernière session, elle a apporté son concours à l’organisation d’une réunion des ministres et chefs de Délégation des pays francophones. A cette occasion, l’état d’avancement du Xe Sommet de la Francophonie ainsi que les questions liées à la dimension sociale du développement ont été examinés. Dans la perspective de la contribution de l’OIT au Xe Sommet de la Francophonie, le Représentant permanent à Genève a organisé plusieurs réunions de travail. Organisation mondiale de la santé (OMS) Le Secrétaire général a rencontré, le 16 mai 2004, le Directeur général de l’OMS, le Dr Jong-Wook Lee. Les perspectives de coopération entre l’OIF et l’OMS ont été évoquées sur les questions de santé ainsi que l’utilisation du français à l’OMS. Le Secrétaire général a également prononcé une allocution lors de la réunion organisée, pour l’ouverture de la 57e Assemblée mondiale de la santé, par les entreprises du médicament (Leem) sur le thème de « L’accessibilité aux médicaments et aux soins », en présence de nombreuses délégations ministérielles des pays membres de l’OIF. Son discours a fait écho au message qu’il avait adressé en 2003 à cette même assemblée, dans lequel il évoquait l’intérêt de mobiliser « la Francophonie au service d’un droit à la santé et aux soins pour toutes et pour tous, singulièrement pour les plus pauvres de la planète ». Le 17 mai 2004, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria, le Dr Richard Feachem. Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) Dans le cadre de l’accord de coopération conclu entre l’OIF et l’Ompi et à l’initiative de la Représentation permanente de l’OIF à Genève, la Commission mixte Ompi/OIF s’est réunie bi-annuellement et alternativement à Paris, puis à Genève. En 2003 et 2004, elle a suivi, à Genève, les travaux de diverses réunions organisées par l’Ompi, notamment ceux du Comité permanent du droit d’auteur et des droits connexes et ceux du Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle, relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore. Ces diverses réunions ont permis notamment de dresser le bilan de la coopération entre les deux Organisations et d’identifier de nouveaux axes de collaboration dans la perspective des travaux du Xe Sommet de la Francophonie. La Représentation permanente est intervenue lors des travaux des 39e et 40e Assemblées des Etats membres de l’Ompi sur la situation de leur coopération et pour réitérer l’importance qu’accorde la Francophonie au lien entre propriété intellectuelle et développement. L’Ompi a ainsi apporté son expertise sur la faisabilité de la création d’un label artisanal francophone. Elle contribue activement aux Séminaires sur le Fonds de garantie aux industries culturelles et sur le renforcement des capacités francophones en négociation d’accords commerciaux, organisés par la Direction à la coopération économique de l’AIF. 56 L’action politique et diplomatique Organisation mondiale de la météorologie (OMM) La Représentation permanente de l’OIF à Genève a eu une réunion de travail, en septembre 2003, avec les Représentants de l’OMM afin de finaliser un partenariat entre les deux Organisations autour du projet d’Atelier de formation en « communication avec les médias à l’intention des présentateurs météorologiques des pays francophones en développement ». Organisation internationale pour les migrations (OIM) Lors de sa visite en Suisse, le 14 mai 2003, le Secrétaire général a rencontré le Directeur général de l’OIM, Brunson McKinley. Bien qu’aucun accord-cadre ne lie les deux Organisations, l’OIF est invitée, sur une base ad hoc, en qualité d’observateur, aux réunions des organes directeurs et des experts gouvernementaux de l’OIM. La Représentation permanente à Genève a ainsi participé aux travaux des 86e et 87e sessions du Conseil de l’OIM. Elle a également contribué aux travaux du Groupe directeur du Conseil de l’OIM en 2003, concernant « Le dialogue international sur la migration » et suivi sa réunion informelle sur le thème de « La migration dans un monde globalisé ». En 2004, elle a collaboré à l’Atelier sur les « approches en matière de collecte et gestion de données », qui a permis d’aborder les problématiques liées à celle des flux migratoires : développement et sécurité, traite des migrants et main-d’œuvre. La coopération de l’OIF avec le FMI et la Banque mondiale est exposée au chapitre « La solidarité au service du développement ». Programmes et fonds Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) En 2003 et 2004, la Représentation permanente à Genève a eu des contacts réguliers avec le HCR afin d’observer la situation des pays membres de l’OIF sur le plan humanitaire. Elle a suivi les 54e et 55e sessions annuelles du Conseil exécutif du HCR présidé par le Haut Commissaire. En juillet 2003, le Représentant permanent de l’OIF à Genève a rencontré Ruud Lubbers, Haut Commissaire pour les réfugiés et ses collaborateurs, à la veille de la réunion ONU-Organisations régionales qui s’est tenue à New York, du 28 au 30 juillet 2003. Pour rappel, un accord régissant le recrutement de « jeunes experts associés » lie l’AIF et le HCR. Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) A titre d’observateur des Nations unies, la Représentation permanente à Genève est invitée à assister à toutes les réunions de la Cnuced. Le Représentant permanent de l’OIF à Genève a été reçu, en juillet 2003, par le Secrétaire général de la Cnuced, Rubens Ricupero, qui a réaffirmé son intérêt à voir se développer la coopération entre les deux Organisations. Dès l’automne 2003, la Représentation permanente a assisté régulièrement aux travaux du Comité préparatoire de la 11e Cnuced sur les industries culturelles, qui s’est tenue à São Paulo, du 10 au 13 juin 2004. Elle a aussi suivi les réunions de négociation sur le texte de la future Déclaration ministérielle, les consultations de la société civile et du secteur privé, lors du premier semestre de 2004. Pour préparer la participation de l’OIF à cette Conférence, la Représentation permanente à Genève a organisé une réunion d’information le 29 avril 2004, avec les experts du Groupe des Ambassadeurs francophones, en présence de Ghassan Salamé, Envoyé spécial du Secrétaire général à la 11e Cnuced. Ils ont à cette occasion planifié la réunion informelle des chefs des Délégations francophones qui s’est déroulée en marge de la Conférence. La Représentation permanente à Genève a tenu plusieurs séances de travail au premier semestre de 2004 sur le volet « industries culturelles », avec des membres du Bureau du Coordonnateur spécial pour les PMA de la Cnuced, concernant deux activités organisées à l’occasion de la 11e Cnuced : 57 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E un Atelier et un panel de haut niveau sur les industries créatives. Elle a activement contribué à la participation des deux experts francophones à l’Atelier préparatoire du 9 juin 2004, sur l’entreprenariat dans les industries créatives. Centre de commerce international (CCI) La Représentation permanente à Genève a suivi la e 37 session du Groupe consultatif commun du Centre de commerce international Cnuced/OMC qui s’est déroulée en avril 2004. Les travaux ont porté sur l’examen des activités de coopération technique en 2003 et sur le nouveau cadre stratégique proposé par le CCI pour la période 2006-2007. Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) Le Secrétaire général a eu un entretien, le 28 mars 2003, avec le Sous-secrétaire des Nations unies et Administrateur associé du Pnud, Zéphirin Diabré. La Représentation permanente à Genève a participé à une série de réunions de travail avec les Hauts responsables du Pnud ; notamment en juillet 2003, avec l’Administrateur du Pnud, Mark Malloch Brown, venu à Genève dans le cadre de la session de l’Ecosoc, à l’occasion du lancement du Rapport mondial 2003 sur le développement humain. La Francophonie a rencontré les 28 et 29 juillet 2003, la responsable des questions de gouvernance au Pnud, Gita Welsh, afin d’examiner les sujets d’intérêt commun et de préciser les modalités de coopération. En 2003 et 2004, la Représentation permanente à Genève a organisé une série de réunions de travail, avec le Bureau de Genève du Pnud, pour examiner les possibilités de renforcer la collaboration OIF/Pnud dans les domaines des droits de l’Homme et des technologies de l’information et de la communication. L’OIF participe aussi aux diverses réunions organisées par le Bureau du Pnud, notamment à la session annuelle et à la 5e Conférence des « Bailleurs de fonds pour la République du Mali » qui s’est déroulée à Genève, les 30 et 31 mars 2004. Cette Conférence a réuni les principaux bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux engagés au Mali. Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) La coopération avec la CEA se déroule dans les secteurs des technologies de l’information et de la communication, du genre et du développement, des échanges d’information à caractère économique et de la gouvernance économique. 