I-c - Centre de recherche sur l`intervention éducative et socioéducative
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I-c - Centre de recherche sur l`intervention éducative et socioéducative
Étude des représentations et des indices d’opérationnalisation de l’école communautaire au regard des approches et programmes visant la collaboration école-famille-communauté mis en œuvre au Québec Recherche financée par: Le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), N◦ 410-2007-1790 Rapport de recherche (Item I - document de travail) relatif à la recension des écrits portant sur la relation école-communauté et l’école communautaire au Canada (excluant le Québec) et ailleurs qu’aux États-Unis (ÉC: Item I-c/ Été 2009) Chercheure principale: La professeure Johanne Bédard Cochercheures et cochercheurs: Les professeurs Yves Couturier, François Larose, Anick Lenoir, Louise Potvin et Bernard Terrisse Assistantes de recherche / Recueil, traitement et analyse des données: France Lemaire (M.A.) et Mélanie St-Cyr (M.A.) Collaborateur: Robert Ledoux, directeur d’école à la CSDM retraité Organisme partenaire de la recherche: Bureau de relations avec la communauté (BRAC), Commission scolaire de Montréal (CSDM) Sherbrooke – Août 2009 Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke TABLE DES MATIÈRES Introduction CHAPITRE 1: LA SITUATION DE L’ÉCOLE COMMUNAUTAIRE AU CANADA 1.1 L’implication des parents et de la communauté 1.2 L’Ontario 1.2.1 L’éducation en partenariat communautaire 1.2.2 L’usage communautaire des installations scolaires 1.3 Le Manitoba 1.3.1 L’agenda pour la réussite scolaire 1.3.2 L’initiative de partenariat entre les écoles et les collectivités 1.4 Le Nouveau-Brunswick 1.4.1 Le premier centre scolaire communautaire au Canada 1.4.2 Les enfants au premier plan 1.4.3 L’école communautaire entrepreneuriale 1.4.4 L’école communautaire au Nouveau-Brunswick 1.5 L’Alberta 1.5.1 L’école communautaire, au service de l’enfance en difficulté physique 1.5.2 Un centre scolaire communautaire à Calgary 1.6 La Colombie-Britannique: le programme CommunityLINK 1.7 La Saskatchewan 1.6.1 Le programme 1.6.2 La philosophie 1.8 Terre-Neuve et le Labrador 1.9 Les Territoires du Nord-Ouest 1.10 Le Yukon 1.11 Le Nunavut 1.12 La Nouvelle-Écosse 1.13 L’Île du Prince-Édouard 1.14 Les phares communautaires et scolaires du Canada 1.14.1 La situation - Le contexte 1.14.2 Les forces vives 1.14.3 Les défis 1.14.4 Les facteurs de succès 1.15 Les centres scolaires et communautaires au Québec: une approche éducative et communautaire 1.16 L’éducation communautaire et les Premières Nations 1.16.1 Le concept de communauté 1.16.2 Le concept d’école communautaire CHAPITRE 2: LA SITUATION DE L’ÉC AILLEURS DANS LE MONDE 2.1 Le Royaume-Uni - L’Angleterre 2.1.1 L’évolution de l’école communautaire 2.1.2 Les caractéristiques du modèle Extended Schools 2.1.3 L’évaluation du développement des Extended Schools 2.1.4 L’International Community School (London) 2.2 L’Écosse 2.2.1 Les New Community Schools ii 4 4 6 7 7 7 8 8 9 10 10 11 12 13 14 14 14 15 16 17 18 19 20 20 20 20 21 21 24 24 24 25 25 28 28 30 31 31 31 33 34 34 34 35 2.3 2.2.2 Les Full Service Schools L’Australie 36 36 CHAPITRE 3: L’ÉCOLE COMMUNAUTAIRE EN RÉGIONS ÉLOIGNÉES 3.1 Un peu d’histoire 3.2 L’école communautaire en Afrique 3.2.1 Le contexte 3.2.2 La clientèle 3.2.3 Les lacunes 3.2.4 Le support et le financement 3.2.5 Les définitions, caractéristiques et finalités de l’école communautaire 3.2.6 Les facteurs de réussite 3.2.7 Les impacts de l’école communautaire en Afrique 3.3 L’école communautaire en Yougoslavie dans les années 1960-1970 3.3.1 Le contexte 3.3.2 Les principes fondamentaux de l’école communautaire en Yougoslavie (en 1974) 3.3.3 La définition 3.3.4 Les facteurs de réussite 3.3.5 Les impacts 3.4 L’école communautaire en Afghanistan 3.4.1 Le contexte 3.4.2 Le partenariat de CARE et du gouvernement afghan 3.4.3 La définition de l’école communautaire (community and home-based schools) 3.4.4 Les facteurs de réussite 3.4.5 Les impacts 3.5 L’école communautaire en Papouasie-Nouvelle Guinée 3.5.1 Les définitions 3.5.1.a École communautaire 3.5.1.b Communauté 3.5.2 Les facteurs de réussite 3.6 Conclusion générale Bibliographie du chapitre 1 Documents cités dans le chapitre 1 par les auteurs mais non lus Bibliographie du chapitre 2 Bibliographie du chapitre 3 Documents lus ou consultés (pour le chapitre 3) iii 37 43 44 44 44 44 45 45 46 46 47 47 47 47 48 48 48 48 49 49 49 49 49 49 49 50 50 50 52 54 55 56 57 Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 LISTE DES TABLEAUX Recension sur l’école communautaire, au Canada Principes qui sous-tendent le partenariat entre les conseils scolaires et les groupes communautaires Centres scolaires et communautaires recensés au Canada en 2001 Services offerts par les centres scolaires et communautaires Caractéristiques attribuées à l’école communautaire Rôles des différents acteurs pour la mise en œuvre de l’école communautaire Articles, rapports et livres lus Éléments-clés de résumés d’articles, de rapports ou de livres Catégories d’organisation de l’école communautaire 4 8 22 23 31 33 37 38 43 LISTE FIGURE ET ANNEXE Figure 1 Murs perméables 15 Annexe A Figure 2- Composantes du Community School Program. Département de 59 l’Éducation de la Saskatchewan, Building Communities of Hope (1997). Figure 3- Le CSC, carrefour qui place l’école au centre d’une constellation de services (Smith, 2007) Figure 4- Fonctionnement d’une équipe opérationnelle (Smith, 2007). iv INTRODUCTION Dans le cadre de la recension sur l’école communautaire (ÉC), un premier rapport1 (Item I-b) a été consacré à la situation aux États-Unis. Ce deuxième rapport fait état de la situation, d’abord