Rapport de fin de séjour / Explo`ra Sup - Région Rhône
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Rapport de fin de séjour / Explo`ra Sup - Région Rhône
Rapport de fin de séjour / Explo'ra Sup Benjamin Lemerle, Sciences Po Grenoble, M1 Organisations internationales Séjour académique - Istanbul Bilgi University, Turquie. 19/09/2013 – 22/01/2014 A) Vie pratique • Logement Istanbul a le grand avantage d'offrir un large choix pour le logement aux étudiants étrangers. Il est ainsi très facile de trouver une colocation avec d'autres étudiants, turcs comme étrangers. On trouve tous les prix, des plus faibles (150 euros tout compris) aux plus élevés (500 euros). Les logements individuels sont plus rares et plus difficile d'accès, même si cela n'est pas impossible à trouver. J'ai préféré opter pour un logement en colocation, pour un prix modeste (environ 120 euros). Les prix sont en général plus abordables côté asiatique (Uskudar, Kadiköy...). J'ai eu l'opportunité d'avoir une chambre en résidence universitaire, mais les prix proposés par l'université de Bilgi sont très élevés (plus de 500 euros pour une chambre à deux) alors que les logements privés sont beaucoup plus confortables à prix égal. Cette solution peut cependant satisfaire ceux qui préfèrent ne pas perdre leur temps à chercher un logement sur place. Malheureusement, beaucoup de propriétaires / locataires ne proposent pas de contrat de location (ce qui était mon cas), rendant plutôt précaire et incertaine la situation, même si le formalisme est moins présent en Turquie qu'en France (beaucoup moins de justificatifs à fournir!). Il faut vraiment être vigilant concernant la personne à qui vous payez le loyer mais aussi au quartier, qui peut parfois être inhospitalier et éloigné de l'université. J'ai moi-même eu des problèmes à cause de mes colocataires, qui étaient peu respectueux. Pour la recherche, j'ai privilégié internet, notamment le site web 'Craiglist' et la page Facebook créée pour les étudiants Erasmus par l'université d'accueil. • Argent La conversion euro / livre turque était particulièrement avantageuse durant mon séjour. En effet, entre septembre 2013 et Janvier 2014, la livre turque est passée de 2,5 TL pour 1 euro à plus de 3 TL pour un euro, augmentant considérablement mon pouvoir d'achat. De même, le niveau de vie moyen étant tout de même inférieur à la France, le coût de la vie demeure relativement abordable pour un étudiant étranger. Il est très facile de retirer de l'argent à Istanbul : il y a énormément de distributeurs automatiques et aussi beaucoup de bureaux de change. La carte bleu est acceptée dans les supermarchés, les restaurants, snacks et hôtels. Pour le reste, il vaut mieux privilégier les espèces, surtout lorsqu'on sort d'Istanbul et qu'on se dirige vers des zones moins urbanisées. Pour ne pas trop dépenser en frais bancaires lors des retraits aux distributeurs, je conseille vivement de souscrire une « option retrait international », qui coûte seulement quelques euros par mois (3euros chez LCL). • Santé J'ai souscris une assurance complémentaire santé à l'étranger (nécessaire pour obtenir le visa étudiant), pour environ 40 euros mensuels. C'est relativement cher mais cela peut se révéler très utile en cas de problème de santé, notamment pour la prise en charge médicale et le remboursement de certains frais qui ne pourraient être couverts par la seule couverture maladie française classique. Le système de santé est plutôt performant à Istanbul, qui possède les plus grands hôpitaux publics du pays. Il y a aussi plusieurs dizaines de cliniques privées à travers la ville, d'une qualité très variable. Je n'ai cependant pas eu à consulter de médecin durant mon séjour. Par ailleurs, l'université de Bilgi offre à tous ses étudiants (notamment Erasmus) la possibilité de voir un médecin, une infirmière et un psychologue sur place, gratuitement. • Télécommunications Le système téléphonique est très différent en Turquie. En tant qu'étudiant étranger, on a rarement accès à un téléphone fixe, même chez soi. La téléphonie mobile est en revanche très développée. Il faut avant tout savoir qu'il n'est pas possible d'utiliser un téléphone portable étranger en Turquie plus de quelques jours sans avoir préalablement payé une taxe imposée par la loi. Pour ceux qui voudront conserver leurs portables français, il faudra donc s'adresser à un des opérateurs turcs (Turkcell, Vodafone, Avéa), qui possèdent des boutiques presque à chaque coin de rue, acheter une carte SIM (il faut penser à garder tous les papiers vendus avec afin de se rappeler du code PIN et du code PUK), signaler que l'on souhaite utiliser son téléphone étranger en Turquie, puis aller payer la taxe en question auprès de l'administration turque (environ 130 TL). Une fois ces démarches