COLLEGE BLAISE PASCAL DE CLERMONT
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COLLEGE BLAISE PASCAL DE CLERMONT-FERRAND DISCOURS DU 10 NOVEMBRE 2014 POUR LA VEILLEE FUNEBRE réalisé à partir des textes rédigés par Anaïs HENNEQUIN, Marc MERESSE et Cassiopée WILLAUME. Encadrement pédagogique : Véronique JAM professeur d’histoire-géographie et Sébastien MADRIASSE, professeur de lettres. « Mesdames, Messieurs, Nous sommes aujourd’hui réunis, en ce 10 novembre 2014 au cimetière des Carmes pour honorer la mémoire de ces hommes qui ont combattu pour la France. Les années passent, les générations se suivent mais malgré cela, la Grande Guerre ne sombre pas dans l’oubli ; le souvenir en est resté ancré. Il y a 96 ans prenait fin la terrible épreuve que fut pour la France, l’Europe et le monde la Grande Guerre. Alors que presque tous les témoins directs ont disparu, nous avons le devoir de dire au plus grand nombre et aux jeunes générations ce que furent les quatre années de combat au cours de cette supposée « der des der » qui a endeuillé le monde entier et tout particulièrement la France. Cette page de l’histoire n’a pas été tournée, et nous sommes ici pour qu’elle ne s’efface pas. C’est grâce aux souvenirs du passé, qu’ils soient gais ou tristes, que l’on construit notre présent et notre futur. Il y a 100 ans, en cette même période de mi-novembre, la guerre de tranchée, seconde phase de la guerre 19141918, commençait. C’est durant cette guerre des tranchées que certaines des plus terribles batailles de ce conflit firent rage. C’est pendant ces batailles que des millions d’hommes, de toutes origines, et de toutes classes sociales perdirent la vie, privant ce début de siècle d’un terreau fertile, et d’un futur prospère. 70 millions d’hommes de tous pays furent engagés, et onze millions furent tués. Parmi ces 70 millions de soldats, des milliers d’Auvergnats se battaient, et 54 618 ne revinrent jamais, dont 15863 Puy Dômois. Nous sommes ici aussi pour nous souvenir des années de souffrance des milliers d’hommes, femmes, et enfants qui ont lutté pour nous tous pendant cette guerre totale. La seule émotion ne doit pas toutefois nous détourner de la nécessaire réflexion : ce souvenir de 1914 ne conduit pas nécessairement à évoquer l’affrontement désormais révolu entre la France et l’Allemagne, mais au contraire, à commémorer un événement fondateur, qui a débouché, dans les années qui ont suivi l’armistice, à la première tentative de dépassement des conflits nationaux, avec la création de la Société des Nations. Par la suite, et même si la crise des années 1930, et la montée du nazisme ont mis un terme à cette première tentative, s’il a fallu attendre 1945 pour un nouvel ordre mondial, c’est bien au lendemain de la Grande Guerre qu’ont été posés, d’une part, les jalons d’un essai d’arbitrage international et, d’autre part, ceux de la construction européenne. La commémoration est donc nécessaire car elle permet de comprendre les fondements mêmes de la paix, et le rôle d’une guerre qui a détruit la vie de tant de personnes, et de familles. Souvenons-nous aussi de toutes les autres guerres, de tous les conflits passés ou présents. Ne laissons pas banaliser la violence, d’où qu’elle vienne, et sachons mobiliser, rassembler nos énergies communes, pour imposer le seul et unique choix qui devrait être le nôtre : celui de l’homme, celui de la vie, celui de l’avenir et de la paix. Vive la République ! Vive la France !