L`Armée de l`Air au 1 octobre 1942
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L`Armée de l`Air au 1 octobre 1942
L’Armée de l’Air au 1er octobre 1942 Structure et effectifs Les structures de l’Armée de l’Air, qui ont peu évolué en 1941 et début 1942, connaissent une évolution en profondeur au second semestre 1942. Sous l’impulsion de son chef d’état-major, le général d’armée aérienne Jean-Paul Houdemon, son organisation évolue pour s’adapter à trois faits nouveaux : le déplacement (en cours ou à venir) des combats vers de nouveaux territoires (à conquérir ou libérer) au nord de la Méditerranée, la spécialisation des activités (aviation stratégique, tactique et de coopération navale) et la mise en place progressive de commandements interalliés. Pour répondre à cette évolution, les zones d’opérations aériennes disparaissent au profit des commandements interalliés, les commandements des régions aériennes reviennent à leur rôle de 1940 (commandement des unités et établissements de l’arrière – écoles, groupes en transformation et formation, bases, dépôts etc.) et des armées aériennes sont mises sur pied pour être activées lors des grandes opérations interalliées. Deux armées aériennes regroupent ainsi les forces de chasse et de bombardement, destinées à acquérir la supériorité aérienne et à soutenir les actions des forces terrestres. Les escadres de bombardement stratégique et de transport sont isolées dans des commandements autonomes. Toutes les unités aériennes de coopération navale sont désormais regroupées au sein de l’Aéronavale. Ce changement permet l’éclosion d’une nouvelle génération de généraux. En effet, si les officiers supérieurs de l’Armée de l’Air, pour la plupart trop jeunes pour avoir été touchés par l’abaissement de la limite d’âge en 1940, n’ont pas été massivement renouvelés en 1941 et début 1942 1, l’appel d’air créé par les états-majors et autres commandements interalliés permet à de jeunes généraux de prendre des responsabilités. Fin 1942, les matériels ne sont plus un problème aigu : les usines nord-américaines tournent désormais à plein régime et livrent des matériels de bonne et même de très bonne qualité (Mustang II, B-26…) en nombre suffisant. Le goulet d’étranglement est à nouveau le personnel navigant : grâce à l’apport des “Petits Alliés” (Polonais, Belges, Tchécoslovaques) et grâce au Déménagement des écoles en AFN, les pertes des batailles de 1940 à 1942 ont été compensées, mais l’expansion voulue n’a pu être mise en place. Elle devrait devenir possible au début de 1943, avec l’arrivée des premières promotions formées aux Etats-Unis, mais en attendant, les dotations normales des groupes 2 sont de moins en moins souvent atteintes. Haut commandement I – Les principaux chefs de l’Armée de l’Air nommés à l’automne 1940 ou début de 1941 sont encore aux commandes à la fin de 1942. – Chef d’état-major général de l’Armée de l’Air, commandant en chef des forces aériennes françaises : général d’armée aérienne Jean-Paul Houdemon. – Délégué permanent de l’état-major de la Défense Nationale auprès de l’Etat-major Combiné Interallié : général d’armée aérienne Henri Mouchard. 1 Seuls parmi les généraux d’armée aérienne et de corps d’armée aérien, Poli-Marchetti en 1941, puis Armengaud et Picard en 1942, ont été atteints par la limite d’âge et placés en seconde section. 2 Groupe de chasse, reconnaissance ou coopération : 20 avions plus 4 en réserve ; groupe de bombardement : 15 avions plus 3 en réserve. – Officiers généraux de l’Armée de l’Air détachés à l’Etat-major de la Défense Nationale : (a) Troisième sous-chef d’état-major de la Défense Nationale : général de brigade aérienne Paul de Montarby. (b) Adjoint de l’Inspecteur général de la Défense aérienne (à l’état-major de la défense nationale) : général d’armée aérienne Georges Aubé. (c) Commandant le 2e Bureau de l’état-major de la Défense Nationale : général de brigade aérienne Hubert de Geffrier. – Etat-major de l’Armée de l’Air et Grand Quartier Général de l’Air : - Major-général et commandant le GQGA : général de division aérienne Jean Mendigal. - 1er sous-chef d’état-major : général de division aérienne Jean Bergeret. - 2e