6- PC (Dr Kamagate) - African Index Medicus

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6- PC (Dr Kamagate) - African Index Medicus
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KAMAGATE F.S. & al. : Difficultés cliniques dans la pratique de la prothèse fixée ...
Rev. Ivoir. Odonto-Stomatol., vol. 8, n° 1, 2006, pp. 32-39
© EDUCI 2006
DIFFICULTES CLINIQUES DANS LA PRATIQUE
DE LA PROTHESE FIXEE EN COTE D’IVOIRE
RESUME
Auteurs
KAMAGATE* F.S.
KONATE* N. Y.
DJEREDOU* K. B.
BINATE* A.
Service
Il s’est agi d’une étude d’ approche épidémiologique
qui a permis :
- d’apprécier l’activité des praticiens dans le domaine
de la prothèse fixée ;
- d’identifier les moyens et les méthodes utilisés pour
la réalisation prothétique ;
- de relever les difficultés et les causes d’échecs.
Le but de cette étude est d’analyser la manière dont
est abordée cette thérapeutique aussi bien au niveau
des soins pré-prothétiques, prothétiques, post-prothétiques,
qu’au niveau des matériaux utilisés et des étapes dévolues
au technicien de laboratoire. Ceci, afin de :
- relever les difficultés de conception et de réalisation
fréquemment rencontrées par les praticiens ;
- faire des propositions pour les aider à améliorer la
prise en charge de leurs patients demandeurs de traitements
prothétiques fixés.
Mots-clés : Prothèse fixée - Chirurgien-dentistes -
* Maitre Assistant
Difficultés
Département de Prothèse et
d’Occlusodontie
SUMMARY
UFR d’Odonto-Stomatologie,
It acted of an epidemiologic study of approach which allowed:
Abidjan, Côte d’Ivoire
- to appreciate the activity of the experts in the field of the
Correspondance
Dr KAMAGATE F.S.
Maître-Assistante à l’UFR
d’Odonto-Stomatologie
22 BP 612 Abidjan 22, Côte
d’Ivoire
fixed prosthesis;
- to identify the means and the methods used for the prosthetic
realization;
- to raise the difficulties and the causes of failures.
The goal of this study is to analyze the way in which is approached
this therapeutic as well on the level of the care pre-prosthetic, prosthetic,
post-prosthetic, as on the level of materials used and the stages reserved
for the technician of laboratory. This, in order to :
- to raise the difficulties of design and realization frequently
met by the experts ;
- to make proposals to help them to improve the assumption of
responsibility of their petitioning patients of fixed prosthetic
treatments.
geons and orthodontists is necessary to ensure the success of this
endeavour while taking into account the psychological, physiological,
diagnostical and therapeutic specifics in adults.
Key words : Prosthodontic - Dentist - Difficulties
Rev. Ivoir. Odonto-Stomatol., Vol. 8, n° 1, 2006, pp. 32-39
INTRODUCTION
La prothèse fixée est une prothèse à
appui dentaire exclusif. De ce fait, elle
n’entraîne pas d’encombrement de la cavité
buccale, ce qui est source de confort pour
les patients.
Elle a une relative facilité d’adaptation qui
assure sa rapide intégration par les patients.
L’impossibilité pour eux de déposer la
prothèse, donc de découvrir leur
édentement de façon intempestive est
source de guérison du handicap esthétique,
surtout lorsque l’édentement concerne le
secteur antérieur.
Par ailleurs, la prothèse scellée procuret-elle une efficacité masticatoire plus
importante que tout type de prothèse (9).
Sa conception implique :
- des exigences cliniques qui ne sont
pas toujours à la portée des praticiens ;
- une technologie de laboratoire pas
toujours maîtrisée par les techniciens de
laboratoire ;
- et un coût pas toujours supportable par
les populations même ceux des pays
développés.
En outre, la réussite d’un traitement en
prothèse fixée nécessite la combinaison
raisonnée de divers aspects de la
thérapeutique dentaire ; à savoir la motivation
du patient, la prévention des maladies
dentaires potentielles, ainsi que la prise en
compte des maladies parodontales et des
dysfonctions du système stomato-gnathique.
La prothèse conjointe est certainement
l’un des domaines de l’odontologie, dans
lequel l’élaboration clinique et de laboratoire
est la plus délicate. Les erreurs peuvent
occasionner des conséquences irréversibles
et entraîner la perte des dents supports.
