BATACLAN Avant d`être une salle de concert, un bataclan est ``un

Transcription

BATACLAN Avant d`être une salle de concert, un bataclan est ``un
BATACLAN
Avant d’être une salle de concert, un bataclan est ‘’un attirail insolite et encombrant’’.
Nous y voilà aujourd’hui pour entendre une musique de nuit pétaradante de kalachnikovs
tragique et sanglante qui résonne dans Paris et le monde entier. Après le meurtre du spectacle
voici le spectacle du meurtre où l’on se voile et se drape de l’étendard aux couleurs nationales
pour se protéger d’un attirail devenu tout à coup insolite et encombrant au lieu où il faudrait
refaire les lumières. Voici la transcription du séminaire tenu le cinquième jour après les
attentats, comme une possible petite lumière.
Philippe Collinet.
ÉTHIQUE DU DÉSIR
séminaire 2015/2016
L’éthique n’est pas la morale.
Rappel du 9 septembre
L’éthique est un projet de vie orientée par le sens qu’on lui donne pour atteindre un but. La
vie a-t-elle encore un sens quand c’est la pulsion de mort qui arrive à ses fins ? Le triomphe de
la pulsion de mort est-elle le symptôme du nihilisme ? Le nihilisme d’aujourd’hui, n’est pas
l’absurde qui serait une perte de sens, ni l’abandon des repaires symboliques qui serait une perte
du langage. C’est un nihilisme ordinaire, quotidien qui conserve les idéaux pour la vie publique
et privée, mais qui empêche d’en valoriser certains aux dépens des autres. Un refus de choisir,
un refus de hiérarchiser les valeurs. Les valeurs sont tombées de l’échelle face au modèle
unique de l’efficience, de l’effi-science et de l’efficacité. Nietzsche disait que « le nihilisme
était que les valeurs se déprécient. »
Le désir n’est pas la demande.
Rappel du 14 octobre
La demande est liée au besoin, besoin d’une satisfaction obtenue en réponse aux pulsions
instinctives du maintien et de la transmission de la vie. Au-delà de la demande il y a l’adresse à
l’autre. Dès lors la demande attend bien plus que la satisfaction d’un besoin, elle attend l’amour.
La demande est une demande d’amour. Un désir de l’autre qui se construit à partir de l’autre,
soit comme objet désiré, soit comme sujet désirant, l’autre pouvant être l’autre-je du sujet à la
fois sujet et objet du désir dans un narcissisme primaire.
La jouissance n’est pas le plaisir
le 18 novembre 2015
La jouissance diffère du plaisir. En effet la relation à l’objet du désir est médiatisée par la
parole exprimant la possibilité ou non d’atteindre l’objet désiré pour obtenir une satisfaction. La
jouissance est aussi différente du plaisir parce qu’à la satisfaction procurée par l’obtention
immédiate de l’objet désiré, le corps mis en émoi et exultant, s’ajoute l’attente, la frustration, la
perte, la tension, la douleur.
Elle intègre la notion du manque en soi et dans l’autre, la transposition sur un autre objet,
un autre fétiche, dans la perversion. Elle est ainsi différente du sens commun qu’on lui donne.
Elle se dissocie des réactions affectives, des émotions et des sentiments qui sont les aléas divers
du plaisir. La jouissance phallique n’est pas le plaisir du sexe. La jouissance Autre n’est pas une
sublimation béate. Si le plaisir s’associe à une notion de bien être, la jouissance peut naître de la
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peur, de l’angoisse, de l’effroi. En témoignent le succès des films d’horreur et la vision
retransmise par la télé des scènes de crime ou d’attentats proposés en boucle dans une répétition
incantatoire. La jouissance ainsi médiatisée par les signifiants des images et des mots dépasse
l’énoncé du dire et du montrer vers une énonciation qui peut faire entendre le discours de
l’inconscient à celui qui veut bien l’entendre.
