évaluation pré-opératoire des lombalgies. le point de
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évaluation pré-opératoire des lombalgies. le point de
ORATEURS INVITÉS ÉVALUATION PRÉ-OPÉRATOIRE DES LOMBALGIES. LE POINT DE VUE DU CHIRURGIEN DENIS L. KAECH a question des lombalgies est très controversée depuis de nombreuses années. Nachemson a colligé dans un ouvrage la littérature basée sur des “preuves” jusqu’aux années 2000 et il s’agit d’un plaidoyer contre la chirurgie. Le livre de Waddel établit une revue plus détaillée des modèles bio-psycho-sociaux des lombalgies. Les chirurgiens du rachis sont considérés comme des thérapeutes pour une minorité de patients qui continuent à s’aggraver malgré un traitement conservateur, et souffrent de problèmes mécaniques. Ils peuvent bénéficier d’une intervention chirurgicale, qu’il s’agisse d’une décompression et/ou d’une stabilisation. Les algorithmes de décision habituellement retenus incluent les pathologies menaçantes avec risque de séquelles pour le patient en l’absence de traitement chirurgical. Des examens complémentaires doivent être réalisés rapidement chez des patients présentant une lombalgie associée à un déficit neurologique d’aggravation rapide (syndrome de la queue de cheval, compression du cône, myélopathie cervicale ou thoracique) à un état fébrile, à une suspicion de tumeur maligne, à une coagulopathie ou à un traitement anti-coagulant. L’installation rapide d’une lombalgie après un traumatisme ou après un effort peut être constaté dans un contexte d’ostéoporose, parfois chez des patients présentant une tumeur maligne, et chez lesquels une fracture peut être suspectée : cette plainte est cependant fréquemment retrouvée chez des patients dans le cadre d’un accident de travail. Il est parfaitement établi que la majorité des épisodes lombalgiques sont parfaitement bénins ; qu’ils vont s’atténuer et disparaître après un bref délai, que le repos au lit et l’arrêt des activités physiques ne sont pas conseillés. Dans une minorité de cas le problème pourra être chirurgical ou devenir chronique : l’importance de la détermination des facteurs susceptibles de favoriser le passage à la chronicité a été récemment souligné(e) par Benoist. Le choix correct des investigations et des traitements, y compris leur chronologie, est essentiel pour un résultat satisfai- L sant. Parmi l’ensemble des praticiens que les lombalgiques peuvent consulter, le chirurgien du rachis a la plus grande responsabilité, car son traitement est invasif et potentiellement associé à une importante morbidité en cas d’échec. Le point de vue du chirurgien Le rôle du chirurgien est d’identifier le sous-groupe de patients présentant une hernie discale, une sténose canalaire, une instabilité segmentaire (isolée ou associée à un ou plusieurs niveaux) qui peuvent bénéficier d’un traitement chirurgical. Ceci doit être fait après avoir éliminé certaines pathologies non dégénératives qui peuvent aboutir à des complications neurologiques. Le chirurgien du rachis doit connaître l’ensemble des controverses concernant les différentes techniques de stabilisation et les pro- Kantonsspital Graubünden, Chur, Switzerland. Le Rachis - Tome 5 - N° 1 Janvier - Février 2009 10 grès récemment effectués dans le domaine de la biomécanique, de l’imagerie médicale, et les techniques de chirurgie assistées par ordinateurs. Le concept d’instabilité comme cause de lombalgies est un “mythe” déclarait récemment Mulholland, qui soulignait l’importante de la répartition anormale des contraintes comme cause de lombalgies et la correspondance avec les études par éléments finis qui peuvent expliquer en partir le caractère parfois décevant des résultats cliniques post-opératoires même dans le cas de prothèse totale de disque. Le concept d’équilibre rachidien et l’importance de l’équilibre lombopelvien, notamment basé sur l’étude de la pente sacrée et de l’incidence pelvienne, sont d’autres problèmes discutés par les chirurgiens et les biomécaniciens, qui essayent d’expliquer les résultats décevants de la chirurgie et recherchent des solutions potentielles pour régler ces échecs. C’est pourquoi les limites et écueils de la chirurgie doivent être gardés à l’esprit avant de poser les indications opératoires. Que faire ? 