Cancer du poumon - Rencontre santé
Transcription
Cancer du poumon - Rencontre santé
« Cancer du poumon symptômes, dépistage et nouveaux traitements > SOMMAIRE Introduction p. 2 Propos recueillis à l’occasion d’une Rencontre Santé organisée par la Fondation pour la Recherche Médicale et France Info, le 20 octobre 2005. 25 000 nouveaux cas chaque année : et demain ? p. 3 Débat animé par Bruno Rougier, journaliste de France Info. Doit-on généraliser la détection précoce ? p. 4 Document disponible sur le site web de la Fondation pour la Recherche Médicale www.frm.org Des tirs de plus en plus ciblés pour attaquer les tumeurs p. 5 Publication : décembre 2005 Les réponses à vos questions p. 7 À propos de la Fondation p. 12 Crédits photographiques : C.Abramowitz / France Info Avec la participation de : > Pr Antoine Flahault Responsable du département de santé publique de l’hôpital Tenon et responsable du réseau Sentinelle de l’Inserm, Paris. > Pr Christian Brambilla Chef du département de médecine aiguë spécialisée pneumologie et directeur de l’unité Inserm 578 « Laboratoires bases moléculaires de l’initiation et de la progression des cancers du poumon », au sein de l’institut Albert Bonniot à Grenoble. > Pr Jacques Cadranel Pneumologue dans le service de pneumologie de l’hôpital Tenon (Paris) et responsable d’une équipe de recherche à l’université Paris VI. La Fondation pour la Recherche Médicale a été créée en 1947 pour apporter une aide rapide et décisive aux chercheurs dans tous les domaines de la recherche médicale. La Fondation a ainsi participé à toutes les grandes découvertes médicales françaises. Grâce uniquement aux dons et legs privés, elle soutient chaque année 1 chercheur sur 3 et finance environ 700 programmes de recherche. La Fondation Recherche Médicale remplit également une mission d’information pour favoriser le dialogue entre les Français et les chercheurs. A ce titre, elle s’est vue attribuer par le gouvernement le label « campagne d’intérêt général 2005 ». Pour faire un don : Bullletin à découper en dernière page de ce document. À retourner à : Fondation pour la Recherche Médicale 54, rue de Varenne - 75335 Paris cedex 07 Tél. : 01 44 39 75 75 - Fax : 01 44 39 75 99 ou sur sur www.frm.org (rubrique "aidez la recherche") Introduction Bruno Rougier Journaliste scientifique, France Info Le cancer du poumon est à l’origine de 27 000 décès par an en France. Il représente la première cause de décès par cancer chez l’homme et la troisième chez la femme (après le cancer du sein et le cancer colorectal). Ce cancer du poumon est en augmentation constante et touche des sujets de plus en plus jeunes. Si les hommes restent majoritaires avec 80 % à 85 % des cas de cancer du poumon, depuis quelques années, une véritable explosion de ce cancer apparaît chez les femmes. En 15 ans, leur mortalité par cancer du poumon a été multipliée par 4. Le principal coupable est le tabac. La pollution de l’air et l’amiante, drame en devenir dont les médias ont largement parlé, tiennent également leur part de responsabilité dans cette maladie. Lorsque le cancer du poumon est détecté à un stade précoce, les chances de survie sont importantes puisqu’elles sont de l’ordre de 85 % à 5 ans. Mais elles chutent à 15 % seulement quand la maladie est dépistée tard. Plus un cancer du poumon est dépisté tôt, mieux il pourra être soigné. Malheureusement, ce cancer a la caractéristique de ne pas avoir connu beaucoup d’amélioration depuis l’après-guerre, notamment pour les personnes les plus gravement atteintes. Cependant, des espoirs de guérison et des espoirs de thérapeutiques apparaissent, bien que l’avancée de la recherche ait été moins rapide dans ce domaine par rapport à d’autres formes de cancer. Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 2 25 000 nouveaux cas chaque année : et demain ? Pr Antoine Flahault Responsable du département de santé publique de l’hôpital Tenon et responsable du réseau Sentinelle de l’Inserm, Paris. > Le risque de cancer du poumon dépend-il de la quantité de cigarettes fumées ou de la durée du tabagisme ? Les cliniciens avaient l’habitude, jusque très récemment, de parler de « paquet-année ». Un consommateur ayant fumé un paquet par jour pendant dix ans avait, selon eux, fumé 10 « paquet-année ». Les épidémiologistes se sont aperçus que cette mesure n’était pas vraiment correcte. Bien que tous les risques liés au tabac (comme les cancers et les maladies cardiovasculaires) dépendent de la quantité de tabac fumé, ils sont plus élevés avec la durée du tabagisme luimême. L’idée de pouvoir multiplier l’un par l’autre de façon uniforme est quelque peu inexacte. Les conséquences sont préoccupantes et même le fait de fumer peu mais pendant longtemps expose à un risque très important de contracter un cancer du poumon. L’effet seuil n’existe finalement pas. L’autre grande