Pour Freud, la satisfaction, le plaisir est la remise à niveau d’une tension provoquée par le
désir. Elle est obtenue par une décharge que le langage commun appelle jouissance dans la vie
sexuelle, l’éjaculation. Voulant s’inspirer de la neurobiologie dans l’Esquisse d’une psychologie
scientifique1, il considère que le plaisir est le maintien d’une quantité d’excitation au plus bas
niveau possible. Tout ce qui viendrait augmenter cette quantité est éprouvé comme déplaisant.
L’homéostasie comme origine et maintien du bonheur dans un plaisir serein. Pour Lacan, c’est
le désir qui est la jouissance. Mais, la jouissance est-elle le bonheur ?
Dans l’article Au-delà du principe de plaisir2, Freud s’arrête sur la névrose traumatique :
une réflexion sur les traumatisés de 14 /18, il donne trois définitions :
– L’angoisse et l’attente d’un danger. (La survenue d’un attentat)
– La peur À un objet déterminé. (Le loup, l’avion, la terrasse d’un café)
– L’effroi est une frayeur devant un danger inattendu, soudain, imprévisible.
Il considère que la névrose traumatique se rapproche de la névrose hystérique, tant elle est
riche de symptômes moteurs. Elle diffère par des signes très nets de souffrance subjective :
dépression, mélancolie, hypocondrie où les fonctions psychiques sont très affaiblies. Les rêves
dans les névroses traumatiques revivent l’événement avec ces manifestations physiologiques. Il
y a une fixation psychique du malade au traumatisme. Si l’on considère que le rêve a pour objet
la réalisation d’un désir, on peut s’interroger sur l’expression d’une pulsion de mort sado
masochiste chez les rescapés se sentant coupables d’avoir été épargnés.
LACAN dépasse la notion thermodynamique biologisante pas un retournement du sujet
soumis chez Freud aux lois physiques de l’homéostasie. Il subvertit le sujet aux lois du langage.
Le plaisir est la satisfaction d’un besoin dicté par l’instinct. La jouissance est la satisfaction
d’une demande exprimée par un dire adressé à l’autre. Il change l’orientation éthique du sujet
qui ne se satisfait pas de la recherche du plaisir, caractéristique du vivant animé, pour en faire
un sujet jouissant qui s’adresse à l’autre pour la réalisation d’un désir, caractéristique de
l’humain. C’est là la vérité du sujet, mais il ne le sait pas. La vérité fait trou dans la
connaissance car elle s’avance masquée, comme le messager antique, porteur de son arrêt de
mort avec l’annonce de la mauvaise nouvelle de la défaite.
Dans la conférence Subversion du sujet et dialectique du désir3 il transgresse, renverse,
bouleverse les idées reçues sur le sujet. La subversion est un mot qui a une connotation de ruse,
de travestissement, de stratagème, de tactique comme l’approche indirecte d’un objectif, d’un
objet, pour que l’autre n’en sache rien : ni l’origine, ni le but et les conséquences de l’action
poursuivie. Le sujet est subversif dans son projet désirant pour l’autre mais aussi pour luimême. Le désir s’avance masqué, souvent contraire, inverse face au désir qu’il exprime. (Quand
la belle bouchère rêve de saumon, c’est de caviar qu’elle désire. Ce n’est pas son mari qu’elle
veut séduire mais son amie. Un retournement même de son orientation, pour tout dire,
homosexuelle.)
De quel sujet s’agit-il ? Le Je de l’énoncé désigne le sujet de l’énonciation comme étant
celui qui parle mais ne le signifie pas. On repère le sujet de l’énonciation dans le ne explétif : «
Je crains qu’il ne vienne. » signifie « J’espère qu’il viendra. » l’entre ces deux sujets fait place à
l’interdit qu’est l’intra-dit où le sujet s’occulte, s’estompe, se brouille dans un fading qui lui
1.
