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brownrudnick www.brownrudnick.com MAY 2013 Entretien avec Monsieur Christopher Grout, Acting Registrar du QICDIRC 1. Pourriez-vous s’il-vous-plait nous expliquer dans quel but le QICDRC (“le Centre”) a été créé? 3. Quel est le type de différends sur lequel porte la compétence de la Cour? Le Qatar Financial Centre (le « QFC ») a été créé dans le cadre de la stratégie nationale de son Altesse l’Émir du Qatar visant à attirer les entreprises internationales et services financiers au Qatar. Le régime législatif adopté pour la constitution et l’administration du QFC a également prévu des dispositions établissant une Civil and Commercial Court (la « Cour ») ainsi qu’un Regulatory Tribunal (le « Tribunal ») spécialisé. Très vite, il est devenu clair que l’ambition de la Cour devait dépasser celle d’un simple mécanisme de règlement des conflits liés au QFC. Un exercice de repositionnement a été réalisé, résultant dans la création du « Qatar International Court and Dispute Résolution Centre » (le « QICDRC »). La compétence de la Cour est définie par la Loi QFC no. 5 de 2007 (telle que modifiée). La Cour est compétente pour trancher les litiges de nature civile et commerciale qui surviennent entre sociétés enregistrées au sein du QFC (en ce compris leurs employés), le QFC lui-même (et chacune de ses institutions), les entités avec lesquelles ont contracté le QFC, ou toute société enregistrée au sein du QFC, ainsi que toutes parties ayant choisi de soumettre leurs litiges à la Cour. Sur ce dernier point, nous sommes actuellement en train d’apporter des modifications à la Loi afin d’exprimer clairement la compétence de la Cour à cet égard. 4. Si une partie à un contrat commercial s’interroge sur le lieu de règlement de ses différends, pourquoi devrait-elle choisir le Centre plutôt que d’autres institutions régionales de règlement des différends tels que les DIFC Courts ou la Bahrain Chamber for Dispute Resolution ? Cette nouvelle dénomination reflète mieux les services offerts par le Centre et illustre clairement sa dimension internationale. 2. Quels sont vos fonctions et responsabilités en tant qu’Acting Registrar du Centre? Disposer d’une variété de Centres dans la région offre l’opportunité aux parties de choisir l’outil de règlement des différends le plus approprié à leurs besoins spécifiques. Il existe de nombreuses raisons de nature à convaincre une partie à un contrat commercial de recourir au QICDRC, comme notamment le fait que nous disposons d’un corps de magistrats de renommée mondiale, actuellement présidé par l’ancien Président de la Cour Suprême du Royaume Uni, Lord Phillips of Worth Matravers. La Cour est composée d’une équipe de juges expérimentés, spécialistes dans leurs domaines respectifs et originaires du monde entier, et notamment du Royaume-Uni, du Qatar, de l’Allemagne, de la Nouvelle-Zélande et de Singapour. Ceux-ci sont assez nombreux et variés. Cependant, ma principale fonction est de diriger le Greffe qui sert aussi bien la Cour que le Tribunal. Je suis en charge de l’aspect administratif de la Cour et du Tribunal et en particulier de la mise en état des litiges qui leurs sont présentés. J’émets, quand cela est nécessaire, des directives procédurales relatives aux dossiers et je suis à la disposition des parties à l’instance pour traiter de toute demande qu’elles pourraient avoir. Je dirige à cet effet une équipe de quatre greffiers (« case progression officers ») chargés du suivi quotidien des dossiers, d’assister les parties dans leurs demandes, et d’assister les magistrats et moi-même lorsque cela est nécessaire. Je préside également un certain nombre de comités d’usagers de la Cour et œuvre activement à promouvoir les services disponibles au Centre, aussi bien au Moyen-Orient qu’à travers le monde. Je suis souvent invité à intervenir lors de séminaires et conférences et suis toujours ravi de le faire lorsque le temps le permet. Ce mélange complémentaire de juges témoigne de la dimension internationale de la Cour. Il ne faut pas non plus négliger la qualité des installations du Centre qui peuvent être qualifiées d’installations « à la pointe ». La salle d’audience, par exemple, offre des installations vidéo et audio multicanaux et est dotée d’ordinateurs à écran tactile à la disposition des avocats ainsi que de scanners, facilitant la présentation électronique des éléments de preuve. Les dépositions de témoins peuvent évidemment se tenir sur place mais également par connexion vidéo ou audio si cela est nécessaire. 