"Nous lutterons contre les locations illégales facilitées par les

Transcription

"Nous lutterons contre les locations illégales facilitées par les
JEAN­PHILIPPE CLÉMENT (MAIRIE DE PARIS)
"Nous lutterons contre les locations illégales
facilitées par les plateformes type Airbnb grâce à la
data science"
Matthieu Deleneuville
JDN

Twitter
Mis à jour le 23/03/16 14:31

LinkedIn

Facebook
6
Email
Le nouvel administrateur général des données de Paris appelle les spécialistes de
la data à créer de nouveaux services pour la ville.
Jean­Philippe Clément est l'administrateur
général des données de Paris. © Mairie de
Paris
JDN. Vous venez d'être nommé administrateur général des données de la mairie de Paris.
Quels sont vos chantiers prioritaires ?
Jean­Philippe Clément. Une de nos priorités est de rapprocher les différentes sources de données du
système d'information et de développer une démarche de mutualisation de la data. Cela pourra
notamment prendre la forme d'une plateforme big data globale, c'est­à­dire qui regroupe tous les
domaines des différents métiers de la ville d'ici à 2020.
Nous travaillons aussi sur les solutions IoT qui produisent de la data sur les infrastructures de gestion
de la ville. Il a un existant qu'il faut continuer à faire évoluer et de nouvelles solutions. Par exemple,
la gestion des datas concernant le trafic routier est issue de capteurs implantés dans la chaussée, qui
sont coûteux à entretenir après des travaux de voirie.
Nous réfléchissons et testons des solutions plus légères qui pourraient utiliser les images issues de
caméras mais aussi la data directement produites par les smartphones. Cela peut être des données
partagées par les utilisateurs d'applications comme Waze, avec qui nous discutons, mais aussi, si l'on
arrive à déployer le Wifi gratuit partout dans Paris, la relève des données de passage et de flux à
partir des utilisateurs connectés. Cisco expérimente certaines de ces solutions Place de la Nation.
Nous réfléchissons aussi à l'usage de beacons pour récupérer ce genre de data. C'est un chantier
important car tout cela nous aiderait à récupérer des informations plus fiables notamment sur de plus
petits axes routiers non équipés aujourd'hui.
Il y a également un travail important sur les
équipements municipaux, et notamment les centres
"Nous réfléchissons à
thermiques, c'est­à­dire les systèmes de chauffage des
l'usage de beacons pour
équipements municipaux (écoles, gymnases,
récupérer des données sur piscines…). Nous sommes en train de choisir un acteur
pour cet important chantier d'évolution. Il va d'abord
la circulation"
rénover près de 1 200 centres thermiques de la ville, qui
ont parfois près de 30 ans, avant de les connecter.
Concrètement, le chauffage sera piloté à distance en en fonction des demandes des utilisateurs et des
données collectées dans les équipements (température, humidité ou présence). Tout devrait être
déployé d'ici un an et demi.
Vous avez récemment annoncé la création d'une plateforme de données partagées qui aiderait
à mieux gérer la consommation d'énergie dans certains quartiers. En quoi cela consiste ?
La start­up française Embix a développé une plateforme smart grid capable de mutualiser les
données de production et de consommation d'énergie et distribuer aux acteurs du système des
scénarios d'actions afin d'optimiser les consommations énergétiques et notamment de mieux gérer les
pics de consommation. A Paris, l'un des pics se situe aux alentours de midi du fait de la forte activité
sur le territoire à ce moment de la journée. Cet outil est capable de proposer des scénarios
d'optimisation des consommations, comme sur le chauffage entre des logements, des bâtiments de
bureaux ou des équipements de la ville.
Cela permettrait, par exemple, aux gestionnaires des
réseaux d'énergie de ne pas devoir rallumer une centrale
"Embix a développé une
thermique, productrice de gaz à effet de serre, pour
plateforme smart grid
assurer une production suffisante au moment du pic, et
de faire ainsi des économies d'énergie. La bonne
capable de gérer les pics
échelle de mise en place semble être celle de l'îlot ou du
de consommation
petit quartier. Pour pouvoir expliquer le dispositif à ces
différents utilisateurs et pouvoir les engager dans la
énergétique"
démarche. Nous cherchons à implanter ce dispositif
dans le quartier de Clichy­Batignolles. Mais d'autres quartiers de Paris pourront fonctionner sur cette
même logique comme le quartier de l'ancien hôpital Saint­Vincent de Paul, voire même le futur
quartier Bercy­Charenton. C'est un modèle qui devrait pouvoir être répliqué.
L'open data est particulièrement efficace pour fluidifier les transports en commun. Où en êtes­
vous avec les opérateurs sur ce point ?
Grâce à l'action de Jean­Louis Missika, l'adjoint de la maire en charge de l'urbanisme, les opérateurs
