BRA n°4
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BRA n°4
RØdaction : Erwan, Loic, Gros, Vinz Mise en page et production : Kastroi Prod. R emer ciements & Saluta tions L’équipe de BRA tient à s’excuser auprès de toutes les personnes qui ont essayé de nous contacter ou de demander le zine à l’adresse que nous avions laissée pour le numéro 3 (celle du bar du P’tit Rouge). Cette adresse n’est plus bonne mais heureusement, le label Phaco Records nous a sauvés ... Vous trouverez donc au bas de la page notre nouvelle adresse. Nous souhaitons remercier toutes les personnes qui ont acheté (soutenu) et lu le numéro 3. Ainsi que ceux et celles qui nous ont distribués. Un grand merci à David pour ses dessins. Salutations et spéciales kas-dedi aux copains et copines qui se reconnaîtront et à toi qui est enfin arrivé au terme de ta lecture. POUR NOUS CONTACTER : PHACO RECORDS (BRA) BP89 33037 BORDEAUX CEDEX [email protected] SALUT À TOUS LES CAMARADES DES DIFFÉRENTES SECTIONS DU RASH INTERNATIONAL. et totalement revendiqués et assumés, et c’est ça le pire. Le plus dur : ne pas mettre ces gens à l’aise, les laisser gagner du terrain et répandre leurs idéologies. Le problèm e reste que le RASH n’a pas non plus une image reluisante et fais peur lui aussi. Ca reste un mouvement skinhead, donc forcément marginal et malheureusement mal interprété la plupart du temps. Le combat est là aussi : lui donner une image positive. Il souffre, comme le mouvement skinhead en général, de pas mal de contradictions et d’ambiguïtés. Mais bon le RASH change en mieux ! Regarde on a même un redskin végtarien à Bordeaux (ndlr : on est deux) Ahahah ! Et aussi un nouveau groupe nommé Redweiler, non? BRA : Avant de finir : vos derniers films visionnés, bouquins lus et disques écoutés ? Reno : Ca fait un peu Thierry Ardisson ta question ! Dernier film : Ken Park. Dernier livre : La tombe des lucioles. Dernier disque : Stand & Fight en pre-order vinyl coloré ... la classe !!! Oui, embrasser c’est tromper. Oui, sucer c’est tromper (ndlr : ?????). Mathieu : Derniers films visionnés : Ken Park, Elephant, Good bye Lenin. C’est les trois derniers films qui m’ont vraiment plu au cinoche. Sinon la télé je ne la regarde pas, ça pue trop... Star academy ou Popstars, c’est comme choisir entre la peste et le choléra ... y’a pas moyen. Bouquins lus : surtout des fanzines (Maximum rock’n’roll ou BRA n°3) ou sinon des BD (Fluide glacial ou Ferraille). Derniers skeuds achetés : euh ... y’en a trop ! Allons-y quand même : Brigada “rock or die”, Body Bag “skadillac”, Unit Pride “discography”, Degradation “home ward bound” et Negative Approach “discography”. BRA : On vous laisse le mot de la fin. Coups de gueule, dédicaces, messages d’amour ... profitez-en ! Reno : “As long as there’s breath in this body, my blood will run pure through these veins ... Edge kids dance harder.” Play list : Earh Crisis “firestorm” et “all out war”, Hepcat “right on time”, the First Step : “Open hearts and clear minds”, Sean Paul & Beyonce “baby boy” et Sean Paul & Blu Cantrell “breathe”. Mathieu : Merci au RASH Bordeaux, BRA et à tous ceux qui nous ont aidés et/ou supportés ! J’espère voir le RASH au grand complet au prochain concert de 21 Enemy à Bordeaux ! Ah oui ! J’oubliai, écoutez Minor Threat !!! BRA - 30 PLAYLIST Et de 4, qui l eut cru ? Avec Gros le bilan du N 3, nous nous Fugazi “waiting room” sommes rendus compte de pas Warzone “sound revolution” JoJo Bennet “leaving rome” mal d erreurs et nous les Loic assumons. Il fallait voir ce Curasbun “alcohol, oi!, violencia” Suspenders “morir en la calle” numØro 3 comme un numØro Les Gens d’Ici “sacré lascar” de rodage. Maintenant nous Vinz Beer Mosh “baila el pogo sobre un nazi” avons trouvØ nos marques et Kaos Urbano “nacido del odio” Angelic Upstarts “solidarity” nous sortons cette fois un zine Erwan beaucoup plus abouti. Nous Value Driven “back where it starts” Iron Cross “crucified for our sins” espØrons que vous le trouverez Non Servium “NSA” meilleur que le prØcØdent. A Bordeaux ce dØbut d annØe est placØ sous le signe du tramway, inaugurØ temps gr ce l aide prØcieuse des sans-papiers. Bien Øvidemment, une fois le boulot fini, retour au pays sans passer par la case dØpart. Remarque, c est pas nouveau cela fait 40 ans que cela dure. La Lutte continue Bordeaux et ailleurs !!! Ne soyons pas pessimistes et restons motivØs. On esp re vous voir nombreux au concert de Limoges et Bordeaux. Sommaire Le drame Dax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 2 Cuisiner sans cruautØ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 3 News, zines, distros, disques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 4 Les rØvolutions chinoise part.1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 9 Croniks musicales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 17 Interview Nucleo Terco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 21 Interview 21 Enemy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 25 BRA - 1 16-003-22003 La nuit noire de Milan Ce jour là le fascisme en Italie a encore rajouté un nom, celui de Davide Cesare, dit Dax, à la lon- gue liste de ses infamies. Ce dimanche soir là, quatre camarades sortaient du “Tipota” un local fréquenté habituellement par les jeunes du quartier. Dehors, les attendaient trois jeunes néo-fascistes du quartier, armés de couteau. Ils les ont frappés plusieurs fois en divers points vitaux en laissant deux étendus sur le sol. L’alarme donnée, en quelques minutes, plusieurs camarades sont arrivés sur les lieux, ne pouvant que constater que la situation était grave. L’ambulance tarde à arriver alors qu’immédiatement trois patrouilles de police et une de carabiniers surgissent sur les lieux. Dans les rues étroites du quartier, les véhicules des forces de l’ordre obstruent “stratégiquement” la rue, bloquant la circulation et contribuant ainsi à l’ultérieur retard des secours. Pendant ce temps le sang court et Davide n’arrivera pas vivant à l’hôpital. Il est mort. L’autre camarade, dont les poumons ont été perforés par les coups de couteau, sera opéré dans le courant de la nuit et il est désormais sain et sauf. Peu de temps après le départ de l’ambulance arrive devant le local un panier à salade. Les policiers en descendent avec les casques déjà sur la tête. Mais les hurlements de rage et de douleur d’une dizaine de camarade suffisent à les faire battre en retraite. Encore incertains sur l’état de santé des jeunes emportés à l’hôpital, une quinzaine de personnes se dirige alors au service des urgences de l’hôpital S. Paolo déjà sous surveillance policière. Les médecins communiquent qu’un des jeunes est mort. Désespoir, incrédulité, rage... Nous éloignons alors la police qui s’infiltre provocante entre nous. Puis arrivent les renforts, de la police et des carabiniers. Ils ferment l’entrée et chargent férocement autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’hôpital. La chasse à l’homme est ouverte, poursuites et coups au cri de “communistes bâtards ...on va tous vous tuer...”. Une dizaine de camarades seront gravement blessés : 40 points de sutures sur le visage, dents cassées, têtes ouvertes, visages tuméfiés et du sang partout. Beaucoups seront menot- tés et frappés durement à l’aide de battes de base-ball, tube en fer, matraques, certains seront amenés au commissariat et inculpés, d’autres jetés à quelques centaines de mètres dans la rue près de l’hôpital, d’autres interrogés séance tenante. En raison de la charge de la Police les urgences n’ont pas pu fonctionner durant toute la nuit. (Les faits sont confirmés dans un rapport publié par le secrétariat nationale de l’Union syndicale sanitaire italienne). Le scénario de cette nuit rappelle la chronique des événements de l’irruption dans l’école Diaz à Gênes en 2001 durant le G8. La brutalité policière, qui depuis Naples (manifestations dispersées violemment quelques mois avant le G8) devient courante contre ceux qui pratiquent l’opposition sociale. Plus généralement, celle-ci s’associe à la répression contre toute apparition d’un conflit social. La police (et ceux qui la commandent) qui a massacré cette nuit-là, est la même qui arrête les immigrants et les expulse, la même qui chasse militairement ceux qui par nécessité occupent une maison, la même qui frappe les travailleurs et les chômeurs en lutte comme encore récemment à Naples. Malgré la campagne de presse visant à minimiser les faits, en parlant d’une simple rixe entre jeunes, et cherchant à justifier l’intervention des forces de l’ordre