58 GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E L’OIF était présente aux principales réunions tant au niveau ministériel qu’au niveau des experts. C’est ainsi que la Représentation permanente de l’OIF à Addis- Abeba a participé aux Conférences des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, tenues respectivement à Addis-Abeba, en juin 2003 et à Kampala, Ouganda, en mai 2004. La Représentation permanente à Addis-Abeba a participé, d’une part, à la session en 2004 du « Forum pour le développement de l’Afrique » sur « L’intégration régionale africaine » et « La gouvernance économique et les entreprises » ; d’autre part, aux sessions de la Grande Table regroupant des ministres africains des Finances et de la Planification et leurs homologues de l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde). En outre, l’OIF a été invitée à plusieurs réunions d’experts organisées par la CEA et aux Symposiums conjoints CEA/Banque africaine de développement (BAD), portant sur la réduction de la pauvreté à Addis-Abeba, en 2003 et sur les progrès réalisés dans les questions de genre, à Kampala, en 2004. 2. Organisation mondiale du commerce (OMC) Lors de sa visite officielle en Suisse du 13 au 15 mai 2003, le Secrétaire général a eu un entretien avec le Directeur général de l’OMC, Supachai Panitchpakdi. L’OIF est invitée en qualité d’observateur aux Conférences ministérielles de l’OMC et a été officiellement invitée à assister à la 5e Conférence ministérielle qui s’est déroulée à Cancun du 10 au 14 septembre 2003. En vue de cette participation, la Représentation permanente à Genève a noué des liens étroits en 2003 avec le Secrétariat de l’OMC, le Comité organisateur mexicain, la Mission permanente du Mexique à Genève et l’Agence de coopération et d’information pour le commerce international. A Cancun, la Représentation permanente à Genève a participé à l’organisation d’une réunion de travail des délégations francophones afin de faire le point sur le renforcement des capacités de la Francophonie dans les négociations commerciales et de débattre de certains sujets stratégiques pour les délégués, dont les négociations sur les services et la diversité culturelle. Auparavant, un Séminaire de haut niveau sur « Les enjeux de la 5e Conférence ministérielle de l’OMC pour les pays francophones », a été organisé à Paris, au siège de l’AIF, du 25 au 27 juin 2003. L’action politique et diplomatique Grâce au soutien du Groupe des Ambassadeurs francophones, la Représentation permanente de l’OIF à Genève a accès aux diverses réunions de l’OMC. Elle a, en outre, participé à Paris, le 7 novembre 2003, à une réunion de travail réunissant la Division de l’assistance technique de l’OMC et l’AIF, ainsi qu’à la réunion de mise en place du projet de « Renforcement de l’expertise francophone, nationale et régionale, en négociation des accords commerciaux », qui s’est tenue à Paris, le 8 décembre 2003. Elle a organisé, en décembre 2003, en collaboration avec l’AIF, un Séminaire d’information sur le « Nouveau contexte des négociations commerciales multilatérales après la Conférence ministérielle de Cancun », destiné principalement aux Ambassadeurs francophones de Genève et de Bruxelles accrédités auprès de l’OMC. Par ailleurs, la Représentation permanente à Genève soutient et accompagne, en collaboration avec l’AIF, les négociateurs des quatre pays porteurs de l’Initiative sectorielle en faveur du coton (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad). Dans ce cadre elle a, notamment, suscité une invitation pour un ministre du Bénin à participer à la réunion informelle des ministres du Commerce, organisée par le gouvernement suisse, le 23 janvier 2004, en marge du Forum économique mondial à Davos. Elle a également contribué à la participation d’un ministre béninois à une réunion des ministres du Commerce de l’Union africaine, à Mombasa, Kenya, en février 2004. Toujours en collaboration avec l’AIF, la Représentation permanente à Genève a pris part à l’Atelier régional de l’OMC sur le coton à Cotonou, les 23 et 24 mars 2004, ainsi qu’à la réunion du Groupe de travail sur le coton des pays du Groupe ACP, les 21 et 22 mars, également au Bénin. Depuis février 2004, la Représentation permanente à Genève assiste au Conseil général de l’OMC ainsi qu’aux sessions du Comité des négociations commerciales qui coordonnent les travaux du programme de Doha et elle a assuré un suivi des négociations à l’OMC au cours de l’été 2004. Elle a enfin apporté son concours, avec le Secrétariat de l’OMC et l’Assemblée parlementaire de la francophonie, à la préparation et à l’animation d’un Séminaire sur les négociations commerciales multilatérales et le programme de Doha, à l’intention des parlementaires