Danser sur les ruines
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Danser sur les ruines
Elle disait la vérité, elle l’a payé de sa vie : Anna Politkovskaïa, journaliste russe, a été assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou. Nous ne l’oublierons pas. Elle était son amie : Natalia Estemirova a été assassinée le 15 juillet 2009. "Son travail et sa volonté inébranlable de dénoncer les exactions commises en Tchétchénie depuis 2000 avaient fini par faire d’elle la femme à abattre dans la région. Journaliste de formation, cette militante de 50 ans sillonnait sans relâche la Tchétchénie pour traquer les violations des droits de l’homme. Principale responsable de l’ONG russe Memorial dans cette république, elle détenait beaucoup d’informations, travaillait avec des avocats, des journalistes russes ou étrangers qui trouvaient en elle une interlocutrice sérieuse, fiable et expérimentée." (Le Monde) Milana Terloeva : Danser sur les ruines Cette jeune Tchétchène de 26 ans publie chez Hachette-Littérature un témoignage très fort : "Danser sur les ruines". Après trois années passées en France invitée par "Etudes Sans Frontières", admise à l’école de journalisme de Sciences po, elle va rentrer dans son pays avec le projet d’y créer un journal pour les jeunes. Extrait page 111 : "Sur la notion de chance à Grozny" La chance est une notion toute relative. A Grozny, la chance est d’abord celle de rester en vie, de rentrer chez soi après une journée d’études ou de travail et de retrouver autour de la table, au dîner, le même nombre de personnes qu’au petit déjeuner, de se réveiller le matin ailleurs qu’en prison ou au paradis. Une infinité de nuances, jusqu’au fond de l’enfer, distinguent les "chouchous du destin" des autres. Deni, mon voisin du deuxième étage, se rasait tous les soirs à la fenêtre. Une fois, il s’est penché pour ramasser sa serviette et la balle d’un sniper est passée juste au-dessus de lui. Il a clairement eu de la chance. Roumisa, ma voisine de palier, est sortie sur le balcon étendre les vêtements de ses enfants et, elle, elle n’a pas évité la balle du sniper. Elle n’a pas eu de chance à cet instant. Mais elle a eu la chance que ce même Deni soit médecin et qu’il puisse lui sauver la vie. Shama, qui habitait au troisième étage n’a pas eu cette chance. Il a été touché au thorax par le tir d’un soldat et il est mort dans les bras de Deni qui ne disposait ni du bon matériel ni des médicaments nécessaires. Une nuit, je travaillais tard, seule dans l’appartement. Tout d’un coup, j’entendis des bruits dans l’immeuble voisin. Des soldats défonçaient une porte. Il y eut des tirs, des cris et les soldats repartirent avec trois garçons et une jeune fille. Sans passer par chez nous. Les gens de mon immeuble ont eu de la chance, les voisins non. Les trois garçons envoyés dans un camp de filtration, furent rachetés par leurs familles. La fille n’était pas à vendre. Elle a disparu pour toujours dans les mains de ces monstres. On dira que les garçons ont eu ce jour-là plus de chance que la fille. Mais qui osera dire que quiconque passant par les camps de filtration russes ait bénéficié de la moindre chance ? S’il y a une limite au relativisme, elle se trouve quelque part entre Tchernokosovo et Khankala.