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Dossier de presse Christophe Berdaguer & Marie Péjus Fantôme sans château Exposition du 13.02 au 18.04.2015 Vernissage le jeudi 12 février à 19h en présence des artistes Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Time Zone, 2010. Vidéo en boucle, 60’. (c) Berdaguer & Péjus. Le projet L’Étrange fantôme de Berdaguer & Péjus En 2003, le duo d’artistes Bedaguer & Péjus exposait au Parvis « Social Play » un important ensemble d’œuvres liées à l’architecture utopique et dystopique dont les enjeux recouvraient déjà des problématiques fondées sur la jonction de l’espace construit et de l’espace mental. Les artistes avaient alors totalement repensé la structure du centre d’art en recouvrant ses murs d’une membrane organique blanche, provoquant chez le visiteur une perception inhabituelle de l’espace qui lui donnait ainsi l’impression de flotter. Par ailleurs, les oeuvres - travaux, plans et photos accrochés aux murs - étaient éclairées par des néons dotés de capacités thérapeutiques, « luminothérapiques » même, propres à soigner les déprimes saisonnières provoquées par le manque de lumière du jour. Utiles dans ce centre d’art, alors sans fenêtres, ni portes ! 12 ans plus tard le lieu a changé, mais les mêmes questions traversent le travail atypique de ces artistes qui placent l’humain, son corps et son esprit au cœur d’un projet iconoclaste plein d’empathie. Celui d’explorer dans ses moindres méandres notre cerveau, ses dysfonctionnements, ressentis ou pathologies diverses, pour voir quelles images, quelles œuvres ils peuvent produire. Pour ce faire, Beraguer et Péjus fondent leurs recherches sur l’architecture utopique et radicale, sur la science, la médecine hormonale, les neuro sciences, la psychanalyse, le temps et même la parapsychologie, tentant par ces étrangetés d’échapper à toute tentative de conditionnement du regard, affranchissant notre perception du monde connu de la force de l’habitude pour le modifier et le fictionnaliser. Pour leur nouvelle exposition au Parvis, intitulée « Fantôme sans château », Berdaguer et Péjus explorent les dimensions de la fantasmagorie et de la médiumnité. Le parcours dans l’exposition est conçu dans un dialogue avec des pièces existantes et d’autres spécifiquement réalisées pour le propos qui y est développé. Les artistes assument la « ré édition » des formes qu’ils exploitent de manière différente à chaque exposition, comme si l’œuvre était douée d’une vie autonome, jamais figée dans sa représentation. Le spectateur est ainsi invité à déambuler parmi les œuvres entre déformations perceptives, formes ectoplasmiques, architectures rêvées et temps sédimenté où s’activent les paroles et les visions hallucinatoires d’une célèbre médium du XIXe siècle. Le centre d’art est ainsi littéralement transfiguré, tout y est blanc du sol au plafond et d’un éclat hypnotisant. « Fantôme sans château » propose au visiteur d’entrer dans un espace où les reliefs et les limites s’effacent pour créer un trouble optique amplifié par la présence de différentes sculptures de couleur blanche. Une forêt se devine dans cette lumière aveuglante. Il s’agit de cinq sculptures d’arbres créées à partir de dessins réalisés dans le cadre de tests psychologiques par des patients souffrants de troubles de la personnalité. Le fait qu’en art comme en psychanalyse, on utilise des symboles identiques n’est pas anodin, nos mondes intérieurs se trouvent en effet à la croisée de ces différents chemins. L’arbre représente la vie, il est symbole de l’individualité (du personnel) et de l’universalité (du collectif). Il symbolise l’être l’humain par analogie à la station debout, c’est une image de puissance et de mystère. Une représentation parfaite de l’équilibre entre la terre et le ciel et surtout un espace fantasmagorique qui provoque le récit et l’onirisme. À leurs côtés se trouvent les « Psychoarchitectures », d’étranges maquettes de maisons déformées, avec leurs plis et angles dégoulinants, leur blancheur immaculée se confondant avec l’espace. Ce sont six véritables dessins d’enfants réalisés à l’occasion de tests psychologiques qui sont ici traduits en volume par les artistes. Dans ce test la figure de la maison fonctionne comme la représentation symbolique du soi (social et intime), de sa psyché et de son corps. Autant de déterminations que Berdaguer et Péjus exacerbent et amplifient dans leur travail. L’ensemble, forêt et maisons, crée, dans nos esprits, une véritable déroute onirique proche du conte de fées. Les jeux d’échelles entre les arbres démesurément grands, plus que les maisons, font que l’on ne sait jamais où l’on se situe, ni quelle zone du cerveau est sollicitée, la psyché, les rêves ou les hallucinations ? Partant de là, il n’y a pas loin à convoquer la figure d’Alice et ses merveilles, dans sa dimension littéraire et psychanalytique, quand son nom renvoie à un syndrome connu combinant hallucinations visuelles, anomalies de l’image du corps et distorsion de l’espace et du temps. À côté de ce paysage, sur un grand linéaire mural, un langage imaginaire se déploie. Celui des retranscriptions somnambuliques de la célèbre médium Hélène Smith par le psychologue Théodore Flournoy. Cette dernière, lors de transes somnambuliques, entrait en communication avec la