réponses 2006 / questions 2007
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LE MARCHÉ DES COMMERCES EN FRANCE The French retail market Investissement Bureaux Régions Commerces Activités 2007 N° 1 mondial du conseil en immobilier d’entreprise • Agence Lille Conseil en implantation et commercialisation Bureaux - Activités Logistiques Surfaces commerciales Le Havre Metz Rouen Caen Laval Rennes Le Mans Angers St Nazaire Nantes Strasbourg Paris Ile-de-France Nancy Orléans • Investissement Mulhouse Dijon Tours Montluçon Clermont-Ferrand Annecy Lyon Chambéry Grenoble Bordeaux Avignon Montpellier Sophia-Antipolis Nice Aix-en-Provence Toulouse Marseille Bureaux CBRE Affiliés CBRE • 40 implantations dont 31 en régions et 9 en Ile-de-France • 600 salariés 300 collaborateurs commerciaux Conseil à l'acquisition et à la vente Bureaux - Activités Logistiques Surfaces commerciales • Global Corporate Services Service global aux groupes internationaux Portfolio Management - Consulting Building Consultancy • Expertise Evaluation d'immeubles Optimisation des revenus Due Diligence Bureaux - Activités Logistiques Surfaces Commerciales Habitation • Résidentiel Vente en bloc et à la découpe pour les investisseurs Vente et location d'appartements et d'hôtels particuliers • Gestion immobilière • Chiffre d'affaires 2006 Plus de 116 millions d'euros Gérer et conforter la rentabilité de votre patrimoine • Aménagement d'espace • Assistance à maîtrise d'ouvrage • Etudes et Marketing Analyses des marchés, recherches et prospectives. CONTACTS COMMERCES Louis MEYNIEL Tél. : 01 53 64 35 80 - Fax : 01 53 64 30 02 [email protected] ETUDES ET RECHERCHE Aurélie LEMOINE Tél. : 01 53 64 36 35 - Fax : 01 53 64 40 00 [email protected] SOMMAIRE Environnement général .................................................................. 2 Le centre-ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 Les centres commerciaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 Les commerces de périphérie Les régions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 Les investissements Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Réponses 2006 / Questions 2007 English summary . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17 L'ESSENTIEL • L’activité des commerces profite de la bonne tenue de la consommation des ménages. Les tendances économiques de fond sont plutôt favorables à la vente de détail : recul du chômage et hausse du pouvoir d’achat des ménages. D’autre part, les comportements de consommation s’inscrivent plus durablement dans le paysage psychologique et social des Français. • Stratégie, concurrence, cahier des charges et spécificité des enseignes se complexifient. • Les fortunes sont diverses selon les types de commerces. Alimentaire/non alimentaire, spécialisé/non spécialisé, grandes enseignes/petits commerces indépendants. • L’immobilier pèse de plus en plus sur les comptes d’exploitation des enseignes. De plus, les valeurs locatives se maintiennent à des niveaux élevés. Dans ce contexte, l’indexation des loyers sur le volatile indice INSEE du coût de la construction est plus que jamais désapprouvée. • Le consommateur devient sélectif et infidèle. Il recherche un environnement propice à « l’achat-plaisir ». Il procède par ailleurs volontiers à des arbitrages et a intégré le e-commerce dans le processus de décision d’achat. • De façon générale, la compétition engagée entre centre-ville/périphérie/centres commerciaux a favorisé une dynamique nouvelle où chacun des environnements s’inspire des autres : restructuration des centres-villes avec l’irruption de moyens de transport « ad hoc » et la création d’espaces reconsidérés - intègration dans les parcs de « boutiques de proximité » - emprunt en parcs et centres d’un « esprit centre-ville » - convergence récente des concepts de parcs et de centres, dans la perspective probable d’une nouvelle génération de sites commerciaux. • Financiarisation et internationalisation croissantes de la distribution viennent doper les stratégies des enseignes, accélérer les remises en cause et les adaptations des réseaux. L’actif immobilier devient un outil stratégique majeur tant financièrement que commercialement. • Un volume d’investissement en hausse en 2006, qui a atteint 1,8 milliard d’euros et qui s’élève déjà à 1,2 milliard d’euros au 1er semestre 2007. L’actif commerce, et plus particulièrement les centres commerciaux, sont très recherchés et les opportunités rares. CB Richard Ellis Ressources - Groupement d'Intérêt Economique Siège social : 145-151, rue de Courcelles 75017 Paris Siren 412 352 817 - RCS Paris La reproduction de tout ou partie du présent document est autorisée sous l'expresse réserve d'en mentionner la source. Bien que puisées aux meilleures sources, les informations que nous publions ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de CB Richard Ellis ou du groupe CB Richard Ellis. COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 1 ENVIRONNEMENT GÉNÉRAL Perspectives économiques 2005 2006 2007 (p) PIB 1,7 % 2,0 % 2,1 % Consommation des ménages 2,1 % 2,7 % 2,1 % Population 0,6 % 0,6 % 0,6 % Prix à la consommation 2,0 % 1,5 % 1,2 % Pouvoir d’achat des ménages 1,6 % 2,4 % 3,2 % Ensemble des ménages endettés 52,6 % 50,9 % ≈ 50 % Taux de chômage moyen 9,8 % 9,1 % 8% Sources : Insee, Eurostat, Concenssus du Centre de Prévision de l’Expansion, Observatoire de l’endettement des ménages La croissance de l’économie française s’est établie à 2 % en 2006, ce qui constitue une progression modérée, mais un regain par rapport aux performances affichées en 2005 (1,7 %). Si ces résultats s’expliquent par la bonne tenue de la consommation des ménages, il faut également prendre en compte un contexte favorable grâce à une économie mondiale soutenue. En 2007, un léger décalage pourrait apparaître entre l’évolution du pouvoir d’achat des ménages et celle de leurs dépenses de consommation. Les dépenses dans le commerce de détail ont été vigoureuses, mais à un niveau moindre que les achats de services. Le recul de la part des produits dans la consommation effective des ménages se poursuit donc. Fin 2005, ces derniers représentaient moins de 40 % de la consommation, contre près de 42 % en 2000. Comme nous l’observions l’an dernier, après le ralentissement de 2005, quelques tendances récentes dévoilent une conjoncture favorable du commerce : Première édition des « Soldes by paris » L’opération a été organisée conjointement par la CCIP et la ville de Paris avec pour objectif de concurrencer le « shopping de Londres » et d’attirer les touristes étrangers dans la capitale. Elle s’est déroulée du 10 au 21 janvier 2007 et incluait notamment une « nuit des soldes », avec ouverture des magasins jusqu’à 22 heures. Cette dernière n’a pas eu tout le succès attendu : • les 1 200 boutiques participantes étaient trop éparpillées géographiquement et le client s’est fait plus rare à partir de 21 heures ; • seulement 40 % des enseignes souhaitent que l’opération soit reconduite. « Soldes by Paris » sera vraisemblablement renouvelée en 2008. • en juin 2007, le moral des ménages était à son plus haut niveau depuis 2002 et les français sont de plus en plus nombreux à juger opportun d'effectuer des achats importants (biens d’équipement notamment). L’inflation contenue ainsi que le recul chronique du chômage sont également favorables à la consommation des ménages ; • l’emploi salarié dans le commerce de détail a augmenté de 1,2 % en 2006, soit la plus forte hausse depuis 2003 ; • les ouvertures de commerces sont en forte progression depuis mi-2006 et la tendance semble se poursuivre en 2007, le mois de juillet a ainsi atteint des niveaux jamais observés au cours des 15 dernières années ; • les défaillances d’entreprises de commerce ont diminué de 9 % en 2006 ; Chiffre d’affaires du commerce de détail*, en valeur Md€ 2004 2005 2006 Ensemble, dont 359,8 + 1,9 % + 2,7 % Alimentaire non spécialisé 174,5 + 0,8 % + 1,9 % Hypermarchés 90,9 + 1,1 % + 1,6 % Supermarchés 69,9 + 0,6 % + 2,0 % Magasins populaires 4,3 0% + 3,0 % + 0,1 % Supérettes 3,9 - 1,4 % Alim. générale indépendante 3,8 - 2,3 % - 0,4 % Produits surgelés 1,7 + 6,5 % + 10 % 14,9 + 0,6 % + 2,4 % 5,7 - 1,7 % + 1,8 % Alimentaire spécialisé Grands magasins et autres magasins non alimentaires non spécialisés Non alimentaire spécialisé 145,3 + 3,4 % + 4,0 % Produits pharmaceutiques et orthopédiques 30,0 + 4,8 % + 2,7 % Habillement et chaussures 25,0 + 2,3 % + 3,6 % Equipement de la personne 11,5 + 1,8 % + 6,1 % Culture, loisirs, sports 25,8 + 1,2 % + 3,1 % Equipement du foyer 25,2 + 4,4 % + 5,0 % Aménagement de l'habitat 22,2 + 2,4 % + 4,8 % 5,6 + 13 % + 4,9 % Hors magasin (dont VPC) 17,8 + 2,7 % - 0,2 % Réparation d’articles personnels et domestiques 1,6 - - Produits divers * Hors artisanat à caractère commercial Source : Insee, indices de chiffre d’affaires en valeurs, serie CVS-CJO 2 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • enfin, depuis 2006, les ventes réalisées lors des soldes sont en constante progression. Renaud Dutreil (ancien ministre des PME et du Commerce) a estimé que les ventes des soldes d’hiver 2007 devraient être supérieures de 5 % à 10 % à celles de 2006. Cependant, ces observations ne doivent pas masquer une réalité plus délicate pour les enseignes, qui, dans un contexte fortement concurrentiel, se battent entre parts de marché et marges. De plus, un ralentissement de la consommation des ménages au 2ème trimestre 2007 a été observé. Enfin, la situation demeure plus mitigée pour le commerce indépendant. En effet, les mauvaises conditions climatiques durant les soldes d’été ont davantage attiré les consommateurs dans les galeries marchandes et les centres commerciaux que dans les rues de centre-ville. Le commerce non alimentaire et spécialisé fait partie des formes de ventes les plus dynamiques (+ 4 %). Toutefois, le rythme de progression de 2006 reste moins important que celui des années 2002-2004 (plus de 5 % en moyenne annuelle). L’équipement du foyer et de la personne, malgré une pause au 2ème trimestre 2007, reste le moteur de la consommation. Les ventes des grandes enseignes spécialisées dans le meuble, le bricolage ou encore l’électroménager affichaient de bons résultats au 1er trimestre 2007. Une bonne tenue est également observée pour les sports, les loisirs et les produits TV/Hi-Fi/Vidéo. Les marchés de la chaussure et de l’horlogerie/bijouterie sont assez bien orientés. Par ailleurs, la distribution sélective de produits de beauté affiche de solides résultats. Le mouvement de transfert des dépenses alimentaires vers les biens de confort et de loisirs se poursuit donc. Depuis plusieurs années, la distribution de produits non alimentaires se caractérise ENVIRONNEMENT GÉNÉRAL par un déclin relatif des hypermarchés et des supermarchés ainsi que du petit commerce de proximité, tandis que les grandes surfaces spécialisées progressent rapidement. La situation est plus timorée pour le commerce de biens manufacturés, comme le textile. Les disquaires et libraires font pratiquement figure d’exception en connaissant de réelles difficultés, notamment dues à l’essor des ventes via internet. Après les modestes performances de 2005, le grand commerce alimentaire retrouve quelques couleurs. La situation semble se normaliser pour les hypermarchés et supermarchés qui, grâce aux efforts tarifaires des grandes marques nationales et des chaînes, ont freiné la progression du hard-discount. A ce titre, les enseignes Carrefour et Intermarché ont, par le biais de promotions attractives et par une politique de fidélisation accrue, considérablement amélioré leur image en 2006. Il s’agit toutefois la plupart du temps d’un rééquilibrage interne aux grands groupes, puisque plusieurs enseignes de hard-discount sont détenues par les grands groupes de distribution français. Le coût de cette stratégie a été supporté là aussi par les marges. Les meilleurs résultats de l’alimentaire sont enregistrés par les magasins populaires1 (Monoprix essentiellement), du fait d’une plus grande implication dans le non alimentaire. Le e-commerce poursuit son fort développement. Les secteurs de la mode, beauté et vie pratique sont ceux qui ont connu la plus grande croissance en termes de nombre d’e-commerçants. La France, troisième pays européen, garde encore un potentiel de croissance très important, notamment pour les achats alimentaires et pour l’automobile. Début 2007, près de 18 millions de cyberacheteurs étaient recensés, contre 15 millions début 2006. Le e-commerce reste cependant encore assez marginal en valeur absolue. D’autre part, le m-commerce (commerce électronique par les téléphones mobiles), qui est déjà une réalité dans plusieurs pays européens, n’a toujours pas décollé en France. Face aux