sous-chef d’état-major : général de division aérienne Jean-Charles Romatet. – Inspecteurs généraux : – Inspecteur général de l’Air : général d’armée aérienne Joseph Vuillemin. – Inspecteur général de l’aviation de Transport : général de corps d’armée aérienne Pujo. – Inspecteur général de la Chasse : général de corps aérien Bernard d’Harcourt. – Inspecteur général du Renseignement : général de corps aérien Marcel Têtu. – Inspecteur général du Bombardement : général de corps aérien Albert Pastier. – Inspecteur général de l’Aviation de Coopération et de Soutien : général de corps aérien Henri Jauneaud. – Inspecteur général des Ecoles : général de division aérienne René Chambe. II – Trois grands commandements interalliés sont détenus par des généraux de l’Armée de l’Air : – Commandant en chef des forces aériennes alliées en Méditerranée Orientale : général d’armée aérienne René Bouscat. – Commandant en chef des forces aériennes alliées en Méditerranée Occidentale : général d’armée aérienne Roger Pennes. – Commandant en chef des forces aériennes interalliées Torche : général d’armée aérienne François d’Astier de la Vigerie. Organisation et déploiement Grandes unités aériennes de l’Armée de l’Air Note – Les unités des “Petits Alliés” sont signalées dans cet ordre de bataille par une lettre entre parenthèses : B, P, T ou Y (Belges, Polonais, Tchécoslovaques, Yougoslaves). 1ère Armée Aérienne française (général de corps aérien Pierre Weiss) Note – La 1ère Armée Aérienne opère au sein des Forces Aériennes d’Egée (Air Vice-Marshal Keith Park), elles-mêmes sous les ordres du commandant en chef des forces aériennes alliées en Méditerranée Orientale (général d’armée aérienne René Bouscat). 1ère division de chasse (général de division aérienne Louis Valin) 2e EC (GC I/2, II/2, III/2) NA-73, NA-92 e 6 EC (GC I/6, II/6, III/6) NA-89 9e EC (GC I/9, II/9) (T) Hawk-87 Lesbos Crète Péloponnèse 13e EC (GC I/13, II/13, III/13) 3 80e EC (GC I/80, II/80, III/80) (Y) P-38E, P-38F Hawk-87, P-39D Lesbos Péloponnèse 2e division de bombardement (général de division aérienne Philippe Escudier) 12e EB (GB I/12, II/12, III/12) B-25B/C Crète 19e EB (GB I/19, II/19, III/19) DB-73 Crète GB I/81 (Y) et II/81 (Y) Martin 167 Péloponnèse Hors division 22e E-ACCS (I/22, II/22, IV/22) (P et T) GR II/33 GCN I/8 P-39D, Vultee Vengeance Lockheed F4 Beaufighter IV-F Péloponnèse Crète et Chios Crète Escadre de bombardement lourd Note – la 60e EB (lourde) opère au sein de la Force Blowlamp (général James Doolittle), ellemême sous les ordres du commandant en chef des forces aériennes alliées en Méditerranée Orientale (général d’armée aérienne René Bouscat). 60e EB (GB I/60, II/60, III/60, IV/60) B-24D Rhodes 2e Armée Aérienne française (général de corps aérien Robert Odic) Note – La 2e Armée Aérienne opère au sein des Forces Aériennes Torche (général d’armée aérienne François d’Astier de la Vigerie), elles-mêmes sous les ordres du commandant en chef des forces aériennes alliées en Méditerranée Occidentale (général d’armée aérienne Roger Pennes) 3e division de chasse (général de division aérienne Jean-Baptiste Laurens) 4 e EC (I/4, II/4, III/4) NA-73, NA-92 Sicile e 5 EC (I/5, II/5, III/5) NA-89 Sicile 7 e EC (I/7, II/7, III/7) NA-89 Gozo 10e EC (I/10, II/10, III/10) (P) Spitfire V Sicile e 39 EC (I/39, IV/39) NA-83, NA-92 Gozo 41 e EC (I/41, II/41, III/41) (B) Hawk-87 Sicile 4e division de bombardement (général de division aérienne Jean Hébrard) 11e EB (I/11, II/11, III/11) B26A/B Tunisie 21e EB (I/21, II/21, III/21) DB-73 Sicile 23e EB (I/23, II/23, III/23) DB-73 Malte 25e EB (I/25, II/25, III/25) DB-73 Sicile 31e EB (I/31, II/31, III/31) (P) B-25C Tunisie 42e EB (I/42, II/42) (B) DB-73 Sicile Hors division GR I/33 GR III/33 53e E-ACCS (I/53, II/53) (B) GCN II/8 3 B-25 mod. Tunisie Mosquito PR, Spitfire PR IV Tunisie et Malte P-39D Sicile Beaufighter IV-F Pantelleria Les appareils de la 13e EC interviennent en priorité en escorte de la 60e EB(L), mais opèrent au sein de la 1ère division de chasse le reste du temps. Division de transport et d’assaut 15e ET (GT I/15, II/15, III/15 et IV/15) 16e ET (GT I/16, II/16, III/16 et IV/16) 17e ET (GT I/17, II/17, III/17, IV/17) 