planète Mars, décrivant ses paysages et livrant sa langue et son écriture. Intéressés par la mécanique des mouvements de la parole, les artistes ont alors collaboré avec les scientifiques du laboratoire « Parole et langage» (CNRS-AMU)d’Aix-en-Provence afin de matérialiser les déplacements de ces glossolalies dans la bouche d’une comédienne. Ils en extraient dix peintures réalisées au spray et exposées ici, qui évoquent autant le cosmos que le réseau neuronal de notre cerveau. Plus loin, au fond du centre d’art, est projetée une énigmatique vidéo. Un long plan séquence montre un homme marchant dans un cercle de sable gris. Au fil des pas, les grains de sable se désolidarisent et finissent par former deux demi-cercles, un blanc et un noir, on comprend alors que la vidéo est montée à l’envers. Cet homme luttant contre l’entropie et le temps qui passe, n’est autre que l’incarnation de l’enfant dans le bac à sable évoqué par l’artiste Robert Smithson lors d’une conférence en 1967. Enfin, de l’aveu des artistes, une dernière œuvre «Sleep architecture» fait, elle, « office de clef pour entrer et/ou sortir de l’exposition, il s’agit de somnifères enfermés dans un tableau vitrine, ici toujours pas de château, ou plutôt un château de sable, de substitution. L’architecture est dans la pilule, et c’est le sommeil et le rêve qui sont architecturés par des molécules. « Sleep architecture » ouvre et ferme cette exposition, elle dessine les contours ambivalents d’une parenthèse finalement très « KDickienne ». Alors, peut-on se demander, les fantômes rêvent-ils de nous quand ils dorment ? Magali Gentet, Responsable du Parvis centre d’art et commissaire de l’exposition. Quelques oeuvres de l’exposition (Sélection) Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Ciel martien, 2014. Peinture au spray. (c) Berdaguer&Péjus Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Ciel martien, 2014. Peinture au spray. (c) Berdaguer&Péjus Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Arbre, 2012. Résine, fibre de verre, peinture, dimensions variables. Photographie Blaise Adilon. (c) Berdaguer&Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Arbre, 2012. Résine, fibre de verre, peinture, dimensions variables. Photographie Blaise Adilon. (c) Berdaguer&Péjus Christophe Berdaguer & Marie Péjus, C28 (arbre), 2012. Résine, fibre de verre, peinture, dimensions variables. Photographie Blaise Adilon. (c) Berdaguer&Péjus Christophe Berdaguer& & Marie Marie Péjus, (arbre), 2012. Résine, fibrede deverre, verre, peinture, peinture, Christophe Berdaguer Péjus,Y40 Arbre, 2012. Résine, fibre dimensions variables. Photographie Adilon.(c) (c) Berdaguer&Péjus Berdaguer&Péjus. dimensionsBlaise variables. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Psychoarchitecture, 2006-2010. Résine (stéréolithographie) dimensions variables Photographie Blaise Adilon. (c) Berdaguer&Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Psychoarchitecture, 2006-2010. Résine (stéréolithographie) dimensions variables Photographie Blaise Adilon. (c) Berdaguer&Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Timezone, 2010. Vidéo en boucle, 60’. (c) Berdaguer&Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Sleep architecture, 2013. Somnifères, cadre en aluminium et serrure, 37 x 50 cm (c) Berdaguer&Péjus. Oeuvres récentes (Sélection) Christophe Berdaguer & Marie Péjus, E.17 Y.40 A.18 C.28 X.40 0.13, vues de l’installation au Palais de Tokyo dans le cadre de l’exposition Inside, 20/09/2014 > 11/01/2015. Résine, fibre de verre, peinture, dimensions variables. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Architecture fantôme, 2011. Cire, bois, dimensions variables. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Paroles martiennes, 2012. Fritage de poudre, son, dimension variable. Avec l’aide du laboratoire Parole et Langage (CNRS-AMU) Aix en provence. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Langage is not transparent, 2014. Peinture murale, 90 x 120 cm. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Disparaître ici, 2012. Carton plume, bois, matelas, tissu écran basses et hautes fréquences des champs électromagnétiques, 80 x 220 x 120 cm. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Opera noir, 2013. En collaboration avec le GMEM, Centre National de Création Musicale à Marseille. Action nouveaux commanditaires à Marseille. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Gue(ho)st house, 2012. Commande publique, Delme. Projet réalisé avec l’aide de l’atelier CHD Production. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Jardin d’addiction, 2009. Verre, métal, parfums (alcool, cocaïne, herbe, opium...). (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Double insu, 2010. Verre, medicaments, 25 cm. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Kilda, 2008. (Lat. 58°, Long. 8°), chaînes, cadenas et vidéo, dimensions variables. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Sans titre, 2013. Sérigraphie, LSD, papier buvard, or 24 carats, 110 x110 cm. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Marches solides, 2013. D’après les déambulations sous l’emprise du haschich de Walter Benjamin entre 1927 et 1931. Plâtre, clou, dimension variable. (c) Berdaguer & Péjus. Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Utopia bianca, 2009. Carton plume, film de protection, PVC, Dimensions variables. (c) Berdaguer & Péjus Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Coucou masqué, 2012. Bois, cire. (c) Berdaguer&Péjus. Textes et revue de presse (Sélection) 18 DOSSIER / MAIN THEME INSIDE Le regardeur à l’œuvre : l’art comme possible exploration de soi par Katell Jaffrès LE REGARDEUR À L’ŒUVRE: L’ART COMME POSSIBLE EXPLORATION DE SOI Dans L’Espace intérieur, Jean-Louis Chrétien pose, comme point de départ au propos qu’il développe « qu’il n’y a pas, et ne peut y avoir, de langage de l’intériorité pure, et que nous parlons toujours depuis le monde et selon lui. (…) L’expérience la plus intime et la plus secrète ne peut se dire, et donc se saisir et s’articuler ellemême, que par le langage partagé de l’expérience commune (…). Il nous faut donc dire le plus propre par le plus commun, l’intériorité par le monde et les choses du monde (…) 1 ». Comment partager notre intériorité et le monde qui nous habite ? Comment, dans le champ de l’art, une œuvre se présentet-elle pour celui qui la regarde comme un moment de rencontre avec la psyché ou la pensée d’un artiste ? La proposition plastique, considérée comme une forme d’expression et par extension un langage formel ou conceptuel, peut-elle alors, par un effet miroir, amener le regardeur à se rencontrer lui-même ? L’œuvre devient alors expérience et le caractère immersif de certaines engage ainsi le visiteur dans un véritable échange, allant parfois jusqu’au prolongement du travail de création initié par l’artiste. LA SOLITUDE À L’ŒUVRE L’atelier de l’artiste plasticien peut être appréhendé comme une métaphore de son espace de création intime, de son intérieur. Il constitue un espace solitaire dans lequel ses pensées profondes se matérialisent à travers les œuvres en cours de création. Mike Nelson [P. 108] a exploré à plusieurs reprises cet environnement, utilisant le mot « apparatus » pour désigner « l’appareil » ou « le dispositif » de l’artiste, c’est-à-dire l’atelier en tant qu’espace immatériel qui se pense lui-même. Il ne s’agit pas ici d’évoquer un lieu de création aux caractéristiques hautement romantiques mais son équivalent conceptuel. Mike Nelson désigne le Studio Apparatus comme étant une « ruse conceptuelle ou un mécanisme prophétique 2 », qui est tout autant « un but qu’un état ». La forme réalisée ensuite à l’occasion de l’exposition « occupera un espace ambigu et transitoire », échappant à toute donnée temporelle. Déconnectée de tout passé ou futur, elle s’ancre dans un présent dicté par le lieu et le temps de l’exposition. Pour nourrir sa réflexion, Mike Nelson évoque les récits de Jules Verne, L’Île mys- térieuse et L’École des Robinsons, allant jusqu’à insérer un extrait photocopié de ce dernier ouvrage à l’entrée de chaque Studio Apparatus. Ce travail, initié en 1998 au Camden Art Centre (Londres) s’est poursuivi au Mamco (Genève) en 2005. À l’occasion de l’exposition « Inside » Mike Nelson réalise une nouvelle installation qui fait écho à celle exposée simultanément à la Kunsthalle Münster. Autonomes et formellement différents les uns des autres, les Studio Apparatus se présentent comme des installations à pénétrer, comme des espaces immersifs à découvrir. L’œuvre prend l’aspect d’un territoire mystérieux, aux caractéristiques ambivalentes, qui – tout comme l’île déserte – devient source de curiosité, de peurs ou de fantasmes pour celui faisant le choix de s’y aventurer. L’expérience de la solitude amène à puiser en soi pour aller à la rencontre de cet univers. Cela engage alors une forme de processus créatif basé sur l’imaginaire propre à chacun. Comme le naufragé sur une île inconnue le visiteur doit explorer et faire avec le peu qui lui est donné. Il est libre d’entrer dans l’installation, de prendre le risque de découvrir ce qui est caché sous cette forme au statut incertain. L’installation réalisée pour l’exposition « Inside » est-elle un espace en construction ou en cours de réhabilitation ? Les étages se sont-ils effondrés ou sont-ils dans l’attente d’un autre futur ? Cette situation engage une exploration solitaire qui laisse chacun libre d’accueillir le potentiel narratif de la proposition artistique. En faisant acte de création, Mike Nelson matérialise une pensée ou une réflexion ouverte qu’il met à disposition du public. Aussi, au-delà de la simple expérience esthétique, le visiteur peut réagir à ce qui lui est proposé en résonance avec son vécu et expérimenter son propre potentiel créatif. L’œuvre d’art place alors le regardeur au centre d’un dispositif à faire exister. Cette expérience sensible et solitaire participe de l’acte artistique lui-même puisque le visiteur est invité à devenir co-auteur, libre de remplir les manques, d’échafauder des hypothèses et de créer sa propre fiction. LES FORMES INCONSCIENTES De nombreux artistes poursuivent librement l’exploration du potentiel créatif lié à l’inconscient découvert par les surréalistes. Ils mettent en place des manières instinctives de créer pour libérer leur imagination et accéder à un terrain caché et unique de l’être créateur. Le regard porté sur les œuvres aujourd’hui ne peut d’ailleurs s’extraire de l’approche psychanalytique. L’œuvre révèle au-delà de l’intention première de l’artiste. Ainsi ce