au Canada, puis dans quelques pays d’Europe pour lesquels nous avons trouvé de l’information et, finalement, en régions éloignées dites défavorisées, particulièrement en Afrique. Il est à noter que nous abordons plus spécifiquement ce qui se passe au Québec dans un autre rapport2. CHAPITRE 1: LA SITUATION DE L’ÉCOLE COMMUNAUTAIRE AU CANADA Pour arriver à bien cerner la situation au Canada, en ce qui concerne le développement de l’ÉC, une recension a été faite sur les sites des gouvernements provinciaux3, ciblant en premier lieu les ministères responsables de l’éducation. Les recherches ont été faites d’abord avec les mots-clés “école communautaire” et “community school”. Éventuellement, a été ajoutée l’expression “école saine” ou “healthy school”, parce que, dans certaines provinces, elle semblait souvent associée au concept d’école communautaire. L’expression “centre scolaire communautaire” a aussi été utilisée. Le tableau 1 regroupe les résultats de cette recension, les principaux sites visités pour chaque province ou région et les mots-clés grâce auxquels des publications ont été répertoriées4. Tableau 1 Recension sur l’école communautaire au Canada Provinces/Territoires Ontario Ministère de l’Éducation Ontario School Board Healthy School Manitoba Éducation, Citoyenneté et Jeunesse Feuillet informatif 1 2 3 4 Sites et documents répertoriés http://www.edu.gov.on.ca/ “community school” “école communautaire” http://esip.edu.gov.on.ca/english/ http://www.edu.gov.on.ca/eng/teachers/healthyschools.html http://www.edu.gov.mb.ca/ “community school” “école communautaire” “healthy school” http://www.edu.gov.mb.ca/cspi/documents/brochure_fr.pdf 94 4 596 227 94 On peut consulter l’Item I-b (Items I-b.1 et I-b.2) sur le site du CRIE à l’adresse <http://www.crie.ca/Recherches/recherche_ec/Item_I-b1_EC_Rapport09.pdf> et <http://www.crie.ca/Recherches/recherche_ec/Item%20_I-b2_EC_Rapport09.pdf>. On peut consulter l’Item I-d sur le site du CRIE à l’adresse http://www.crie.ca/Recherches/recherche_ec/Item_Id_EC_Rapport09.pdf . Cette partie de la recension excluait la province de Québec puisque celle-ci est traitée dans le rapport Item 1-d qu’on peut consulter à l’adresse <http://www.crie.ca/Recherches/recherche_ec/Item_I-d_EC_Rapport09.pdf >. Bien que les mêmes mots-clés aient été utilisés pour la recherche effectuée sur chaque site provincial, le tableau 1 ne fait état que de ceux pour lesquels les résultats de recherche étaient positifs. 5 Tableau 1 (suite) Recension sur l’école communautaire au Canada Saskatchewan Ministère de l’Éducation School Community Councils History of Community Schools Rural community schools’ implementation guide Community Sschool policy and conceptual framework Alberta Alberta Education Colombie-Britannique Ministère de l’Éducation Nouveau-Brunswick Public School Board Community School School Reform Government of Education Terre-Neuve et Labrador Department of Education Île du Prince-Édouard Department of Education and Early Childhood Development Nouvelle-Écosse Department of Education Nunavut Ministère de l’Éducation Programme d’accès communautaire Territoires du Nord-Ouest Éducation, Culture et Emploi Healthy Children Initiative Yukon Ministre de l’Éducation Autres Conseil des ministres de l’Éducation du Canada http://www.learning.gov.sk.ca/ “community school” 366 “école communautaire” 3 “healthy school» 21 http://www.learning.gov.sk.ca/Default.aspx?DN=c2f581ae-05a0-4de8-8cd699274e05b111 http://www.sasked.gov.sk.ca/branches/pol_eval/community_ed/commschools.shtml http://www.sasked.gov.sk.ca/branches/pol_eval/community_ed/docs/implement_guide _dec04.pdf http://www.sasked.gov.sk.ca/branches/pol_eval/community_ed/docs/bchope2004.pdf http://education.alberta.ca/ “community school” “école communautaire” “healthy school” “écoles saines” 238 3 91 2 http://www.gov.bc.ca/bced/ “community school” “healthy school” “écoles saines” 118 337 5 http://www.nbps.k12.nj.us/ http://www.nbps.k12.nj.us/schools/pr/default.htm http://www.nbps.k12.nj.us/academics/wsr/default.htm http://www.gnb.ca/0000/index-e.asp http://www.ed.gov.nl.ca/edu/ Centre scolaire communautaire 36 http://www.gov.pe.ca/education/ http://www.ednet.ns.ca/ http://www.gov.nu.ca/education/fr/index.htm http://www.gov.nu.ca/education/fr/cap/index.htm En réseau http://www.ece.gov.nt.ca/ “community school” 147 http://www.ece.gov.nt.ca/Publications/PDF%20Publications%20Files/Publications%2 0New/1-Healthy%20Children%20Iniative.pdf http://www.education.gov.yk.ca/ “community school” http://www.cmec.ca/index.fr.html 6 1130 Cette recension nous a permis de réaliser que l’ÉC était présente au Canada. Dans les pages qui suivent, nous présenterons donc brièvement les spécificités de celle-ci, pour chacune des régions canadiennes. Une partie importante des informations citées dans ce rapport provient d’un document de l’Observatoire de l’administration publique de l’école nationale d’administration publique (ENAP) (2005). En effet, à la demande du Groupe de travail sur le développement de l’école communautaire, l’Observatoire de l’administration publique de l’ENAP a reçu le mandat d’identifier et de décrire l’approche utilisée en matière de développement de l’école communautaire au sein de différentes administrations publiques, soit l’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Écosse, l’Ontario, le RoyaumeUni et la Saskatchewan. Ces renseignements nous furent donc très utiles pour compléter notre recherche. Nous présentons donc un compte-rendu des lectures qui nous ont permis de cibler la situation dans chaque province ou territoire du Canada (sauf le Québec). Puis, nous faisons le point sur l’existence des centres scolaires et communautaires. 