Fiche d`information - Le Musée d`Art Moderne et d`Art Contemporain
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Fiche d`information - Le Musée d`Art Moderne et d`Art Contemporain
Parcours Ecole de Nice > Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain > Fiche scientifique rencontre avec les œuvres CP – CE1 - CE2 CM1 – CM2 – Collège – Lycée – Université – Durée 1h… LA SCÈNE ARTISTIQUE LOCALE • Présentation Les élèves découvriront le bouillonnement artistique niçois grâce à certaines œuvres de la collection permanente. Une sélection permet d’appréhender ce qu’a été la jeune création locale. L’École de Nice, plus une appellation qu'un courant esthétique défini, s'articule autour d'artistes ayant travaillé dans un même espace géographique (Claude Gilli, Robert Malaval, César), indépendamment d’autres mouvements auxquels certains de ces artistes ont pu appartenir, comme le Nouveau Réalisme (Arman, Martial Raysse, Yves Klein), Support-Surface (Patrick Saytour, Bernard Pages) mais aussi Fluxus (Ben Vautier, Serge III), ou Groupe 70 (Max Charvolen). Ces années (1965 à 1980) révèlent une véritable période de création florissante à Nice. • Objectifs - Aller à la rencontre des artistes locaux - Montrer l’influence et le bouillonnement artistique de la région - Apprendre à lire une œuvre d’art. - Familiarisation avec le vocabulaire spécifique de l’art. • Étapes de la visite À partir de ces informations, l’enseignant devra effectuer un choix d’artistes ou d’étapes selon le niveau de classe (voir en fin de page « Durée de la visite ») et la disponibilité des œuvres présentes en salle. Les étapes peuvent être modulées à la demande des enseignants. > Étape 1 : L’École de Nice L'École de Nice permet d’appréhender ce qu’a été la jeune création locale, dans les années 65 à 80, en parallèle et souvent en opposition à l’École de Paris. A - Proximité avec les artistes du Nouveau Réalisme : la trilogie Yves Klein, Martial Raysse et Arman. Yves KLEIN, né en 1928 à Nice, décédé en 1962 à Paris. A compter de 1956, les expositions de Monochromes se succèdent. Il présente au cours d’une exposition les applications pratiques de "l'époque bleue", après la mise au point d'un bleu outremer particulier, qu'il nommera I.K.B. À son bleu, Yves Klein, juxtaposera ses deux autres couleurs fétiches, le rose et le doré. Il fera partie de l’École de Nice plus tardivement. Exemples avec Triptyque de Krefeld (PGB), 1961 et International Klein Blue (IKB Godet), 1959, Pigment pur et liant sur papier marouflé sur toile. Triptyque de Krefeld (PGB), 1961 Triptyque Pigment pur sur papier (2 éléments), feuille d'or sur carton doré (1 élément) 3 x (32 x 23 cm) 3 x (50 x 42 cm avec cadre) Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris 1 Martial RAYSSE né à Golfe-Juan en février 1936. Dès 1955, il se lie d'amitié à Nice avec Arman et Ben, et réalise ses premiers assemblages faits de branches et de racines ramassés sur les plages, ainsi que des mobiles réalisés avec des objets de rebut récupérés dans les poubelles. Vers 1959, délaissant les objets trouvés il élabore ce qu'il nomme une "Hygiène de la vision" ; exaltant la féerie colorée des supermarchés, il réalise de grands assemblages d'objets de consommation courante. Dès 1962, première utilisation du néon puis dans les années 60, multiplication des clichés visuels et trompel'œil, proches de la carte postale touristique tout en s'attachant à l'étude du visage féminin. Il participe en 1967 aux expositions « Trois artistes de l’École de Nice » (Arman, Klein, Raysse), et « École de Nice ? » à Vence. Exemple avec Colonne au cosmonaute, 1960. Plastique et assemblage d’objets. Nissa Bella, 1960. Report photographique sur feutrine marouflée sur contreplaqué, acrylique et néon sur toile. Nissa Bella, 1964 Report photographique sur feutrine marouflée sur contreplaqué, Acrylique et néon sur toile. 