Le praticien doit donc avoir une
connaissance parfaite des principes de base
tant biologiques que mécaniques (1), une
dextérité nécessaire à l’exécution de ce type
de traitement et une bonne maîtrise des
techniques devant être mises en œuvre
pour son succès.
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Dans ce sens, il nous est donc apparu
important de cerner et d’apprécier
l’approche de ce type de prothèse en
pratique quotidienne auprès de praticiens
exerçant dans la région d’Abidjan.
Le but de cette étude est d’apprécier
l’abord de cette thérapeutique aussi bien
au niveau des soins pré-prothétiques,
prothétiques, post-prothétiques, qu’au
niveau des matériaux utilisés et des étapes
dévolues au technicien de laboratoire. Ceci,
afin de :
- relever les difficultés de conception et
de réalisation fréquemment rencontrées
par les praticiens ;
- faire des propositions pour les aider à
améliorer la prise en charge de leurs
patients demandeurs de traitements
prothétiques fixés.
I- MATERIELS ET METHODE
1.1- Matériels
1.1.1- Population d’étude
L’enquête a ciblé les Chirurgiensdentistes exerçant dans les cabinets
dentaires privés ou publics (dans les
formations sanitaires) de la ville d’Abidjan
et ses environs à savoir les 10 communes
d’Abidjan, Anyama, Bingerville et GrandBassam.
1.1.2- Matériel de travail
Il est composé :
- d’une fiche d’enquête
- d’un ordinateur PC
- de logiciels :
* SPSS pour Windows
* Word pour Windows
* Excel pour Windows
2- Méthodes
2.1-Type d’enquête
Il s’agit d’une enquête transversale. Elle
s’est étendue sur une période de cinq mois,
allant de Novembre 2003 à Mars 2004.
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2.2- Echantillonnage
L’échantillon qui a fait l’objet de notre
étude est constitué de chirurgiens-dentistes
diplômés exerçant dans la ville d’Abidjan
et ses environs, sans distinction de sexe,
et de secteur d’activité.
Il a été constitué à partir des critères
de sélection suivants :
2.2.1- Critères d’inclusion
- être chirurgien-dentiste,
- être inscrit au tableau de l’ordre,
- exercer dans la région abidjanaise,
- exercer dans le secteur privé ou public.
2.2.2- Critères de non-inclusion
- les étudiants en instance de thèse,
- les praticiens non inscrits au tableau
de l’ordre des chirurgiens-dentistes,
- les orthodontistes.
Sur la base de ces critères 150 chirurgiens
ont été sélectionnés pour constituer
l’échantillon d’étude .
24- Traitement des données
Les données recueillies ont été saisies et
traitées par micro-ordinateur à l’aide du logiciel de statistique SPSS pour Windows.
Une analyse statistique simple a permis
de calculer le pourcentage des différentes
variables, à partir de leur fréquence.
2.3- Protocole de l’enquête
Nous avons réalisé une enquête par
questionnaire auto-administré.
Le questionnaire a été déposé au cabinet
du praticien, rempli en l’absence de
l’enquêteur. Toutefois, il a été complété
pour certaines précisions par une interview.
Le questionnaire comportait quatre
rubriques :
- l’identification du patient : ce sont des
informations générales sur le patient,
- la conduite du traitement prothétique :
cette rubrique expose les différentes étapes
de réalisation de la prothèse conjointe propre
à chaque praticien,
- le suivi prothétique : il porte sur la
relation patient/praticien après le scellement
définitif de la prothèse,
- et les difficultés et les échecs : cette
rubrique concerne les difficultés majeures
rencontrées par les praticiens avant, pendant
et après la réalisation prothétique ; et les
étapes responsables à posteriori d’un échec.
Plus de la moitié des praticiens trouve la
réalisation de la prothèse conjointe
abordable.
II -RESULTATS
Tableau I : 0pinion des chirurgiensdentistes sur la difficulté de réalisation de
la prothèse fixée
E ffectif
P ourcentage
Difficile
10
10,5
Abordable
54
56,8
Aisé e
31
32,6
Total
95
100,0
Tableau II: Difficultés de réalisation de
la prothèse fixée
E tape
Pré paration de s de nts
pilie rs
Choix de la te inte
Score moyen
24,7
9,0
Motivations e t dolé ance s de s
patie nts
7,5
Empre inte dé finitive
7,2
Equilibration occlusale
7,2
Mise e n articulate ur
6,7
Essayage de la chape
mé tallique ou de l' armature
5,8
Prothè se provisoire
5,3
Suivi prothé tique
4,8
Essayage fonctionne l
2,3
Exame n clinique
1,7
Empre inte d' é tude
Aucune difficulté
1,0
11,2
La préparation des dent piliers semble être
l’étape la plus redoutée par les praticiens.
