Magazine 33 - Domaines Skiables de France
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Magazine 33 - Domaines Skiables de France
Domaines Skiables de France La montagne en mouvement m s Juillet 2013 sı sge Magazine d’information des opérateurs de remontées mécaniques et domaines skiables Central ı Pyrénée Vo ssif ı Ma a r Ju es ı p l A N0 33 LE DOSSIER Délégations de Service Public, on y voit plus clair! Page 14 à 19 EMPLOIS D'AVENIR JOËL GIRAUD JURIDIQUE Pages 6 et 7 Pages 10 à 12 Pages 24 et 25 Domaines Skiables de France solidaire de la jeunesse Entretien avec le Président de la Commission Permanente du Conseil National de la Montagne La lutte contre l'inflation normative DSF n° 33 1 ÉDITO Depuis quelques années, l’avenir des opérateurs de domaines skiables se joue aussi au niveau européen. Par exemple, chacun sait que la directive communautaire 2000/9/CE relative aux installations à câble a modifié en profondeur la réglementation des téléportés et des téléskis à partir de 2004. Actuellement, nous nous préoccupons tout particulièrement du projet de directive sur l’attribution des concessions de service public que nous avons « découvert » en décembre 2011, et de la directive sur l’évaluation des impacts environnementaux faisant l’objet d’une procédure de modification. Ainsi, avons-nous eu l’occasion d’alerter, à plusieurs reprises, les instances européennes pour obtenir une prise en compte de nos spécificités. Par ailleurs, il faut bien avoir conscience que la primauté du droit européen sur le droit national peut-être source de complexification et d’insécurité juridique, pouvant parfois conduire à des situations paradoxales. Et ce malgré les « marges d’appréciation » nationales qui ont été consenties par la Cour européenne. Évidemment, nous saisirons l’occasion lors de notre prochain congrès à Strasbourg, les 6 et 7 novembre prochains pour sensibiliser les instances européennes à ces difficultés. Pierre Lestas Président de Domaines Skiables de France Sommaire Économie : Bilan provisoire de fréquentation saison 2012-2013 • page 2-3 Remontées mécaniques : Sécurité • pages 4 Social : Emplois d'avenir • pages 6-7 Formation : Lycée des métiers de la montagne • pages 8-9 Entretien : Joël Giraud • pages 10-12 Europe : Strasbourg accueille notre congrès 2013 • page 13 Sécurité : Les smartphones ouvrent des possibilités nouvelles Observation de la sécurité des sports en montagne • pages 20-23 Juridique : La lutte contre l’inflation normative Qualité : Domaines Skiables de France ISO 9001 • pages 24-25 Environnement : La protection du tétras-lyre Un télésiège alimenté à 100 % en énergies renouvelables • pages 26-27 2 DSF n° 33 Social : les emplois touristiques dans les Pyrénées • page 28 Autour de nous • pages 29-31 DOMAINES SKIABLES DE FRANCE N° 33 Magazine d’information de Domaines Skiables DOMAINES SKIABLES DE FRANCE Alpespace –Bâtiment Annapurna 24 rue Saint-Exupéry - 73800 Françin Tél. : 04 79 26 60 70 - Fax : 04 79 96 08 71 [email protected] — Directeur de la publication Laurent Reynaud Coordination et rédaction AXIUBA Communication / Catherine Claude Tél. : 06 77 65 07 23 www.axiuba.com Graphisme / Mise en page Originell / Fleur Henno Tél. : 04 56 40 54 32 – 06 81 90 06 06 Crédits Photos AXIUBA/Domaines Skiables de France, Astride Borel, Sylvie Chappaz, Fred Jarry, N. Joly et E. Perdu/OT Les Gets, Philippe Poulet, O. Thiery, STRMTG, Shutterstock.com, X, droits réservés. Impression Imprimerie du Pont-de-Claix. ÉCONOMIE k FRÉQUENTATION 2012-2013 UNE BELLE SAISON DE NEIGE AVEC UN ENNEIGEMENT OPTIMAL, LA SAISON 2012-2013 AURA ÉTÉ BELLE, MALGRÉ UN CALENDRIER SCOLAIRE DONT LES EFFETS DEMEURENT TRÈS PRÉOCCUPANTS. SAISON 2012-2013 : BILAN PROVISOIRE DE FRÉQUENTATION 23% 18% 17% 16% 14% 8% 8% 6% 5% 3% 7% 6% 4% 2% 3% 2% 0% Isère-Drôme National Savoie Haute-Savoie Alpes du Sud Massif des Vosges Massif Central Jura -3% Pyrénées Évolution par rapport à l’hiver précédent Évolution par rapport à la moyenne des quatre hivers précédents Dans l’ensemble des massifs, la fréquentation 2012-2013 s’établit généralement au-dessus de celle de l’an passé et de la moyenne des quatre dernières saisons. La promesse des 120 000 emplois que le ski rend possible est une fois encore tenue en zone de montagne, inscrivant le secteur à contre-courant de la conjoncture économique globale pour la quatrième année consécutive. Ces emplois, pour être saisonniers, n’en sont pas moins durables, année après année, à l’image de la reconduction automatique des contrats saisonniers et de la sécurisation des parcours professionnels, mis en place dans la branche des remontées mécaniques et domaines skiables. DSF n° 33 3 m ÉCONOMIE Comme à chaque fois que l’enneigement est bon à toutes les altitudes pour les vacances de Noël et celles de février/mars, les domaines skiables les moins grands connaissent les plus importantes progressions. La précocité et l’abondance de l’enneigement dès l’automne 2012, tout comme le positionnement du jour de Noël et du jour de l’an en milieu de semaine ont permis de lancer la saison avec une certaine avance. Cette avance a pu être assez largement conservée jusqu’à fin mars. BILAN PROVISOIRE SAISON 2012-2013 : LA MOYENNE MONTAGNE TIRE SON ÉPINGLE DU JEU 18% 15,8% 16% 14,6% 14% 12% 10,7% 10% 8% 6,4% 6% "Le calendrier scolaire continue de réduire la performance de la fin de saison." 4,8% 4% 1,4% 2% 0,5% 0% Petites En revanche, la fréquentation s’est très nettement réduite pour toutes les stations qui étaient ouvertes entre le 1er avril 2013 et le 12 mai 2013. Cette baisse de fréquentation de fin de saison est, pour l’essentiel, imputable au calendrier scolaire décidé par le Ministère de l’Éducation Nationale depuis 3 ans et amplifiée cette année, avec un décalage d’une semaine supplémentaire en avril/ mai. Les dates de fermeture des domaines skiables, généralement plus précoces que celles des années précédentes, montrent que les stations ont commencé à s’adapter aux nouveaux calendriers scolaires qui laminent la fin de saison. Une tendance aux effets économiques et sociaux préoccupants : 5,5% Moyennes Grandes Très grandes Évolution par rapport à l’hiver précédent (jsk) Évolution par rapport à la moyenne des quatre hivers précédents (jsk) "Le calendrier scolaire actuel coûte entre 80 et 100 millions d'euros à l'État rien qu'en manque à gagner fiscal sur l'activité des stations" FIN DE SAISON 2012-2013 : BAISSES DE FRÉQUENTATION 0% Période du 1er avril au 12 avril Période du 13 avril au 11 mai -10% -20% mR éduction de la durée des contrats saisonniers, mF ragilisation de la pluriactivité, mR éduction de la période d’amortissement des équipements, mA ugmentation corrélée du prix moyen des séjours, mF ragilisation de l’équilibre économique des stations de moyenne montagne, mP erte de compétitivité d’un pan entier de l’économie de montagne, m Répercussions sur les finances publiques, mP erte de contact avec la clientèle, mettant en péril l’activité des sports d’hiver dès la mi-mars. 4 DSF n° 33 -20% -30% -22% -40% -43% -50% -60% -62% -70% Évolution par rapport à l’hiver précédent (jsk) Évolution par rapport à la moyenne des quatre hivers précédents (jsk) REMONTÉES MÉCANIQUES k SÉCURITÉ REMONTÉES MÉCANIQUES AMÉLIORER LA COMMUNICATION ET LES ÉCHANGES DE BONNES PRATIQUES LE 13 JUIN DERNIER S’EST TENU À GRENOBLE UN SÉMINAIRE D’ÉTUDES ET DE RÉFLEXIONS SUR LA SÉCURITÉ DU TRANSPORT PAR TÉLÉSIÈGE, À L’INITIATIVE DE LA COMMISSION DES TÉLÉPHÉRIQUES DU MINISTÈRE DES TRANSPORTS. Organisée par le Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés (STRMTG), cette rencontre a permis de réunir environ 90 personnes, issues des domaines skiables, des constructeurs, des services de l’État, CARSAT, Inspection du travail et représentants des salariés. Ce séminaire avait été voulu par le Secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, à la suite des chutes survenues cet hiver sur des télésièges. Après des présentations et des débats très riches, plusieurs pistes de travail ont été identifiées. m Dynamiser et améliorer la communication vers les usagers, m Impliquer davantage les écoles de ski comme vecteurs des informations de sécurité, en veillant à ce que la volonté nationale soit bien appliquée sur le terrain, m I dentifier des stations pilotes qui pourraient formaliser l’organisation du management de la sécurité sous forme d’un règlement de la sécurité de l’exploitation (à l’image de ce qui se fait dans les transports par tramway), m Améliorer la connaissance de l’accidentologie et le retour d’expérience, m P oursuivre les expérimentations de dispositifs susceptibles d’améliorer la sécurité. Pour Robert Tardieu, Chargé de mission remontées mécaniques-QSE à Domaines Skiables de France, « ces échanges sont toujours un bon moyen de mutualiser les ressources pour améliorer la sécurité. Le niveau de sécurité du transport par câble est globalement équivalent à celui des métros. Malgré tout, il subsiste une accidentologie résiduelle, liée à 90 % au comportement de l’usager. Les domaines skiables doivent être encore plus actifs et inventifs pour sensibiliser leurs clients aux bons comportements. Nous devons aussi améliorer la formation et l’information des personnels pour qu’ils soient pleinement conscients des enjeux en matière de sécurité. » Des remontées mécaniques ouvertes à tous La commission d’homologation des matériels de ski assis, qui regroupe le STRMTG, la Fédération Française Handisport et Domaines Skiables de France a organisé une journée de sensibilisation à l’accueil des personnes handicapées à Chamrousse en fin de saison d’hiver. Elle rassemblait exploitants, constructeurs, fabricants de matériel pour personnes à mobilité réduite et membres de la Fédération Française Handisport. Objectif : mieux