101e EP (I/101, II/101, III/101, IV/101) DC-3 DC-3 LeO-45, DC-3 remorqueurs planeurs Horsa, Hotspur Tunisie, Libye Tunisie, Libye Tunisie, Libye Tunisie, Libye Note – L’Armée de l’Air aligne aussi de nombreuses escadrilles de transport et de liaison, ou encore de police coloniale, non reprises ici. Régions aériennes La défense de l’AFN repose (outre les escadrilles de chasse de l’Aéronavale – à Oran et Bizerte – et la chasse de nuit de la 8e EC en Algérie) sur les patrouilles aériennes de défense du territoire (DAT), formées à raison d’une patrouille (triple) DAT sur chacun des CIC de Meknès, Casablanca, Tunis et Alger. Les commandements des régions aériennes ont évolué vers une fonction plus administrative, et sont désormais plutôt servis par des officiers généraux de grade moins élevé qu’en 1941. – Commandement des forces aériennes françaises en Grande Bretagne : général de division aérienne Paul Rozoy Les forces aériennes françaises en Grande-Bretagne comptent désormais une escadre de chasse, engagée sous commandement opérationnel de la RAF : 1e EC (GC I/1, II/1, III/1) NA-89 Grande-Bretagne – Commandement de l’Air en Algérie : général de division aérienne Armand Pinsard Le commandement de l’Air en Algérie regroupe surtout des bases aériennes et des groupements écoles (en particulier le Centre d’Instruction au Bombardement d’Oran et le Centre d’Instruction au Renseignement de Blida). Il compte cependant un groupe de chasse de nuit, réparti entre Oran et Alger et qui complète la 8e EC : GCN III/8 Beaufighter IV-F Algérie – Commandement de l’Air en Tunisie : général de division aérienne Léopold Redempt Le commandement de l’Air en Tunisie regroupe surtout des bases aériennes et deux groupements écoles (y compris le Centre d’Instruction à la Chasse de Tunis). – Commandement de l’Air au Maroc : général de division aérienne Pierre Rousselot de SaintCéran Le commandement de l’Air au Maroc regroupe des bases aériennes et de nombreux groupements écoles (en particulier le Centre d’Instruction au Bombardement de Casablanca, le Centre d’Instruction à la Chasse de Meknès, le Centre d’Instruction de l’aviation polonaise de Mediouna et l’Ecole de l’Aéronautique Militaire belge à Oujda). Mais le point névralgique reste le centre d’assemblage de Casablanca (où sont assemblés les avions américains). – Commandement de l’Air au Levant : général de division aérienne Jean-François Jannekeyn Avec le déplacement du front en Grèce et en mer Egée et la fin de l’incident d’Irak, le Levant est redevenue une zone arrière, abritant uniquement des bases pour le transit, avec quelques escadrilles de police coloniale. – Commandement des forces aériennes françaises à Malte : général de brigade aérienne Marcel Haegelen Avec la conquête de la Sicile, les escadrilles françaises basées à Malte se redéploient progressivement en Sicile et ce commandement perd peu à peu de son importance. – Commandement de l’Air en Indochine : général de brigade aérienne Devèze L’activité du commandement de l’Air en Indochine est désormais centrée sur la seule base Epervier, à Dien-Bien-Phu, mais celle-ci joue et jouera dans la suite du conflit un rôle capital. Ses moyens ont été sensiblement renforcés et comptent désormais deux escadres et un groupe improvisé d’appui au sol : 40e EC Hawk-87 Dien-Bien-Phu 62e EB Martin-167 Dien-Bien-Phu GB “ Louvre” Potez-25 TOE et Lysander Dien-Bien-Phu En pratique, les appareils des 40e EC et 62e EB sont en partie basés en Chine (à Kunming) et le renouvellement de leur matériel se fait grâce à un échelon arrière installé en Birmanie (à Myitkyina). Par ailleurs, des unités de l’USAAF sont elles aussi basées “à cheval” entre DienBien-Phu et Kunming. Note – La 52e E-ACCS opère en Nouvelle-Guinée sous commandement opérationnel de la RAAF. – Commandement de l’Air en AOF : général de brigade aérienne Paul Gama Le commandement de l’Air en AOF comprend plusieurs bases, dont l’activité est essentiellement liée à la lutte anti sous-marine et au transit d’avions livrés par les Etats-Unis. – Commandement de l’Air en AEF : général de brigade aérienne Crochu L’activité du commandement de l’Air en AEF est désormais très modeste.