nouvelles attentes des consommateurs, les grandes enseignes ont continué de développer de nouveaux concepts autours des thèmes suivants : • offrir un gain de temps à des clients à la recherche de plus en plus de praticité et de rapidité d’achat. Cela se traduit concrètement par le développement du courant "convenience", qui vise à mieux répondre aux besoins des consommateurs à proximité de leurs lieux de travail. A ce titre, Monoprix envisage l’ouverture de 50 « Monop », concept de gamme supérieure, en France d’ici deux ans en centre-ville ; • déployer des espaces hard-discount dans les grandes enseignes alimentaires et non alimentaires ; • susciter l’achat à travers un décor agréable pouvant évoquer des scènes de vie ou restituer les pièces de la maison (l’ouverture de l’espace Weleda à Paris en est un exemple) ; • créer une relation affective et personnalisée avec le consommateur ; Structure de la consommation finale des ménages, par fonction, en 2006 Boissons alcoolisées et tabac 3% Santé 3% Articles d'habillement et chaussures 5% Équipement du logement 6% Hôtels, cafés et restaurants 6% Loisirs et culture 9% Autres biens et services* 11 % Communications 3% Education 1% Logement, chauffage, éclairage 24 % Transport 15 % Alimentation et boissons non alcoolisées 14 % *Assurances, soins personnels, action sociale, intermédiation financière Source : Insee, la consommation des ménages en 2006 Parc de locaux commerciaux, France entière, 2006 Condition de Millions Magasins surface (m2) m2 (nombre) ≥ 2 500 Hypermarchés Supermarchés 400 - 2 499 GMS* bricolage ≥ 300 Jardineries autonomes Hard discount alimentaire 400 - 800 GMS textile ≥ 300 GMS electrodomestique ≥ 300 GMS sport ≥ 100 Libre service agricole Supérettes 120 - 400 Cash & carry Grands magasins ≥ 2 500 GMS jouet ≥ 100 GMS culture/loisirs Magasins populaires 400 - 2 499 GMS beauté Freezer Autres commerces de détail (estimation) Ensemble (estimation) - 8,21 6,88 6,64 4,33 2,71 2,61 2,45 1,86 1,04 0,99 0,88 0,78 0,65 0,50 0,50 0,33 0,21 1 435 5 525 2 467 1 367 4 074 2 595 1 884 2 432 1 828 5 008 264 103 985 385 277 2 036 803 32,27 315 932 73,84 349 400 *Grandes et Moyennes Surfaces Source : Panorama Trade Dimensions, Insee, CB Richard Ellis Evolution du CA du e-commerce de 2000 à 2007 (milliards €) 20 16,8 15 • poursuivre les innovations autour de l’écologie et de la vague bio. Les enseignes restent cependant prudentes : peu d’initiatives d’envergure sont prises et les concepts fortement novateurs demeurent peu nombreux. 11,9 10 8,7 5,7 1 Les magasins populaires sont des magasins qui exercent une activité de commerce de détail non spécialisé à prédominance alimentaire réalisant entre un tiers et deux tiers de leur chiffre d’affaires dans la vente de produits alimentaires, et d’une surface de vente comprise entre 400 m2 et moins de 2 500 m2 (source : Insee). 5 3,7 2,3 1,4 0,5 00 Source : Fevad 01 02 03 04 05 06 07 (p) COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 3 LE CENTRE-VILLE Evolution du nombre de projets commerciaux en centre-ville en France 120 114 101 90 90 79 65 58 60 46 30 01 02 03 04 05 06 07 Source : Procos Le manager de centre-ville Apparu en France à la fin des années 1990, la gestion des centres-villes est fréquement confiée à un manager spécialiste des opérations commerciales. Sa mission est de piloter la reconquête du commerce du centre face au départ des consommateurs vers la périphérie. Il doit s’efforcer de faire venir les enseignes leaders, en assurant la promotion de la ville. Il est l’interface entre les commerçants et les organismes spécialisés (chambres consulaires, fédérations professionnelles etc.). Il aide les indépendants à se professionnaliser à plusieurs niveaux : merchandising, connaissance et fidélisation de leurs clients, etc. Il tient également informés les commerçants de l’évolution des tendances de consommation. Enfin, il doit veiller à ce que l’activité commerciale des quartiers ne se dégrade pas. A ce titre, son intervention peut conduire à la décision de préemption de baux commerciaux, pour permettre aux commerçants qui s’installent de payer un loyer abordable. Les villes de l’Est misent sur l’arrivée du TGV L’ouverture, depuis le 10 juin 2007, de la ligne à grande vitesse Est européenne devrait être particulièrement bénéfique aux commerces des centres-villes. Effectivement, plus de 40 % de voyageurs supplémentaires sont attendus dans les villes traversées. Reims est désormais à 45 minutes de Paris, Nancy à une heure et demie. Ainsi, ces villes tablent aussi sur une attractivité démographique nettement renforcée. Elles multiplient donc les projets de création de surfaces commerciales pour profiter de ces nouveaux flux. Le centre Rivétoile (21 400 m2 de surface de vente) devrait revitaliser le commerce Strasbourgeois à partir de fin 2008. Metz se distingue en associant la création de surfaces à la rénovation de quartiers entiers. Les enseignes sont conscientes de ces opportunités : Ikéa s’implante à Reims, Planet Saturn à Mulhouse, Metz et Reims. Les principaux points faibles des rues Équipements pour les personnes à mobilité réduite 71 % Arbres et verdure (insuffisance) 63 % Propreté 59 % Sécurité 37 % Pistes pour vélos / motos / rollers (insuffisance) 34 % Équipements urbains (dont stationnement public) 30 % Source : Sondage Ifop - Monoprix 4 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 À l’exception de Paris, les commerces de centre-ville peinent à conserver leur dynamisme, mais il est vrai que ces dernières années de nombreux travaux, précisément destinés à leur rendre leur vitalité, ont pour un temps sérieusement compliqué circulation et offre commerciale (6 ans pour la ligne B du métro toulousain et 3 ans pour le tramway du Mans). Il convient également de distinguer la conjoncture des grandes enseignes, qui parviennent globalement à conserver un niveau d’activité convenable, de celle des petits commerces indépendants, qui peut être plus délicate. La conjoncture moyenne en centre-ville n’empêche pas l’envolée des loyers. Cette tendance est effectivement imputable à l’implantation croissante de grandes enseignes étrangères en ville et à une raréfaction des bons emplacements. Dans ce contexte, la demande pour les meilleurs emplacements reste vive. En 2007, le nombre de projets commerciaux dans ces zones est certes en hausse de 27 % (114 projets), mais il s’agit souvent de projets de petite taille et les projets de périphérie demeurent trois fois plus nombreux. Dans son rapport de 2006, l'Union du Commerce de Centre-Ville précise que les travaux, les problèmes de circulation, l’obsolescence de l’offre et la concurrence des surfaces de périphérie sont les principales causes de cette perte de vitesse. Pourtant, le centre-ville ne manque pas d’opportunités pour accroître son attractivité et en premier lieu de circonstances liées à des choix d’aménagement du territoire. • La reconquête du centre-ville par les classes moyennes fait partie intégrante du plan Borloo de cohésion sociale. Il prévoit ainsi la création et la réhabilitation de logements dans le centre et la restauration de quartiers. L’Agence Nationale de Rénovation Urbaine estime que plus de 30 milliards d’euros seront investis dans des programmes de rénovation en France d’ici 2013. Les villes éligibles pourront en profiter pour créer un environnement plus favorable au commerce. • Les pouvoirs publics sont pleinement engagés dans le développement des transports urbains. Près de 10 grandes villes françaises ont mis en service un tramway ces 10 dernières années. Par ailleurs, de nombreux projets existent, notamment dans des villes de taille moyenne. Cette démarche permet de mettre les centres-villes au contact direct des populations de périphérie. Certaines villes ont été profondément revitalisées par l’arrivée de nouveaux flux grâce au tramway : citons Grenoble ou Clermont-Ferrand. Par ailleurs, le centre, disposant d’un équipement commercial plus complet que celui de la périphérie, peut tirer profit des attentes des consommateurs. Ces dernier peuvent y exercer mieux qu’ailleurs ce qui demeure au cœur de la consommation : la « déambulation-plaisir ». • La majorité des consommateurs préfère faire ses achats en centre-ville (57 %). Le centre reste plus performant que la périphérie en termes de qualité de l’offre et demeure plus propice à « l’achat-plaisir ». Son authenticité est un atout important qui doit être conservé. Or, les consommateurs déplorent que l’offre en ville ait tendance à trop s’uniformiser. La transformation des rues commerçantes en « rue de services », avec floraison d’agences bancaires, immobilières, sandwicheries et autres services de restauration bon marché, à la place des commerces de quartier est une menace à l’attractivité des centres-villes. Il apparaît donc que si le centre parvient à se diversifier davantage, il pourra garder sa place. LE CENTRE-VILLE • Les villes doivent s’adapter au mode de vie de leurs clients. Les enseignes alimentaires de centre-ville semblent prendre acte de cette problématique. Elles s’orientent vers des concepts proches des concepts britanniques, qui offrent plus de proximité et de praticité. Un maillage plus serré, grâce à des formats de magasins plus petits, permet effectivement une meilleure couverture des lieux de passage. Plus souples, les horaires d’ouverture sont mieux adaptés à l’emploi du temps des travailleurs urbains. Enfin, l’offre en magasin convient bien à une clientèle exigeante et pressée : plats chauds à emporter, produits innovants haut de gamme etc. Avec « Monop », l’enseigne de centre-ville Monoprix est la plus active dans ce domaine. Elle devrait disposer fin 2007 de 30 magasins, situés dans Paris, à La Défense et en banlieue. Elle envisage 20 ouvertures dans des grandes villes d’ici 2008 (Toulouse, Lyon, Nice...). Carrefour multiplie les ouvertures de magasins Prodim, qui regroupent les enseignes Shopi, 8 à Huit, Marché Plus et Proxi. • Le vieillissement de la population peut s’avérer un atout pour les villes. Les séniors préfèrent faire leurs achats en ville car ils apprécient les lieux culturels et touristiques. Les villes doivent donc s’efforcer de préserver et de valoriser un tel environnement. D’ici 2035, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans va augmenter de 8 millions en France Métropolitaine, alors que dans la même période, l’effectif des 0-59 ans ne progressera pas. Il faut toutefois préciser que ces opportunités restent difficiles à saisir et peuvent impliquer des contreparties. Evolution du chiffre d’affaires des enseignes du panel Procos* 5% 4,2 % 4% 4% 3,7 % 3,7 % 3,4 % 3,1 % 3% 2,7 % 2,2 % 2% 1% 04 05 06 07 Centre-ville et centres commerciaux Parcs d'activités commerciales * Le panel se compose de 210 enseignes du commerce spécialisé, représentant 28 400 points de vente et 35 % du commerce spécialisé français en chiffre d’affaires. Source : Procos La réforme de la loi Raffarin est en marche • Même si les moyens financiers sont déployés, il reste difficile pour les centre-villes d’égaler le dynamisme de la périphérie. Celle-ci est soutenue par une croissance démographique plus favorable et des valeurs locatives moins élevées. Ainsi, à Rennes, malgré la présence d’une ligne de métro, l’implantation d’enseignes locomotives et la création d’un Espace Culturel au cœur de la ville (représentant un investissement de 100 millions d’euros), il faut constater que les projets de périphérie abondent. La loi Raffarin de 1996 avait pour objectif de limiter le développement des grandes surfaces alimentaires en centre-ville, pour protéger le petit commerce, notamment de la profusion du harddiscount. Elle soumet toute ouverture de magasin alimentaire de plus de 300 m2 à une autorisation de la CDEC. Pourtant, les effets pervers de cette loi ont été dénoncés. Elle aurait eu un impact inflationniste et aurait empêché la création de 50 000 emplois dans le commerce (source CEPREMAP). Par ailleurs, les hard-discounters ont régulièrement contourné le règlement, en ouvrant des surfaces à peine plus petites. Fin 2006, Renaud Dutreil a créé la Commission de Modernisation de l’Urbanisme Commercial. Celle-ci s’efforcera de simplifier le processus et veillera à ce que l’intégration du concept d’urbanisme commercial soit au cœur de la procédure d’autorisation d’ouverture. Par ailleurs, la Commission Européenne a entamé en décembre 2006 la deuxième phase de la procédure contre la France pouvant aboutir à des sanctions. En effet, la loi Raffarin pourrait être jugée contraire à la liberté d’établissement. • Toutes les villes ne parviendront pas à drainer les flux financiers suffisants pour redresser l’attractivité de leur commerce. Les plans de réhabilitation sont lourds : 8,7 millions d’euros pour la place Stanislas à