Faut-il revoir les avantages sociaux des employés à temps partiel ?
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Faut-il revoir les avantages sociaux des employés à temps partiel ?
Faut-il revoir les avantages sociaux des employés à temps partiel ? par Lucie Paquet www.revueavantages.ca La pénurie de LA main-d’œuvre n’étant plus circonscrite à l’Alberta, les employeurs des autres régions du pays, dont le Québec, doivent désormais songer aux moyens de résoudre le déséquilibre entre le surnombre d’emplois disponibles et l’insuffisance de travailleurs. Une des solutions envisagées est l’embauche d’un plus grand nombre d’employés à temps partiel, lesquels représentent un bassin de travailleurs qui, par obligation ou par choix, n’occupent pas un poste à temps plein dans l’immédiat. Le défi pour les employeurs consiste tout d’abord à offrir un emploi suffisamment attrayant pour persuader les parents au foyer, les retraités, les étudiants et les autres travailleurs potentiels à retourner sur le marché du travail. Ensuite, alors que la pénurie de la main-d’œuvre s’aggravera, les organisations devront continuer à offrir une rémunération concurrentielle et de bonnes perspectives de carrière afin de retenir leurs employés à temps partiel au sein de leurs rangs. Des chiffres intéressants Les employés à temps partiel n’ont habituellement pas droit aux avantages sociaux offerts aux employés à temps plein. Toutefois, certains employeurs offrent des avantages sociaux à une partie ou à l’ensemble de leurs employés à temps partiel, en fonction du nombre d’heures travaillées. AVANTAGES septembre 2008 21 Faut-il revoir les avantages sociaux des employés à temps partiel ? Mené au mois de mars dernier, le Sondage éclair de Hewitt & Associés – un bref sondage en ligne effectué régulièrement auprès d’employeurs canadiens – s’est intéressé aux avantages sociaux offerts aux employés à temps partiel. Les résultats du sondage indiquent que la plupart des employés à temps partiel bénéficient de certains avantages sociaux. En fait, seulement 9 % des 259 organisations ayant participé au sondage n’offrent pas d’avantages sociaux à leurs employés à temps partiel. Cela ne signifie pas pour autant que 91 % des organisations participantes offrent des avantages sociaux complets à tous leurs employés à temps partiel : Pourcentage des heures à temps plein qui doivent être travaillées pour être admissible aux avantages sociaux n 100 % des heures n 60 à 79 % des heures n 20 à 39 % des heures n 80 à 99 % des heures n 40 à 59 % des heures n moins de 20 % des heures n Alors que 45 % des répondants exigent que leurs employés à temps partiel travaillent au moins 60 % des heures à temps plein pour avoir droit aux avantages sociaux, 39 % leur demandent de travailler entre 40 % et 59 % des heures à temps plein seulement. n S eulement 8 % des employeurs offrent à leurs employés à temps partiel des avantages sociaux même s’ils tra vaillent moins de 20 % des heures à temps plein. n Il ne semble pas y avoir de lien entre le nombre d’employés, le secteur d’activité et l’emplacement géo graphique d’une organisation et sa politique d’avantages sociaux pour les employés à temps partiel. Environ un tiers des employeurs qui n’offrent pas d’avantages sociaux à leurs employés à temps partiel proviennent du Québec, tout comme, d’ailleurs, un tiers des organisations qui offrent à leurs 22 septembre 2008 employés à temps partiel des avantages sociaux même s’ils travaillent moins de 20 % des heures à temps plein. Une couverture à revoir La Banque Nationale du Canada compte parmi les organisations ayant participé au Sondage éclair : « Bon nombre de nos employés travaillent à temps partiel, commente Chantal Brien, viceprésidente, Rémunération globale à la Banque Nationale. Nous leur offrons les mêmes avantages sociaux qu’à nos employés à temps plein parce que la plupart des gens ont besoin de ces protections, et les apprécient. » Alors que les deux tiers des participants offrent le même programme d’assurance soins de santé ou d’assurance dentaire à tous leurs employés, la proportion chute à 42 % pour l’assurance vie ou l’assurance accident, ainsi qu’à un tiers seulement pour l’assurance invalidité (courte et longue durée confondues). Afin d’offrir les mêmes protec tions à l’ensemble de ses employés, la Banque Nationale demande toutefois à ses employés à temps partiel de payer un pourcentage plus élevé des coûts des protections. « Même s’ils assument un pourcentage plus élevé des coûts des protections, les employés à temps partiel tiennent à participer au programme collectif, dit Mme Brien. Ils sont conscients d’obtenir ainsi des protections plus complètes, et à un meilleur prix, qu’ils ne pourraient se procurer sur une base individuelle. » Certains répondants ont indiqué qu’ils envisagent offrir, ou offrent déjà, un programme d’avantages sociaux flexibles comme moyen plus abordable de couvrir leurs employés à temps partiel. Des dollars ou des crédits sont alloués aux employés en fonction du nombre d’heures travaillées, les employés à temps partiel ayant ainsi moins de crédits à consacrer à leurs avantages sociaux que leurs collègues à temps plein. Ils ont, en contrepartie, la possibilité de choisir les protections qui répondent le mieux à leurs besoins. pénurie de la main-d’œuvre, des changements sont à prévoir au chapitre des avantages sociaux offerts aux employés à temps partiel. Selon les résultats du sondage, alors que la majorité des employeurs canadiens (64 %) ne prévoient pas modifier les avantages sociaux offerts à leurs employés à temps partiel, près du quart (23 %) semblent ambivalents face à cette question, ne sachant trop s’ils vont ou non apporter des changements. Une solution pour certains secteurs Parmi les organisations qui n’ont pas encore déterminé si elles vont modifier leurs programmes d’avantages sociaux destinés aux employés à temps partiel, on retrouve plus fréquemment des organismes publics/sociétés d’État, ainsi que des entreprises oeuvrant dans le secteur manufacturier, la vente au détail et l’alimentation. En général, ces secteurs d’activité regroupent un pourcentage élevé d’employés à temps partiel ou sont à risque de perdre bon nombre de leurs effectifs lors du départ à la retraite massif des baby-boomers. Offrir des emplois à temps partiel bonifiés d’avantages sociaux pourrait s’avérer efficace pour convaincre certains travailleurs de retarder leur retraite ou pour attirer de jeunes travailleurs, ce qui permettrait de combler les trous dans les rangs. « Nous ne prévoyons pas apporter de changements aux avantages sociaux de nos employés à temps partiel, ajoute Mme Brien. Pour le moment, nous estimons offrir à l’ensemble de nos employés une très bonne protection globale, à un prix abordable. Nous apprécions nos employés et nous répondons à leurs besoins. » Pour la Banque Nationale, un programme d’avantages sociaux généreux et le partage des coûts semble être une combinaison gagnante puisqu’elle figure au palmarès des 50 Employeurs de choix au Canada pour une quatrième année consécutive. s Lucie Paquet est conseillère principale en avantages sociaux Des changements à prévoir Si le travail à temps partiel devient de plus en plus populaire pour contrer la AVANTAGES et directrice régionale, Québec, chez Hewitt & Associés, à Montréal. www.revueavantages.ca