Dossier d`accompagnement
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Théâtre de Privas Scène Conventionnée / Scène Rhône-Alpes Direction Dominique La rdenoi s ©Mic hel Klein Dossier d’accompagnement L’ENFANT DE LA HAUTE MER Inspiré de la nouvelle de Jules Supervielle Mise en scène Aurélie MORIN | THEATRE DE NUIT MARDI 26 MARS | 10h00 & 14h00 MERCREDI 27 MARS |19h30 JEUDI 28 MARS |10h00 Théâtre DURÉE 50 MN + rencontre avec les artistes à l’issue des représentations. Primaire - Collège (6ème) Place André BP 623 – 07006 Privas Cedex www.theatredeprivas.com Pourquoi un dossier d’accompagnement ? Le dossier d’accompagnement est un outil que nous mettons à votre disposition pour vous donner des éléments sur le spectacle et la compagnie qui l’a créé. Nous vous laissons le soin de vous emparer de ces éléments pour sensibiliser les élèves avant le spectacle ou encore continuer à le faire après la représentation. Parce que votre parole est essentielle : Parce que nous souhaitons connaître votre avis sur les spectacles que vous êtes venus voir et parce que votre ressenti et le regard que vous portez sur les propositions artistiques sont essentiels, l’équipe du Théâtre de Privas vous invite à partager vos réflexions sur les spectacles. Vos impressions sont donc les bienvenues. Nous attendons aussi les retours de vos élèves : 0 Merci de les encourager à nous rejoindre ! Contact : Elise Deloince Relation avec les publics et communication Tél. 04 75 64 93 44 [email protected] 2 L’ENFANT DE LA HAUTE MER Inspiré de la nouvelle de Jules Supervielle Mise en scène Aurélie MORIN THEATRE DE NUIT Direction artistique, conception, ombres et figures : Aurélie MORIN Assistante chorégraphique : Chloé ATTOU Compositeurs : David MORIN, Aurélien BEYLIER Assistant scénographe / constructeurs : Elise GASCOIN, David FRIER Création Vidéo : Laure CARNET Distribution (2 marionnettistes) : Julia KOVACS / Aurélie MORIN Régisseur général : Aurélien BEYLIER Coproductions : Théâtre Jeune Public de Strasbourg CDN d’Alsace, Bonlieu Scène nationale, Annecy, Théâtre de Villefranche sur Saône, Le Granit Scène nationale, Belfort. Aide à la création : DRAC Rhône-Alpes, Conseil Général de la Drôme Création le 3 février 2013 à la Grande Scène du TJP CDN d'Alsace Strasbourg. 3 NOTE D’INTENTION Aurélie Morin, directrice artistique Le Théâtre de Nuit présente pour sa prochaine création un projet inspiré de la nouvelle “L’enfant de la haute mer” de Jules Supervielle. La poésie de Jules Supervielle, par sa mise en scène du quotidien, paraît se situer dans l'ordinaire. Cependant, dans son exploration de l'irréel, sa poésie s'écarte de l'ordinaire « habituel» : chez Supervielle, le monde quotidien est mis en scène mais en même temps, à l'intérieur de ce monde, l'irréel est apprivoisé et l'impossible peut surgir. L'imagination est ainsi unie au monde quotidien ; le poète passe de l'ordinaire au fantastique et à l'irréel pour de nouveau rejoindre l'ordinaire. “L’enfant de la haute mer” est comme un long poème et dès la première lecture, l’écriture m’a semblée familière. Cette rencontre improbable avec un auteur marque pour la première fois le désir de rapprocher le théâtre de nos ombres à un texte existant. L’histoire et ce qui s’en dégage m’apparait d’emblée comme écrite pour le théâtre d’ombres… Il me plaît d’imaginer que cette nouvelle est peut être venue à nous pour être la source d’un spectacle d’ombres ! Pourquoi ? Parce que le personnage principal, une enfant seule prisonnière entre la vie et la mort, lance des appels depuis le village flottant où elle se trouve. En ce moment même, elle s’y trouve encore… la fonction première du théâtre d’ombres est réactivée : relier le monde des humains au monde des morts et des esprits errants... L’enfant fut ainsi rappelée par son père, qui, dans le noir de la nuit, pensa avec une force terrible à son enfant perdue. Le théâtre d’ombres et de figures nous ouvre deux voies : celle de donner un corps, une matière aux apparitions, aux rêves, aux êtres imaginés et imaginaires, celle de libérer par le rituel les êtres réels et ceux de l’autre monde. La nouvelle nous dit que l’enfant ne peut ni vivre, ni mourir, ni aimer, et ce pour l’éternité. Elle nous dit aussi que le père garde en lui une tristesse infinie… Le théâtre d’ombres pourrait-il se mettre au service de cette enfant et de son père et ainsi donner une issue possible à cet emprisonnement, leur rendre leur liberté ? La poésie du spectacle naîtra du fait que nous dirons des choses graves avec simplicité et transparence, sans même que le public puisse l’identifier comme tel, c’est à dire, finalement, en le trompant. Peut-être aura-t-il vu quelque chose de léger, de beau et de coloré… Les lectures possibles du spectacle nous conduisent ainsi à mettre en parallèle ce qui semble souvent ne pas s’accorder : la solitude avec le beau, la mort avec la légèreté, la tristesse avec la couleur… 4 PROCESSUS DE CRÉATION_ OMBRES ET COMPOSITION THEATRALE « Comment s'était formée cette rue flottante ? Quels marins, avec l'aide de quels architectes, l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, audessus d'un gouffre de six mille mètres ? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d'ardoise, de tuile, ces humbles boutiques immuables ? Et ce clocher très ajouré ? Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garni de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson ? Comment cela tenait-il debout sans même être ballotté par les vagues ? Et cette enfant de douze ans si seule qui passait en sabots d'un pas sûr dans la rue liquide, comme si elle marchait sur la terre ferme ? Comme se faisait-il... ? Nous dirons les choses au fur et à mesure que nous les verrons et que nous saurons. Et ce qui doit rester obscur le sera malgré nous. » Jules Supervielle décrit le quotidien de cette enfant comme s’il s’agissait bel et bien d’une réalité. La simplicité et la grandeur poétique du texte redonnent toute leur force à l’imaginaire et la sensibilité propres à l’Humain. Imaginaire qui parfois nous échappe : L’enfant de la haute mer est bien là, au milieu de l’océan, infiniment présente et infiniment absente à la fois. Touchée par l’histoire de cette enfant, j’aimerais fabriquer un théâtre pour ses ombres, mais je souhaiterais surtout lui suggérer qu’elles se teintent de lumières et de couleurs, symboles d’une liberté enfin possible… Le travail des ombres a sa dramaturgie propre : une image en deux ou trois dimensions, composée de formes et de matières rythmées entraîne un flot de sensations et d’interprétations possibles ! Cependant, la recherche dramaturgique sera d’autant plus précise que la poésie visuelle sera inspirée par celle de l’extrait final du texte : « Marins qui rêvez en haute mer, les coudes appuyés sur la lisse, craignez de penser longtemps dans le noir de la nuit à un visage aimé. Vous risqueriez de donner naissance, dans des lieux essentiellement désertiques, à un être doué de toute la sensibilité humaine et qui ne peut pas vivre ni mourir, ni aimer, et souffre pourtant comme s'il vivait, aimait et se trouvait toujours sur le point de mourir, un être infiniment déshérité dans les solitudes aquatiques, comme cette enfant de l'Océan, née un jour du cerveau de Charles Liévens, de Steenvoorde, matelot de pont du quatre-mâts "Le Hardi", qui avait perdu sa fille âgée de douze ans, pendant un de ses voyages, et, une nuit, par 55 degrés de latitude Nord et 35 de longitude Ouest, pensa longuement à elle, avec une force terrible, pour le grand malheur de cette enfant. » Sachant cela, on découvre au fil des images l’identité de l’enfant, sa raison d’être, sa profondeur. Ce qui n’est pas dit d’emblée sera perceptible grâce aux images, aux sons. Le support des ombres projetées donnera une vie presque palpable à l’enfant. La force des mots de Jules Supervielle fondra en images et le texte restera présent : des phrases, des mots lancés par la lumière au travers des écrans comme pour souligner la force des appels de l’enfant lancés au monde. 5 EXTRAITS L’enfant de la haute mer Le Théâtre d’ombres et de figures est le lieu privilégié de l’enfant de la haute mer : Existe-t-elle réellement ? Et qui est-elle ? La nouvelle présente une enfant en quête de son identité. Gardienne de sa rue qu’elle entretient et anime « comme s’il fallait à tout prix que le village eût l’air habité, et le plus ressemblant possible », elle révèle petit à petit sa véritable origine : « Dans une malle de sa chambre se trouvaient des papiers de famille, quelques cartes postales de Dakar, Rio de Janeiro, Hong-Kong, signées : Charles ou C. Liévens, et adressées à Steenvoorde (Nord). L’enfant de la haute mer ignorait ce qu’étaient ces pays lointains et ce Charles et ce Steenvoorde. Elle conservait aussi, dans une armoire, un album de photographies. L’une d’elles représentait une enfant qui ressemblait beaucoup à la fillette de l’Océan, et souvent celle-ci la contemplait avec humilité : c’était toujours l’image qui lui paraissait avoir raison, être dans le vrai ; elle tenait un cerceau à la main. » […] « Dans une autre photographie, la petite fille se montrait entre un homme revêtu d’un costume de matelot et une femme osseuse et endimanchée. L’enfant de la haute mer, qui n’avait jamais vu d’homme ni de femme, s’était longtemps demandé ce que voulaient ces gens, et même au plus fort de la nuit, quand la lucidité vous arrive parfois tout d’un coup, avec la violence de la foudre. » L’enfermement de l’enfant, c’est aussi son mutisme, mais soudain, les mots jaillissent comme des traits de lumière dans l’ombre qui fuit. « L’enfant percevant pour la première fois un bruit qui lui venait des hommes, se précipita à la fenêtre et cria de toutes ses forces : « Au secours ! » Et elle lança son tablier d’écolière dans la direction du navire. L’homme de barre ne tourna même pas la tête. Et un matelot, qui faisait sortir de la fumée de sa bouche, passa sur le pont comme si de rien n’était. […] En rentrant à la maison, l’enfant fut stupéfaite d’avoir crié : « Au secours ! » Elle comprit alors seulement le sens profond de ces mots. Et ce sens l’effraya. Les hommes n’entendaient-ils pas sa voix? Ou ils étaient sourds et aveugles, ces marins ? Ou plus cruels que les profondeurs de la mer?» La nouvelle est aussi le lieu de l’isolement, de la difficulté à communiquer avec le monde extérieur. Les écrans sont des séparations entre les marionnettistes, leurs marionnettes d’ombres, et le public. Les émotions sont filtrées et très intérieures ; elles parlent directement au spectateur, car l’intimité est préservée : celle de l’enfant de l’océan et celle du spectateur… 6 SUR LA MISE EN SCÈNE ombres et figures La présence des marionnettistes à vue est essentielle pour faire ressentir l’humanité qui se dégage du personnage. Ils restent cependant totalement au service des personnages et objets manipulés, cela pourrait dire que ce sont elles qui impulsent le mouvement aux marionnettistes ; elles mènent souvent la danse. Une marionnettiste incarne discrètement la mère de l’enfant. De même, on devine que le père de l’enfant est discrètement incarné par le deuxième marionnettiste. Cela