par l’attitudes des jeunes présents (dans ce cas-là pourquoi un déploiement conséquent des forces de l’ordre dès le début ?), le gouvernement de Berlusconi chaque jour montre son vrai visage, teinté de brun, et dévoile son vrai programme, terreur et intimidation contre toutes les couches de la société qui souffrent et/ou refusent de subir le diktat néo-libéral. Si l’on doute encore, il suffit de regarder les différentes manifestations en mémoire à Dax qui ont suivi l’affaire et de s’étonner que beaucoup ont été émaillées d’affrontements et tensions avec les forces de l’ordre (à Rome, la police fera usage des armes à feu en tirant en l’air). Quelle coïncidence, mourir en mars, exactement le jour anniversaire de la mort de deux autres camarades assassinés impunément par les fascistes. C’était en 1978, ils s’appelaient Fausto et Lorenzo. BRA - 2 Merci à Renato pour la transmission Merci à Brice pour la traduction Mathieu : Comme dans tous les milieux, il y a forcément des dérives inacceptables. Comme Hardline, les Pro-life... Ca c’est pas du straight-edge, c’est du fascisme. Des groupes comme Integrity ou One Life Crew sont des purs bouffons et ont des textes à mourir de rire. Malheureusement, eux ne rigolent pas et amène une image négative et la haine. Après, le SxE concerne juste les drogues, l’alcool, la dépendance, la partouze. Tu peux être vegan, végétariens, communiste, krishna, ça ne rentre pas dans le straight-edge. Pour des mecs qui gueulent contre l’avortement, je pense qu’ils ne méritent pas mieux qu’un bon coup de docs cirées derrière la tête ! La plupart des Hardline, Pro-life, tu peux pas discuter avec eux, ce sont des fascistes. Le choix est à la femme, c’est elle qui porte l’enfant, pas l’homme. Ces dérives intégriste, il faut les combattre mais pas seulement sur la scène hardcore, dans la société en général, au même point que tu combats le fascisme et l'intolérance. BRA : Vous commencez et finissez votre set par le morceau “If the kids...” de Sham 69. Est-ce un hommage au groupe ou à la scène punk/oi! anglaise de l’époque ? Reno : En fait, c’est juste arrivé un soir au Koslow. Le reste du temps on la jouait qu’une fois et maintenant on ne la reprend plus. Ca fait plaisir à Seb, notre batteur, toujours prompt à mettre dans la caisse en tournée un skeud de Iron Cross ou d’un groupe de oi!. Mathieu : c’est un morceau mythique, que j’aime autant que j’aime les 4Skins, the Business, Cockney Rejects, Last Resort ou d’autres. Ouais, c’est un hommage à la scène punk/oi! de l’époque. BRA : Bon, comme vous l’avez vu, BRA est un fanzine redskin. Que pensez-vous du RASH, et plus globalement du (des) mouvement(s) skinhead (trojan, sharp, non politisés, fachos) ? Avez-vous eu des problèmes (lors de vos concerts en dehors de Bordeaux bien entendu !) avec des nazi-skins ? Mathieu : Bon, tout d’abord on n’a jamais eu de problèmes avec des nazi-skins dans nos concerts. Ces gens ne sont jamais les bienvenus et ils le savent, mais bon, il n’y en a pas des masses et c’est déjà ça. Quant au RASH, putain mais c’est quoi ??? Ahahahah non je déconne... Longue vie au RASH Bordeaux ! J’ai beaucoup d’idées en commun avec les vôtres et j’apprécie beaucoup le mouvement skinhead. Je ne connais pas tout non plus mais il est évident que des mouvances fafs, gud ou autres sont inacceptables. Juste un ramassis d’idéaux haineux et intolérants, BRA - 29 rassembler à un “roots”? Mathieu : Ouais, c'est vrai ça !! X21EnemyX est un groupe “anti-roots” et anti-crust-crado !!! Ahahah ! Non, sérieux, tout le monde est straight-edge dans le groupe et c'est d’abord un choix personnel, pas une mode ou un truc que tu fais pour suivre tes potes, tu le fais par choix, tu le fais pour toi, c’est tout... Moi ça m’intéresse pas de me déchirer la tête ou de me défoncer. Je n’y vois rien de positif. Du moment que les gens respectent mon choix, alors je respecte le leur. Voir tous ces jeunes qui boivent et qui fument pour être “cool”, s’intégrer dans un quelconque groupe social ou foutre la merde, moi ça me fait gerber. L’identité, tu l’achètes pas avec un pack de bières. Moi, je défendrais toujours mon point de vue, qu’importe la manière, et je serai straight-edge toute ma vie, ne serait-ce que pour dire au système d’aller se faire foutre !!! C’est aussi bien relou quand dans les concerts des gens qui dansent verre de bière à la main et finissent toujours par en foutre partout, et tout le monde fini crado dans le pit. Boire ou danser, il faut choisir ! Mathieu : Comme je l’ai dit, c’est un truc personnel, pas besoin de forcément le mettre en avant. Si c’est pour le clamer haut et fort et puis trois mois après, boire comme un trou, alors ça vaut rien. Cela dit, je le cache pas non plus, j’en suis fier, j’y tiens et je le défends. Avec 21 Enemy on n’a pas l’image d'un groupe SxE intégriste et intolérant, on n’a pas de paroles sur le sujet et on joue souvent avec des groupes de pochtrons !! BRA : Que pensez-vous des “dérives” straight-edge (hardline, pro-life, nazillons, ...) qui sont à mille lieues du morceau écrit par Ian McKaye et Minor Threat il y a 20 ans ? Qu’est-ce que vous auriez envie de dire a des keums qui gueulent contre l’avortement ? Reno : Même si un bon disque de EarthCrisi sur la platine fait toujours plaisir, le straight-edge ça sera toujours “pas d’alcool, de drogues et de coups d’un soir”. Pour le reste, chacun peut rajouter ce qu’il veut à son style de vie mais ça n’a plus rien à voir avec le SxE. BRA : Est-ce important pour vous d’en parler, de le mettre en avant (paroles, logos ...) ou bien préférezvous mettre ça en dehors du groupe ? Reno : Franchement, je n’ai aucun scrupule à mettre ça en avant quand c’est nécessaire. Fumer dans les lieux publics est un manque de respect, point final. BRA - 28 En espØrant que les recettes vØgØtariennes du BRA n3 vous ont plus, voici 3 recettes base de tofu, aliment se cuisinant aussi bien en entrØe, en plat quen dessert. Le tofu Tomates farcies au basilic 125g de tofu ; 6 tomates ; 1 avocat ; 50g d’olives noires dénoyautées ; 2 gousses d’ail ; 1 cuill. soupe de basilic ; le jus d’1 citron Ôtez le chapeau des tomates, évidez-les. Mixez ensemble tous les autres ingrédients. Farcissez les tomates de la préparation. Remettez les chapeaux. Présentez sur un joli lit de cresson. Aliment traditionnel de la cuisine chinoise et japonaise, le tofu est aussi appelé “fromage de soja”. A l’inverse des fèves, de digestion souvent difficile, c’est un aliment excellent qui gagnerait à être intégré davantage dans notre cuisine occidentale, afin qu’elle bénéficie des ses nombreuses qualités diététiques. Le tofu se présente sous forme de blocs rectangulaire de 250g, de couleur blanc neige, et d’une durée de conservation de trois semaine environ. On peut aussi le trouver stérilisé en bocaux de verre. Une des propriétés principales du tofu est d’absorber les saveurs et assaisonnements les plus divers, grâce à son goût neutre et relativement fade, ce qui permet de l’incorporer à un grand nombre de préparations tant salées que sucrées. Ce “fromage de soja” peut se manger à toutes les sauces : tiède ou glacé en été, grillé, braisé, frit, en marinade, en beignet, à la vapeur ou mijoté, en tranches, en dés, émietté, mixé, le tofu permet d’augmenter la valeur protéique d’un repas tout en restant faible sur le plan calorique. Øpiceez dans uneenne, la ll a , fu to u curer d En moy Pour se propermarchØ asiatique. su 5 n u 1, due rie ou 0g est ven part de 25 Tarte à la banane et au tofu 500g de tofu ; 250g de pâte à tarte (brisée ou sablée) ; 150g de sucre non raffiné ; 3 bananes bien mûres ; 100g d’amandes ou de noix ; 1 cuill. soupe de cannelle ; 1 cuill. café de vanille en poudre ; le jus d’1 citron Etalez la pâte dans un moule à tarte et faites cuire à four chaud 10min. Mixez tous les ingrédients jusqu’à obtention d’une crème lisse et onctueuse. Versez cette préparation sur le fond de tarte précuit. Faites cuire à four doux (150°C) 30min. Laissez refroidir et dégustez. Lasagnes au tofu 1 paquet de lasagnes ; 200g de tofu ; 1 courgette ; 1 sachet de béchamel ; 1 pot de sauce tomate ; 1 oignon ; ail ; persil ; poire ; sauce soja ; basilic Emiettez le tofu et hachez l’oignon. Coupez la courgette en dés. Faites revenir l’oignon dans l’huile. Ajoutez la courgette et le tofu, une fois que celle-ci à réduit. Versez le coulis de tomate et ajoutez l’ail, le persil, la sauce soja, le poivre et le basilic. Huilez un plat à gratin. Mettez successivement une couche de sauce au tofu, une couche de lasagnes et une couche de