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Jean-Michel Baylet : « Les socialistes manquent de
courage »
Propos recueillis par Éric Hacquemand et Rosalie Lucas | Publié le 25.09.2011, 07h00
Invité surprise des primaires socialistes, le président du conseil général du Tarn-et-Garonne a
profité du premier débat télévisé entre les candidats pour se faire connaître et marquer sa
différence, notamment sur les grandes questions de société.
Les révélations dans l’affaire Karachi vous surprennent-elles?
Jean-Michel Baylet. Je suis sidéré ! Si tout cela est confirmé, c’est une véritable affaire d’Etat.
Ce qui me sidère, c’est que l’on puisse imaginer, dans la France d’aujourd’hui, que circulent
comme cela des valises de billets, que la campagne électorale d’un ancien Premier ministre
aurait été financée par de l’argent sale. Ce sont des pratiques dignes d’une république
bananière, pas de la France !
Certains proches du chef de l’Etat ont été mis en examen. Nicolas Sarkozy doit-il
prendre la parole ?
A partir du moment où il y a un tel scandale qui touche ses plus proches, il doit prendre la
parole pour dire la vérité aux Français. Le chef de l’Etat conteste être partie prenante de ce qui
pourrait être une organisation mafieuse, mais il doit s’expliquer.
François Bayrou a révélé s’être vu lui-même proposer des valises de billets. Et vous ?
Non, jamais. En tant que président du conseil général de Tarn-et-Garonne, j’ai été contacté un
jour pour savoir si j’accepterais quelques récompenses, en échange de ma signature pour la
construction d’une maison de retraite. J’ai évidemment coupé court.
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Vous avez-vous même fait l’objet d’une mise en examen ?
Je m’en suis expliqué. Je conteste ce qui m’est reproché, à savoir le non-respect du Code des
marchés publics. Cela porte sur des sommes dérisoires et cela n’a rien à voir avec une affaire
d’Etat. Et je vous confirme ma bonne foi.
François Fillon a plaidé pour une convergence franco-allemande en matière de retraites. En
2030, l’âge de la retraite passera à 67 ans en Allemagne.
Est-ce la bonne voie ?
Ce n’est pas dire la vérité aux Français que de leur faire croire, comme le fait le PS, qu’on
reviendra à la retraite à 60 ans. Mais je trouve que François Fillon s’y prend d’une drôle de
manière. La réforme des retraites est à peine votée et voilà qu’il annonce au détour d’une
réunion publique qu’on va encore modifier les choses. C’est quand même assez révélateur de
la manière de gouverner. En revanche, j’approuve la démarche qui consiste à rechercher
l’harmonisation sociale et fiscale avec les Allemands, mais aussi avec d’autres pays
européens. L’Europe est en panne, il faut reprendre la marche en avant, c’est le seul moyen
que nous avons de sortir de la crise actuelle.
Vous avez surpris en réclamant la légalisation du cannabis:
Il y a deux attitudes face aux grands problèmes de notre temps. Soit se voiler la face, et c’est
le laxisme. Soit regarder l’évolution de notre société et essayer de surmonter les grandes
difficultés. Le cannabis on peut dire, ça n’existe pas ou bien constater les dégâts que cela fait
en termes d’insécurité et de santé. Si vous légalisez, vous mettez fin à 80% de l’insécurité qui
vient des dealeurs. On réglerait aussi les problèmes de santé publique : si le cannabis était
vendu en pharmacie, la qualité du produit serait alors contrôlée et, au moment de l’achat, il y
aurait un entretien obligatoire pour expliquer ses dangers.
Sur ces questions de société, le PS est-il en retard ?
Oui. Je suis le seul à évoquer les grandes questions de société, comme le droit à mourir dans
la dignité. Sur ces sujets, les socialistes sont frileux, ils manquent de courage, par peur de
contrarier quelques électeurs. Le PS se réfugie toujours dans la recherche du consensus,
mais le consensus c’est souvent mou.
Que vous a apporté le premier débat télévisé des primaires ?
Désormais, on me dit « bonjour », on me reconnaît, on vient vers moi, on me parle. Je suscite
une certaine curiosité. C’est vrai que ce n’était pas le cas avant l’émission de France 2. J’étais
le moins connu de tous alors, mais maintenant nous sommes sur un pied d’égalité. Les
Français ont senti que j’étais différent.
Mais en quoi êtes-vous différent ?
Ils sont tous socialistes, pas moi. Ils portent tous le même programme qu’ils ont voté à
l’unanimité. Mon projet, l’Audace à gauche, n’est pas le même. Sur un plan plus personnel, je
suis le seul à être chef d’entreprise : à gauche, avouez, que c’est quand même rareH Les
Français que je rencontre me parlent aussi d’authenticité. C’est peut-être mon accent. Des
spécialistes de la communication m’avaient conseillé de le gommer. Mais je refuse de me
renier. Je conteste totalement ce monde aseptisé où nous devrions tous parler de la même
manière, développer les mêmes idées : non au moule énarquo-parisien !
Pour les socialistes, il n’y a pas vraiment de danger Jean-Michel Baylet:
Certes, les sondages ne me créditent pas encore d’un score extraordinaire (NDLR : 1%). Mais
je suis entré en campagne début août. Manuel Valls et Arnaud Montebourg ont commencé il y
a un bon moment et ils sont à portée de fusil. Si certains socialistes se moquent, ils ont tort :
moi, je respecte mes compétiteurs qui resteront des amis, malgré nos désaccords.
Vous avez désormais votre marionnette aux « Guignols »:
Tout le monde me dit que le passage aux « Guignols » est une sorte de consécration. Alors,
vive « les Guignols »! En plus, il parait qu’ils ont très bien reproduit la chemise à rayures que je
portais lors du débat sur France 2. Là encore, des spécialistes m’avaient dit « surtout, évite les
chemises rayées à la télé ». Moi, je ne fais pas de concession sur le fond de mon programme,
sur mes idées ni sur ma personne. Je suis Jean-Michel Baylet etH j’entends le rester !
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Pensez vous pouvoir créer la surprise ?
Je mène cette campagne avec beaucoup de plaisir et de fierté. Je veux faire connaître le plus
possible les radicaux tout en sachant que les six candidats ont le même objectif : l’alternance
en mai 2012. Je suis du pays du rugby et je sais qu’un match n’est jamais joué d’avance. Il y a
une vraie volonté de changement dans le pays. La gauche a retrouvé une certaine empathie
envers les Français, ce qui n’était pas le cas il y a encore un an et demi. Mais il faut être
prudent : nous avons en face de nous un candidat, Nicolas Sarkozy, qui est redoutable en
campagne.
Si vous n’êtes pas au second tour des primaires, prendrez-vous position pour l’un ou
l’une des deux finalistes ?
Oui. J’ai d’ores et déjà convoqué un bureau national des radicaux de gauche pour le 10
octobre (NDLR : au lendemain du premier tour des primaires, le 9). Nous déciderons à ce
moment-là.
Le Parisien
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