1.1 L’implication des parents et de la communauté Selon Corter et Pelletier (2004), dans le milieu éducatif, les termes communauté et parents n’ont pas la même connotation. De même, il appert que les éducateurs voient mieux l’importance des caractéristiques de la communauté et son impact sur leur travail. Ce mouvement vers une plus grande implication des parents et de la communauté est global, résultant entre autres des nouvelles politiques gouvernementales et des changements au sein de la société (immigration grandissante, nouvelles réalités économiques, augmentation des problématiques, etc.). Toutefois, ces auteurs sous-entendent que les études ne mettent pas vraiment en évidence le fait que l’implication des parents et de la communauté a un impact direct sur le rendement des élèves. Ainsi, cette implication est en corrélation avec d’autres facteurs qui, eux, contribuent au succès académique (statut économique élevé, moins de stress familial, implication des parents dans d’autres aspects de la vie de l’élève, etc.). Ces nouvelles pratiques permettant une meilleure implication de parents et de la communauté ont pour but d’améliorer l’apprentissage des élèves. Pour être effective, la promotion de l’implication à travers des politiques et des pratiques doit rejoindre les parents, tenir compte de comment ils s’impliquent et quels sont les résultats de cette implication. Il s’agit de mieux comprendre en quoi le parent agit différemment de l’enseignant, et vice et versa. En somme, on cherche à savoir qu’est-ce que l’implication des parents, par quel processus celle-ci agit sur les résultats de l’élève, quel en est l’impact sur l’environnement de l’enfant. Corter et Pelletier (2004) soulignent aussi qu’une plus grande implication de la communauté et des parents n’a pas comme seul résultat une meilleure performance académique des élèves. Cela entraîne une communauté plus consciente de l’importance de l’éducation, qui a davantage confiance dans les écoles et qui peut promouvoir celles-ci. Ainsi, la communauté devient plus forte: de meilleures relations entre les parents et la communauté permettent de construire un sens de prise en charge et de communauté, ensemble avec l’école et au-delà de l’école. De meilleures relations entre les enseignants et les parents renforcent l’estime de soi chez les parents; ce qui est inspirant pour les enseignants. Les enfants bénéficient du développement des habilités parentales de leurs proches et leurs besoins sont mieux répondus. Finalement, la société dans l’ensemble est plus satisfaite, et de plus elle économise en soins et services, puisque les besoins diminuent. 7 1.2 L’Ontario En Ontario, les politiques prônant les conseils scolaires de parents ont vu le jour en 1996. Toujours d’après Corter et Pelletier (2004), les membres des conseils de parents ne représentent en général pas la diversité culturelle des parents de l’établissement scolaire. De plus, ceux-ci mettent plus d’emphase que les autres parents sur leur rôle politique que sur leur action en tant que bénévoles ou bailleurs de fonds. Ainsi, leur vision ressemble plus à celle des personnels scolaires qu’à celles des parents en général. Enfin, on mentionne que la majorité des parents ne connaissent pas leurs représentants et ne sont pas vraiment intéressés à être membre du conseil scolaire. 1.2.1 L’éducation en partenariat communautaire Dans le Rapport de la Commission royale sur l’éducation en Ontario5 déposé en janvier 1995, on parle d’une institution scolaire représentant le cœur d’un tissu d’organismes locaux ou régionaux, le point de convergence de l’éducation communautaire, alors que l’école s’adapte à sa communauté. Ainsi, des centres scolaires communautaires à usages multiples ont vu le jour en Ontario pour desservir les communautés francophones vivant dans un milieu majoritairement anglophone. 1.2.2 L’usage communautaire des installations scolaires Depuis 2004, en Ontario, il existe un programme général de financement pour l’utilisation communautaire des installations scolaires6. En effet, la situation était telle que les conseils scolaires, parce qu’ils avaient des difficultés financières, louaient leurs terrains et établissements à des prix inabordables pour les groupes communautaires. «Par cette initiative, le gouvernement montrait qu’il souhaite aider les écoles à retrouver leur mission d’origine qui est, en principe, celle d’être d’abord et avant tout un lieu communautaire» (ENAP, 2005, p. 61). Le gouvernement, en faisant des écoles de véritables lieux communautaires, c’est-à-dire en veillant à ce que les espaces scolaires restent abordables et accessibles pour les communautés dans lesquelles sont implantées les écoles, encourage un mode de vie sain et actif, en incitant les citoyens à participer à des activités communes et en suscitant des collectivités vivantes [et] s’assure que les communautés soient autonomes et sécuritaires» (Idem). Il souhaite ainsi que «chaque école, en Ontario, se reconnaisse elle-même comme étant un lieu potentiel d’activité communautaire» (Ibid.). Ce programme encourage donc la coopération entre les conseils scolaires et les groupes communautaires, un partenariat sous-tendu par certains principes qui sont présentés dans le tableau 2. 5 Bégin, M. et Caplan, G. L. (1994). Pour l’amour d’apprendre. Rapport de la commission royale sur l’éducation. Toronto: Imprimeur de la reine pour l’Ontario. 