180 x 120 x 15 cm Signé en mars 1996 Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris Arman né Armand Fernandez à Nice en novembre 1928 et meurt en 2005 à New York. Il suit les cours de l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice, puis ceux de l'École du Louvre à Paris. A compter de 1958 Arman aborde l'introduction de l'objet dans le champ pictural, avec les Allures ou des objets divers. Collectionneur dans l'âme, il initie en 1959 la période des Accumulations ; puis il réalise les Poubelles dans lesquelles des détritus organiques ou des objets utilitaires divers sont entassés dans des cuves en plexiglas. S'engageant en 1961 dans un corps à corps avec l'objet, il réalise les Colères d'objets puis les Coupes d'objets, exerçant sa rage sur des objets ménagers, puis sur des instruments de musique. À partir de 1963, Arman développe son travail aux États-Unis, tout en revenant régulièrement sur la Côte d’Azur. Il participe à partir de 1967 aux expositions « École de Nice ». Exemple avec Anamorphose, 1962. Coupe de cafetière sur panneau de bois. Sans titre, 1962. Coupe de violoncelle sur panneau de bois. Sans titre, 1962 Coupe de violoncelle sur panneau de bois 162,5 x 130 x 16 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris 2 B – Les représentants de l’École de Nice Claude GILLI, né en 1938 à Nice. Il entre à l’École des arts décoratifs de Nice en 1955. En 1956, rencontre avec Martial Raysse et Albert Chubac, avec il exposera au Laboratoire 32 de Ben. Après une période d’art d’assemblage où il récupère le matériau sur les "bordilles" du bord de mer, il crée ce qu’il appelle des ex-votos. Les objets constitutifs de cette série sont récupérés dans les stands de tirs forains, les greniers, l’encombrement des dessus de cheminées mais aussi les rebuts de cimetières. Assemblées dans des boîtes, les divers objets du quotidien forment d’étranges reliquaires en détournant ces indices de la dévotion populaire. Exemple avec Souvenir Bonne Année, 1963. Œuvre en trois dimensions, assemblage de bois, peinture et objets. Souvenir Bonne Année, 1963 Œuvre en trois dimensions, Assemblage Bois, peinture, objets 66,5 x 81 x 13,3 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris Robert MALAVAL né en 1937 à Nice, il décède en 1980 à Paris. En 1961, il s'installe à Vence et débute sa période de l’Aliment Blanc (matériau proliférant, dégoulinant, invasif dont il use sur tous supports), reliefs de papiers encollés peints en blanc avec de la peinture à l’huile, d’après une technique empruntée aux artistes carnavaliers de Nice (carton-pâte). En 1964, il s'installe à Paris et commence la série des sculptures et reliefs réalisés à partir de moulages de corps féminins, puis les tableaux Rose-Blanc-Mauve peints au pistolet à partir de pochoirs. Dans les années 70, il crée plusieurs séries d’œuvres aux tonalités fraîches avant de poursuivre l’exploration du scintillement des paillettes sur l’acrylique. Exemple avec Germination d’un fauteuil Louis XV, 1963. Sculpture-objet De la série l’Aliment blanc, Le Laboratoire, 1962 et Chaussure, 1962. La Java des comètes, 1974. Huile et paillettes sur toile. Chaussure Aliment blanc, 1962 25 x 18 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris César, né César Baldaccini en 1921 à Marseille et décédé en 1998 à Paris. Il réalise au sortir de la guerre ses premières sculptures, non pas en marbre, ni en bronze, trop onéreux pour sa bourse, mais en ferraille. De 1955 à 1965-66, César créé ses premières compressions de pièces d'automobiles : radiateurs, tubes de laiton, moteurs, etc., avant de s'attaquer aux carrosseries