inquiétude est le tabagisme des jeunes. Chez ces derniers, il augmente beaucoup, notamment à des âges de plus en plus bas. La première cigarette est parfois fumée vers 12-13 ans. Dans l’échelle des produits addictifs, elle représente un énorme addictogène qui rend dépendant au même titre qu’une drogue dure. Les adolescents deviennent donc rapidement accrochés au tabac et les proportions de jeunes fumeurs, notamment les jeunes filles, dépassent les 50% en France. Ce fait est d’autant plus préoccupant que la durée du tabagisme représente un facteur clé dans le risque de développer un cancer du poumon. Cependant, à tout âge, l’arrêt du tabac a un effet extrêmement bénéfique sur la santé et réduit le risque de contracter un cancer du poumon. Depuis longtemps, arrêter de fumer est reconnu comme favorable dans la diminution du risque de maladies cardio-vasculaires. Si l’arrêt du tabac est suffisamment précoce, les bénéfices engrangés sont assez rapides en termes de réduction de risque de cancer. Des réductions de l’ordre de 30% à 50% par rapport au risque cumulé total dans une vie sont observées chez les personnes stoppant leur consommation après 40, 50 voire 60 ans. Avant de développer un cancer du poumon, il est primordial d’arrêter de fumer. C’est ainsi qu’il est nécessaire de parler de dépistage, de prévention et de diagnostic précoce. > Fume-t-on plus qu’avant ? Les cigarettes sont-elles plus nocives ? Les épidémiologistes s’intéressent principalement aux graves conséquences du tabagisme, au regard du triste nombre de décès. Depuis l’après-guerre, la recherche médicale a gagné sur presque tous les cancers, et la réduction des risques est parfois colossale sur certains d’entre eux. Mais le cancer du poumon est le seul cancer qui continue à progresser. L’idée que la qualité du tabac se soit améliorée est inexacte. Le tabac, sous toutes ses formes, est très nocif. Les cigarettes à filtre sont moins chargées en goudron, produit le plus cancérigène ; cependant, en raison du pouvoir toxicomanogène du tabac, elles n’ont aucun effet bénéfique par rapport aux cigarettes sans filtre. Au contraire, les consommateurs tirent beaucoup plus sur ces cigarettes supposées plus légères. Finalement, ceux qui ont besoin d’ajuster leur niveau de nicotine vont soit fumer plus, soit tirer davantage sur la cigarette. La seule mesure efficace contre ce fléau est l’augmentation du prix des paquets, que je juge encore trop timide en France. > La cigarette au féminin En France, l’évolution du tabagisme chez les hommes stagne, voire commence à diminuer un peu. Les bénéfices des campagnes anti-tabac et l’augmentation du prix du paquet de cigarettes Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 3 commencent à porter leurs fruits. Chez les femmes, la consommation de cigarettes est en phase ascendante avec pour conséquence une progression très importante du cancer du poumon. À quantité de tabac et à durée de tabagisme égales à celles des hommes, le rôle du tabac constitue un danger plus grave et possède des effets plus agressifs chez les femmes, sans que l’on en connaisse encore très bien les raisons. Les efforts de dépistage et de thérapie doivent alors se concentrer de façon très prioritaire chez les femmes, le risque étant d’observer une épidémie encore plus importante. Doit-on généraliser la détection précoce ? cancers plus petits étaient détectés plus fréquemment. Dix ans plus tard, la différence d’évolution du cancer entre les personnes ayant été radiographiées et les autres restait cependant très faible. Pratiquer des radiographies systématiques ne sert à rien : cela n’améliore pas l’espérance de survie des patients. Pr Christian Brambilla Chef du département de médecine aiguë spécialisée pneumologie et, directeur de l’unité Inserm 578 « Laboratoires bases moléculaires de l’initiation et de la progression des cancers du poumon », au sein de l’Institut Albert Bonniot à Grenoble. > Mettre en place un système de détection efficace Le problème de la mise en place d’un système efficace détectant le cancer du poumon est loin d’être réglé. Actuellement, la recherche médicale se trouve plutôt dans une phase dépressive car l’espoir de pouvoir organiser un vaste programme de dépistage en France vient d’être quelque peu délaissé. Pourtant, plus on détecte le cancer du poumon à une phase précoce, meilleur sera le pronostic de survie. Chaque fumeur, ou chaque personne évoluant dans un groupe à risque, doit s’alarmer de tous les symptômes respiratoires qui persistent. La consultation auprès d’un médecin constitue la meilleure solution d’éradiquer au plus tôt la maladie. Peuton mettre en place un dépistage chez tous les fumeurs comme celui pratiqué par exemple pour le cancer du sein ? La réponse n’est pas évidente. Des études anciennes ont montré que, grâce aux radiographies pulmonaires, des > Vers d’autres techniques