6 Community use of schools, document que l’on peut consulter à l’adresse http://www.edu.gov.on.ca/fre/general/elemsec/community/program.html ou http://www.edu.gov.on.ca/eng/general/elemsec/community/program.html 8 Tableau 2 Principes qui sous-tendent le partenariat entre les conseils scolaires et les groupes communautaires Développement de la jeunesse Aide aux communautés et aux familles Engagement communautaire Développement communautaire Apprentissage continu Apprentissage de qualité Principes du partenariat Développer les habiletés des jeunes de telle sorte que les activités de ces derniers contribuent positivement à la société démocratique que promeut le gouvernement ontarien. Fournir l’aide adéquate pour soutenir les initiatives communautaires et familiales. Offrir des possibilités concrètes aux membres des communautés à participer à la conception et à la mise en place du partage communautaire. Aider les membres des communautés à édifier et consolider des communautés fortes et solidaires. Garantir les possibilités de développement communautaire à long terme. Permettre aux enfants d’avoir accès aux ressources et aux aides nécessaires pour soutenir et aider l’apprentissage. Comme on le voit, le support à la communauté est une préoccupation du gouvernement ontarien. Ainsi, «les écoles communautaires connaissant le plus de succès sont celles qui rencontrent le mieux les besoins des communautés» (Ibid., p. 64). «Le projet d’écoles communautaires fait des écoles et des communautés plus fortes, ce qui est un gain direct pour les citoyens et pour la province de l’Ontario» (Ibid., p. 69). 1.3 Le Manitoba 1.3.1 L’agenda pour la réussite scolaire Le Manitoba Education Agenda for Student Success a été développé par le gouvernement manitobain entre 1999 et 2002. On y retrouve six priorités, la seconde étant de renforcer les liens entre les écoles, les familles et les communautés. Car, plusieurs études le prouvent, des liens forts entre ces trois groupes ont des impacts positifs sur la réussite scolaire et se reflètent sur les indicateurs de la santé des communautés. Ainsi, les succès des écoles sont facilités par la présence de familles et de communautés fortes et en retour fortifient celles-ci par le fait même. En parlant des tensions inévitables entre l’école et la communauté, Levin et Farthing (2004) font état de trois limites. Il y a d’abord la limite des perspectives, c’est-à-dire du manque de compréhension de la situation des autres collaborateurs. Les auteurs font référence aux travaux de Corbett, Wilson et Williams (2002) pour donner quelques exemples. Ainsi, les parents seraient plus intéressés à la vie scolaire de leur enfant que ne le croient les enseignants. De plus, ils aimeraient recevoir plus d’informations de la part de l’école qu’on ne leur en donne. Parallèlement, les parents et la communauté sous-estimeraient la tâche des enseignants. Enfin, plusieurs parents se disent nerveux à l’idée de parler aux enseignants, alors que ceux-ci expriment ce même état de fait. L’élimination de ces fausses conceptions et de ces malentendus rendrait sûrement leur collaboration plus effective. La limite des habiletés intervient lorsque les gens ont des intentions justes mais ne savent pas comment les actualiser. Ici, l’écoute et des compétences en communication s’avèrent de bons outils. Enfin, la limite des ressources concerne plus particulièrement la création du lien école-communauté. L’implication des familles et de la communauté étant considérée comme importante, il faut donc consacrer temps et énergie pour l’initier et permettre son actualisation. La tâche incombe souvent aux enseignants, alors qu’elle pourrait, par exemple, être prise en charge par des agents de liaison. Levin et Farthing (2004) rappellent que la connexion entre les écoles et les familles n’est qu’une des six priorités du système 9 éducatif. De même, selon la théorie du changement, celui-ci s’opère alors que les gens s’engagent et développent graduellement les habiletés pour aller de l’avant vers la nouveauté. 1.3.2 L’initiative de partenariat entre les écoles et les collectivités L’initiative7 de partenariat entre les écoles et les collectivités est conçue pour soutenir les collectivités précaires sur le plan socioéconomique. Elle vise à améliorer les résultats d’apprentissage à l’aide de la création et l’affermissement de partenariats. Il est à remarquer que le Manitoba utilise plus généralement l’expression “collectivité” et non celle de “communauté”. Éducation, Citoyenneté et Jeunesse Manitoba a fondé l’Initiative de partenariat entre les écoles et les collectivités en s’appuyant sur le modèle School Plus8, implanté en Saskatchewan, un cadre qui comporte un éventail complet de mesures de soutien et de solutions destinées à répondre aux besoins des enfants, des jeunes et de leurs familles. On peut lire sur le site du Gouvernement du Manitoba9 que: Les écoles sont un lieu de rencontre traditionnel pour les résidents d’une collectivité et le concept de l’école communautaire met à profit cette relation. Le concept est fondé sur la notion que les enfants ont une meilleure chance d’atteindre leur potentiel éducatif et leur potentiel de développement lorsqu’il existe des rapports constructifs entre la famille, les enseignants, les organismes de services locaux et tous les membres de la collectivité. Les écoles communautaires permettent d’établir des relations qui renforcent l’identité d’une collectivité et les sentiments d’engagement et de bienveillance du quartier. Le système éducatif du Manitoba opère sous la philosophie de l’inclusion qui «constitue une façon de penser et d’agir qui permet à chaque personne de se sentir acceptée et appréciée tout en se sentant en sécurité. Une collectivité inclusive assure à ses membres l’occasion de jouer un rôle pertinent et l’égalité d’accès aux avantages qui leur reviennent à titre de citoyens» (Éducation, Citoyenneté et Jeunesse Manitoba, 2005, p. 1). «Les partenariats scolaires jouent un rôle important sur les plans du processus décisionnel et de la responsabilisation et ils peuvent favoriser la planification dans les écoles, la campagne de financement et les innovations pour améliorer la réussite des élèves et le climat de l’école et renforcer le bénévolat» (Idem, p. 3). «Les partenariats scolaires invitent les parents, les familles et les collectivités à participer au processus éducationnel au niveau communautaire» (Ibid., p. 8). Au sein du Département du programme10 et des services de soutien aux élèves du ministère de l’éducation du Manitoba, on constate que, 7 Des informations supplémentaires sont disponibles à l’adresse <http://www.edu.gov.mb.ca/cspi/documents/brochure_fr.pdf>. 