Nancy, 10 millions d’euros pour la restructuration du centre Martial à Limoges, etc. Valeurs locatives moyennes des boutiques en centre-ville en France • L’arrivée massive des locaux de services dans les centres-villes paraît inéluctable. Effectivement, les petits commerces n’ont pas les mêmes moyens que les grandes banques ou les compagnies d’assurance, moins freinées par les hautes valeurs locatives. Dans un contexte incertain, notamment pour les cafés-tabac, avec la hausse des prix du tabac et l’interdiction progressive de fumer, les commerçants, qui sont de plus en plus âgés, sont tentés de céder leurs fonds aux plus offrants. Les opérations de centre-ville sont généralement longues, onéreuses et complexes. Leur succès dépend de l’implication des pouvoirs publics et de la coopération des enseignes les plus attractives. La perspective d’un retournement de tendance en faveur des centres urbains n’apparaît donc pas certaine. Des changements au profit du centre restent possibles à l’échelle locale, en faveur des métropoles régionales ou des grandes villes touristiques, mais moins probables à l’échelle nationale. (en € courants /m2/an) 1 000 800 729 674 600 699 642 721 661 638 652 731 721 691 662 643 663 636 400 1S 2S 1S 2S 1S 2S 1S 2S 1S 2S 1S 2S 1S 2S 1S 00 00 01 01 02 02 03 03 04 04 05 05 06 06 07 La valeur locative est égale au loyer annuel plus 10 % du montant du droit au bail, divisé par le nombre de m2. Avertissement : il s'agit d’une moyenne de l'ensemble des transactions publiées. Source : L’Argus de l’Enseigne COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 5 PARIS Nombre de locaux en rez-de-chaussée à Paris Commerces de détail et services commerciaux 61 766 Locaux vacants 8 276 Autres locaux 13 377 (commerce de gros, salles de concert etc.) TOTAL 83 419 Source : Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, 2005 Le 1er semestre 2007 a offert une conjoncture plutôt favorable aux commerces parisiens. Près des trois quarts des commerçants du centre parisien sont satisfaits des résultats des soldes d’hiver. Les ventes de chaussures et d’habillement ont été soutenues. Le textile connaît une situation plus mitigée. Pourtant, à Paris, une hausse du nombre d’immatriculations d’entreprises au registre du commerce a bien été constatée, mais il y a eu parallèlement une augmentation significative des défaillances de commerces. La conjoncture est surtout délicate pour les petits commerces et les indépendants. Toutefois, même si le grand commerce a tendance à s’emparer du centre de Paris, une bonne résistance du petit commerce est observée dans le cœur historique de la ville. Les prix de l’immobilier commercial ont continué à monter dans la capitale en 2006, impliquant la recherche difficile du bon compromis entre compte d’exploitation et valeur locative. Répartition des locaux du commerce de détail parisien, par activité, en 2003 Généralistes 0,1 % Alimentaire 16,3 % Cafés restaurants 29,4 % Équipement de la personne 18,9 % Auto-moto 2,6 % Santé-beauté 5,4 % Bricolage-jardinage 2,8 % Culture et loisirs 14,5 % Équipement de la maison 10 % Source : Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Les Champs Elysées en quelques chiffres • la 3ème avenue la plus chère au monde (en valeurs «prime»), derrière la 5ème Avenue à New York et Causeway Bay à Hongkong ; • 332 vitrines réparties sur 1,9 Km de long ; • 900 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés par les commerçants, soit l’équivalent du chiffre annuel des commerces de la ville de Bordeaux. Les dix plus grands centres de commerce du monde (classement MasterCard 2007) 1 - Londres 2 - New York 3 - Tokyo 4 - Chicago 5 - Hong Kong 6 - Singapour 7 - Francfort 8 - Paris 9 - Séoul 10 - Los Angeles Étude réalisée à partir d’indicateurs multiples (stabilité économique, accessibilité, cadre juridique, etc.) Source : MasterCard 6 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 Le quartier Saint-Honoré a très nettement accentué son attractivité. Il est actuellement le lieu le plus dynamique de Paris dans sa gamme. La proximité de ces axes avec de grands lieux touristiques et commerciaux de la capitale en font des emplacements de choix. L’attrait pour le Marais se poursuit. La rue des Francs- Bourgeois est à cet égard la plus prisée du Bas-Marais et attire depuis plusieurs années les enseignes haut de gamme. La nouveauté provient du développement rapide du Haut-Marais. La rue de Bretagne, les rues Turenne, de Poitou et surtout la rue Vieille-du-Temple deviennent très prisées. Après des années de fort engouement, la rue du Faubourg-Saint-Antoine et les axes adjacents observent un retour au calme. Le quartier Saint-Germain semble un peu souffrir de la concurrence du Marais. D’autre part, l’implantation de quelques enseignes moins « prestigieuses » fait de plus en plus hésiter les grandes enseignes. La rue du Cherche-Midi, le boulevard Saint-Germain et les rues Saint-Sulpice et Tournon restent cependant des axes très recherchés. Certains quartiers du 17ème et du 18ème arrondissement sont en vogue. Les valeurs locatives raisonnables conjuguées à une fréquentation importante en font de bonnes opportunités. Les rues adjacentes à la place des Ternes ainsi que le quartier des Abesses présentent à ce titre un bon potentiel. Les Champs-Elysées bénéficient toujours d’une attractivité exceptionnelle, sans équivalent. Sur cet axe, le troisième plus cher au monde, les valeurs locatives oscillent entre 4 500 € et 10 000 € le m2, selon l’emplacement. Ce prix n’effraie pas les enseignes. Ainsi, pour Häagen-Dazs, le loyer représenterait environ 20 % du chiffre d’affaires. D’autre part, Adidas et Nespresso y ont récemment ouvert leur plus grande boutique au monde (1 750 m2 et 1 500 m2). Le flux de visiteurs et surtout le rayonnement international que procure une telle implantation leur confèrent une rentabilité directe (CA records au m2) mais aussi indirecte (communication et notoriété). L’année 2007 des centres commerciaux a été marquée par le début des travaux de rénovation du centre de Beaugrenelle (15ème arrondissement), qui s’étendra sur une surface de 33 000 m2 et accueillera 110 enseignes. L’ouverture est prévue pour 2010. Par ailleurs, le futur visage des Halles a été dévoilé. Le centre sera recouvert d’un immense toit de verre ondulant. Les 180 commerces répartis sur 60 000 m2 seront préservés. L’ouverture du nouveau centre est espérée pour 2012. Globalement la dynamique commerciale parisienne reste très liée au tourisme ou au prestige culturel, reléguant cette place au 8ème rang mondial, l’« esprit retail » étant beaucoup plus performant (cf. tableau) ailleurs. PARIS LES VALEURS LOCATIVES À PARIS INTRA-MUROS (juillet 2007) Nota Bene : La rareté des configurations et emplacements idéalement adaptés aux besoins des utilisateurs ainsi que la spécificité de plus en plus grande des critères retenus par les enseignes rendent l'application de valeurs de référence d'un axe à un site déterminé de plus en plus aléatoire. Quartiers « principaux » Arr. Quartiers « secondaires » Valeur locative (en € HT/m2/an) Axe Valeurs locative (en € HT HC/m2/an) 6 Rue Saint Placide 1 000 € / 1 500 € 7 Rue Saint Dominique Rue du Bac 610 € / 910 € 610 € / 1 090 € 8 Bd. Malesherbes Rue La Boétie 380 € / 635 € 585 € / 1 200 € 11 Bd. Richard Lenoir 330 €/ 450 € Quartier Opéra/Vendôme/ Saint Honoré Rue Saint Honoré De rue Royale à place Vendôme 2 100 € / 6 000 € De Castiglione au marché Saint Honoré 2 600 € / 3 200 € Du marché Saint Honoré à Palais Royal 1 200 € / 1 600 € Av. de l’Opéra 800 € / 3 300 € Rue de la Paix 2 000 € / 5 000 € Rue Royale 1 900 € / 4 500 € Rue du Fbg St Honoré De place Beauvau à rue Royale 3 000 € / 6 000 € 12 Av. Daumesnil Av. Saint Mandé 380 €/ 430 € 13 Av. de France Rue Neuve Tolbiac 400 € / 660 € 14 Av. du Gal Leclerc 450 € / 1 000 € 15 Rue de Vaugirard Rue du Commerce 530 € / 1 100 € 500 € / 1 000 € 16 Av. Victor Hugo Rue de Passy 650 € / 1 300 € 1 500 € / 2500 € Quartier Triangle d’Or Av. des Champs Elysées Trottoir impair : D’Étoile à George V De George V au Rond Point Trottoir pair : D’étoile au Rond Point Rue François 1er Av. Montaigne Av. George V Depuis Pierre Charon 17 Av. des Ternes Rue de Lévis 2 890 € / 3 050 € 650 € / 800 € 6 090 € / 10 000 € 2 500 € / 3 500 € 3 500 € / 6 000 € 2 500 € / 4 000 € Quartier Rivoli/Bastille De Saint Paul à Sébastopol De Sébastopol à rue du Louvre 1 600 € / 3 050 € 2 440 € / 3 800 € Axe Tronçon Quartier Grands Magasins 8 9 2/9 1 1/2 2 8 8 8 8 3/4 5/6 Rue Tronchet Bd. Haussmann Bd. Madeleine / Bd. des Capucines Rue de Rivoli Secteur Grands Magasins 1 250 € / 3 500 € 3 050 € / 5 000 € 1 700 € / 3 000 € 4 600 € / 6 860 € 5 030 € / 5 790 € 6 Rue de Rennes 6/7 Rue de Sèvres 5/6 Quartier Latin 2 (Saint Michel / Maubert) Bd. St Michel De la Saine à Saint Germain 2 300 € / 3 000 € De Saint Germain à rue Soufflot 1 270 € / 3 050 € 3 800 € / 4 500 € 3 700 € / 4 300 € 1 500 € / 1 800 € 2 500 € / 3 800 € Quartier Marais 3/4 Rue des Francs Bourgeois Rue Vielle du Temple Source : CB Richard Ellis environ Quartier Latin 1 (Saint Germain / Odéon) Bd. Saint Germain De rue du Bac à rue de Rennes 1 520 € / 3 050 € De rue de Buci à Odéon 1 800 € / 3 050 € Quartier Montparnasse Quartier Saint Germain Quartier Bon Marché De bd. Raspail au carrefour Croix Rouge Arr. 1 500 € / 3 000 € 1 000 € / 1 500 € Ces fourchettes correspondent à des valeurs moyennes en zone A (cf. charte de pondération des surfaces commerciales). Elles incluent le loyer et l’amortissement de la cession. Elles ne prennent pas en compte des aménagements particuliers qui auraient pu être consentis par des bailleurs. Ces cotes ne sauraient également prendre en considération la ou les particularités de surfaces commerciales justifiant d’une décote, ou bien au contraire des aspects exceptionnels autorisant une surcote. Définitions « Prime » : Site ou endroit qui bénéficie d'une attractivité exceptionelle ou hors normes, tributaire de facteurs externes N°1 : Lieu consacré au commerce. Axe incontournable pour permettre à une enseigne de toucher les principaux flux de communication N°1 Bis : Prolongement du N°1 Quartier des Halles 2/9 Bd. Sébastopol Rue Etienne Marcel 500 € / 800 € 1 000 € / 2 000 € Quartier Grands Boulevards Grands Boulevards De Richelieu Drouot à rue Poissonnière De rue Poissonnière à bd. Bonne Nouvelle 600 € / 1 500 € 550 € / 900 € En matière d'évaluation : la pratique de la pondération des surfaces commerciales se trouve appliquée essentiellement aux commerces traditionnels de centre-ville, en pied d'immeubles. Les autres surfaces se voient appliquer une notion de surface utile ou GLA. COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 7 LES CENTRES COMMERCIAUX La classification des centres commerciaux Surface GLA Nbre de pdv* Exemples Centres commerciaux régionaux > 40 000 m2 ≥ 80 Euralille, Vélizy 2 Grands centres commerciaux > 20 000 m2 ≥ 40 Nice Etoile Petits centres commerciaux > 5 000 m2 ≥ 20 Caen Paul Doumer Centres à thèmes / d'usine Centres spécialisés dans un domaine Usines Center * Points de vente. Source : CNCC Répartition des centres commerciaux en France 70 % 62 % 60 % 50 % 39 % 40 % 40 % 32 % 30 % 25 % 29 % 27 % 26 % 20 % 9% 10 % 5% 3% 4% Centres commerciaux régionaux Grands centres Petits centres Centres à thèmes / d'usine Nombre Surface (millions de m2) CA (hors GSA) Source : CNCC, 2006 Les nouveaux centres commerciaux La conception des centres des années 1960-1980 ne répond plus aux attentes des clients, à la recherche d’espaces conviviaux, lumineux et sécurisés. Ces centres, souvent renfermés sur eux-mêmes, offrent en effet une image d’abandon et parfois d’insécurité à travers la vision des boutiques fermées et murées. Leur vétusté peut aller jusqu’à mettre en péril le développement d’un quartier. Face à ce risque, les projets de rénovation peuvent être financés par la commune et par l’Etat. Le nouveau centre commercial est donc un espace totalement repensé, offrant des cheminements piétonniers clairs et simplifiés. C’est un lieu transparent, lumineux et fluide. Le fonctionnement intérieur est largement amélioré : l’articulation de la zone de chalandise avec les parkings et les locaux de stockage est optimisée. De plus, il est sécurisé, avec gardiens, vidéosurveillance et totalement en phase avec les normes incendie. Sur le plan architectural, le centre commercial est un espace attrayant et ouvert au maximum sur le quartier, notamment en recourant à d’immenses vitrines repérables de loin par les piétons. Les promoteurs n’hésitent pas à faire appel à des architectes de renom afin que l’aspect du centre devienne un véritable vecteur de communication. Enfin, les nouveaux centres offrent un meilleur accès aux restaurants et aux terrasses des cafés et leur conception est