S. Freud, l’Esquisse, 1895, Naissance de la psychanalyse, PUF ,1956.
S. Freud, Au-delà du principe de plaisir, 1920, Payot n°44. 1968.
3
J. Lacan, Subversion du sujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien, Les Écrits, p.793, Seuil 1966.
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permet de se loger dans le préconscient. Le discours de l’analysant ne vaut que par ce qu’il
trébuche où s’interrompt. La coupure de la chaîne signifiante est seule à vérifier la structure du
sujet comme discontinue dans le Réel « C’est là que s’accomplit l’impératif : Wo es war, soll
ich werden – Là où c’était, je peux venir à l’être – Énonciation qui se dénonce – Énoncé qui se
renonce. » C’est là que le sujet tente d’outrepasser les limites du plaisir à la recherche d’une
chose perdue, manquante chez l’Autre à qui s’adresse de la demande. Ceci génère une
souffrance qui n’épuise pas la quête de jouissance, car il existe une équivalence entre le bien de
Kant et le mal de Sade.4 La jouissance ce soutien de l’obéissance du sujet à une injonction :
jouis au dépens même de ton désir, au-delà même de la forme et du contenu, allant même
jusqu’à se détruire dans la soumission à l’Autre. La jouissance comme perversion du désir, un
détournement de visée, un retournement éthique.
Marcel MAUSS, anthropologue, propose une théorie du don qui identifierait le sujet. Les
échanges entre sujet et société se fondent sur le Donner–Recevoir–Rendre, un type d’échanges
que l’on appelle le potlach, un pot lâche qui fait un cadeau empoisonné ! Le potlach est une
cérémonie culturelle pratiqué par les amérindiens du Pacifique et en Inde. Cette cérémonie est
fondée sur le don. Il s’agit d’une guerre de générosité, chacun doit s’afficher le plus généreux
possible pour aplatir son rival son adversaire, montrer que l’on est supérieur à lui en générosité,
en puissance donatrice et ainsi l’humilier. Le cadeau est tellement important que l’autre ne
pourra jamais rendre l’équivalent. Il tombe sous son pouvoir. Il crée un sentiment d’hostilité et
d’ambivalence dans une guerre des richesses, une guerre froide qui met à l’abri de la guerre
réelle : le temps des colonies. Paix temporaire ! Il suffit de trouver du pétrole pour inverser la
donne et faire payer les donateurs des bienfaits dispensés. Désirer, c’est vouloir ce qui manque,
on ne désire que ce que l’on n’a pas. La demande réitérée à l’Autre reste toujours insatisfaite car
l’autre lui-même et manquant. Alors survient l’angoisse quand naît le sentiment d’incapacité à
combler le manque dans l’Autre.
Charles MELMAN écrit dans Le Lacadon5 : « Une dette impossible à combler, d’où ce don
suprême, et pour corriger l’angoisse, cette réponse par les dons que l’on engage vis à vis du
grand Autre, afin d’assurer notre propre jouissance, en cherchant à le faire jouir, Lui, à le
combler par des prières, des sacrifices, des offrandes et suprême don, lui donner en extrême
cadeau, son propre manque, sa vie par le martyr, ou le renoncement à sa propre jouissance dans
la chasteté, croyant que jouir comme des dieux serait la jouissance suprême. » Il s’agit bien
d’une perversion du don soutenu par un désir lui-même perverti dans la paranoïa et les grandes
névroses entretenues, cultivées dans la soumission extrême au grand Autre mise en actes dans
les camps d’entraînement au djihad : la soumission comme solution, comme obturation et
comblement du manque perçu dans la réalité économique, culturelle, morale ne permettant pas
une identification en dehors de cette soumission radicale.