béchamel. Parsemez de chapelure et au four 30min à 200°C. BRA - 3 acheté ... C’est un des rares points positifs. Les Angelic Upstarts ont apparement donné leur dernier concert lors du “Holidays in the Sun” à Berlin en décembre. Laurel Aitken s’est fait hospitalisé. Ses jours sont paraît-il en danger. Pourvu que le “godfather of ska” ne nous laisse pas tomber. Après Oberkampf, Métal Urbain, les Porte-Mentaux, Bérurier Noir ... C’est Gogol 1er qui s’est reformé pour un concert en Bretagne. En parlant de reformation, on parle de celle de 8°6 Crew (ska - paris). A voir. Jérémya et Pepone (guitare et basse) se sont taillés de Brigada Flores Magon. Peut-être une seconde vie pour J’aurai Voulu ? En tout cas la BFM a déjà trouvé deux remplaçants. Puisqu’on parle de la Brigada, ils jouent au “week-end sauvage” à Limoges en compagnie de La Souris Déglinguée. Au fait, c’est le 20 février et il y aura Brixton Cats et Bolchoï en première partie. Et le lendemain à Bordeaux (Cadaujac) : Brigada, Bolchoï, Redweiler et 21 Enemy. Les Inner Terrestrials se sont faits braquer plusieurs milliers d’euros lors de leur venue à Bordeaux en novembre. Un “collectif de soutien” s’est rapidement créé et a organisé un concert le 10 janvier avec Sons de Lucha, Tapage Nokturn, Kro’n’Oi et les Pellos. Un forum sympathique sur internet, celui des camarades de Limoges : http://redforum.propagande.org Du ska, du reggae, de la soul mais aussi du surf ou du garage, c’est Spy Market, les dimanches soirs de 19h30 à 21h, sur la Clé des Ondes (90.1). Contact : www.cdo.fr.fm Le Koslow (salle rock bordelaise par excellence) change de propriétaires. On y aura vu pendant trois ans des tonnes de grands groupes (the Business, Ratos des Porão, Agnostic Front, Oxymoron, Los Fastidios, etc.), on espère que cela continuera. La palme d’or du groupe apolitique de l’année est attribuée à Haircut, qui n’a pas volé son titre. Leur album sort sur Dim Records, label RAC allemand, ils jouent forcément au Kastelein ou dans un concert avec les Vilains en Normandie et lorsque dans une interview on leur demande ce qu’ils pensent des réformes sécuritaires de Sarkozy, ils répondent que ça remettra un peu d’ordre en France (CQFD). BRA - 4 BRA : Avec le batteur à Niort et le reste du groupe à Bordeaux, c’est pas trop galère pour répéter et jouer ? Mathieu : Ah putain !! Ne m’en parle pas !! Vite, question suivante ! Non, sérieusement, on répète jamais et on annule cinq concerts prévus sur six dans le mois, ça me fait vraiment chier mais c’est pas évident à gérer. BRA : On vous a croiser au “Hardcore Fury Fest” cet été à Nantes. Vous pensez quoi de ce genre de festival ? Hardcore rime avec sponsoring ou do it yourself ? Reno : Perso, j’étais au Fury Fest uniquement pour Last Quiet Time, Youth of Today et Sick of it All, et aussi parce que je n’avais rien à foutre. Après c’est vrai que ce festival était plus un truc de rock stars qu’autre chose mais je voulais voir ces trois groupes et je les ai vus... En plus on a eu une dédicace de Last Quiet Time avant la reprise de Floorpunch ! Mathieu : Pareil que Reno, c’était pour Y.O.T., SOIA et Kill your Idols que je suis venu. Je les avais jamais vu, et je pense que c’était pas le meilleur concert pour les voir. Pas mal de monde a critiqué ce fest, et c’est un peu normal car c’était une escroquerie. Quand tu vois que la moitié des têtes d’affiche annulent et que tu te retrouves là comme un con. Mais bon, le gars qui a fait ça s’est quand même bien bougé le cul, contre tous, et sans vraiment d’aide. Donc ça mérite le respect pour ce point-là. Sinon le reste : l’immense salle, les vigiles, télé, pub, sponsors, etc. n’ont rien à foutre dans un concert punk/HxC. Ca sera toujours ce clash sponsor/d.i.y. et l’un ne peut que difficilement exister sans l’autre. Il faut de gros groupes pour passer ensuite au d.i.y.. Tu découvres pas Seein’Red comme ça, du jour au lendemain. En revanche, s’il n’y a pas un minimum d ’ o u ve r t u r e médiatique, la scène d.i.y. tourne vite en circuit fermé et s’étouffe d’elle-même. Il faut trouver le juste compromis, garder une éthique d.i.y. et ne pas céder trop de terrain au business, médias, sponsors ... Bref, on pourrait écrire des centaines de pages sur cette question. BRA : Vous êtes “straight-edge”. Est-ce que ça concerne tous les membres du groupe ? Quelles sont les raisons qui vous ont poussés à adopter ce “mode de vie” ? Vous êtes tombés sur le RASH Bordeaux à cinq heures du matin et ça vous a dégoûtés ou quoi ? Reno : Je suis devenu SxE pour éviter de BRA - 27 ou Reaching Forward. Ca veut pas dire qu’on écoute que ça, mais bon, quand tu écoutes la démo, ça sonne vraiment HxC old school straight-edge. A part ça, j’écoute pas mal d’autres trucs, du punk, du ska et pas mal de oi! ces temps-ci !! Par contre, le hip-hop ou le métal, ça passe difficilement chez moi. C’est pas assez rapide et punk donc ça le fait moyen. Comment on a découvert le HxC ? Comme pas mal de monde je pense ... Au début, c’est Sex Pistols, Nofx et autres gros trucs, puis après tu découvres des groupes plus indépendants et intègres. Tu cherches à écouter les racines, le son et l’esprit d’origine, et tu découvres des groupes que tu connais pas mais qui ont véritablement construit le truc : Minor Threat, Negative Approach, Black Flag, 7Seconds, ... Reno : Mes skeuds préférés sont pratiquement tous des disques de hardcore : Bold, Turning Point, Y.O.T., Ten Yard Fight, ... Mais j’écoute d’autres trucs, comme du ska (traditionnel avec costards, pas cheveux sales...), du punk mélodique (Saves the Day, New Found Glory) et puis NRJ dans ma caisse ... Big up pour Shakira, Sean Paul, Dido, Moby, Queen, Eminem, ... Parlons maintenant de votre CD 6 titres. Comment ça s’est passé avec le label espagnol ? Vous l’ont-ils bien distribué ? Ca vous a ouvert des portes ? Mathieu : Après avoir répété quelques mois et fait quelques concerts, on est parti en studio enregistrer 6 titres pour une démo, un EP ou n’importe quoi. On l’a envoyé a plusieurs labels dont Sell our souls Records de Barcelone, qui était d’accord pour le sortir en CD-R, vu que nous faisions trois dates en Espagne en juin 2003 et que nous passions à Barcelone. Tout s’est bien passé, et le concert a été incroyable, le meilleur à ce jour. Seulement aujourd’hui, le skeud n’est pas aussi bien distribué que prévu et donc les relations avec le labels sont au plus bas. On n’a pas de nouvelles, on ne sait pas combien on en a vendus, bref j’ai l’impression qu’on s’est fait un peu enculer sur le coup. Résultat, on le distribue nous-mêmes aujourd’hui, et j’ai été surpris de savoir que des gens du Japon, de Hongrie ou de Malaisie l’avaient BRA - 26 Le N°84 (éh oui, ça fait rêver) de Earquake, rentrée 2003, est toujours dispo contre 3 timbres à Frédéric Leca, 55 rue St Jean 88300 Neufchâteau. Au sommaire the Gee Strings (punk allemand), Nasum (punk HxC suède), des croniks et une photo de Brutal combat qui vient tout gâcher. Le N°4 de Lean on Me ! (punk-oi!-ska-HxC) est lui aussi sorti avec un sommaire plus punk ce coup-ci : Crevure, Mum is Trunk, Attentat Sonore et Maité les Moules... On recommande. Lean on Me ! BP 91 79102 Thouars cedex ou sur le web : http://leanonme.free Egalement un N°4 pour La Faute à Qui ?, le fanzine des Reims Bootboys. Jolie couverture du tatoueur Daddy Fred et sommaire alléchant : du punk-oi! (Bolchoï, Cortège, Brixton Cats, Res Nulius, Nabat), du ska (the Muckrackers S.E, Enjoint), des chroniques, coups de gueule ... Très instructif ... [email protected] Un sympathique “crust, grind, punk core fanzine”, c’est Headfucked avec au programme pour ce N°15, les First Blood Family, Hachazo, Rabid Grannies, FPS, etc. Yann/HFK BP15 33001 Bordeaux cedex. Lucha y Fiesta N°1 et N°2, fanzine du RASH Strasbourg. [email protected] Six ans après leur dernier numéro, Guerilla Urbaine est de retour avec ce N°9 (les deux ans et demi d’absence de BRA, c’est rien !) au contenu plus qu’aguichant : Oberkampf, La Marna, Oi Polloi, Intolerance et un dossier punk HxC en Finlande. De la balle. 1,5 € + port Contact : Do It Yourself BP135 87004 Limoges cedex1 http://membres.lycos.fr/diy/guerilla.htm On attend un prochain numéro de Politburoï, le redskinzine nantais, avec beaucoup d’impatience. Contact : [email protected] On attend également le N°6 de Une Vie pour Rien, skinzine parisien. Contact : UVPR BP11 92312 Sèvres cedex ou [email protected] On espère par contre que le zine Rudeboï, autoproclamé “zine abruti et straightedge à mi-temps” (c’est pas nous qui l’avons dit) ne sortira pas de prochain numéro. Un N°48 pour No Gouvernment, le zine punk de Reims. Au sommaire No Milk, Bad Nasty, Fat Wrek Europe, le festival Rude Boys Unity de Genève et un dossier sur les forums internet. 