se connaître et intégrer les contraintes des uns et des autres. Et le meilleur moyen de se mettre à la place du personnel ou de l’usager, c’est d’essayer ! Ce qui fut fait avec la possibilité pour les personnes valides d’emprunter les télésièges dans un fauteuil ski. Une expérience instructive pour tous ! DSF n° 33 5 m SOCIAL EMPLOIS D’AVENIR DOMAINES SKIABLES DE FRANCE SOLIDAIRE DE LA JEUNESSE LE 13 MARS 2013, LE MINISTRE THIERRY REPENTIN, ALORS MINISTRE DÉLÉGUÉ À LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET À L’APPRENTISSAGE, SIGNAIT UNE CONVENTION D’ENGAGEMENT SUR LES EMPLOIS D’AVENIR AVEC LES DOMAINES SKIABLES DE HAUTE-SAVOIE EN PRÉSENCE DU PRÉFET. TROIS MOIS PLUS TARD LA SAVOIE SIGNAIT UNE CONVENTION DE MÊME NATURE ET METTAIT À L’HONNEUR LE PREMIER EMPLOI D’AVENIR DE LA BRANCHE. Au total, une soixantaine d’emplois d’avenir devraient être déployés sur les deux départements d’ici la fin de l’année 2014. Les emplois d’avenir concrétisent un engagement fort de la politique nationale en faveur de l’emploi avec une priorité accordée à l’accès à l’emploi et à l’intégration des jeunes en difficulté. QU’EST-CE QU’UN EMPLOI D’AVENIR ? L’emploi d’avenir prend la forme d’un contrat de travail à durée indéterminée ou à durée déterminée de 3 ans maximum. Il s’adresse aux jeunes de 16 à 26 ans (30 ans pour les travailleurs handicapés) sans qualification ou peu qualifiés, avec une priorité sur les jeunes qui résident dans une Zone Urbaine Sensible, en Zone de Revitalisation Rurale. Le contrat doit obligatoirement contenir des engagements et un programme précis d’accompagnement et de formation, durant la période d’emploi, afin de garantir l’employabilité pérenne du jeune à l’issue de son parcours en emploi d’avenir. 100 000 emplois d’avenir doivent être déployés en France en 2013. L’objectif général pour le Préfet de la Savoie en 2013 est de créer 530 emplois d’avenir (dont au moins 86 dans le secteur marchand) ; au 10 juin, 187 emplois d’avenir ont déjà été conclus. La Haute-Savoie, quant à elle, table sur un dépassement de ses objectifs. 6 DSF n° 33 Alain BARBIER - Président de la Section Haute-Savoie de Domaines Skiables de France, Thierry Repentin, Ministre délégué à la Formation professionnelle et à l'Apprentissage. Pierre Lestas, Président de Domaines Skiables de France et en haut : Christian Dupessey, Maire d’Annemasse, Martial Saddier, Député-Maire de Bonneville, Virginie Duby-Muller, Députée et Conseillère régionale, Sylvie Gillet de Thorey, Maire de Meythet, Vice-présidente de la Région Rhône-Alpes. De gauche à droite : François Gaudin, Directeur de la mission locale jeunes d'Albertville ; Jean-Christophe Falempin, bénéficiaire du contrat d'emploi d'avenir de Sainte- Foy Tarentaise ; Georges Vial, Président des Remontées Mécaniques St-Foy et Directeur de Loisirs Solutions ; David Ponson, Président de Domaines Skiables de France Savoie ; Brigitte Bartoli-Bouly, Directrice de l'Unité Territoriale Savoie de la Direccte et Eric Jalon, Préfet de Savoie. La convention savoyarde à la loupe Pour le Préfet de Savoie, « de par son importance démographique et économique, le secteur des remontées mécaniques ne peut rester à l’écart de cette dynamique pour l’emploi des jeunes ». L’engagement des entreprises porte initialement sur des emplois « à l’année » une contrainte supplémentaire pour les entreprises de domaines skiables puisque l’emploi saisonnier - naturellement très fréquent dans notre activité – ne peut normalement donner lieu à l’aide au titre de l’emploi d’avenir. Du côté des domaines skiables de Savoie, David Ponson, signataire de la convention au nom de la Section qu’il préside, s’est félicité de l’innovation apportée par la Savoie « qui s’est beaucoup impliquée pour que le contrat CDI intermittent (CDII, la nouvelle forme du temps partiel annualisé) soit éligible. Pour notre secteur d’activité, créer seulement des CDI ou des CDD sur 3 ans apporte une contrainte qui ne correspond ni à la réalité du terrain, ni aux évolutions sociales que nous mettons en place pour les saisonniers. Aujourd’hui, nous avons la possibilité de participer au dispositif national en proposant également des Emplois d’Avenir en CDII. Cela rentre parfaitement dans le cadre des avancées sociales proposées par Domaines Skiables de France en accord avec les partenaires sociaux, comme la sécurisation des parcours professionnels par exemple. À titre expérimental nous pensons pouvoir créer aussi des CDII avec deux employeurs, un CDII avec un domaine skiable en hiver et un CDII avec une collectivité en été. » À l’heure de la signature, deux stations savoyardes sont déjà engagées : SainteFoy Tarentaise et Arêches-Beaufort. D’autres ont le dispositif bien placé dans leur viseur et devraient s’intégrer rapidement dans le dispositif. Au récent Comité Directeur de Domaines Skiables de France qui s‘est tenu à Grenoble début juin, cet exemple a beaucoup intéressé d’autres départements comme l’Isère et les Pyrénées. FINANCEMENT Une aide financière de l’État est accordée aux employeurs de jeunes : 75 % du SMIC pour les employeurs du secteur non marchand ou pour les entreprises qui exploitent un service par délégation de service public, quelle que soit leur forme ; l’aide est de 35 % pour les employeurs du secteur marchand. Un parcours de formation adapté Domaines Skiables de France Formation propose un parcours de formation fléché qui pourra être ajusté en fonction du poste occupé par le jeune et des besoins. Ce parcours est constitué de modules de formation destinés au nouvel embauché. Le module « socle de compétences » destiné au jeune doit favoriser l’acquisition des savoirs de base. Couplé au module préparatoire aux examens CQP de la branche et à la formation interne, il permet au jeune de présenter un certificat de qualification professionnelle reconnu et validé par la branche des Remontées Mécaniques et Domaines skiables. L’originalité du concept repose sur l’assistance d’un tuteur-référent, salarié de l’entreprise, qualifié et volontaire pour cette mission, durant le parcours de formation. Une formation spécifique et des outils adaptés sont mis en place : la formation au tutorat, les supports « guide emploi d’avenir », ainsi que le « carnet de suivi stagiaire » Domaines Skiables de France (mis à la disposition du tuteur et du nouvel embauché) ont pour objectif : m d’aider le tuteur dans sa mission d’accueil, d’intégration, d’aide à l’acquisition et à la validation des savoirs nécessaires à l’exercice du poste m de suivre, qualifier et évaluer le jeune au regard de la réalisation de son projet professionnel. DSF n° 33 7 m FORMATION LYCÉE DES MÉTIERS DE LA MONTAGNE À SAINT-MICHEL DE MAURIENNE, LES JEUNES SE PRÉPARENT À VIVRE ET TRAVAILLER EN MONTAGNE Depuis de nombreuses années et afin de répondre aux besoins de l'économie montagnarde, le lycée professionnel Général Ferrié à St-Michel de Maurienne propose aux jeunes qu'il accueille une double qualification. Aux métiers du bâtiment ou des remontées mécaniques s’ajoutent d’autres formations sportives correspondant aux activités des stations de ski. Innovantes et atypiques, les formations dispensées à Saint-Michel de Maurienne se font dans un esprit ouvert et coopératif, avec des élèves très motivés, maîtres de leurs choix et solidaires. A l’image de la grande famille de la montagne. Installé dans de nouveaux locaux depuis 2010, sur plus de 16 000 m² d'espaces d'enseignements généraux, sportifs et professionnels, avec pension et restauration, le lycée accueille plus de 440 élèves venus des quatre coins de France. UNE FORMATION EN REMONTÉES MÉCANIQUES Parmi les formations dispensées, un CAP Transports par câbles et remontées mécaniques (TCRM) s’adresse aux jeunes après la classe de 3e, désireux de travailler dans le milieu montagnard mais pas seulement. Ils ont bien compris que le développement des transports par câbles en France et à l’étranger pouvait leur ouvrir de nouveaux horizons qu’ils sont bien décidés à découvrir. 8 DSF n° 33 Un lycée neuf et très fonctionnel. C’est d’ailleurs le discours de Pierre Montaz, un des fervents soutiens du lycée, qui vient chaque année rendre visite aux élèves. En deux ans, ils apprennent le métier d’agent d’exploitation, puis de conducteur de téléski et télésiège. Une formation qu’ils découvrent avec curiosité, « on ne pensait pas qu’il y avait autant de choses à faire sur une remontée mécanique. » La première année est consacrée à la mécanique de base, au sciage et à la soudure. Les premiers rudiments de l’électricité, du câblage et du dépannage font aussi partie du programme. La deuxième année les propulse sur les hauteurs avec le travail sur câble, les changements de roulements, réglages de ligne, etc. Des travaux en hauteur qui les passionnent et qui leur donnent la notion de service au client avec par exemple les exercices d’évacuation. Hydraulique, automatisme et électrotechnique font aussi partie de la formation. À l’intérieur de l’atelier, ce jour-là, Gabin, Robin, Nicolas et Damien s’entraînent à réaliser une épissure sur un câble. « N’oubliez pas que ce câble va servir à transporter du monde ». Leurs professeurs Joseph Ratel, un ancien du lycée, passé par le travail sur les remontées mécaniques et chez un constructeur, et Stéphane Noraz, le professeur en électricité sont très pointilleux sur la qualité du travail. « Ils sont pour moitié du temps à l’atelier et, pour l’autre moitié, en enseignement général. 