de la Francophonie, qui s’est déroulé à Marrakech, le 27 mai 2004. II. Organisations régionales 1. Union africaine (UA) 28 Etats sont membres de l’UA et de l’OIF : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, République centrafricaine, Unions des Comores, Congo, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Guinée équatoriale, Madagascar, Mali, Maurice, Mauritanie, Niger, Rwanda, São Tomé et Príncipe, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo, Tunisie. La Représentation permanente de l’OIF à AddisAbeba entretient principalement des relations avec l’Union africaine et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et les Communautés économiques africaines. Dans le cadre de ses missions, elle exerce le suivi des situations politiques et des droits de l’Homme et appuie les actions de promotion du français ainsi que les activités des Communautés économiques régionales africaines avec lesquelles elle coopère (l’Uemoa, la Comesa, la Cedeao, la CEN-SAD). L’Administrateur général de l’AIF a représenté le Secrétaire général lors de la IIe Conférence des chefs d’Etat membres de l’Union africaine, qui s’est déroulée à Maputo, Mozambique, du 10 au 12 juillet 2003. A l’issue de cette Conférence, Alpha Oumar Konaré, ancien Président du Mali a été élu Président de la Commission de l’Union africaine. Il a également représenté le Secrétaire général à la IIIe Conférence qui s’est tenue à Addis-Abeba, du 6 au 8 juillet 2004. Cette Conférence a essentiellement débattu des questions relatives à la paix et la sécurité du continent et, plus particulièrement, des situations en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo et dans la région du Darfour au Soudan. Elle a aussi décidé que le siège du Parlement panafricain serait situé en Afrique du Sud. Le Secrétaire général a reçu, le 29 juillet 2003 et le 22 janvier 2004, Alpha Oumar Konaré qui est également membre du Haut Conseil de la francophonie. La Représentation permanente à Addis-Abeba a participé, en qualité d’observateur, aux séances publiques du Mécanisme pour la prévention et le règlement des conflits de l’OUA, remplacé par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Elle a participé en outre à toutes les phases de l’avènement du Parlement panafricain, dont la session inaugurale à Addis-Abeba, le 18 mars 2004. 59 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Le Conseil Exécutif de l’Union africaine a adopté une décision sur l’élaboration et la mise en place de cette Convention. 2. Union européenne (UE) Elargissement de l’Union européenne Depuis le 1er mai 2004, l’UE compte un total de 25 Etats membres, dont 8 font partie de la Francophonie. Membres : Belgique, France, Luxembourg Observateurs : Lituanie, Pologne, Slovaquie, Slovénie, République tchèque Elle a pris part aux Conférences ministérielles ainsi qu’aux réunions d’experts de la Commission de l’Union africaine, notamment, les Conférences des ministres africains du Commerce, tenues à Maurice, du 16 au 20 juin 2003 et à Kigali, du 24 au 28 mai 2004. La Représentation permanente de l’OIF à AddisAbeba a suivi également les débats sur la situation des pays francophones africains en crise, en particulier au Burundi, en République centrafricaine, en Union des Comores, en République démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire. Elle a par ailleurs participé à des missions d’observation de la Francophonie lors d’élections législatives et présidentielles au Bénin, en Guinée Bissau, au Rwanda. Dans le cadre de son appui à la coopération multilatérale francophone, la Représentation permanente à Addis-Abeba relaie, auprès de l’UA, la CEA et les Communautés économiques africaines, les priorités et les programmes d’actions des opérateurs de la Francophonie. Elle identifie également les opportunités et les projets de coopération entre les partenaires, auprès desquels l’OIF est accréditée, et les opérateurs de la Francophonie. 