(1) (1)(villages connus pour leurs célèbres "camps de filtration", lieux de détention où l’armée russe prétend filtrer, trier, sélectionner les persones arrêtées lors des rafles. En réalité, ces camps sont des lieux de torture où les détenus meurent en masse et où les soldats russes se livrent aux trafics les plus variés, revendant les prisonniers, leurs cadavres ou parfois même leurs organes.) Elle s’est confiée à Dominique Simonnet (L’Express) http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/tchetchenie/dossier.asp Extraits : "Il y a quelques années, quand j’étais tapie, avec ma famille, dans les caves, sous les bombes, je pensais que rien ne pouvait être pire. J’ai compris, en retournant à Grozny l’an dernier, que j’avais tort. Maintenant, il n’y a plus de bombardements massifs comme autrefois, il y a moins de checkpoints. Mais la terreur n’a cessé de croître. Les soldats russes et les milices locales pratiquent toujours les « nettoyages », rafles suivies d’assassinats systématiques par la torture. Auparavant, ils piochaient au hasard dans les rues. Désormais, les enlèvements sont ciblés : ils touchent les intellectuels, ceux qui ont de l’argent, ceux qui ont prononcé un mot de travers... Comme sous Staline, il suffit de dire que les autorités sont corrompues, et hop, une nuit, on disparaît. Au mieux, les familles parviennent à racheter les corps atrocement mutilés pour 2 000 dollars. Tout s’achète ou se prend de force. Sous les bombes, les gens parlaient encore entre eux. A présent, c’est le silence. Ils sont résignés, désespérés. Grozny est peuplée d’ombres muettes qui luttent pour leur survie. .../... Vous êtes née il y a vingt-six ans, dans un petit village à 60 kilomètres de Grozny. Plutôt paisible, à l’époque. C’était un village tranquille, et j’étais une petite fille comme les autres, dans le monde soviétique. On vivait bien, mais dans le mensonge. A l’école, on ne nous parlait pas de l’histoire tchétchène, mais de la grande épopée communiste. Nous fêtions le 23 février 1944 en agitant nos drapeaux rouges, et je ne comprenais pas que ma grand-mère en soit attristée. Je l’ai su plus tard : pour elle, c’était un jour noir, celui de la déportation de tous les Tchétchènes. Elle avait été raflée avec toute sa famille et envoyée au Kazakhstan dans des wagons à bestiaux sur lesquels était écrit : « Ennemis du peuple ». Les Russes ont brûlé vifs ceux qu’ils n’ont pas pu déporter. Ils voulaient éradiquer la nation tchétchène. Ma grand-mère a survécu par miracle ; elle est revenue treize ans après, s’est mariée, a recommencé sa vie, reconstruit sa maison... Mais ce n’était pas fini. A la chute de l’Union soviétique, pourtant, la Tchétchénie croit à son indépendance. J’avais alors 10 ans, et ma vie ressemblait à celle des jeunes Français. Nous avions les mêmes caprices, les mêmes rêves, nous portions des minijupes, regardions des films américains. J’allais à l’école coranique. Je sais... pour vous, cela signifie « endoctrinement ». Le mollah essayait bien de nous discipliner, mais sans succès. Nous apprenions le Coran, nous respections les traditions tchétchènes, mais nous n’étions pas étouffés par la religion... Et puis, une nuit de janvier 1993, on est venu déposer une caisse en fer devant notre maison : dedans, il y avait mon père, assassiné. On nous a fait comprendre qu’il valait mieux ne pas chercher à savoir ce qui lui était arrivé. .../... Vladimir Poutine avait promis de poursuivre les terroristes « jusque dans les chiottes ». Il suffisait d’avoir plus de 12 ans pour être considéré comme terroriste. Pour les Russes, il n’y a pas de civils. Un général, interrogé sur les massacres d’enfants, a même dit un jour : « Et alors ? Ce sont de futurs terroristes ! » Les Russes ont alors intensifié les « nettoyages » et les enlèvements. Cette violence inouïe, l’impuissance que l’on éprouve, ce sentiment d’injustice... Je ne comprenais pas pourquoi des êtres humains pouvaient inventer de tels supplices envers d’autres êtres humains. Avez-vous une réponse aujourd’hui ? Il n’y a pas de réponse. Les soldats russes sont jeunes, peu éduqués, placés entre deux feux, menacés par les mercenaires et les officiers qui les forcent à tuer. Ils deviennent comme eux : fous, meurtriers. Il n’y a pas de limites dans l’inhumain. Et il n’y a pas de morale, pas de lois, dans cette armée-là. Comment avez-vous fait pour garder un peu de