mieux pensée pour les personnes handicapées. Dans cette perspective, le centre commercial rénové est à nouveau en mesure de jouer un rôle social et économique et de recréer un véritable espace d’animation urbaine. Répartition des centres commerciaux par catégorie d'espace urbain, en surface (m2 GLA) Zone périurbaine 27 % Périphérie 53 % Centre-ville 20 % Source : CNCC, 2006 8 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 L’industrie des centres commerciaux a maintenu sa croissance en 2006, avec une hausse de son activité de 2,8 %, contre 2,7 % en 2005. En 2006, 664 centres commerciaux sont répertoriés en France. Ils représentent une surface de près de 13,9 millions de m2 GLA* et accueillent plus de 30 000 commerces. En 2006, ont été enregistrées 6 créations de centre et 27 extensions et rénovations, pour une production totale de 270 000 m2. La plus grande partie des ouvertures a concerné le centre-ville. Les 4 Boulevards (Calais), Le Grand Cèdre (Achères) ou encore le Palais des Pyrénées à Pau en sont des exemples. Parmi les extensions et rénovations de 2006, citons Les Quatre Temps (Paris La Défense), Bordeaux Lac (Bordeaux) ou encore Val d’Europe (Serris). En France, la densité est aujourd’hui encore suffisante pour offrir des opportunités aux centres commerciaux, malgré la concurrence élevée du commerce de proximité. Ainsi, pour 2007, Procos dénombre 264 projets de centres commerciaux (soit une hausse de 22 % par rapport à 2006), dont 57 % en périphérie. L’arrivée des fonds d’investissement et des foncières a considérablement « financiarisé » la gestion des centres commerciaux. Le commerce est un actif immobilier très rentable qui permet à ces sociétés de dégager des profits sécurisés. Le résultat qui en découle est une réalité plus complexe pour les enseignes implantées dans ces centres. Elles doivent en effet composer avec l’appétit financier des bailleurs et faire face à la hausse des charges locatives et du taux d’effort par m2. Tout ceci pèse sur leurs marges. C’est notamment dans ce contexte que les fédérations de commerce réclament une indexation des loyers plus encadrée et en lien avec la consommation que ne l’est l’indice INSEE du Coût de la Construction. Une autre problématique pour les enseignes provient de l’évolution des comportements de consommation dans les centres commerciaux. La clientèle des centres est réputée exigeante et « infidèle ». Pour la séduire, il faut prendre en compte de nouveaux besoins liés au thème de la convivialité. Cela explique la tendance actuelle qui consiste à construire l’attractivité du centre autour du loisir. Ouvert en 2005, le centre Odysseum à Montpellier illustre ce propos : outre ses 150 commerces et restaurants, il comporte également un bowling, un planétarium, une patinoire et un aquarium. Le centre devient un lieu où le client recherche de nouvelles expériences de consommation. L’exercice, pour les gestionnaires, propriétaires et enseignes consiste donc à s’efforcer de développer des concepts innovants et différenciants pour apporter un « plus » à des visiteurs en quête de nouveauté. Ceci nécessite que l’outil marketing soit optimisé. La présence dans un temple de la consommation reste un vecteur d’image fondamental pour les enseignes. Le centre demeure un lieu clé dans la relation client et fait partie intégrante de la stratégie de fidélisation et de conquête des grandes marques. Néanmoins, les bailleurs doivent rester vigilants vis-à-vis de la compétitivité financière qu’offrent les centres commerciaux aux enseignes. Par ailleurs, si les marques étrangères comme Zara, New-Look ou H&M continuent pour l’instant de s’implanter activement dans les centres commerciaux français, il faut se demander quel sera leur attrait à plus long terme, une fois leurs positions bien établies sur le territoire. Enfin, un changement des habitudes de consommation est toujours possible et le loisir pourrait n’être qu’un effet de mode. Quel serait alors l’avenir des centres bâtis autour de ce concept ? * GLA (Gross Leasing Area) : correspond au cumul de la surface de vente, des espaces de circulation et des espaces de stockage. LES COMMERCES DE PÉRIPHÉRIE Le Procos a recensé 416 projets commerciaux en périphérie pour l’année 2007, soit une hausse de 35 % en un an. Cette progression est largement stimulée par les parcs d’activités commerciales, dont le nombre croît de près de 50 %. Ces derniers, qui ne représentaient qu’à peine 8 % du total des projets en 2001, équivalent aujourd’hui à la moitié des projets, ce que le Procos dénonce vivement au regard, selon lui, de l’état de saturation des marchés. Pourtant, cette inflation de projets peut être expliquée par des facteurs démographiques et sociologiques : • il existe dans les zones périurbaines un potentiel de croissance démographique, et donc de consommation, plus fort qu’ailleurs. Le rythme de croissance des communes de moins de 10 000 habitants a presque doublé depuis 1999. Actuellement, ces zones croissent environ deux fois plus vite que la population française. En valeur absolue, elles concentrent près de 30 millions d’habitants. L’accélération de la croissance est plus forte encore dans les communes de moins de 2 000 habitants. La croissance maximale pour les communes de moins de 10 000 habitants se situe à 25 Km du centre des aires urbaines, alors qu’elle se trouvait à 15 Km dans les années 1990. Les causes de cet éloignement progressif sont multiples : loyers et prix résidentiels inabordables à proximité du centre-ville, meilleure desserte des zones périurbaines, etc. ; • les populations aisées (cadres et retraités essentiellement) s’implantent davantage en périphérie qu’auparavant. D’autres raisons liées à la stratégie des enseignes et aux évolutions des modes de consommation sont également à prendre en compte : • avec l’augmentation des loyers de l’immobilier commercial en centre-ville, l’implantation périurbaine apparaît comme une bonne alternative pour les commerçants soucieux de préserver leur marge. L’emplacement en périphérie est souvent plus rentable. Il est devenu très difficile, notamment pour les petits commerçants et artisans, de se positionner sur les meilleurs emplacements en centre-ville. Un bon emplacement en périphérie est parfois préférable à une mauvaise implantation dans le centre ; • la périphérie devient une aubaine pour les grandes enseignes purement urbaines qui ont déjà bien établi leurs positions en centre-ville. Pour elles, ces zones constituent un potentiel de croissance. La Fnac par exemple ne disposerait d’une part de marché que de 5 % en périphérie. Elle souhaite accroître ce chiffre et y contrer des concurrents déjà présents. En 2007, l’enseigne avait à cet effet prévu des ouvertures à Thiais ainsi que dans la zone commerciale d’Avignon ; • la périphérie répond mieux au critère de proximité souhaité par le consommateur. Les meilleures conditions de circulation et d’accueil de la clientèle sont de plus appréciées par les enseignes. Les centres-villes souffrent souvent de difficulté de stationnement, avec des parkings payants et saturés et un trafic très dense, pouvant décourager les visiteurs. Pourtant, certains experts évoquent le début d’un choc immobilier en périphérie. L’attrait croissant pour ces zones conduit inévitablement à une hausse des loyers et à une baisse des rendements. Par ailleurs, parmi la multitude des projets en cours, tous ne sont pas nécessairement en cohérence avec les attentes des consommateurs. Face à ce double constat, les grandes enseignes restent prudentes et sélectives. Le parc de périphérie doit offrir un confort d’achat maximal, en termes d’accessibilité, d’accueil, d’attractivité des vitrines, etc. Malgré son fort développement, l’appareil commercial de la périphérie reste toutefois encore assez nettement inférieur à celui des villes et une certaine obsolescence peut désormais guetter rapidement tout parc de périphérie, même majeur. Evolution du nombre de projets en périphérie depuis 2001 250 238 200 150 150 100 50 15 13 01 02 03 04 05 06 07 Centres commerciaux Loisirs Parcs d'activités commerciales Magasins d'usine Source : Procos Répartition des m2 en projet en périphérie Magasins d'usine 4% Loisirs 3% Centres commerciaux 33 % Parcs d'activités 60 % Source : Procos France : évolution démographique des villes depuis 1990 1990 - 1999 1999 - 2005 France métropolitaine et Dom 0,4 % 0,6 % Ensemble des communes de moins de 10 000 habitants, dont : 0,5 % 0,9 % 0,5 % 0,6 % 1,1 % 0,7 % Communes rurales Unités urbaines Source : Insee La montée en gamme des magasins d’usine Les centres de déstockage ne sont plus assimilables à des hangars ou à des entrepôts. L’appellation « magasins d’usine » a laissé place à celle de « village des marques ». Aux simples étalages se substituent des boutiques attirantes. L’accueil de la clientèle s’est amélioré (parkings, toilettes, restaurants, espace de détente, etc.). Par ailleurs, figurent désormais des grandes marques haut de gamme et des articles « élégants ». Enfin, l’architecture évoque le patrimoine local et intègre le respect de l’environnement. En 2007, on dénombre 19 centres de marques en France. Ils représentent une surface de 264 000 m2. 94 % de la surface de vente sont situées dans la moitié Nord du pays. Les centres attirent environ 8 millions de consommateurs par an. COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 9 LES RÉGIONS Valeurs locatives moyennes au m2 en centre-ville Lille 1 082 € Paris 1 178 € Rennes 690 € L’activité des grandes villes en régions a été globalement satisfaisante. Les centrevilles ont été dynamique, malgré la vive concurrence des commerces de périphérie. Plusieurs villes ont bénéficié d’une certaine accalmie dans les grands travaux. La fréquentation touristique des grands cœurs de ville a été soutenue et caractérisée par une clientèle haut de gamme. Malgré un contexte de loyers élevés, les emplacements « prime » et N°1 restent très prisés. Bordeaux Nantes 694 € Lyon 649 € Bordeaux 909 € Marseille 957 € Toulouse 715 € Nice 1 067 € La valeur locative est égale au loyer annuel plus 10 % du montant du droit au bail, divisé par le nombre de m2. Avertissement : il s'agit d’une moyenne de l'ensemble des transactions publiées. Source : L’Argus de l’Enseigne, avril 2007 Après les travaux du tramway, la clientèle semble revenir dans le centreville bordelais. Néanmoins, la périphérie draine toujours des flux importants. L’immobilier commercial est dans une assez bonne conjoncture. La ville, qui manque de locaux vacants, attire beaucoup de projets commerciaux. Bordeaux est bien doté en grandes enseignes. Les grandes marques d’habillement prolifèrent dans les rues piétonnes Sainte-Catherine et PorteDijeaux, qui sont les emplacements « prime » de la ville. Les Galeries Lafayette, H&M, Célio, Camaïeu et Zara y sont présents. Les enseignes de luxe et les marques haut de gamme se localisent davantage Cours de l’Intendance (emplacements N°1). Baccarat, Vuitton et Kenzo y sont implantés, Diesel récemment. Les centres commerciaux attirent les enseignes : Soho et La Cure Gourmande se sont récemment installés dans le centre Meriadeck (35 000 m2). Suite aux départs de Bricorama et Truffaut, le Hangar des Quais est devenu Quai des Marques, un ensemble spécialisé dans l’habillement. 