Les techniques de détection actuelles sont beaucoup plus performantes, notamment le scanner thoracique ou scanner spiralé qui permet de souligner les plus petits défauts du poumon. Davantage de cancers précoces sont détectés mais, actuellement, aucune preuve d’amélioration n’a été apportée grâce à la pratique du scanner. Le cancer du poumon étant un cancer profond, il ne faut pas causer plus d’agressions que nécessaire. Les scanners permettent une qualité d’imagerie telle que de trop de petites pathologies sont trouvées. Le risque d’être trop agressifs avec des patients qui ne sont pas atteints est grand. La multiplication des scanners ne s’avère pas toujours appropriée au regard des conséquences de traitement potentiel qu’elle entraîne. Opérer les petits cancers ou nodules repérés par scanner spiralé ne constitue pas un fait prouvé de grande efficacité. L’idéal serait d’organiser une étude avec plusieurs milliers de patients et de leur proposer, par tirage au sort, soit de faire un scanner, soit d’être surveillés par radiographie pulmonaire. Suivre ces patients pendant de nombreuses années démontrerait qu’en dépistant plus facilement des cancers de petite taille, la survie du groupe serait améliorée. Le scanner révélant ces petits cancers, nombre de vies pourraient Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 4 être épargnées grâce aux interventions chirurgicales alors justifiées. Bien que ces essais aient déjà été réalisés pour le cancer du sein, ils restent onéreux et nécessitent un grand nombre d’inclusions de patients. > Mieux cibler le dépistage Doit-on imposer le scanner spiralé à tous les fumeurs ou a-t-on plutôt besoin d’une meilleure définition des groupes à risque ? Avant de pratiquer des scanners, l’idéal serait de disposer de tests plus simples en vue de mieux cibler les populations à risque. Un travail est actuellement en cours pour dégager les Des tirs de plus en plus ciblés pour attaquer les tumeurs Pr Jacques Cadranel Pneumologue dans le service de pneumologie de l’hôpital Tenon (Paris) et responsable d’une équipe de recherche à l’université Paris VI. > Les traitements classiques Les traitements dont nous parlons ont été évaluées dans des études internationales selon une méthodologie scientifique rigoureuse permettant d’affirmer leur efficacité et d’évaluer leur toxicité. Ces études ont permis d’établir ce que les médecins appellent “un standard thérapeutique“. Néanmoins, dans la mesure où ces études ont été réalisées sur des malades très sélectionnés (motivés, ayant un très bon état général, et une maladie pas trop étendue), leurs résultats ne sont pas toujours applicables à tous les malades. Ceci peut expliquer que vous ou un de vos proches n’ait pas reçu exactement ces traitements. Le poumon est composé de deux grandes parties : les couloirs ou voies de conduction différents critères qui permettent de réfléchir sur la maladie. L’identification de marqueurs moléculaires présents dans le sang, la salive ou les expectorations jouent un rôle prépondérant dans la connaissance du cancer du poumon. A chaque contact avec le tabac ou l’amiante, des carcinogènes sont inhalés. Ces carcinogènes, produits hautement toxiques, vont se fixer sur les cellules, les chromosomes et les gènes. L’espoir actuel réside dans des bio-marqueurs démontrant que les gènes ont été modifiés d’une façon ou d’une autre à cause de cette toxicité. (trachée, bronches, bronchioles) et le poumon à proprement parler, véritable échangeur permettant de respirer. Ainsi, nous devrions parler non pas du cancer bronchique mais des cancers bronchiques et pulmonaires. L’évolution dans les habitudes tabagiques a fait varier le type et la localisation des cancers dans le système respiratoire. Il existe deux types de cancers : le cancer à « petites cellules » et le cancer dit « à non petites cellules ». On peut dans ce dernier le plus fréquent distinguer trois grands stades : c Un stade localisé A ce stade, le nodule est isolé dans le poumon et la tumeur apparaît localisée. Si les fonctions cardio-respiratoires sont satisfaisantes, il est légitime pour traiter la tumeur de la retirer chirurgicalement. Il est important, dans cette situation de cancer localisé, de faire bénéficier au patient d’une chimiothérapie dite périopératoire (pré ou post opératoire) afin de réduire jusqu’à 15 %, le risque de récidive à 5 ans. Il s’agit d’une stratégie chirurgicale, encadrée par une chimiothérapie. d Un stade localisé étendu Le cancer est plus étendu dans le poumon mais reste résécable. Le chirurgien pourra retirer le cancer, le poumon, et éventuellement les tissus adjacents sans craindre pour la vie du patient. Dans ce cas, une chimiothérapie préopératoire dont l’objectif est de favoriser la résécabilité, c’est-à-dire la possibilité d’ôter chirurgicalement Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 