force ? On trouve toujours des moyens. Surtout les femmes : elles ont fait des travaux très durs. C’étaient les femmes qui, parfois, s’opposaient à la rafle d’un garçon dans un bus. Pour elles, il y avait aussi la menace du viol. Dans la tradition tchétchène, une jeune fille violée est une honte pour sa famille. Alors, les victimes se taisent. Auprès de qui témoigner ? Nous essayions en tout cas de cultiver une impression de normalité, de nous maquiller, de garder notre dignité. Et nous nous rendions à l’université, en ruine, pour tenter d’étudier. Un jour, à un checkpoint, un soldat nous a arrêtées. « Vous allez où ? - Nous allons à l’université ! » Il s’est mis à hurler : « Mais vous êtes folles ! Vous ne voyez pas ce qui se passe ? Il y a un nettoyage, là-bas. C’est quoi, ce peuple de fous ? » Oui, c’est quoi ? Rien n’est rationnel dans cette histoire. On en avait assez de rester chez nous. Beaucoup d’entre nous ont été tués durant les trajets, mais nous pouvions aussi mourir en restant dans la cave. Quelle différence ? C’était notre manière de braver la terreur. Cela nous aidait, au contraire, à ne pas devenir fous. « Quoi qu’il arrive, disions-nous, on ne les laissera pas gagner, on ne deviendra pas des bêtes. » En Tchétchénie, survivre, c’est déjà résister. .../... Je suis écartelée entre les deux pays. J’ai créé à Paris des liens essentiels dans ma vie. Mais la Tchétchénie, c’est mon pays, mon enfer à moi. Là-bas, je veux dire qu’en France on ne nous laisse pas tomber. Il est important que les Tchétchènes sachent qu’ils ne sont pas seuls au monde. Je veux créer un journal indépendant pour les jeunes. Et puis, ma famille est là-bas. J’ai conscience de la mettre en danger. Mais puis-je rester sans rien faire ? Quand j’étais avec ma grand-mère dans la cave, je me demandais si, moi aussi, je me retrouverais dans cinquante ans, avec mes enfants, dans une cave. Elle qui a connu tant de ruines et de souffrances m’a dit : « Milana, tu n’as pas droit au désespoir ! » Voilà. Je n’ai pas d’autre choix : je suis condamnée à l’espoir. (1) www.etudessansfrontieres.org Documents joints anna (Word - 4.4 Mo) 17 Messages de forum > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 4 octobre 2006 11:00, par Nadine Grozny sur Seine Nuit blanche pour la jeunesse tchétchène Samedi 7 octobre 2006 ESPACE W 44 rue Lepic 75018 PARIS M° Blanche à l’occasion de la Nuit Blanche à Paris "ETUDES SANS FRONTIERE" avec le soutien de SOS RACISME, NI PUTES NI SOUMISES et L’UEJF lance une campagne pour la création du premier CENTRE CULTUREL EUROPEEN de GROZNY Etudes Sans Frontières 4, cité Joly 75011 PARIS 01 75 00 99 00 www.etudessansfrontieres.org > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 8 octobre 2006 11:03, par Hélène Anna Politkovskaïa a fini de résister : elle a été assassinée le 7 octobre à Moscou. Seule journaliste russe à combattre pour dénoncer les souffrances du peuple tchétchène, elle disparaît à 48 ans... L’annonce de sa mort a plongé dans la consternation les participants à la soirée organisée par ESF (Etudes Sans Frontières) qui se mobilisaient ce 7 Octobre pour la création d’un centre culturel européen à Grozny. o > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 13 octobre 2006 08:59, par islam B Bonjour Je suis un jeune tchétchène de 23 ans, voila cela fait 6 ans déjà que je suis en France. J’ai été heureux d’apprendre que Milana ait pu publier son livre. Je suis fier et au même temps très ému, parce que je sais que ce n’est pas evident de parler des choses qui nous ont terrorisé pendant tant d’années. Heureusement qu’il y a encore des peuples qui nous donnent leurs soutien, Milana a compris que cette guerre a laissé une impreinte et une trace qu’on ne pourra jamais effacé de nos coeurs et de nos memoires. Mais il faut s’exprimer, il faut essayer d’évacuer cette