8 Voir au point 1.6 du même rapport: La Saskatchewan. 9 L’adresse du site du gouvernement du Manitoba est la suivante: <http://www.edu.gov.mb.ca/ecj/index.html>. 10 Information disponible sur la page intitulée Services aux élèves à l’adresse <http://www.edu.gov.mb.ca/m12/enfdiff/efc/index.html>. 10 lorsque les écoles travaillent en pleine collaboration avec les parents et la communauté à titre de partenaires et de membres d’une même équipe, - il se développe une sensibilité et une sensibilisation mutuelles aux attentes et aux difficultés respectives; - le niveau des élèves augmente; - la perception et la compréhension des parents et des membres de la communauté peuvent améliorer le processus décisionnel de l’école; - la participation de parents et des membres de la communauté dans les questions scolaires peut contribuer à un sentiment collectif plus aigu au sein de l’école. 1.4 Nouveau-Brunswick 1.4.1 Le premier centre scolaire communautaire au Canada Le premier centre scolaire et communautaire (CSC) a été mis en place à Fredericton (N-B) en 1979, une «institution intégrée, créée pour répondre aux besoins éducatifs, sociaux, culturels, récréatifs et communautaires des groupes de minorités de langues officielles» (Michaud, 1995, p. 25). Le concept de centre scolaire et communautaire correspond à plus que la simple fusion des concepts d’école et de centre communautaire ou culturel dont il a emprunté ses éléments essentiels. En plus d’offrir à sa population les services normalement assurés par ces deux types d’organisation, il est aussi une institution régionale à laquelle la minorité de langue officielle peut s’identifier. Il peut être comparé aux community schools américains ou aux centres paroissiaux d’autrefois. Il regroupe dans un même endroit, l’école, les activités communautaires, les terrains de jeux, les lieux de rencontre de différentes organisations. En exploitant les locaux scolaires pour offrir une multitude de services communautaires et récréatifs, il fait ainsi une exploitation économique rationnelle des édifices et terrains dont il dispose. Dans une perspective contemporaine, un tel centre peut offrir une diversité de services qui répondent aux besoins émergents de la communauté: services de santé, garderie, centre de jour pour adultes, animation culturelle, camps d’été, bibliothèque, vidéothèque, aide juridique, etc. Plus qu’un lieu physique, c’est le point de mire de la communauté, l’expression de son identité et de sa volonté de s’épanouir» (Idem, p. 26). Selon la Commission nationale des parents francophones: Le centre scolaire communautaire est une institution homogène, gérée en partie au moins par la communauté locale et ayant une double mission. C’est d’abord un complexe scolaire regroupant l’ensemble des services éducatifs destinés à tous les membres d’une communauté et régis par la loi scolaire. Les installations servent aussi comme lieu d’intégration des forces vives de la communauté dans tous les secteurs d’activité que ce soit le culturel, les sports et loisirs, l’économie et le changement social» (CNPF11, citée dans Michaud, p. 26) Répondant aux besoins des communautés de langues officielles, les centres scolaires et communautaires s’appuient sur neuf principes et services dits essentiels. 11 D’autres informations sont disponibles à l’adresse <http://cnpf.ca/>. 11 - L’école française (qui peut prendre différentes formes). Les services préscolaires. Les services d’éducation permanente et d’alphabétisation. La bibliothèque. Les services de gestion du centre (administré par les membres de la communauté). Les installations adéquates. La participation des organismes (utilisation maximale des locaux). L’interaction des membres et de la communauté (favoriser le décloisonnement de la vie française dans la communauté, la communication entre les membres). - La flexibilité (s’adapter et répondre aux besoins émergents, au moment opportun). Il existe trois grands types de gestion d’un tel centre: - le modèle de fonctionnement autonome fondé sur la séparation totale des juridictions, donc cohabitation des secteurs scolaires et communautaires sous un même toit; - le modèle de gestion entièrement intégrée; - le modèle mixte (compromis entre les deux). «Le choix d’un modèle de gestion est habituellement fonction des lois et des règlements provinciaux de l’éducation et de la conjoncture locale. Le modèle d’un choix de gestion doit se faire dans la perspective d’une recherche de situations mutuellement bénéfiques et respectueuses de la dynamique de chacune des parties» (Ibid., p. 28). En ce qui concerne la planification et la mise en place de ces centres, on souligne l’importance de la cohésion au sein de la communauté. De même, il est mention de temps, de compromis, de choix parfois difficiles. Il importe, tant au palier scolaire qu’au palier communautaire, de mettre en place des comités de planification et de leur demander d’articuler les détails susceptibles d’être la cause de divergences importantes avant d’approcher les organismes subventionnaires. Il importe de prévoir, dès le début de la concertation, des mécanismes de résolution des litiges éventuels. (Ibid., p. 29) Le centre s’avère «le carrefour de la vie scolaire, culturelle, sociale, communautaire et religieuse de la communauté» (St-Amand-Blake, 1995, p. 30). «Les centres scolaires et communautaires sont des outils de développement. Le véritable rôle d’un centre en est un d’animateur et de consolidateur auprès de la communauté qui l’entoure. La solidarité que manifestent les individus influence directement le devenir collectif d’une communauté. Tout commence par et avec la communauté» (Idem, p. 31). 