60 En faveur de la diversité cultuelle, la Représentation permanente à Addis-Abeba articule ses actions autour de trois axes principaux : la création et le soutien de réseaux francophones, par la mise en place d’un « Groupe consultatif des Ambassadeurs francophones de Addis-Abeba » ; l’appui aux professeurs africains francophones ; la création d’un environnement culturel francophone et la contribution aux actions visant la promotion de la diversité culturelle. Elle a ainsi contribué à sensibiliser la Commission de l’Union africaine sur la nécessité d’élaborer une Convention internationale sur la diversité culturelle, en organisant des consultations et des réunions d’information conjointes avec la Représentation permanente de l’Unesco. La Représentation permanente de l’OIF à Bruxelles entretient principalement des relations avec l’Union Européenne et le Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Dans le cadre de ses missions, elle exerce le suivi politique des relations entre l’Union européenne et les pays membres de l’OIF, l’appui aux actions dans le domaine économique et la promotion du français. La Représentation permanente a aussi renforcé ses liens avec les autorités de la Belgique fédérale et la Communauté française Wallonie–Bruxelles de Belgique, grâce à une collaboration fructueuse dans des projets communs en faveur de la promotion de la Francophonie. C’est dans ce contexte que le Secrétaire général a effectué, le 10 avril 2003, une visite officielle auprès de Sa Majesté Albert II, Roi des Belges ainsi que des autorités fédérales et de la Communauté française Wallonie-Bruxelles. Le Secrétaire général a rencontré, lors d’une visite officielle à Bruxelles, le 15 septembre 2003, le Président de la Commission européenne, Romano Prodi et la Commissaire européenne chargée de l’Education et de la Culture, Viviane Reding. Il s’est aussi rendu à Strasbourg, au Conseil de l’Europe, le 24 septembre 2003, ainsi qu’au Parlement européen. Le 17 mai 2004 à Bruxelles, le Secrétaire général a eu un entretien avec le Commissaire de l’Union européenne, chargé du développement et de l’aide humanitaire, Poul Nielson. Au niveau politique, les relations de la Francophonie avec l’Union européenne se traduisent par : l la concertation, en matière électorale, visant des pays membres de la Francophonie ; cela donne lieu, au préalable, à des échanges pratiques à Bruxelles et sur le terrain, entre les équipes des deux Organisations ; l la médiation politique dans le cas des pays en conflits, à l’exemple de l’Union des Comores et de la Côte d’Ivoire ; L’action politique et diplomatique l la participation aux consultations entre l’Union européenne et le Groupe ACP, sur la situation politique dans un certain nombre d’Etats membres de la Francophonie. Sur la base du principe acquis de l’observation officielle de l’OIF à ces consultations, la Représentation permanente a pris part à celles concernant la République centrafricaine (12 juin 2003), la Guinée Bissau (19 janvier 2004) et le Togo (avril 2004) ; l l’information permanente et la communication réciproques sur les principales politiques dans les domaines d’intérêt commun. Ce travail d’échange a ainsi permis de faire connaître et de prendre en compte les positions de l’une et de l’autre, dans la mise en œuvre des politiques respectives. Les domaines de l’assistance électorale, de la diversité culturelle, de la société de l’information et de l’intégration des pays dans le commerce mondial ont été privilégiés ; l le suivi des grands débats politiques de l’UE comme l’élargissement, la future Constitution de l’Europe, le commerce multilatéral, la politique de développement et le dialogue avec l’Afrique. La Francophonie a notamment été invitée aux réunions concernant : le multilinguisme dans les Institutions européennes, la société de l’information et le développement, le dialogue des cultures. L’UE a, quant à elle, pris part aux réunions organisées par la Francophonie sur la mise en place de l’Observatoire des pratiques démocratiques, la prévention de conflits, l’observation électorale, les négociations commerciales multilatérales dont la question du coton et l’accès aux financements du développement. Dans le cadre de l’action économique, la Représentation permanente de l’OIF s’est assurée de la participation active de responsables de la Communauté européenne aux initiatives de la Francophonie, tels les Séminaires de Genève et de Bruxelles, concernant les implications multilatérales de l’Accord de Cotonou avec les règles de l’OMC ; les réunions sur le coton, les tables rondes préparatoires ainsi que le Symposium sur le financement du développement. Par ailleurs, la Commission européenne cofinance, à hauteur de 16,9 millions d’Euros, le projet conjoint Francophonie-Commonwealth dans le domaine du renforcement des capacités en négociations commerciales par le biais de l’assistance technique aux régions et pays ACP, dont la mise en œuvre a débuté en septembre 2004. La Représentation permanente a également participé aux Conférences sur « Le Nepad - aspirations africaines et perspectives européennes », le 17 mars 2004 et « Les conséquences micro-économiques de l’élargissement de l’Union européenne », organisée par l’Institut