n’est jamais dit, cela est suggéré, c’est pourquoi le jeu sur scène n’est pas théâtral, mais profondément habité. Cette simplicité n’exclut pas la tension magique des corps sur la scène. Au contraire, le temps est comme suspendu et l’on perçoit bien la sphère intemporelle dans laquelle baigne l’enfant. Le rythme des mouvements peut être empreint de lenteur extrême mais aussi de jaillissements presque fulgurants… Le principe même de l’ombre souscrit aux fondus enchaînés, à la douceur et aux apparitions presque surnaturelles qui font écho à la nouvelle et à l’écriture de Jules Supervielle. La présence forte des ombres et des figures est aussi l’expression directe de la sensibilité des corps des marionnettistes. Leur mouvement est inspiré de l’eurythmie ou des danses postmodernes cherchant à rendre « visible le souffle » (Anna Halprin). PROJET SCÉNOGRAPHIQUE Le spectacle se joue sur une scène ronde. Il pourra être donné soit en salle, soit dans une structure gonflable. Les éléments scénographiques sont tous reliés à des sortes de mâts, ou grues. Les écrans sont ainsi étirables, orientables et déformables, comme les voiles d’un bateau. L’enfant vit dans une petite ville étrange, flottante et liquide, perdue au milieu de l’océan. La présence de l’eau sur le plateau sera perceptible : chaque matin, la fillette ouvre les volets, tente de faire fonctionner la vieille horloge, allume le feu de trois ou quatre maisons pour faire monter la fumée hors des cheminées, lève les rideaux métalliques des magasins, tente inlassablement de donner un peu de vie à cette petite ville qui semble déserte. Le village est en cuivre ou en plaque offset découpée et en volume. Celui-ci peut disparaître car il est pliable à la manière des livres “Pop-up”. La transparence du verre et la brume d’eau, translucide, donneront la qualité des écrans pour nos castelets d’ombres. Des scénettes, silhouettes et petits boîtiers lumineux seront manipulés à distance au moyen de câbles fins relies aux deux mats. Un « bateau-lumière », au centre de notre scénographie, apparaîtra, disparaîtra et projettera des images. Nous utiliserons des rails pour mettre en mouvements certains de ces objets. Les projections lumineuses seront réalisées à partir de lampes basse tension, un rétroprojecteur, un “projecteur diapo”… Le quotidien, les lieux de l’intime du personnage sont visibles sur de petits écrans, comme des fenêtres ouvertes sur son monde intérieur. Il n’est jamais ennuyeux ; il apparaît en noir et blanc, puis se colore peu à peu : les décors, comme des collages, se superposent ; certaines couches sont grattées ou tombent comme usées par les années ; les choses secrètement gardées par le temps surgissent ou se révèlent. L’enfant parvient à reconstituer le tableau de sa vie, à le rendre vivant grâce aux intrusions de ses rêves dans la réalité. 7 LE THÉÂTRE DE NUIT Fondé en 2004 sous l’impulsion d’Aurélie Morin, le Théâtre de Nuit allie théâtre d’ombres, éléments naturels, arts plastiques et figures animées. Il propose un théâtre poétique des «sens», de l’intime, entre douceur et jaillissement. Là, le temps du rêve a toute sa place et rend sa liberté à la réalité, au quotidien. La compagnie crée des spectacles vivants pour les enfants et les adultes. Elle propose aussi des ateliers de fabrication et d’apparitions d’ombres. Aurélie Morin, en étroite complicité avec les artistes de la compagnie, explore les différents langages que portent l’ombre, la lumière et la figure. Leurs métamorphoses sont l’écho des profondeurs de l’âme, des émotions premières, des rituels perdus ou retrouvés. Ici, elles sont traversées par la danse, les matières brutes ou travaillées, la musique et les sons, les mouvements des voix et des scénographies ; autant de fragments d’une expression qui donne plusieurs visages à la narration. Cette expression s’inspire de techniques traditionnelles et contemporaines, puis s’en éloigne pour mieux, hors du temps, se mouvoir. Les créations du Théâtre de Nuit ont reçu le soutien de Théâtre du Fust (Compagnie Emilie Valantin), du Théâtre de la Marionnette de Paris, du Grand Bleu E.N.P.D.A / Lille / Nord-pas-de-Calais, de l’Espace 600 de Grenoble, du CREA / Festival Momix Kingersheim, du Channel / Scène Nationale de Calais, du Théâtre Jeune Public / CDN d’Alsace et de Strasbourg, du Dôme Théâtre d’Albertville, du Granit / Scène Nationale de Belfort, de l’Arche de Béthoncourt, du Théâtre de Villefranche sur Saône, de la Maison des arts de Thonon-Evian, du Train Théâtre de Portes-lès-Valence. 8 L’ENFANT DE LA HAUTE MER Résumé Une enfant vit dans une petite ville étrange, flottante et liquide, perdue au milieu de l’océan. Chaque matin, la fillette ouvre les volets, tente de faire fonctionner la vieille horloge, allume le feu de trois ou quatre maisons pour faire monter la fumée hors des cheminées, lève les rideaux métalliques des magasins, tente, inlassablement de donner un peu de vie à cette petite ville qui semble déserte. Le quotidien, jamais ennuyeux, apparaît en noir et blanc, puis se colore peu à peu : les décors, comme des collages, se superposent ; certaines couches sont grattées ou tombent comme usées par les années ; les choses secrètement gardées par le temps surgissent ou se révèlent. L’enfant parvient à reconstituer le tableau de sa vie, à le rendre vivant grâce aux intrusions de ses rêves dans la réalité... L'Enfant de la haute mer est un recueil de huit nouvelles de l'écrivain français Jules Supervielle. Il a paru en 1931 aux éditions de la Librairie Gallimard (aujourd'hui les éditions Gallimard). Il reprend cinq