3 € pc Adrenaline Records BP2176 51081 Reims cedex Un zine anarkopunk à ne pas louper, c’est Street Trash. Au progamme du N°3 : No Time to Lose, des croniks, coups de gueule et articles politiques. Contre 3 timbres pc à Le Borgne Sylvain 13 square du Dr Guerin 35000 Rennes ou [email protected] BRA - 5 Les Caves se Rebiffent, nouveau numéro (gratuit et très épais) pour ce fanzine de Limoges. Le bon (Kidnap, Unfit 2 Life, littérature et BD ...) côtoie le moins bon (Lourds 5, On File, ...) et malgré un ton pleurnichard (personne nous aime, la scène punk - oi! est pourrie, ...) et quelques références musicales carrément nazes, c’est tout de même un bon zine. Do it yourself (L.C.S.R.) BP135 87004 Limoges ou [email protected] Un nouveau zine bordelais a vu le jour. Il s’agit de l’Oeil de Moscou, zine musical avec au sommaire du N°1 : Redweiler, Skapulaire ainsi que des croniks. Le meilleur pour la fin ... Barricata, le zine de contre-culture du RASH Paris Banlieue fête ses 5 ans et passe au format A4, prenant l’allure d’un magazine. Donc pour ce N°11, énormément de lecture avec pour le côté musique l’Asso Rude Boys Unity, les défunts Frelons (ska - paris), les Travailleurs de la Nuit (skapunk - -paris), Johnny Cash (R.I.P.), les neuskis de Runnin Riot (oi! - belfast), Calavera (hip hop engagé), scène report Mexico et un long entretien avec les Béruriers Noirs puis Marsu. Côté littérature, c’est John King et Patrick Raynal qui s’y collent. Un peu d’histoire avec les Apaches, d’antifascisme radical avec Reflexes et un “dossier Palestine” très instructif de 15 pages. INDISPENSABLE pour 2,5 €. Barricata / RASH Paris c/o Crash Disques 21 ter rue Voltaire 75011 Paris ou enligne.net/barricata FEUILLES D’INFO Que fait la police ? (Observatoire des Libertés publiques) recense les bavures nombreuses commises sur le territoire français. Observatoire des Libertés publiques 7/9 passage de Dordogne 75020 Paris Dans le Monde une Classe en Lutte recense les luttes (par secteurs d’activités) dans le monde entier. Echanges et Mouvements BP241 75866 Paris cedex 18 Dernière Virée est le bulletin de propagande du SCALP/RASH Limoges. http://www.derniereviree.fr.st Red’n’Skinhead, c’est la feuille d’info de Xai et de sa bandes de jeunes à lui tout seul (la Red Action SkinHead). [email protected] Fils de Crevure est une feuille d’info oi!, punk, hardcore, ska et psycho. Bertel Dagorn 128 rue de Quimper 29300 Quimperlé BRA - 6 21 Enemy est un groupe hardcore bordelais qui nous a laissé sur le cul... Il nous semblait intéressant d’en savoir un peu plus sur nos lascars, d’autant plus qu’ils sont un des rares groupes à jouer du hardcore old school en France. Reno (basse) et Mathieu (chant) ont répondu à nos questions. Contacts [email protected] Renaud Fouldrin 74, rue de la fontaine 33380 Marcheprime Mathieu Stoldick 24, passage de graves résidence Babylone 33000 Bordeaux BRA : Pouvez-vous vous présenter et nous dire pourquoi vous vous êtes retrouvés à faire un groupe de HxC ? Avez-vous eu d’autres expériences musicales avant 21 Enemy ? Mathieu : 21 Enemy, c’est Seb à la batterie, Ben à la guitare, Reno à la basse et moi au chant. On est tous investi dans le punk HxC depuis des années, on a eu pas mal de changement de line-up, ce qui nous a toujours handicapés pour jouer régulièrement. On se connaît depuis pas mal de temps, avons appris à jouer ensemble et on a récupéré Seb qui a joué dans Öpstand (groupe légendaire bordelais). Le but avec 21 Enemy est de jouer le hardcore qu’on aime et qu’on pense être authentique et fidèle à son origine, à savoir old school, rapide et énervé ! Pas forcément évident dans une période où hardcore rime avec néométal ou emo chiant à mourir... BRA : 21 Enemy, ça a une signification particulière ou c’est juste parce que ça sonne bien ? Reno : C’est moi qui est trouvé le nom peu avant notre premier concert et dans l’urgence. 21 ans étant dans la plupart des états américains, l’âge de la majorité légale. Le nom est une référence aux premiers straight-edge kids de Washington DC qu’on ne laissait pas rentrer dans les concerts parce qu’ils avaient lieu dans des débits d'alcool et que leur âge ne leur permettait pas d’en acheter. Ils se sont tracés de gros “X” au marker noir sur les mains pour être reconnus et que les serveurs ne puisse pas leur vendre d’alcool. Comme une manière de dire : “on veut pas être des adultes et boire de l’alcool, juste aller voir des groupes de hardcore”. BRA : Vos influences musicales ? Mis à part le hardcore, écoutez-vous d’autres styles musicaux (punk, métal, oi!, grind, ska, hip-hop, ...) ? Comment avez-vous découvert le hardcore ? Mathieu : on est influencé par pas mal de groupes straight-edge des années 80, du old school bien rapide quoi, des groupes comme Youth of Today, Side by Side, Judge et des groupes beaucoup plus récents comme Eyeball, MainStrike BRA - 25 La musique a été faite par le chanteur de Non Servium et c’est celle que les gens connaissent le plus. Les paroles sont de Txus et elles sont très radicales, très explicites. crois qu’il y en a plus mais ils travaillent pour bien se définir et en finir avec les ambiguïtés. BRA : Même si ce n’est pas beaucoup le cas en France, y’a-t-il une réelle unité entre skins anarchistes et communistes chez vous ? Dans certains cas, oui... A Madrid généralement, oui. Il y a toujours quelques dogmatiques, ils sont minoritaires. Ici nous travaillons ensemble. BRA : Existent-ils des collectifs anarcho-punks qui se joignent activement au RASH ? Qui sont-ils ? Quelles sont leurs actions ? En fait pas tant que ça. Il y a des anarcho-punks organisés en Aragon mais je ne connais pas leur activité. A Madrid il y a la FLASH (fédération anarco-skinhead) et la ASH, mais je n’en sais pas trop sur eux. BRA : Connaissez-vous des groupes français ? Redweiler, Brigada Flores Magon, Bolchoi, Bérurier Noir... Et du Canada, Banlieue Rouge. BRA : Pouvez-vous nous parlez un peu des “Horda Roja” ? Hahahaha ha, notre première chanson. BRA : Avez-vous un message à communiquer ? Bien sûr, nous avons créé Nucleo Terco pour répandre au travers de la musique les idées communistes et antifascites. Plus on écoutera N.T. plus nos idées se répandront. BRA : Avez-vous des projets ? L’instauration d’un système social juste où le peuple ouvier détiendra sa décision propre, éliminant la propriété privée comme objet de pouvoir de la bourgeoisie. Vivre pour le voir, que nous enfants comprennent depuis le berceau que leurs ennemis sont le fascisme et le capitalisme. Diffuser notre message à tout le monde. Sucette Distro (punk rock pas cher) 1 timbre à Yannick Daubié 194 avenue de Strasbourg 54000 Nancy http://www.kanalhysterik.fr.st Red Head Man, c’est du ska/reggae principalement et pour pas reuch. Red Head Man c/o le Loch 21 bis boulevard de Chézy 35000 Rennes http://www.redheadman.org Solitude Urbaine, c’est une bonne distro de neufs et occazes. Du ska, de la oi! et de l’anarkopunk. Solitude Urbaine c/o La Cordonnerie 8 rue de la Loi 87002 Limoges Dirty Punk (du punk et de la oi!), c’est indispensable et c’est sur papier ou sur le net. Dirty Punk BP302 59666 Villeneuve d’Ascq cedex http://perso.wanadoo.fr/dirtypunk Un catalogue indispensable, c’est celui de Reflex/No Pasaran. Tee-shirts, patches, drapeaux, affiches, livres, CD, etc. Catalogue No Pasaran 21 ter rue Voltaire 75011 Voltaire [email protected] Du punk et de la oi! (principalement du vinyle) à Plastic Bag. Plastic Bag appt 1055 39 avenue de la Liberté 92000 Nanterre Dans le même veine c’est la petite distro du label messin Combat Rock. Combat Rock 7 rue du Paquis 57950 Montigny les Metz Salud compañeros, desde castilla un abrazo de hermanos proletarios. BRA - 24 Merci à Marine pour son aide Un impressionnant catalogue 100% DIY, c’est Maloka. Du hip hop au grind, en passant par la oi!, hardcore ou le ska à des prix défiant toute concurrence. http://www.maloka.distro.free.fr BRA - 7 A BORDEAUX Los Purinos (rock’n’roll bordeaux all stars) a enregistré quelques morceaux. Leur set est composé de reprises : Oberkampf, Mano Negra, Uk Subs, Undertones ... et le hit “Allez les verts”. Les Skapulaires (ska-rock populaire) vont sortir un CD d’ici peu. L’Asso Phaco a monté un label (Phaco records, original !). Leur première production (en vinyle bien sûr) doit être un split Crash sur vos Tombes (HxC bordeaux) et M.U.L. (punkrock