3e rencontres solidaires

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3e rencontres solidaires
Mahdia Benguesmia est docteur en littérature française et comparée et
enseigne à l’Université de Batna- Algérie. Auteure de deux thèses (“Nedjma de
Kateb Yacine ou l’Antigone algérienne” et “Entre le royaume en exil chez Malek
Haddad et L’Exil et le Royaume d’Albert Camus. Convergences et divergences
autour de deux concepts : la langue et la patrie”). Ses champs de recherche
sont : Albert Camus, le texte littéraire maghrébin d’expression française d’hier
et d’aujourd’hui, la littérature francophone.
Ferdaous Bouaine, assistante à l’institut supérieur des langues de Tunis,
université de Carthage et doctorante à Lumière Lyon 2 (Arts et littérature,
option littérature maghrébine), prépare une thèse sous la direction de Charles
Bonn intitulée “Le soufisme dans la littérature francophone du Maghreb, Dib et
Meddeb comme exemples”. Ses axes de recherches sont la littérature
maghrébine d’expression française, et imaginaire, religions et spiritualité au
Maghreb.
Tatsiana Challier est docteur en Lettres et Arts, membre associé de l’équipe
de recherche TRAVERSES 19-21, Université Stendhal Grenoble 3. Elle a écrit
la thèse “S’il étaient de retour, ces étranges familiers… La passion/répulsion
de la famille dans l’œuvre d’Arthur Adamov”, une lecture psychanalytique de Si
l’été revenait. À la croisée de la littérature et de la psychanalyse, sa recherche
s’inscrit dans l’époque de la “crise de représentation” du théâtre français et
francophone et vise entre autres l’étude du processus créateur et de son
résultat.
Salim Gasti est certifié d’arabe, docteur en littérature et civilisation arabes
classiques, membre de l’équipe de recherche GEO Université de Strasbourg.
Auteur d’une thèse intitulée “Le Moi et l’Autre dans la poésie antéislamique” à
Paris IV La Sorbonne, ses domaines de recherche sont la traduction de la
poésie d’Aragon en arabe, la littérature maghrébine et l’utilisation des
approches sociologiques, psychologiques et symboliques dans l’analyse des
textes littéraires, surtout la poésie arabe classique.
Salim Hatubou est écrivain. Né aux Comores, il quitte son archipel très tôt
pour rejoindre son père dans les quartiers Nord de Marseille. C’est la nostalgie
de sa terre natale qui l’amènera, plus tard, à l’écriture. Considéré comme l’un
des pionniers de la littérature comorienne d’expression française, il axe son
œuvre autour de la Mémoire et de l’Exil. Il reste attaché à ses deux enfances,
comorienne et méditerranéenne. Parmi ses ouvrages, Comores Zanzibar
(Françoise Truffaut, 2007, Prix Gros Sel Diamant), Métro Bougainville (photos
Jean-Pierre Vallorani, Via Valeriano, 2000), des romans et des contes.
Claudia Mansueto, est doctorante de l’université de Bologne et sa thèse
analyse le rapport mère-fille dans les littératures maghrébines féminines. Elle
collabore surtout avec les revues Studi Francesi et Voix Plurielles. Elle a publié
des nouvelles, entre autres dans Nouvelles romancières francophones du
Maghreb, dirigée par Marta Segarra, Éditions Karthala, 2010, et dans la revue
Studi Francesi, revue italienne de Turin qui publie des articles relatifs à la
littérature et à la civilation française.
Ramiro Noriega, Ministre chargée des Affaires Culturelles à l’Ambassade de
l’Équateur à Paris, ex-Ministre de Culture de l’Équateur à Quito où il a fait
carrière dans l’enseignement universitaire. Il est doctorant en Littérature
Générale et Comparée à Université de Paris 3. Son travail de thèse porte sur les
rapports entre Littérature, mémoire et Histoire chez Roberto Bolaño, Javier
Cercas et Ricardo Piglia. Sa réflexion s’étend, par ailleurs, sur l’étude, la
conception et la mise en œuvre de politiques culturelles, notamment autour de
la notion d’interculturalité.
les intervenants (suite)
Rencontres universitaires et littéraires
VIlles
Yamina Sehli, comparatiste, est maître de conférences au département de
français à l’université Djilali Liabès (Sidi Bel Abbès) et docteur en sciences des
textes littéraires. Elle est auteure d’une thèse, “Mythes et mythologie à travers
la littérature maghrébine”, à partir de trois romans (La Nuit sacrée de Tahar Ben
Jelloun, Habel de Mohammed Dib et Poussière d’or d’Ibrahim Al Koni. Ses
champs de recherche actuels sont l’interculturalité et la multiculturalité du
texte maghrébin, et l’expression du sacré dans les littératures du Maghreb.
médIterranéennes
et
eXIl
Maria Fernanda Troya, est professeur à l’Université San Francisco de Quito,
Équateur. Actuellement doctorante en Anthropologie à l’EHESS où elle fait
partie des laboratoires CERMA-Mascipo, son sujet de thèse est “Pour une
mémoire et économie visuelle sur les Kichwas et Shuar de l’amazonie
équatorienne”. Son champ de recherche tourne autour d’une analyse
transdisciplinaire (anthropologie visuelle, esthétique, histoire de l’art et de la
photographie, philosophie politique) des images.
