Fiche pédagogique - Frank Stella - Le Musée d`Art Moderne et d`Art

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Fiche pédagogique - Frank Stella - Le Musée d`Art Moderne et d`Art
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> Fiche scientifique rencontre avec les œuvres – CP – CE1 – CE2 – CM1 – CM2 – Collège – Lycée – Université –
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Frank STELLA : from two thousands
Sculptures & Reliefs
Exposition temporaire du 1er étage du musée
2 Février – 26 Mai 2013
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Présentation
Artiste américain initiateur du minimalisme, Frank Stella est présent dans les collections du MAMAC
par une œuvre magistrale représentative de l’abstraction géométrique. En étroite collaboration avec
l’artiste, l’exposition abordera ses récents travaux en volume beaucoup plus sensibles et expressifs :
de gigantesques sculptures combinant métal poli, brut ou brûlé et matières plastiques. L’industriel
et l’organique se combinent dans ces assemblages d’objets trouvés tout en conservant un lien
prégnant avec le domaine de la peinture. Les œuvres sélectionnées proviendront pour la plus grande
majorité de l’atelier de l’artiste basé dans la banlieue de New York, complétées de pièces issues de
la collection Bernar Venet, artiste avec qui Frank Stella est très lié.
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Objectifs
- Revenir sur un artiste majeur des collections du MAMAC
- Découvrir l’univers de cette artiste autour d’une sélection de pièces des années 2000
- Apprendre à lire une œuvre d’art.
- Familiarisation avec le vocabulaire spécifique de l’art.
• Étapes de la visite
À partir de ces informations, l’enseignant pourra faire un choix de visite selon les pistes de réflexion
proposées et selon le niveau de classe (en fin de page « Durée de la visite »). Les étapes peuvent être
modulées à la demande des enseignants.
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Biographie
Né en 1936 à Malden (Massachussets), Frank Stella est un peintre minimaliste américain. Il
commence par étudier la peinture à la Phillips Academy d’Andover, dans sa région natale en 1950,
puis entreprend des études d’histoire de l’art à l’université de Princeton. Il fut d’abord influencé par
les expressionnistes abstraits, Jackson Pollock et Franz Kline, avant de partir pour New-York, centre
émergent de l’art contemporain. Il fera la rencontre de Robert Rauchenberg et Jasper Johns,
initiateurs du pop art américain et de l’art d’assemblage. Dès lors, il délaisse le foisonnement
polychrome de l’expressionnisme abstrait américain au profit d’une peinture monochrome sombre.
Grâce à ses premières œuvres d’une puissante noirceur, constituées de multiples bandes parallèles,
Frank Stella sera considéré comme l’un des pionniers du minimalisme des années 60. Son travail
ouvre une nouvelle voie qui s’écarte du schéma traditionnel qui oppose la peinture figurative à la
peinture abstraite. Carl André, artiste plasticien américain influencé par Frank Stella, décrivait ces
« Black Paintings » de la manière suivante : « L'art exclut le superflu, ce qui n'est pas nécessaire. Pour
Frank Stella, il s'est avéré nécessaire de peindre des bandes. Il n'y a rien d'autre dans sa peinture.
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Frank Stella ne s'intéresse pas à l'expression ou à la sensibilité. Il s'intéresse aux nécessités de la
peinture… Ses bandes sont les chemins qu'emprunte le pinceau sur la toile. Ces chemins ne
conduisent qu'à la peinture. » Dès son entrée dans le milieu artistique, Frank Stella connait un succès
remarquable et immédiat grâce à cette série.
Son succès est tel qu’il sera exposé pour la première fois, en 1959, dans l’une des plus prestigieuses
galeries de l’époque : la galerie de Leo Castelli. La même année, la galerie Tibor de Nagy (New-York)
organisera sa première exposition, Frank Stella étant alors âgé seulement de 33 ans, et le Museum of
Modern Art de New-York présentera ses « Black Paintings » à l’occasion de l’exposition « Sixteen
Americans ».
À la suite de ses Black Paintings, il invente le procédé des shaped canvas ou « toiles découpées »
dont la série « Copper Paintings » restera la plus célèbre.
Puis en 1962, il délaisse cette monochromie austère au profit d’une polychromie qui tend vers un
aspect décoratif. En 1967, il entreprend la série des « Protector » qui durera pendant près de trois
ans. Trois années durant lesquelles il va totalement rompre avec ses premières œuvres, en préférant
la courbe à la ligne droite et la polychromie aux monochromes obscurs. L’année 1967 marque son
retour du Moyen-Orient, séjour pendant lequel il va découvrir des villes circulaires, forme qu’il se
réappropriera dans son art en combinant la courbe au carré. Ainsi, il réalise trois versions différentes
de 31 configurations cartographiques, ce qui revient à la production colossale de 93 toiles en
seulement quelques années. Le musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice a fait
notamment l’acquisition d’une de ces toiles, issues de la série « Protector », en 1988. Cette œuvre
polychrome datée de 1969, Damascus Gate II, est un parfaite exemple de cet assemblage de la ligne
droite et de la courbe. Des triangles et des losanges sont imbriqués à l’intérieur d’une forme
longiligne aux côtés à la fois rectilignes et courbes.
. Les années 1970 : début de la série des « Polish Villages », œuvres tridimensionnelles dont les
formes sont entremêlées les unes aux autres. Constituées de divers matériaux, tel que l’aluminium
qu’il commence à utiliser en 1973, ces œuvres sont fortement inspirées du constructivisme.
