Laurie, 16 ans - Site de la paroisse de Blocry

Transcription

Laurie, 16 ans - Site de la paroisse de Blocry
« Avant la nuit pascale, je serai baptisée »
Laurie, 16 ans
étudiante
« Ma famille n’est pas croyante. Quand j’étais petite, mes parents me disaient que si je ne voyais
pas Dieu dans les nuages, c’était qu’il n’existait pas. La foi ne faisait pas partie de notre vie. Mais
il y a deux ans, j’ai accompagné ma mère, éducatrice, qui effectuait un stage professionnel à la
Bergerie de Faucon, un centre d’accueil pour jeunes en difficulté, en pleine campagne, animé par
le père Guy Gilbert (prêtre engagé auprès des jeunes en rupture sociale, surnommé le prêtre des
loubards, NDLR). Une fois sur place, par politesse, je suis allée à la messe du père Guy Gilbert et
bizarrement, ses propos, qui incluaient tout le monde y compris les non-croyants, me plaisaient.
Mais ça n’allait pas plus loin. Jusqu’à ce jour-là. Ou plutôt cette nuit, toujours pendant notre
séjour à la Bergerie de Faucon. Nous avions organisé une petite fête, mais en fin de soirée, je
n’avais pas trop le moral et sans vraiment réfléchir, je me suis retrouvée à entrer dans l’église.
Seule. Une fois à l’intérieur, j’ai immédiatement senti une présence qui m’enveloppait. Je ne
saurais l’expliquer. Ce n’était pas une révélation, non, juste l’impression de ne pas être seule,
d’être aimée. Je me suis dit que c’était Dieu.
Un peu plus tard, j’ai participé à une comédie musicale avec mon parrain, qui est catholique. De
nouveau, en partageant du temps avec des croyants, je me sentais chez moi. Comme une
évidence. A ce moment-là, j’ai voulu faire partie de cette « famille », et me suis dit que le
meilleur moyen était de me faire baptiser, pour officialiser la chose. On m’a mis en contact avec
un prêtre, qui m’a donné quelques lectures sur la foi et m’a conseillé d’aller à la messe. Au
départ, le dimanche matin, je devais me forcer à me lever. Mais à chaque fois, je me sentais chez
moi, le prêtre me bénissait, j’étais bien.
Mes parents ne comprennent pas ma démarche, je n’ai même pas encore osé le dire à mon père, à
qui ça ne plaira sûrement pas. A l’école, on sent parfois les moqueries. Mais peu m’importe.
Aujourd’hui, je sens que ma vie change. Le message de la foi, « aimez-vous les uns les autres »,
m’a appris le partage. Je crois que je n’avais jamais pensé à cela réellement, auparavant. A noël
dernier, pour la première fois, je n’ai pas croulé sous les cadeaux, mais j’ai passé le réveillon
avec mon arrière-grande-tante, malade, et une amie qui ne fête jamais noël chez elle. Nous
n’étions que trois, mais quel partage, quelle joie ! Bien sûr, je ne suis qu’au début du chemin, je
viens de me lancer dans la lecture de la Bible, j’ai encore du mal à mettre des mots sur ma foi.
Mais le soir de la nuit pascale, je serai baptisée. »
« Il n’y aurait pas de foi s’il n’y avait pas de doute »
Anne, 29 ans
Chargée d’éducation au développement dans une ONG
Issue d’une famille catholique, j’avais quelque peu pris mes distances vis-à-vis de la religion dès
le début de mon adolescence. Je me suis réapproprié ma foi, par la suite, à la faveur de 2 voyages
en compagnie de personnes handicapées auxquels la présence d’un prêtre donnait une dimension
spirituelle. Ce furent deux expériences très fortes – le second voyage avait pour cadre le désert
libyen – à une époque où je cherchais un sens à ma vie. J’ai, par la suite, vécu des émotions
similaires à Lourdes où j’ai à 3 reprises accompagné des malades, tout en étant guidée, comme
d’autres jeunes, dans la réflexion par un prêtre. Nous avions le sentiment que quelque chose de
tellement vrai s’y produisait, tant dans l’engagement vers l’autre que lors de nos discussions sur
les questions existentielles qui nous taraudaient. Aussi avons-nous éprouvé l’envie de nous
retrouver, à une douzaine, pour poursuivre notre réflexion à raison de 7 ou 8 réunions par an.
Nous y partageons nos expériences de vie et travaillons sur des textes bibliques. Nous organisons
une retraite, une fois l’an, et nous organisons chaque mois une célébration à l’attention
particulière des 25-30 ans: c’est pour une formule qui nous parle, qui nous touche, avec une
homélie partagée. Cette célébration, nous la concevons comme l’une des façons de communiquer
notre foi, d’annoncer la bonne nouvelle. Témoigner redevient, je crois, une mission fondamentale
du chrétien: on ne peut plus se contenter, désormais, de seulement s’investir dans une paroisse si
l’on veut vivre pleinement le message du Christ. J’ai, pour ma part, l’impression que ma foi
constitue une chance: je suis habitée par une joie intérieure, je vis chaque jour avec une espérance
directement alimentée par l’amour de Dieu. Ma foi me porte, elle guide mes choix de vie. C’est
quelque chose d’une force étonnante. Il m’arrive, bien sûr, d’être confrontée au doute. Mais il n’y
aurait pas de foi s’il n’y avait pas de doute.»