Cyrille Eldin : le trublion forcément « décalé

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Cyrille Eldin : le trublion forcément « décalé
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Cyrille Eldin : le trublion forcément « décalé »
Categories : Portraits
Date : 11 septembre 2016
Cyrille Eldin : le trublion forcément « décalé »
Né au Chesnay, près de Versailles, en mai 1973, Cyrille Eldin est un acteur et animateur
français. Il accède à la célébrité en 2016, lorsqu'il remplace Yann Barthès à la tête du « Petit
Journal » sur Canal Plus. L'accueil par les téléspectateurs est plus que froid : des milliers de
fans se désabonnent de la page Facebook lorsque sa photo remplace celle de Yann Barthès.
Père de deux enfants, Cyrille Eldin est d'origine corse via ses grands-parents maternels et
espagnole par sa mère.
Formation
Il n'a pas le bac. Devenu animateur au Club Med, puis comédien monté à Paris, il a démarré
par la pub puis par le théâtre. Il a suivi entre 1997 et 1999 le Cours Jean-Laurent Cochet et de
1995 à 1996 le Cours Florent.
Parcours professionnel
Il a d'abord été gérant non salarié des sociétés de son père, notamment d'un club de tennis à
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Rueil-Malmaison, puis après leur faillite en 1997, GO au club Med et enfin comédien. Il apparaît
sur Canal Plus en 2004 dans l'émission « 20h10 pétantes », où il parodie Stéphane Bern. Dès
2009, il présente la chronique « Infoman » sur la matinale de Canal +. A partir de septembre
2010, il est chroniqueur dans « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », présenté
par Bruce Toussaint. En septembre 2012, il rejoint le « Supplément », toujours sur Canal +, puis
entre au « Petit Journal » en 2014, où il fait un entretien « décalé » avec une personnalité
politique, pendant cinq minutes. Il fait partie des chroniqueurs du « Grand Journal » de Canal +
en 2015.
Parallèlement il apparaît dans de nombreux téléfilms, essentiellement policiers (SèvresBabylone police département en 2001, Commissaire Valence en 2005, Paris enquêtes
criminelles et P.J en 2007, Alice Nevers, le juge est une femme en 2011...). En 2011, toujours, il
joue le rôle d’Édouard Balladur dans le téléfilm Mort d'un président, consacré aux derniers jours
du président Pompidou. Il joue aussi dans des pièces de théâtre entre 1999 et 2015. Pour
compléter ses revenus, il fait de la pub, notamment chez Salakis de 2007 à 2012, sur le site
Oscaro.com dès 2012 et est la voix des publicités de Vinci Autoroutes.
Parcours militant
Il n'a jamais été encarté dans aucun parti, ni titulaire d'une carte de presse. Mais il reconnaît
avoir toujours voté à gauche, même s'il a été tenté par un vote pour Sarkozy en 2012, avant de
changer d'avis à cause de la tournure droitière de la campagne. Sa femme est en revanche une
écolo qui s'assume.
Collaborations
2009-2012 : « L'Infoman », chronique quotidienne dans « La Matinale » deCanal+
2010-2011 : chronique hebdomadaire dans « Tout le monde il est beau, tout le monde il
est gentil »
été 2011 : présentateur de « Tout le monde il est beau, tout le monde il est bronzé » de
Canal+
2012-2015 : « Eldin Reporter», chronique hebdomadaire dans l'émission « Le
Supplément » de Canal+
2014-2015 : «Face à Eldin », chronique dans « Le Petit Journal » deCanal+
À partir de septembre 2015 : Chronique politique du « Grand journal » (Canal +)
Rentrée 2016 : présentateur du « Petit Journal » (Canal +)
Publications
Remanie-moi, recueil de portraits d'hommes politiques, 2014, 220 pages, éditions de
l'Aube
Macho Politico, documentaire sur le sexisme en politique, réalisé par Stéphane Charbit,
diffusé pour la première fois le 20 janvier 2016 sur Canal+
Ce qu'il gagne
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Non renseigné. Cependant le salaire de Yann Barthès pour la présentation du Petit Journal était
estimé à 30 000 € par mois.
Sa nébuleuse
Laurent Bon, producteur du « Petit Journal » et du « Supplément », jusqu'en été 2016.
Yann Barthès, son prédécesseur au « Petit Journal ».
Bruce Toussaint, présentateur de « Tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil », en 2010-2011.
Vincent Bolloré, qui souhaitait depuis longtemps qu'il ait une émission et lui a proposé
d'être présentateur du « Petit Journal » dès le départ de Yann Barthès.