40 boutiques y ont ouvert au printemps 2007. Les zones excentrées et la périphérie regroupent l’essentiel des projets de création/rénovation : Monte Cristo à Floirac, Les Comptoirs du Lac (Bordeaux Nord) ou encore le Parc de Cubzac. Lille Emplacement Loyer en € / m2 / an Principales artères commerciales N°1 « prime » 1 500 € / 1 800 € Grand Place Rue de Béthune N°1 1 000 € / 1 600 € Rue Esquermoise Rue Grande Chaussée N°1 bis 750 € / 900 € Rue de Paris Rue Faidherbe Rue de la Monnaie N°2 600 € / 800 € Rue Basse Rue de la Clef Périphérie 150 € / 200 € Surfaces commerciales de périphérie Source : Garber & Ryber L’activité du commerce lillois a été satisfaisante en 2006. La création d’entreprises commerciales et la construction de locaux commerciaux ont été soutenues. Plus de 52 000 m2 de projets ont été autorisés par la CDEC dans la circonscription lilloise (1,9 million d’habitants). Dans le centre-ville, les travaux de repavage de la rue de Béthune ont porté préjudice à l’activité commerciale de cet axe piétonnier, qui est le plus fréquenté de la ville. Toutefois, l’inauguration du centre commercial Espace Béthune, avec son magasin les Galeries Lafayette en septembre 2007, et l’achèvement des travaux devraient à terme renforcer l’attractivité du centre. L’immobilier commercial se porte bien dans le vieux Lille. Ce quartier devient progressivement plus commercial et touristique. Les grandes enseignes sont attirées par les ruelles proches du centre-ville et où les grandes marques sont encore peu présentes. A ce titre, certains axes comme les rues de la Clef, Lepelletier et Masurelle changent peu à peu de visage. Euralille (66 000 m2) a connu une année mitigée, avec un chiffre d’affaires inchangé par rapport à 2005. Pour conserver son attractivité, le centre mise sur l’implantation de magasins innovants. Ainsi, il accueille depuis fin 2006 un concept de magasin Go-Sport dédié à une clientèle citadine et active et devrait compenser le départ remarqué de Media Saturn. New look vient d’y arriver. Lyon A Lyon, la tendance est au rééquilibrage entre l’attractivité commerciale du centre et celle de la banlieue. En effet, l’hyper-centre et particulièrement la Presqu’île sont des zones qui ont considérablement renforcé leur attractivité. La grande diversité commerciale de ses magasins et l’implantation de nombreuses grandes enseignes attirent une clientèle nationale et internationale (le site est classé au patrimoine mondial de l’Unesco). De plus, 10 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 LES RÉGIONS c’est un lieu facile d’accès. L’attractivité devrait encore s’amplifier au fur et à mesure de l’avancement du projet Lyon Confluence (120 000 m2 de commerces, services, loisirs, etc.), qui prolongera la Presqu’île. A cet égard, l’attrait pour la rue Victor Hugo, qui relie le cœur de la Presqu’île à Confluence, devrait s’accroître. Le 2ème arrondissement reste le quartier le plus commerçant de la Presqu’île. Il regroupe les meilleurs emplacements : la place des Jacobins, la rue de la République est, elle, bien dotée en grandes enseignes de l’équipement du foyer (Habitat), de l’habillement (Zara, Pimkie, Célio, Kookaï, etc.) et également de culture-loisirs (Fnac et Virgin). Édouard Herriot reste l’ancrage classique de plusieurs magasins de luxe. Emplacement N°1 « prime » N°1 Loyer en € / m2 / an Principales artères commerciales 1 800 € / 2 600 € Rue de la République (secteur Cordeliers) Rue Herriot (secteur Grenette / Terreaux) Rue Victor Hugo Rue de Brest (secteur Jacobins / Grenette) Place Bellecour Rue de l’Ancienne Préfecture 900 € / 1 300 € La stratégie de commercialisation de l’ensemble « Grolée Carnot », en Presqu’île et sur 19 000 m2 de pieds d’immeubles consécutifs, devrait être un facteur clé de prestige commercial de la capitale des Gaules. À l’Est de la ville, dans le 3ème arrondissement, la Part-Dieu, avec son centre commercial de 260 boutiques demeure dynamique. En tout état de cause, la compétition avec la périphérie restera importante dans les années à venir, avec les projets de la Tour Oxygène (centre-ville, 12 000 m2, 2009) et du Carré de Soie à l’Est de la ville (2008, 40 000 m2). N°1 bis Rue Jean de Tournes Rue Childebert Rue Ferrandière Rue Gasparin Rue de Brest (secteur St Nizier) Cours Vitton Cours Franklin Roosevelt Avenue de Saxe Avenue des Frères Lumières Grande rue de la Croix-Rousse 400 € / 750 € Marseille Le bilan des soldes d’hiver a été plutôt négatif à Marseille, même si les grandes enseignes ont mieux résisté. Les principaux obstacles aux commerces de la ville demeurent la propreté, l’accessibilité et la moyenne de pouvoir d’achat des résidents. Toutefois, des perspectives totalement nouvelles s’ouvrent. L’ouverture de la 1ère ligne de tramway fin juin 2007 est emblématique de la transformation du centre-ville : aménagement résidentiel et commercial (plus de 40 000 m2 de l’axe haussmannien Republique reliant Joliette au Vieux Port). Notons également le projet innovant et de bonne gamme des Terrasses du Port (41 000 m2). Plusieurs secteurs majeurs existants en seront dynamisés (Vieux Port et Cannebière / St Ferréol et le Centre Bourse agrandi ajusteront sans doute leurs enseignes). Le cours Pierre-Puget est un lieu dynamique et les artères adjacentes à la rue Saint-Ferréol restent de bonnes alternatives en terme de rapport qualité-prix, tandis que le quartier Belsunce connaît une baisse de sa fréquentation, dans l’attente d’un nouveau raccordement. Le défi de la réhabilitation socio-économique ambitieuse de Republique et la création du pôle Joliette pourraient bouleverser la dynamique commerciale de Marseille. Le pari présente toutefois un risque non négligeable et l’adéquation de l’offre en commerces au potentiel de consommation reste problématique. En périphérie, l’annulation de la dérogation d’ouverture dominicale pour les grands magasins de Plan-de-Campagne pourrait porter préjudice à l’activité du centre commercial, qui accueille 30 % de ses visiteurs le dimanche. N°2 Rue de la République (secteur bellecour / place de la République) Rue Edouard Herriot Place des Jacobins Rue Emile Zola Place des terreaux Avenue Jean Jaurès Cours Gambetta Cours Lafayette Avenue du Point-du-jour Cours Charlemagne 150 € / 200 € Source : CB Richard Ellis Emplacement Loyer en € / m2 / an Principales artères commerciales N°1 « prime » 1 500 € / 1 700 € Rue Saint-Ferréol N°1 1 000 € / 1 300 € Rue Paradis Rue Grignan N°1 bis 400 € / 550 € Rue de Rome La Canebière Place de Gaulle N°2 350 € / 450 € Rue Vacon 1 000 € / 1 500 € Printemps La Valentine 300 € / 500 € 600 € / 900 € Plan de Campagne Avant Cap Centre commercial Périphérie Source : Compagnie Phocéenne de Négociations Nantes Malgré un mauvais automne 2006, le commerce nantais a connu depuis une conjoncture assez favorable, probablement sous l’effet de la fin des grands travaux et de la campagne de communication « les rues de Nantes ». En 2006, le cœur de ville s’est montré actif. L’Ouest de la ville a été plus dynamique que l’Est. Nantes peine à s’imposer face à une périphérie pourvue de 14 centres commerciaux. Le commerce nantais compte 2 000 unités réparties sur 100 000 m2 et se caractérise par une sous-représentation en grandes enseignes. Effectivement, les fortes valeurs locatives et le faible rendement en centre-ville font hésiter les grandes marques à s’y implanter. Nantes demeure moins dotée en la matière que des villes plus petites comme Rennes ou même Angers, mais tente d’y remédier. Ainsi, de nombreux projets sont amenés à renforcer l’attractivité de l’Ile de Nantes : restructuration de COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 11 LES RÉGIONS logements, création d’un pôle média et d’un pôle santé, ouverture d’un centre socio-culturel, etc. La mutation de cet espace inclut également l’extension du centre commercial Beaulieu en 2008, qui accueillera de nouvelles enseignes (dont H&M et Carré Blanc), et l’installation de places de parking. Dans le cœur historique de la ville, l’immeuble Neptune, suite à sa démolition, laissera place en 2009 à 12 000 m2 de surfaces commerciales. Nice Emplacement Loyer en € / m2 / an Principales artères commerciales N°1 « prime » 1 000 € / 1 500 € Av. Jean Médecin 800 € / 1 000 € Rue Masséna N°1 bis 250 € / 400 € Rue de l’Hôtel des Postes N°2 100 € / 150 € Av. Jean Jaurès 250 € / 300 € Zone commerciale Lingostière N°1 Périphérie Source : FICI CB Richard Ellis Après quelques années de fléchissement, le commerce niçois peut espérer de meilleures perspectives, avec l’arrêt prochain des désagréments liés à la mise en service de la ligne 1 du tramway (ouverture en octobre 2007). Les meilleurs sites restent très prisés et les valeurs locatives des emplacements « prime » et N°1 affichent des hausses de 10 % à 20 %. L’attractivité de la Place Masséna se renforce fortement. En juin 2007 s’est achevée sa plus importante rénovation depuis 200 ans. Elle va, de plus, bénéficier des flux du tramway. Ainsi, elle pourrait devenir le meilleur emplacement de la ville et les propriétaires devraient y demander des loyers plus importants. L’avenue Jean Médecin reste dynamique. Elle a récemment accueilli la Fnac, Célio et Score Games. Par ailleurs, le centre Nice Etoile, rénové, a constaté une forte progression de son chiffre d’affaires. En périphérie, le centre Lingostière, dans la Plaine du Var, attire la convoitise des grandes enseignes. Toutefois, les autorités veilleront à ce que le centre propose une offre harmonieuse et de qualité. Rennes Emplacement Loyer en € / m2 / an Principales artères commerciales N°1 « prime » 1 000 € / 1 300 € Rue Bastard Rue d’Orléans 900 € / 1 150 € Rue Lafayette Rue de Toulouse N°1 bis 400 € / 700 € Rue de Nemours Rue de la Motte Fablet Rue Maréchal Joffre N°2 300 € / 600 € Rue Leperdit Rue du Guesclin Périphérie 120 € / 200 € Surfaces commerciales de périphérie N°1 Source : CB Richard Ellis Le commerce rennais est dynamique. Il est soutenu par la forte croissance démographique du Pays de Rennes, qui devrait compter 47 000 habitants supplémentaires d’ici 2011. Les pouvoirs publics souhaitent encourager la prépondérance du centre-ville, qui comporte 1 700 commerces répartis sur une surface commerciale de 110 000 m2. Ainsi, les projets de création, de modernisation et de transports sont nombreux. Fin 2006, la nouvelle galerie commerciale de la Visitation, située au nord du centre de Rennes a ouvert ses portes. Elle accueille 16 enseignes, dont H&M (2 200 m2), Planète Saturn (2 900 m2) et Intersport (1 600 m2) sur un espace de 15 000 m2. D’autres projets sont à l’étude, notamment la modernisation du centre commercial des Trois Soleils. L’urbanisme commercial en périphérie reste plus actif. Ikea va par exemple ouvrir en 2008 un magasin de 18 000 m2 à Pacé. Toulouse Rue Alsace Lorraine Rue Saint Antoine du T. Rue Wilson Le centre-ville de Toulouse est à l’honneur cette année : ouverture de la ligne B du métro, extension du plateau à priorité piétonne, réaménagement de la rue d’Alsace Lorraine, ouverture du centre commercial St Georges. Ces changements participent au développement de nouveaux flux piétons et vont favoriser des rues jusque là peu plébiscitées par les enseignes telles que les rue Rémusat et Filatiers. 1 300 € / 1 600 € Rue des Arts Rue de la Pomme Rue Lapeyrouse Rue St Rome Les mouvements sur les emplacements N°1 restent « calmes », l’offre disponible étant assez limitée en termes de surfaces et les valeurs locatives élevées. Pour les autres, les prix sont souvent revus à la baisse. 700 € / 1 200 € Rue de Rémusat Rue Boulbonne En périphérie, les projets de zones commerciales concernent principalement l’Ouest de l’agglomération : Portes de Gascogne, Portes des Pyrénées, et extension de Portet de Garonne toujours à l’étude. Quant aux centres commerciaux, les demandes d’extension vont bon train : + 3 400 m2 pour Labège 2, + 5 000 m2 pour Blagnac et + 6 000 m2 pour Roques. Emplacement Loyer en € / m2 / an N°1 « prime » 1 700 € / 1 900 € N°1 N°1 bis Périphérie 140 € / 200 € Source : CB Richard Ellis 12 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 Principales artères commerciales LES INVESTISSEMENTS Les engagements en commerces continuent de progresser. Ils ont atteint 1,8 milliard d’euros en 2006 (+ 9 % par rapport à 2005) et 1,2 milliard d’euros au 1er semestre 2007. La part des commerces dans le total des investissements en immobilier d’entreprise demeure assez stable. Elle s’établit à 8 % en 2006 et à 9 % au 1er semestre 2007. Comme nous l’anticipions l’an dernier, l’immobilier commercial n’a pas échappé au recul et à la compression des taux de rendement. Le poids des Français parmi les investisseurs continue de s’accentuer. Ils sont à l’origine de 67 % des engagements en 2006 et 68 % au 1er semestre 2007, contre 44 % en 2005. Hors portefeuille, en 2006, les engagements se sont principalement localisés en province (70 % des montants). Paris enregistre 11 % des volumes investis et le reste de l’Ile-de-France 19 %. Au 1er semestre 2007, les volumes s’étaient très majoritairement concentrés en région parisienne (91 %). En 2006, les foncières ont dominé le marché à l’acquisition avec 71 % des volumes. En 2007, ce sont les institutionnels qui ont été les plus dynamiques, avec 76 % des montants engagés en commerces au 1er semestre. Le marché de l’investissement en commerces se caractérise par un petit nombre d’acteurs, spécialisés. A ce titre, 2007 a été marqué par la naissance d’un géant de l’immobilier commercial français, issu de la fusion entre les foncières Unibail et Rodamco. Cette nouvelle structure possède 95 centres commerciaux, dont 10 des 25 plus grands centres européens. Les surfaces commerciales sont un produit rare et très recherché. Les loyers des commerces sont indexés en partie sur le chiffre d’affaires. Or, la bonne tenue de la consommation fait progresser les résultats des enseignes et, par conséquent, le niveau des loyers. Ainsi, l‘actif commerce offre des perspectives de cash flow très intéressantes (pérennité, croissance) pour les investisseurs. Il s’agit donc d’un actif performant et offrant des garanties. Il présente des taux de rendement attractifs, conjugués à des valeurs locatives assez stables. Évolution des engagements en commerces (en milliards d’euros) 2,0 1,5 1,0 0,5 01 03 04 05 06 1S 07 Typologie des investisseurs en commerces 2006 : 1,8 Md Md€ € Privés 5% Institutionnels 13 % Fonds d'investissement 11 % Foncières 71 % De par leur rentabilité (supérieure aux commerces de centre-ville), les parcs d’activités commerciales et les centres commerciaux sont particulièrement prisés. Ils constituent une bonne acquisition pour des investisseurs, soucieux de diversifier leurs portefeuilles. Cependant, les centres commerciaux restent un actif rare et leurs ventes sont peu nombreuses. Du côté des utilisateurs, s’il est vrai que les grandes enseignes considèrent traditionnellement leurs murs comme un élément stratégique qu’il faut conserver, la prise de participation des fonds d’investissement dans leur capital pourrait changer la donne. Ces derniers sont en effet toujours soucieux de rentabiliser au maximum leurs actifs. Récemment, de grands fonds sont entrés dans le capital de nombreuses enseignes, dont Carrefour, Quick, Feu Vert, Camaïeu et Vivarte. 