Bernard Urbani, maître de conférences HDR, enseigne la littérature
française, comparée et francophone du Maghreb à l’Université d’Avignon et
des Pays de Vaucluse (France). Il est membre entre autres de l’Équipe
d’Accueil Identités Culturelles, Textes et Théâtralité (Université d’Avignon) et
de la Société Française de Littérature Générale et Comparée. Il s’intéresse à
l’influence du roman proustien en
Italie, et aux liens entre la littérature
maghrébine et la culture italienne
(Assia Djebar, Amara Lakhous,
médIterranéennes
Tahar Ben Jelloun, Abdelwahab
et
Meddeb).
VIlles
eXIl
au tournant
du XXIe sIècle
Toutes les rencontres
se déroulent dans l’auditorium
de la Maison de la Région,
61 La Canebière, Marseille
Entrée libre et gratuite
Renseignements : 06 84 45 71 72
Ces Rencontres internationales
sont conçues et organisées
par Virginie Ruiz et Michel Gironde,
en partenariat avec Pascal Jourdana
et La Marelle, villa des auteurs.
Elles bénéficient du soutien
de La Région PACA
et de La Maison de la Région.
au tournant
du XXIe sIècle
19 et 20 octobre 2012
www.zen-studio.com • Photo : Sergio Myriapod
les intervenants
maIson de
la régIon
61 la canebIère
marseIlle
r e n c o n t r e s
I n t e r n a t I o n a l e s
VIlles médIterranéennes et eXIl
au tournant du XXIe sIècle
La Maison de la Région accueille ces rencontres sur le thème des villes
méditerranéennes et de l’exil au tournant du XXIe siècle en prolongement de
réflexions sur l’art, la mémoire et la violence, récemment tenues à l’Université
San Francisco de Quito (Équateur) et à la Sorbonne, Paris III, et en avant-goût
de Marseille, capitale européenne de la culture en 2013.
La Méditerranée est un espace complexe d’échanges d’hommes et de
marchandises entre les côtes qui la bordent, un espace composé, pour
reprendre Fernand Braudel, de deux « scènes » : les péninsules et les mers.
Sur ces scènes, en fonction des périodes, se jouent des exils, partant aussi
bien des pays méditerranéens eux-mêmes que d’autres pays dans le monde,
que les villes de cet espace géographique accueillent avec une caisse de
résonances spécifique. Il y a l’exil de celui qui est expulsé de sa patrie, l’exil
intérieur propre à toute dictature, en particulier celui des colonisés, ou encore
l’exil économique de celui qui part chercher fortune ailleurs. L’écrivain exilé,
quant à lui, peut souffrir l’exil intérieur par rapport au discours officiel, à l’instar
d’un Milan Kundera en Tchécoslovaquie, subir l’exil politique, comme Ovide
sur les bords de la Mer Noire, ou encore n’avoir jamais la possibilité de revenir
sur les lieux de son enfance, tel JMG Le Clézio. Dans tous ces cas, comme
dans celui des communautés, victimes de la guerre ou d’exactions ciblées,
une violence s’exerce sur l’exilé, plus ou moins brutale.
La violence est-elle alors toujours associée à l’exil, au moins une violence
d’arrachement et de transplantation ? Quelle est sa nature et ses modalités ?
La ville d’exil peut être un lieu de refuge et/ou d’hostilité, un lieu de mémoire
par substitution dans lequel on cultive les comparaisons pour le rendre
habitable, ou encore devenir un lieu imaginaire dont on fictionnalise l’espace,
une « Inde de l’esprit » selon l’expression de Salman Rushdie.
Dans le cadre particulier des villes méditerranéennes, comment s’exerce la
violence de l’exil et se transporte-t-elle dans l’écriture ? Y a-t-il une esthétique
de la violence propre à ce type d’exil lorsque la rencontre des langues favorise
l’invention langagière ? Les cultures méditerranéennes urbaines ne
procurent-elles pas une saveur particulière à l’exil, une texture unique à
l’écriture du poète hors la cité ?
La ville méditerranéenne est enfin un lieu de culture, d’un point de vue
patrimonial (architecture, musées) et anthropologique (modes de vie). La
culture peut-elle alors être un refuge ou une médiation permettant de
s’approprier le lieu ? Vecteur de rencontres, elle engendre des heurts et des
mélanges. Les termes de diaspora, de nomadisme et de déterritorialisation
n’induisent-elles pas une approche transnationale des cultures ?