Lacan dans Subversion du sujet… décrit avec la précision du clinicien la structure du sujet
dans l’extrême soumission radicale au signifiant, nous l’appellerons ici grand Autre. « C’est un
cercle qui ne se clôt sur rien que sa propre scansion, faute d’un acte où il trouverait sa certitude
en elle-même insignifiante » c’est à dire qui n’a pas de sens. On a vu cette semaine de quels
actes il pouvait s’agir. « Le sujet se constitue au lieu de l’Autre. Il reçoit le message qu’il émet,
messages de code et code de messages se distingueront en formes pures dans le sujet de la
psychose, celui qui se suffit de cet Autre préalable. » Fou de Dieu. « Quelle qu’en soit cette
image altérée du corps, il va porter sur le monde des objets une teinte d’hostilité en y projetant
l’avatar de l’image narcissique qui de l’effet jubilatoire de sa rencontre au miroir (télévisuel)
devient dans l’affrontement au semblable, le déversoir de la plus intime agressivité. » Il poursuit
4
5
J. Lacan, Kant avec Sade, Les Écrits, p.763, Seuil 1966.
C. Melman, Le Lacadon, Le don et la relation d’objet, Revue La Célibataire n°11, 2005.
4
« Le rapport du maître à l’esclave est la servitude inaugurale des chemins de la liberté, un mythe
sans doute plutôt que genèse effective.6 »
Cette semaine le mythe s’est mis en actes sans avoir respecté le pacte préalable à
l’agression (pacte qui garde en vie l’esclave pour qu’il y ait encore du maître) L’agression s’est
fait sans pacte, la pulsion de mort visant l’agresseur kamikaze et la victime agressée a
transgressé toutes les lois du langage. On ne négocie pas. L’imaginaire dénoué ou mal noué a ici
dominé le Symbolique, le meurtre étant devenu le maître absolu. L’éthique des guerres de
religions, dans une soumission radicale à Dieu, a pour visée l’extermination des insoumis par le
djihad pour les musulmans, des infidèles par les croisades pour les chrétiens, des impurs pour
les cathares.
Si l’on faisait de la psychanalyse une philosophie, on dirait que c’est une philosophie du
désir médiatisé par le langage, langage transformant la demande instinctive animale en désir
dans la relation à l’autre humain. Si la psychanalyse a une éthique, peut-on dire qu’elle est une
Éthique ? Oui si l’on considère qu’elle poursuit un but, on peut même dire qu’il est double.
- Elle a une visée théorique : la recherche de la vérité du sujet qui fait trou dans la
connaissance, une vérité insue, dévoilée dans l’analyse, et qui, comble des combles, ferait
science ! Un désir d’éthique.
- Elle a une visée pratique : l’émergence d’un sujet qui surgit là où c’était, libéré des
illusions qui entravent les voies de son désir, pour un mieux être. Une éthique du désir.
La scandaleuse vérité de la psychanalyse est de mettre à jour, de révéler l’innommable,
l’inavouable du sujet jusqu’alors caché ou travesti. À coté d’Aristote et de Platon qui enseigne
à Nicomaque, son fils, la recherche du souverain bien, du bon et du beau, voici Sophocle et
Euripide mettant en scène le destin tragique d’Œdipe, d’Oreste et d’Antigone vêtus du péplum
de la mythologie imaginaire pour masquer un Réel du désir humain en marche dans le dédale
labyrinthique cherchant la sortie et l’issue de sa complexité morcelante.
À « L’Homme est bon, c’est la société qui le corrompt. » de J.J. Rousseau promoteur de
toutes nos utopies humanistes, Freud répond : « Il est difficile de renoncer à la croyance qu’il
existe dans l’homme une tendance à la perfection, une transformation progressive de l’homme
actuel par une augmentation de ses facultés intellectuelles et morales qui le ferait surhomme.7 »
On peut s’interroger avec les anthropologues s’il s’agit d’un progrès ? Si l’une des phases du
développement du vivant est supérieure à une autre ? Si l’on se prive d’une vision subjective
anthropocentrique.