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Tableau III: Causes d’échecs
E ffectif moyen
P ourcentage
moyen
Pré paration de nts pilie rs
22
23,2
Empre inte dé finitive
15
15,4
E tape
Choix de la te inte
14
14,4
Equilibration occlusale
11
11,2
Exame n clinique
6
6,0
Motivation e t dolé ance s
5
35
Tableau V : Ancienneté professionnelle
et dépulpation systématique des dents
piliers avant la réalisation de la
prothèse conjointe
A ncienneté professionnelle
Dépulpation
systématique
M oi n s d e
10 ans
[10-20
ans [
[20-30
ans [
[30-40
ans ]
S u p 40
ans
Total
O ui
12
10
5
2
1
30
N on
41
21
1
2
0
65
Total
53
31
6
4
1
95
5,6
Mise e n articulate ur
4
3,9
Essayage de la chape
mé tallique ou l' armature
3
3,2
Essayage fonctionne l
3
3,2
Essayage e sthé tique
2
2,5
Empre inte d' é tude
2
1,8
prothè se provisoire
2
1,8
Suivi prothé tique
2
1,8
A ucune cause d'échec
6
6,3
Khi deux =10,98 ; ddl=2 ; p=0,004 ;
test significatif au seuil de 5%.
La dépulpation systématique est
statistiquement liée à l’ancienneté
professionnelle.
TableauVI : Difficultés de réalisation
et spécialité en prothèse
La préparation des dents piliers semble
constituer la première cause d’échec pour
les praticiens.
Tableau IV : Difficultés de réalisation
de la prothèse conjointe en fonction de
l’ancienneté professionnelle
Spécialité en prothèse
Difficultés
Total
O ui
N on
Difficile
5
5
10
Abordable
4
50
54
Aisé e
6
25
31
Total
15
80
95
A ncienneté professionnelle
Difficultés
M oi n s
[10-20
de 10
ans [
ans
[20-30
ans [
[30-40
ans ]
S up
40
ans
Total
Difficile
4
6
0
0
0
10
Abordable
31
21
0
1
1
54
Aisé e
18
4
7
2
0
31
Total
53
31
7
3
1
95
Khi deux = 28,85 ; ddl=6 ; p = 0,000 ;
test significatif au seuil de 5%.
La difficulté de réalisation semble
statistiquement liée à l’ancienneté
professionnelle.
Khi deux = 11,95 ; ddl = 2 ; p = 0,003 ;
test significatif au seuil de 5%.
La difficulté de réalisation de la prothèse
fixée est statistiquement liée à la spécialité.
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III- DISCUSSION
Pour 32% des praticiens, la réalisation
de la prothèse fixée ne pose aucun problème.
Elle semble abordable mais pas aisée
pour 57% d’entre eux et chez 11% des
praticiens interrogés, la réalisation de la
prothèse fixée est difficile.
Si elle se révèle une discipline complexe
pour nombre de praticiens, c’est qu’elle n’est
pas seulement subordonnée à la technique,
mais également au fait que chaque patient
et sont traitement prothétique sont uniques
et vécus personnellement à travers des
critères subjectifs.
D’où, l’importance de la relation patient/
praticien intelligemment et patiemment
établie; grâce à une bonne écoute permettant
de prendre en compte les véritables
motivations exprimées par le patient19; 20. La
difficulté de réalisation est statistiquement
liée aussi bien à la spécialité (Khi deux =
11,95), qu’à l’ancienneté des praticiens (Khi
deux = 10,98). Ces tests sont significatifs au
seuil de 5%.
Ainsi, la réalisation de la prothèse
s’avère plus difficile pour les praticiens
non spécialistes et moins expérimentés.
On peut constater une similitude
d’appréciation entre les étapes jugées les plus
difficiles à réaliser, et celles responsables à
posteriori d’un échec.
En effet, ce sont toujours ou presque les
mêmes étapes qui sont citées par les
praticiens.
L’étape la plus redoutée semble être la
préparation des dents piliers.
Selon OGOLNIK12 et coll., on distingue
les préparations périphériques partielles,
les préparations périphériques totales et
les préparations corono-radiculaires.
Les premières s’établissent à partir du
respect d’une face de la couronne dentaire8.
