I) Les contrastes et les limites de la croissance fordiste d`après
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I) Les contrastes et les limites de la croissance fordiste d`après
Regard(s) d’historien sur la crise des années 1970 et la phase néolibérale actuelle Par Alain Boscus (Université Toulouse-Jean Jaurès) 2016 I) Les contrastes et les limites de la croissance fordiste d’après-guerre et du productivisme - Sur le fait que les « Trente Glorieuses » n’ont pas été une période idyllique + Sur les nouvelles questions et nouveaux problèmes qui apparaissent avec le recul… A) L’inégalité des performances nationales, régionales et sectorielles à la source de tensions nouvelles -La remise en cause tendancielle de l’ordre mondial (décolonisation, Tiers-Monde et pays non alignés) -Les fragilités de l’« Empire américain » et la « crise de la domination impérialiste » (de l’Indonésie au Chili, en passant par le Vietnam) ; on évoque couramment après 1965 le « déclin de l’Empire américain » sans penser que par la suite il y aura un retour en force…) -L’intégration européenne, ses défis et ses conséquences -L’essor du Japon et la structuration de la Triade (Etats-Unis/Europe/Japon et NPI) -Les problèmes sectoriels (charbonnages et vieilles industries…) -Les problèmes régionaux (région Oder et Neisse, Ecosse et Pays-de-Galles, Italie du sud, Bretagne, Sud-ouest…) B) Les « laissés-pour-compte » de la croissance -Les conditions de travail (OST, horaires de travail : en France, 46h/semaine en 1962…) -Les tensions liées aux inégalités salariales -La surexploitation de diverses catégories de salariés -Les problèmes de formation et de qualification Regard(s) d’historien sur la crise des années 1970 et la phase néolibérale actuelle Par Alain Boscus (Université Toulouse-Jean Jaurès) 2016 -Les problèmes liés à la mobilité et aux rigidités des « marchés du travail » → Segmentation, inégalités de répartition, d’accès, de conditions de travail et de vie, de traitement → Tensions sociales (pas nouvelles mais fortes et à prendre en compte car elles poussent dans ses retranchements les plus hauts le compromis social d’après-guerre → Hausse des « coûts » pour les entreprises … et pour les pouvoirs publics C) la fin du rattrapage et les contradictions de la dynamique des besoins -Les normes productives et la nécessaire extension permanente des marchés (produire en masse par le biais d’un système productif intensif et de plus en plus capitalistique, c’est être de plus en plus dépendant de la consommation et devoir chercher à étendre sans cesse les marchés, à les orienter, à les rendre captifs… -Les barrières physiques liées aux normes de consommation des ménages et aux modes de vie (équipement des ménages butant déjà sur un premier seuil de saturation + hausse en partie « factice » du pouvoir d’achat + aspirations moins « matérialistes ») // essoufflement de segments productifs et recherche de solutions -Le caractère non durable et irréaliste, en longue période, des taux de croissance atteints au cours des « Trente glorieuses » (histoire longue de la « croissance », depuis 8000 ans, puis 1000 ans, puis à partir de la révolution industrielle)