02 Source : CB Richard Ellis 1S 2007 : 1,2 Md Md€ € Privés 4% Foncières 20 % Institutionnels 76 % Source : CB Richard Ellis Les taux de rendement net immédiats en commerces, juillet 2007 • Centre-ville à Paris - emplacements « prime » : 4 - 5,25 % - autres emplacements : 5 - 6,75 % • Centre-ville en Province - emplacements « prime » : 4,25 - 5,25 % - autres emplacements : 7 - 8 % • Périphérie - Parcs d’activités commerciales Ile-de-France (nouvelle génération) : 5 - 5,5 % - Parcs d’activités commerciales province (nouvelle génération) : 5,25 - 5,75 % • Centres commerciaux régionaux France entière : 4 - 6 % Carrefour devrait se séparer de ses murs, sous la recommandation de ses nouveaux actionnaires Le fonds d’investissement Colony Capital et la holding Bernard Arnault sont entrés en mars 2007 à hauteur de 10 % dans le capital du numéro un français de la grande distribution. Souhaitant améliorer la rentabilité de leur nouvel investissement et doubler le résultat net du groupe d’ici 5 ans, les nouveaux membres du conseil d’administration ont proposé au distributeur de vendre ses murs commerciaux. Une solution qui ne semble pas avoir les faveurs de la direction, qui pourrait néanmoins céder. L’endettement de Carrefour est en effet encore important, notamment suite au rachat de Promodès. L’actif immobilier détenu en main propre par le distributeur représente une surface totale de 6 millions de m2, valorisée entre 25 et 30 milliards d’euros. Peu après l’entrée de Colony Capital dans le capital d’Accor en 2003, le groupe hôtelier avait externalisé ses actifs immobiliers pour 1,6 milliard d’euros. Les groupes Casino et Auchan adoptent une stratégie différente, en gardant la maîtrise de leurs murs de commerce. COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 13 EUROPE Dotation des principaux pays européens en centres commerciaux Pays Centres Surface M2 / 10 000 commerciaux (millions m2 GLA) habitants Royaume-Uni 747 14,9 2 472 France 664 13,9 2 206 Espagne 471 10,0 2 286 Italie 587 10,0 1 695 Allemagne 414 8,9 1 079 Pays-Bas 412 5,1 3 096 Pologne 199 4,6 1 197 Suède 234 3,7 4 121 Autriche 121 1,9 2 350 Portugal 82 2,2 2 090 Rép. Tchèque 52 1,5 1 424 Hongrie 68 1,4 1 405 Danemark 91 1,3 2 411 Belgique 63 1,2 1 142 Irlande 70 1,1 2 576 Grèce 21 0,4 378 En Europe occidentale, l’économie connaît une grande diversité de performances, avec certaines régions en forte croissance économique, comme la Scandinavie et d’autres, comme l’Italie où la reprise est laborieuse. En 2006, le redressement de l’économie allemande, après de nombreuses années de contreperformances, est à noter. Les pays d’Europe de l’Est affichent quant à eux de fortes progressions. La croissance a entraîné une baisse du taux de chômage global de l’Union Européenne, qui avoisine 7 %, soit son taux le plus bas depuis 15 ans. La consommation privée devrait donc jouer un rôle de plus en plus important dans la croissance future des pays européens, du fait du renforcement de la confiance des ménages. L’Allemagne pourrait toutefois connaître un ralentissement de sa consommation en raison de la hausse, cette année, de son taux de TVA. Les investissements en immobilier commercial ont représenté 26 % des engagements européens. En commerces, 45 % des montants ont été investi dans les centres commerciaux. L’activité de ce secteur est fortement induite par la disponibilité des produits. Le manque d’opportunités dans le domaine des centres commerciaux favorise l’intérêt des investisseurs pour d’autres formes d’immobilier commercial. A ce titre, l’attrait pour les magasins d’usine et les supermarchés, ainsi que les emplacements secondaires, se développe. La Russie arrive en tête en termes de surfaces de centres commerciaux en projet, avec 7 millions de m2 potentiels avant fin 2009, en sus des 4 millions de m2 existants. Viennent ensuite le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie, qui ont d’importants projets en réserve. La France et l’Allemagne disposent d’un volume de projets plus réduit, pouvant au maximum augmenter le stock de 25 %. Source : PMA, Eurostat, CNCC Londres : une bonne référence pour Paris ? Il y a une différence notable dans la nature de l’immobilier commercial de Londres et de Paris. Ces deux villes ont pourtant une population similaire et toutes deux emploient autant de personnes dans le commerce de détail. Les employés se répartissent dans plus de 80 000 magasins à Paris et dans seulement 41 000 à Londres. Dans la capitale britannique, la surface utile totale des commerces par personne est supérieure. Cela témoigne d’une différence importante des formes de vente entre les deux métropoles. Les chiffres de Paris reflètent une place plus importante accordée aux commerces de détail traditionnels des rues commerçantes. La surface moyenne élevée des magasins de Londres est due essentiellement à ses centres commerciaux de périphérie. Les restrictions imposées en matière d’urbanisme commercial limitent les formes modernes de commerce que l’on trouve généralement ailleurs au Royaume-Uni, comme les centres commerciaux à l’extérieur des villes, les magasins de marque et les entrepôts de vente au détail. Si les loyers de Paris restent stables pour les emplacements « prime » sur les Champs-Elysées, Londres a connu ces dernières années une hausse des loyers « prime » supérieure à la moyenne. Globalement, l’Europe occidentale reste en tête pour ce qui est des loyers de commerce. En effet, 39 des 50 meilleurs emplacements mondiaux s’y localisent. Il s’agit de Paris, Londres et Dublin, qui a connu une forte augmentation de ses valeurs locatives au cours des dernières années. Cependant, c’est New York qui détient la palme, avec la 5ème Avenue. Les loyers « prime » de cet axe sont 14 % plus élevés que ceux des Champs-Elysées. Les surfaces de centres commerciaux proposées en Europe centrale et orientale sont importantes par rapport aux volumes existants. Dans le cas de la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, la densité de centres commerciaux par habitant est en voie de devenir aussi élevée qu’en France, au Royaume-Uni ou en Irlande. Quelques tendances du commerce récemment observées en Europe : • les aléas climatiques et la vague de chaleur de 2006 auraient eu un impact direct sur les ventes d’immobilier commercial ; • la taille moyenne des transactions en commerces réalisées par les fonds d’investissement augmente. En 2006, de grandes enseignes comme Boots et Sainsbury’s ont fait l’objet d’offres de rachat. Toutefois, avec des taux d’intérêt plus élevés, l’endettement nécessaire pour financer de tels rachats est devenu plus coûteux. Ainsi, la tendance semble avoir atteint son apogée. Malgré les réactions souvent négatives suscitées par ce genre de transactions, il y a eu quelques réussites spectaculaires ; • l’alimentation biologique a finalement trouvé grâce aux yeux des classes moyennes citadines et non pas seulement de l’élite. Les loyers* en Europe (en € / m2 /an), juillet 2007 8 000 8 000 € 7 000 6 734 € 6 250 € 6 000 5 000 4 688 € 4 340 € 4 000 4 200 € 4 000 € 3 524 € 3 500 € 3 000 3 100 € 3 000 € 2 880 € 2 834 € 2 760 € 2 640 € 2 640 € 2 600 € Manchester Dusseldorf Cologne Hambourg Barcelone Birmingham Glasgow 2 553 € 2 544 € 2 520 € 2 000 1 000 Moscou Londres Paris Dublin Zurich Munich Milan St Petersbourg Rome * Valeurs « prime » harmonisées en tenant compte des facteurs de pondération locaux . Source : CB Richard Ellis 14 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 Genève Francfort Madrid Prague RÉPONSES 2006 / QUESTIONS 2007 Dans cette rubrique, nous proposons d'identifier d'une année sur l'autre des thématiques ou des sujets ouverts et d'en donner l'année suivante un commentaire. Le e-commerce va-t-il poursuivre sa progression avec la même intensité cette année ? Comment mesurer son impact sur le commerce classique, notamment en termes de réseau physique ? Après avoir augmenté de 53 % en 2005, le chiffre d’affaires du e-commerce a cru de 40 % en 2006, en s’établissant à 12 milliards d’euros. Il y a donc eu un ralentissement de la hausse, même si la progression reste très soutenue. L’impact du e-commerce sur le commerce, en termes de réseau physique, est pour l’instant peu visible. Signalons qu’en 2005, près de 40 % de l’activité du e-commerce ne concernent que la vente de services (bancaires, voyages, etc.) et donc n’affecte pas le commerce. Par ailleurs, la principale victime du e-commerce demeure la vente à distance traditionnelle (catalogue, téléphone, minitel, etc.). En tout état de cause, beaucoup d’enseignes perçoivent internet davantage comme une opportunité de diversifier l’offre et les canaux de vente. Toutefois, les commerces physiques de biens culturels et de loisirs (libraires, disquaires, etc.) pâtissent du développement de l’internet. Il faudra également surveiller l’équipement de la personne et de la maison et à plus long terme, d’autres activités. Le web est clairement devenu un support de pointe dans la connaissance des consommateurs et un espace de décision de celui-ci avant un achat ciblé et rapide… dans un lieu de vente traditionnel. Un cycle de développement intensif est apparu en optique. Quels impacts sur l’organisation de ce secteur en 2007 ? Le nombre d’opticiens et plus particulièrement d’indépendants est en hausse. En 2006, près d’un point de vente sur deux était détenu par un indépendant. Une évolution qui peut sembler paradoxale, car les opticiens indépendants auraient tendance à perdre leurs parts de marché au profit des chaînes spécialisées. Pourtant, elle s’explique en partie par le prix onéreux d’ouverture d’un magasin en franchise. Quelles incidences sur les loyers de périphérie du fait de la multiplication des nouveaux entrants ? Les loyers de périphérie progressent, du fait d’un rythme d’implantation soutenu dans ces zones. Effectivement, les grandes enseignes, mais aussi les petits commerçants, sont de plus en plus incités à une implantation périurbaine. Ainsi, sur des surfaces souvent faibles, ils acceptent des loyers à la hausse mais, toutefois encore très compétitifs avec ceux du centre-ville. Plus de 50 réseaux d’enseigne ont changé de main en 2005, le phénomène va-t-il se poursuivre ? Avec quels acteurs et quels résultats ? Le phénomène perdure. Les réseaux d’enseigne sont des actifs performants et sûrs. Ils attirent particulièrement les banques et les fonds d’investissement. Ces acteurs sont aussi souvent des professionnels de l’immobilier qui cherchent à optimiser financièrement et géographiquement les réseaux physiques. La recherche d’efficacité financière se fait parfois au détriment de certains points de vente pourtant rentables. Vivarte et Camaïeu ont récemment été repris. Les franchisés sont rarement impactés par ces opérations. Ces derniers sont effectivement protégés par le contrat de franchise, qui rend impossible toute résiliation par l’unique volonté d’une seule des parties. Quelle évolution de chiffres d’affaires pour les centres-villes dont la rénovation était effective début 2006 ? La rénovation des centres renforce nécessairement l’attractivité de ses commerces. Pourtant, les situations sont variables. La rénovation du centre Troyen a fortement dynamisé le commerce, tandis qu’à Bordeaux, une progression du chiffre d’affaires du centre-ville de l’ordre de seulement 3 % à 4 % est évoquée. De fait, il faut considérer que l’évolution de l’activité des villes dépend de plusieurs facteurs : conjoncture économique et démographique, concurrence de la périphérie, capacité à attirer les enseignes locomotives, etc. La rénovation « pure » ne suffit pas. Après 3 ans de quasi-absence, une nouvelle vague d’enseignes de prêt-à-porter s’intéresse à la France. Quel impact sur les leaders H&M et Inditex ? Et sur les