Sites et transport. (Sydney 2000)

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Sites et transport. (Sydney 2000)
Sydney 2000
SITES ET TRANSPORTS
I
I y a deux mille ans, un parc sportif
nommé Olympie fut construit dans la
campagne grecque. II pouvait
accueillir plusieurs milliers de spectateurs, héberger les athlètes et les
«sponsors» et proposait, bien entendu,
les meilleurs sites sportifs de l’époque.
C’était le lieu parfait pour les Jeux
Olympiques.
En l’an 2000, la perfection olympique
a un nouveau nom : Homebush. Ce
quartier de Sydney a été le site du
Parc olympique, le complexe sportif
qui constituait le noyau central des
Jeux de la XXVIle Olympiade, le cadre
des compétitions dans quinze sports
différents.
Ce parc restera probablement dans
nos mémoires comme un exemple de
I’Olympie moderne. Qu’il s’agisse de
I’hébergement des athlètes en bordure
du parc, des sites sportifs de niveau
mondial ou des places et boulevards
conçus pour le bien-être des spectateurs, Sydney a créé pour les Jeux une
infrastructure sans précédent dans les
annales des Jeux Olympiques
modernes.
Le parc mariait parfaitement les sites et
le transit de masse. Durant les dix-sept
jours des Jeux, la gare de chemin de
fer qui le desservait a transporté plus
de trois millions de passagers qui
débouchaient sur une vaste place, à
deux minutes à pied seulement du
stade olympique. D’une capacité de
110 000 spectateurs, celui-ci est le
plus grand stade jamais construit pour
les Jeux Olympiques. Bien qu’il fût
archicomble pour la plupart des compétitions, les records d’affluence ont
été battus lors des deux cérémonies,
des épreuves d’athlétisme et de la
finale du football masculin.
Outre les spectateurs, les médias sem-
par Ed Hula*
blaient eux aussi bien servis dans le
stade et les autres installations du
parc. Le centre principal de presse et
le centre international de radio-télévision étaient particulièrement bien
situés, à quelques mètres à pied du
stade, du jamais vu aux récentes éditions des Jeux Olympiques.
Lorsque la piste d’athlétisme sera
démontée après les Jeux Olympiques,
le stade accueillera les matches des
divers types de football pratiqués en
Australie. II sera modifié et 30 000
sièges seront enlevés aux extrémités.
Par ailleurs, il est prévu d’installer un
toit rétractable. La vasque olympique
sera descendue afin d’être réinstallée
définitivement à proximité du stade, en
souvenir des Jeux.
Malgré la suppression de la piste dans
le stade, l’athlétisme restera présent à
Homebush. Le centre d’athlétisme
adjacent, construit il y a six ans et utilisé comme piste d’échauffement pendant les Jeux, sera équipé de tribunes
et de toutes les installations nécessaires aux compétitions d’athlétisme.
A quelques pas du stade se trouve le
Super Dome de Sydney qui, avec ses
20 000 places assises, est la plus
grande arène à coupole de I’hémisphère sud. II a accueilli les épreuves
de basketball et de gymnastique ryth28
mique et servira, après les Jeux, pour
les matches de basketball professionnel, les concerts et autres spectacles.
Les Australiens, grands amateurs de
sports aquatiques, ont permis de
battre les records d’affluence lors des
compétitions qui se sont déroulées au
centre international de natation de
Sydney, autre héritage du parc
d’Homebush. Portés de 4 000 à
17 500 places assises pour les Jeux,
les gradins étaient pleins jusqu’au toit
pour de nombreuses épreuves de
natation, plongeon, natation synchronisée et water-polo. Inauguré en 1995,
ce centre fut le premier site olympique
achevé.
Grand gagnant de ces Jeux : le centre
de tennis de la Nouvelle-Galles du
Sud, d’une capacité de 17 000 spectateurs et terminé il y a un an. Quant au
hockey sur gazon, il tire, lui aussi, son
épingle du jeu avec un nouveau stade
à Homebush, tout comme le tir à l’arc.
Si les installations sportives du Parc
olympique de Sydney étaient magnifiques, celles de Darling Harbour
n’avaient rien à leur envier. Situées au
coeur même de la ville, elles offraient
une vue et une ambiance exceptionnelles La large esplanade qui court le
long de Darling Harbour, avec son lot
de cafés, de boutiques, de boîtes de
nuit, sa zone d’échange de pin’s Coca
Cola et, en toile de fond, les gratte-ciel
scintillants de Sydney, ont fait de ce
lieu le deuxième site le plus fréquenté
par les spectateurs des Jeux.
Le centre des congrès et le centre des
expositions de Sydney, sur une des
rives de Darling Harbour, ont accueilli
cinq sports, tandis que sur l’autre rive
du port, le centre de loisirs de Sydney
était le site du volleyball avec 11 000
places assises.
Le métro de Sydney à Darling Harbour.
C’est dans le cadre splendide de
l’Opéra de Sydney que se sont déroulées les épreuves de triathlon et les
cérémonies de remise des médailles
en voile. Des milliers de spectateurs
s’étaient massés sur le rivage pour
suivre les compétitions de voile organisées dans le port. Les requins, qui
inquiétaient quelque peu les organisateurs des Jeux quant à la sécurité des
navigateurs et des triathlètes, sont restés à l’écart du site. C’est le manque
de vent, autre sujet de préoccupation
avant les Jeux, qui fut le réel problème,
obligeant à quelques reports
d’épreuves.
Le site le plus controversé de Sydney,
le stade de volleyball de plage à Bondi
Beach, qui avait fait l’objet de protestations durant sa construction au
début de l’année, a été en définitive un
des plus populaires durant les Jeux.
