synthèse des communications

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synthèse des communications
Les artistes belges et les salons, de la fin du XVIIIe au début du XXe siècle.
RESUMES
Comme dans la plupart des autres pays européens, les salons des beaux-arts ont largement marqué la vie
artistique en Belgique. Les livrets édités à cette occasion représentent une source d’une grande richesse, tant
pour les historiens de l’art que pour les historiens. Malheureusement, ces catalogues sont souvent d’un accès
difficile et d’une utilisation complexe. Il n’est pas aisé de repérer toutes les expositions qui ont eu lieu, encore
moins d’en trouver les catalogues qui parfois ont fait l’objet de plusieurs éditions et de suppléments. Le
chercheur, le plus souvent intéressé par des informations ponctuelles (concernant une œuvre, un artiste, un thème
iconographique ou une information historique), n’entamera que rarement ce travail de collecte et de critique
historique d’une ampleur colossale. Il s’avère donc essentiel d’envisager un programme de recherches
bénéficiant de multiples collaborations à l’échelle nationale pour collecter ces catalogues, les mettre à la
disposition des chercheurs, en faciliter l’utilisation et en présenter le résultat au grand public.
Afin de mieux mesurer l’importance des salons pour la vie artistique belge et afin d’initier la réflexion sur un
éventuel projet de recherche, l’Institut royal du Patrimoine artistique a consacré, le 30 novembre 2004, son
cinquième séminaire d’histoire de l’art à ce phénomène.
Christophe Loir (FNRS-ULB) : La naissance des salons des beaux-arts en Belgique : un nouveau mode
d’encouragement pour un monde artistique en mutation.
En Belgique, un nouveau mode d’encouragement apparaît à la fin de l’Ancien Régime : l’exposition d’art
contemporain. Si les expositions annuelles de Liège et d’Anvers (respectivement organisées par la Société
d’Émulation et la Société des Arts à partir de 1779 et de 1789) restent plutôt modestes et confidentielles, celle de
Gand organisée par l’académie des beaux-arts de la ville en 1792 marque la naissance du premier salon moderne
en Belgique, sur le modèle du salon parisien. Les salons se développent ensuite sous la période française,
notamment en liaison avec des sociétés d’encouragement qui organisent des loteries artistiques. A partir de 1813,
les villes d’Anvers, Bruxelles et Gand s’associent pour organiser des salons à tour de rôle. Sous la période
hollandaise, ces salons dits triennaux connaissent leur âge d’or : le nombre d’exposants augmente, le public est
sans cesse plus nombreux et les publications associées à ces événements se multiplient. Durant les premières
années qui suivent l’indépendance belge, les salons sont le théâtre du conflit esthétique entre classiques et
romantiques et des tensions naissent également autour du projet du gouvernement d’abandonner le système
triennal au profit d’un salon national organisé dans la capitale, Bruxelles. Si les salons continuent à jouer un rôle
central dans la vie artistique, de nouveaux types d’exposition apparaissent dans les années 1830 qui font
concurrence aux salons traditionnels.
L’apparition des salons est un phénomène fondamental dans l’histoire de l’art qu’il faut replacer dans le contexte
des transformations profondes du monde artistique à la fin des temps modernes et au début de l’époque
contemporaine. Il est donc utile d’analyser conjointement l’apparition du public, le développement des
institutions, la modification du statut de l’artiste et l’émergence de la notion de « beaux-arts ».
Erik Buelinckx (KIK-IRPA) : De salons en de avant-garde: de doorbraak van het realisme (1855-1875).
Alexia Creusen (ULg) : Le système des salons dans la Belgique du XIXe siècle.
Après la naissance de la jeune nation belge, le cycle des salons triennaux de Bruxelles, Anvers et Gand se
maintient. Le profil des exposants, intimement lié aux attentes des organisateurs, varie au cours des décennies.
Un nombre sans cesse croissant d’artistes belges et étrangers se pressent au portillon. Très couru, le salon
organisé dans la capitale reste nettement moins prestigieux que celui de Paris.
Jusqu'aux années 1860 au moins, les salons constituent un espace central de visibilité, en particulier pour les
nouveaux venus. Cependant, ces vastes expositions officielles, où apparaissent côte à côte des centaines
d’œuvres, fatiguent les artistes comme les amateurs. De manière significative, les créateurs les plus renommés
s’abstiennent régulièrement d’y exposer. Les chroniqueurs artistiques, pour leur part, sont de plus en nombreux à
critiquer ces manifestations…
Marjan Sterckx (FWO-Vlaanderen / KUL) : Salonfähig of Salonheldin? De aanwezigheid van vrouwelijke
beeldhouwers op de Salons.
