Madeleine, requérante d`asile camerounaise, arrivée en Suisse en
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Madeleine, requérante d`asile camerounaise, arrivée en Suisse en
Une fois arrivée en Suisse, elle suit la filière habituelle : trois semaines dans un centre d’enregistrement (Vallorbe), puis une fois attribuée au canton de Genève, 3 semaines aux Tattes, puis un an dans un foyer, dans le quartier de Plainpalais. C’est au bout de 6 mois qu’elle reçoit une décision négative des autorités. Son quotidien devient vite très pesant. Avec l’interdiction de travailler et sans perspective d’avenir, elle ne se raccroche qu’à la scolarité de sa fille, qui semble heureuse et bien s’intégrer. Quatre ans ont passé. Une éternité sans horizon. Madeleine reçoit un matin une lettre lui annonçant son expulsion de Suisse. Elle sombre alors dans la dépression. Photo : André Obeid Madeleine, requérante d’asile camerounaise, arrivée en Suisse en 2003 Madeleine est née à Loum, au Cameroun, avant de gagner rapidement la capitale Yaoundé, où elle a fait ses études. Elle a notamment suivi avec succès une formation de laborantine, métier qu’elle a exercé durant 11 ans auprès de missionnaires catholiques, tout en élevant ses trois enfants. Son destin a basculé lorsqu’il lui a été demandé de participer, pour un montant très important, au financement d’un concours permettant à son frère de décrocher un bon poste. En effet, en tant que fille aînée de sa fratrie, cette responsabilité lui incombait. Malheureusement, l’intermédiaire s’est contenté d’empocher l’argent. Madeleine n’a pas voulu se laisser faire, mais a été très vite menacée de mort. Elle a fui un matin avec sa fille. « J’ai préféré quitter le Cameroun plutôt que de ne plus dormir et attendre l’inévitable. » Elle a payé un billet d’avion avec ce qui lui restait comme argent. Au vu de l’aggravation de son état de santé, l’Office fédéral de la migration (ODM) reconsidère sa situation et lui octroie une admission provisoire. Ce répit l’encourage à se reprendre en main. Son assistante sociale l’oriente alors vers la Croix-Rouge qui délivre une formation pour l’aide aux personnes âgées. « J’y suis allée au courage car je n’avais plus aucune énergie et aucune estime de moi ! » La formation dure six mois pendant lesquels Madeleine se reconstruit et peut à nouveau échafauder des projets. « C’est mon assistante qui a obtenu les fonds pour ma formation, et c’est quelque chose de fantastique. Mais j’aurais été prête à économiser pour la payer tant c’était vital ! » Madeleine trouve immédiatement un emploi auprès d’un couple de retraités à mobilité réduite. « Je suis leur gouvernante depuis maintenant une année », déclare-t-elle, heureuse d’être salariée. « Depuis une année déjà ? Comme le temps passe vite… », ajoute son employeur. Désormais, des perspectives d’avenir existent mais rien n’est encore simple. « Nous vivons à quatre dans un petit appartement. Mon fils aîné qui nous a rejoints il y a 5 ans n’a toujours pas l’autorisation de travailler. Je me fais beaucoup de soucis pour lui. J’ai peur qu’il fréquente n’importe qui. C’est très délicat. Le travail ne me fait pas peur, mais c’est vrai, pour le moment je n’ai aucun loisir. Je suis intégrée ? En quelque sorte… »