dernier, se laissant dépasser par son œuvre, peut adopter la position du regardeur : un individu qui découvre dans l’œuvre de l’inattendu, de l’insoupçonné, des représentations qu’il projette sans les maîtriser consciemment. Face à celle-ci, le regardeur peut se révéler à son tour, réagissant de manière singulière à la proposition de l’artiste. Pour l’exposition « Inside », Marc Couturier [P. 108] réalise un dessin au graphite à l’échelle du lieu, recouvrant entièrement les murs de l’espace d’exposition. Les Dessins du Troisième jour se réfèrent au livre de la Genèse où, au troisième jour de la Création, les eaux se séparent de la terre sur laquelle sont créés la nature et les végétaux. Il s’agit ici du fruit d’un travail vif et spontané, dialogue continu entre la volonté et l’intuition de l’artiste, qui ne découvre lui-même le paysage créé qu’au moment où celui-ci est achevé. C’est aussi par une approche intuitive que le visiteur peut appréhender cette œuvre, où le paysage de cet élan originel de la création se révèle peu à peu. Ce travail majestueux et délicat engage une contemplation et un lâcher-prise. En chacun de nous la poésie peut alors exister. Pou r dési g ner ce t r ava i l, M a rc Couturier privilégie le terme d’« émanation » plutôt que celui d’exposition. L’expérience que provoque ce geste monumental agit comme un moment de rencontre entre l’œuvre et celui qui la regarde. Se référant à la peinture classique dans laquelle « lorsqu’il y a une ou deux figures, on parle de paysage animé 3 », l’artiste considère que « le visiteur [qui découvre son œuvre] anime le paysage ». Ce qui se jouait dans l’espace abstrait de la représentation se joue ici dans l’espace réel de l’exposition, impliquant le corps des spectateurs qui participent ainsi à l’œuvre : « plus que de simples visiteurs, ils deviennent des figures qui n’ont pas posé, mais qui sont intégrées au paysage ». Le visiteur, absorbé par l’œuvre, en est également un révélateur au sens photographique. Parcourant du regard le panorama, chacun voit apparaître peu à 19 20 LE REGARDEUR À L’ŒUVRE: L’ART COMME POSSIBLE EXPLORATION DE SOI peu ses projections mentales émergeant de l’informe entrelacement de traits. La vision par laquelle nous appréhendons le monde peut être source d’illusion, et, à ce titre, Marc Couturier insiste sur l’importance de l’œil mais aussi sur celle du recul et du mouvement de chaque visiteur dans l’espace. Dans cet échange, l’acuité visuelle et intellectuelle tout autant que le vécu et la connaissance de chacun sont en jeu. Confrontés à la densité du dessin, certains ne verront rien et passeront leur chemin. Pour d’autres, l’écho provoqué au plus profond d’eux les conduira sur le chemin de l’inconscient. L’œuvre devient un déclencheur d’images et d’émotions pour le regardeur qui, dans une forme de partage, prolonge ainsi le geste de création de l’artiste. L’ART ET LES NEURONES « MIROIRS » L’installation E.17 Y.40 A.18 C.28 X.40 0.13,5, réalisée par les artistes Christophe Berdaguer et Marie Péjus [P. 108] pour l’exposition « Inside », propose au visiteur d’entrer dans un espace blanc dans lequel sont présentées des sculptures blanches. L’espace est vidé de ses reliefs, de ses contrastes et couleurs. L’ensemble génère des contours flous, créant un trouble de la perception pour celui qui y pénètre. Les sculptures sont créées à partir de dessins réalisés dans le cadre d’un test psychologique, le test de l’arbre pour lequel le neurologue allemand G. Wittgenstein a établi un index, postulant qu’on peut déterminer, à partir de l’âge du patient et de la taille de l’arbre, l’âge approximatif d’un fait traumatisant pour le patient au niveau personnel, familial ou social, tel qu’il se manifeste dans le dessin. Les artistes ont sélectionné puis traduit en volume un ensemble de dessins d’arbres issus de ce test. La hauteur de chaque sculpture-arbre est liée à l’âge du dessinateur converti en son équivalent en millimètres. Chaque dessin fait appel à des déterminations inconscientes de l’auteur dont l’état psychique génère un ensemble de formes et de constructions. L’installation amène le visiteur à se confronter physiquement à un espace « planté » de projections mentales. L’objet, l’espace, le visiteur et son point de vue participent d’une expérience. Pour les artistes, « c’est plutôt une façon de reconsidérer la perception de la sculpture, non plus comme un point fixe faisant autorité dans l’espace mais comme un objet faisant partie de l’espace au même titre que le regardeur. Le vide autour des sculptures est aussi important que les sculptures elles-mêmes. La blancheur des sculptures et de l’environnement génère des contours flous et crée un brouillard optique. Nous cherchons une continuité entre les formes et l’environnement. Le blur autour des sculptures permet de rendre les limites indéterminées et, de ce fait, de nous inclure au dispositif en tant que visiteur. C’est un déclencheur favorisant une forme d’empathie. On partage un même paysage avec les arbres 4 .» Du domaine de la psychologie à celui de l’art, l’inconscient se trouve à la croisée de domaines d’expression et d’exploration. Il est particulièrement intéressant de confronter la proposition artistique faite par Berdaguer et Péjus à l’héritage surréaliste. Les artistes indiquent en effet qu’au terme