Il l'a dit
« Au-delà du paradis que l’on connaît tous, il y a quelque chose de génial qui me séduit
profondément chez le peuple corse. Ils savent vivre l’instant. A Paris, les gens sont faussement
nonchalants et stressés. Ici, la nonchalance est un art de vie qui, contrairement aux préjugés,
se marie parfaitement à une activité débordante. Ils parlent peu parfois et je trouve que ça incite
à leur faire d’autant plus confiance. A Paris je suis matérialiste, j'aime les gadgets inutiles... Ici
je m'intéresse aux gens, à la nature... C’est bien plus reposant ! », l'Arbre à Palabres, 30 juillet
2010.
« Je suis toujours comédien, même si je joue au journaliste à la télévision. J’ai fait des petits
rôles au cinéma et à la télévision, de la publicité, plus de dix ans de théâtre », Le Mauricien, 10
août 2014
« Tout ce que je fais, je ne le prévois pas. Je n’ai pas spécialement de l’ambition. Je n’avais
pas celle d’interviewer les politiques non plus au départ. J’ai fait du théâtre, du cinéma et de la
télévision dans de petits rôles et j’ai été lancé par une publicité télévisée. Elle devait lancer une
banque hollandaise en France et était réalisée par Étienne Chatilliez, réalisateur, entre autres,
de La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle et Le bonheur est dans le pré. Il fait un
casting de plus d’un mois et a vu 900 personnes pour un rôle. J’étais déjà content d’avoir été
retenu pour le casting. Imagine ce que j’ai ressenti quand j’ai été choisi pour le rôle », ibid.
« Je ne savais pas très bien ce que je voulais faire. J’étais dans la merde. J’avais un père qui
en mourant m’avait laissé beaucoup de dettes parce que sur le papier j’étais gérant de ses
entreprises. En fait, je suis allé au Club Med pour être nourri et logé, et j’avais peur qu’on me
prenne le peu d’argent que je gagnais. Je n’avais pas de diplôme. J’étais gérant non salarié
d’un père insouciant. J’avais envie d’être comédien depuis toujours, lui ne voulait pas. Je me
suis laissé porter par les choses. J’ai une devise dans la vie qui me porte chance et me permet
de surmonter beaucoup de choses sans me prendre au sérieux. C’est “j’écris pas ma vie, je
regarde ce qu’elle m’écrit”. Je n’ai pas une idée de ce que je veux », ibid.
« Le principe est d’emmerder les puissants, de leur faire tomber de leur piédestal. Mais en
même temps, il faut le faire avec un certain équilibre. Car il ne faut pas être prévisible. Je ne
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dois pas être le clown de service qui fait rire en étant sympa. Je dois être un tout petit peu
décalé, pour surprendre, susciter une réaction », ibid.
« Aujourd’hui les politiques ne sont plus crédibles, ils se foutent de la gueule des gens
ouvertement. Ils s’asseyent vis-à-vis de quelqu’un, lui disent que c’est lui et lui seul qui
compte, et aussitôt qu’un autre se présente ils lui disent la même chose. Quand on prend un
peu de recul pour regarder la politique française, il y a de quoi péter un plomb », ibid.
« Au départ j’étais terrorisé par les journalistes experts qui avaient un avis sur tout, alors que
moi je n’avais d’avis sur rien. Puis, j’ai compris que comme les sondeurs, les experts
pouvaient se tromper, comme moi. À la dernière présidentielle, les experts avaient expliqué que
Hollande gagnerait par 55% et il n’a gagné que par un peu plus de 51%. Le fait de s’être
trompé n’a pas dérangé les sondeurs experts. Plus ils se trompent plus ils sont experts. Avec
les journalistes ça s’est très mal passé au début, mais le culot, le mien, a fini par l’emporter »,
ibid.
« J’ai une alerte remaniement sur mon téléphone, je vous dépose ? Vous habitez dans quel
quartier ? », lancé à Jean-Marc Ayrault au salon de l'Agriculture, en mars 2014.
« Je suis curieux de ce qui se passe dans l'actualité. Je ne me demande pas si je suis
journaliste ou comédien, ou s'il y a un mélange des genres. Je tends mon micro à des
politiques, je leur pose des questions et le mieux est d'être un minimum informé », L'Instant M,
France Inter, 22 avril 2015
« Je ne suis pas là pour régler les problèmes, je suis là pour constater les choses, pour leur
montrer [aux hommes politiques, NDLR] qu'on n'est pas dupe de leurs discours. Certes, ça les
décrédibilise, mais en même temps, c'est bien de soutenir un petit peu la dimension humaine
pour se dire qu'il y a un équilibre », ibid.