elles-mêmes. César compressera, de 1960 à 1989, 23 voitures, et sera ainsi le premier sculpteur à se servir d'une machine-outil, une presse industrielle comme outil artistique. En inversant l'esprit des compressions, César présente au Salon de Mai 1967 La grande expansion orange, réalisée en polyuréthane. Ses «expansions» exploitent les possibilités de ce matériau en coulées lisses et dures. Proche des artistes 3 niçois, il réside et travaille souvent dans la région niçoise du milieu des années 60 à la fin des années 80. Exemple avec Dauphine, 1959 – 1970. Œuvre en trois dimensions, compression plate d’une vraie voiture. Exemple avec Expansion n°27. Polyuréthane expansé dans une caisse en bois. Sacha SOSNO, né en 1937 à Marseille. C’est en 1974, après son retour en France, qu’il s'installe à Nice où il crée ses premières sculptures, des oblitérations de voiture. Le concept d'oblitération ("cacher pour mieux montrer") lui est directement inspiré par son travail de photographe. Entre 1986 et 1988, il développe plusieurs projets de sculpture en relation avec l'architecture. En mars 2000, ont débuté les travaux de "La Tête carrée", première sculpture habitée au monde, comprenant les bureaux de la bibliothèque centrale de Nice Louis Nucéra. Après sa rencontre avec Arman, il réalise plusieurs films sur les artistes niçois. Exemple avec Répondre sans parler, 1985. Sculpture en bronze et plaque d’acier. > Etape 2 : Fluxus Mouvement actif à Nice entre 1963 et 1973, catalysé par Ben (Benjamin Vautier) et caractérisé par une certaine façon de concevoir l’art et les influences exercées par Marcel Duchamp, Dada et John Cage. Plus qu’un mode d’expression déterminé, Fluxus est avant tout une attitude face à la vie, une tentative d’abolir les frontières séparant celle-ci du domaine de la création artistique. Il n’y a plus désormais d’objet sacralisé par la dénomination "art" ni de catégorie fixe, mais une base commune qui se traduit par des propositions, des gestes et des actions. Benjamin VAUTIER, dit Ben, né en 1935 à Naples, il arrive à Nice en 1949. Depuis 1958, les tableaux de Ben sont des écritures où il confie ses idées, ses maximes, ses considérations en les signant, développant ainsi un culte de "Ben dit et signe Tout sur Tout". C’est également en 1958 qu’il ouvre une librairie au 32 rue Tondutti de l’Escarène à Nice, sorte de magasin "fourre-tout" qui devient vite le lieu de rencontre de nombreux artistes ainsi qu’un véritable objet vivant de sa production. Exemple avec La cambra, 1990-1999. Œuvre en trois dimensions, installation et objets divers. Réalisée pour le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain. Si l'art est partout, il est aussi dans cette boîte, 1985 et Sieu Ben Aqui, 2000. Acrylique sur toile. Cambra de Ben, 1990 - 1999 Titre attribué : Le Musée de Ben Œuvre en trois dimensions, Installation Objets divers 350 x 500 x 350 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris Serge III, Serge Oldenbourg dit Serge III est né en 1927 à Meudon (France). Il est décédé à Nice en avril 2000. Il réalise de nombreuses performances avec les artistes de Fluxus. Il s’installe à Nice en 1956. Autour de 1966-1967 il passe quatorze mois dans une prison tchèque pour avoir donné son passeport à un soldat interdit de sortie du pays. Quand il rentre il publie son « Journal de prison », et développe des thèmes toujours liés à la liberté. Il expérimente toujours différentes pratiques. Exemple avec Barbelé, 1979. Assemblage, peinture sur poster collé sur bois et barbelé. 