contes parus en revue (entre 1924 et 1930) et en ajoute trois inédits et regroupe des nouvelles très différentes mais comportant toutes un élément de fantastique. Dans leur ensemble, elles traitent de personnages en marge, délaissés, en décalage, perdus entre la vie et la mort, la vérité et la fiction pure. Trois d'entre elles parlent de personnages à mi-chemin entre la vie et la mort. L'Enfant de la haute mer est une petite fille prisonnière d'une rue flottante, suscitée par la force du souvenir de son père, qui songe à sa fille morte, alors qu'il effectue un voyage en mer. L'Inconnue de la Seine est une jeune femme noyée qui dérive jusqu'au fond de l'océan où elle doit apprendre à vivre selon les coutumes des autres noyés. Les Boiteux du ciel sont un couple qui s'est raté dans la vie et se retrouve après leur mort dans un espace céleste où s'ennuient les Ombres des anciens habitants de la Terre. Les cinq autres parlent de personnages en marge. Le Bœuf et l'Âne de la crèche racontent la Nativité chrétienne de leur point de vue émerveillé. Rani est un jeune Indien rejeté par sa tribu après avoir été défiguré, et qui va acquérir un étrange pouvoir de vengeance. La Jeune Fille à la voix de violon garde le silence car elle pense que son étrange voix révèle ses sentiments. Les Suites d'une course sont la métamorphose d'un homme en cheval, adopté par son ex-fiancée. La Piste et la Mare voient la fin sordide d'un vagabond et vendeur itinérant, vengé par un animal. 9 BIOGRAPHIE Jules Supervielle (1884-1960) Issu d'une famille de banquiers d'origine basque, Jules Supervielle naquit à Montevideo en 1884. Très vite orphelin, ses parents furent emportés par le choléra, il fut élevé par des membres de sa famille d'abord en Uruguay, puis en France. La perte de ses parents influencera sa sensibilité et lui inspirera des œuvres sur les thèmes du manque, de l'absence et de la mort. En France, le jeune Supervielle, qui déjà parlait le français, l'anglais, l'espagnol et le portugais, découvrit les poètes du dix-neuvième siècle comme Alfred de Vigny, Leconte de Lisle ou Victor Hugo. C'est ainsi que ses premiers poèmes furent d'inspiration clairement parnassienne. Après avoir effectué son service militaire, il décrocha une licence d'espagnol à la Sorbonne et revint en Uruguay. Il s'y maria l'année suivante avec Pilar Saavedra. Son amour pour Pilar lui inspira le recueil Comme des voiliers (1910). Puis il retourna à Paris tout en continuant à faire de fréquents voyages en Amérique Latine. En 1919, parurent Voyage en soi, Paysages, Les poèmes de l'humour triste, Le goyavier authentique, dédiés à sa mère, ces poèmes créent des images de paysages terrestres et maritimes, d'arbres, de plaine et de montagnes vus à travers les yeux du poète-voyageur. Il trouvera cependant sa vraie voix poétique avec Débarcadères (1922). Désormais bien installé dans le milieu littéraire parisien, il devint l'ami de Paul Valéry et de Henri Michaux, publia les recueils qui, dans la lignée de Débarcadères, continrent ses meilleurs poèmes : Gravitations (1925), Le forçat innocent (1930) et Les amis inconnus (1934). Dans le même temps, il écrivit également de la prose, avec L'homme de la pampa (1923), roman d'une extrême inventivité, Le voleur d'enfants (1926) et Le survivant (1928). Supervielle était en Uruguay lorsque la seconde guerre mondiale éclata, et il vécut très mal cet exil. Son amour de la France et sa santé défaillante l'inspireront pour écrire le recueil intitulé Poèmes (1945). En 1946, il revint à Paris en tant qu'attaché culturel honoraire uruguayen. Son ultime recueil, Le corps tragique fut publié en 1959, et il meurt l'année suivante. Jules Supervielle s'est toujours tenu à l'écart des Surréalistes qui régnaient sur la première moitié du XX e siècle (rappelons que le Manifeste d' André Breton date de 1924). Désireux de proposer une poésie plus humaine et de renouer avec le monde, il rejetait l'écriture automatique (que les surréalistes ont eux-mêmes bien vite abandonnée) et la dictature de l' inconscient, sans pour autant renier les acquis de la poésie moderne depuis Baudelaire, Rimbaud et Apollinaire, ainsi que certaines innovations fondamentales du surréalisme. Attentif à l'univers qui l'entourait comme aux fantômes de son monde intérieur, il a été l'un des premiers à préconiser cette vigilance, ce contrôle que les générations suivantes, s'éloignant du mouvement surréaliste, ont mis à l'honneur. Il a anticipé les mouvements des années 1945-50, dominés par les puissantes personnalités de René Char, Henri Michaux, Saint-John Perse ou Francis Ponge, puis - après la parenthèse avant-gardiste des années 1960-70 - ceux des poètes désireux de créer un nouveau lyrisme et d'introduire une certaine forme de sacré ou, tout au moins, une approche plus modeste des mystères de l'univers, sans remise en cause radicale du langage: Yves Bonnefoy, Edmond Jabès, Jacques Dupin, Eugène Guillevic, Jean Grosjean, André Frénaud, André du Bouchet, Jean Follain, pour ne citer qu'eux. 10 PETIT DOSSIER SUR LA MARIONNETTE 1 - QU'EST-CE QU'UNE MARIONNETTE? Une marionnette est un objet de représentation manipulé par un marionnettiste. La marionnette incarne généralement, mais non obligatoirement, un personnage humain dans une pièce ou une présentation. Soumise à un processus de transformation qui fera d’elle un objet animé, elle est le plus souvent manipulée par une personne. Pour fabriquer les marionnettes, on fait appel à une vaste gamme de matériaux qui varient selon l’effet recherché et les usages qu’on compte faire de la figurine. De