dispositifs commerciaux ? Les nouvelles enseignes n’ont pour l’instant pas la reconnaissance ni le réseau de distribution des grands leaders. Implantés depuis plus longtemps, H&M et Inditex bénéficient d’une grande notoriété et d’un bon maillage territorial. Ils comptent chacun près d’une centaine de magasins en France et le rythme d’ouvertures est soutenu. Ainsi, H&M a ouvert 16 magasins en 2006, soit le nombre de boutiques New Look en France et les ventes ont progressé de 14 %. Inditex prévoit prochainement 30 nouveaux magasins. En revanche, nous assistons pour 2007-2008 à la conjonction d’une part, de la décision résolue de certains groupes (New Look, Uniqlo etc.) d’investir l’Europe continentale pour asseoir un développement que n’offrent plus leurs marchés domestiques, et d’autre part, à l’arrivée de nouveaux concepts (New Yorker – Desigual etc.) positionnés sur des niches, notamment sur les marchés jeunes. Loi Fouché : innovation dynamique ? Alourdissement réglementaire ? Ou affaire sans suite… ? Validée par le Sénat en 2005, la proposition de loi Fouché destinée à mieux contrôler l’implantation des grandes surfaces n’a jamais passé le cap de l’Assemblée Nationale. Renaud Dutreil a jugé plus opportun d’intégrer la directive dans la loi en vigueur. C’est dans cette perspective qu’a été créée fin 2006 la Commission de Modernisation de l’Urbanisme Commercial, dont le sénateur Fouché est le vice-président. Les premières propositions de cet organe sont de conserver une législation propre à l’urbanisme commercial, mais en y intégrant de nouveaux éléments. Elle propose d’intégrer un critère de COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 • 15 RÉPONSES 2006 / QUESTIONS concurrence (pour éviter les situations de position dominante). De plus, elle suggère de prendre en compte les notions d’esthétisme et d’aménagement du territoire, pour mieux protéger l’environnement et encourager un aménagement harmonieux. Elle recommande par ailleurs de tenir compte des besoins des consommateurs en termes de modernité et de diversification de l’offre commerciale. Elle préconise enfin de placer la notion d’urbanisme au centre du processus d’autorisation. Après le « boom » des réseaux bancaires, une nouvelle concentration aura-t-elle lieu début 2007 ? En dépit des rumeurs évoquant le rapprochement entre BNP Paribas et la Société Générale, ou des réseaux de détail des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires, le marché bancaire français semble désormais trop concentré pour offrir des opportunités significatives. Les banques misent davantage (à nouveau) sur l’international pour la croissance externe. Ainsi, des opérations de grande envergure ont eu lieu : rachat de la 6ème banque italienne, la BNL, par BNP Paribas et de la 4ème banque grecque par le Crédit Agricole, etc. Quel avenir et quelles innovations résulteront des nouveaux sites consacrés à la « Maison » : essoufflement des sites à thème ? Elément nouveau de tout grand site commercial ? Apparition de réseaux spécialisés et/ou de nouveaux concepts ? L’habitat est aujourd’hui une préoccupation majeure des ménages. Ainsi, l’équipement de la maison était en 2006 la première activité en termes de surfaces commerciales autorisées. Pourtant, le centre Domus, dédié à l’habitat, ne semble pas avoir connu un démarrage spectaculaire. Maisonément à Boissénart (42 000 m2) ou la cité de l’habitat à Reims (28 000 m2) sont des concepts de centres commerciaux semblables à Domus, qui ouvriront prochainement. Les Français ont le goût pour la décoration intérieure. La maison n’est plus un cocon protecteur mais un point de rencontre. Les concepts présentant la maison comme un lieu convivial et ouvert vers l’extérieur abondent. Sur 2007 l’avenir des thèmes, la période 2007-2008 devrait permettre d’en apprécier mieux les tendances et les résultats. L’opération Printemps est-elle de nature à transformer l’évolution du pôle « Grands Magasins » parisien et l’attractivité de son périmètre actuel ? En 2006, un consortium formé par Deutsche Bank et le groupe Maurizio Borletti a racheté France Printemps à PPR. Le Printemps a souhaité se doter d'un secteur haut-de-gamme. Après la montée en charge du magasin parisien, les magasins de province seront alignés sur cette orientation (exemple Lille). Celle-ci comporte de nouveaux référencements et l'arrivée de nouvelles marques prestigieuses et créatives. Le concept de grand magasin et de multimarque parraît donc reprendre du "poil de la bête", avec le rôle très structurant que cela peut avoir dans les centre-villes. La dynamique Francs-Bourgeois et l’image « Marais » ont créé une dispersion sur les rues adjacentes à des valeurs locatives élevées. Phénomène durable ou simple effet de mode ? Il y a à l’évidence conjonction des deux, selon les principes fondamentaux du commerce : d’une part une logique de flux pérennes sur l’axe Beaubourg-Vosges, d’autre part des facteurs touristiques et culturels, aboutissant à la déambulation-plaisir, laquelle suscite une offre commerciale que son environnement rend « branchée ». A ce stade, l’effet de rareté joue rapidement entrainant une hausse des prix au m2. L’adhésion du promeneurconsommateur a eu pour conséquence d’élargir le périmètre, suscitant l’émergence de Sévigné, Vieille du Temple, Poitou… Cette diffusion est probablement maintenant à son apogée, comme semble l’indiquer un certain manque de ciblage de l’opération « Rosiers ». Authenticité, maintien d’une grande variété et non banalisation des enseignes seront les exigences de poursuite de ce succès exceptionnel qui a vu les valeurs se multiplier par 4 ou 5 en 2 ans. Questions 2007 • Depuis le 10 juin 2007, plusieurs grandes villes de l’Est de la France sont reliées à Paris par une ligne à grande vitesse. Quel impact commercial pour les villes desservies par le TGV Est ? • Quelles évolutions et quelles incidences d’implantation immobilière ont eu les prises de participation financière dans les enseignes ? • Les surfaces de bricolage évoluent. Quelles sont les grandes caractéristiques de ce changement ? • Les cycles du commerce s’accélèrent. Les nouveaux entrants doivent trouver les conditions de leur pérennité. Qu’en est-il du hard-discount ? • Qu’est ce qu’un grand magasin ? La définition n’a-t-elle pas évoluée ? • Au vue du marché 2006-2007, quels sont les résultats et les limites de la diversification produit-cible dans les réseaux physiques des grandes enseignes (H&M, Inditex, etc.) ? • Quel bilan de la place respective des indépendants et des grands réseaux ? 16 • COMMERCES - SEPTEMBRE 2007 ENGLISH SUMMARY Economic outlook GENERAL CONTEXT The French economy gave an average performance in 2006 growing by 2%, although this was an improvement on 2005’s growth of 1.7%. Consumption was yet again the driving force. In 2007, a slight discrepancy may develop between changes in consumer purchasing power and consumer rates of spending. Some trends observed suggest that the economic climate will favour spending: improved consumer moral, increased employment in retail, the opening of new shops and a drop in the number of bankruptcies in the retail sector. However, we should not let these positive signs obscure the fragile situation of retailers who, in a highly competitive environment, have to fight to protect their market share, often by sacrificing profit margins. The situation is even more complex for independent retailers. 2005 2006 2007 (p) GDP 1.7% 2.0% 2.1% Households consumption 2.1% 2.7% 2.1% Population 0.6% 0.6% 0.6% Consumer prices 2.0% 1.5% 1.2% Households purchasing power 1.6% 2.4% 3.2% Total of households in debt 52.6% 50.9% ≈ 50% Average unemployment rate 9.8% 9.1% 8% Sources Insee, Eurostat, Concenssus du Centre de Prévision de l’Expansion, Observatoire de l’endettement des ménages Trends in retail sales revenue of the Procos sample group* The situation of large food retailers has shown some improvement but nonfood and specialised retailers have been the strongest performers. E-trade has been expanding rapidly and still has the potential to grow strongly in France. Large retail groups have continued to develop new concepts to satisfy evolving consumer behaviour, but their approach has been very cautious and they have avoided drastic innovations. 5% 4.2% 4% 4% 3.4% 3.1% 3% 2.7% TOWN CENTRE Apart from Paris, town centre shops are struggling to remain busy. A distinction does have to be made, however, between the position of major brand retailers who are, generally speaking, able to maintain a respectable level of business activity and small independent shops, whose situation is more delicate. Despite the relatively difficult situation for retailers in town centres, rents have been rising. This paradoxical trend is directly attributable to the increasing number of foreign retail brands choosing town-centre locations and the increasing scarcity of sites. Consequently, demand for the best sites is high and competition rife. In 2007, the number of retail development projects in town centres is three times lower than in peripheral locations. The main difficulties for town centres are works, traffic, old fashioned merchandise and competition from out-of-town locations. Yet town centres still boast assets that can increase their attractiveness to retailers: • Politicians want to encourage the middle-classes to return to town centres and are dedicated to improving public transport networks. Almost 10 large cities have built tramways over the last decade and there are many projects for creating and renovating lines. Such new infrastructure can bring more people into the centre and make them much more attractive. • Even if town centres have lost some ground, consumers are still partial to towns because they are places where it is particularly pleasurable to stroll around. An ageing population is another favourable factor for town centres; senior citizens particularly appreciate cultural and tourist sites. • If towns are to remain as favourites to consumers they must emphasize their authenticity and the quality of the retail selection. They will therefore have to avoid streets being turned into “service streets”. Another factor of success is adapting to the lifestyle of their clients. To this end some retailers 3.7% 3.7% 2.2% 2% 1% 04 05 06 07 Town centre and shopping Retail parks *Sample group of 210 specialized retailers, representing 28.400 shops and 35% of the French specialised retail as far as sales revenue is concerned Source Procos Average rental values of town centre retail shops in France (in current euros/sq. m pa) 1 000 800 729 674 600 699 642 721 661 638 652 731 721 691 662 643 663 636 400 H1 H2 H1 H2 H1 H2 H1 H2 H1 H2 H1 H2 H1 H2 H1 00 00 01 01 02 02 03 03 04 04 05 05 06 06 07 Rental value equals annual rent plus 10% of key money divided by the number of sq. m. Source L’Argus de l’Enseigne RETAIL - SEPTEMBER 2007 • 17 ENGLISH SUMMARY 1996 Raffarin law under reform The aim of the 1996 “Raffarin” law was to protect small stores, particularly from hard discount stores, by limiting the development of large grocery retailers in town centres. The law required every new grocery store exceeding 300 sq. m to obtain approval for its opening from the relevant Commission Départementale d’Equipment Commercial (CDEC). Unfortunately it would seem to have had several negative knock-on effects including an inflationary impact and the prevention of the creation of 50,000 jobs in retailing. In addition, hard discount operators have regularly found a way round the law, principally by opening stores only slightly smaller than 300 sq. m. At the end of 2006, Renaud Dutreil formed a commission for the modernisation of retail planning. This commission will attempt to simplify the process and will make sure that the integration of retail planning is at the heart of new store approvals. Moreover, in December 2006, the European Commission started proceedings against France that may result in sanctions if the law Raffarin is found to go against the principle of the freedom of establishment. are designing shops that better meet city clientele’s expectations, for example in terms of opening hours, innovative products and services etc. These advantages can be hard to exploit and may involve certain sacrifices. • Only major renovations have a direct impact on retail activity. But such renovation means lengthy works that can prejudice business activity and requires substantial investment. • The massive arrival of service activities in town centres seems unavoidable. Small retailers are often tempted to sell their business to large banks or insurance companies who are less affected by high rental values. Consequently it is difficult to avoid turning shopping streets into “service streets”. To summarise, town-centre