douleur que nous portons en nous, ce "cadeau" de Mr Poutine fait à notre peuple. Notre école à nous c’était l’art de survie, de resistance, et nous nous en sortons pas trop mal, nous nous n’inclinerons jamais devant l’injustice, l’intolérance. Milana Tu es un élement important dans ce processus de "reconstruction" de soi, on nous a peut-etre laissé une 2ème chance, alors il faut la saisir. Merci à toi ma Soeur. > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 21 mai 2007 17:48, par I.L Je lis actuellement le livre "Danser sur les ruines" de Milana Terloeva. Je me suis toujours intéressée à la situation en Tchétchénie, cela sans en connaître son histoire. Je n’aime pas les guerres et les injustices. Il n’y a pas d’association dans mon département, alors je vous écris pour savoir comment agisez-vous pour aider à la reconstruction. I.L > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 21 mai 2007 19:52, par Nadine Vous pouvez vous rendre sur le site internet de "Etudes sans frontières" http://www.etudessansfrontieres.org/fr/Accueil > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 26 octobre 2007 02:42, par Georges Sénia Bonjour Milana, Au Canada, la Tchétchénie est relativement peu connue. Je n’avais aucune idée de la situation réelle sur place. J’ai pu visionner un documentaire passé à la télévision de Télé-Québec, documentaire saisi en vidéo amateur par un militaire russe durant la première guerre de Tchétchénie : il posait des questions dérangeantes ! Anna Polikovskaïa m’a convaincu de l’urgence de la situation avec "Tchétchénie -Le déshonneur russe". En empruntant ton récit à la bibliothèque municipale, je voulais seulement avoir idée de ce que tu pouvais raconter. J’ai lu ton livre en trois soirées. Tu m’as touché, bouleversé, comme si tu m’avais parlé en personne. Le paradoxe c’est que ton récit reste plein de fraîcheur : comment est-ce possible ? Tout ce que je voudrais, à présent, c’est convaincre des Canadiens d’aider des jeunes Tchétchènes. À Montréal, nous avons des universités en français et d’autres en anglais. Je ne sais comment vous aider mais, étant un enseignant retraité, je peux toujours écrire des messages par internet si cela peut rendre service. Que Dieu te garde ! > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 14 octobre 2006 19:20, par Jordi Rodri Bravo MIlana. Mes felicitations pour ton livre et pout racconter tout ça. Ou on peut le trouver ce livre ??? DE ton admirateur catalan.. Jordi > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 20 octobre 2006 11:48, par Michel Bonjour Milana , Je suis Belge de 40ans Chapeau !!! Quel courage d’ avoir ecrit ce livre cela ne devait pas etre facile ...Deja d avoir vécu et puis de l écrire !! Ou puis je trouver ton livre j ai soif de le lire ... Michel o > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 20 octobre 2006 17:59, par Nadine Le livre de Milana est publié dans la collection "Hachette Littérature". On peut le trouver ou le commander dans toutes les librairies. > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 7 novembre 2006 18:31, par TRITZ Pierre Milana, un grand merci pour votre livre courageux et si vrai. J’avais lu un article sur vous dans le journal le Monde le 1er novembre 2005 où il était question de votre futur livre et de votre vie d’étudiante à Sciences Po. La mort d’Anna m’a bouleversé. Merci pour votre texte dans le nouvel Observateur de cette semaine. Votre combat et votre résistance me confortent dans ce travail de paix que je vis lors de voyage européen de la paix avec des jeunes de différents pays européens. En espérant vous lire bientôt ou même vous rencontrer avant votre retour en Tchétchènie pour créer ce journal indépendant et libre. Pierre > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 30 décembre 2006 22:31 Bonjour Milana, Je suis