bordeaux). Contact : [email protected] Le second album des Apaches est sorti en vinyle chez Mass Prod. Les Pellos ont sorti leur premier album “divers zavariés”, enregistré par Chinois. Du très bon ska aux influences diverses (punk, java, reggae, ...). Les Lombrics Alcooliques ont également sorti un CD démo. Quinze titres brut de punk rock. Les deux albums de Camera Silens réédités (avec quelques inédits). Vous en avez rêvé, Ripost l’a fait. Les deux CD sont sortis, et les versions vinyles sont prévues pour dans quelques mois. On attend les démos de Los Foiros et Redweiler (oi! pour les deux) avec impatience. BRA : Existe-t-il d’autres groupes de musique à Madrid affiliés au RASH ou au mouvement redskin ? Il existe beaucoup de groupes comportant des skinheads antifascistes ou des redskins. A Madrid il y a Non Servium, Kaos Urbano, Agresiòn, Guerilla Oi!, Los Muchachos, Ignotus et tant d’autres dont je ne me souviens plus. Tous ont d’une manière ou d’une autre collaboré avec le RASH Madrid. BRA : Nous savons qu’à Madrid il y a beaucoup de fascistes, sont-ils virulents ? Quelles sont leurs actions ? Rien, c’est seulement une bande de merdes croyant vivre une situation qui n’est pas réelle. Ils sont appuyés DANS LE RESTE DU MONDE Un label toulousain doit sortir un tribute à Warzone (NY streetcore) avec No Time to Lose, 25Talife, Crash sur vos Tombes, ... Raybeez, Rest in peace ! Pour rester dans le hardcore, Sick of it All a également sorti un dernier opus “life of the ropes”. En concert en France au mois de février. Lutèce Borgia (streetpunk paris) a sorti un CD 6 titres, joli digipack. Kochise nous a également livré sa dernière galette “plus dure sera la chute”, 6titres en vinyle 25cm. Du bon son et de quoi lire également. Sont sortis chez Les Productions de l’Impossible (6 rue Belfort 25200 Montbéliard) un CD de Hawaï Samouraï “let there be surf ” (12 titres surf instrumentaux) ainsi qu’un CD 6 titres des Hellbats “fast’n’heavy” (psycho newschool). Une compilation de soutien au réseau No Pasaran intitulée “Guerilla Sonore” vient de sortir. On retrouve La Replik, Assassin, Overdose TV, KTS, Sin Dios, Happy Kolo et plein d’autres pour seulement 8 €. Le label (et fanzine) Worst se fait sacrément plaisir et sort deux CD “worst of ” de Defiance (LE groupe punx ricain) et Varukers. Dommage que ce label ne fasse que du CD. L’attente commence à être longue pour l’album de Bolchoï (oi! toulouse) et le troisième skeud d’Opciò K-95 (oi! barcelone). Niveau DVD, sont sortis ceux de Bérurier Noir “même pas mort” et des Dropkick Murphys. BRA - 8 par la police à maintes occasions et le malheureux dans l’histoire est qu’ils entraînent de jeunes travailleurs ignorants sans préparation politique. Ils utilisent le foot comme source d’attirance. Leurs actions sont lâches : agressions et menaces, mais les réponses et les actions de punition à leur encontre les arrêtent. BRA : Les Ultra Sur sont aussi nombreux et dangereux qu’ils le revendiquent ? Ils sont 600, il y en a une cinquantaine de dangereux (plus ou moins) et pour le reste ce ne sont que de jeunes moutons. BRA : Supportez-vous un club ? Connaissez-vous quelques kops français ? Deux d’entre nous sont associés au Rayo et membres des Bukaneros bien que cette année nous ne sommes pas allés au stade. Le football m’a un peu déçu. Nous connaissons ceux des Girondins, quelques de l’Olympique de Marseille et peu d’autres. BRA : Les skins apolitiques sont nombreux en France, est-ce pareil en Espagne ? Que pensez-vous d’eux ? L’Espagne qu’est-ce que c’est ? Ah oui... L’Etat Espagnol... Bon... A Madrid la chose est claire. Apolitiques le moins possibles, soit contre nous soit avec nous, soit antinazis soit ennemis... C’est pourquoi à Madrid, pour eux c’est plutôt dur. A Barcelone (Catalogne) je BRA - 23 de notre peuple et nous ne pouvons supporter que l’on nous l’enlève avec tant de facilité. Nos textes traitent de la réalité de la lutte des classes, de notre orgueil ouvrier, de la rage qui existe dans nos coeurs, de notre travail historique en tant que classe, de succès glorieux ou tristes de notre fraternité prolétaire. Cela parle de thèmes qui nous font mal au coeur, de nos frères prisonniers... De nos vies. BRA : Votre chanson “Verano del 42” est une histoire p e u connue m a i s q u i mériterait d’être plus populaire. Pouvezvous nous la raconter ? Il s’agit d’un texte d’Eduardo Galeano qui relate comment l’esprit de résistance fut plus fort que la contrainte fasciste. Comment les ouvriers du textile de Kiev ont humilié les élites nazis. Ils ne se sont pas rendus et l’ont payé cher de leurs vies. Mais ils ont démontrés que la volonté du peuple travailleur peut surpasser n’importe quel défi. Le Dinamo de Kiev, une équipe de football formée d’ouvriers a vaincu en Ukraine occupée l’équipe des occupants allemands 4 à 1. Tous moururent fusillés mais cet esprit de résistance a perduré chez le peuple ukrainien. BRA : Pouvez-vous nous parler du RASH Madrid ? Sont-ils nombreux? Quelles sont leurs actions? Le RASH Madrid intègre un bon nombre de militants qui réalisent le travail le plus conséquent, à mon avis, sur Madrid. Ils sont en action contre le fascisme sous n’importe quel point de vue, les combattant avec violence, dénonçant au peuple travailleur l’essence fasciste, organisant des actions, des concerts, des campagnes, formant une partie des collectifs globaux de lutte anticapitaliste... Il y a tellement d’activité. I l s sont amis. comme des frères pour nous, n o u s sommes fiers d’être leurs BRA : Trouve-t-on des squatts ou des centres sociaux à Madrid ? Ontils une fonction importante ? Avant il y en avait beaucoup plus, maintenant il semble que se développent ceux avec qui nous n’avons que peu de liens. A l’époque beaucoup d’entre nous boxaient dans un squatt quelconque et beaucoup de redskins étaient présents. Mais actuellement, il y a plus sûrement des gens moins disposés à la lutte... Plus de hippies... ayant des relations avec des partis institutionnels. A vrai dire, il y a quelques centres sociaux dignes... Mais je ne sais pas. BRA - 22 Croiseurs japonais, cuirassés français et anglais mouillés dans la rade de Shanghaï où débarquent des troupes britanniques ; entrelacs de barbelés protégeant les concessions internationales ; frêles embarcations chinoises devant Hankou, dont les passagers tentent de repêcher les tracts révolutionnaires jetés à l’eau par la marine de Sa Très Gracieuse Majesté... Décidément, les grandes puissances ne restent pas absentes de la guerre civile qui fait rage en 1927, opposant le Guomindang et le Parti communiste chinois (PCC), hier encore alliés. Depuis des décennies, la pression coloniale se fait sentir, bien loin même des centres économiques. “Opium et alcool” : planté aux confins birmans de la Chine, le débit - terne mais dûment licencié - est d’une quotidienne banalité. Il n’en rappelle que plus à la mémoire le long déclin d’une dynastie mandchoue incapable de desserrer l’étau colonial - la création précoce de Hongkong, les “traités inégaux” du XIXe siècle et ces guerres de l’opium menées par la GrandeBretagne pour ouvrir le marché chinois à la drogue produite dans ses possessions indiennes. Alors que la France espère pénétrer le pays à partir de l’Indochine, de nouveaux prédateurs entrent en lice. Les EtatsUnis ont pris pied au large des côtes chinoises, achetant en 1898 les Philippines à l’Espagne. En pleine mutation, le Japon de l’ère Meiji affirme ses ambitions. 