Sauvegarde et Redressement judiciaire
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Sauvegarde et Redressement judiciaire
Sauvegarde et Redressement judiciaire La sauvegarde et le redressement La procédure de redressement judiciaire est destinée à permettre la poursuite de l’activité de l’entreprise, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif. Comme pour la Procédure de sauvegarde, elle donne lieu à un plan, arrêté par le tribunal, à l’issue d’une période d’observation. Le redressement judiciaire présente beaucoup de similitudes avec la procédure de sauvegarde et le dispositif renvoie très souvent aux règles applicables à la sauvegarde. L’ouverture de la procédure La procédure de sauvegarde est ouverte à la demande d’une personne qui, sans être en état de cessation des paiements, justifie de difficultés qu’il n’est pas en mesure de surmonter. La procédure de redressement judiciaire est ouverte lorsque la situation de cessation de paiement est avérée (c'est-à-dire lorsque l’actif disponible est inférieur au passif exigible). Le Jugement rendu pour l’ouverture de la procédure rend ses dispositions opposables à tous, il en va de même pour le jugement qui arrête et adopte le plan d’apurement du passif à la sortie de la procédure. Main levée Le gel du passif Créances antérieures •Le jugement entraîne de plein droit la main levée de toute interdiction bancaire. •La société en procédure collective a interdiction de payer les dettes antérieures au jugement d’ouverture. •Elles sont pas effacées mais reportées, pour cela les créanciers doivent les déclarer directement au mandataire judiciaire. Suspension des poursuites •En parallèle de l’interdiction de payer les créances antérieures, les créanciers ne peuvent poursuivre en paiement la société en procédure collective. Sort des contrats en cours •Les contrats en cours (locations, crédits-baux, etc.) sont poursuivis, la société devant s’acquitter des échéances postérieures. Résiliation de ces contrats •Une procédure accélérée est possible unilatéralement et à effet immédiat si l’administrateur l’estime bénéfique pour réduire les charges de l’entreprise. Sort de l’actif •Afin de préserver le gage des créanciers, un inventaire est réalisé à l’ouverture de la procédure, par un officier ministériel (huissier de justice ou commissaire priseur) ou éventuellement, en procédure de sauvegarde, directement par le débiteur. L’initiative de l’ouverture La procédure de sauvegarde ne peut être ouverte qu’à la demande du débiteur. La procédure de redressement judiciaire peut être ouverte à la demande du débiteur, ce dernier devant en principe en demander l’ouverture dans les 45 jours de la cessation des paiements. Elle peut également être ouverte à l’initiative du Tribunal se saisissant d’office ou saisi par la requête du ministère public. Enfin, elle peut être ouverte à l’initiative d’un créancier, agissant par voie d’assignation. La poursuite de l’activité : la période d’observation Dès le prononcé du jugement d’ouverture (de sauvegarde ou de RJ), l’entreprise se trouve placée en période d’observation. La durée de celle-ci est strictement encadrée par la loi : 6 mois renouvelable une seule fois (soit 12 mois maximum) ; une prolongation exceptionnelle d’une durée de 6 mois maximum est possible, mais seulement sur requête du ministère public. Durant la période d’observation, l’entreprise poursuit son activité. Nomination des mandataires par le tribunal Parallèlement à l’ouverture de la procédure, le Tribunal désigne un mandataire judiciaire et un administrateur judiciaire (dont la désignation peut être facultative) dont la mission dure tout au long de la période d’observation. Le mandataire judiciaire représente les intérêts collectifs des créanciers. L’administrateur est là pour assister le dirigeant de l’entreprise, faire fonctionner les comptes, élaborer le projet de plan de redressement. La sortie en Plan de sauvegarde (apurement du passif) Avec ou sans l’aide d’un administrateur judiciaire, l’entreprise en sauvegarde doit, à l’issue de sa période d’observation, présenter un plan de sauvegarde. La durée maximale du plan est fixée à 10 ans, sauf le cas où des délais supérieurs, pour les dettes à terme, auraient été stipulés par les parties avant l’ouverture de la procédure (emprunts bancaires par exemple). Ce délai maximum est porté à 15 ans pour les agriculteurs. En sauvegarde, les cautions personnes physiques sont protégées pendant toute la durée du plan de sauvegarde (si celui-ci va jusqu’à son terme), contrairement au redressement judiciaire où elles ne sont protégées que pendant la durée de la période d’observation. 9 – ACTIONNER LES PROCEDURES JUDICIAIRES Tableau comparatif : Sauvegarde/Redressement Critères Parties prenantes Initiative Modalités Coût Confidentialité Situation de l’entreprise au moment de la procédure Intervenants et responsabilités Missions Effet de l’ouverture de la procédure sur l’exigibilité des dettes : Postérieures Effet de l’ouverture sur d’autres procédures Sort des cautions La sauvegarde Le débiteur Le redressement judiciaire Tous créanciers Débiteur, créancier, tribunal Requête auprès du tribunal de commerce Le mandataire judiciaire reçoit pour l'ensemble de la procédure de sauvegarde ou de redressement un droit fixe de 2 500 euros plus une part variable en fonction de la taille de l’entreprise et de son chiffre d’affaires Non à cause du jugement, les décisions de justice sont rendues publiques Cessation de paiement inéluctable à Cessation de paiement avérée et échue terme Juge commissaire : veille au déroulement rapide de la procédure et à la défense des intérêts des participants Administrateur judiciaire : surveille ou assiste le dirigeant Mandataire judiciaire (ou représentant des créanciers) : agit au nom et dans l’intérêt collectif des créanciers Préparation et mise en place d’un Préparation et mise en place d’un plan de plan de sauvegarde redressement Gel du passif antérieur à la procédure et interdiction de payer les dettes antérieures Obligation de payer les dettes postérieures à la procédure Suspension des poursuites de la part des créanciers pendant la durée de la procédure Suspension des poursuites des cautions personnes physiques pendant toute la durée du plan de sauvegarde Poursuite de l’activité Suspension des poursuites des cautions personnes physiques durant la période d’observation Oui Procédure dérogatoire avec accord du juge commissaire Procédure de licenciement Procédure de droit commun Financement des licenciements par les AGS Rémunération du dirigeant Oui sur demande justifiée de Oui l’administrateur Libre Fixée par le juge commissaire Inchangé mais sous surveillance de l’administrateur Pouvoir des dirigeants Mise en cause possible des dirigeants en comblement de passif Durée Non sauf non respect du plan de sauvegarde menant à redressement ou liquidation judiciaire 6 mois renouvelables une fois Oui