une étudiante de 21 ans. Je tiens tout d’abord à vous souhaiter un joyeux anniversaire en ce 30 décembre. Je vous félicite également pour votre livre qui m’a émue jusqu’aux larmes.Grâce à vous, j’ai compris ce qu’est le quotidien des civils durant la guerre. Je vous félicite pour votre courage. > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 13 mars 2007 19:21, par maxime bonjour milana j’ai lu votre livre et je voulais te dire qu’il m’avait beaucoup toucher. je ne connaisser pas la guerre ni la torture ni toutes les choses que tu explique dans ton livre mais j’ai vite compris le désespoirs de votre peuple et je ne pux m’enpécher de penser a la shoa. pourquoi on laisse faire des hommes politiques comme Poutine salir la paix. J’éspére vraiment que ton livre toucheras les personnes qui pourront agir contre cette inhumanité. de tout coeur j’ai de la compasion pour ton pays et tout les tchétchénes que je prené je l’avoue avec honte pour des terroristes mais tu ma montrer toute la vérité et je te remercie beaucoup. "Danser sur les ruines" 13 juillet 2007 14:08, par Midina Bonjour a tous,Je suis une jeune tchétchéne de 14 ans , qui vit en France depuis 9 ans. Je connais très bien la situation de notre peuple et je m’y interesse beucoup ! C’est donc pour cela que j’ai lus ton livre avec beaucoup d’émotion. En ce qui concerne la tchétchénie j’ai entendus dire que la situation se régularise est-ce vrai ??? Mon père qui était chirurgien en Tchétchénie à L’hopital dont je ne connais le numero,veut se rendre au plus vite en tchétchénie pour une nouvelle vie ! Voilà tous,moi j’ai eu la chance de ne pas avoir véçu la guerre car un de mes cousin ai venus nous chercher à temps .J’aimerais vraiment te connaitre mieux ! Marshal lo massarge Adek ul). > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 30 août 2007 17:39, par marie claire Daguerre Bonjour Milana, J’ai lu votre livre il y a quelques semaines .Je ne m’interressais pas beaucoup au confli tchéchène jusque là.J’ai entendu à la radio que l’enquète sur l’assassinat d’Anna Politkowskaya avait abouti et que les responsables étaient’evidemment !)un groupe de terroristes tchéchennes.Comment sensibiliser l’opinion publique ? Je parle de votre livre, je suis de tout coeur avec vous... > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 21 septembre 2007 11:27, par Ksenia Bonjour Milana, vraiement bravo pour ce livre, je l’ai lu en un souffle hier soir et j’ai pleurais presque sur chaque page. C’est tellement inhumain et incomprehensible cette guerre, et je vous remercie d’avoir le courage de raconter votre histoire ! J’ai fait connaissance avec des etudiants tchetchènes accueilli par Etudes sans Frontieres à la Cité Univesitaire de Paris en 2003, et j’admire vraiement vos peuples. Je vous souhaite beaucoup de courage et de la chance pour vos projets en Tchetchènie car on sait que ca ne peut pas etre facile...Sincèrement, aujourd’hui je suis votre fan. Que le Dieu soit avec vous ! > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 5 octobre 2007 14:51, par Nadine Rassemblement le dimanche 7 octobre 2007, de 15 à 17 heures, Place de la Sorbonne à Paris : "Mille bougies pour Anna" en souvenir. o > Milana Terloeva : Danser sur les ruines 8 octobre 2007 11:06 Un rassemblement avait lieu s’est tenu à Moscou hier, un an après le meurtre de la journaliste. Par EMMANUEL GRYNSZPAN QUOTIDIEN : lundi 8 octobre 2007 Moscou intérim Les rangs étaient serrés, mais l’atmosphère franchement morose, hier, dans le centre de Moscou, lors du rassemblement en mémoire d’Anna Politkovskaïa, la journaliste de Novaïa Gazeta, assassinée un an auparavant. L’enquête piétine, les autorités affichent une parfaite indifférence, et la mobilisation est faible en Russie. Plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup tenaient des fleurs ou des