1- Etudier avec précision les antécédents et l’histoire de la maladie, rechercher des aggravations de la douleur lombaire liées aux mouvements ou à la position. Les lombalgies obligeant le patient à se lever la nuit suggèrent la possibilité d’un processus occupant (méningiome, neurinome) d’une spondylarthrite ankylosante, jusqu’à ce que ce type de diagnostic ait été éliminé par les examens complémentaires. Si le patient a déjà subi une intervention chirurgicale, il est essentiel de connaître avec précision les gestes pratiqués, les niveaux opérés et pour quelles raisons la chirurgie a été réalisée, et si le geste a été efficace et pendant combien de temps. Les patients doivent être invités à décrire la douleur ressentie : estelle semblable ou différente de la douleur pré-opératoire. 2- L’examen clinique est essentiel, étudiant la morphologie rachidienne, les courbures rachidiennes, la position globale du rachis. Il faut étudier les mobilités, rechercher des limitations d’amplitude en flexionextension, en inclinaison latérale, en rotation et les mouvements susceptibles d’augmenter la douleur. Il faut également rechercher des points douloureux et les corréler au niveau anatomique, à un type de structure, à une articulation. Il est essentiel de regarder le patient marcher, en gardant à l’esprit que d’autres articulations peuvent être en cause et responsables de contraintes excessives sur la colonne. L’examen neurologique est systématique, recherchant des signes neurologiques, des anomalies des réflexes, des déficits sensitivo-moteurs. Que faut-il chercher ? Après cette approche de base, le chirurgien du rachis doit décider des examens complémentaires dont il a besoin. Dans son esprit, hernie discale, sténose canalaire, centrales ou latérales, sténose foraminale, et instabilité segmentaire sont les trois pathologies chirurgicales les plus fréquentes qu’il convient de rechercher. Examens complémentaires possibles : que recommander ? Que rechercher ? 3- Rechercher les meilleurs examens d’imagerie pour le rachis. Actuellement l’IRM est l’examen préféré, éventuellement dans le cas de douleurs liées à la position, une IRM fonctionnelle du rachis est certainement le meilleur examen. L’IRM montre avec précision les parties molles, les éléments neurologiques, permet de mettre en évidence des modifications inflammatoires des plateaux vertébraux, les dégénérescences graisseuses de la moelle osseuse ou d’une sclérose osseuse. Les séquences en suppression de graisse, permettent d’augmenter la précision de l’IRM et d’explorer les ligaments interépineux. De plus, les images en T2 procurent un temps myélographique mettant en évidence le liquide céphalo-rachidien dans le sac dural. La présence de liquide dans les articulations postérieures, a été corrélée à une diminution de stabilité sur l’IRM en position couchée, le kyste articulaire pouvant simuler les symptômes d’une hernie discale. La présence de gaz intra-articulaire ou d’un vide discal traduit une lésion de l’articu- laire postérieure ou du disque. Des radiographies dynamiques en flexion-extension associées à l’IRM en décubitus sont une association la plus répandue. Sur les radiographies on peut facilement mesurer les courbures, les angles et rechercher un glissement traduisant une instabilité segmentaire si il dépasse 4,5 mm de translation, 15, 20 ou 25° de rotation axiale pour la partie haute du rachis lombaire L4-L5 et L5-S1 respectivement. Les radiographies de face sont également utiles pour l’appréciation d’une scoliose ou d’une anomalie transitionnelle. La myélographie dynamique et le myéloscanner sont également des examens utiles surtout chez les patients claustrophobes ou porteurs d’implants ferromagnétiques, et si l’histoire clinique évoque une douleur positionnelle. Malheureusement une sténose foraminale