5 la tumeur, est pratiquée. Le traitement s’arrêtera là si tout peut être retiré. Cependant, il existe certains cas où la résécabilité est extrêmement limitée et les risques sont conséquents pour le malade. La chimiothérapie et éventuellement la radiothérapie interviennent alors. Si grâce à ces thérapies, la tumeur devient résécable, elle est enlevée. Toutefois, si celle-ci n’est pas retirable sans prendre de risque vital pour le malade, la radiothérapie est poursuivie en remplacement de la chirurgie. Un traitement général doublé d’un traitement loco-régional constitue un atout indispensable dans ce cas de figure. e Un stade étendu au delà du thorax ou métastatique Ni l’opération, ni la pratique de radiothérapies ne sont envisageables. Des métastases apparaissent. La chimiothérapie et les nouvelles thérapeutiques dites ciblées entrent alors en jeu. > Traitement et progrès Il est nécessaire d’aborder le cancer du poumon avec optimisme. Depuis 1950, le nombre de cancers pulmonaires a malheureusement augmenté, mais le taux de guérison reste pourtant constant (15 %), ce qui signifie qu’un plus grand nombre de malades a été traité avec une certaine efficacité. Par ailleurs, aujourd’hui, les thérapeutiques de 1ère, 2è ou 3è ligne permettent d’avoir un contrôle beaucoup plus long de la maladie. Elles apportent une qualité de vie supérieure au patient même si, dans la majorité des cas, l’issue reste fatale. Enfin, guérir 1% de plus de cancers par an c’est guérir plus de 2500 personnes de plus en 10 ans et 4 %, plus de 10 000 personnes ! > Traitement et sensibilité génétique Une des voies futures de recherche consiste à prédire la toxicité et la sensibilité au traitement en fonction du profil génétique du malade et de sa tumeur. Il s’agit, d’une part, de connaître le profil génétique de la tumeur et d’autre part, de connaître celui de la personne afin de savoir comment manier plus facilement des médicaments toxiques. Lorsque la tumeur possède dans ses gènes une mutation sur le récepteur à l’EGF (ou EGFR pour Epidermal growth factor receptor), la probabilité de réponse à un traitement à base d’inhibiteur de l’EGFR est multipliée par dix. De la même manière, si ce récepteur n’est pas muté mais trop fortement exprimé parce que la cellule tumorale a multiplié le gène codant ce récepteur, cette thérapeutique aura plus de chances d’être efficace. Demain ou après-demain, la thérapeutique sera adaptée en fonction du profil génétique d’une tumeur ou d’une personne. Néanmoins, lorsqu’un malade ne possède pas les anomalies qui confèrent à sa tumeur une sensibilité augmentée au traitement ciblé, cela ne signifie pas que ce dernier ne puisse pas bénéficier également de ce traitement. L’idéal serait de pouvoir déterminer avec exactitude les points sensibles d’une tumeur en vue d’un traitement futur. Agir en adaptant précisément un traitement à chaque individu constituerait ainsi la meilleure solution vers une guérison potentielle. On parle alors de traitement individualisé. Pour le moment, le seul traitement à la carte concerne les thérapeutiques ciblant le récepteur à l’EGF. Un développement des techniques d’identification des personnes pouvant bénéficier ou non de ce traitement apparaît alors fondamental. > Un vaccin pour limiter le tabagisme ? La vraie politique est celle de la prévention. Parler de vaccins limitant le tabagisme est malsain et il ne faut pas appâter le grand public. Il existe des possibilités de vaccins qui pourront peut-être un jour réduire l’appétence des gens pour le tabac. Cette perspective reste cependant incertaine et il est plus sage de continuer à s’orienter vers la réduction de la consommation active du tabac. > Perspectives La prise en charge du cancer du poumon a évolué en raison de l’apparition de nouveaux médicaments et de la vision nouvelle qu’ont les médecins de la maladie. Ils acceptent aujourd’hui que l’on puisse stabiliser une tumeur sans forcément la guérir. En conséquence, cette confiance gagne aussi les patients et leurs familles. L’objectif actuel est de contrôler la maladie, le plus longtemps possible avec moins de toxicité et d’offrir une meilleure qualité de vie aux malades. Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 6 Les réponses à vos questions « Le cancer du poumon est-il une maladie héréditaire ? » Pr Christian Brambilla - Le cancer n’est pas une maladie héréditaire, de la même manière qu’il n’est pas une maladie contagieuse. Dans le développement d’un cancer du poumon, une sensibilité supérieure aux carcinogènes (substances cancérigènes) entre en compte. Des études montrent d’ailleurs que cette sensibilité est supérieure chez la femme. Le métabolisme varie d’une personne à l’autre. Le risque de développer un cancer du poumon est environnemental. Pour les enfants par exemple, le fait de vivre depuis toujours dans un environnement de fumeurs favorise leur addiction future à ce produit toxique. « Pourquoi le cancer du poumon récidive-t-il aussi fréquemment ? » Pr Christian Brambilla - Le cancer n’est pas une maladie qui se développe localement. Le risque d’un cancer est non seulement d’évoluer sur un organe, mais de diffuser également des cellules ailleurs. Quand ils opèrent un cancer du poumon, les chirurgiens espèrent toujours que des cellules ne soient pas parties vers d’autres organes. Actuellement, les examens déterminent avec facilité les zones où le cancer s’est déjà fixé. Dans de nombreux cas, lorsque le patient est opéré, les lésions semblent localisées. Toutefois, des micro-métastases apparaissent, vont se loger ailleurs, par exemple dans un os, et prennent du temps à se développer. Elles se multiplient et créent malheureusement d’autres lésions. Actuellement il est important de comprendre quels sont les différents types de cancer du poumon et de développer à partir de ce constat des traitements qui permettent de détecter les cellules métastasées, d’avoir des médicaments plus efficaces pour agir sur les anomalies génétiques. « La femme développe-t-elle des cancers du poumon différents de ceux contractés par l’homme ? » Pr Jacques Cadranel - La femme semble plus susceptible aux risques de cancer. Elle n’a pas tout à fait le même type de cancer que l’homme et contracte plus les cancers du petit fumeur, ou fameux adénocarcinomes. A l’inverse, elle peut aussi contracter des cancers très agressifs. Cependant, elle répond mieux aux chimiothérapies. « Existe-t-il de nouvelles molécules pour aider au sevrage tabagique ? » Pr Jacques Cadranel - De nouvelles molécules arrivent sur le marché. Le public connaît bien les patchs de nicotine ou le Bupropion (Zyban®). Une molécule similaire au Bupropion diminue la sensation de manque après l’arrêt du tabac. La probabilité d’arrêter de fumer par sa propre volonté est de 5 % à 10 %. Celle d’arrêter de fumer avec une aide pharmacologique double. Cependant, il ne faut pas attendre un miracle de ces thérapeutiques. Le Rimonaban, lui, possède deux avantages. Il pourrait apporter une solution à ceux craignant de grossir en arrêtant le tabac tout en diminuant leur appétence pour ce produit. «Que peut-on faire pour les jeunes déjà dépendants au tabac ? Pour les inciter au sevrage tabagique faut-il les adresser à un tabacologue ? Faut-il former les infirmières scolaires à ce problème ? » Pr Antoine Flahault - Les jeunes vont avoir des difficultés à arrêter de fumer, surtout si cela leur est imposé. Néanmoins, un adolescent désirant s’arrêter possède plusieurs solutions. Il peut compter sur sa propre volonté ou se faire aider. Dans la plupart des hôpitaux de France, Il existe des consultations de tabacologies et de médecins spécialisés qui connaissent très bien le parcours difficile du fumeur. Des traitements d’une certaine efficacité (dont il faut savoir qu’elle n’est pas totale) existent aussi aujourd’hui. Sur le chemin du sevrage tabagique, ces traitements, comme la Nicorette© ou le Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 7 bupropion (Zyban©) peuvent avoir un intérêt important. « Comment trouver les coordonnées des centres de tabacologie ? » Pr Jacques Cadranel - Le problème se situe au niveau des consultations. Il n’existe pas de consultations de tabacologie en pédiatrie. Par conséquent, les jeunes souhaitant se faire aider dans leur démarche d’arrêt du tabac sont obligés de se présenter aux consultations pour adultes. Cela les rend moins réceptifs. Il est également nécessaire de cibler les campagnes de publicité sur les femmes et les enfants. En France, nous sommes très loin de l’exemplarité, il faudrait un plus grand respect de la loi Evin. Pr Antoine Flahault - Il existe une association des tabacologues en France : « le souffle c’est la vie » constituée par le Comité national des maladies respiratoires [ http://www.lesouffle.org ]. « Ne devrait-on pas tout simplement arrêter de vendre du tabac ? » Pr Antoine Flahault - Dans toutes les sociétés, de tout temps, des toxicomanies ont été observées. Si le tabac était interdit, il serait rapidement remplacé par une autre drogue. Ce problème est complexe ; cependant, ce n’est pas pour cette raison qu’il ne faut pas lutter contre ce fléau. Pr Christian Brambilla - L’attitude du gouvernement est ambiguë. Les taxes perçues par la vente du tabac sont loin d’être négligeables dans le budget de l’état. Une forte manipulation a été organisée par les marchands de tabac qui ont su vendre leurs produits aux jeunes. Des documents prouvent aussi que certains politiques n’ont pas pris de bonnes décisions quant à la vente de tabac. L’exemplarité fait défaut. « Quelle est l’incidence de la pollution quand on est fumeur et que l’on fait du sport en ville ? » Pr Antoine Flahault - Parler de pollution ou de poil de chat constitue