portraits de la journaliste, s’étaient rassemblées place Pouchkine, sous une pluie froide. Elles étaient encadrées par un imposant dispositif de sécurité, comme c’est la règle en Russie. Le jour même, à l’autre bout de la capitale, plus de 10 000 jeunes activistes pro-Kremlin du mouvement Nachi (« les nôtres ») défilaient pour célébrer le 55e anniversaire de Vladimir Poutine sous le slogan « Félicite le Président, félicite le pays ! ». La concomitance de l’anniversaire du président russe et de l’assassinat d’Anna Politkovskaïa, sa principale critique à l’intérieur du pays, a suscité des commentaires peu amènes parmi l’assistance place Pouchkine . « L’exécution d’Anna a été offerte à Poutine, s’étrangle Elena Krotova , une fervente lectrice des écrits de la journaliste . Bien entendu, on ne connaîtra jamais l’auteur du cadeau. » Les personnalités se succédant à la tribune hier se sont toutes indignées de l’absence de progrès dans l’enquête sur l’ a ssassinat de la journaliste. L’ancien Premier ministre Mikhaïl Kassianov a accusé les autorités de ne faire aucun effort dans la recherche des coupables. Polémique. Dix personnes ont été arrêtées , fin août, dans le cadre de l’enquête, dont des membres des services de sécurité russe et un fonctionnaire de l’administration tchétchène prorusse. Plusieurs ont été relâchées, suscitant l a polémique . Samedi, le journal officiel Rossiiskaïa Gazeta annonçait l’arrestation d’un « gros bonnet de la mafia ukrainienne » en rapport avec l’enquête, sans donner plu s de détails. Le procureur général russe, Iouri Tchaïka, qui supervise l’enquête, avait accusé fin août des « ennemis basés à l’étranger cherchant à déstabiliser la Russie » sans fourn ir la moindre preuve. Premier à suggérer un complot antirusse, Vladimir Poutine avait déclaré peu après l’assassinat de Politkovskaïa que le « meurtre nuit bien davantage [au gouvernement russe, ndlr] que ses articles » . Hier, les chaînes de télévision russes, placées sous le contrôle du Kremlin, et qui filtrent soigneusement toute information négative à l’encontre du Président, ont brièvement évoqué l’anniversaire de la mort d’Anna Politkovskaïa en passant sous silence la manifestation moscovite. Elles n’invitaient plus la journaliste depuis plusieurs années. Gondole. Mais il reste encore des efforts à faire pour étouffer l’intérêt manifesté par la population pour ses écrits. D ans les principales librairies de Moscou, les exemplaires de son dernier ouvrage intitulé Za Chto (« pourquoi »), sorti en juin, figurent toujours en tête de gondole . Déçu par la faible mobilisation, l’ancien champion du monde d’échecs et désormais opposant Gary Kasparov a déclaré hier que les Russes étaient « trop passifs » et ne comprenaient pas la portée de l’assassinat de Politkovskaïa. « Aujourd’hui, c’est la célébration officielle de l’anniversaire de Poutine, mais dans quelques années les gens se souviendront surtout de cette date pour la mort d’Anna. » http://www.liberation.fr/actualite/monde/283193.FR.php © Libération Commémoration dans le monde Par D’après AFP QUOTIDIEN : lundi 8 octobre 2007 Agée de 48 ans, Anna Politkovskaïa était l’une des rares journalistes russes à couvrir régulièrement le conflit en Tchétchénie. A ce titre, elle accusait le Kremlin et les forces de sécurité d’abus de pouvoir. Son meurtre a provoqué un tollé international. Lors d’un déplacement en septembre à Moscou, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’est rendu au siège du journal. Hier à Paris, un hommage à la journaliste du Novaïa Gazeta a eu lieu sur le parvis de Beaubourg. A New York, des bougies et des fleurs devaient être déposées près du siège de la mission russe aux Nations unies. A Rome, une rue a été rebaptisée la semaine dernière du nom de la journaliste. http://www.liberation.fr/actualite/monde/283188.FR.php