de « surréel » ils préfèrent celui de « sous réel », « ce qui n’est pas visible, la soustraction et l’effacement comme moyen de rendre perceptible les choses. Il y a effectivement quelque chose à voir avec l’inquiétante étrangeté. L’arbre est une construction parfaite pour cacher nos démons familiers, et c’est peut-être pour cette raison qu’en observant l’ensemble des dessins issus de ce test psychologique on peut constater des récurrences, des transcriptions communes générées par les mêmes troubles. Il y a une sorte de code commun entre troubles psychiques et formes graphiques. » La traduction en volume des dessins produit des « autoportraits » qui se partagent dans la mesure où le regardeur vient participer au paysage de cette forêt de subjectivités. Cette expérience immersive à tous niveaux peut devenir pour ce dernier une forme de miroir. À ce propos, les artistes rappellent que « notre cerveau a la faculté de faire ce travail allant de l’empathie à la contagion émotionnelle, grâce à ce que l’on appelle les neurones miroirs, appelés aussi “neurones de Gandhi”. Ces neurones nous permettent non seulement d’appréhender les sentiments et les actions des autres mais aussi d’éprouver de l’empathie, en simulant dans notre cerveau l’état émotionnel d’un interlocuteur pour mieux l’identifier. Il est intéressant de souligner que le terme d’empathie est à l’origine un terme utilisé pour parler d’une émotion esthétique et qui a été repris dans le champ de la psychologie. » L’œuvre devient déclencheur et la perception esthétique ressentie peut également devenir pour le regardeur une perception émotionnelle en rapport avec son vécu propre. L’art devient ici le support d’une exploration de soi où la réalité rencontre la « sous-réalité ». Dans ses Nouveaux essais sur l’entendement humain, Leibniz énonce que de « petites perceptions » inconscientes nous échappent. « Il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même, dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont, ou trop petites et en trop grand nombre, ou trop unies, en sorte qu’elles n’ont rien d’assez distinguant à part, mais jointes à d’autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se sentir, au moins confusément dans l’assemblage 5 .» Face à la représentation du réel, l’art peut-il amener l’individu, qu’il soit créateur ou regardeur, à ressentir les nombreuses perceptions mises en avant dans le propos de Leibniz ? L’expérience de l’art peut-elle éveiller en nous cette attention subtile et sensible pour aller à la rencontre de ce qui échappe à notre conscience ? Le territoire inconnu que Mike Nelson invite à découvrir peut engendrer le plaisir comme le malaise. Dans le chaos apparent du dessin de Marc Couturier, la poésie peut s’exprimer en chacun. L’installation de Berdaguer et Péjus propose de faire l’expérience d’une forêt habitée. Dans toutes ces propositions, la force de la création artistique entraîne chacun au plus profond de lui-même face à ce qui fait son vécu, ses désirs, ses joies, ses craintes. L’art propose de faire l’expérience de soi-même pour celui qui accepte d’en prendre le risque. 1 Jean-Louis Chrétien, L’Espace intérieur (Minuit, Paris, 2014), p. 8-9. 2 L’ensemble des propos de l’artiste ont été recueillis par l’auteur en août 2014. 3 L’ensemble des propos de l’artiste ont été recueillis par l’auteur en août 2014. 4 L’ensemble des propos des artistes ont été recueillis par l’auteur en août 2014. 5 Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain (1765), préface. Les peurs 138 Christophe Berdaguer et Marie péjus Jardin d’addiction Jardin d’addiction est une installation de Christophe Berdaguer et Marie Péjus, créée au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (CIRVA), à Marseille, en 2009-2010. Cette œuvre, dont les formes sont inspirées des synapses du cerveau, contient des parfums de substances addictives (café, tabac, drogues, alcools…) que l’homme utilise pour brouiller, bouleverser ou enrichir sa perception du monde. Elle pose la question de ce qui attire l’être humain vers la part d’inconnu en lui-même, vers l’inconnu dans l’absolu et l’on peut voir, à travers elle, une métaphore du voyage, qu’il soit réel ou virtuel. C’est aussi une manière d’évoquer le voyage dans sa dimension à la fois effrayante et attirante. Par sa préciosité, sa fragilité, sa sophistication et son caractère intriguant, Jardin d’addiction renvoie tout autant, dans la galerie de la Méditerranée, aux mythes des sirènes, des êtres fantastiques alimentant la peur de prendre la mer, qu’au cabinet des merveilles, regroupant toutes les richesses naturelles ou manufacturées que le voyageur est susceptible de se procurer de l’autre côté de l’eau. Cette œuvre s’inscrit dans une démarche artistique qui a toujours cherché à lier approche scientifique et imagination débordante. Les artistes se fondent ici sur l’imagerie médicale et les connaissances récentes dans le domaine du fonctionnement du cerveau humain pour donner corps à des formes inédites, évoquant l’eau et le feu, le vivant et le pétrifié, le toucher et l’odorat… n’affirmant rien d’autre qu’une fenêtre ouverte sur une quatrième dimension. Laissant ainsi libres les différentes interprétations possibles de ces formes énigmatiques, cette œuvre pose la question de l’émergence d’un monde commun à partir d’une somme de perceptions individuelles. 