construction tantôt très simple, tantôt extrêmement complexe, la marionnette a la capacité singulière de parler de l'humain. Ce qui frappe d'abord est sa formidable diversité et son talent à capter dans les autres arts la matière de son renouvellement. Selon la marionnettiste Anita Sinclair « les marionnettes nous font accepter l’horreur, l’absurde ou même l’impossible et nous les autorisons à dire et à faire des choses qu’aucun humain ne pourrait se permettre. Nous les laissons nous parler même lorsque nous refusons le dialogue avec les autres. Nous acceptons qu’elles nous sourient même si nous n’avons pas été présentés. Nous supportons qu’elles nous touchent alors que d’autres subiraient des représailles pour un geste semblable. » La marionnette incarne une forme d’art très ancienne qui existe vraisemblablement depuis quelque 30 000 ans. Les sociétés humaines l’utilisent depuis des siècles pour animer et communiquer leurs idées et leurs besoins. 2 - LES DIVERS TYPES DE MARIONNETTES A - La marionnette à gaine ou les marionnettes à doigts La marionnette à gaine se manipule par le bas. Sa tête est creuse afin de pouvoir y passer l’index et faire bouger la tête alors que les bras sont animés d’une part par le pouce et d’autre part par le reste des doigts. Cette forme de théâtre de marionnette se joue principalement derrière un castelet. Au Japon, on en trouve de plus complexes qui permettent de faire bouger les yeux et la bouche et dont l’utilisation demande beaucoup d’agilité ! Dans la marionnette portée, ce n’est plus la main mais tout un homme qui se trouve à l’intérieur de la marionnette pour la manipuler ! La marionnette à gaine est actionnée directement par la main du manipulateur, qui enfile la tête du pantin comme un gant. Cette marionnette peut posséder des mains et même des jambes. Elle est cependant généralement conçue pour qu'on ne voie pas ces dernières. Le corps est constitué d'un sac ouvert dans lequel se cache le bras du manipulateur. 11 Des gants dépareillés peuvent devenir des accessoires parfaits pour votre petit théâtre domestique. 1) Soit un personnage à chaque doigt, et la main devient la scène sur laquelle se déroule l'histoire. On peut raconter des histoires simples par exemple, Les trois petits cochons, le Chaperon rouge, Cendrillon... Le personnage négatif (loup ou marâtre) est toujours personnifié par le pouce qui peut se placer en position frontale par rapport aux autres personnages. Le héros est toujours à l'index et les autres personnages par ordre décroissant d'importance occupent le majeur, l'annulaire et l'auriculaire. 2) Soit transformer chaque gant en personnage. Dans ce cas, on peut raconter des histoires à deux voix, une par main et inventer des dialogues et répliques. Il est difficile de mettre en œuvre plusieurs personnages car il n'est pas facile d'enfiler rapidement un autre gant. Il existe aussi des marionnettes à gaine dans laquelle la main du manipulateur pince la bouche du pantin (doigts dans la tête et pouce dans la mâchoire inférieure). L'autre main du manipulateur anime la main de la marionnette. Variantes: - marionnettes chaussettes: parmi le matériel pauvre utilisé pour la fabrication de personnages animés, les chaussettes occupent une place d'honneur. Il suffit d'en enfiler une sur le bras, de positionner le pouce à la place du talon, les doigts à la place de la pointe et de fermer les mains pour avoir devant nous une tête, avec une grande bouche, prête à raconter des histoires. Avec un peu d'imagination, il est possible de reproduire n'importe quel animal. Un gros nez, deux petites oreilles et deux yeux minuscules se transforment immédiatement en hippopotame; une frange le long de la jambe de la chaussette, deux oreilles longues et dressées, des boutons pour les yeux et les narines et voilà un cheval..... - marionnettes gant de toilette 12 B - Marionnette à gueule (autre nom : marionnette à bouche mobile) • • • Type de marionnette à gaine dont la bouche est articulée. Elle est habituellement constituée de matériaux flexibles permettant au pouce de s'insérer dans la mâchoire inférieure tandis que les autres doigts actionnent la mâchoire supérieure. Marionnette à gueule et à tige (autre graphie : marionnette à gueule et à tiges, faisant référence aux deux baguettes qui actionnent les bras) Marionnette à gueule dont les bras sont contrôlés à l'aide de baguettes. La manipulation peut se faire par un seul manipulateur qui contrôle la bouche d'une main et les deux baguettes de l'autre, ou encore par deux manipulateurs, ce qui permet une plus grande diversité de mouvements pour les bras. On retrouve souvent la graphie marionnette à gueule et à tiges; le mot tige fait alors. Marionnette à gueule et à main prenante On utilise l'expression « à main prenante » lorsqu'une des mains du manipulateur devient la main de la marionnette, dont elle fait alors partie intégrante. Le manipulateur contrôle la tête - ou la bouche, dans le cas d'une marionnette à gueule - avec une de ses mains, tandis que l'autre main devient celle de la marionnette. Parfois deux manipulateurs se partagent l'animation de la marionnette, ce qui lui permet alors d'avoir deux mains « prenantes ». Lorsque la marionnette est une marotte, on préfère le terme marotte à main prenante. 