« Yann Barthès a toujours eu du style, de la finesse, de l’humour mais ça pouvait devenir avec
le temps un poil moralisateur […] On était, dans Le Petit Journal, dans quelque chose où l’on
pouvait stigmatiser, tourner en ridicule les uns, tenir à distance les autres. Mais si on veut être
plus proche des gens, il faut écouter davantage tout le monde, les militants du Front de gauche,
du Front national (FN), essayer de comprendre…[…] Mon truc, c’est le terrain plutôt que de
recevoir les gens depuis un fauteuil dans une situation confortable. Je cherche quelque chose
d’un peu plus vrai, d’un peu plus transparent. Qui tourne un peu moins autour du montage »,
entretien au Monde, 5 septembre 2016
On l'a dit à son sujet
Il est « le poil à gratter le plus culotté du PAF », selon la direction du groupe Canal Plus (fin août
2016).
« ''L’emmerdeur des politiques'' trouve son style avec une chronique dans « La Matinale »
en 2009. Il explose par la suite avec "Eldin Reporter", pastille insolente du "Supplément".
Bolloré souhaitait qu’il ait sa propre émission. C’est fait », Le Monde, 26 août 2016.
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« Le prétendu trublion Cyrille Eldin ne brille pas vraiment par son impertinence, dans la pastille
Eldin rapporteur diffusée cette saison dans le catastrophique "Grand journal" de Maïtena
Biraben. Accueilli à bras ouverts par beaucoup de politiques, Eldin voue toute son insolence à
les rendre sympathiques, englué dans une connivence irritante. Plus clown en quête de petites
phrases qu'intervieweur acharné. Plus gaz hilarant (et encore…) que poil à gratter » Télérama,
17 juin 2016.
« Tu attends quelqu'un pour pouvoir l'interroger sur le fond, lui débarque de nulle part, pose une
question absurde et bousille ton travail », une salariée d'une radio nationale citée par Télérama,
26 octobre 2015.
« Pour les politiques qui ont un peu de repartie, croiser Cyrille Eldin est un moment de détente
associé à une opportunité de communiquer positivement », selon un responsable des relations
presse d'un ministre en exercice, op. cit.
« Dans "Le Supplément" ou "Le Petit Journal", Cyrille Eldin fait trembler les politiques avec son
indéniable culot, ses questions inattendues et ses vannes imparables. Il est à la fois leur bête
noire et leur meilleur ami. Bête noire, car il n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat avec ses
questions. Meilleur ami, car à son micro et devant les caméras, les hommes politiques peuvent
montrer un tout autre visage », Le Figaro, 22 avril 2015
« Chaque époque a son fou du roi, chargé de moquer ceux qui nous gouvernent, tout en
sachant ne pas aller trop loin dans la satire. Le bouffon du moment s’appelle Cyrille Eldin. Ce
comédien de 41 ans est désormais un personnage à part entière du microcosme. Tous les
acteurs politiques du pays, de droite ou de gauche, jouent au chat et à la souris avec ce faux
candide », L'Opinion, 15 février 2015.
« Sa dramaturgie à lui repose sur le choc entre deux mondes, celui de l’absurde et celui du
pouvoir. Un choc qui tourne toujours à l’avantage du premier. « Il cherche toujours la raideur
chez l’homme politique, observe un professionnel de la communication. Il la cherche et s’en
nourrit. » « Son rôle, c’est de créer des échanges, des incidents », résume Laurent Bon,
producteur du "Petit Journal" et du "Supplément", qui l’a poussé dans cette veine. », ibid.
« Je l’adore, il est drôle et joyeux. En plus, il danse et il chante bien, et il aime bien picoler.
Mais il devrait être interdit de déplacement ministériel. Quand j’étais ministre de la Formation
professionnelle, j’avais visité un atelier chez Lenôtre. Il s’était mis du chocolat partout et se
baladait à côté de moi. Ce n’est pas normal. C’est comme si moi, j’allais voir le patron de
Canal + dans son bureau, et me foutais de lui. Très souvent, je l’ai mis dehors. Ce sont des
gens qui ne devraient pas être là », Nadine Morano au sujet de Cyrille Eldin, ibid.
« Cyrille est un clown : exubérant, volcanique, épuisant, heureux et désespéré. Je suis soufflée
par ce qu'il ose faire. Mettez quelqu'un d'autre à sa place, ça paraîtrait déplacé, méchant, mal
élevé. Avec lui, ça passe. Toujours », Maïtena Biraben à son sujet, Le Nouvel Obs, 5 décembre
2014
« Il continue de monter sur les planches et n’a pas de carte de presse », Les Inrocks, 11 mai
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