Quels sont les désirs inavouables que dévoile la psychanalyse ? Les désirs sexuels
incestueux : je désire ma mère, mon père, ma sœur, mon frère. Les désirs parricide ou
matricide : je souhaite la mort de mon père, de ma mère. Le désir de toute puissance, d’être le
seul, l’unique : l’autre est un usurpateur de mon territoire, un rival à séduire et à combattre. Le
désir d’autosatisfaction : n’être que moi, pleinement satisfait de mon image, sourd au désir de
l’autre, un dieu se contemplant lui-même. On reconnaît dans ces désirs les complexes décrits
par la psychanalyse de Freud et Lacan faisant appel à Œdipe, Oreste ou Narcisse. Quand ces
désirs échappent à l’imaginaire et au symbolique faisant des fantasmes les réalités du Réel, alors
surviennent les grandes névroses hystériques, obsessionnelles, paranoïaques, les perversions et
les psychoses.
Le scandale de la psychanalyse est de faire surgir cette vérité de l’être humain rejetée dans
la mythologie, dans la fable comme affabulation, refoulée dans l’inconscient comme
dénégation. Elle est néanmoins à l’origine d’une force agissante, d’un opérateur de la structure
qui oriente la conduite de notre vie. Freud remarque que quelque part la psychanalyse a pu
soulever l’inquiétude de certains, comme faisant la promotion du règne des instincts, promotion
6
7
J. Lacan, Subversion du sujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien, Les Écrits, p.793, Seuil 1966.
S. Freud, Au-delà du principe de plaisir, 1920, Payot n°44, 1968
5
relayée par Lacan en première lecture « la culpabilité est de ne pas céder sur son désir » et « le
but de la psychanalyse est de libérer le sujet des illusions qui entrave son désir. »
La culpabilité entendue aux quatre coins du divan témoigne, qu’elle soit consciente ou
inconsciente, d’une « conscience morale » tyrannique, qui n’est rien d’autre que le surmoi,
surmoi étayé par le Moi idéal transmis par la mère dans l’imaginaire et l’Idéal du moi pternel
symbolique de la loi des dix commandements et ses dérivés. Lois qui permettent au sujet de
passer de la nature à la culture en humanisant le vivant animé par le langage. Invention et
production du langage pour ne pas tout dire de son désir par la transgression de la demande
instinctuelle en désir, du plaisir organique en jouissance corporelle.
Est-ce là l’éthique de la psychanalyse ? Pour Lacan l’éthique consiste essentiellement en un
jugement sur notre action, c’est pourquoi on peut entendre « ne pas céder son désir » (il
s’adresse aux psychanalystes lorsqu’il prononce cette unique phrase dans toute son œuvre)
comme ne pas céder sur son désir… d’analyste qui théorise sur la vérité du sujet et travaille à
son émergence dans la cure en prenant une position de sujet supposé savoir, il n’est que
supposé, ne sachant rien de l’inconscient de l’autre, le trou de la vérité dans la connaissance, en
occupant la place insaisissable de grand Autre faisant fonction d’une place vide, fonction
algébrique petit a cause de l’objet du désir. Ne pas céder cette place face à celle ou celui en
demande d’analyse, conforte l’exigence et la nécessité d’une indispensable cure pour mettre à
l’épreuve le désir de devenir analyste loin du par-être et de la posture, tant il a à perdre le latin
de ses connaissances et se faire expédier comme étranger ou infâme chez des grecs qui peinent à
le reconnaître ! Que faire de ces ignobles et horribles désirs que la psychanalyse met au jour de
la conscience sans faire éclater les morceaux d’un narcissisme bien fissuré qui conduit le sujet
en analyse ? Reconnaître que ces désirs sont signifiants de notre structure de parlêtre, qu’ils
nous définissent et organisent notre économie psychique, sociale et active. Envisager que ce que
nous percevons comme traumatismes ne sont que les entraves à la réalisation du désir, que la
dénégation de ce lien est une tentative de déculpabilisation par le refoulement qui nous
protégerait de l’angoisse, le prix à payer étant le symptôme auquel nous sommes plus attaché
qu’à notre vie dit Freud. Un subjectivation du symptôme qui désaliène du surmoi et
responsabilise le sujet qui peut dès lors s’autoriser de lui-même dans son discours et son action.
Philippe Collinet
Le 18 novembre 2015.