4 Barbelé, vers 1979 Barbelé, peinture sur poster collé sur bois 65 x 45 x 4 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris > Etape 3 : Support-Surface Regroupant les artistes Patrick Saytour, Daniel Dezeuze, Claude Viallat, Louis Cane, Bernard Pagès, etc… Ces artistes partagent une interrogation sur les constituants matériels de la peinture (toile, châssis, pigment) dont ils proposent des déconstructions analytiques aboutissant à des systèmes de production picturaux par marquage, empreinte, trempage… Le geste pictural déborde largement le contexte traditionnel du tableau pour investir aussi des situations spatiales complexes et des matériaux quelquefois insolites. Patrick SAYTOUR, né en 1935 à Nice. Il a suivi une double formation pendant sa jeunesse : en théâtre et en arts décoratifs et a longtemps oscillé entre peinture et théâtre. Son travail peut se définir comme une entreprise de déconstruction de la forme, de la couleur, du format, du cadre de présentation. Il se livre à une sorte de parodie théâtralisée de l’art, mise en scène dans un vocabulaire pauvre (tissus, fourrure..) et à l’aide d’une technologie primaire (pliage, découpage, patronage…). Exemple avec Chronique N°4, 1995. Technique mixte, découpage de tissus, patron de veste, sur toile. Bernard PAGÈS, né en 1940 à Cahors. Il s’installe en 1965, à Coaraze, village de l'arrière-pays niçois, il reprend puis abandonne la peinture en faveur de la sculpture. Il utilise des matériaux rudimentaires, comme le plâtre, la terre, le bois, la pierre. Vers 1983 il commence à travailler sur de plus grandes dimensions, outre de nouvelles colonnes en pierre et maçonnerie, il réalise des pièces de métal. Dans les années 90, ses sculptures évoluent vers des œuvres en déséquilibre apparent, obliques. Exemple avec Le dévers en zigzag, 2006. Sculpture oblique en fer rond oxydé, feuilles de cuivre oxydées et compressées. > Etape 4 : Groupe 70 Max CHARVOLEN, né en 1946 à Cannes. Avant de suivre les cours de l’École des Arts Décoratifs de Nice, Max Charvolen reçoit une formation de menuisier. A la suite de l’exposition INterVENTION, à la galerie de La Salle à Vence il participe à la création du Groupe 70. Son travail consiste en la représentation d’espaces ou d’objets selon un processus original et personnel. L’artiste procède par un travail de peinture sur différentes surfaces sur lesquelles il a au préalable moulé un support constitué de couches de tissus. Les surfaces recouvertes sont ensuite décollées et présentées en deux dimensions. Il opère une mise à plat de l’architecture qui lui a servi de support donnant à voir la « peau » des lieux investis. Exemple avec Escalier de la villa-musée Fragonard à Grasse, 1988. Fragment de tissus collés, colorés dans un escalier. 5 Escalier de la villa-musée Fragonard à Grasse, 1988 Ancien titre : Villa Fragonard : escalier Fragments de tissu : coton ; colle employée : colle d'étanchéité ; colorant : acrylique. Parcelles de tissus collés, pigments 300 x 295 cm, Dimensions de l'espace : 219 x 230 x 165 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris • Durée de la visite Cp-Ce1 : 1h Ce2 – Cm1- Cm2 : 1h15 Collège : 1h30 Lycée – Université : 1h30 – 2h • Ressources > Site internet http://www.mamac-nice.org > Bibliographie Ouvrages généraux BRUN Michèle, DECREUX Anne, GOETZMANN Isabelle, PEGLION Jacqueline, PERLEIN Gilbert, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, Nice, édition Régie autonome des comptoirs de vente de la ville de Nice, 2008. ALOCCO Marcel, Introduction à l’École de Nice, édition Demaistre, 1995 Chroniques niçoises, Genèse d’un Musée, Tome I : 1945-1972, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, Édition Direction des Musées de Nice, 1991. Chroniques niçoises, Tome II, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, Éditions NiceMusées, 2001. Catalogue d’exposition Cinquante ans de l’École de Nice, Sa place dans l’Histoire de l’Art, Musée Rétif de Vence, 2010. 6