139 2009, Verre, métal, parfums. Parfumeurs : « Les Christophs » (Christophe Laudamiel & Christoph Hornetz) - Réalisé au CIRVA Coproduction CIRVA / FRAC PACA, Marseille H. 210 ; l. 360 ; pr. 240 cm 02 Home Dossier Web Archives Guest Interview Review Spécial L’effet Spider *, Berdaguer & Péjus Les projets de Christophe Berdaguer et Marie Péjus sont comme les manifestations d’un « corps » (physique et psychique, singulier et pluriel) dont l’humanité apparaît toujours fragile, dépendante de formes de pouvoirs inquiétantes, menacée de disparition. Nourris des recherches des mouvements de l’Architecture radicale et de l’Anti-design, les deux artistes tentent ainsi d’élaborer des échappées face aux normes et aux standards imposés par les sociétés de la rationalité économique et des technosciences toutes-puissantes. L’exposition à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne confirme ces orientations critiques, l’attachement des artistes aux pratiques de l’écart, aux figures de l’autarcie et de la coupure. Le parcours dans l’exposition, conçu à partir d’un dialogue entre des œuvres dont la conception s’étend de 1998 à 2012, nous fait zigzaguer entre déformations perceptives, mystères du langage et « révélations » de la psychanalyse, entre formes pétrifiées et matières évanescentes. Des indices disséminés çà et là (les demi-sphères noires de Double aveugle dans lesquelles nage un poisson aveugle ; la Salle de consultation, impression sur miroir sans tain d’une photographie du bureau de Sigmund Freud faisant apparaître un miroir accroché à une fenêtre) nous invitent à un parcours dans la psyché. La présence de ces indices traduit une volonté démonstrative qu’accompagnent les titres des œuvres, références à la psychanalyse, à la parapsychologie, à des récits de communautés utopiques. La création de cartels métalliques équipés de câbles – inspirée des recherches du scientifique Alfred Korzybski sur le traitement des informations par le cerveau humain – sert le propos des deux artistes : concevoir une exposition habitée « par un ensemble de locataires que sont nos projets comme autant de petits cerveaux connectés les uns avec les autres (1) ». Le recours au motif arachnéen relève des mêmes intentions : la structure architecturale blanche de Kilda 2 matérialise le lien entre un territoire réel (l’archipel de Saint-Kilda en Ecosse, sur lequel vécurent des hommes en autarcie) et sa représentation mentale ; accrochée au mur, With Sarah, petite fenêtre constituée d’un vitrail en forme de toile d’araignée, évoque l’architecture labyrinthique du manoir californien de la spirite Sarah Winchester. L’étrange nous saisit encore, face aux Arbres et aux Psychoarchitectures, lorsque l’hésitation persiste dans l’interprétation entre formes humaine, végétale, animale, minérale ou architecturale. Les jeux d’échelles et d’espaces entre les sculptures et les installations (Utopia bianca, Double insu, Kilda et Kilda 2) font qu’on ne sait jamais où l’on se situe, ni dans quelles « zones » de la psyché ou de la mémoire on est en train de se perdre. Les objets et les signes dans l’exposition s’apparentent ainsi à une matière sur laquelle on n’a plus prise, une sorte de « langue adamique, entêtée à ne pas signifier (2) ». Mais de cette déambulation fondée sur l’expérience d’un accès au sens toujours différé, sur la conquête de la distance entre le visible et l’invisible, un danger surgit. Il concerne la retranscription esthétique et scénographique des mouvements et intensités de cette psyché, de ce « corps » individuel et collectif (3). Le projet des deux artistes tend en effet, paradoxalement, à se figer dans une représentation ostentatoire dont les formes austères et autoritaires amoindrissent parfois la subtilité (barre métallique, chaînes, dualités transparence/opacité, noir/ blanc). Certaines oeuvres apparaissent illustratives, telles les Paroles martiennes, des volumes réalisés en stéréolithographie d’après les paroles imaginaires d’une femme qui furent l’objet d’études psychologiques et linguistiques, ou les clés enfoncées dans une sphère de plastiline de la taille d’une tête dans Trou noir. Dans ce monde qui oscille entre suspension du sens, de l’interprétation, et désir didactique, l’on se demande quelle est la volonté des artistes. Le choix existe-t-il vraiment entre la possibilité de l’échappée et la fascination pour la matière et les signes figés dans la toute-puissance du langage et du savoir ? On peut être gêné par un tel formalisme, par la fixité, le codage et la froideur des productions. Cependant, c’est peut-être là que réside l’une des forces du travail de Christophe Berdaguer et Marie Péjus : nous confronter sans cesse à l’angoisse d’un sens comme anesthésié, hermétique, à la menace de la pétrification (de l’imaginaire, de la psyché, du corps social…), tandis qu’on rêve de s’en émanciper. * Spider est le titre d’un film de David Cronenberg (2002) adapté du roman de Patrick McGrath. Il explore l’inconscient traumatique d’un personnage masculin. La construction du film en flashbacks et l’atmosphère esthétique dominée par des teintes sombres plongent le spectateur dans une confusion totale entre rêve, cauchemar et réalité, entre passé et présent. 