1911. Le cou tranché pour avoir tranché sa natte, ce signe imposé de sujétion à l’ordre mandchou devenu intolérable à une partie de la jeunesse chinoise. Deux têtes coupées à même le sol ; pas de quartier pour les rebelles. L’image devenue classique des révolution et contre-révolution de 1911. Un cliché, certes, mais un symbole BRA - 9 aussi, celui de la violence culturelle et sociale du conflit qui s’amorce - et non d’une particulière cruauté est-asiatique. En cette matière, de l’Inquisition au commerce des esclaves ou au régime concentrationnaire nazi et génocide des juifs, l’Occident n’est pas en reste ; et la seconde moitié du siècle n’a malheureusement rien à envier à la première : tortures françaises en Algérie, crânes fracassés par milliers dans le Cambodge de Pol Pot, désastre rwandais et génocide des Tutsi, viols collectifs de femmes bosniaques, villageois égorgés d’outre-Méditerranée... Le sabre pour trancher les cous, la mitrailleuse aussi pour faucher les corps ; des cadavres décapités laissés à la rue, des soldats chinois - peut-être formés par des instructeurs allemands - perchés sur un convoi ferroviaire. Répression ancienne et guerre moderne. Tradition et révolution. Modernité et contre-révolution. Le passé et l’avenir de la Chine se nouent dans le présent de la crise. Le théâtre est vaste, les protagonistes nombreux. La scène sociale se renouvelle autour des centres portuaires : rizeries mécaniques et industrie cotonnière confortent une bourgeoisie traditionnelle- ment commerçante mais donnent aussi naissance à une première génération prolétaire, bouleversent les rapports entre ville et campagne. Etudiants et intellectuels entrent en contact avec le monde extérieur. La pièce ne se joue pas à huis clos. Allemagne, Grande-Bretagne, France, EtatsUnis, Japon... La main des grandes puissances oriente le jeu de plus d’un acteur. L’emprise occidentale sur l’Asie n’a progressé que lentement. Mais elle menace maintenant l’unité de l’empire du Milieu, la cohésion même de sa civilisation. Le salut national exige la modernisation de ce pays-continent, le renversement d’un système impérial incapable d’autoréforme. Quel ordre social va succéder à celui des Mandchous ? Quels rapports politiques et culturels vont renouveler ou réduire l’emprise confucéenne ? L’empire du Milieu doit-il à son tour plier sous le joug colonial ou saura-t-il donner une vitalité nouvelle à son unité, son indépendance ? De retournements de situation en redistribution des rôles, il faudra deux guerres mondiales, trois révolutions et quatre décennies pour que ces questions trouvent leurs temporaires réponses. 1912 - 1917. Ces portraits de groupe - où Sun Yatsen, le réformateur civil, est encadré, isolé, par le corps des officiers supérieurs résument l’ambivalence de la première révolution chinoise, qui débute avec le soulèvement de Wuchang en octobre 1911 et se conclut le 1er janvier 1912 par la proclamation de la République. BRA - 10 BRA : Combien de concerts avezvous fait ? Se sont-ils tous fait à Madrid ? Où aimeriez-vous jouer ? Nous avons jouer une quinzaine de fois, principalement sur Madrid, quelques fois à l’extérieur... trois fois au total. Nous aimerions jouer en Italie et partout où nous serions bien reçus... BRA : Pouvez-vous nous présenter le groupe ? L’historique, la formation... Que faites-vous à côté de la musique ? (travail, distractions, etc...) Nous sommes un groupe d’amis de Madrid, nous travaillons tous dans des professions diverses et nous avons un engagement antifasciste. Nucleo Terco s’est formé il y a trois ans et la formation a évolué au cours de ces années. A l’heure actuelle, il s’agit de celle présentée sur notre site web (http://perso.wanadoo.es/nucleoterco pour ceux qui ne l’ont pas encore visité, ndlr). Nous pratiquons des sports de combat et des arts martiaux, quelquesuns de nous jouent au foot. BRA : Qu’avez-vous sorti depuis vos débuts ? Combien d’exemplaires de votre album “Abriendo Fuego” avez-vous édité ? Nous avons édités deux démos et un CD officiel... De ce dernier nous avons tiré mille copies qui vont bientôt être épuisées, il y a aura plus de rééditions. Les deux démos sont épuisées et nous distribuons le peu de copies que nous avons pues garder : “Directo en la lavanderia” et “Stalingrado 42”. BRA : Justement dans l’album, pour ceux qui ne comprennent pas l’espagnol, de quoi parlent les textes? En principe nous chantons en castillan. L’espagnol est une langue qui n’existe pas. Nous réclamons que notre langue soit le castillan. C’est un signe d’identité BRA : Vu votre logo et les textes, nous n’avons aucun doute sur le fond de votre pensée. Mais êtes-vous tous marxistes dans le groupe ? Pas tous exactement puisqu’il y a un membre qui ne s’identifie pas complètement à la pensée marxiste. Cependant son engagement antifasciste est aussi dur que celui du reste du groupe. BRA - 21 siques de Chaos en France (Camera Silens, Trotskids, No Class, Komintern Sect, Reich Orgasm, Collabos, ...). La plupart des groupes s’en sortent plutôt bien (Overdose TV, Bad Riot, les Apaches, Negative IQ, Usual Suspects, ...). Mais à mon goût, les trois reprises les plus réussies sont celles de Hors Contrôle (“Connerie” de Criminals Damage), l’adaptation du “Juin 40” de Reich Orgasm en “11 septembre” par les Boum Bomos et le “tube”, “No ss” de Kidnap magistralement repris par Attentat Sonore. Un bouquin sortira d’ici peu avec la même thématique, la scène française des années 80. Pour l’anecdote, les nazillons de Dernier Combat avaient osé envoyer une reprise de Camera Silens pour cette compilation !!! D’ailleurs il est dommage qu’on les retrouve dans la liste des groupes remerciés pour avoir envoyé une reprise. Bref, une compil sympa qui fait le tour des années 80 et de l’an 2003. recommande chaudement ce groupe, qui réhausse un peu le niveau des productions chaospunx actuelles. Encore une excellente production du label lillois Dirty Punk. the Virus - benefits of war Agnostic Front / Discipline - working class heroes Oh là ! Tout un programme. Un petit split de la crème du HxC et de la oi!core. Agnostic nous envoie un set classique. Il est vrai que le son est là mais malheureusement Roger Miret nous crédite d’un sale discours antihiphop avant “gotta go”, dommage ! Discipline quant à eux joue la carte du “dans ta face”. Ca jour vite et carré. Une très bonne galette que ce live enregistré en Belgique dans une ambiance assez tendue, j’allais dire habituelle pour ces deux groupes. Nouvel EP 4 titres pour ce groupe américain (de Philadelphie plus exactement) qui devient incontournable après deux très bons albums et une multitude de EP. Ca commence fort avec “Benefit of war”, morceau dénonçant la guerre menée par Bush en Irak ainsi que ces conséquences. Côté musique,, ils n’ont pas inventé l’eau chaude mais c’est terriblement efficace : bonnes mélodies, voix agressive, gros choeurs ... tout y est ! Je pense que les amateurs de Defiance ou Discharge y trouveront leur compte (les autres aussi j’espère !), même si sur certains points the Virus sonne plus streetpunk. A noter une bonne reprise de Blitz, l’excellent “Nations on fire”. On Antiruggine - ci siamo anche n’oi! Très bonne surprise que ce petit groupe italien. Le son n’est pas d’une très bonne qualité mais laisse quand même ressortir un très bon streetpunk mélodique avec une pointe de ska. Les paroles en italien traitent des feufas, de gotebord et Gênes, des Rebels boys et de la Sardaigne. Le groupe milite d’ailleurs pour l’indépendance de l’île. A noter un nouvel hymne redskin : “100% RASH United”, vraiment très bon. Quant au livret, il est très bien fait pour un premier album. Un nouveau groupe à soutenir et à faire venir. Contacts [email protected] (EP - dirty punk records - 2003) BRA - 20 Le docteur Sun Yatsen avait fondé la Ligue jurée, dotant d’un horizon politique ces milliers d’étudiants radicaux influencés par un cocktail d’idées nationalistes et libérales, socialistes et anarchistes, d’origine américaine, européenne ou nippone. Avec le renversement de l’ordre mandchou, une brèche est ouverte. Le système dynastique est brisé, la fracture historique consommée, l’idéal démocratique légitimé. Mais la caste militaire s’impose et Yuan Shikai prend la relève politique, donnant au nouveau régime les traits d’une dictature personnelle. A sa mort, en 1916, malgré une restauration parlementaire formelle, la Chine est entrée dans l’ère des seigneurs de la guerre. Le pays est morcelé en pouvoirs militaires rivaux : une aubaine pour les puissances impérialistes, libres de nouer des alliances avec des potentats locaux. Pourtant, le champ des possibilités s’élargit avec la Première Guerre mondiale et la révolution d’Octobre. L’ordre occidental est lui aussi en crise ; en l’emportant dans un pays “arriéré”, les bolcheviks donnent au marxisme une portée universelle ; la révolution devient concevable en Chine, dessinant une alternative inédite : la modernisation antiautocratique peut-elle prendre deux visages, celui du capitalisme et celui du socialisme ? Si le premier a pour corollaire la domination impérialiste, le second peut-il se conjuguer avec l’indépendance nationale ? Le précédent russe ne saurait répondre à cette interrogation. La Russie est européenne avant tout, ses militants sont familiers du mouvement ouvrier occidental, son coeur urbain est moderne - même s’il ne faut pas ignorer, dans le dynamisme russe, l’importance de la révolte anti-autocratique comme des contradictions propres à l’uni- vers villageois. L’empire du Milieu, c’est un océan paysan plus immense encore ; et il faut, cette fois, franchir le fossé de civilisation. Pour nombre de marxistes, que la révolution l’ait emporté à Saint-Pétersbourg avant Berlin était déjà une surprise de taille. Avec la chine, les révolutionnaires plongent véritablement dans l’inconnu. 