developments are generally long, expensive and difficult to implement. Their success depends on how keen public authorities are and on the cooperation of the most popular retailers. Shifts back to centres remain possible on a local level for regional agglomerations or very large tourist towns, but they are probably trickier to organise on a national scale. PARIS Number of ground-floor premises in Paris Retail stores and commercial services 61,766 Vacant premises 8,276 Other premises (wholesale trade, concert hall, etc.) 13,377 TOTAL 83,419 Source Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, 2005 The Champs-Elysées in figures • the 3rd most expensive avenue (in prime value) after the 5th Avenue in New York and Causeway Bay in Hongkong • 332 shops on 1.9 km long ; • 900 million euros of turnover made by retailers, which is equivalent to the annual turnover of outlets in Bordeaux. The ten largest retail centres in the world (MasterCard ranking 2007) 1 - London 2 - New York 3 - Tokyo 4 - Chicago 5 - Hong Kong 6 - Singapour 7 - Frankfort 8 - Paris 9 - Seoul 10 - Los Angeles Study made from numerous indicators (economic stability, accessibility, legal context…) Source MasterCard 18 • RETAIL - SEPTEMBER 2007 The first six months of 2007 provided a generally favourable climate for retail in Paris. Rents for retail premises continued to climb in the capital in 2006, so many retailers struggled to find the right compromise between turnover and rental value. The district around rue Saint-Honoré became substantially more attractive. The old Marais district is also attracting more retail. Rue des FrancsBourgeois is the most sought-after location in the “lower Marais” attracting more and more luxury brands over the last few years. The rapid development of the upper Marais is the most noteworthy trend in recent months. Rue de Bretagne, rue Turenne, rue de Poitou and, above all, rue Vieille-du-Temple are all very popular with retailers. By contrast searches for pitches in the sector rue du Faubourg-Saint-Antoine and its surrounding streets have calmed down. The district of Saint Germain seems to have come under competition from the Marais. Rue du Cherche-Midi, boulevard SaintGermain, rue Saint-Sulpice and rue Tournon have, however, maintained their pulling power. Some areas of the 17th and 18th arrondissement are in vogue. Reasonable rents combined with high footfall provide good opportunities. For example streets around place des Ternes or the district of Abesses in old Montmartre have good potential. The Avenue des Champs-Elysées is still an unparalleled location in Paris. As the third most expensive artery in the world, rental values along the avenue vary between €4,500 and €10,000 per square metre depending on the pitch (see page 7). Such levels have not scared off retailers. For example for Häagen-Dazs the rent would equals approximately 20% of its turnover. Adidas and Nespresso have recently opened their largest stores in the world on the Champs Elysées (1,750 sq. m and 1,500 sq. m). The number of visitors and the international reach of such an outlet here is directly profitable, producing record turnover figures per square metre, but also indirectly affecting their image and brand awareness. ENGLISH SUMMARY Generally speaking strong retail activity in Paris is closely linked to tourism and cultural prestige, but the city ranks 8th in the world as the “shopping” habit is much stronger in other cities (see table). Breakdown of shopping centres by type of urban surroundings, in GLA sq. m Periurban area 27% SHOPPING CENTRES The shopping centre industry maintained a strong level of activity in 2006 with growth of 2.8% compared to 2.7% in 2005. Some 664 shopping centres exist in France, providing a GLA of almost 13.9 million square metres. In 2006, most new openings were in town centres. In France, the density of shopping centres is at a level where development opportunities for shopping centres still exist, despite high competition from local shops. The arrival of investment funds and of property investment companies has increased the financial sophistication of shopping centre management. Retail is a very profitable real estate asset which provides such investors with secure profits. Consequently, retailers in centres are in a difficult situation; they must juggle with the financial appetite of lessors by paying more in rent and charges with a higher “effort rate per sq. m”. This eats into their profit margins. Indeed a retail federation recently called for a tighter indexation framework for rents and one that was also linked to consumer spending which is not the case of the INSEE cost of construction index. Another issue for retailers stems from changing consumer behaviour in shopping centres. Shoppers in centres are very demanding and not very loyal. Whatever the drawbacks, being present in these “consumer temples” is fundamental for the image of retailers. A centre is a key place for maintaining good client relations and is an integral part of large retailers’ policy to strengthen brand loyalty and gain market share. Nevertheless, lessors will have to be wary of tarnishing the financial attractiveness of shopping centres for retailers. If foreign retailers are still moving to French shopping centres now, the question must be asked what their policy will be once they are securely anchored in the French market. Suburb 53% Town centre 20% Source CNCC Breakdown of shopping centres in France 70% 62% 60% 50% 32% 30% The strong development was for socio-demographic reasons. The population is rising more quickly in peripheral locations than in town centres. High rents in town centres and improvements in access to peripheral sites are the main factors encouraging their expansion. In addition more people are moving to peripheral areas than before. 29% 27% 26% 25% 20% 10% 9% 3% Regional shopping centres Large malls Small malls 4% 5% Themed malls Number Floor area Sales revenue (excl. large food retailers) Source CNCC Evolution of projects identified over the past 7 years (in number) PERIPHERAL RETAIL OUTLETS There are many retail projects in the periphery of French towns. A total of 416 were identified in 2006, which is a 35% rise. This increase is largely due to the expansion of retail parks. 39% 40% 40% 250 238 200 150 150 100 Other reasons can also be taken into consideration. • The high level of retail rents in town centres has incited retailers to move to outer locations. A good site on the outskirts is sometimes preferable to a bad town centre site. • The outskirts are also attracting certain major town-centre retailers that have been less prevalent. For such retailers the outskirts provide a good opportunity for growth. In addition, out-of-town locations have better conditions for receiving shoppers (including cleanliness and parking). 50 15 13 01 02 03 04 05 06 07 Shopping centres Leasures Retail parks Factory outlets Source Procos RETAIL - SEPTEMBER 2007 • 19 ENGLISH SUMMARY Breakdown of projects in the suburbs (in sq. m) Factory outlets 4% Leisure 3% Shopping centres 33% Yet a growing attraction for such sites inevitably leads to higher rents and falling yields. Also, of the multitude of projects in the pipeline, some are not necessarily in line with consumers’ wishes. Large retailers are therefore very careful and selective when choosing sites. Finally despite the strong development of retail structures on the outskirts of towns, retail stock is still substantially below the one in town centres. INVESTMENTS Investment in retail continued to rise, reaching 1.8 billion euro in 2006, a 9% rise on 2005’s figures, and 1.2 billion for the first half of 2007. The share of retail in total commercial real estate investment is fairly stable standing at around 9% in the first half of 2007. Retail investment was subjected to the same squeeze on yields as other investment products. Retail parks 60% Source Procos The share of French investors rose from 44% in 2005 to 67% in 2006. Not counting portfolio acquisitions, investments were principally located in the provinces (70% of investment) in 2006. Paris accounted for 11% of volume invested and the rest of the Ile-de-France 19%. In the first half of 2007, the vast majority of investment volume was in the Paris region, 91%. Trends in commitments in the retail sector (in billion euros) 2.0 In 2006, property investment companies dominated the acquisition market with 71% of volume. In the first six months of 2007, institutional investors were the most active, with 76% of investment volume in retail. A feature of the retail investment market was its domination by a relatively low number of specialist buyers. In 2007, the merger of two property companies - Unibail and Rodamco - led to the birth of French property giant. Retail space is a scarce investment product that is very in demand. Shop rents are partially linked to the retailer’s turnover, so high consumer spending has pushed up turnover and consequently the level of rent. Retail assets, as longterm investments with growth potential, therefore offer investors good prospects for rental income. Retail parks and shopping centres are particularly in demand. 1.5 1.0 0.5 01 02 03 04 05 06 H1 07 Source CB Richard Ellis From the retailer’s perspective, private equity deals by investment funds in their capital may alter the stakes, as funds are always looking to maximise profits from their assets. Recently large funds have become shareholders in several retailers. Net immediate yields in the retail sector, July 2007 • Town centre in Paris - Prime locations: 4 - 5.25% - Other locations: 5 - 6.75% • Town centre in provinces - Prime locations: 4.25 - 5.25% - Other locations: 7 - 8 % Information herein has been obtained from sources believed reliable. While we do not doubt its accuracy, we make no guarantee, warranty or representation about it. The reproduction of the whole or any part of this report is only authorised if is source is credited. 20 • RETAIL - SEPTEMBER 2007 • Out-of-town - Retail parks Paris region (new generation): 5 - 5.5% - Retail parks in provinces (new generation): 5.25 - 5.75% • Regional shopping centres in France: 4 - 6% Achevé de rédiger le 24 août 2007 par le département Etudes et Recherche de CB Richard Ellis. Rédaction : Edouard de Laboulaye N° 1 mondial du conseil en immobilier d’entreprise CBRE dans le Monde Monde Europe • 24 000 collaborateurs • 3 300 collaborateurs • Plus de 300 bureaux • 127 bureaux dans 33 pays • Chiffre d'affaires 2006 • Chiffre d'affaires 2006 4,4 milliards de dollars 484 millions d'euros Bureaux CB RICHARD ELLIS EMEA Aberdeen (44) 1224 619 248 Abu Dhabi (971) 4 367 6793 Aix-en-Provence (33) 442 60 01 31 Amsterdam (31) 20 626 2691 Amsterdam B&O Partners BV (31) 20 676 4676 Athènes Danos & Associates (30) 210 756 7567 Barcelone (34) 93 444 7700 Belfast CB Richard Ellis Gunne (44) 28 9043 8555 Berlin (49) 30 72 61 54 0 Birmingham (44) 121 609 7666 Bratislava (421) 259 110 181 Bristol (44) 117 943 5757 Bruxelles (32) 2 643 3333 Bucarest (40) 21 312 7000 Budapest (36) 1 374 3040 Bulawayo (263) 9 630 20 Cape Town Broll Property Group (27) 214197373 Copenhague CB Richard Ellis Cederholm (45) 70 22 96 01 Dubai (971) 4 367 6793 Dublin CB Richard Ellis Gunne (353) 1 618 5500 Durban Broll Property Group (27) 31 207 1183 Edimbourg (44) 131 469 7666 Francfort (49) 69 17 00 77 0 Gaborone (267) 3188 200 Genève CB Richard Ellis PI Performance (41) 22 322 80 60 Glasgow (44) 141 204 7666 Gothembourg (46)31 761 8750 Hambourg (49) 40 80 80 20 0 Harare (263) 4 707 101 Hoofddorp (31) 23 565 7700 Istanbul CB Richard Ellis (90) 212 259 36 29 Jersey (44) 1534 874141 Johannesburg (27) 11 444 0462 Johannesburg Broll Property Group (27) 11 444 0462 Kampala (256) 1923 254 445 Kraków (48) 12 626 01 68 Leeds (44) 113 394 8800 Lisbonne (351) 311 4400 Liverpool (44) 151 227 4611 Londres (44) 20 7182 2000 Madrid (34) 91 598 1900 Malaga (34) 95 207 0710 Manchester (44) 161 455 7666 Marbella (34) 95 2765 130 Milan (39) 02 655 6701 (39) 02 303 7771 Moscou Noble Gibbons Limited (7) 501 258 3990 Munich (49) 89 2420 600 Nairobi (254) 20 248 106 Oslo Atrium AS (47) 40 00 57 66 Palma de Majorque (34) 97 145 6768 Port Elizabeth Broll Property Group (27) 41 363 5559 Poznan (48) 501 728 083 Prague (420) 224 814 060 Pretoria Broll Property Group (27) 12 431 7180 Rome (39) 06 4523 8501 Sofia Elta Consult Ltd (359) 29 87 7647 Stockholm (46) 8 4101 8700 Tel Aviv M.A.N. Properties Real Estate (972) 3 561 6161 Thessalonique Danos & Associates (30) 2310 244 962 Valence (34) 96 316 2890 Varsovie (48) 22 653 7000 Vienne (43) 1 533 4080 Zurich CB Richard Ellis PI Performance (41) 1 226 30 00 145-151 rue de Courcelles - BP 80450 75824 Paris cedex 17 01 53 64 00 00 www.cbre.fr