1 Entretien avec Sébastien Pluot dans la monographie consacrée aux deux artistes, à paraître aux éditions Analogues en juillet 2012. 2 Roland Barthes, Sade, Fourier, Loyola, Paris, Seuil, 1971. Curriculum Vitae (sélection) Christophe Berdaguer et Marie Péjus sont respectivement nés en 1968 et 1969. Ils vivent et travaillent à Marseille. http://cbmp.fr/ Expositions personnelles Expositions collectives 2015 Fantôme sans château, Le Parvis centre d’art, Ibos. Berdaguer&Péjus, La Maréchalerie, Versailles. 2014 Jardin épileptique, installation éphémère, jardin des plantes, Montpellier. Berdaguer & Péjus, Musée Rodin, Meudon. 2013 Opéra noir, commande privée Marseille centre (action nouveaux commanditaires). 2012 Gue(ho)st house, commande publique du centre d’art la synagogue de Delme. Insula, IAC Villeurbanne. 2011 Jardin d’addiction, Abbaye de Silvacane. Rosabel believe, Galeriede marseille, Marseille. 2010 Tempodrome, Circuit, Lausanne Time store, Galerie des Beaux- Arts, Tours. 2015 Habiter, Domaine Départe- mental de Chamarande. 2014 Inside, Palais de Tokyo, Paris, commissariat Jean de Loisy, Daria de Beauvais, Katell Jaffrès. Me and You in a Living Room, SongEun Art Space, Séoul, Corée du Sud, commissariat Marie Canet. Double jeu, Frac centre, Or léans. Szenarien des unheimlichen, Kunstverein Neuhausen, Stuttgart. Dernières nouvelles de l’ether, La panacée, Commissariat de Franck Bauchard & Sébastien Pluot, Montpellier. Berdaguer & Péjus, Olivier Peyricot, galerie Mercier&associés, Paris. Berdaguer & Péjus, Musée Rodin, Meudon. Art by telephone... recalled, La Panacée, Commissariat de Sébastien Pluot & Fabien Vallos, Montpellier. 2013 La tyrannie des objets, la Galerie des Galeries, commis- sariat Alexandra Fau, Paris. Perspection, Pavillon Bosio, Monaco. Égarements, Château d’Avi- gnon, Arles. Entropia, couvent des Minimes, Perpignan. Archipels réinventés 2, Le cen- tre de la Vieille Charité, Marseille. Ulysses, l’autre mer, FRAC Bretagne, commissariat Jean- Marc Huitorel, Rennes. Vous aussi vous avez l’air conditionné, galeries Lafayette /St Ferreol, commissaire Camille Videcoq, Marseille. Dialogues Art/Architecture, Paris/Los Angeles, Mak Center for Art and architecture, commissaire François Perrin, Shindler house, Los Angeles. Pop-Up, Institut Français du Japon, Tokyo. Le nouveau festival, Centre Pompidou, Paris, commissaire Bernard Blistène. Terrible two, Villa du parc, Centre d’Art Contemporain Annemasse, commissaire Ga rance Chabert. Projections, Musée de l’Ab- baye Sainte croix, Sables d’Olonnes, commissariat Gaëlle Rageot Deshayes. L’arbre de vie, Collège des Bernardins, Paris, commissaire Gaël Charbau&AlainBerland. Dreamland, Espace Paul Eluard, Cugnaux. 2012 Pas encore, Galerie Sultana, Paris, commissaire Frederic Bonnet. Art by telephone...recalled, CNEAI, Paris. ESBA, Angers. CAPC, Bordeaux. Emily Harvey Fondation, New- York. San Francisco Art Institute, San Francisco, commissaires Sebas tien Pluot&Fabien Valloz. Explorateurs, Musée Ab baye de Sainte Croix, Les Sables d’Olonne, com- missaires Sebastien Faucon& Gaëlle Rageot. Silence, Frac Basse Normandie, Caen. Les maitres du désordre, Musée du quai Branly, Paris, commis- saire : Jean de Loisy. Ciudad total, IVAM, Valence, Espagne, commissaire José Miguel Cortés. Songe d’une nuit d’été, Musée d’art et d’histoire de Chinon. Visuels disponibles pour la presse en HD sur demande Ciel martien peinture au spray, 2014. (c) Berdaguer&Péjus Test d’acuité, 2015. (c) Berdaguer&Péjus Timezone, 2010. Vidéo en boucle, 60’. (c) Berdaguer&Péjus Sleep architecture, 2013. (c) Berdaguer&Péjus Institutions Le Parvis Scène Nationale - Centre d’art contemporain Le centre d’art du Parvis est un espace à part dans le paysage artistique français. Intégré à la Scène nationale éponyme et implanté dans un centre commercial Leclerc depuis prés de 40 ans, Le Parvis centre d’art est un des tous premiers lieux dédié à la création contemporaine en France et en Midi-Pyrénées. Ces différentes spécificités en font un des lieux les plus atypiques du territoire national. Le nouveau centre d’art contemporain du Parvis, inauguré le 16 janvier 2014 avec une exposition de Michel Blazy, déploie ses surfaces d’exposition sur 300 m2 et profite d’une belle hauteur sous plafond de 4m50. Avec ce nouvel espace, Le Parvis centre d’art contemporain continue à se penser comme une fabrique d’imaginaires où la création la plus actuelle s’exprime en toute liberté. Son projet artistique s’appuie sur “L’ esprit des lieux”, autrement dit, sur la multiplicité des enjeux qui le traversent : les pratiques populaires, l’hybridation des disciplines artistiques, le monde rêvé , le monde réel, le rapport au vivant, le paysage et l’architecture. L’action en direction des publics est une préoccupation majeure du centre d’art. Innovante et conviviale elle place l’artiste au cœur de son projet et propose aux publics de vivre la création dans le partage, l’expérimentation et l’originalité. Parmi les artistes exposés depuis prés de 40 ans on trouve : Erik Diteman, Alain Séchas, Atelier van Lieshout, Franck Scurti, Xavier Veilhan, John Armleder, Bernard Frieze, Claude Lévêque, Claude Closky, Pierre Joseph, Christophe Drager. Plus récemment Jean-Luc Verna, Lida Abdul, Djamel Tatah, Mounir Fatmi, Anita Molinero. Enfin, Jacques Lizène, Arnaud Labelle-Rojoux, Dora Garcia, Les