13 C - La marionnette à fils La figurine est suspendue à plusieurs fils positionnés sur tout le corps (au niveau des bras afin de faire bouger ses membres). On appelle aussi ce type de marionnettes «Fantoche». D’apparence simple, les mouvements sont en réalité très difficiles à réaliser et l’utilisation de cette sorte de marionnette nécessite donc beaucoup d’expérience. La marionnette est animée grâce à des fils (de 7 à 60 fils par marionnette) qui relient ses articulations à une croix d'attelle ou un contrôle que le manipulateur tient verticalement ou horizontalement. Le manipulateur se tient au dessus de son personnage qu'il fait marcher sur le sol de la scène. Il peut manipuler à vue ou dans un castelet. En Europe, aux XVIIème et XVIIIème siècles, les marionnettes à fils étaient l'aristocratie de la marionnette. Tandis que les marionnettes à gaine jouaient en plein air dans des castelets improvisés pour un public populaire, les marionnettes à fils occupaient les salons des nobles quand ils ne possédaient pas leur propre salle de spectacle. Au XIXème siècle, apparaissent les marionnettistes forains et de music-hall qui sillonnent la France. Parmi les marionnettistes ayant excellé dans cet art: Marcel Ledun, Geza Blattner (Hongrie), Jacques Chesnais (France) qui a parcouru le monde avec ses spectacles, les manipulateurs de Salzbourg spécialistes des opéras de Mozart ou de Rossini.... D - Les marottes ou les marionnettes à contrôle La marotte est la forme la plus élémentaire des marionnettes à tige. À l'origine, le mot marotte désignait le bâton de bouffon, un sceptre surmonté d'une tête garnie de rubans bigarrés et de grelots. De nos jours, le terme marotte désigne une marionnette manipulée par le bas à l'aide d'une seule tige centrale. En français, on peut utiliser le terme marotte même lorsque d'autres tiges s'ajoutent pour contrôler les bras. Il s’agit de la marionnette à tiges ou à baguettes : la tête de cette marionnette est suspendue par une tige en fer pour la maintenir. Sa manipulation se fait ensuite par le bas à l’aide de tiges reliées aux membres de la marionnette pour les actionner. Cette forme de théâtre de marionnette se joue soit de façon à ce que le public puisse voir les manipulateurs soit dans un théâtre noir, où seule la marionnette est éclairée, le manipulateur n’apparaît donc pas, l’effet magique de marionnettes bougeant toutes seules est impressionnant ! 14 E -Le théâtre d’ombres Théâtre d'ombres chinoises Catégorie de marionnettes qui se manipulent derrière un écran illuminé par une source lumineuse. Lorsque l'ombre - une figure habituellement bidimensionnelle - glisse parallèlement à l'écran, elle bloque la lumière et crée ainsi une ombre de l'autre côté de l'écran (du côté des spectateurs). Les ombres peuvent être articulées ou non. Elles peuvent être soit manipulées à l'aide de tiges verticales ou horizontales, combinées ou non à des fils, soit, quoique plus rarement, tenues à la main contre l'écran. Les ombres peuvent être opaques et donner un effet de silhouette, ou translucides et colorées. Les matériaux utilisés vont du cuir, du métal et du carton au plastique et au filtre d'éclairage de théâtre. Tout comme sa cousine la marionnette, le théâtre d'ombres a des origines très anciennes. La tradition fait de la Chine son lieu de naissance (la fameuse « ombre chinoise »), mais certains auteurs le situent plutôt en Inde. C'est de là qu'à la faveur des grandes migrations il aurait gagné le ProcheOrient. Utilisé d'abord à des fins religieuses (évoquer l'âme des morts) et d'exorcisme, il est rapidement devenu une forme particulièrement séduisante de spectacle populaire, mettant en scène aussi bien de grands poèmes épiques que des satires politiques ou grivoises, comme le célèbre Karagöz de Turquie par exemple. La tradition du théâtre d'ombres est encore vivace en Asie (Chine, Cambodge, Thaïlande, Malaisie, Java, Bali), le Karaghiosis en Grèce et le Karagöz en Turquie, et dans une plus faible mesure en Europe occidentale ou en Amérique du Nord au Québec grâce à des compagnies comme le Théâtre de la Pire Espèce à Montréal. La Chine est réputée pour être le berceau du théâtre d'ombres. En effet, les documents les plus anciens attestant de cette forme de spectacle nous viennent de ce pays. Dans l'ouvrage Ombres et Silhouettes d'Hetty Paërl, Jack Botermans et Pieter van Delft, on cite un document datant de 121 avant Jésus Christ et d'autres du XIe siècle. D'autres sources (Les théâtres d'ombres de Denis Bordat, Théâtres d'ombres de Stathis Damianakos) vont dans le même sens. Les figurines chinoises mesurent environ trente centimètres de hauteur et sont composées de 8 à 12 pièces différentes. Elles sont en cuir finement découpé et mis en couleur. Les têtes des personnages sont amovibles et permettent donc de mettre en place des changements vestimentaires pour les 15 marionnettes. Elles offrent un contraste saisissant selon qu'elles sont projetées (colorées, lumineuses) ou non (ternes et sans attrait). Les figurines sont projetées sur un écran composé d'une toile et éclairé par une lampe à huile. Un petit orchestre vient appuyer la mise en scène par un accompagnement musical. Le répertoire ancien reprenait des légendes traditionnelles ou religieuses, des drames ayant eu lieu entre des dieux, des histoires magiques... Différentes sources citent le théâtre d'ombres de Dominique Séraphin véritable fondateur en France des ombres chinoises. Installé à Versailles il divertit plusieurs fois la famille royale À la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, le théâtre d'ombres connut un grand succès au cabaret du Chat Noir avec des artistes comme Henri Rivière et Caran d'Ache. De véritables petits chefsd'œuvre furent donnés comme La Tentation de Saint-Antoine ou La Marche à l'Étoile d'Henri Rivière L'Épopée de Caran d'Ache sur des poèmes musicaux de Georges Fragerolle F - Théâtre d'objets Le théâtre d'objets est né, il y a une quarantaine d'années. L'artiste du théâtre d'objet récolte sa matière première dans le réel: jouets, ustensiles de cuisine, outils de travail, bibelots... Ces objets sont sans valeur esthétique, ni marchande. A la différence de la marionnette, ils sont familiers au spectateur. Théâtre Mu Katie Hashert 16 G - Théâtre de papier Le théâtre de papier est une forme théâtrale née en Angleterre au milieu du XIXème siècle qui a conquis l’Europe entière. Il s'agit d'un théâtre à l'italienne miniature tenant en général sur une table. Les figurines sont à l'échelle du théâtre. Elles sont actionnées par des tirettes en carton ou en fer latéralement par le narrateur qui se tient généralement derrière la table. Chacun pouvait acheter des façades de théâtre, des décors, des figurines, les coller sur du carton et les assembler. Il existait quantité d'imprimeurs en France, Allemagne et Danemark et bien sûr en Grande-Bretagne. Les planches étaient en couleurs ou en noir et blanc, à charge pour l'acheteur de les colorier à l'aquarelle ou autre. On pouvait acheter aussi des textes pour jouer des grands classiques adaptés de Shakespeare (Othello, Richard III), de Dumas (Les Frères corses), de Jules Verne (Le Tour du monde en 80 jours) de Carl Maria von Weber (Der Freischütz) ou simplement des contes pour enfants comme Aladin et la lampe merveilleuse, La Belle et la Bête. Cette forme privilégie la narration épique et la convivialité grâce à la proximité du public. Les personnages étant grands de 8 à 12 cm, il ne peut y avoir qu’un nombre restreint de spectateurs et est idéale pour jouer en appartement ou bars… Cette forme est encore vivace au Danemark, en Allemagne, en Angleterre, aux Pays-Bas. Peu de marionnettistes ou comédiens utilisent cette forme en France : on peut citer Alain Lecucq (Compagnie Papiertheatre), Éric Poirier (L'Égrégore), Patrick Conan (Compagnie Garin Trousseboeuf), Julie Dourdy - brakabrik Théâtre (La Tragique Histoire du Célèbre Dr Faust) et Marc Edelmann avec les cartonistes de Crafty In Motion. H - Marionnette sur eau Marionnette originaire du Viêt-Nam. Dans le théâtre de marionnettes sur eau, les marionnettes sont présentées sur le plan d'eau d'une mare ou d'un étang. La marionnette, sculptée dans le bois, est fixée à une base de bois qui tient lieu de flotteur. Elle est actionnée à l'aide d'une longue perche de bambou horizontale qui peut mesurer jusqu'à dix mètres. Certaines marionnettes possèdent un système de fils permettant une articulation plus complexe. Les manipulateurs sont dans l'eau jusqu'à mi-corps, cachés par un rideau de bambou, dans une sorte de petit bâtiment de pierre ou de bambou construit sur le plan d'eau. 17 I -Marionnette géante Marionnette de très grande taille, habituellement manipulée par plusieurs marionnettistes. Les manipulateurs peuvent être visibles ou dissimulés sous le costume de la marionnette, ou derrière celle-ci. Les différentes parties du corps de la marionnette sont habituellement actionnées par des tiges. La tête peut être déposée sur les épaules d'un manipulateur à l'aide d'un harnais. J - Les marionnettes électroniques Depuis 1996 cette nouvelle forme de marionnettes est apparue grâce à l’essor des technologies numériques. C’est une sorte d’automate télécommandé. On l’utilise principalement pour le cinéma, dans la réalisation d’effets spéciaux mais aussi dans les grands parcs d’attraction à thème... Pour le théâtre Ubu à Montréal, Zaven Paré réalise en 1996 la première marionnette électronique à partir d’une source de rétroprojection vidéo. Admirateur d’une certaine technicité, il se fascine également pour la représentation du corps morcelé. Dans son travail, la prothèse donne une idée du prolongement du corps aussi bien à l´intérieur qu´à l´extérieur du corps. Pour lui, l´objet prothétique frappe l´imagination, car il imite la forme et la fonction en essayant de les remplacer. La prothèse ne maintient qu´un équilibre néo-mécanique de contour et l´illusion du rétablissement d´un ordre. 18 SITOGRAPHIE LA MARIONNETTE A TRAVERS LE MONDE 1. Portail qui ouvre sur un riche éventail iconographique autour de la marionnette ://www.artsdelamarionnette.eu/app/photopro.sk/marionnettes/detail?docid=11192&rsid=45002&po s=4&psort=mdate:D&pitemsperpage=20&ppage=1&pbase=*&target=doclist#sessionhistorykF0umGac 2. Journée Mondiale de la marionnette au Québec, 21 mars 2011 (0'30) ://www.youtube.com/watch?v=-8kQSwPIc_Q&feature=related 3. Atelier de création de marionnettes à Prague en 2011 ://www.youtube.com/watch?v=WLykaREakzQ&NR=1&feature=fvwp 4. Le théâtre de marionnettes Ningyo Johruri Bunraku (Japon) ://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=ZDRTrIn3o-4 5. Théâtre de marionnettes wayang (Indonésie) ://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=ydNMfq2yNIU 6. Marionnettes Yakshagana (Inde) ://www.youtube.com/watch?v=vkBhpNQthxk 7. Spectacle de la compagnie iranienne Yase Tamam La Terre et l'Univers, adaptation de sept contes tirés du « Mesnevi », cycle de 424 contes spirituels, legs du poète soufi Djalal al-Din Rumi (XIIIème siècle). ://www.kewego.fr/video/iLyROoafIYWb.html ://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoafIYuC.html 8. Marionnette à fils congolaise dans une danse effrénée! ://www.youtube.com/watch?v=a1UEJ9g1btI 9. Théâtre d’ombres http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/ ://www.station-delta.fr/modules/dos_ombre/dos_ombre.htm ://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/theatre-du-chat-noir.php http://gallica.bnf.fr/Search L’ENFANT DE LA HAUTE MER Visionner le film d’animation « L’enfant de la haute mer » de Patrick Deniau. 