royal des relations internationales, le 29 mars 2004. Dans le cadre de la préservation et de la promotion du français à l’Union européenne, le Secrétaire général a réuni, le 12 juillet 2004, les ministres des Affaires étrangères des pays membres et candidats à l’Union européenne, membres également de la Francophonie. A cette occasion, ils ont analysé la situation de la langue dans les Institutions européennes, ainsi que les mesures à prendre pour permettre au français de continuer à participer au maintien de la diversité culturelle, dans ce contexte. La Représentation permanente à Bruxelles apporte, quant à elle, son concours pour la mise en œuvre du Plan pluriannuel d’action pour le français à l’Union européenne de l’AIF. Elle appuie la concertation entre les Etats et gouvernements partenaires du Plan, ou membres ou candidats, à l’Union et à l’OIF ; elle a ainsi soutenu les concertations concernant la formation d’interprètes et de traducteurs. Par ailleurs, elle sensibilise aux enjeux du maintien du plurilinguisme et du statut privilégié du français dans les Institutions européennes. Cet aspect est développé dans le chapitre « Le français dans les Organisations internationales ». 3. Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) La Représentation permanente de l’OIF à Bruxelles assiste en tant qu’observateur aux travaux du Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, notamment lors des réunions régulières du Comité des Ambassadeurs et du Conseil ordinaire des Ministres. Le Secrétaire général a prononcé à Bruxelles une allocution devant le Comité des Ambassadeurs ACP, le 13 mars 2003. 61 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E 30 Etats sont membres du Groupe ACP et de l’OIF : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, République centrafricaine, Union des Comores, Congo, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Dominique, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Guinée équatoriale, Haïti, Madagascar, Mali, Maurice, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sainte-Lucie, São Tomé et Príncipe, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo, Vanuatu. L’Administrateur général de l’AIF a dirigé la Délégation de la Francophonie lors de la première réunion des ministres de la Culture du Groupe des Etats ACP, qui s’est déroulée à Dakar, du 17 au 20 juin 2003. La Francophonie a soutenu à cette occasion la tenue de trois ateliers. Il a également représenté le Secrétaire général au IVe Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Groupe ACP à Maputo, du 21 au 24 juin 2004, accompagné du Représentant permanent à Bruxelles. Le Sommet a adopté une déclaration dite « Déclaration de Maputo » dont le thème est « Ensemble, forgeons notre avenir », qui est une prise de position sur les questions de paix, de sécurité et de stabilité dans le monde. Notons que la coopération Francophonie–ACP a été mentionnée dans la déclaration finale. Le Groupe ACP ayant souhaité que TV5 couvre le Sommet, une émission spéciale a été réalisée et diffusée le 26 juillet 2004. GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Dans le cadre de la coopération, la Représentation permanente à Bruxelles a pris part aux travaux de la VIe Conférence des ministres ACP du Commerce, les 31 juillet et 1er août 2003 ainsi qu’au Forum ACP-UE sur le coton à Paris, les 5 et 6 juillet 2004. Elle a également suivi le cycle de réunions organisé par les Etats ACP : l le Comité conjoint des Ambassadeurs ACP de Bruxelles et de Genève (14 novembre 2003) ; l la réunion extraordinaire des ministres ACP du Commerce (26 novembre 2003) ; l la 78e session du Conseil des ministres ACP (2728 novembre 2003), sur la position du Groupe ACP concernant les négociations commerciales post–Cancun et la situation des négociations des accords de partenariat économique au plan régional. Dans le cadre des dossiers en négociation à l’OMC, des concertations ont eu lieu entre les Ambassadeurs ACP à Bruxelles et à Genève, avec l’appui des Représentations permanentes de l’OIF dans ces deux villes. La Directrice de la coopération économique de l’AIF, ainsi que le Représentant permanent de l’OIF à Bruxelles ont rencontré le Comité des Ambassadeurs ACP, le 7 juillet 2004, et ont arrêté à cette occasion un programme d’appui francophone au renforcement des capacités de négociation des accords de partenariat économique en cours entre le Groupe ACP et l’Union européenne. 