Contre les stages non rémunérés - Mouvement des Jeunes Socialistes
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Contre les stages non rémunérés - Mouvement des Jeunes Socialistes
Contre les stages non rémunérés Nicolas Bardio Secrétaire politique du MJS Les stages1 sont devenus une pratique courante dans le monde du travail. Certains employeurs sous-paient leur stagiaire (aux alentours de 400€/mois), certains les défraient en leur remboursant leur trajet ou leur repas du midi, d'autres encore se contentent tout simplement...de ne pas les payer. Alors que les stages sont devenus une étape essentielle dans la formation des jeunes, aucune réglementation ne permet de les contrôler. La Belgique est, par rapport aux autres pays européens, un des pays qui a le mieux protégé l'emploi et les travailleurs en leur donnant des droits et en leur assurant un salaire minimum décent qui empêche la surenchère économique entre les employés cherchant un poste. Les Jeunes Socialistes s'étonnent du vide existant concernant la réglementation des stages. Bien que les stages jouent parfois un rôle important pour faciliter l'entrée des jeunes sur le marché du travail, ces dernières années, beaucoup de cas d'abus ont été dénoncés. Des employeurs passent d'un stagiaire à un autre, ce qui leur permet de ne pas s'engager dans un contrat de travail avec un tiers. En utilisant des jeunes stagiaires, certains employeurs bénéficient donc d'une ressource presque intarissable de main d'œuvre gratuite ! Les Jeunes Socialistes se battent contre toute forme d'exploitation dont l’exploitation de main d'œuvre gratuite. Pour les Jeunes Socialistes, les stages non rémunérés constituent une exploitation des jeunes au travail. Bien que les stages peuvent constituer un premier pas vers le marché du travail, certains jeunes ne peuvent simplement pas se permettre d'accepter un stage non payés. Ce type de stage favorise donc uniquement les personnes qui en ont les moyens financiers. Ils constituent donc une forme d'injustice et accentue les inégalités agrandissant encore une fois la fracture sociale. Les Jeunes Socialistes soutiennent l'instauration d'une réglementation stricte concernant les stages et l'instauration d’un salaire minimum et ceci afin d'éviter le dumping social. La précarité chez les jeunes est devenue un réel problème. Un jeune belge sur quatre vit avec un revenu situé sous le seuil de pauvreté et, selon les chiffres du SPF Economie, 14,8% des jeunes de 16 à 24 ans risquent de basculer dans la pauvreté. C'est une situation que les Jeunes Socialistes ne peuvent accepter. Récemment, les exemples de jeunes passant d'un stage à un autre dans l'espoir de, enfin, dégoter un travail sont des plus en plus nombreux. Ils n'offrent pas aux jeunes une situation stable lui permettant d'évoluer, de développer des projets pour l'avenir, ni de s'émanciper complètement car ils ne sauraient quitter le domicile parental. De plus, les entreprises utilisant des stagiaires nonpayés, en plus de profiter de main d'œuvre gratuite, ne cotisent pas non plus aux systèmes de sécurité sociale. Les Jeunes Socialistes sont contre la pratique des stages non rémunérés et demandent à l'état d'établir un seuil minimum de revenus acceptables pour les stagiaires, une reconnaissance financière mais également statutaire des stagiaires afin de mieux encadrer la pratique des stages, de limiter les stages dans le temps et d'assurer leurs droits aux stagiaires. 1 A noter que les Jeunes Socialistes parlent ici des stages se déroulant en dehors du cadre des études.