12’30’’ – 35 mm – Couleur – 1984 - Coproduction : aaa – TF1 Films production. César du meilleur court métrage d’animation 1986 / Prix du court métrage Lille 90 OU film d’animation réalisé par des étudiants ://www.youtube.com/watch?v=w2PwRox_0iw 19 PRENDRE LE CHEMIN DU THEATRE Le théâtre, art fédérateur, permet à l'enseignant de travailler la maîtrise du langage oral, au cœur des programmes de l'école, par une approche globale des techniques d'expression qui prend appui sur l'imagination et l'invention de ses élèves. Donner à chacun le goût du théâtre. Partager avec le plus grand nombre une découverte, une émotion. Découvrir ensemble des paroles d’artistes Imaginer pour les enfants des chemins de découverte Et les accompagner… L’ouverture de l’enfant à la spécificité des langages artistiques reste tributaire d’un parcours d’initiation qui s’inscrit dans un dialogue avec les artistes et les accompagnateurs enseignants, éducateurs, parents… On ne nait pas spectateur, on le devient peu à peu. Le théâtre a changé et s’inscrit dans l’évolution des langages artistiques. Aujourd’hui la sortie au théâtre (sous ses formes diverses : théâtre, marionnette, opéra, danse, cirque...) c’est partir à la découverte de nouveaux langages. Le théâtre apparaît comme une « machine à messages » qui n’utiliserait pas que les mots : il relève de la parole, de la gestuelle, des codes vestimentaires, de la figuration plane ou spatiale, des objets sonores, des situations. « DEVENIR SPECTATEUR » Il est important de susciter chez les élèves des réactions à ce qu’ils ont vu, par toutes sortes de moyens, jeux ou exercices (dessin d’une scène, d’un costume, écriture d’une courte lettre un personnage,…). Cette démarche «ritualise» et apprivoise l’entrée des élèves dans un monde symbolique riche d’échos intimes et collectifs. C’est en multipliant ces expériences, en familiarisant les enfants avec la sortie au théâtre, que l’enseignant peut attendre le plus de retombées bénéfiques! « Il n’est d’éducation artistique que par comparaison », disait Antoine Vitez. « LA CHARTE DU JEUNE SPECTATEUR » - Parce qu'il permet à chacun de vivre des émotions, - parce qu'il aiguise les perceptions et nourrit l'imaginaire, - parce qu'il aide à élaborer un jugement personnel, - parce qu'il rassemble et suscite l'échange, - parce qu'il est un moment de plaisir et de partage, - parce qu'il offre un regard décalé sur le monde et sur nous-mêmes, - parce qu'il est à la fois voyage individuel et vécu collectif, le spectacle vivant pour le jeune public n'échappe pas aux règles et aux exigences de la création artistique en général. Il ne se singularise que par sa mission et par la spécificité du public auquel il s'adresse. Pour que les enfants profitent un maximum du spectacle, il est important de leur apprendre à se conduire en spectateurs avertis, en respectant les règles d'une salle de théâtre. 20 QUELQUES CONSEILS POUR MIEUX EN PROFITER Avant la représentation : 1/ Je prépare mon plaisir en pensant - au titre et au genre du spectacle, - au lieu de la représentation qui n'est pas un lieu comme les autres (où la plupart du temps il fera sombre) - aux artistes (comédiens, danseurs, chanteurs, circassiens…) qui évolueront sur un espace où je n’irai pas - que je serai, avec d’autres enfants, placé dans un espace qui me sera réservé 2/ Je peux travailler sur les notions fondamentales du spectacle vivant : - les différents métiers (metteur en scène, auteur, régisseur…), - la différence entre théâtre et cinéma, - la différence entre un comédien et un personnage, - les supports de communication, - la technique (plan lumière, régie…) 3/ En arrivant devant la salle, je reste calme, je me concentre, je « fais le vide ! ». Je ne suis plus à l’école et encore moins dans la cour de récréation. J'écoute attentivement les indications des adultes qui m'accompagnent et qui m'accueillent. Je serai donc prêt à me laisser porter par le spectacle. Il s’agit d’étudier les règles et comportements favorables dans un théâtre même si le spectacle à lieu dans l’établissement scolaire. Ce travail permettra également d’ouvrir sur l’apprentissage des contraintes, l’établissement d’un règlement de classe, le rapport aux autres… Ce travail peut aussi venir après la représentation. Pendant la représentation : 1/ Lorsque la lumière s'éteint, je reste silencieux et prêt à accueillir le spectacle qui va être joué; 2/ J’ouvre grands mes yeux, mes oreilles, je ne parle pas à mes camarades ni aux artistes (sauf s’ils m’y invitent bien entendu. Toutes mes impressions seront bien gardées dans ma petite tête jusqu’à la fin de la représentation. Je pourrai les exprimer après avec les artistes, les camarades d’école, les professeurs et mes parents. J’évite de sucer des bonbons, de faire du bruit avec mon fauteuil. Je respecte le travail des artistes et le confort de mes copains. Après la représentation : 1/ Je pense à tout ce que j'ai vu, entendu, compris et ressenti ; 2/ Je peux en parler avec mes camarades et mon professeur ; 3/ Je peux garder une trace de ce moment particulier en écrivant ou dessinant. RENCONTRER L’EQUIPE ARTISTIQUE Pour chaque représentation, vos élèves sont invités à rencontrer une ou plusieurs personnes de l’équipe artistique juste après la représentation dans le but de prolonger cette dernière, discuter avec les comédiens, établir un dialogue entre enfants et professionnels afin qu’ils puissent répondre aux éventuels questionnements des petits spectateurs. 21