1 ATTORNEY ADVERTISING This document is a French translation of the original English version of an article published in Brown Rudnick’s May 2013 MENA Bulletin. bulletin Les Règles du Q-Construct prévoiront un contrôle strict de la documentation pouvant être soumise par les parties (laquelle sera notifiée par voie électronique) et dresseront un calendrier de procédure strict pour la résolution globale du litige. Un juge du QICDRC, spécialisé dans le domaine de la construction, supervisera le Scheme et sera disponible dans le cas où le recours à l’autorité judiciaire serait requis au cours d’une quelconque étape de la procédure. La Cour a la capacité d’opérer « virtuellement » dans la mesure où les parties, les avocats et même les juges peuvent intervenir à distance (y compris en-dehors du Qatar) lorsque la Cour considère que cela est approprié. Une cabine de traduction internationale est disponible au sein de la salle d’audience afin de fournir des services de traduction professionnelle lorsque cela est nécessaire. Des services de transcription sont également disponibles sur demande. Endehors de la salle d’audience, une salle de conférence privée sera mise à disposition des parties et de leurs conseils. Celleci sera équipée d’accès Wi-Fi et de tout équipement de bureau dont elles pourraient avoir besoin (notamment ordinateurs portables, imprimantes, équipements pour conférence téléphonique, équipements de projection et photocopieurs). La décision de l’adjudicator sera provisoire (dans la mesure où les parties seront libres de recourir par la suite à l’arbitrage ou aux juridictions étatiques si elles le souhaitent) mais obligatoire et pourra être rendue exécutoire via la Qatar International Court. 6. Pourriez-vous nous expliquer quel rôle joue, ou jouera, le Centre dans le processus de formation juridique et / ou judiciaire au Qatar après la publication en début d’année du rapport du Professeur Partington? 5. Pourriez-vous nous expliquer comment fonctionne le fast track scheme relatif aux litiges de construction ? Le contexte dans lequel le fast track scheme relatif aux litiges de construction (« Q-Construct ») a été développé est important. Il a été rapporté qu’environ 260 milliards de dollars américains seront investis dans la construction d’infrastructures entre aujourd’hui et le début de la Coupe du Monde FIFA de 2022. Ces projets ne sont pas limités à la série de nouveaux stades de football qui devront être construits, mais comprennent également des projets de transport (tels que la construction de routes, de voies ferroviaires, d’aéroports et de ports) ainsi que la construction de nombreux hôtels et immeubles résidentiels et commerciaux. Comme l’a montré le rapport du Professeur Martin Partington, qui sera le premier d’une série de rapports, le Centre est engagé dans le développement de la formation des professions juridiques et judiciaires au Qatar. Son Altesse l’Emir a, dans le document Qatar National Vision 2030, dressé un plan pour le développement du pays. Comme l’a noté le Professeur Partington, la « Vision 2030 » est « un condensé montrant une insatiable ambition d’excellence et de leadership mondial dans tous les domaines, humain, économique, environnemental et du développement social ». L’intérêt continu du Qatar dans la poursuite du développement légal et judiciaire a déjà été démontré par le biais d’un certain nombre d’évènements qui ont eu lieu à Doha, tels que le tout premier Global Symposium on Judicial and Legal Education qui s’est tenu au mois de mars 2012 ou le Qatar Law Forum dont la première édition a eu lieu en 2009 et la plus récente en 2012. C’est en prenant en compte ce contexte que le QICDRC a demandé la préparation du rapport par le Professeur Partington. Si l’infrastructure juridique du Qatar a certainement été renforcée grâce à la mise en place des services aujourd’hui offerts par le QICDRC, il a été jugé nécessaire de créer un système spécial de règlement des litiges afin d’aider au respect continu par le Qatar des engagements substantiels pris en matière de construction. Par conséquent, le QICDRC, en coordination avec les principaux cabinets d’avocats internationaux de la région, a conçu un système unique de règlement des litiges dans le domaine de la construction. 