Quelques années plus tard (1974-75), Frank Stella réalise deux séries qui n’adoptent pas une lignée
créative commune. Les « Brazilian Paintings » s’insèrent dans la continuité des « Polish Villages »
tandis qu’un retour au carré concentrique, expérimenté dix ans plus tôt, s’opère à travers la série des
« Diderots ». Cette forme lui sera fortement inspirée par l’artiste Josef Albers qui en a fait l’élément
central de son travail.
Parallèlement, il entame la production de constructions baroques. Cette période a été initiée à la
suite d’un cadeau d’anniversaire. En 1975, Frank Stella s’offre un jeu de gabarits à dessin dévolu aux
ingénieurs. Composé de diverses courbes, ce jeu est un outil de travail qui leur permettait de
dessiner des coques de navires. Ces formes constituent une source d’inspiration considérable dans
son œuvre, devenant de véritables motifs dans ses réalisations. Il conçoit des maquettes de ces
courbes, mais aussi de clefs de fa et de sol, qu’il place sur du papier millimétré afin d’aboutir à une
composition dynamique. Les séries « Exotic Birds » et « Indian Birds » marquent le début de cette
étape artistique qui mêle des motifs découpés à des formes plus oniriques, des arabesques, des
méandres, des courbes…
La série des « Indian Birds » lui a été inspirée à la suite d’un séjour en Inde, les titres de ses œuvres
évoquant des éléments de sa vie, ses voyages, ses loisirs... Il s’est notamment intéressé pendant
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plusieurs années à l’ornithologie, un passe-temps partagé avec sa femme. La série « Circuits » (1982)
évoque également son penchant pour les courses automobiles.
. Les années 80 : ses œuvres deviennent de plus en plus monumentales et exubérantes, la
tridimensionnalité atteignant son point culminant. Son minimalisme, lui, tend à se baroquiser à
travers l’emploi de divers éléments architecturaux décoratifs : des courbes, des arabesques, des
vagues, des piliers… En 1984, il insère les formes cylindriques et cubiques en relief dans ses
compositions. Ornées de bandes parallèles, elles font échos à ses premières œuvres.
Ces sculptures gigantesques, en acier poli ou brulé, des années 1980–1990 vont être
majoritairement inspirées du roman Moby Dick d’Herman Melville. Pour concevoir ces œuvres, il va
utiliser des procédés variés (collage, maquettes, technologies numériques et même des coupes de
métal industriel).
. Les années 90 : Frank Stella réalise des sculptures en métal non peint. Les formes employées sont
différentes et imbriquées les unes aux autres pour former une composition détachée cette fois-ci du
mur, permettant une installation dans des espaces publics. À la même époque, Frank Stella
commence à développer des projets architecturaux. Il a notamment conçu, en 1993, le projet
décoratif du Théâtre de la Princesse de Galles de Toronto. Il réalise également une sculpture
imposante, Prinz Friedrich von Homburg, Ein Schauspiel, 3X (1998-2001), exposée depuis 2001 à
l’extérieur de la National Gallery of Art de Washington. Il continuera par la suite à produire des
sculptures de grande envergure qui feront potentiellement l’objet de projets architecturaux.
. À partir des années 2000 : Stella produit la série « balinaise » (« Bali Series » ou « Bamboo Series »)
qui correspond à des petites sculptures, peintes ou non, en bambou, acier inoxydable et fibre de
carbone. Cette série fait référence à la culture balinaise qu’il découvre grâce aux lectures des
ouvrages de Gregory Bateson et Margaret Mead. Ces deux auteurs décrivent une société dans
laquelle les individus s’efforcent d’atteindre un tout par l’intermédiaire d’un équilibre naturel et
d’une sérénité innée, qui les aideraient à faire face aux événements inattendus et aux forces
dévastatrices. Ainsi, les enfants de cette civilisation sont incités à marcher sur des branches de
bambou posées à l’horizontal afin d’accéder à cette équilibre. Progressivement, l’enfant expérimente
son corps et évolue en parfaite autonomie. La notion de limitation de l’espace est inconnue à cette
culture. Frank Stella va s’approprier cette vision de l’espace illimité, l’objet étant aussi important que
son environnement qui peut être ouvert, clos, externe ou interne. Il emploie également pour la
première fois le bambou, matière indispensable pour vivre à Bali.
. Conclusion : l’œuvre de Frank Stella est en perpétuelle mutation. Après un radicalisme excessif dû
au contexte, son art évolue du monochrome au polychrome, de la sobriété à l’excès, de la peinture à
la sculpture. Œuvre hétéroclite, les différentes phases artistiques de sa carrière sont tellement
variées qu’il paraît difficile d’attribuer toutes ces œuvres à un même artiste. Le travail de Frank Stella
s’organise en séries, ne suivant pas forcément la même logique de création artistique, l’artiste
pouvant aller jusqu’à concevoir simultanément deux séries totalement différentes.
Ses œuvres sont régulièrement exposées dans le monde entier, en Europe, aux États-Unis, en Asie...
Le Museum of Modern Art de New-York organisa de son vivant deux rétrospectives en son honneur,
en 1970 et en 1987, événements d’une rareté inouïe pour un artiste.
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La reconnaissance de son art atteindra son apogée en 2009, lorsqu’il fut décoré de la médaille
nationale des arts par le président des États-Unis, Barack Obama.
Frank Stella poursuit son art à New-York tout en militant pour la protection des œuvres artistiques
contre le copyright.
Atelier de l’artiste - © Adagp, Paris
• Durée de la visite
Cp-Ce1 : 1h
Ce2 – Cm1- Cm2 : 1h15
Collège : 1h30
Lycée – Université : 1h30 – 2h
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Ressources
> Site internet
http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ens-minimalisme/ens-minimalisme.htm
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