dynamique sera méconnue avec ces techniques. La myélographie reste cependant invasive et n’est plus remboursée par la sécurité sociale en Belgique. Le scanner met en évidence de façon fiable des altérations osseuses, peut montrer une hernie discale mais peut sous-estimer une pathologie dynamique, et rester ininterprétable chez les patients obèses. Lorsqu’il est possible d’exercer une contrainte axiale ou en utilisant le système DYNAWELL, le rachis peut être mis en compression chez les patients en décubitus, ce qui simule l’effet de la gravité. Le passage d’une position sans compression à une position en contrainte peut mettre en évidence des instabilités ou des dysfonctionnements segmentaires, dans certains cas des mouvements paradoxaux segmentaires peuvent être mis en évidence. La discographie peut être utile dans des mains entraînées, en respectant un protocole très précis, dans le bilan de lombalgies d’origine potentiellement discale qui doivent être reproduites lors de l’injection du produit de contraste (discographie “provocative”). L’association à un discoscanner permet d’améliorer la précision du diagnostic : l’existence d’une fuite du produit de contraste, parfois de plusieurs fuites à travers une déchirure de l’annulus confirme l’existence d’une lésion anatomique du disque et une cause possible de lombalgies mécaniques, mais aussi de douleurs d’origine chimique lombaire ou radiculaire. Le système EOS (www.biospace.fr) permet une étude globale du squelette de la tête au pied, simultanément en deux dimensions. Ce système est une innovation technologique qui permet une irradiation tout à fait minime, inférieure à celle d’un scanner lombaire. Les angles peuvent être mesurés avec précision, et des vues en 3D du rachis peuvent être obtenues, entre autres options offertes par le logiciel. L’analyse par élément fini est un autre outil en voie de développement, permettant d’optimiser les Le Rachis - Tome 5 - N° 1 Janvier - Février 2009 planifications d’une chirurgie de reconstruction complexe. La simulation virtuelle d’une stabilisation chirurgicale ou d’une chirurgie de reconstruction permettant de dépister l’éventuel point faible d’un montage est également en voie de développement. Les systèmes EOS tout comme l’IRM dynamique ne sont disponibles que dans quelques centres spécifiques. La relation spatiale entre le disque L5-S1 et le centre des têtes fémorales n’est généralement pas mesurée de façon routinière. Roussouly a décrit 4 types de lordose lombaire qu’il a pu corréler au problème de dégénérescence discale lombaire à venir. Type I : patients présentant une cyphose thoracolombaire avec une hyperlordose distale courte, les patients ont un risque plus élevé de développer des discopathies thoracolombaires, des lésions des articulaires postérieures et des syndromes d’hyperpression des épineuses. Type II : ces patients présentent un dos plat avec une surcharge des derniers disques lombaires et ont une probabilité importante de développer des hernies discales. Type III : les patients de type III ont une pente sacrée normale entre 35 et 45°, une incidence pelvienne normale, comprise entre 45 et 55° et ont ainsi les meilleures possibilités de compensation au cours de la charge et du mouvement, ce qui permet d’équilibrer les contraintes sur le rachis. Les patients de type IV ont une hyperlordose lombaire avec une pente sacrée supérieure à 45°, une incidence pelvienne supérieure à 55°. Ils ont le maximum de risque d’une surcharge des articulaires postérieures et d’un développement d’un spondylolisthésis. L’IRM dynamique ou en position debout donne à la fois les informations de l’IRM et les informations d’une myélographie dynamique sans avoir le caractère invasif ni irradiant. Les sténoses dynamiques centrales mais aussi, identité plus récemment isolée de sténose foraminale, l’accentuation positionnelle d’un glissement vertébral de hernies discales ou de kystes synoviaux sont des entités bien mises en évidence par cette technique innovante. 