16 semaines de stages en entreprise en deux ans complètent le cursus. C’est une formation qui doit en faire des professionnels autonomes très rapidement. » Dehors, Émilien travaille sur un téléski. Déjà charpentier, il complète sa formation en un an avec le CAP TCRM, « une double qualification que va me permettre d’être bi-actif sans trop de souci d’emploi ». Car avec souvent deux métiers en poche, 93 % des jeunes sortis du lycée trouvent immédiatement un emploi. LES ENTREPRISES SOLIDAIRES Les entreprises suivent de près ces jeunes, au cours des stages, d’abord, puis à leur sortie du lycée, avec la garantie de trouver des professionnels motivés et avec une capacité à progresser. Le succès de la formation repose aussi sur la qualité d’un plateau technique financé par la Région Rhône-Alpes mais aussi par quelques stations qui ont fait don d’appareils de remontées mécaniques comme Les Karellis. Sans oublier la taxe d’apprentissage, source de revenu indispensable pour le lycée professionnel. Sur le plateau, on trouve un télésiège, un téléski, des mâts d’expérimentation et de travaux acrobatiques, des aires de technique d’enneigement de culture et de nombreuses maquettes pédagogiques qui feraient rêver plus d’un professionnel ! Et comme il y a de la pente, les élèves jouent les clients, permettant à leurs collègues d’appréhender les relations avec les usagers en cas de panne. Stéphane Damas, Chef de Travaux du lycée, le Responsable du CAP TCRM, sait que ces formations sont aujourd’hui reconnues à leur juste valeur mais qu’il faut aller encore plus loin. « Nous amenons les jeunes vers des métiers qualifiants et valorisants. Tous travaillent beaucoup et sont très motivés. Aujourd’hui, que ce soit à Saint-Michel de Maurienne ou à Moûtiers, l’autre lycée formant au CAP TCRM, pour une place disponible, les établissements reçoivent deux demandes. Il y a donc de la place pour deux établissements. Et toujours la possibilité de poursuivre vers un Bac pro Maintenance des Equipements Industriels après le CAP. » Les relations avec le monde professionnel Chaque année, le Lycée des métiers de la montagne accueille les examens professionnels de Domaines Skiables de France, Agent d’Exploitation et Conducteur de téléski et télésiège. Les Journées Thématiques de la profession sont aussi parfois organisées à Saint Michel de Maurienne, une autre façon de faire découvrir le monde du travail aux jeunes lycéens qui peuvent ainsi y assister. DSF n° 33 9 m ENTRETIEN JOËL GIRAUD « SUR TOUTES LES PROBLÉMATIQUES LIÉES À LA MONTAGNE, IL NOUS FAUT RASSEMBLER LES VOIX. » JOËL GIRAUD m Député des Hautes-Alpes m Secrétaire de la Commission des Affaires Economiques de l’Assemblée Nationale m Président de la Commission Permanente du Conseil National de la Montagne m Co président du Comité de Massif des Alpes, m Membre de la délégation française à la Convention Alpine Depuis de nombreuses années, Joël Giraud est engagé aux côtés des autres élus de la montagne dans la défense de ces territoires aux particularités reconnues. Loin d’être une forme de protectionnisme, ce choix est celui de l’ouverture avec la certitude qu’aujourd’hui, l’Europe, c’est l’avenir politique de la montagne. Élu récemment à la présidence de la Commission Permanente du Conseil National de la Montagne, pouvez-vous nous donner les grandes orientations de la politique montagne des prochaines années ? Vous avez mis en avant la nécessité de remettre la montagne à sa juste place dans les textes européens. Pouvez-vous préciser cette notion d’Europe des territoires et en quoi elle serait un facteur de progrès ? Ce mandat, important, est une manière logique de poursuivre les différentes actions que j’ai engagées au service de la montagne. Je n’ai pas attendu d’être à la tête du CNM pour être force de propositions sur différentes questions : tourisme en montagne, diversification des activités, accès des jeunes aux différentes pratiques de la montagne, développement économique, droit des saisonniers… mais je sais aussi combien le Conseil National de la Montagne est un organisme stratégique mais fragile. Il permet d’être au cœur du dialogue entre les différents acteurs de la montagne et permet de se faire entendre des décideurs. Le transfert du FEADER, du FEDER et du FSE aux Régions qui est une très bonne chose, un outil de décentralisation important et un outil de développement pour nos territoires… pose cependant la question du calendrier : il faut que l’acte II de la loi soit voté avant la programmation 2014-2020. Et il faut mettre en place une gouvernance efficace pour gérer ces programmes européens. 30 ans ou presque après la Loi Montagne, il reste encore beaucoup à faire. Par exemple, il y a urgence de faire du lobbying pour avoir un calendrier scolaire qui respecte à la fois les rythmes de l’enfant et l’activité touristique. 10 DSF n° 33 L’Europe des territoires, ce n’est pas une déclaration d’intention de plus. C’est bel et bien l’expression de ma volonté farouche que la construction européenne passe par les territoires via le développement des coopérations transfrontalières, le développement de logiques de massif. À des problèmes communs de part et d’autres des frontières et des cols (transports, santé, emploi…), trouvons des solutions communes, mutualisons nos idées, nos ressources et nos moyens. C’est le sens de la stratégie macrorégionale que je souhaite mettre en œuvre au niveau de l’Arc Alpin mais pas seulement. Je souhaite que l’on parte des territoires pour mettre en place des politiques communes. Des politiques qui seront alors plus opérationnelles et mieux comprises des citoyens. Des politiques sans lesquelles l’Europe ne restera qu’une abstraction. Je souhaite qu’une Europe fédérale puisse enfin voir le jour ; cette autre Europe peut s’appuyer sur les territoires de montagne engagés dans des logiques transfrontalières, et réciproquement parce que l’Europe, j’en suis persuadé, c’est l’avenir politique de la montagne. En mai dernier, vous avez demandé au Ministre Chargé des Affaires Européennes de bien vouloir envisager d'exclure du champ d'application de la directive européenne relative à l'attribution des contrats de concessions dans les communes des stations de montagne, les remontées mécaniques à vocation touristique et sportive. Où en est ce dossier au niveau européen ? J’ai en effet posé une question écrite sur ce sujet au ministre des affaires étrangères, chargé des affaires européennes qui a été publiée au Journal Officiel du 21 mai dernier. De plus, lors de l’installation du Conseil National de la Montagne le 29 avril dernier à Foix, je me suis entretenu avec Monsieur Jean-Marc Ayrault et Monsieur Pierre Lestas afin de souligner les inquiétudes des maires des stations. J’ai par ailleurs, ce mois-ci, interpellé une nouvelle fois Monsieur Repentin pour insister sur le soutien indispensable de l’attractivité des stations françaises dont l’activité touristique reste un moteur fort de l’économie de nos territoires de montagne. L’emploi est un enjeu majeur pour maintenir la vitalité des territoires de montagne. Domaines Skiables de France s’implique en permanence pour professionnaliser et sécuriser les emplois dans ces entreprises. Quel est votre regard sur ce sujet ? tions de prolonger les saisons et développer l’activité hors vacances scolaires. Le développement des stations de montagne dépend aussi de politiques qu’il faut pouvoir infléchir collectivement : je pense au calendrier des vacances scolaires qui préoccupe aujourd’hui tous les acteurs du tourisme hivernal. Enfin, les initiatives menées dans le cadre du pacte intergénérationnel me semblent tout à fait intéressantes et porteuses d’espoir pour les générations futures qui bénéficieront d’un accompagnement et d’un tutorat de qualité garantissant la notoriété de l’enseignement français. Le maintien de la vitalité des territoires dépend évidemment de la fréquentation touristique. Lié à la question précédente, l’aménagement du territoire est-il toujours un outil de développement de l’économie touristique de montagne ? Que peut-on en attendre ? Je salue les dernières initiatives qui ont été prises par les élus de la montagne en faveur du développement ou plutôt de la renaissance des classes de neige. Il faut pouvoir découvrir la montagne hivernale ou estivale pour avoir envie d’y retourner et d’y séjourner. Tant que nos jeunes ne seront pas revenus à la montagne, nous ne pourrons parler de tourisme durable. Les stations ont un rôle à jouer de première importance dans cette découverte du ski et de la neige. Il s’agit aussi pour les sta- Dans le cadre des lois de décentralisation qui sont en cours d’élaboration, la montagne semble relativement absente de la question de la décentralisation et de la modernisation de l’action publique. La Loi Montagne en tant que telle n’est évoquée qu’à travers le prisme des Maisons de Services Publics dont les départements deviendront les chefs de file. Bien au-delà de cette question, nos territoires sont bien sûrs concernés par les conséquences de ces textes attendus et nécessaires. DSF n° 33 11 m ENTRETIEN Je souhaite que la question de la spécificité de la montagne soit mieux prise en compte. Les comités de massif doivent être acteurs de l’ingénierie territoriale. Il nous faut également être extrêmement vigilants sur les questions de chefs de file. Par exemple, la compétence tourisme dont le Département devrait être le chef de file est dissociée de la compétence économie qui reviendrait à la Région alors que le tourisme, est d’abord une question économique majeure pour nos territoires. Il nous faut aussi des garanties sur la marge de manœuvre des Conférences territoriales de l’action publique et sur la mise en place du Pacte de gouvernance territoriale. Sans cette marge, la diversité des territoires ne pourra être prise en compte suffisamment. Quels sont vos projets et vos engagements pour les années à venir ? En tant qu’Élu d’une petite commune des Hautes-Alpes, je sais ce que veulent dire l’éloignement et l’enclavement. Élu Président de la CP du CNM, je