souvent un discours de mauvaise foi quand on évoque les facteurs de risque du cancer du poumon. Étrangement, dans ces situations, le tabac n’est jamais présenté comme le principal coupable, alors qu’il l’est dans plus de 90% des cas. Le problème majeur reste pourtant sa consommation, la pollution étant un facteur de risque, certes à considérer, mais bien moins important. Pr Christian Brambilla - Par définition, un nonfumeur possède un risque sur cent de contracter un cancer du poumon lié au vieillissement. Chez les non-fumeurs, ce risque monte à 22% et pour quelqu’un vivant en environnement fumeur, il s’élève à 1,2%. La pollution ou le tabagisme passif ne sont donc pas des notions comparables quant au risque de cancer du poumon. Le risque principal est celui de fumer, y compris trois cigarettes par jour. « Je ne fume pas. Je n’ai jamais été en contact avec l’amiante. Cependant j’ai contracté un cancer du poumon. Quel est le facteur responsable du cancer ? » Pr Christian Brambilla - Il n’existe pas de dépistage précis de cette affection. Effectivement, des personnes non fumeuses et non exposées à l’amiante ont contracté un cancer du poumon. Ces cas ont été davantage observés chez les femmes. L’adénocarcinome chez les femmes est actuellement un sujet de recherche. Les femmes semblent avoir une sensibilité génétique particulière qui favorise ce type de maladie. Pr Antoine Flahault - L’épidémiologie du cancer du poumon chez la femme est moins bien Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 8 connue parce que les expériences ont été faites initialement chez l’homme. Grâce à une étude japonaise, il s’avère que la moitié des cancers du poumon contractés chez la femme, le sont chez les non-fumeuses. Ces cancers sont découverts à un stade précoce, peu avancé. Il reste encore beaucoup d’efforts à fournir en termes de recherche sur ce cancer féminin minoritaire. Aujourd’hui, en France, un cancer du poumon sur cinq est contracté par une femme. « Quels sont les risques liés au tabagisme passif ? » Pr Antoine Flahault - Le tabagisme passif constitue un sujet davantage débattu depuis que des études ont montré qu’il représentait un facteur de risque pour le cancer du poumon. Le tabac des autres est une nuisance évidente, c’est ainsi qu’il a été restreint dans les lieux publics, les bureaux et autres espaces de travail. Cependant, il représente plus une nuisance de mauvais voisinage qu’un véritable problème médical. « Quels sont les risques liés à l’amiante ? » Pr Antoine Flahault - L’amiante est un carcinogène, c’est-à-dire une substance toxique susceptible de provoquer un cancer. Elle représente un réel facteur de risque. Il est nécessaire de faire la différence entre l’amiante passive et l’amiante active. Seule cette dernière, en exposition professionnelle active, est dangereuse. Elle provoque essentiellement des mésothéliomes, ou cancers de la plèvre. « Le dépistage par scanner spiralé constituet-il un espoir supplémentaire de déceler un cancer du poumon ? » Pr Christian Brambilla - La découverte d’un cancer du poumon dépend du type de cancer luimême. Certains cancers ne sont décelables qu’à partir de scanners puissants ou de radiographies seulement, d’autres pas. Une personne non fumeuse qui tousse n’est pas toujours initialement traitée comme une personne fumeuse. Elle présente moins de risque de développer un cancer broncho-pulmonaire. « Pourquoi la CNAM a-t-elle refusé l’étude de dépistage DépiScan ? » Pr Antoine Flahault - D’autres études seront bientôt mises en place. Au regard des réussites de dépistages établies par les recherches sur le cancer du sein ou du côlon, il est nécessaire de rester optimiste quant au cancer du poumon. Le premier projet d’étude de dépistage de cette maladie date de 2002 aux Etats-Unis. En France, les chercheurs aimeraient participer à des études de ce genre. À ce jour, aucun malade n’a jamais été inclus dans aucun essai de dépistage d’aucun cancer du poumon. Seules les études des pays anglo-saxons sèment le germe de la recherche dans le domaine. En France, le dépistage DépiScan a été une étape de faisabilité afin de montrer l’importance de ce projet en vue d’acquérir des financements comme il avait été fait bien avant pour le cancer du sein. L’insistance des chercheurs avait été alors fructueuse puisque aujourd’hui les huit essais d’études se sont avérés conclusifs. Pour le cancer du poumon, il apparaît important d’étudier l’impact du scanner spiralé par un protocole précis. L’avenir le démontrera. Pr Christian Brambilla - Tant qu’il n’y aura pas un groupe de pression pour obliger les pouvoirs publics à prendre les décisions qui s’imposent, les chercheurs se verront refuser ce type d’études. Le cancer du poumon est malheureusement perçu comme un cancer autoaffligé. Si celui-ci devient plus emblématique, il sera peut-être considéré. « Selon