Ainsi, au niveau des dents cuspidées,
il est possible de réaliser des couronnes
4/5 intéressant quatre faces sur cinq et
des couronnes 3/4 au niveau des dents
antérieures.
Ces préparations font appel à des systèmes
de rétention et de stabilisation de type boîte,
puits, rainures et tenons dentinaires.
Leurs indications sont fonction du type
morphologique et des destruction pré
existantes. Mal posées, elles peuvent être à
l’origine du descellement de la reconstruction.
Les secondes, c’est à dire les préparations
périphériques totales, s’intéressant à toutes
les faces de l’organe dentaire concerné,
permettent la réalisation des couronnes
creuses de recouvrement classique5.
Elles impliquent une éviction tissulaire
variable, selon le type de restauration
choisi, la situation et la nature du profil de
finition.
La rétention et la stabilisation dans ces
cas font appel à des configurations
géométriques particulières selon les
principes biomécaniques des préparations13.
D’ailleurs le non-respect de ces principes de
préparation peut conduire à des échecs
préjudiciables au patient, tant sur le plan
thérapeutique que financier.
Selon THIAM 14 et coll., ces erreurs
peuvent se traduire par une rétention
insuffisante des parois axiales avec des
dépouilles supérieures à 6°, une absence
de limites cervicales précises entraînant
un descellement à répétition de la prothèse.
Quant aux préparations coronoradiculaires, leurs difficultés résident dans
la réalisation parfaite du traitement
radiculaire et la mise en œuvre rigoureuse
de la technique d’empreinte permettant la
réalisation de l’infrastructure coronoradiculaire.
Hormis les préparations, le choix de la
teinte vient en seconde position parmi les
étapes du traitement pouvant être cause
d’échec.
Des dispositions particulières doivent
être prises avant et pendant cette étape.
Il faut tenir compte du type de teintier,
de la luminosité, et de la participation d’un
tiers. De plus, il n’existe pas de méthode
universelle pour la détermination de la
teinte. Une teinte mal choisie entraîne un
rejet de la prothèse par le patient.
Et à cet effet, il importe de souligner que
les difficultés des praticiens pour le choix
Rev. Ivoir. Odonto-Stomatol., Vol. 8, n° 1, 2006, pp. 32-39
de la teinte est en grande partie inhérente
aux teintiers qui sont proposés dans le
commerce. En effet, selon les travaux de
ASSI4 et Coll., ces teintiers n’offrent pas une
gamme de teinte pour les sujets
mélanodermes dont la teinte des dents est
plus claire que celle des caucasien.
Enfin, la motivation et les doléances des
patients sont des aspects du plan de
traitement qui requièrent beaucoup de
tact et qui sont citées également par les
praticiens comme des aspects difficiles de
la prise en charge thérapeutique11.
Il faut s’efforcer de comprendre ce que
le patient attend du traitement, et être
très attentif à ses exigences.
Dans nos pays en voie de développement,
du fait de la paupérisation de la population,
le coût des prothèses fixées semble être très
élevé, d’où la difficulté particulière pour les
praticiens de convaincre les patients5.
La prise de l’empreinte définitive est
également citée comme l’une des étapes
les plus difficiles de réalisation de la
prothèse fixée. En effet, une bonne
empreinte nécessite la connaissance
parfaite du matériau et de la technique
utilisée.
Une erreur lors de la prise de l’empreinte
va se traduire par une imprécision des
limites, des hiatus, une déformation de la
prothèse qui signent indubitablement un
échec. Il en est de même de la mauvaise
conservation et du mauvais traitement des
empreintes. En effet, certaines empreintes
doivent être traitées rapidement ou
conservées dans des conditions particulières
si l’on diffère leur traitement.
C’est le cas des empreintes réalisées avec
les élastomères de première génération, qui
doivent être conservées en atmosphère
humide car l’absorption d’eau compense
partiellement la contraction de l’empreinte.
L’insuffisance des laboratoires de
prothèse entraîne le non respect des délais
de traitement des empreintes. Aussi, les
difficultés pour ceux-ci de les conserver
dans de bonnes conditions peuvent être à
l’origine de variations dimensionnelles du
matériau.
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Face à toutes ces difficultés, il apparaît
important de faire un certain nombre de
recommandations.
Ces recommandations visent à contribuer
à renforcer les capacités scientifiques et
techniques des praticiens dans le domaine
de la prothèse fixée afin de les aider à
améliorer la prise en charge des patients
demandeurs de ce type de restauration
prothétique.