souhaite réduire les distances et faire en sorte que nos territoires ne soient plus éloignés des décisions. C’est un combat de longue haleine. Il ne faut pas lâcher. Sur toutes les problématiques liées à la montagne, il nous faut rassembler les voix. Il nous faudra participer très activement aux débats parlementaires qui nous attendent, participer aux travaux des commissions, se faire auditionner sur ces différents points. Le futur texte sur l’égalité des territoires prévu à l’automne retiendra également toute notre attention. En ce qui concerne la Loi Montagne, il convient de la faire évoluer. Les modes de gouvernance et de représentativité du milieu de la montagne sont issus de ce texte, qu’il s’agisse des Comités de massif ou du CNM mais le pouvoir, le champ de compétences de ces organes doivent aujourd’hui être réactivés et renforcés. Il faut aller au-delà de la Loi Montagne afin de soutenir le développement durable de nos territoires et la réécrire dans un contexte où les Régions et les interrégions joueront un rôle majeur. Joël Giraud avec la Ministre du Tourisme, Sylvia Pinel. J’invite enfin les stations de montagne à relever les défis énergétiques qui nous attendent. Je sais combien les stations ont su faire preuve d’ingéniosité. Il faut continuer d’innover. Je les invite à se tourner vers nos voisins européens pour transférer, mutualiser des savoir-faire et des modes de gouvernance dans le domaine du tourisme et des remontées mécaniques. « SUR TOUTES LES PROBLÉMATIQUES LIÉES À LA MONTAGNE, IL NOUS FAUT RASSEMBLER LES VOIX. » 12 DSF n° 33 EUROPE k STRASBOURG « L’EUROPÉENNE » CHOISIE PAR DOMAINES SKIABLES DE FRANCE POUR SON CONGRÈS 2013 Avant d’être la capitale historique de l’Alsace, Strasbourg est une ville internationalement connue pour être, aux côtés de New-York et Genève, une des rares villes au monde à accueillir des institutions internationales sans être une capitale d’État. Strasbourg s’est imposée comme capitale européenne au lendemain du second conflit mondial comme un symbole de la réconciliation entre les peuples et de l’avenir de l’Europe. Le choix de Domaines Skiables de France s’inscrit dans la proximité du massif des Vosges mais aussi dans la stratégie d’ouverture à l’Europe indispensable aujourd’hui dans la gestion des domaines skiables. Si la clientèle est principalement européenne, une partie de plus en plus importante de la réglementation l’est également. C’est donc dans un bain d’Europe que vous plongerez mercredi 6 et jeudi 7 novembre 2013 ! (avec prolongation le vendredi 8 novembre dans le cadre d’une journée de visites et de moments de convivialité) LE PROGRAMME m Mercredi 6 novembre 2013 : • Matin : Comité directeur – Palais des Congrès • Midi : Déjeuner du Comité directeur – Palais des Congrès • Après-midi : + 1re partie Assemblée Générale & Exposition-rencontre Palais des Congrès • Soirée : Apéritif – À l’Hôtel de Ville de Strasbourg Dîner de gala et Spectacle Surprise avec présentation de la Section Vosges Open bar m Jeudi 7 novembre 2013 : • Matin : Forum & Exposition-rencontre – Palais des Congrès • Midi : Déjeuner-buffet – Palais des Congrès 1/2 journée en + • Après-midi :2e partie Assemblée Générale & Exposition-rencontre – Palais des Congrès Thierry Repentin, Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères, Chargé des Affaires Européennes et élu savoyard a confirmé sa participation à nos travaux. En outre, plusieurs Présidents de syndicats nationaux étrangers seront présents, européens bien sûr mais aussi cette année Michael Berry, le Président de la NSSA (stations américaines). m Vendredi 8 novembre 2013 : Visites et convivialité • Matin : Visite du Parlement européen Croisière apéritive sur les Canaux de Strasbourg • Midi : Déjeuner Choucroute dans le centre-ville de Strasbourg • Après-midi :Visite guidée de la ville (facultatif) DSF n° 33 13 m DOSSIER DÉLÉGATIONS DE SERVICE PUBLIC ON Y VOIT PLUS CLAIR ! LE DOSSIER DES DÉLÉGATIONS DE SERVICE PUBLIC (DSP) EST AU CŒUR DES ENJEUX DE DOMAINES SKIABLES DE FRANCE DEPUIS QUELQUES ANNÉES. DANS NOS COLONNES, NOUS AVONS RÉGULIÈREMENT RELAYÉ L’ACTUALITÉ DE CE SUJET BRÛLANT, QU’IL S’AGISSE DE JURISPRUDENCES, D’INTERVENTIONS DE LA PROFESSION AUPRÈS DES AUTORITÉS, D’ENGAGEMENTS D’ÉLUS DE LA MONTAGNE OU D’EXPLICATIONS JURIDIQUES POUR NOS ADHÉRENTS. Aujourd’hui, la loi du 28 mai 2013 (n°2013431 modifiant l’article L342-2 du Code du Tourisme) portant sur diverses dispositions en matière d’infrastructures et de services de transport, apporte une sécurité juridique qui était attendue, pour les indemnisations en fin de contrat, notamment pour la partie non amortie des biens. Plus précisément, au terme du nouvel article L 342-3 du Code du Tourisme, les contrats de délégations de service public de remontées mécaniques en zone de montagne doivent prévoir « les conditions de résiliation, de déchéance et de dévolution, le cas échéant, des biens en fin de contrat, ainsi que les conditions d’indemnisation du cocontractant, dont celles relatives aux biens financés par l’aménageur ou l’exploitant et non amortis en fin de contrat. » La situation se trouve éclaircie sur un des points forts de cette bataille juridique. Il s’agit d’une avancée positive, fruit d’une forte mobilisation de Domaines Skiables de France et de ses adhérents. 14 DSF n° 33 DÉLÉGATIONS DE SERVICE PUBLIC k UNE HISTOIRE ANCIENNE Dans notre secteur, dans lequel les collectivités ont choisi de confier 80 % de l’activité des domaines skiables à des délégataires de service public, les concessions comportent systématiquement des clauses d’indemnisation en fin de contrat. C’est le résultat de centaines de négociations qui ont eu lieu au fil des ans entre délégants et délégataires, autour des grands paramètres économiques de leurs contrats : durée, investissements, évolution des prix, redevances et indemnisation. Ces contrats ont tous été validés par les contrôles de légalité. L’hypothèse de la nullité des clauses d'indemnisation a été reçue comme une forte menace pour le dynamisme de la profession et pour l’investissement. Le doute s’était installé sur la solidité du cadre juridique de l’activité, remettant potentiellement en cause l’équilibre économique des contrats. À l’origine de ce doute, une jurisprudence dominée par le retour gratuit des biens de retour qui prévaut pour la plupart des services publics et une lecture stricte du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT). Ainsi, l’article L. 1411-2 du CGCT qui concerne les DSP de tous secteurs prévoit que « lorsque les installations sont à la charge du délégataire, la convention de délégation tient compte pour la détermination de sa durée, de la nature et du montant de l’investissement à réaliser et ne peut dans ce cas dépasser la durée normale d’amortissement des installations mises en œuvre. ». Nombre d’experts voyaient dans cette rédaction l’obligation absolue d’avoir une durée de contrat suffisamment longue pour que les investissements soient amortis en fin de contrat et soient dès lors remis sans indemnisation à la collectivité à la fin du contrat. Il y a 8 ans, pour lever ces doutes, le Ministère des Transports a posé une question au Conseil d’État. Loin de clarifier la situation, l’avis rendu par ce dernier en avril 2005 a donné lieu à des interprétations divergentes sur la possibilité d’indemniser les biens en fin de contrat. durée résiduelle du contrat ne permet pas l’amortissement de ces investissements supplémentaires, l’avenant peut prévoir l’indemnisation du délégataire pour les investissements qui ne sont pas amortis aux termes du contrat. En 2009 et 2010, le sujet connaît un regain d’actualité. À la faveur de nouveaux cas de fin de DSP de remontées mécaniques (station des Gets et station des Houches) les services de légalité de la Haute-Savoie, puis le Tribunal de Grenoble, estiment alors illégales les clauses d’indemnisation des biens en fin de contrat et ravivent les craintes de la profession. LES ACTIONS DE DOMAINES SKIABLES DE FRANCE En réaction à cet avis, et à la demande conjointe des délégataires et des délégants, le législateur a introduit en 2006 la possibilité d’apporter un avenant aux contrats pour les investissements supplémentaires mis à la charge du délégataire par le délégant, moyennant indemnisation et/ou prolongation du contrat. Lorsque la DSF n° 33 15 m DOSSIER L’APPEL AUX ÉLUS C’est devant le Conseil National de la Montagne, sous la présidence du Député Martial Saddier, que le dossier est relancé. L’année 2010 est entièrement consacrée à expliquer le modèle économique des domaines skiables : client non captif, prix du service déterminé par le marché, investissements lourds et réguliers tout au long de la DSP… Sans jamais remettre en cause le régime des délégations de service public pour les remontées mécaniques en France, nous rencontrons à plusieurs reprises une délégation de l’ANMSM, nous intervenons à l’Assemblée Générale de l’ANMSM (juin 2010) et au Conseil National de la Montagne. Nous concevons un document de synthèse sur la contribution des domaines skiables à l’économie des stations (octobre 2010). Malgré tout, à ce moment, ni l’État ni les élus ne sont favorables à une évolution de la législation. PDUPCSF!3121 Dpousjcvujpo eft!epnbjoft!! tljbcmft ebot!mÖdpopnjf eft!tubujpot SGMFYJPOT!FU!FOKFVY! Une visite du Président de la République à La Clusaz en février 2011, permet de soulever le problème, et enclenche une dynamique nouvelle : la commande d’un rapport au Ministère des Transports. Une première réunion se tient en juin 2011 avec l’administration et les élus de montagne à l’occasion de laquelle nos efforts pour être entendus sur le terrain du modèle économique des stations ne sont pas couronnés de succès. Tout au contraire, lors de cette réunion, l’administration nous a opposé que les investissements prévus à l’origine devaient être amortis en totalité sur la durée des contrats. 