vous, quelle est l’utilité du scanner spiralé ? Et que pensez-vous des études de Claudia Henschke sur le sujet ? » Pr Christian Brambilla - Dans l’essai DépiScan, les chercheurs utilisent le logiciel de Claudia Henschke. Cependant, le problème du scanner spiralé est qu’il détecte des nodules chez 50% des patients. Le risque est alors de multiplier les dommages collatéraux et les gestes médicaux (chirurgie) inutilement agressifs. Pr Antoine Flahault - Claudia Henschke est d’accord avec l’idée que sa technique n’est pas encore prouvée. Le scanner spiralé permet Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 9 pourtant de détecter plus de cancers en stade précoce, au même titre que la radiographie thoracique. Toutefois, détecter des cancers en stade précoce ne signifie pas que ceux-ci vont évoluer en stade invasif. Pr Jacques Cadranel - Plus la détection sera précoce, plus le bénéfice du traitement apporté sera équivalent en terme de risque de mortalité par rapport à la non détection du cancer. « Quel est le critère principal de la précocité de la détection ? » Pr Christian Brambilla- La question est comment faire la part entre les différents cancers. Comment distinguer les cancers agressifs malgré leur petite taille, des cancers soignables par intervention chirurgicale. Il n’existe pas vraiment de critère principal de détection. L’étude des anomalies génétiques permettra peut-être d’avoir une meilleure approche de ce problème et de traiter le patient de façon plus individuelle. « Y a-t-il un moyen de prévenir les rechutes ? » Pr Jacques Cadranel - Pour les tumeurs de petites tailles, faire une chimiothérapie périopératoire diminue le risque de rechute. Un bon état nutritionnel, un bon état moral et l’arrêt du tabagisme contribuent à un meilleur contrôle de la maladie. Les techniques d’immuno-thérapie ne permettent pas encore d’éviter les rechutes. « Qu’en est-il des nouveaux protocoles de chimiothérapie du cancer du poumon ? » Pr Jacques Cadranel - Il ne faut pas induire le public en erreur. Le Tarceva® et l’Iressa® ne semblent pas aussi efficaces que la chimiothérapie. Leur administration reste très individuelle. Aujourd’hui, les chimiothérapies sont doublées de traitements pharmacologiques efficaces. Les combinaisons peuvent varier. « Je suis atteint d’un cancer des poumons et suis très malade depuis 29 mois. Les traitements sont onéreux et relativement inefficaces dans mon cas, que dois-je faire ? » Pr Christian Brambilla - Subir de nombreux mois de chimiothérapie constitue une épreuve très difficile à vivre. Même si le traitement est coûteux, la France aide les malades à être traités par chimiothérapie. Il est difficile de répondre à ce cas précis sans avoir connaissance du dossier médical. Peut-être vous a-t-on déjà proposé de nouvelles possibilités de traitements basés sur de nouvelles molécules. « Quels sont les nouveaux traitements actuellement en développement en France ? L’immuno-thérapie et la thérapie génique sont-elles déjà expérimentées ? » Pr Jacques Cadranel - Il est tout d’abord nécessaire de revenir sur les traitements plus conventionnels comme la chimiothérapie qui a connu des progrès considérables ces dernières années. Elle représente la thérapeutique la mieux évaluée dans le traitement du cancer du poumon. Aujourd’hui, les patients disposent également de plusieurs drogues qu’ils peuvent combiner. En ce qui concerne les thérapies dites ciblées, l’immuno-thérapie ou la thérapie cellulaire constituent des traitements encore très balbutiants. L’objectif de l’immuno-thérapie est d’utiliser les propres défenses de l’organisme afin que celui-ci détruise le cancer à la place des chimiothérapies. La thérapie génique a pour but d’identifier les gènes malades et de les réparer ( exemple du gène P53). Les inhibiteurs des récepteurs de l’EGF, en revanche, agissent directement sur les cellules cancéreuses. Leur efficacité est prouvée dans le cas de certains cancers ayant une avidité vis-à-vis de cette hormone de croissance. « Qu’est-ce que l’angiogénèse ? » Pr Jacques Cadranel - L’anti-angiogénèse consiste à détruire les vaisseaux sanguins qui alimentent la tumeur. Il s’agit de modifier la vascularisation normale créée autour de cette tumeur en administrant des anti-corps dirigés contre le facteur de croissance des vaisseaux qu’on appelle VEGF. Des études ont démontré l’impact favorable de l’anti-angiogénèse doublée Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 10 d’une chimiothérapie. Néanmoins, il est indispensable de rester mesuré quant à l’avenir de ces thérapies. « Qu’est-ce que la radiothérapie asservie à la respiration ? » Pr Jacques Cadranel - La radiothérapie asservie à la respiration est encore plus compliquée que la radiothérapie conformationnelle qui consiste à n’irradier que la partie malade du poumon. La radiothérapie asservie à la respiration