4. Autres Organisations régionales Commonwealth 7 Etats sont membres du Commonwealth et de l’OIF : Cameroun, Canada, Dominique, Maurice, Sainte-Lucie, Seychelles, Vanuatu Cassam Uteem, ancien Président de Maurice, a représenté l’OIF à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Abuja, Nigeria, le 5 décembre 2003. La Représentation permanente de l’OIF à Genève a organisé une réunion de travail, en juin 2003, avec le Conseiller représentant du Commonwealth au sein de l’OMC, Vinod Rege, afin d’harmoniser leurs modalités d’actions et de procéder à un échange régulier d’informations. Dans le cadre du projet conjoint de la Francophonie et du Commonwealth « Hub and Spokes » (Nœuds et échelons), qui vise le renforcement des capacités des pays et des régions ACP en matière de négociation commerciale, plusieurs sessions de travail ont eu lieu avec Winston Cox, Secrétaire général adjoint du Commonwealth et des fonctionnaires du Secrétariat du Commonwealth (Comsec), notamment, le 14 novembre 2003, le 9 et le 18 février 2004. Ces séances de travail ont permis d’aborder à la fois les questions techniques liées au dossier à présenter à la Commission européenne et sa mise en œuvre, ainsi que les possibilités plus générales de coopération. Le 4 avril 2004, dans le cadre de la planification des activités de ce projet, l’Administrateur général de l’AIF et le Représentant permanent à Bruxelles ont participé à la réunion stratégique entre Winston Cox et Jean Robert Goulongana, Secrétaire général du Groupe ACP. 62 L’action politique et diplomatique Organisation des Etats américains (OEA) 4 Etats sont membres de l’OEA et de l’OIF : Canada, Dominique, Haïti, Sainte-Lucie Le Représentant permanent de l’OIF à New York a représenté le Secrétaire général à la 33e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’OEA à Santiago, Chili, du 8 au 10 juin 2003, ainsi qu’à l’Assemblée générale annuelle qui s’est tenue à Quito, Equateur, du 6 au 8 juin 2004. Cette session avait pour thème « Les incidences de la corruption sur le développement social et la démocratie ». Le débat ministériel a été sanctionné par une déclaration, dite « Déclaration de Quito », qui souligne le renforcement des dispositifs nationaux et interaméricains pour lutter contre la corruption. A cette occasion, Haïti a déposé les instruments de ratification de la Convention interaméricaine contre la corruption, entrée en vigueur en 1997, devenant ainsi le 33e Etat membre de l’OEA à faire partie de cette Convention. Le Secrétaire général a rencontré, le 19 novembre 2003 à Washington, Luigi Einaudi, Secrétaire général adjoint de l’OEA. L’entretien a été essentiellement consacré à la situation en Haïti. Auparavant, le Représentant permanent de l’OIF à New York s’est rendu en mission à Washington D.C, le 31 juillet 2003 pour rencontrer des Hauts fonctionnaires de l’OEA, à propos de la collaboration entre l’OIF et l’OEA sur Haïti. L’adjoint du Représentant permanent a participé, le 18 août 2003, à la réunion du Groupe des amis du Secrétaire général de l’OEA, sur Haïti. A cette occasion, il a exprimé la disponibilité de l’OIF à soutenir l’action de l’OEA en Haïti et a informé le Groupe que la Francophonie avait décidé de verser une somme de 309 750 euros à la Mission de l’OEA dans ce pays. Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) 8 Etats sont membres à la fois de l’Uemoa et de l’OIF : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo Le Secrétaire général a rencontré, le 11 juin 2003, Moussa Touré, Président de l’Uemoa. Cet entretien s’est déroulé dans le cadre de réunions qui se tiennent entre l’Uemoa et l’AIF pour la mise en œuvre de projets conjoints de coopération (formation, diffusion économique, intégration régionale…). Un message de soutien et d’encouragement du Secrétaire général a été diffusé lors de la célébration du 10e anniversaire de la création de l’Uemoa à Niamey, le 10 janvier 2004. Marché commun des Etats d’Afrique de l’Est et australe (Comesa) 9 Etats sont membres du Comesa et de l’OIF : Burundi, Union des Comores, République démocratique du Congo, Djibouti, Egypte, Madagascar, Maurice, Rwanda, Seychelles Un accord de coopération entre l’OIF et le Comesa a été signé le 21 mai 2003 (voir annexe VIII). Le Représentant permanent de l’OIF à Addis-Abeba a suivi la tenue du IXe Sommet du Comesa qui s’est déroulé à Kampala, Ouganda, les 7 et 8 juin 2004. Neuf chefs d’Etat ont participé à ce Sommet : Burundi, Union des Comores, Djibouti, Kenya, Malawi, Rwanda, Soudan, Zambie et Zimbabwe. Ce Sommet a traité des questions d’échanges, d’investissements et de la mise en place de l’Union douanière programmée pour la fin de l’année 2004. Le Comesa, qui regroupe 19 pays, forme un marché potentiel de 350 millions de personnes. Par ailleurs, l’AIF a mis un accent particulier sur des programmes visant à renforcer la place du français au sein du Comesa ; ils sont détaillés au chapitre « Le français dans les Organisations internationales ». 