Pour la première fois depuis son introduction aux Jeux il y a quatre ans, le
volleyball de plage s’est joué véritablement en bord de mer, sur une des
plages les plus célèbres du monde. Le
stade provisoire de 10 000 places
assises a été démonté peu après les
Jeux et n’a eu apparemment aucun
effet nocif sur l’environnement naturel
comme le craignaient ses détracteurs.
Bondi Beach était le site le plus à l’est
de Sydney, sur les bords mêmes de
l’océan Pacifique. A 50 km du centre
de Sydney se trouvait le site le plus à
l’ouest de la ville : le centre international de régates à Penrith, où se sont
déroulées les épreuves d’aviron et de
canoë-kayak et qui comprenait un parcours en eaux vives.
Malgré l’éloignement de Sydney, pas
moins de 30 000 spectateurs ont afflué
au centre de régates pour y suivre les
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compétitions quotidiennes. Les trains
et les bus rendaient l’accès facile, tandis que le cadre naturel au pied des
Blue Mountains constituait un plus
pour les spectateurs et les concurrents. Malheureusement, le centre était
exposé aux vents d’ouest qui perturbèrent le déroulement des épreuves,
entraînant même des reports de compétitions
Les épreuves équestres se sont également tenues à l’ouest de Sydney, à
Horsely Park, et ont attiré plus de
50 000 spectateurs. Implanté sur 80
hectares, le parc comprend un parcours de cross ainsi que des manèges
pour le dressage et le saut d’obstacles.
Le vélodrome de Dunc Gray à
Bankstown deviendra un site important pour le cyclisme mondial sur piste
après les Jeux. Construit pour
accueillir 3 000 spectateurs, sa capa-
Le stade olympique.
cité a été doublée pendant les Jeux
grâce à l’installation de sièges
provisoires.
Le complexe de baseball et de softball,
d’une capacité de 8 000 places assises
à Blacktown, deviendra après les Jeux
le stade national pour l’organisation de
compétitions dans ces deux sports.
Autre site permanent au sud-ouest de
Sydney, dans le quartier de Liverpool :
le centre international de tir, pouvant
accueillir 10 000 spectateurs, un chiffre
record pour ce sport.
Quatre autres villes australiennes ont
vécu à l’heure des Jeux Olympiques
grâce aux matches de football préliminaires qui ont eu lieu à Adelaïde,
Brisbane, Canberra et Melbourne. Les
matches joués au Melbourne Cricket
Ground ont marqué le retour des compétitions olympiques dans le stade qui
avait accueilli les Jeux de 1956. D’autres
matches de football se sont disputés
dans le stade de football de Sydney,
d’une capacité de 42 000 places
assises, et notamment la finale de la
compétition féminine remportée par la
Norvège, durant les prolongations, face
aux détentrices du titre, les Américaines.
Transports
Le plan de transport de Sydney durant
les Jeux Olympiques avait été un des
rares éléments à être mis en doute
avant les Jeux. Une série de déraillements et autres incidents avaient mis
en évidence les faiblesses du réseau
ferroviaire de Sydney, qui allait être un
des principaux moyens de transport à
destination des sites olympiques.
Supporterait-il la pression exercée par
la foule présente aux Jeux ?
Finalement, Sydney a montré au
monde ce dont elle était capable. Au
terme des Jeux, on a évalué à 37 millions le nombre de passagers ayant
utilisé le train, le bus ou le bateau – un
chiffre considérable, le double de la
population australienne !
La vice-présidente du CIO Anita
DeFrantz, qui supervisait la planification des transports à Sydney en sa
qualité de membre de la Commission
de coordination du CIO, a indiqué que
la résolution rapide des problèmes
rencontrés a permis de rester sur les
rails. «Les rares fois où le réseau ferroviaire a connu des défaillances, des
mesures ont immédiatement été
30
prises et des bus mis en place le cas
échéant. Les athlètes sont arrivés à
l’heure prévue sur les sites et les journalistes étaient là pour raconter au
monde entier ce qui ce passait durant
les compétitions olympiques. C’était
I’essentiel».
Pour satisfaire à la demande des spectateurs, Sydney a offert un service ferroviaire fonctionnant 24 heures sur 24
et une flotte de 2 000 véhicules avait
été mise à disposition par le sponsor
Holden pour répondre aux besoins plus
spécifiques de la famille olympique.
Ces voitures, ainsi que les bus qui
transportaient les spectateurs, les athlètes et les représentants des médias,
avaient accès à des voies qui leur
étaient réservées sur les principaux itinéraires à destination des sites. Les
habitants de Sydney ont également
contribué à la fluidité du trafic en laissant leurs véhicules chez eux durant les
Jeux.
La circulation dans le centre de Sydney
était fortement déconseillée et il était
interdit de stationner dans les rues. Les
contrevenants s’exposaient à de fortes
amendes.
Le gouvernement de la NouvelleGalles du Sud est si impressionné par
la façon dont la ville s’est organisée
pendant les Jeux qu’il envisage
d’adopter définitivement certains
aspects du plan de transport des
Jeux.
Or, aussi parfait que fût le système de
transport pendant les Jeux à Sydney, il
faut reconnaître que la chance y est
aussi pour quelque chose. Après avoir
transporté 30 millions de passagers
sans un seul incident durant les Jeux,
le réseau ferroviaire de Sydney a
connu son premier déraillement
important quatre jours seulement
après la cérémonie de clôture.
*Rédacteur du bulletin électronique
www.aroundtherings.com; chroniqueur
‘Sydney Radio Station 2UE’.

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