7. Le Centre entend-il s’étendre au cours des prochaines années et dans l’affirmative, comment? Q-Construct a pour objectif d’être ouvert à l’ensemble des sociétés qataries et internationales engagées dans des projets de construction et ingénierie. Il est espéré que l’accès à Q-Construct ne sera pas restreint aux opérations ayant lieu sur le territoire du Qatar mais qu’il sera également ouvert à toute personne souhaitant en faire usage. En bref, Q-Construct permettra aux parties à un litige en matière de construction, de recourir aux services d’un adjudicator qui sera sélectionné parmi un panel de spécialistes enregistrés auprès du QICDRC. On anticipe que, dans la majorité des cas, les litiges seront tranchés par un adjudicator unique, même si les parties auront toujours l’option de soumettre leurs différends à un panel de trois adjudicators si cela est nécessaire. 2 Je pense que l’expansion est inévitable. Je dis cela en gardant à l’esprit les progrès réalisés en termes d’organisation au fil des ans. Il s’est d’abord agi d’une entité quelque peu insulaire permettant le règlement de différends survenant dans le contexte du QFC. Le QICDRC est désormais reconnu comme un centre international de résolution de litiges doté d’une équipe ayant une expertise judiciaire inégalée et d’une salle d’audience à la pointe, ainsi que d’excellents moyens pour faciliter les arbitrages et les médiations. Les règles de l’« adjudication scheme » du Q-Construct sont pratiquement finalisées. Si ce système connaît le succès, il est possible que le QICDRC envisage de traiter d’autres domaines spécialisés du droit tels que le droit des assurances ou de la finance islamique. This document is a French translation of the original English version of an article published in Brown Rudnick’s May 2013 MENA Bulletin. bulletin 8. Pourriez-vous décrire les relations que le Centre entretient avec les juridictions locales du Qatar? 9. Comment pensez-vous que le Centre pourra asseoir sa présence au sein de la communauté du monde des affaires au cours des prochaines années ? Le QICDRC entretient de bonnes relations de travail avec les Tribunaux locaux et particulièrement avec le Conseil Supérieur de la Magistrature (the Supreme Judiciary Council). En premier lieu, si sa compétence est hautement spécialisée, il n’en reste pas moins que la Qatar International Court est reconnue comme un Tribunal étatique du Qatar. Nous avons plusieurs juges de nationalité qatarie, et notamment notre Juge de l’Exécution (« Enforcement Judge ») qui siège également au sein de la Cour d’Appel (locale). Nous avons développé un Protocole d’Exécution (« Enforcement Protocol ») que nous avons communiqué au Chief Justice du Qatar, outre un Code de Déontologie pour les juges du QICDRC. Nous sommes conscients de l’importance du maintien de bonnes relations de travail avec les Tribunaux locaux et nous maintiendrons nos efforts en ce sens. Le QICDRC peut offrir tous les services de résolution de litiges qu’il désire, mais il ne pourra réussir que si la communauté du monde des affaires (aussi bien localement qu’internationalement) décide d’y recourir. J’ai déjà parlé de quelques-unes des raisons qui pourraient encourager les entreprises à soumettre leurs différends au QICDRC plutôt qu’à un autre forum. J’ai également expliqué comment nous avons collaboré avec des cabinets d’avocats internationaux afin de développer des outils spécialisés (comme le QConstruct) visant à satisfaire les besoins de la communauté du monde des affaires. Je suis persuadé que si nous continuons ainsi, nous aurons toutes les raisons de croire à l’expansion et au renforcement des relations entre le QICDRC et la communauté du monde des affaires. 3 This document is a French translation of the original English version of an article published in Brown Rudnick’s May 2013 MENA Bulletin. bulletin New York Seven Times Square New York, NY 10036 +1.212.209.4800 +1.212.209.4801 [fax] Boston One Financial Center Boston, MA 02111 +1.617.856.8200 +1.617.856.8201 [fax] BROWN RUDNICK is an international law firm with offices in the United States and Europe. Our 200 attorneys provide assistance across key areas of the law, including bankruptcy and restructuring, finance, complex litigation and arbitration, corporate, intellectual property, tax, government law and strategies, climate and energy, and real estate. 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