empêche les rayons d’irradier les cellules saines. Ce traitement reste très lourd et beaucoup plus long. « Les examens permettant de prédire si le malade sera ou non sensible aux thérapies ciblées sont-ils systématiquement proposés ? » Pr Jacques Cadranel - Non. Aujourd’hui, la médecine n’a pas les moyens logistiques de répondre à une telle demande. Cette question est l’objet d’un projet à l’échelon national baptisé « Hermétique » qui mettra en place des centres pour répondre à cette demande. Synthèse rédigée pour la Fondation pour la Recherche Médicale par Editelor. www.editelor.com « Quelle est la différence entre le Tarceva® et l’Iressa®, formules médicamenteuses des inhibiteurs des récepteurs de l’EGF ? » Pr Jacques Cadranel - Ces deux médicaments ciblent une même voie de signalisation. L’Iressa® n’a cependant pas montré la même efficacité que le Tarceva®. En France, le Tarceva® a été choisi par les laboratoires pharmaceutiques et par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire. « Quelles sont les perspectives d’imagerie de perfusion ? » Pr Jacques Cadranel - Aujourd’hui, la recherche est confrontée à une problématique. Les médecins disposent de technologies de plus en plus sophistiquées en termes d’imagerie. Certaines représentent une utilité immédiate et d’autres sont difficiles à gérer. Par rapport au scanner hélicoïdal, la détection par des systèmes experts pose un problème considérable, détectant plus de nodules qu’un radiologue spécialiste. Les techniques qui permettent de faire de la fusion d’image réduisent, elles, considérablement les risques thérapeutiques de radiothérapie en dessinant le contour métabolique de la tumeur et en évitant les rayons toxiques sur l’organe normal. Dans tous les hôpitaux, il existe une unité de concertation pluridisciplinaire où l’ensemble des médecins contribue à une meilleure prise en charge du malade. Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 11 À propos de la Fondation Recherche Médicale à travers sa revue Recherche & Santé, ses guides « Santé : 100 idées reçues. L’avis des chercheurs » et son site web www.frm.org. Créée en 1947 et reconnue d’utilité publique depuis 1965, la Fondation pour la Recherche Médicale a pour mission principale de financer la recherche médicale grâce aux dons et legs qu’elle collecte auprès du grand public et des entreprises. Elle organise chaque année de nombreuses rencontres chercheurs / grand public partout en France pour favoriser le débat scientifique au sein de notre société. À ce titre, elle s’est vue attribuer par le Gouvernement le label « campagne d’intérêt général 2005 ». Ses aides concernent tous les aspects de la recherche médicale, que celle-ci soit fondamentale, clinique ou épidémiologique. Et ceci, dans toutes les disciplines médicales. Le but est clairement affiché : lutter contre toutes les maladies, sur tous les fronts. Grâce à la générosité de ses donateurs, la Fondation Recherche Médicale est devenue un acteur majeur de la recherche française. Depuis sa création, elle a participé à toutes les grandes découvertes médicales. La Fondation Recherche Médicale remplit également une mission d’information du public Quelques chiffres ► 15 millions d’euros sont consacrés chaque année à la recherche. ► 440 000 personnes font chaque année un « don utile » à la Fondation Recherche Médicale. ► Grâce à ces dons, la Fondation soutient un chercheur sur trois en France et finance plus de 700 programmes de recherche chaque année. Rappelons que la Fondation ne bénéficie d'aucune subvention et fonctionne uniquement grâce à la générosité de particuliers et d’entreprises. > Bulletin de soutien Oui, je souhaite aider la recherche en faisant, par chèque bancaire ou postal à l’ordre de la Fondation pour la Recherche Médicale, un don de : 20 euros 25 euros 30 euros 40 euros 50 euros autre ………….. nota : vous pouvez également faire un don en ligne (par carte bancaire - CB), en toute sécurité, sur le site de la Fondation pour la Recherche Médicale www.frm.org M. Mme Mlle M. et Mme NOM ………………………………………………… Prénom……………………………………………… Adresse……………………………………………… ……………………………………………………….. Code postal I_I_I_I_I_I Ville……………………. ……………………………………………………….. E-mail ……………………………………………….. Déduction fiscale : 66% de votre don est déductible de vos impôts à concurrence de 20% de votre revenu imposable. Merci de retourner ce bulletin accompagné de votre règlement à l’adresse suivante : Fondation Recherche Médicale 54, rue de Varenne 75335 Paris cedex 07 Conformément à la loi « Informatique et Libertés » du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, en demander rectification ou suppression. Sauf avis contraire de votre part, les informations vous concernant seront réservées à l'usage exclusif de notre fondation. CRKP2052 Fondation pour la Recherche Médicale y Rencontre santé / Cancer du poumon y www.frm.org 12