16 DSF n° 33 ON TOURNE EN ROND l’administration et les élus écarte toute idée de sécurisation des clauses par voie législative. L’administration décide de rédiger une simple circulaire ministérielle pour commenter le droit, à son idée. LES CAHIERS Économie de gestion des domaines skiables • LES ENJEUX DES DÉLÉGATIONS DE SERVIC E PUBLIC DE REMONTÉES MÉCANIQUES • MAINTENIR LA COMPÉTITIVITÉ DES STATIONS DE MONTAGNE SEPTEMBRE 2011 En septembre 2011, nous publions un fascicule sur l’économie de gestion des domaines skiables et adoptons à l’unanimité une résolution en Assemblée Générale pour la reconnaissance des spécificités du service public des remontées mécaniques (cf. magazine n°28 de décembre 2011). Mais quelques jours plus tard, une nouvelle réunion avec Les exploitants ont été nombreux, fin 2011, à s’ouvrir auprès des parlementaires de leurs inquiétudes. Dans la réponse qu’elle leur a adressée, la Ministre du Développement Durable et des Transports confirme en janvier 2012 une interprétation restrictive du droit qui fait craindre le pire pour la circulaire interministérielle en cours d’élaboration. En effet, dans cette réponse publiée au Journal Officiel la Ministre indique que les délégations de service public doivent prévoir l’amortissement intégral sur la durée du contrat des biens initialement prévus au contrat. Toujours selon la Ministre, ces biens ne peuvent faire l’objet d’aucune indemnisation à l’issue de la convention. (NB : cette interprétation sera contredite par le Conseil d’État dans sa décision du 4 juillet 2012, cf. infra). Au même moment, plusieurs parlementaires se mobilisent pour rechercher une solution mais la négociation entre élus échoue. Fort heureusement, la rédaction de la circulaire échoue également. DÉLÉGATIONS DE SERVICE PUBLIC k 2012 DES AVANCÉES JURISPRUDENTIELLES LA TRÊVE DES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ET LÉGISLATIVES DE 2012 SUSPEND LES ÉCHANGES. D’une manière générale en matière de DSP, la jurisprudence des années les plus récentes est très évolutive et s’ouvre de plus en plus largement sur la prise en compte de la volonté des parties et l’équilibre économique du contrat. En 2012, trois jurisprudences sont marquantes pour le droit des DSP : Société Télépente des Gets (16 février 2012), Communauté d’agglomération de Chartres Métropole (4 juillet 2012), commune de Douai (21 décembre 2012). Celle des Gets est la seule qui soit empruntée à notre secteur. Elle représente un cas tout à fait spécifique dans lequel un opérateur privé a construit avant l’entrée en vigueur de la Loi Montagne (1985), sur des terrains lui appartenant et en dehors de tout conventionnement avec la mairie, un téléski. Cet appareil fait l’objet en 2009 d’un renouvellement de délégation de service public classant le bien unique objet de la DSP (le téléski) en bien de reprise. La convention stipule en outre que le délégant pourra racheter le téléski à valeur vénale au terme du contrat de 10 ans. En l’espèce, délégant et délégataire sont d’accord pour conclure ce contrat, mais le contrôle de légalité de la Préfecture de Haute-Savoie estime que ces dispositions ne sont pas légales et attaque le jugement au Tribunal Administratif. Dans un premier temps, le TA de Grenoble donne raison à la Préfecture 74 et la Mairie des Gets fait appel. C’est alors que la Cour Administrative d’Appel de Lyon rend son arrêt, qui contredit le TA de Grenoble et valide la convention signée par le Maire et l’exploitant. L’administration renonce à se pourvoir en Cassation. En considérant l’ensemble des jurisprudences de 2012 (se référer à notre circulaire n° 3197 du 19 juin 2013), la situation à l’issue de l’année 2012 est meilleure qu’elle ne l’était fin 2011, puisqu’au regard de ces nouvelles jurisprudences : m Les clauses d’indemnisation prévues pour les biens non amortis n’ont pas, par elles-mêmes, de caractère illégal. m La valeur de référence pour l’indemnisation des biens non amortis est la valeur nette comptable. Une valeur supérieure ne doit pas constituer une libéralité (pas d’enrichissement sans cause). m D’autres types de paiement en fin de contrat, en dehors de l’indemnité spécifique de retour des biens, peuvent sans doute être explorés. m Les contrats de DSP peuvent prévoir que l’exploitant dispose de certains droits réels sur les biens de retour, ce qui est appréciable pour leur financement. Toutes ces jurisprudences, ainsi que des articles de doctrine et documents de référence, sont disponibles sur : www.domaines-skiables.fr/dsp DSF n° 33 17 m DOSSIER 2013 UNE ANNÉE CHARNIÈRE POUR LA SÉCURISATION DU CADRE JURIDIQUE MI-FÉVRIER 2013, À L’OCCASION DE L’EXAMEN AU SÉNAT DU PROJET DE LOI PORTANT DIVERSES DISPOSITIONS EN MATIÈRE D’INFRASTRUCTURES ET DE SERVICES DE TRANSPORTS, DES SÉNATEURS RADICAUX DE GAUCHE ONT DÉPOSÉ UN AMENDEMENT CONCERNANT LES DSP DE REMONTÉES MÉCANIQUES. LEUR INITIATIVE MONTRE QUE LE SUJET AVAIT FINI PAR ÊTRE RECONNU COMME IMPORTANT ET NÉCESSITANT UNE CLARIFICATION LÉGISLATIVE. Cet amendement modifie l’article L.342-2 du Code du Tourisme qui liste les clauses devant être prévues dans les DSP de remontées mécaniques en montagne. En l’occurrence, jusqu’ici, les conditions d’indemnisation de l’exploitant devaient être prévues. Désormais, la rédaction est plus précise : les DSP doivent prévoir les conditions d’indemnisation, dont celles relatives aux biens financés par l’aménageur ou l’exploitant et non amortis en fin de contrat. Si le gouvernement émet un avis négatif sur cet amendement au Sénat, qui n’em- 18 DSF n° 33 pêche pas les sénateurs d’adopter l’amendement, ni le gouvernement ni les députés ne reviendront par la suite sur cette disposition, qui figure finalement comme l’article 9 de la Loi du 28 mai 2013. explicitement au préjudice de retour des biens dans le patrimoine de la collectivité. Se trouve ainsi consacrée au niveau législatif la possibilité d’indemniser l’exploitant, notamment pour la partie des biens qui n’est pas amortie en fin de contrat. m les libéralités : la commune ne doit pas avoir à payer une somme qu’elle ne doit pas. En d’autres termes, il ne doit pas y avoir d’enrichissement sans cause pour l’exploitant. À noter que d’autres types de paiements en fin de contrat peuvent être prévus, sans qu’il soit nécessaire de les raccorder m Le paiement ne doit pas avoir pour effet d’annuler le risque d’exploitation pour le délégataire, qui caractérise une DSP. Il faut néanmoins avoir en tête un certain nombre de limites telles que : DÉLÉGATIONS DE SERVICE PUBLIC k LAURENT REYNAUD « UN DOSSIER SYMBOLIQUE DE LA SPÉCIFICITÉ DE L’ÉCONOMIE DES STATIONS » Domaines Skiables de France remercie les nombreux parlementaires qui se sont impliqués, au fil des années, dans l’étude des difficultés et la recherche de solutions. Il s’agit en particulier de Michel Bouvard, Joël Giraud, Bernard Accoyer, François Brottes, Sophie Dion, Jacques Mézard, Jean-Paul Amoudry, François Fortassin et Gérard Cherpion. Le Syndicat National des Moniteurs du Ski Français et son Président Gilles Chabert, ont également apporté leur soutien dans ce dossier au long cours. Comment analysez-vous les difficultés rencontrées ? Les mobilisations sur ce dossier ont été constantes et multiples. Quels en sont les principaux acteurs ? Le cadre juridique des remontées mécaniques, c’est un peu comme les fondations d’une maison : c’est essentiel. Le Président et toute l’équipe de Domaines Skiables de France se mobilisent depuis plusieurs années sur ce sujet. Les adhérents également. Je veux tout particulièrement souligner le fonctionnement exemplaire du groupe de travail constitué dès 2010 par Pierre Lestas avec autour de lui sur ce dossier, Jean-Yves Remy, Franck Silvent puis Agnès PannierRucher, David Ponson, Jean-François Blas, Jean-Marc Simon, Christophe Bozon, Bernard Mollard, Charlotte Trolez puis Claire Smaniotto. Pierre Lestas avait tout particulièrement veillé à ce que les petits exploitants privés soient représentés (en l'occurrence par Jean-Yves Remy et Bernard Mollard). En alertant régulièrement les élus de leur territoire, nous avons tous ensemble contribué à une meilleure compréhension du dossier par des personnalités de la montagne certes très au courant du dossier mais toujours en quête d’informations pointues et actualisées et d’exemples concrets. Les élus de la montagne le savent bien : nos spécificités sont nombreuses et ne permettent pas toujours de rentrer dans le cadre législatif ou réglementaire du droit commun. C’est la raison pour laquelle un groupe montagne existe à l’Assemblée Nationale. Loin des divergences politiques, ce qui les anime est une grande connaissance des spécificités montagnardes. Michel Bouvard, dans une interview pour notre magazine (DSF n° 30) le rappelait justement : « La France n’est pas un pays de montagne mais un pays avec des montagnes… Il faut donc constamment rappeler à nos interlocuteurs ce qu’est la particularité de ces territoires. » Concernant le dossier DSP, il notait justement que la question devait être appréciée « au regard d’une économie confrontée directement à la concurrence des Alpes suisses, italiennes et autrichiennes. » Le groupe Montagne à l’Assemblée Nationale est aujourd’hui présidé par Sophie Dion, Députée de la circonscription de Chamonix (Haute-Savoie). Nous déployons actuellement, conjointement avec l’Association des Maires de Stations de Montagnes, des efforts importants pour obtenir la reconnaissance de ces mêmes spécificités au niveau européen dans le cadre du projet de directive sur l’attribution des concessions. Les spécificités du service public de transport des remontées mécaniques Contrairement à d’autres services publics comme l’eau par exemple, les remontées mécaniques sont au cœur d’une économie très concurrentielle. m Les skieurs ne sont pas des usagers captifs mais des clients dont les choix sont déterminés par les services offerts et les prix demandés. Ils peuvent renoncer au ski, ou à la destination France, si l’offre ne leur apparaît pas plus compétitive. m Le domaine skiable, c’est la locomotive qui tire l’économie des stations et soutient l’activité de toutes les professions du tourisme de la montagne. m C e service public nécessite des efforts d’investissement considérables et réguliers, qui ne peuvent que s’inscrire dans la durée, et avec une vision à long terme. Inévitablement, une partie des investissements n’est pas amortie en fin de contrat. m L’activité présente un caractère saisonnier, auquel s’ajoute un fort aléa climatique. DSF n° 33 19 m SÉCURITÉ SECOURS EN MONTAGNE: LES SMARTPHONES OUVRENT DES POSSIBILITÉS NOUVELLES À 24 ANS À PEINE, MALIK KARAOUI EST DÉJÀ UN VIEUX ROUTARD DE L’INFORMATIQUE ET DES APPLICATIONS POUR SMARTPHONE. COMME TOUTE SA GÉNÉRATION, TÉLÉCHARGER ET NAVIGUER AVEC CES LOGICIELS À MILLE ET UNE FACETTES N’A PLUS RIEN D’EXCEPTIONNEL… 20 Mais là où le jeune savoyard fait la différence, c’est qu’il a su utiliser cette connaissance intuitive pour créer une application innovante, révolutionnaire et très utile. 