1.4.2 Les enfants au premier plan En 2007, le système éducatif au Nouveau-Brunswick cherche à mettre les enfants au premier plan, afin de faire de son système d’éducation publique le meilleur au Canada. Ce plan d’action renferme huit engagements à l’égard des enfants. Le sixième se lit comme suit: Créer de nouveaux liens entre l’école et le milieu. «Ce plan reconnaît que la réussite scolaire est étroitement liée à l’établissement de nouveaux liens entre l’école et son milieu. La création d’écoles communautaires jette les bases pour favoriser une participation accrue des collectivités, du secteur bénévole et du secteur privé à l’éducation de nos enfants» (Gouvernement du Nouveau-Brunswick, 2007, p. 9). 12 L’école communautaire tire profit des ressources de la collectivité – participation des parents, appui des bénévoles, ressources communautaires, services publics et de loisirs – pour devenir un centre éducatif communautaire. L’école a un comité communautaire qui travaille avec la direction d’école et les enseignants pour intégrer la composante communautaire à la mission de l’école. L’école utilise les biens et ressources du milieu pour élargir les activités éducatives et parascolaires. Pour leur part, les enseignants utilisent les ressources communautaires pour offrir aux enfants plus d’activités éducatives pratiques et interactives. L’école est aussi ouverte pour les élèves et leur famille en dehors des heures habituelles afin d’offrir des services communautaires. (Idem, p. 23) On mise donc beaucoup sur de nouveaux projets d’écoles communautaires (certains existant déjà, dans les secteurs anglophone et francophone, et se déroulant avec succès). Au sein de son projet, il convient à l’école de décider comment impliquer la communauté. Au Nouveau-Brunswick, il y a aussi la stratégie Communauté en santé - École en santé, un projet de promotion de la santé et du mieux-être de la population d’un milieu donné. Une communauté en santé12 (ou une école en santé) c’est une communauté (ou une école) qui décide de se soucier d’améliorer et de maintenir la santé et la qualité de vie de sa population locale (ou de ses élèves). Par une approche positive, la communauté (ou l’école) mise sur les forces, les atouts, les bons coups présents dans le milieu, plutôt que de s’attarder aux problèmes et aux faiblesses. 1.4.3 L’école communautaire entrepreneuriale Dans le cadre de la consultation Stratégie d’action jeunesse 2005-2008 du gouvernement du Québec en septembre 2005, un nouveau modèle d’école, l’École communautaire entrepreneuriale, a été présenté. Cette expérience pédagogique nouveau genre peut, selon son instigateur, «devenir une clé maîtresse pour le développement viable des communautés-régions, tout en rendant chaque enfant heureux d’aller apprendre à l’école [tout en permettant de] lutter avec efficacité et efficience contre les phénomènes de décrochage, de pauvreté et d’inégalité des chances» (Lévesque, 2005, p. 3). Le modèle s’appuie sur le concept de Partenariat en Formation: École-Communauté (PFÉC), avec une approche d’entrepreneurship conscient, selon une formule pédagogique dite à la carte orientante. Le concept PFÉC Selon son instigateur, le concept PFÉC est «une plate-forme d’action réflexive qui, à cause de son potentiel fortement mobilisateur, peut générer une puissante synergie capable de transformer en véritables partenaires un grand nombre d’intervenants du monde scolaire et diverses personnes d’une communauté donnée, au service de l’éducation et de la formation des enfants» (Idem, p. 10). Ses défis: réussir à changer la culture organisationnelle et pédagogique d’une école et amener des individus et des organismes d’une école-communauté à contribuer ensemble à la formation des enfants. Ð Ð L’approche d’entrepreneurship conscient Cette approche vise «le développement graduel de compétences entrepreneuriales chez l’enfant, dont celles de s’entreprendre, d’entreprendre et de créer l’innovation de façon consciente, responsable et autonome» (Ibid., p. 13). Elle nécessite l’engagement, la volonté, l’énergie et les qualités des acteurs, partenaires éducatifs. 12 On trouve des informations supplémentaires à l’adresse <http://www.ecoleensante.com/guide.cfm?PageID=5>. 13 À la carte orientante La formule pédagogique À la carte orientante repose sur trois principes qui mettent les personnes au premier plan. - Les enfants font des choix en fonction de ce qu’ils aiment. - Les enseignants et les intervenants offrent des options qui les passionnent. - Tout le village participe. Le concept est à la portée de toute communauté qui le désire et qui l’imprègnera de sa couleur particulière en fonction de ses besoins et de ses intérêts spécifiques. 