se sont déclarés en capacité de rendre les données temps réel disponibles d'ici fin 2016 ou début
2017. Cela ne va pas forcément bouleverser le parc des applications mobiles disponibles sur ce sujet.
Les applications existantes, Via Navigo, celle de la RATP ou encore Moovit et Citymapper vont
pouvoir s'enrichir de données temps réel. Cette intégration devrait être rapide à partir du moment où
les données seront disponibles. Il faudra tout même veiller à ce que chaque application soient loyales
dans la manière d'utiliser les données et ne favorisent pas un moyen de transport plutôt qu'un autre en
fonction de ses intérêts. Le Syndicat des Transports d'Ile­de­France contrôlera l'usage des données.
A votre avis, où sont les plus grosses opportunités pour les entreprises ? Et celles auxquelles
elles ne pensent pas assez ?
Nous allons lancer très prochainement un marché de data science qui va nous permettre de
réinterroger certains aspects de nos politiques publiques et nous permettre d'être plus rapide grâce à
l'usage de la data. Par exemple, Paris a un certain nombre de contrôleurs pour faire face à l'ampleur
du fléau des locations temporaires illégales, facilitées par des plateformes de type Airbnb. Les effets
négatifs de ce type de location sont désormais connus : centre­ville vidé de ses habitants, hausse du
prix des loyers, gentrification, etc. Pour que les contrôles soient plus efficaces, nous cherchons à
mettre en place un service big data qui soit capable d'identifier précisément quels logements sont les
plus susceptibles d'être touchés, et donc à contrôler en priorité. Cela serait possible grâce au
recoupement d'informations glanées sur les annonces en ligne mais aussi lors des contrôlés réalisés
par le passé, avec des données sur les types d'appartement les plus concernés, quels quartiers sont les
plus sensibles, sur le profil des propriétaires qui pratiquent ce type de location.
La data science pourra aussi faciliter le contrôle des
logements insalubres. Ce phénomène ne concerne plus
"Nous cherchons un
des bâtiments entiers mais plutôt des appartements
service big data capable
diffus, qu'il faut rechercher et cibler au mieux pour ne
d'identifier les logements pas se déplacer pour rien lors des contrôles. Nous
réfléchissons à un dispositif qui soit capable de définir,
susceptibles d'être loués
grâce aux résultats des visites précédentes, les
logements à risques. On peut également imaginer que
illégalement"
ce système nous aide à améliorer d'autres politiques
publiques, comme la détection des arbres malades.
Au­delà de la data science, Il y a aussi une réelle opportunité à apporter des solutions IoT
particulièrement adaptées aux problématiques des villes. Les technologies de captation et de
transmission de basse consommation sont en plein essor et il y a de très bons acteurs en France mais
il faut qu'ils se fassent plus connaître.
Justement, comment doit s'y prendre une entreprise qui veut travailler avec les data de Paris ?
Il y a plusieurs voies. Elle peut d'abord profiter de notre plateforme d'open data en ligne et accéder
aux données sans forcément que l'on soit au courant. Il est ensuite possible de nous contacter si elle a
des idées plus poussées. Nous avons aussi un groupe d'open innovation sur Meetup, site Internet
américain de réseautage social, où les entrepreneurs peuvent nous soumettre leurs travaux.
Il y a également de nombreux événements, comme le
Hacking de l'Hôtel de Ville, où les entreprises peuvent
se présenter. DataCity, le challenge d'innovation data
que nous organisons en partenariat avec Numa, a
également été une belle occasion pour les start­up. Cinq
ont récemment été sélectionnées parmi les quelques
"Nous avons un groupe
d'open innovation sur
Meetup où les
200 dossiers reçus.
entrepreneurs peuvent
soumettre leurs travaux"
Il est enfin possible de se faire connaître directement
auprès du service des achats de la ville. Notre objectif
est de multiplier les points de contact et cette mise en
relation est au cœur de ma fonction.
ET AUSSI
"Nous étudions la mise en place à Paris de transports sans
chauffeur d'ici 2020"
Navettes autonomes, logistique durable, smart grids, open data… L'adjoint à l'urbanisme
de la mairie de Paris dévoile les projets smart city de la capitale.


Twitter
NEWSLETTERS
Exemple de newsletter
LinkedIn

Facebook
6
Email
Vous aimez nos articles ? Recevez­les en premier !
OK
Entrez votre email
AIRBNB / SMART CITY
! Airbnb mairie paris
! "Nous lutterons contre les locations illégales facilitées par les...
Quels sont les meilleurs projets Big Data 2016 ?
Myriam El Khomri veut que les plateformes Web on­demand protègent les...
Taxe foncière 2016 : date de réception et de paiement
Qu’est­ce que le Data Lake, le nouveau concept "Big Data" en vogue
Ce que peut gagner un Growth Hacker, un Data Analyst ou un Data Scientist
Voir aussi : AirBnB | Smart city
Annonces Google