1925 - 1927. Une “carte de famine” pour prix de l’inégalité sociale. Une enfant, dans la rue, qui ramasse soigneusement, à l’aide d’une balayette, des grains de riz tombés à terre. La faim tenaille les pauvres. Une milice prolétarienne dans la grande métropole de Shangai. A “l’école du soldat”, bien alignés, les ouvriers communistes apprennent BRA - 11 le maniement des armes. Des coolies, figures du petit peuple urbain, forcent les portes d’une boutique anglaise. La seconde révolution chinoise a débuté dans le Sud, en 1925. Elle garde longtemps une image classique : envol des syndicats et des unions paysannes, piquets de grève, manifestations de masse, insurrections régionales... Violemment réprimé par les seigneurs de la guerre en Mandchourie, dans le centre et la vallée de Yangzi, le mouvement ouvrier voit ses droits reconnus au Sud, dans la zone républicaine de Canton. Le Parti communiste chinois, fondé en 1921, acquiert un véritable enracinement social. Le PCC et le Guomindang s’allient pour engager l’expédition du Nord et réunifier la Chine sous le drapeau de Sun Yatsen. Portées par des soulèvements populaires, les forces sudistes progressent rapidement. Mais, côté “républicain”, le martial portrait du général Tchang Kaï-chek personnifie mieux que celui du docteur Sun, mort en mars 1925, ces années convulsives d’espoirs fous et de terreur abjecte, de révolution et de contre-révolution qui dynamisent puis déchirent le camps progressiste. Figure stricte, crâne rasé, moustache fine et col montant, Tchang calcule. Après avoir dirigé avec le communiste Zhou Enlai et les instructeurs soviétiques l’Académie militaire de Wamphoa, il ordonne à son armée d’exterminer les révolutionnaires. Les syndicats insurgés prennent le contrôles de Shanghai, la grande métropole côtière, et ouvrent ses portes à Tchang Kaï-chek. C’est le massacre. Les militants ouvriers sont abattus par l’armée nationaliste qui reçoit, dans cette besogne, l’appui des gangs. La répression anticommuniste s’étend, faisant des dizaines de milliers de morts. La défaite de la deuxième révolution chinoise est consommée en décembre avec l’écrasement de la Commune de Canton, soulèvement du désespoir. La première révolution chinoise a fermé un chapitre. La seconde, en s’affirmant d’emblée sociale autant que nationale, pose avec acuité la question de l’avenir. Et du pouvoir. L’influence communiste grandit. Bourgeois et propriétaires fonciers du Sud veulent mettre un terme au soulèvement populaire, assurer leur contrôle sur l’appareil politicomilitaire nationaliste. L’unanimisme républicain des premiers temps ne peut résister à cette polarisation sociale qui s’affirme au sein même du mouvement national. Qui dirige, au bénéfice de qui, le combat pour la réunification politique et l’indépendance de la Chine ? Sanglante, la leçon de choses marque comme au fer rouge le mouvement communiste chinois : l’enjeu national n’échappe pas à la lutte des classes. Pas plus que la lutte des classes BRA - 12 tout musicalement et qui à le mérite de second de ces californiens) est pour vous. mettre ses idées en application, big Ces sept musiciens jouent un folk (accorrespect. déon, banjo, violon, mandoline, bazooki) secondé par une solide rythmique punk Cojoba - espiritu de punk/vienen por (guitarre, basse, batterie), bien que l’album comporte quelques ballades. C’est quand nosotros (2002 - Anaconda/Boisleve) Voici un groupe de même M. Steve Albini qui a enregistré cet Puerto Rico qui album, et on appréciera les efforts d’esthénous réunit sur un tique (joli digipack avec photos et paroles). seul CD, deux A ne pas louper sur scène. albums (26 titres au total), donc de quoi Gutter Demons - enter the demon (2003) s’en prendre plein Premier album pour les tympans. Ils ce trio psychobilly nous balancent un de Montréal après punk hardcore pardeux EP et sincèreticulièrement efficace, avec voix féminine ment c’est une belle chantée en “espagnol”. Et quelle voix... Je réussite. Douze titne suis pas très doué dans cette langue res envoutants et mais les textes m’ont l’air bien engagés entrainants, dont (tendance anarkopunk). Ils ont participé à une magnifique pas mal de compilations, vu la discograintro qui vous plonphie à l’intérieur du livret (qui d’ailleurs ge tout droit dans l’univers ténébreux des n’est pas très beau, même s’il contient tou- Gutter Demons. Certes, la recette n’est tes les paroles en “espagnol” et anglais). pas nouvelle (quand le rockabilly rencontLe tout dans un esprit 100% do it yourself. re le punk) mais la qualité des composiDispo à l’adresse de Guerilla Urbaine. tions et la très bonne production font que ce disque sort du lot. Le groupe envisage Flogging Molly - drunken lullabies peut-être de traverser prochainement (burning heart records - 2003) l’Atlantique pour quelques dates, donc Acheté lors de leur avis aux amateurs... passage sur Contacts Bordeaux en [email protected] novembre, ce fut [email protected] sous l’émotion du concert que je le Aujourd’hui...comme hier mis sur ma chaine (compil - worst records - 2003) pour la première Quelle belle initiatifois, bien que m’enve de worst que de dormant dix minurendre hommage tes plus tard sous les effets de l’alcool aux groupes fran(c’est pas le genre de concert où on fume çais des années 80. des pétards !). Bon je vais pas y aller par Vingt-trois groupe quatre chemins, si vous êtres comme moi actuels (mis à part un inconditionnel des Pogues ou des Pleum, Kromen et groupes mixant punk rock et folk irlandais J’aurai voulu ?) qui (the Porters, Blood or Whisky, Dropkick s’attaquent, pour la Murphys, Real McKenzies,...) ce disque (le plupart à des clas- BRA - 19 mitraillette, marquants le style du groupe. Les musiciens quant à eux maîtrisent bien le sujet et de ce côté, ça cartonne pas mal. Seuls bémols, Jérôme (premier enregistrement oblige) a un peu de mal a posé sa voix et les choeurs sont un peu mous pour leur style. A apprécier en concert en attendant un enregistrement qui reflète leur valeur réele. Au boulot, les punx ! Contacts Jacquouille : 06 14 75 98 97 Greg : 06 86 23 69 43 Suburban Rebels - nacidos para provocar Première salve également de ce groupe de Barcelone. Ces catalans sont très populaires chez eux mais peu connus chez nous. Ils font une oi! énergique lancée par Raül, le batteur d’Opciò K95. Seul ce dernier est redskin, les autres se déclarent apolitiques et antifascistes. Les paroles sont très basiques “Clase Obrera”, “Futbol y Alcohol”, “Streetpunk”. La plupart des chansons sont en castillan sauf quatre en catalan. Bref, l’album est loin d’être original mais c’est carré musicalement et le morceau “Skinhead” est une Nucleo Terco - véritable petite bombe (déjà présent sur la abriendo fuego compil “Sonidos de la Calle”). En gros, je Après deux démos, conseille cet album aux amateurs de oi! voici le premier espagnole. album de ce groupe oi! de Madrid du Inner Terrestrials - X (2003-Mortarhate records) quartier populaire Nos anarkopunks de Vallekas. Inutile préférés sont de de vous dire que ce retour avec cet groupe est très engagé, proche de la secalbum (sorti en CD, tion RASH madrilène et aux idées très très Maloka s’occupera rouge. En ce qui concerne l’album, il y a de la version vinyle un bon livret de 12 pages très stylisé plus tard) sobre“réalisme soviétique” avec les paroles et le ment intitulé “X”. tout agrémenté de quelques jolies photos Pour ceux qui ne de manifs. Musicalement, c’est de la grosconnaissent pas se oi! bien lourde avec des riffs hardcore encore Inner Terrestrials, que leur dire de sur quelques morceaux. Les textes sont plus si ce n’est que c’est le mix parfait évidemment tous politiques et traitent de entre musiques jamaïcaines (dub, reggae, sujets comme la grève “Esquirol”, des ska), punk hardcore et influences folk faits historiques “Krasny Bor” ou sur la (avec flûte, mandoline) et le tout exécuté situation actuelle en espagne “Colapso avec énormément de talent. On retrouve à Social”. Une mention spéciale pour les la batterie Paco, également marteleur de deux meilleurs morceaux de l’album, à fûts chez Conflict (légende anarkopunk mon goût, “Verano del 42” et “Horda anglaise). Niveau textes, c’est toujours Roja”. Nucleo Terco, un groupe à suivre aussi engagé et le thème de prédilection de de très près. ces anglais, l’écologie, est toujours aussi Contacts dans l’interview présent (mais rassurez-vous ils abordent d’autres sujets). Un groupe qui déchire BRA - 18 n’échappe à la question nationale. 