Aangezien beeldhouwkunst als een ‘mannelijk’ métier werd beschouwd, dat moeilijk te combineren viel met een
huishouden, waren vrouwelijke beeldhouwers in de lange 19de eeuw een stuk zeldzamer op de Salons dan
schilderessen, maar zeker niet afwezig. In het onderzoek naar 19de-eeuwse beeldhouwsters zijn de saloncatalogi
van onschatbare waarde en in de uiteenzetting werd specifiek ingegaan op hun nut, bruikbaarheid en belang.
Door de hoogst summiere gegevens erin stap voor stap te ontleden, werden aan de hand van voorbeelden een
aantal evidente aspecten, mogelijkheden, moeilijkheden en evoluties aangegeven, zoals die in het onderzoek naar
vrouwelijke beeldhouwers naar voren komen. Achtereenvolgens kwamen daarbij aan bod:
1) Naam: problematiek van onzekerheid vrouwennaam, pseudoniemen, initialen, aanspreking; mogelijkheid tot
retraceren beeldhouwsters
2) Naam van de leraar: als het ware kwaliteitslabel; problematiek van opleiding
3) Adresvermelding: mogelijkheid indirect contact; verblijfplaats; correspondentie-adres; naburigheid met
andere kunstenaars; mobiliteit; nationaliteit (receptie, deelname buitenlandse beeldhouwsters op Belgische
Salons en van Belgische beeldhouwsters aan buitenlandse Salons)
4) Titel(s): enige of eerste sporen van verdwenen sculpturen (casus fotograaf Vizzavona); iconografie;
strategieën
5) Materiaalaanduiding: opdeling catalogi per discipline; verband opdrachtgever/koper
6) Lidmaatschap en jury van de Salons: pas laat leden en in jury; persoonlijke contacten; ‘hors concours’;
waardering
Michèle Van Kalck (MRBAB-KMSKB) : Les salons triennaux de Bruxelles (1833 – 1880) : anatomie d’un
système.
Un salon, avant de devenir un espace physique et sensible, un livret, est d’abord toujours « pensé » (rêvé ?).
Cette communication, centrée sur les expositions triennales de Bruxelles, propose, d’une part, une réflexion sur
le salon ou les salons en tant que système conçu pour répondre à des besoins (ceux de l’Etat-organisateur, ceux
des artistes, du public, des marchands d’art…), d’autre part, une approche pragmatique qui prenne en compte le
processus de conception et de mise en œuvre des expositions. Une telle approche privilégie nécessairement le
recours aux archives et implique l’analyse du dispositif réglementaire relatif aux salons. L’identification des
organes acteurs, l’examen de leurs attributions et des mécanismes de décision sont autant d’entrées possibles
pour saisir les faits dans leur contexte organique (motivations sous-jacentes en amont et résultats ou réactions en
aval). L’organisation en perpétuel réajustement des salons montre d’ailleurs que l’institution participe d’enjeux
plus larges et notamment de stratégies de construction identitaire — celle de l’Etat et celle de la communauté
artistique, voire aussi celle du monde du marché de l’art. La progressive désaffection à l’égard des salons
triennaux de la capitale trouve son origine dans l’incapacité qui les caractérise à concilier des attentes (des
valeurs sous-jacentes ?) par trop hétérogènes. Parallèlement, les expositions organisées par un nombre toujours
croissant de cercles et de sociétés d’artistes opposent aux salons organisés par l’Etat une « réponse », en quelque
sorte, concurrente. Dans cette perspective, la création du Palais des beaux-arts de Bruxelles, inauguré en 1880,
peut être considérée comme marquant un tournant dans les rapports artistes-Etat, et, ce faisant, un tournant dans
l’évolution des salons officiels.
Tom Verschaffel (KUL) : Het onderzoek naar de aanwezigheid van Belgische kunstenaars op het Salon van
Parijs in de negentiende eeuw: problemen en mogelijkheden.
Niet verstrekt samenvatting.
Gaëtane Maës (Université de Lille) : Les Salons de Lille et leurs liens avec la Belgique.
A partir de mon étude des Salons de Lille de 1773 à 1820 [G. Maës, Les Salons de Lille de l’Ancien régime à la
Restauration (1773-1820), Dijon, éd. L’échelle de Jacob, 2004, préface de Philippe Bordes], je présenterai dans
un premier temps les principales caractéristiques de ces expositions pour ensuite me pencher sur leurs liens avec
les anciens Pays Bas autrichiens devenus français par la suite.
Ces liens recouvrent deux aspects :
- la participation des artistes «belges » aux Salons de Lille (J.-B. Garemijn, P.-J. Sauvage, F.-J. Kinsoen, P.-F. de
Noter, etc.) ;
- l’influence que la tradition flamande a pu exercer sur les institutions artistiques lilloises afin de mieux répondre
aux attentes des artistes locaux et de leur clientèle.
J’insisterai particulièrement sur la notion d’influence issue des anciens Pays Bas du sud car à Lille, elle
contrebalance largement l’influence française que les études historiques du XXe siècle avaient jusqu’à présent
soulignée en priorité.

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