Pour cela nous recommandons :
- la participation des chirurgiensdentistes aux formations post
universitaires ; afin qu’ils soient au fait
de l’actualité en matière de matériaux et
de techniques utilisés en prothèse fixée.
Dans ce cadre, au delà des ateliers de
formation par degré de perfectionnement,
nous suggérons la création à l’UFR
d’Odonto-Stomatologie de l’université de
Cocody, d’un enseignement universitaire de
troisième cycle de spécialisation en
prothèses dentaires.
Qu’il soit dispensé en vue de l’obtention
d’un diplôme universitaire (DU) ou d’un
certificat d’études supérieures ou
spécialisées (CES), cet enseignement
devra intégrer une formation théorique et
un stage clinique qui permettent aux
apprenants d’acquérir une compétence
certaine en prothèse.
- Par ailleurs, il est important de faciliter
l’accès aux soins dentaires en général et aux
soins prothétiques en particulier. Pour ce
faire, nous suggérons aux autorités :
- la création d’une centrale d’achat pour
les équipements bucco-dentaires, exonérés
de taxes douanières.
Ce qui réduirait considérablement
leurs coûts et par ricochet celui des soins.
- la mise en place d’une politique de
protection sociale de la population telle que
l’assurance maladie universelle (A.M.U) afin
d’augmenter l’accessibilité des patients à
ce type de thérapeutique
- la sensibilisation des populations par
les médias sur la réalisation d’un bilan de
santé bucco-dentaire.
- la création et la maintenance de
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KAMAGATE F.S. & al. : Difficultés cliniques dans la pratique de la prothèse fixée ...
centres de soins ayant en leur sein des
cabinets dentaires proches des populations ;
car nombreux sont les centres de soins qui
n’en possèdent pas.
CONCLUSION
La pratique de la prothèse fixée a fait
l’objet de nombreuses études en côte
d’ivoire.
Ces études ont toutes porté sur les
étapes de réalisation prises séparément.
Nous nous sommes proposés de réaliser
une étude sur toutes les étapes de
réalisation de la prothèse fixée.
Cette étude d’approche épidémiologique qui
a permis d’évaluer le niveau de connaissance
des praticiens sur la conception et les étapes
de réalisation de ce type de prothèse.
De façon spécifique, elle a permis :
- d’apprécier l’activité des praticiens
dans le domaine de la prothèse fixée ;
- d’identifier les moyens et les méthodes
utilisés pour la réalisation prothétique ;
- de relever les difficultés et les causes
d’échecs.
Les résultats de cette enquête, indiquent
que la pratique de la prothèse fixée est en
général considérée par les praticiens comme
un acte difficile, particulièrement certaines
étapes telles que les préparations des dents
piliers, le choix de la teinte et l’empreinte
définitive.
La réalisation de prothèse fixée par an
par praticiens est faible (19 prothèses par
praticiens par an) par rapport à la demande
prothétique12.
La méconnaissance des moyens et des
méthodes de réalisation semble expliquer
en partie, les difficultés rencontrées.
En effet, des étapes importantes de
réalisation sont négligées ou même dévolues
au technicien de laboratoire.
Ainsi,l’articulateur ayant peu d’adeptes
quant à son utilisation, l’analyse occlusale
est réalisée seulement en bouche.
Le wax-up ou technique de cire ajoutée
reste généralement dévolu au prothésiste,
tout comme la simulation des préparations
sur le modèle d’études avant la réalisation
des prothèses provisoires.
Pour la prise de l’empreinte secondaire,
les élastomères demeurent très employés ;
mais on constate l’apparition de nouveaux
matériaux tels que les hydro-alginates qui
présentent de nombreuses qualités.
Le collage comme moyen de scellement
n’est pas prisé par les chirurgiens- dentistes,
pourtant il présente des avantages
considérables.
Les ciments verre-ionomèrses (CVI) sont
peu utilisés, alors que les CVI avec
adjonction de résines constituent une
solution séduisante au problème de
solubilité des ciments polycarboxylates.
Ceux-ci ont la préférence des praticiens.
Au terme de notre étude, nous pouvons
dire que les chirurgiens-dentistes ont des
connaissances suffisantes, à même de leur
permettre de mener à bien une restauration
prothétique conjointe.
Cependant des formations postuniversitaires s’avèrent nécessaire, pour
une amélioration de la qualité des soins
prothétiques.
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