olivier vadrot - La cuisine, centre d`art et de design

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olivier vadrot - La cuisine, centre d`art et de design
OLIVIER VADROT
« Jeux de briques »
24 oct 2015 > 10 jan 2016
biographie /
Maquette du four à pain pour Nègrepelisse, C. Olivier Vadrot.
Né en 1970, Olivier Vadrot vit et travaille à Beaune, en Bourgogne. Diplômé de l’école nationale
supérieure d’architecture de Lyon, il présente son travail en France et à l’étranger depuis 1995. Au
début des années 2000, il participe à la création et à la programmation du centre d’art La salle
de bain à Lyon. Associé au collectif Coktail Designers de 2004 à 2012, il collabore avec Sébastien
Roux et Célia Houdart à des projets électroacoustiques in situ, qui placent les spectateurs dans
une situation d’écoute originale. Ses réalisations, qui se réfèrent à l’architecture, questionnent
des modalités de restitution et de diffusion de l’art aujourd’hui, qu’il s’agisse d’oeuvres visuelles,
de compositions sonores ou de textes.
Document de visite
l’exposition /
Depuis sa création en 2004, La cuisine invite
régulièrement des artistes et designers à réfléchir
à des projets qui investissent et participent à
l’aménagement du territoire.
Durant sa résidence au centre d’art, Olivier Vadrot
a choisi de réfléchir à la conception d’un four à
pain partagé (four «banal») destiné aux habitants
de la commune de Nègrepelisse.
Fasciné par l’emploi de la brique de terre durant
son séjour en qualité de pensionnaire à la Villa
Médicis à Rome, c’est à travers ce matériau,
Coupole en terre crue d’un four à pain à Vaïssac (82) ayant qu’il a choisi de réactualiser ce type d’ouvrage
inspirée l’artiste, photo Olivier Vadrot, 2015.
aujourd’hui en désuétude.
L’exposition, intitulée «jeux de briques» en référence au jeu de construction et d’assemblage
pour enfants, présente la synthèse des recherches d’Olivier Vadrot sur ce projet. Autrefois à
Nègrepelisse, le four banal se situait dans la rue qui mène au château. Si ce projet abouti, le
nouveau four serait installé sur l’esplanade proche de ce site.
les banalités /
Les banalités sont, dans le système féodal français, un droit, le «droit de ban» que le seigneur
avait d’imposer l’usage d’installations techniques lui appartenant à ses sujets et de percevoir
une redevance sur cet usage. Le seigneur était dans l’obligation d’entretenir et de mettre à
disposition de tout habitant de sa seigneurie ses installations techniques. En contrepartie ces
derniers ne pouvaient utiliser que celles-ci, payantes. Les principales banalités étaient le four
(taxé par le fournage), le moulin et le pressoir. Longtemps après la fin de ce monopole, aboli en
1793, la société rurale conserva cette pratique collective de cuisson du pain, le four dit «banal»
appartenant à la collectivité. Pour des raisons techniques (minutie de la construction d’un four)
et économiques (emploi d’un minimum de bois pour le chauffage), son usage persista.
Le four
individuel n’apparut en France qu’au XIXème siècle.
La cuisine
centre d’art et de design
www.la-cuisine.fr
Esplanade du Château de Nègrepelisse (82)
Contact : [email protected]
05 63 67 39 74
notice des oeuvres /
1 / Mur d’images sur l’art de la brique à travers le monde.
2 / Tribune, espace d’échanges autour de l’exposition.
3 / Perspectives axonométriques de l’enveloppe du four.
4 / 9 / Plans et shémas du projet du four banal.
5 / Structure géodésique d’icosaèdre.
6 / Maquette de recherche.
7 / Maquette du four banal pour Nègrepelisse.
8 / Visuel de mise en perspective de la maquette du four.
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le Principe de construction du four à pain /
En Pays Midi-Quercy, la brique en terre crue ou cuite
(brique foraine) constitue un élément très présent
dans le patrimoine architectural. En proposant
une construction de four à pain Olivier Vadrot
souhaite réactiver des techniques ancestrales de
construction liées à ce type d’ouvrages. La voûte de
l’âtre serait inspirée de celle en terre crue d’un four
visité à Vaïssac (82). L’enveloppe du four, distincte
de la coupole, serait constituée de briques foraines
dont le dessin s’inspirerait des tours du château de
Nègrepelisse.
Pour la réalisation de la voûte de l’âtre, Olivier
Vadrot se réapproprie le principe en architecture
de la coupole géodésique. Conçu par l’architecte
Walter Bauersfeld, le premier dôme géodésique
a été construit en 1922 mais passé inaperçu à l’
époque. Il a été réinventé et développé dans les
années 1950 par l’ingénieur américain Richard
Buckminster Füller.
La forme mathématique de la structure d’un dôme
géodésique est une géode dont la forme sphérique
est décomposée par un maillage de triangles.
Le polyèdre (solide de Platon à plusieurs faces
polygonales) qui la compose est un icosaèdre*.
Ces éléments triangulaires sont des figures planes
Pour réaliser le four, la forme verte est répétée 5 fois.
indéformables qui possèdent chacune leur propre
Le triangle bleu, isocèle, est répété au total 30 fois.
rigidité, provoquant une distribution des forces
Le triangle jaune, équilatéral, est répété 10 fois.
et des tensions sur l’ensemble de la structure.
Cette dernière est de ce fait autoporteuse, laissant
l’intérieur entièrement disponible (pas de piliers),
et conduit à une architecture très rigide malgré la
légèreté de l’ensemble. Afin que cette structure
possède une très grande cohésion autant au niveau
de la dilatation que de la résistance mécanique,
et qu’il n’y ai pas besoin de calage des briques lors
de la construction, Olivier Vadrot a imaginé 12
types de briques différentes : chacunes, de section
triangulaire spécifique s’ajusteraient parfaitement.
Dessin de coupe d’un des 12 modèles de brique de Au total 320 briques en terre crue et 12 moules en
terre crue nécessaire à la construction de la coupole bois seront nécessaires pour la réalisation.
du four.
icosaèdre* : figure géométrique composée de 20 faces qui sont des triangles équilatéraux, de 12 sommets et de 30
arêtes. Il a 5 arêtes en chacun des sommets.

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