63 RAPPO RT DU S ECR ETAI R E GE N E RAL DE L A F RA NCOPHON I E Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) 10 Etats sont membres de la Cedeao et de l’OIF : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo Djovi Gally, ancien ministre togolais, a représenté l’OIF à la 27e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao qui s’est tenue à Accra, le 19 décembre 2003. Le président ghanéen, John Kufor, a été réélu pour un second mandat d’un an à la tête de la Cedeao. Communauté des Etats Sahelo-sahariens (CEN-SAD) 12 Etats sont membres de la CEN-SAD et de l’OIF : Bénin, Burkina Faso, République centrafricaine, Djibouti, Egypte, Mali, Maroc, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie Le Représentant permanent de l’OIF à Addis-Abeba a représenté le Secrétaire général au VIe Sommet des chefs d’Etat et Hauts responsables de la CEN-SAD qui s’est tenu à Bamako, les 15 et 16 mai 2004. Une réunion d’experts et une réunion du Conseil exécutif ont précédé le Sommet qui a examiné notamment la sécurité alimentaire, la maîtrise de l’eau et la défense des pays membres. Ligue des Etats arabes (LEA) 7 Etats sont membres de la LEA et de l’OIF : Union des Comores, Djibouti, Egypte, Liban, Maroc, Mauritanie, Tunisie Lors de son voyage officiel en Egypte, du 6 au 8 juin 2003, le Secrétaire général a rencontré Amr Moussa, Secrétaire général de la LEA au Caire, siège de l’Organisation. Leur entretien a notamment porté sur le projet de la Convention de l’Unesco sur la diversité culturelle, le Sommet mondial sur la société de l’information et les actions de la Francophonie en Union des Comores. Par ailleurs, l’OIF a participé comme observateur à : l la 15e session du Sommet de la LEA qui s’est tenue à Sharm El Cheik, Egypte, le 1er mars 2003 ; l la 16e session ordinaire du Sommet de la LEA qui s’est tenue à Tunis, les 22 et 23 mai 2004. Lors de cette visite officielle, le Secrétaire général a également été reçu par Hosni Moubarak, président de la République égyptienne, et s’est entretenu avec Fathi Sorour, président de l’Assemblée du peuple, ainsi qu’avec Ahmed Maher, ministre des Affaires étrangères et le Groupe des Ambassadeurs francophones. Le 5 mars 2003, le Secrétaire général a reçu Nassif Hitti, Directeur de la mission de la LEA à Paris. Leur entretien a porté sur différents aspects de la 15e session ordinaire du Conseil de la LEA qui s’est tenue en Egypte, du 28 février au 3 mars 2003. Après une longue concertation sur différents sujets de politique internationale, la participation de l’OIF, en qualité d’observateur aux réunions des organes statutaires de la LEA, a été abordée. 64 L’action politique et diplomatique L’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (Isesco) 18 Etats sont à la fois membres de l’Isesco et de l’OIF : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Union des Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie Le Secrétaire général a rencontré Sedr Abdel Aziz Othman Altwaijri, Directeur général de l’Isesco, le 6 octobre 2003, à Rabat, siège de l’Organisation. A cette occasion, ils se sont félicités du succès des actions menées en commun depuis l’accord signé le 18 janvier 2001, et se sont engagés à accroître leur coopération. Dans cet esprit de collaboration, l’OIF a assisté : l aux travaux de la IIe Conférence islamique des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui se sont tenus à Tripoli, Libye, du 6 au 9 septembre 2003 ; l aux travaux de la VIIIe session de la Conférence générale de l’Isesco qui ont eu lieu à Téhéran, Iran, du 27 au 29 décembre 2003. L’Organisation de la Conférence islamique (OCI) 19 Etats sont membres de l’OCI et de l’OIF : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Union des Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Liban, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie L’OIF a participé au Colloque international qui s’est tenu à Tunis, du 15 au 17 avril 2004, organisé conjointement par l’OCI et le ministère tunisien des Affaires religieuses sur le thème « L’Islam et la paix ». Elle a également assité à la 31e session de la Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères qui s’est déroulée à Istanbul, du 14 au 16 juin 2004. Abdelouahed Belkeziz, Secrétaire général de l’OCI, est devenu membre du Haut Conseil de la francophonie, à partir de janvier 2004 65