3 ans et demi de travail plus tard, l'application baptisée iSis est en passe de devenir un outil de sécurité incontournable en montagne, déjà reconnu par les PGHM d’Annecy et Chamonix, les CRS d’Albertville et de Grenoble, l’ANENA et quelques stations, à l’image de Serre Chevalier, Risoul, La Clusaz ou la Compagnie des Alpes. des Smartphones, Malik a développé iSis, une application qui permet de localiser très rapidement une victime d’avalanche. Bilog, une société de développeurs basée à Versailles a pris en charge le développement du projet. C’est en écoutant son beau-père, gendarme au PGHM d’Annecy, faire le récit de sauvetages en montagne que l’idée lui est venue. « Très souvent, les victimes retrouvées ensevelies sous une avalanche ou perdues ont un téléphone sur elles. » Fort de ce constat et connaissant les capacités de géolocalisation Aujourd'hui disponible sur l'App Store au niveau mondial, après avoir été testé par les professionnels, iSis décolle. La société porteuse du projet, NEXTINOV, cherche aujourd’hui à équiper le plus de stations possible. Ainsi, dès à présent, iSis est un outil fonctionnel, gratuitement accessible pour DSF n° 33 DES PERSPECTIVES D’AVENIR POUR LES STATIONS DE SPORTS D’HIVER les stations. Outre la fonction secours, il offre par exemple la possibilité de visualiser l’ensemble des clients connectés à l’application sur le domaine. Autre avantage et non des moindres : la capacité d’analyser a posteriori les trajectoires d’un skieur en cas d’accident, chute ou collision. Si chaque client était équipé et connecté, la vérification qu’il n’y a plus personne sur les pistes à la fermeture serait immédiate. « À terme, les téléphones vont remplacer les autres outils. On peut déjà imaginer la disparition des badges, remplacés par des forfaits téléchargés, reconnaissables au passage des bornes. D’un point de vue marketing, les atouts sont nombreux : plus de papier, plus de paiement sur place, un accès aux informations du client permettant de cibler les offres mais aussi l’information sécurité en temps réel, etc. » COMMENT ÇA MARCHE ? Une fois l’application téléchargée, l’utilisateur est géolocalisé. Son activation par le pratiquant est payante. iSis analyse en permanence la vitesse et la trajectoire du smartphone qu’emporte le pratiquant sur lui. Les dix derniers points GPS sont sauvegardés. Si l’arrêt correspond à une chute ou s’il est trop long, le téléphone envoie un signal aux secours. « Quand on sait que les 15 premières minutes sont vitales pour retrouver une victime d’avalanche, ce système fait gagner un temps précieux grâce à la précision de la géolocalisation et la transmission des données personnelles de la victime, utiles aux secours. Si la victime est inconsciente, le signal est émis de manière autonome. Si la victime est blessée ou perdue, elle peut elle-même envoyer un signal. » Un site internet réservé aux services de secours (Services des pistes, PGHM, CRS, etc.) permet de localiser sur un périmètre défini (zone d’intervention) tous les skieurs utilisant l’application. Si la batterie du téléphone s’épuise, le signal est tout de même mémorisé par les services de secours. Par ailleurs, hors couverture réseau, qui seule peut activer une alerte à distance, un système Bluetooth permet sur place de localiser une victime de façon très précise au centimètre près. Interrogé sur iSis, Eric Charamel, Guide de Haute-Montagne et Consultant à l’ANENA, en pense le plus grand bien. Avec toutefois la certitude que la trilogie DVA- pelle-sonde reste encore incontournable en montagne, iSis étant un complément prometteur. « L’avenir se joue sur nos téléphones, c’est certain. iSis est très intéressant pour les personnes en situation de stress qui peuvent ainsi être vite rassurées avec l’envoi du signal. C’est maintenant au matériel de téléphonie de faire des progrès. L’autonomie des téléphones doit être améliorée. » Et surtout, ces systèmes dits intelligents ne doivent pas remplacer l’intelligence humaine. Partir en montagne impose toujours prudence et vigilance et aucun système, même le plus sophistiqué ne remplacera un comportement réfléchi et une bonne connaissance de la montagne. www.nextinov.com DSF n° 33 21 OBSERVATION DE LA SÉCURITÉ DES SPORTS EN MONTAGNE, UN OUTIL PLUS PERFORMANT Placé sous l'égide du Ministère en charge des Sports (Direction des Sports), du Ministère de l'Intérieur (Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises), le Système National d'Observation de la Sécurité en Montagne (S.N.O.S.M.), basé à l'École Nationale de Ski et d'Alpinisme (E.N.S.A.) de Chamonix, recense par l'intermédiaire des préfectures des départements de montagne les interventions réalisées, sur les domaines skiables alpins et nordiques des stations de sports d'hiver, par les ser- 22 DSF n° 33 vices de secours de décembre à mai. Au-delà des domaines skiables, ce travail de collecte et d’analyse de données concerne les interventions de secours assurées en montagne, toutes activités sportives confondues, toute l’année. Outil indispensable à la mise en place d’actions de prévention efficaces et ciblées, cet observatoire a travaillé depuis 1996 sur la base de fiches quantitatives renseignées et transmises, chaque fin de mois, en hiver, aux préfectures par les stations. Avec cependant un handicap majeur : une durée de 12 à 18 mois est nécessaire pour rendre compte de la réalité du terrain par les résultats des analyses. Aujourd’hui, un nouveau développement informatique va permettre un transfert automatique et direct des données du service de secours de la station vers le SNOSM. L’objectif est d’optimiser la procédure de recensement des interventions secours tout en enrichissant la nature des indicateurs et les analyses statistiques. SÉCURITÉ k Une analyse plus fine de l’accidentologie dans des délais beaucoup plus courts Pour Claude Jacot, Responsable de la mission SNOSM à l’ENSA, un des objectifs majeurs est d’être capable « de mieux contextualiser les accidents liés aux sports de glisse afin de mieux les prévenir ». Et de gagner une année sur la disponibilité des chiffres. « Prendre de la hauteur en ayant une vision globale de l’accidentologie est indispensable si on veut favoriser la mise en place d’actions de prévention efficaces. La réactivité est très importante en matière de prévention. Heureusement, les stations n’attendent pas les données du SNOSM pour réagir, toutefois ce nouveau système leur permettra de construire leur propre image de l’accidentologie sur leur domaine skiable. Il permettra aussi d’échanger et de mutualiser les actions ». Parmi les avantages à citer : prise de conscience collective de l’incidence de la neige dure sur le nombre d’interventions à un instant « t », constat de l’émergence d’une catégorie de victimes surreprésentée (par exemple pour un type de pratique)… Autant de données qui permettront la mise en place d’actions réfléchies et adaptées aux situations présentes. Car même si les chiffres de l’accidentologie sur les domaines skiables ne sont pas inquiétants, la communication en direction des pratiquants est indispensable pour poursuivre le travail d’amélioration des comportements. DSF n° 33 23 m JURIDIQUE LA LUTTE CONTRE L’INFLATION NORMATIVE UNE MISSION DE SALUBRITÉ PUBLIQUE TOILETTER LE STOCK DE TEXTES EXISTANTS EST UN EXERCICE AUQUEL LES GOUVERNEMENTS SUCCESSIFS S’ATTAQUENT DÈS LEUR ARRIVÉE. Après le gouvernement Fillon, c’est au tour du gouvernement Ayrault d’endiguer le flux de nouveaux textes. Avec un constat alarmant : la prolifération de ces normes pèse lourdement sur le dynamisme des territoires et en particulier des territoires ruraux. Début 2013, dans un rapport très documenté sur la lutte contre l’inflation normative, Alain Lambert, Président de la Commission consultative d’évaluation des normes, et Jean-Claude Boulard, ancien Ministre, tentent de proposer des outils et des méthodes pour évaluer les normes, première étape indispensable avant d’identifier celles qui sont inutiles ou inadaptées parmi les 400 000 textes réglementaires et circulaires. Favorisant l’inertie, les normes nombreuses et complexes, sont un véritable casse-tête pour les collectivités locales mais aussi pour les aménageurs et les investisseurs. Ce mal français trouve son origine dans la sédimentation, de nouvelles normes apparaissant sans que les anciennes