1.4.4 L’école communautaire au Nouveau-Brunswick Le concept de l’ÉC a été lancé officiellement au Nouveau-Brunswick, à l’automne 2007, sous l’appellation École communautaire accréditée du Nouveau-Brunswick13. Cette école, vivante, stimulante, motivante pour les élèves, est accessible sept jours par semaine et constitue un lieu central de la communauté. Elle comprend une programmation complète d’activités scolaires et parascolaires (et activité physique avec un minimum de 30 minutes par jour) qui permettent aux jeunes de s’accomplir, de se découvrir, d’avoir le goût d’innover. Et les directions d’établissement sont emballées. Quant au ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick, il souhaite établir 75 écoles communautaires d’ici 2012. Pour devenir une école communautaire, un établissement scolaire doit adopter un programme éducatif orientant multivolets, basé sur une approche pédagogique et éducative à valeur ajoutée, et adapté à la réalité de son milieu. La culture et le sport font obligatoirement partie des volets choisis. Le volet orientant peut être entrepreneurial, environnemental, culturel, international, technologique, agricole, etc. Un réseau de partenariat doit se bâtir afin de créer et d’entretenir un lien fort avec la communauté environnante. L’école doit utiliser les ressources et les expertises disponibles dans sa communauté pour bonifier son programme éducatif, tout en ouvrant ses portes à l’ensemble de la collectivité, à des fins récréatives, culturelles ou communautaires, et ce, en dehors des horaires scolaires. La communauté s’engage dans la réussite scolaire et identitaire des enfants, l’école augmente le nombre de services offerts dans la communauté. Finalement, en juin 200814, le Nouveau-Brunswick a annoncé une collaboration accrue en matière d’éducation avec la France. Les deux régions veulent échanger des pratiques novatrices et explorer la possibilité de réaliser des projets éducatifs communs. Parmi les domaines qui feront l’objet d’échanges, on note le concept d’école communautaire entrepreneuriale, l’innovation dans l’enseignement et une section franco-acadienne offrant un programme d’études commun France-Nouveau-Brunswick dans une école publique du Nouveau-Brunswick. 13 14 Pour des informations supplémentaires, on peut consulter à l’adresse <http://www.infobourg.com/sections/actualite/actualite.php?id=12944>. Pour des informations supplémentaires, on peut consulter l’adresse <http://www.gnb.ca/cnb/newsf/edu/2008f0864ed.htm>. 14 1.5 L’Alberta 1.5.1 L’école communautaire, au service de l’enfance en difficulté physique D’initiative gouvernementale, l’ÉC, en Alberta, s’adresse exclusivement aux enfants qui ont des maladies graves ou des handicaps profonds. Il est davantage question d’une communauté de services organisée autour de l’aide à l’enfance en difficulté. En Alberta, il existe un ensemble d’initiatives du ministère Alberta Children Services15. Parmi celles-ci, le Student Health Initiative est un programme conjoint d’aide médicale et d’aide au suivi scolaire, initié en 1999, et qui nécessite la coopération des ministères de l’Éducation, de la Santé, des Infrastructures et des Affaires municipales, ainsi que leur coopération avec les conseils scolaires, les entreprises de services concernées et les parents des enfants. On parle d’un modèle de partage de services (transport, soins de santé et éducatifs), entre ministères. Selon l’ÉNAP (2005), en Alberta, l’ÉC est donc une «initiative gouvernementale qui vise au regroupement et à la coordination d’activités spécifiques au service de l’enfance en difficulté physique. C’est donc des besoins spécifiques des enfants que part l’offre de service gouvernementale et autour de ces besoins que des projets pilotes ont été conçus» (ENAP, 2005, p. 4). Le compte-rendu décrit les organismes responsables, leurs liens et interactions. On y parle d’un modèle de coopération mutuelle. Ainis, «les écoles peuvent fonctionner comme point de rencontre entre différents types de services essentiels» (Idem., p. 14). 1.5.2 Un centre scolaire communautaire à Calgary À la fin des années 1980, le concept de CSC nourrit l’espoir de la communauté francophone de Calgary. S’appuyant sur la définition16 structuraliste du CSC de la Commission17 nationale des parents francophones, Hébert (1993) lui attribue plusieurs fonctions, dont celle de ressources linguistique, culturelle, scolaire et communautaire, de lieu de rassemblement pour la communauté francophone, de lieu de transition entre la famille francophone et la société anglophone, de lieu de socialisation pour les jeunes dans un monde de valeurs donc, d’acculturation. Le CSC fournit des biens symboliques nécessaires à la construction de la communauté minoritaire et devient un appui et un soutien de l’identité collective. Au cours du processus, trois conceptions du CSC ont été envisagées. - La première, Murs et espace, est celle de deux édifices séparés, sur le même terrain, avec un moyen quelconque pour les relier (passerelle, etc.) et faciliter la communication. La deuxième, appelée Murs imaginaires, est «caractérisée par une démarcation nette et claire entre la partie scolaire et la partie communautaire. Le volet école se place en parallèle avec le volet communautaire mais continue son fonctionnement tel quel, sans ajustements et sans trop d’interactions ou de consultations avec le volet communautaire» (Hébert, 1993, p. 868-869). 15 On trouve la liste des ministères du gouvernement albertain à l’adresse <http://www.gov.ab.ca/home/index.cfm?Page=16>. 16 Selon la Commission nationale des parents francophones, le CSC est «une institution homogène, gérée en partie au moins par la communauté locale et ayant une double mission. C’est d’abord un complexe scolaire regroupant l’ensemble des services éducatifs destinés à tous les membres d’une communauté et régi par la loi scolaire. Les installations servent aussi comme lieu d’intégration des forces vives de la communauté dans tous les secteurs d’activité que ce soit la culture, les sports et loisirs, l’économie et le changement social» (In Hébert, 1993, p. 867). 17 Voir aussi au point 1.3 de ce rapport: le Nouveau-Brunswick. 