frères Chapuisat, Botto & Bruno, Damien Deroubaix, Myriam Mechita, Philippe Mayaux, Gisèle Vienne, John Cornu, Simon Boudvin & Vincent Ganivet, Marnie Weber, Pierre Malphettes, Julien Salaud, Lionel Sabatté, Michel Blazy, Céleste Boursier-Mougenot, Jérôme Zonder, Berdaguer & Pejus .... Le Parvis Scène Nationale Tarbes Pyrénées – Centre d’art contemporain reçoit le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées, du Conseil Général des Hautes-Pyrénées, du Grand Tarbes, du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, du GIE du Méridien Ibos. Le Parvis centre d’art contemporain est membre de l’association DCA et du réseau Air de Midi - Art Contemporain en Midi-Pyrénées. Autour de l’exposition de Berdaguer&Péjus Pour les scolaires > La visite d’exposition et son atelier de création «Maquette» Pour environner la visite de l’exposition, l’atelier de création propose aux élèves d’imaginer des maisons ne ressemblant en rien à des architectures mais qui pourraient revêtir la forme d’un coeur, d’une pomme, d’un nuage ou tout autre élément... > cycles 1, 2 et 3 / collèges / lycées. Durée : 2h > Le café artistique «Danser avec les fantômes» Pour ce café artistique, le centre d’art invite un chorégraphe à expérimenter physiquement avec les élèves les oeuvres fantômatiques de l’exposition. > cycle 3 / collèges / lycées - Durée : 3h > La visite à deux voix : «Les espaces fantômes» Rencontre avec un architecte dans l’exposition pour partir, avec les élèves, à la découverte des «espaces «fantômes» de l’exposition. > pour les lycéens - Durée : 1h > Le workshop «volume» : Encadrés par un designer, les élèves réaliseront une série de mobilier pour fantômes. > pour les collégiens et lycéens. Durée : une journée Pour les familles, les individuels et les groupes en hors-temps scolaire > La visite d’exposition et son atelier de création «Maquette» : Pour tous – Durée : 2h - mercredi 12 mars : 15h-17h - mercredi 15 avril : 15h-17h > La visite visionnaire : «Esprit es tu là ?» Nous serons réunis autour d’une medium pour une séance de dialogue et d’ouverture sur les mondes de l’insondable et de l’invisible dans l’exposition des Berdaguer&Péjus. Pour ceux qui sont prêts à vivre une expérience de voyance artistique - Durée : 1h - jeudi 2 avril : 19h-20h Le cycle de rencontres professionnelles autour des métiers de l’art contemporain pour les étudiants en histoire de l’art et les étudiants des Beaux-Arts Le programme de rencontres professionnelles a pour finalité de former les étudiants d’histoire de l’art et aussi ceux des écoles des Beaux-Arts aux métiers de l’art contemporain. Les thématiques abordées sont en lien avec les expositions du Parvis et les artistes présentés : dans le cadre de l’exposition des Berdaguer&Péjus c’est avec Pascal Pique, commissaire d’expositions et directeur du Musée de l’Invisible, que les étudiants auront rendez-vous. Le Parvis centre d’art développe tout au long de l’année une action culturelle riche, notamment auprès des établissements scolaires. La présence de l’artiste, la création en partages, la place l’art au coeur des vécus quotidiens sont autant de préoccupations qui guident nos projets en direction des publics. C’est pourquoi ces derniers se déploient en particulier dans les écoles, sous forme de résidences artistiques plus ou moins longues. Résidence artistique de Pierre Maphettes au lycée technique Jean Dupuy à Tarbes 1 rue Aristide Berges - 65000 Tarbes Après la résidence l’année dernière de Pierre Malphettes au lycée Jean Dupuy à Tarbes, dont l’enseignement technique est lié aux métiers de l’industrie et du design, l’artiste revient pour pérenniser l’oeuvre qu’il a créé avec les élèves : «l’avion en chimère», une étrange sculpture réalisée à partir d’une carcasse d’avion abandonnée. De janvier à mai. Informations pratiques Le Parvis, centre d’art contemporain Centre Méridien Route de Pau 65420 Ibos www.parvis.net Magali Gentet Responsable du centre d’art et commissaire des expositions [email protected] Catherine Fontaine Service des publics Ibos [email protected] - 05 62 90 60 82 Horaires d’ouverture Du mardi au samedi De 11h à 13h et de 14h à 18h30 Horaires modulables pour les groupes Entrée libre Fermé les jours fériés Scolaires et autres groupes Visites et ateliers adaptés aux niveaux des classes et des groupes Uniquement sur réservation Expositions et activités gratuites Pour venir au centre d’art du Parvis à Ibos En voiture : Depuis Toulouse : Autoroute A64, sortie 12. Après l’échangeur, au premier rond-point : suivre direction Le Parvis scène nationale Depuis Pau : Autoroute A64, sortie 12. Après l’échangeur, au premier rond-point : suivre direction Le Parvis scène nationale En bus depuis Tarbes centre : Place Verdun - ligne de Bus Alezan n°6 - Ibos centre commercial En avion : Paris Orly Ouest / Tarbes Lourdes Ossun (2 fréquences par jour avec Air France) Paris Orly Ouest et Paris Charles de Gaulle / Pau Uzein (8 fréquences par jour avec Air France) ** Au même moment au théâtre ** Jonathan Capdevielle, Saga 23 et 24/02 Hofesh Shechter, Sun 20 et 21/03 Waves 03/04 ************** ** Au même moment au cinéma ** Wake in Fright de Ted Kotcheff Imitation Game de Morten Tyldum Night call de Dan Gilroy A Most Violent Year de J. C. Chandor Hard Day de Kim Seong-hun Phoenix de Christian Petzold