II) L`inflation structurelle, les désordres monétaires mondiaux

Transcription

II) L`inflation structurelle, les désordres monétaires mondiaux
Regard(s) d’historien sur la crise des années 1970 et la phase néolibérale actuelle
Par Alain Boscus (Université Toulouse-Jean Jaurès)
2016
II) L’inflation structurelle, les désordres monétaires mondiaux et la perturbation
des anticipations
- Sur l’émission monétaire, la croissance et l’inflation + sur l’essoufflement du mode
d’accumulation fordiste et du « compromis social » d’après-guerre
A) Les facteurs inflationnistes internes :
-La diffusion généralisée des « coûts » liés à la diffusion et au grippage du
microsystème fordien et au développement de l’Etat social
-La « crise du travail » et le tassement des gains de productivité (Immigrés et
« immigrés de l’intérieur », femmes, jeunes ; travail en miettes…)
-L’inégal développement des gains de productivité selon les secteurs et les
entreprises (secondaire vs tertiaire ; PME vs Monopoles…)
-L’obsolescence du capital fixe et l’élévation des coûts unitaires en début de cycle →
diffusion
-L’extension des services (à moindre « productivité » ; mais il faut vraiment
s’interroger sur ce qu’est la « productivité des services » !)
-La montée des coûts d’intermédiation (publicité, réseaux, packaging et marketing,
« fausses innovations »…)
-L’intervention de l’Etat et les luttes pour le partage de la valeur ajoutée (Salarisation
croissante, hausse des prélèvements obligatoires, luttes sociales et pression des
salariés pour la généralisation des acquis // droits sociaux égalitaires…→ cf. toute les
recherches sur les « années 68 »)
-L’économie d’endettement et la création monétaire en période de de forte expansion
-Les conséquences de la phase monopoliste sur la formation des prix (la hausse de
la productivité ne se traduit pas toujours en baisse des prix + récupération des
« charges » par les monopoles…)
Regard(s) d’historien sur la crise des années 1970 et la phase néolibérale actuelle
Par Alain Boscus (Université Toulouse-Jean Jaurès)
2016
-Les coûts environnementaux // Hausse de la production et de la productivité
(obsolescence, gaspillages, problèmes d’aménagement du territoire, rapport
Meadows…) → Loi de la croissance cumulée (un taux de croissance annuel moyen
de 5% équivaut à un doublement en 15 ans (… et à une multiplication par 4,32 en 30
ans, par 131,5 en 100 ans !!!) → Entrée dans l’Anthropocène (concept à expliquer)
-Les politiques publiques : entre impuissance, incompréhension et obligations (//
Crise de l’interventionnisme : perte d’influence de la planification et des politiques
budgétaires et monétaires mais nécessaire maintien des arrangements macrosociaux : sécurisation sociale, indexation salariale, crédit facile…)
B) Les facteurs inflationnistes externes :
-L’accroissement des désordres liés au grippage du macro-système fordien (la
généralisation progressive des problèmes : les aides (du FMI, de la Banque
mondiale, des USA…) et les disciplines arrêtées après 1945 ne suffisent plus ; il faut
émettre plus de monnaie pour s’en sortir → Fragilisation progressive mais générale
de la configuration institutionnelle internationale d’après 1945
-La défiance envers la monnaie et la spéculation (fuite devant la monnaie et
recherche de valeurs refuges (crise de la £ en 1967, hausse du prix de l’or, …)
-Les difficultés du SMI et les politiques monétaires nationales (« Paradoxe de
Triffin », Marché des eurodollars dès 1957)
-Les tentatives de replâtrage et/ou de contournement (DTS, Bons Roosa…)
-L’éclatement du SMI (« coup de Nixon » -août 1971) → Changes flottants + SME
(avec nombreuses tensions) // instabilité et moindre visibilité pour les entreprises →
Industrie financière
→ C’est la crise monétaire qui annonce et dévoile la crise économique alors
qu’auparavant c’était la Bourse et les krachs boursiers qui jouaient ce rôle
→ Contraintes moindres // augmentation de la création de liquidités internationales et
évolution divergente des monnaies
Regard(s) d’historien sur la crise des années 1970 et la phase néolibérale actuelle
Par Alain Boscus (Université Toulouse-Jean Jaurès)
2016
→ Mais il existe des contre-tendances à l’inflation : termes de l’échange avec les
PED + économies d’échelle + investissements dans les nouvelles technologies +
ouverture des marchés…