1934 - 1936. Les “rouges”, un avenir ? Qui l’eut cru, après huit ans de défaites successives, plus coûteuse les unes que les autres ? D’irréductibles vaincus de l’Histoire qui vont, pourtant, fournir à la Chine ses futurs dirigeants. A commencer, bien entendu, par Mao Zedong. Responsable de second rang durant les premières années d’expansion du PCC, il s’impose à l’heure si difficile de la déroute. Son ascendant s’affirme durant la légendaire “Longue Marche” et se voit reconnu lors de la conférence de Zunyi, début 1935. Il a passé la quarantaine. Posant à cette occasion, il offre aux photographes un visage confiant. A ses côtés, Lin Biao, sont cadet de quatorze ans, est en passe de devenir l’un des principaux dirigeants politico-militaires du Parti. Casquette et cheveux longs, attentif : quand il est photographié deux ans plus tard par Helen Foster Snow à Yan’an, Mao est belle est bien devenu l’élément-clé du bureau politique communiste. Si la ténacité de Mao Zedong finit par payer, c’est qu’il sait répondre à la situation créée par l’échec sanglant de la seconde révolution chinoise. Les luttes sociales ont été brisées, les militants massacrés. Réconcilié avec les puissances occidentales, Tchang Kaï-chek poursuit à mort les “bandits rouges”. Mais le PCC contrôle toujours des forces non négligeables, pour l’essentiel repliées dans la République soviétique du Jiangxi. Dans les soulèvements et la défaite, une armée rouge est née qui compte encore 300 000 soldats au début des années trente ! Mao conçoit les conditions géopolitiques du repli défensif dans ce pays-continent ; il perçoit le combat révolutionnaire dans sa longue durée. La vision est audacieuse : quit- BRA - 13 ter les zones d’implantation traditionnelles pour plonger dans la Chine profonde, ce monde rural de l’intérieur largement inexploré ; se regroupait dans les confins du nord, mais en animant un réseau clandestin sur l’ensemble du territoire ; s’enraciner dans le conflit de classes tout en appelant à l’unité nationale pour la défense de la nation menacée : en 1931 - 1932 déjà, le Japon avait occupé la Mandchourie, attaqué Shanghai ; assurer aussi l’indépendance de décision du Parti communiste, sans pour autant rompre avec le mentor soviétique. A Moscou en effet, la bureaucratie stalinienne sélectionne les hommes liges à la tête des partis nationaux. Pour la Chine, il se nomme Wang Ming ; mais au prix d’une interminable lutte de fraction au sein du PCC, la direction maoïste neutralise efficacement l’élu de Staline. Les soldats de la Première armée de front quittent le sud de la Chine en octobre 1934 et se fraient un chemin sur 10 000 kilomètres. Partis 86 000, ils ne sont plus que 4 000 un an plus tard dans le Nord-Shanxi ; mais d’autres corps militaires rallient Yan’an et l’Armée rouge compte à nouveau, en 1937, quelque 30 000 hommes. Par-delà les défaites, quinze ans après la fondation du Parti communiste, une génération de cadres est née : aguerrie par l’épreuve, forte d’une expérience variée, elle mènera la révolution jusqu’à la victoire. La mutation maoïste du PCC s’opère au feu de cette immense retraite qu’est la “Longue Marche”. Au fil des affrontements militaires, des batailles politiques et des combats de fractions, Mao Zedong (ce n’est pas la moindre de ses qualités) réunit autour de lui une véritable équipe de direction, constituée non pas d’homme de paille mais de fortes personnalités : les Zhou Enlai, Zhu De, Lin Biao, Deng Xiaoping, Peng Dehuai... Quant aux rapports de confiance noués entre le PCC et son “grand frère” soviétique, ils ne sont plus de mise. La rupture Guomindang - PC était clairement annoncée, dès 1926 et par Tchang Kaï-chek luimême. Elle avait été prévue, notamment en Chine par Chen Duxiu ou en URSS par l’opposition de gauche. Pourtant, aveuglé par ses intérêts diplomatiques immédiats, Moscou a pratiquement interdit à ses militants de se préparer à l’affrontement. A l’arrière-plan d’une politique chinoise aux conséquences désastreuses, la fraction stalinienne impose son contrôle et sa vision bureaucratique du monde sur le Komintern. BRA - 14 Banane Metalik - requiem de la dépravation Après dix ans d’absence, Banane Metalik s’est reformé pour notre plus grand bonheur. En attendant leur dernier opus, on écoute leur premier album qui dès l’intro vous fout une grosse claque dans la gueule. Musicalement c’est carré et ça envoie bien , les paroles sont dans le délire psyk, et là on aime ou pas. Par contre leur site web est pas mal fait, vous pourrez voir l’intro en image ainsi qu’un clip et ça déchire, à visiter à tout prix. Sinon à découvrir en live pour les addicts, nos psychokillers préférés sont en tournée en france et en europe depuis octobre 2003. Contacts [email protected] www.bananemetalik.com Bruno a évolué et le style s’affirme), elle est bien rock’n’roll et de très bonne facture. Un groupe à suivre de près et surtout à voir en concert, petit show qui envoie du bois. Petit truc pour hétéro, si t’es tombé amoureux de la chanteuse : pose-toi des questions. Contacts Nobru : 06 64 30 35 41 Sons de Lucha - démo 5 titres Elle est enfin là cette démo. Et bien on est pas déçu le son est exellent (merci Alain !), les zicos assurent : gros son et choeurs bien présents. Les voix sont terribles et même s’il faut un peu de concentration pour bien comprendre, les textes sont sans équivoque. La démo rend bien ce que tu te prendras dans la face au concert. Pour tout amateur de streetpunk : à consommer sans modéraMylène & les Farmers - just but tast it tion. Un bon “petit” Contacts groupe de garage de Fernand : 06 16 92 12 37 Bordeaux formé Kanibal : 06 64 30 35 41 par des habitués de la scène. Bien que Kavalkrade - démo 9 titres cette démo de 5 tit- Ce groupe bordelais qui sévit depuis res ne reflète pas quelques années maintenant, nous a sorti exactement ce qu’ils une petite démo qui ne donne qu’un aperfont à l’heure çu de leur punk plutôt speed. Les textes actuelle (la voix de sont envoyés comme des rafales de BRA - 17 Le PCC est le premier parti communiste à payer un si lourd tribut à la stalinisation de l’Internationale communiste. Il ne sera pas le dernier. 1937. Villes sinistrées par les raids aériens. Scènes de désolation urbaine. Femmes accroupies, impuissantes au pied de leurs habitations détruites, ou en tentant d’éteindre un incendie à l’aide de bassine d’eau. Equipes de secouristes, sanglées de cuir. Images universelles des lendemains de bombardements. La Seconde Guerre mondiale s’amorce précocement en Orient. Le Japon a envahi la Chine. Le contrôle de la périphérie côtière et la Mandchourie ne sont plus seuls en jeux. L’armée d’occupation pénètre en profondeur, soumettant au même joug mondes rural et urbain. Les militants nationalistes, à commencer par les étudiants, rejoignent le Guomindang et la zone libre dans le Sud ou, en nombre toujours plus grand, l’Armée rouge et les organisations de front uni armées par le PCC. Les réseaux communistes continuent à opérer jusque dans les centres côtiers mais, dans sa masse, le mouvement ouvrier urbain, déjà épuisé par la répression exercée par les seigneurs de la guerre puis par le Guomindang, reste longtemps atone. Deux armées font face à l’invasion nippone, et se font face encore. Jusque dans l’urgence nationale, la guerre civile garde ses droits. Deux armées qui, pour l’emporter, doivent mobiliser la paysannerie, c’est-à-dire la Chine dans son plus grand nombre. La blanche, de facture classique, sous les ordres de BRA - 16 Tchang Kaï-chek, incarne l’ordre présent avec ses injustices. La rouge, réorganisée dans les confins nordiques du pays, à Yan’an, ne paie pas de mine. Ses cadres ne mange-til pas accroupis à même le sol lors de frugale pause-repas, dans un paysage de collines déshéritées, à l’université maoïste de formation politico-militaire ? Mais ces gueux promettent la réforme agraire en sus de l’indépendance nationale. Ils répondent aux aspirations de ce paysan pauvre, cet ouvrier agricole, ce journalier hilare, ce valet de ferme qui réalise que le changement est enfin possible et que la libération du pays peut être aussi la sienne. Voilà bien de quoi s’attacher, au fil des années de guerre et de révolution, le paysan anonyme dont la pancarte, soigneusement calligraphiée, peut-être écrite par un lettré aux pieds nus, salue la volonté du gouvernement populaire de conduire le partage des terres. suite dans le BRA#5 BRA - 15