4- Utiliser des techniques de diagnostic peu invasives, infiltrations bloc-test, potentiellement thérapeutiques. Les infiltrations péri-radiculaires sous radio ou sous scanner, les infiltrations bloc-test (anesthésiques locaux) des articulaires postérieures souvent associées à l’injection de stéroïdes. Infiltration sur des points gâchettes, blocs sacrés, etc… sont d’autres options. Lorsque la pathologie révélée par l’imagerie n’est pas menaçante, lorsque le traitement conservateur a été insuffisant, lorsque les patients ne souhaitent pas d’intervention chirurgicale, ces modalités peuvent aider à déterminer la 11 nature précise de la douleur, parfois d’obtenir une rémission. Lorsque les patients affirment que l’injection d’anesthésiques locaux a aggravé leur douleur, une autre origine à la douleur et en particulier fonctionnelle, doit être envisagée et un problème non chirurgical recherché. L’étape suivante peut consister en une thermo-coagulation ou une radio-fréquence du rameau dorsal si le bloc-test a été efficace. Certains proposent une section endoscopique des rameaux du sympathique au niveau de L2 pour traiter les lombalgies chroniques. La première étape, une anesthésie locale, a été proposée par Robert. Bien que plus rarement proposée actuellement, l’immobilisation transitoire par un corset plâtré peut avoir une valeur diagnostique dans le cadre d’une instabilité segmentaire. Si le patient ne supporte pas son plâtre et demande son ablation immédiate, une composante psychologique doit être évoquée et la chirurgie doit être reportée ou abandonnée. L’utilisation de fixation externe comme moyen diagnostique avant une arthrodèse a été proposée, mais elle est devenue une indication exceptionnelle, elle ne peut être pratiquée que chez les patients particulièrement coopérants et est en passe de devenir obsolète. Dans le manuel de l’AO, le fixateur externe n’est proposé que pour la réduction progressive de spondylolisthésis sévère de L5. Chronologie des examens Lorsqu’il existe des déficits neurologiques sévères les examens d’imagerie doivent être réalisés en urgence, c’est-à-dire le jour même, dans les heures suivant l’arrivée du patient. En pratique quotidienne le timing est influencé par des facteurs individuels et logistiques, notamment par les disponibilités d’imagerie locale. D’une part, la plupart des chirurgiens souhaitent régler le problème rapidement, en une semaine ou deux. Pour eux le plus tôt est le mieux. D’autre part, certains patients deviennent réticents lorsque des examens complémentaires sont prescrits en vue d’un éventuel traitement chirurgical. Dans certaines régions d’Europe, les patients sont volontiers adressés en urgence à l’hôpital le plus proche et curieusement de préférence le vendredi après-midi ou le soir. En conclusion, il est parfois difficile d’établir une corrélation stricte entre l’imagerie et les constatations cliniques. La meilleure option diagnostique est celle qui établit la meilleure correspondance radio-clinique. Chez les patients présentant des symptômes positionnels ou dépendants du mouvement, une IRM dynamique semble devenir le “gold standard” des examens complémentaires. Il faut garder à l’esprit l’importance de la répartition anormale des contraintes en tant que respon- sable des douleurs rachidiennes, du reste le nombre d’articles traitant de biomécanique et d’équilibre rachidien (alignement sagittal, lombopelvien, restauration des courbures physiologiques) va croissant. Les radiographies de rachis entier de profil sur un patient debout au moyen du système EOS devraient logiquement devenir un examen complémentaire essentiel pour l’étude de patients présentant des problèmes de lombalgies complexes. ■ RÉFÉRENCES Aebi M, Arlet V, Webb JK (2007) AOSPINE Manual (Vol 1) Principles and techniques, Thieme, Stuttgart, New York An HS, Singh K (2008): Synopsis of spine surgery (2nd Ed) Thieme, New York, Stuttgart Benoist M (2007): Low back pain: pathophysiology and natural evolution, in Vital JM (Ed): Alternatives à l'arthrodèse lombo-sacrée. 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