Ces rencontres seront l’occasion de creuser ces pistes de réflexion autour de
l’articulation entre ville, exil, violence et culture à partir de l’espace
méditerranéen au tournant du XXIe siècle, en faisant se croiser recherches
universitaires et visions propres à des écrivains de la sphère méditerranéenne
dans un cadre dynamique d’échanges multiples (conférences, contributions,
dialogues, tables rondes, lectures…). Ces échanges nous transporteront vers
le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, mais aussi vers le Liban, les Comores et même
en Amérique Latine au-delà des frontières et des mers. Sans oublier Marseille !
Virginie Ruiz et Michel Gironde
Programme
Vendredi 19 octobre
Samedi 20 octobre
Auditorium de la Maison de la Région
Auditorium de la Maison de la Région
9h
Accueil - Café
9h
Accueil - Café
9h30-10h30
Conférence magistrale de Michel Gironde
“Exil” de Cervantès à Lépante et Alger : points de vue
croisés de Carlos Fuentes et de Milan Kundera sur la
naissance de la modernité littéraire occidentale.
9h30-10h30
Entre Comores et Marseille : vivre deux enfances
Avec Salim Hatubou, à propos de son travail sur la
mémoire et l’exil, et de son regard sur Marseille.
10h30-12h00
10h30-12h
Des villes et des exils, l’Algérie
Avec Bernard Urbani (“Exil et mort à Oran : Assia
Djebar, Oran langue morte, 1997”), Salim Gasti
(“Alger dans l’œuvre de la romancière Assia Djebar :
espace, exil et langue”) et Claudia Mansueto (“La
Mer/Mère Méditerranée : le cas emblématique de
Malika Mokeddem”).
Détour par l’Amérique Latine
Avec Virginie Ruiz (“M comme Mogador dans
l’œuvre de l’écrivain mexicain Alberto RuySánchez”), María Fernando Troya (“La parole et la
vue : récits et photographies des missionnaires
italiens en Amazonie équatorienne”) et Ramiro
Noriega (“Un camping avec vue sur la mer” : Roberto
Bolaño et Javier Cercas).
12h-12h30
Échange avec le public
12h-12h30
Échange avec le public
12h30-13h
Brèves lectures d’exil
Une sélection choisie parmi les textes évoqués par
les intervenants, par Jean-Noël Pomarède
Remerciements et clôture
Pause déjeuner
14h15-16h15
Regards croisés
Avec Yamina Sehli (“Villes et exil sur les deux rives de
la Méditerranée dans Habel de Mohammed Dib et La
Nuit sacrée de Tahar Ben Jelloun”), Mahdia
Benguesmia (“Le Labyrinthe des sentiments de Tahar
Ben Jelloun : pour une lecture passionnelle de l’exil à
Naples”), Tatsiana Kuchyts Challier (“De la terre
d’exil à la mer d’asile : la Méditerranée, ultime refuge
dans Littoral de Wajdi Mouawad) et Ferdaous Bouaine
(“Sur les pas du grand maître : les chemins de l’exil.
Abdelwahab Meddeb”).
16h15-16h45
Échange avec le public - Café
16h45-17h15
Istanbul/Marseille/Bruxelles, un exil féminin
Avec Michel Bellier, l’un des auteurs d’une trilogie
dramatique en cours (Va jusqu’où tu pourras, avec
Sedef Ecer et Stanislas Cotton). Présentation du projet,
suivie d’une lecture.
17h15-18h
Lecture d’œuvre : “Va jusqu’où tu pourras”
Lecture en avant-première d’extraits de la trilogie
dramatique, par Fabien-Aïssa Busetta, Blanche Van
Hyfte, Joëlle Cattino et Michel Bellier.
A partir de 18h30, toujours à l'auditorium de la Maison de la Région,
l'association Horizontes del Sur propose une rencontre “Documentaire et
littérature ” avec Eduardo Manet (Cuba). Projection de son documentaire
“El Negro”, suivie d'un échange avec l'auteur.
Présentations et modérations : Virginie Ruiz, Michel Gironde et
Pascal Jourdana (La Marelle)
les organisateurs
Michel Gironde est docteur en littérature générale et comparée de
l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle. Il est membre du groupe de
recherche RETINA International - Recherches Esthétiques &
Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes. L’axe
directeur de ses recherches est le dialogue et la rencontre des
cultures dans les littératures hispano-américaines. Il a publié Les
Mémoires de la violence, L’Harmattan, coll. “Eidos”, série
“RETINA”, 2009 ; Carlos Fuentes entre hispanité et américanité,
L’Harmattan, coll. “Palinure”, 2011.
Virginie Ruiz est agrégée d’espagnol, docteur en Études
hispaniques et latino-américaines, membre du laboratoire de
recherche du CAER, Université d’Aix-Marseille. Auteure de la thèse
“Rosario Castellanos et l’altérité indienne dans la Trilogie du
Chiapas : une vision ethnocentrique de l’Indien mexicain”, ses
champs de recherche actuels sont les enjeux de la littérature
mexicaine moderne et contemporaine, la représentation de l’Indien
en Amérique Latine (littératures et politiques indigénistes).