effectuées, le téléphone mobile pourra fonctionner sans problème. Sinon, au bout d'une dizaine de jours, il sera automatiquement bloqué. J'ai préféré ne pas effectuer toutes ces démarches et j'ai donc acheté puis utilisé un téléphone turc, pour une vingtaine d'euros. Pour téléphoner, envoyer des SMS et surfer sur internet, il faut cependant acheter du crédit, soit en « package » (forfait téléphonique, SMS, internet, ce qui est plus intéressant), soit par ce que l'on appelle en turc le « kontör » (chaque appel, SMS ou connexion à internet est décomptée de la somme que vous avez payé à la boutique, mais cela part plus vite!). L'achat du crédit est à renouveler en moyenne 1 ou 2 fois par mois et coûte une dizaine d'euros pour les « packages » de base. J'ai pris un forfait Turkcell (meilleur réseau de Turquie), mais Avéa (que je conseille également) est réputé moins cher. • Vie universitaire L'université de Bilgi est une institution qui comporte 3 campus : Kustepe et Dolapdere (situés dans des quartiers populaires, relativement défavorisés) et désormais Santral (nouveau campus très moderne). Tous mes cours se passaient sur le campus de Santral et je dois dire que c'est un campus très agréable, avec de grands espaces verts, des bâtiments neufs et entretenus, de vastes salles de classe, de nombreux lieux de détentes (restaurants, caféteria, bar, assez chers cependant). J'ai choisi de suivre 5 cours, ce qui correspondait à environ 15 heures par semaine, plus un cours de turc de 2h. Dans l'ensemble, les cours étaient intéressants et enrichissants, avec beaucoup de professeurs impliqués et très spécialisés, ce qui rendait les échanges et les débats très vivants. L'université, réputée pour son esprit libéral, organise aussi des événements académiques et artistiques tout au long du semestre. Les professeurs sont très accessibles, notamment par email, mais il sont également tenus de recevoir leurs élèves durant leurs heures de permanence, à leur bureau. Les échanges en classe furent très animés grâce aux étudiants Erasmus et étrangers, tandis que les élèves turcs se sont montrés plus apathiques, plus timides et moins ouverts d'esprit. La charge de travail est restée raisonnable, avec beaucoup moins de travaux à effectuer qu'en France, mais avec plus de lectures. Mes examens finaux (essentiellement des essais mais aussi des dossiers, d'une vingtaine de pages chacun) furent un peu éprouvants, même si au final il y a peu de risque d'échouer son semestre, vu le niveau général des étudiants turcs (plus faible). J'ai aussi beaucoup apprécié le système informatique de Bilgi : le SIS (student information system, comportant le profil de chaque étudiant, le planning, les notes) et Bilgi online (site ou sont référencés les cours choisis et qui permet au professeur de mettre en ligne les documents et informations à destination des étudiants). • Stage Je n'ai pas effectué de stage, mais j'ai connu quelques européens effectuant le leur à Istanbul. La connaissance de la langue turque est un atout, même si trouver un stage en ne parlant que l'anglais est possible, surtout dans les grandes entreprises et certaines institutions publiques. • Vie quotidienne Le climat à Istanbul est très chaud et sec jusqu'au début du mois d'octobre, avec régulièrement plus de 25 degrés. La température redescend progressivement entre octobre et décembre, avec parfois des pics de froid même si cela tombe rarement en dessous de 5 ou 10 degrés. Il y a eu deux jours de neige lors de mon séjour, provoquant la fermeture de l'université. Le rythme de vie est très rapide à Istanbul, c'est une ville de plus de 15 millions d'habitants, bouillonnante et pleine de contrastes, ou les inégalités entre riches et pauvres sont très visibles d'un quartier à l'autre. La circulation routière, les bouchons, et les transports parfois saturés peuvent rendre la vie difficile. La ville possède quelques lignes de métro et de tramway et le réseau fait l'objet de travaux pharaoniques, avec notamment pour objectif d'accueillir un jour les Jeux Olympiques. Il y a de nombreuses lignes de bus, mais le respect des horaires est plus que variables, quand ils sont affichés. On trouve pratiquement tout ce que l'on souhaite en terme de nourriture, surtout en fruits et légumes. Les supermarchés offrent les même produits qu'en France, avec quelques exceptions (difficile de trouver du fromage râpé par exemple!). Istanbul est une ville qui laisse peu de place au sport, même si l'université de Bilgi offrait la possibilité de s'inscrire à une salle de sport et une piscine. Istanbul offre cependant la possibilité de visiter une ville incroyable, avec de nombreux édifices et vestiges ottomans, byzantins, islamiques, chrétiens ou même juifs. La Turquie est par ailleurs un vaste pays : j'ai surtout visité l'ouest (Istanbul, Izmir), mais la côte sud est très réputée pour ses plages (Antalya, Bodrum), tandis que l'est et le sud-est (populations majoritairement kurdes) est réputé plus authentique, plus vert et plus sauvage. J'ai aussi profité des liaisons aériennes depuis Istanbul, en visitant notamment la Bosnie-Herzégovine et Israël, grâce à des lignes directes depuis les deux aéroports d'Istanbul, Atatürk et Sabiha Gökçen. Enfin, il était parfois déroutant d'assister à des scènes de violences urbaines et policières, en raison des manifestations qui secouent la Turquie et Istanbul ces derniers mois (concernant au départ le parc Gezi). Mieux valait ne pas sortir dans le centre-ville (place Taksim notamment) pendant les manifestations, car les attaques policières et les mouvements de foules étaient généralement violents et dangereux. B) Bilan et suggestions Je fais un bilan très positif de ce séjour à l'étranger. La Turquie, et particulièrement Istanbul, située à la fois entre l'Europe et l'Asie, permet vraiment de se sentir dépaysé tout en observant une autre culture. Les cours que j'ai suivis étaient pour la plupart enrichissants et très pointus, même si parfois j'ai pu ressentir un manque de rigueur dans le niveau général d'enseignement. Ce séjour aura aussi été l'occasion d'améliorer mon anglais et de m'initier à la langue turque. J'ai pu voyager régulièrement, découvrir une ville passionnante, tant au niveau historique que culturel, tout en vivant à l'étranger et en me faisant de nouveaux amis et connaissances. Les principales difficultés que j'ai vécues furent liées à mon logement. La colocation avec 2 jeunes turcs ne fut pas vraiment une réussite, à mon grand regret. Ce séjour m'a prouvé que je pouvais vivre à l'étranger et m'adapter à une société différente de la mienne. Cela m'encourage à chercher désormais un stage à l'étranger, notamment dans un organisme international, mais aussi à envisager une poursuite d'étude dans un autre pays que la France afin de compléter mon cursus et de me spécialiser davantage. Je n'ai pas vraiment eu besoin d'encadrement particulier avant mon départ, même si les réunions d'informations organisées par le bureau des relations internationales de l'IEP et l'université de Grenoble se sont révélées très utiles, elles permettent de connaître l'essentiel des démarches, surtout pour les bourses Erasmus et Explo'ra Sup. Le bureau des relations internationales a toujours répondu à mes questions durant mon séjour, notamment par email. J'ai effectué toutes les démarches et j'ai reçu mes bourses en temps et en heure. Je ne suis pas rentré en contact avec des étudiants français ayant été à Istanbul ou des étudiants turcs venant à l'IEP, car j'ai estimé m'être suffisamment renseigné par moimême. J'ai toutefois participé à une journée d'orientation au début du semestre, organisée par l'université de Bilgi. Si je devais repartir à l'étranger, je serais plus vigilant quant au logement, car c'est un facteur très important pour la qualité et le cadre de vie sur place. Je serais aussi très attentif aux formalités administratives, relatives au visa et au permis de séjour que demandent certains pays (c'est le cas de la Turquie). A ce titre, je suggère à ceux qui souhaitent partir en Turquie (ou d'en d'autres pays hors UE) de faire leur demande de visa étudiant (obligatoire pour un séjour de plus de 90 jours) à l'avance et de se présenter au consulat avec tous les documents demandés, sous peine de voir la demande refusée. Certains agents diplomatiques sont peu aimables, il faut s'y préparer et ne pas se laisser déstabiliser. Idem pour le permis de séjour, dont la demande doit se faire par internet une fois sur place obligatoirement sous 30 jours après l'arrivée. Là encore, il faut se préparer à quelques formalités et à une administration peu flexible. Avant le départ, je suggère donc de bien se renseigner sur toutes ces questions, qui évitent de devoir payer une amende à l'aéroport ou pire, de se voir refuser l'accès au territoire turc ou de se faire expulser. Concernant les améliorations à apporter aux échanges internationaux, je pense qu'il faudrait que les universités françaises augmentent le nombre de partenariats. Par exemple, certaines régions comme l'Afrique ou l'Asie sont quasiment absentes et il est très coûteux d'y étudier en tant qu'étudiant étranger hors accord. Ensuite, la situation financière d'un étudiant à l'étranger est généralement un peu compliquée, donc il faudrait verser les bourses avant et au début de la période d'étude ou de stage, plutôt que d'attendre la fin du séjour. Enfin, il faudrait aussi renforcer l'information des étudiants sur la possibilité d'effectuer un séjour à l'étranger, car je pense que certains ne connaissent pas ou peu cette opportunité, que je recommande pourtant à tous.