1572 la saint-barthelemy

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1572 la saint-barthelemy
1572
LA SAINT-BARTHELEMY
Le massacre de la Saint-Barthélemy eut plusieurs causes, ont peut
considérer que les principales furent :
le mariage entre Henri de Navarre
(protestant) et Marguerite de Valois (Catholique) sœur de Charles IX, le 18
août 1572, Catherine de Médicis, profitant du rassemblement des huguenots à
Paris, ordonna le massacre de la Saint-Barthélemy qui aura lieu dans la nuit du
23 au 24 août 1572.
Une autre cause fut la tentative d'assassinat de l'amiral de Coligny
(protestant), le 22 août 1572, mais il ne s’en sortira pas cette fois-ci.
Dans la soirée du 24 août 1572, tous les bateaux furent réunis et
solidement amarrés sur la rive droite de la Seine ; toutes les portes furent
fermées ; on distribua aux hommes, comme signe de ralliement, des manches
blanches qui devaient se mettre au bras gauche, et des croix blanches pour
attacher aux chapeaux.
Les portes des protestants furent marquées à la craie. Les Suisses
prirent position au Louvre, les gardes-françaises le long de la Seine, les
hallebardiers près de la tour de l’Horloge, ou dans des embarcations réservées.
Chose à peine croyable ; ces promenades d’hommes armés, ces
précautions extraordinaires, ce cliquetis du fer, la lueur des torches qui
s’allumaient, n’éveillèrent l’attention d’aucun réformé.
Pendant que le duc de Guise et le chevalier d’Angoulême couraient
réveiller leurs complices, le prévôt des marchands achevait d’escorter la foule
assemblée dans la grande salle de l’Hôtel de Ville
« Or, sus, mes amis, s’écria-t-il, le roi a pris la résolution d’exterminer
tous ces séditieux qui, l’année précédente, ont pris les armes contre lui, et de
détruire entièrement cette race de méchants. Par ma foi, cela est venu bien à
point ; car leurs princes et capitaines sont comme en prison dans l’enclos de la
Émile de La Bédollière, (1812-1883). Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements./Gallica - BNF
1572
LA SAINT-BARTHELEMY
ville ; c’est par eux qu’on commencera cette nuit-là ! Quant aux autres, leur
tour arrivera. C’est l’horloge du Palais qui donnera le signal ; prêtez bien
l’oreille au point du jour, entendez-vous ! »
On n’attendit pas le lever du soleil. A minuit, la cloche de Saint-GermainL’auxerrois fit entendre un signal qui fut répété par celle du Palais, et le
massacre commença. La plupart des
protestants, pris dans leur premier
sommeil, furent égorgés sans défenses, quelques uns se défendirent avec
énergie, d’autres, qui essayaient de fuir par les toits, tombèrent criblés de
balles et de pierres, d’autres encore furent jetés dans la Seine.
On ignore le nombre de victimes de cette boucherie, mais il dut être
considérable, puisqu’on lit dans les comptes de l’Hôtel de Ville, qu’une somme
de quinze livres tournois fut donné aux fossoyeurs du cimetières des SaintsInnocents au nombre de huit, pour enterrer les corps qui étaient aux environs
de Nigeon et vingt livres pour avoir enterré depuis huit jours, onze cent corps
des environs de Saint-Cloud, Auteuil et Chalhiau.
Un nommé Croizet, tireur d’or, passait pour avoir tué seul, quatre cents
personnes. Les Suisses et les gardes-françaises percèrent e leurs dagues ou de
leur hallebardes six cents gentilshommes de la suite des princes. Dans la rue
Saint-Jacques,
on
assomma
à
coups
de
massue
trois
cents
ouvriers
protestants.
Le fanatisme de la population était tel, que des médailles furent frappées
en commémoration de ces horreurs.
Au total, le nombre de morts est estimé à 3 000 à Paris, et de 5 000 à
10 000, voire plus, dans toute la France.
Émile de La Bédollière, (1812-1883). Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements./Gallica - BNF