disparaissent, sans tenir compte des spécificités ou des réalités des territoires. À ce jeu, l’aménagement en montagne est devenu un exercice difficile et souvent confus. Proposée en début d’année, la réforme visant à une simplification des normes est en quelque sorte la réforme de la dernière chance. "Les lois sont faites pour les hommes, et non les hommes pour les lois". Jean-Etienne-Marie Portalis 24 DSF n° 33 « Il n’a jamais été aussi difficile d’aménager en montagne » Laurent Reynaud constate qu’il n’a jamais été aussi difficile d’aménager en montagne. « Le choc de simplification voulu par le Président de la République est une mesure de bon sens. Pourtant, à l’opposé de cette déclaration massivement approuvée par l’opinion publique, la forêt des textes se densifie un peu plus chaque jour. » Dans son guide pour l’aménagement durable des domaines skiables, Domaines Skiables de France a mis à plat l’ensemble des procédures d’urbanisme et d’environnement pour les pistes et les remontées mécaniques : procédure UTN, procédure IOTA, procédure ICPE, autorisation d’aménager, autorisation d’exploiter, études d’impact, enquêtes publiques… « Nous avons recensé plus de 3 000 dispositions ou articles de loi applicables à nos aménagements, que nos domaines skiables certifiés au plan environnemental selon la norme ISO 14001 ont déjà toutes les peines à suivre. » Il existe déjà pléthore de documents cadre en vigueur ou en cours d’élaboration : Convention Alpine, Trames verte et bleue/ Schéma régionaux de Cohérence Écologique, SCOT, Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux, Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie, Parcs Naturels… « C’est une évidence, mais il faut le redire : à chaque fois que l’on rajoute une couche au millefeuille, on multiplie les problèmes de compatibilité de tous ces documents entre eux. On crée de l’incertitude juridique. On s’éloigne un peu plus du choc de simplification. » Un constat qui ne contredit pas la volonté des domaines skiables de protéger leur environnement, mais qui vient renforcer l’idée que, pour être dynamique et innovant, mieux vaut avoir à se baser sur des textes clairs, simples et concis. « La bonne réglementation n’est pas celle qui rend le dossier plus épais. C’est celle qui rend utilement le projet meilleur ». Il faut souhaiter que les États Généraux de la modernisation du droit de l’environnement que le gouvernement a lancés en 2013 débouchent sur des procédures et des délais optimisés. ISO 9001, ET DE LA L’ÉTAT DE LA DÉCENTRALISATION MINISTÈRE DE LA RéfoRme DE DE LA DÉCENTRALISATION MINISTÈRE DÉLÉGUÉ CHARGÉ FONCTION PUBLIQUE lUTTe RAPPORT de lA MISSION de ATIve CONTRe l'INflATION NORM laude boulard établi par alain lambert - Jean-C de l'administration. 26 mars 2013 appuyés par ariane Cronel, inspectrice Télécharger le rapport sur la lutte contre l’inflation normative : http://missionnormes.fr/ Site des États Généraux de la modernisation du droit de l’environnement : http://www.consultations-publiques. developpement-durable.gouv.fr/ etats-generaux-de-la-modernisationdu-droit-de-l-environnement QUALITÉ k DOMAINES SKIABLES DE FRANCE DONNE L’EXEMPLE C’est pour être en cohérence avec les adhérents et pour bénéficier des progrès liés à la certification que Domaines Skiables de France a décidé en 2010 de démarrer un processus de certification Qualité. Un vrai projet de management mené avec l’ensemble de l’équipe et récompensé par la Certification ISO 9001 en octobre 2012. Robert Tardieu, Chargé de mission QSE, le reconnaît, « ce ne fut pas si simple au début, même si nous ne sommes que 10 et que notre objectif n’était pas de construire une usine à gaz ! Mais un travail d’équipe et la mise à plat de l’organisation interne ont permis d’harmoniser nos méthodes de travail. » Au final, plus de rigueur, un meilleur partage des informations et une gestion documentaire améliorée. Prochaine étape, l’audit de renouvellement en octobre 2013. DSF n° 33 25 m ENVIRONNEMENT PROTECTION DU TÉTRAS-LYRE COHÉRENCE ET EFFICACITÉ DANS LA MOBILISATION DES DOMAINES SKIABLES LE TÉTRAS-LYRE FAIT PARTIE DES ESPÈCES INDICATRICES DE LA QUALITÉ DES MILIEUX NATURELS, DES PAYSAGES ET DU CADRE DE VIE. SA POPULATION NOUS RENSEIGNE DONC SUR LE MILIEU NATUREL. 2/3 des effectifs vivent dans les Alpes du Nord, mais leur nombre a baissé de près de 10 % en 20 ans. Les principales menaces qui pèsent sur ces oiseaux sont la détérioration et la fragmentation des habitats de reproduction et d’hivernage, et les dérangements excessifs, lourds de conséquence pour un oiseau dont la stratégie d’adaptation aux rigueurs hivernales est basée sur l’économie. Mise en place d'un dispositif de visualisation des câbles 26 DSF n° 33 Un plan d’actions régional a été mis en place. Porté par la DREAL et la Région Rhône-Alpes, fédérant tous les acteurs (pastoralistes, professionnels du tourisme, services de l’État, collectivités territoriales, chasseurs, naturalistes…), ce plan d’actions concrétise, depuis quelques années, une politique de conservation de l’espèce (cf. magazine Domaines Skiables de France n° 26 – pages 22/23). Ainsi, de nombreux domaines skiables engagent des actions en faveur du tétraslyre, notamment dans le cadre de mesures compensatoires : visualisation de tronçons de câbles dangereux, limitation de pénétration dans certaines zones d’hivernage, travaux d’amélioration des habitats de reproduction. Dès 2009, Domaines Skiables de France a souhaité que les mesures de gestion du tétras-lyre, proposées dans le cadre de ce plan d’actions, soient non seulement efficientes mais localisées dans les secteurs à enjeux au sein des domaines skiables. DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES De nouveaux outils de connaissance, les diagnostics des habitats d’hivernage et de reproduction, ont été élaborés et sont aujourd’hui disponibles. Ils sont déjà mobilisés sur certains domaines skiables (7 Laux, Collet d’Allevard, Chamrousse, Lans en Vercors, Les Saisies, Flaine, La Rosière, Samoëns). Ils permettent de localiser précisément les habitats de reproduction et d’hivernage, de qualifier leur état de conservation et de proposer des mesures de gestion cohérentes et localisées. Les domaines skiables de Flaine et des 7 Laux ont accueilli, en janvier et avril 2013, une trentaine de professionnels du monde de l’environnement venus se former à leur utilisation. Un projet d’annexe « tétras-lyre » au cahier des charges des études d’impact est en cours de finalisation. Elle vise à faciliter la bonne prise en compte de cette espèce dans les études d’impact, elle précise les outils et les conditions nécessaires à leur utilisation. Dans la poursuite des actions du plan régional, l’ensemble des exploitants des domaines skiables a été sollicité dans le cadre d’une vaste enquête lancée au printemps 2013. Au travers de réponses aux questions relatives à l’exploitation du domaine skiable, les expériences de gestion relevées par l’enquête auprès des exploitants seront ensuite développées par différents partenaires de l’Observatoire des Galliformes de Montagne (Fédération des Chasseurs, Parc de la Vanoise). À destination des exploitants des domaines skiables de la région, une journée d’information sur le plan d’actions Tétras-lyre était organisée à la Clusaz, par Domaines Skiables de France et la DREAL Rhône-Alpes, le 24 juin dernier. À cette occasion, plusieurs exploitants ont témoigné sur leur stratégie de conservation de l’oiseau dans les espaces ouverts au ski, en s’appuyant notamment sur les nouveaux outils en cours d’élaboration entre Domaines Skiables de France et le collectif des Fédérations des chasseurs des Alpes du Nord. L’objectif visé est de mettre en lumière toutes les initiatives favorables au tétraslyre, pour ensuite mutualiser les expériences (méthodes et résultats) via la réalisation de fiches techniques intégrées au « guide d’aménagement » établi par Domaines Skiables de France. UN TÉLÉSIÈGE ALIMENTÉ À 100 % EN ÉNERGIES RENOUVELABLES LA STATION DES CARROZ, AU CŒUR DU DOMAINE SKIABLE RELIÉ DU GRAND MASSIF (HAUTE-SAVOIE) A CHOISI DE SE TOURNER VERS LES ÉNERGIES RENOUVELABLES POUR ALIMENTER SES REMONTÉES MÉCANIQUES. En partenariat avec EDF Collectivités, les Carroz ont inauguré, en mars dernier, leur premier télésiège alimenté exclusivement par des énergies renouvelables : hydroélectricité, éolien et photovoltaïque. Pour sensibiliser les skieurs à cette démarche environnementale, un grand panneau a été installé au départ du télésiège des Molliets. Cet investissement est un premier pas pour la SOREMAC, la société des remontées mécaniques des Carroz, qui souhaite progressivement étendre cette initiative à l’ensemble de ses remontées mécaniques. À compter du 1er octobre 2013, ce sont 100 % des domaines skiables qui seront tenus d’informer leur clientèle sur le coût carbone de leurs remontées mécaniques. Ceci relève en effet d’un décret du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie qui oblige désormais tous les prestataires de transports à délivrer l’information sur la quantité de CO2 émis : une manière de permettre aux usagers de faire un choix écoresponsable, même aux sports d’hiver ! À ce jour et dans cette perspective, toutes les stations du Grand Massif se sont déjà engagées à réduire les émissions de CO2 en s’approvisionnant en énergies renouvelables. DSF n° 33 27 m SOCIAL PYRÉNÉES 2/3 DES EMPLOIS TOURISTIQUES SONT SITUÉS EN STATIONS RÉSULTAT D’UN PARTENARIAT ENTRE LA CONFÉDÉRATION PYRÉNÉENNE DU TOURISME ET LES DIRECTIONS RÉGIONALES DE L’INSEE DU LANGUEDOCROUSSILLON ET DE MIDI-PYRÉNÉES, UNE ÉTUDE MENÉE SUR L’ANNÉE 2009 MET EN ÉVIDENCE L’IMPORTANCE DES STATIONS ET LE RÔLE DÉTERMINANT DU DOMAINE SKIABLE DANS LA DYNAMIQUE SOCIALE DES TERRITOIRES. Elle présente aussi les caractéristiques des saisonniers travaillant dans les activités touristiques selon divers critères sociodémographiques et étudie en particulier la pluriactivité des saisonniers. Cette étude met en évidence l’importance économique des stations pour les territoires. puisque les stations concentrent 65 % de l'emploi touristique du massif (ce chiffre est même de 80 % dans les Alpes). L'étude confirme aussi l'effet de levier des remontées mécaniques. Si 1 € dépensé dans le forfait de ski l'hiver génère 7 € de dépenses dans les autres prestations en station (cf. DSF n° 32 mars 2013), la règle est sensiblement la même pour les emplois. En effet, l'étude montre qu'en station entre 16 % et 23 % de l'emploi salarié (donc hors moniteurs) se concentre dans la société exploitant le domaine skiable. En 2009, dans la zone de montagne touristique pyrénéenne, les emplois touristiques représentent 1/6 e de l’emploi salarié total, soit 8 600 emplois en moyenne annuelle. Cela place cette zone derrière les Alpes (où 20 % des emplois salariés sont touristiques) mais devant les autres montagnes métropolitaines (Vosges, Jura et Massif Central ayant 10 % ou moins d'emplois touristiques salariés). Près des deux-tiers de ces emplois sont situés dans les stations. 28 DSF n° 33 MOINS D’UN TIERS DES EMPLOIS OCCUPÉS PAR DES SAISONNIERS La majorité des saisonniers enchaînent plusieurs contrats. Alors qu’un saisonnier sur six seulement gagne sur l’année au moins l’équivalent d’un SMIC annuel à temps complet, la branche des domaines skiables se distingue avec des « contrats plus longs qui concernent surtout des hommes, ouvriers, âgés entre 26 et 45 ans. Ils travaillent l’hiver, à temps complet avec des contrats supérieurs à trois mois pour des salaires horaires assez élevés. » Ces éléments pourront alimenter les réflexions sur le développement économique local des territoires concernés par des activités à caractère touristique. Ils constituent une base de connaissances objectives destinée à éclairer les acteurs publics en charge des politiques de l’emploi dans leurs actions en faveur des salariés et des entreprises du domaine du tourisme. En savoir plus : Repères Synthèses Insee pour l’économie du Languedoc-Roussillon et Midi Pyrénées - n° 150/Avril 2013 - AUTOUR DE NOUS k Pistes de descente VTT : une nouvelle norme Une norme AFNOR « Pistes de descente VTT - Aménagement » a été publiée le 27 avril 2013. Ce document annule et remplace la norme expérimentale XP S 52-110 sur les pistes de descente VTT d'avril 2009. C’est justement en s’inspirant de l’expérience capitalisée lors la mise en œuvre de la version 2009 que la nouvelle norme a évolué. On y trouve : es termes et définitions complémentaires, md n classement des pistes en 5 niveaux de difficulté, mu e nouvelles exigences dans le domaine de la sécurité, md m l ’adaptation et l’optimisation des dispositifs de balisage et de signalisation, m l a levée de dispositions trop contraignantes relatives à l'aménagement, m l ’actualisation des consignes de sécurité à destination des pratiquants. Cette norme ne s'applique pas aux itinéraires de randonnée VTT, aux itinéraires descendants VTT ni aux pistes de compétition. La norme NF S52-110 « Pistes de descente VTT – Aménagement » est disponible sur www.afnor.org. Jacky Marcotti prend sa retraite Après avoir œuvré entre autres aux côtés de Domaines Skiables de France dans l’amélioration des services des pistes, Jacky Marcotti prend sa retraite. Une nouvelle étape dans la vie bien remplie de ce professionnel engagé et technicien de haut niveau et qui devrait permettre de le croiser encore et toujours sur les plus hauts chemins de nos massifs. L’occasion de saluer une carrière exemplaire et un montagnard hors pair ou comment la passion de la montagne a conduit le jeune ouvrier de Saint Jean de Maurienne dans les années 70 vers la Direction du service des Pistes de Valmorel de 1999 à 2013. En passant par Tignes, l’Oisans, Valfréjus, ce professionnel des pistes, également guide de haute-montagne, sportif, alpiniste et grimpeur émérite, fut aussi formateur sur la prévention des risques en montagne et membre de la Commission Pistes de 1990 à 2013. DSF n° 33 29 m AUTOUR DE NOUS Les domaines skiables savoyards s’engagent aux côtés de l’association « Les puits du désert » Léo Lacroix, Bernard Aubonnet et Christel Pernet La population du Niger est une des plus pauvres de la planète. Elle partage de biens tristes records comme celui de détenir le taux de mortalité infantile le plus élevé au monde avec 1 enfant sur 5 qui n’atteint pas l’âge de 5 ans en grande partie à cause des maladies liées à l’insalubrité de l’eau. l’équipe de David Ponson , Président de la section Savoie. « Notre idée est d’insuffler une dynamique à la section avec ce geste humanitaire collectif. Cet engagement collégial impose à chacun le versement annuel d’une somme identique pour tous. Nous avons déjà financé un puits qui est en cours de construction. Et nous souhaitons poursuivre cette expérience. Cette action correspond à notre volonté nationale d’être solidaires, engagés et responsables. D’ailleurs nous retrouvons cette notion de responsabilité dans notre engagement à faire de la gestion de l’eau, une pratique rationnelle aux usages partagés. A titre d’exemple, les retenues collinaires répondent à ces exigences. L’eau est bien le fil rouge de nos actions qu’elles soient humanitaires ou environnementales. » Pour mettre la population hors de danger, il suffirait de 400 puits d’accès à une eau potable. C’est ce défi qu’a choisi de relever l’association « Les puits du désert », animée par Christel Pernet et une équipe très engagée. Une démarche menée en collaboration avec les autorités et les associations locales et dont les objectifs sont clairement définis : m Accès à l’eau maîtrisé par la construction d’un puits d’eau potable avec pompe dans chaque village, amélioration de l’hygiène et donc de la santé. 30 DSF n° 33 iminution notable de la mortalité mD infantile. ugmentation du taux de scolarisamA tion des fillettes en particulier grâce au rapprochement des points d’eau des foyers. es jardins exploités et des récoltes mD croissantes par la construction de puits maraîchers. ne reconstitution du cheptel par la mU construction de puits pastoraux dans les zones de pâturages. « Avec 210 puits aujourd’hui, nous sommes encore loin du compte. Ce défi n’est pas insurmontable mais il nécessite toujours plus de bonnes volontés ». Bien connue dans le milieu de la montagne, Christel s’investit donc depuis 2000 pour mobiliser un réseau de partenaires. Aux côtés entre autres de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse, de la Fondation Suez Initiatives, du Rotary International ou de l’Agence Française de Développement, on trouve désormais la section Savoie de Domaines Skiables de France. Une belle initiative lancée en 2012 par Bernard Aubonnet et reprise par Joli clin d’œil pour finir : 2013 est l’année internationale de l’accès à l’eau potable pour tous ! Association « Les puits du désert » BP 09 - 74450 Le Grand Bornand [email protected] www.lespuitsdudesert-tidene.org Ils bougent Jean-Christophe Hoff, Directeur Général de la SEM de l’Alpe d’Huez (SATA) a été élu le 6 juin 2013 président de la section Isère-Drôme de Domaines Skiables de France. Il succède à Jean-Pierre Vichier Guerre (Col de Porte). Agenda 2013 m du 12 au 14 septembre UNIVERSITÉ DES ALPES Megève ISSW 2013 // International Snow Science Workshop : Rassemblement international des scientifiques et des professionnels de la montagne Grenoble et Chamonix m du 17 au 18 octobre 29E CONGRÈS DE L'ANEM Cauterets m du 6 au 8 novembre Congrès Domaines Skiables de France Palais des Congrès Strasbourg m du 7 au 11 octobre carnet C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Michel LAMBERT, Directeur de la Régie du Téléphérique et de l'Office du Tourisme de Grenoble. Domaines Skiables de France s’est associé à sa famille et à ses amis pour rendre hommage à cet homme qui avait une égale passion de la montagne, de la mer et de la vie. De Tignes à Grenoble, il s’est dépensé sans compter pour faire émerger les destinations touristiques dont il a eu la charge… quitte à bousculer un ou deux « Mickey » de temps en temps ! Longtemps membre de la Commission Communication et Économie, il était une figure écoutée et respectée du tourisme alpin. DSF n° 33 31 ÉQUIPE PROFESSIONNELLE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL Laurent Reynaud CHARGÉS DE MISSION Social-Formation : Pierre-Yves Manfredi Pistes : Serge Riveill Juridique et Fiscal : Claire Smaniotto Remontées Mécaniques - QSE : Robert Tardieu ÉQUIPE SECRÉTARIAT Coordination : Martine Dumas Agnès Darbon Solange Durand Fabienne Rozier PÔLE EXAMENS - FORMATIONS Lydia Lefèvre Frédérique Moreau-Pernet LES COMMISSIONS ET LES PRÉSIDENTS Pistes et Environnement : Louis Cometto, Régie des Karellis Social-Formation : Jean-Yves Remy, Groupe Labellemontagne Management Communication et Économie : Annick Girard, Deux-Alpes Loisirs Remontées Mécaniques : Pascal Tournier, Domaine Skiable de Flaine Juridique et Fiscal : Jean-François Blas, Groupe Compagnie des Alpes Santé et Sécurité au Travail : Jean-Yves Salle, Serre Chevalier/ Deux Alpes Loisirs LES SECTIONS ET LES PRÉSIDENTS Haute-Savoie : Alain Barbier, SA Téléphérique du Pleney, Morzine Pyrénées : Alain Luneau, Altiservice, Font-Romeu Pyrénées 2000 Savoie : David Ponson, Groupe Compagnie des Alpes Massif Central : Hervé Pouneau, SEM du Lioran Vosges : Jean-Yves Remy, Groupe Labellemontagne Management Jura : Philippe de Rosa, Syndicat Mixte des Monts Jura Alpes du Sud : Laurent Thélène, Régie de Pra Loup Isère-Drôme : Jean-Christophe Hoff, SEM de l'Alpe-d'Huez s.fr e l b a s-ski e n i a www.dom