15 - Finalement, dans la troisième conception dite à Murs perméables (voir figure 1), l’édifice est «caractérisé par des locaux à usages multiples, permettant l’intégration des parties scolaires et communautaires dans une relation de partenariat par l’entremise de la co-gestion» entre la Commission scolaire et la société du CSC (Idem, p. 869). Projet communautaire Projet scolaire Figure 1: Murs perméables. Cette troisième conception est considérée comme supérieure aux autres au niveau économique, éducatif et socioculturel. «Le succès de l’école faisant partie du CSC dépendra d’une façon importante de l’appui et la collaboration de la communauté» (Ibid., p. 870). S’appuyant sur la vision vigotskyenne du dialogue comme technique efficace en apprentissage et de l’importance pour l’enfant de se situer dans la communauté pour mieux apprendre, une conception intégrative du CSC est à favoriser. Enfin, «école et communauté sont intimement liés. En milieu minoritaire, la survie de l’école dépend de celle de sa communauté et la survie de la communauté dépend de son école» (Ibid., p. 871). Dans le contexte d’une minorité linguistique, tel que présenté ici, l’école «lieu de transmission de la langue et de la culture, joue donc un rôle important au développement de l’identité collective» (Ibib.). De ce fait, cette collectivité a aussi à intervenir pour s’assurer d’une programmation scolaire locale et d’une pédagogie actualisée aux besoins des apprenants. En somme, la réalisation d’un CSC mobilise la communauté d’abord et avant tout pour la création d’un projet éducatif qui incorporera les ressources de celle-ci. «Les parents et la communauté ont d’importantes fonctions de coordination et de catalyseur pour assurer leur participation au projet éducatif d’un CSC» (Ibid., p. 865). C’est ce qu’il est convenu d’appeler la pédagogie communautaire. 1.6 La Colombie-Britannique: le programme CommunityLINK Depuis 1990, quelques programmes gouvernementaux de financement ont encouragé le développement d’écoles communautaires. Ceux-ci seront regroupés en 1996 sous un seul programme qui vise à améliorer les résultats scolaires des élèves en difficulté d’apprentissage ou issus de milieux défavorisés, des écoles primaires et secondaires. Il deviendra, en 2004, le programme CommunityLINK (Learning Includes Nutrition and Knowledge). En Colombie-Britannique, les ÉC sont des initiatives locales, selon un modèle qui repose sur l’impulsion volontaire. Pour les écoles, le programme CommunityLINK fournit les ressources financières pour favoriser l’amélioration du rendement scolaire et du comportement social des élèves en difficulté d’apprentissage. Le financement des autres services offerts à la communauté, par l’école qui se veut communautaire, nécessite la contribution ou la participation d’organismes locaux et 16 centraux grâce à divers programmes éducatifs, sociaux et communautaires qui peuvent s’inscrire dans le concept d’école communautaire (ENAP, 2005). Plusieurs organismes sont impliqués dans ces initiatives, dont le ministère de l’Éducation, les conseils des districts scolaires, les instances provinciales et fédérales qui offrent des programmes éducatifs et communautaires à l’ensemble de la communauté, les intervenants du milieu scolaire et local, les comités consultatifs des parents, les entreprises privées et les membres de la communauté. Bien qu’il n’y ait aucune disposition de la loi qui prévoit la mise en place d’une ÉC et son encadrement, les districts scolaires sont responsables de la mise en œuvre du programme CommunityLINK et doivent prévoir des règlements permettant de concrétiser la mise en place de celleci. L’Association for Community Education in British Columbia (ACEBC), un organisme à but non lucratif qui se consacre au développement de l’ÉC, offre aux responsables d’un projet, conseils et support pour l’implantation et le fonctionnement de l’ÉC. Il est suggéré que soit fondée une société pour diriger les opérations et que soit élaboré un plan stratégique (Community School Program) qui permettra la réflexion sur le choix des partenaires, la mission et les objectifs du projet, de même que les stratégies de développement de l’ÉC, des services et des activités qui y seront offerts. L’approche utilisée pour la mise en place d’une ÉC combine les initiatives locales, les programmes éducationnels et de développement de l’ÉC offerts à la communauté par les différents organismes gouvernementaux et communautaires et le programme CommunityLINK. Les objectifs visent «la réussite scolaire, l’amélioration des conditions de vie de la communauté, la sauvegarde et le maintien des écoles en tant qu’équipement public, une meilleure utilisation des équipements publics et la création d’un lieu communautaire central dans la vie de quartier» (Ibid., p. 27). Le succès des écoles communautaires en Colombie-Britannique peut s’expliquer par: - la complémentarité du programme CommunityLINK avec les programmes à vocation éducationnelle ou communautaire; - l’interaction continue entre les différents intervenants au cours du processus de mise en place de l’ÉC; - la volonté du gouvernement; - les pressions pour éviter les fermetures d’école (et qui ont donné naissance à un nouveau programme). À cause de la diminution des inscriptions d’élèves dans les écoles et pour éviter la fermeture de certaines d’entre elles, est né, en 2005, le School Community Connections Program qui vise à: - soutenir le développement des ÉC; renforcer leur rôle en tant que centre communautaire offrant des services à la population; supporter les efforts de revitalisation des ÉC en tant qu’équipement public de quartier; favoriser l’utilisation optimale des ÉC. 1.7 La Saskatchewan En Saskatchewan, la philosophie de l’éducation priorise l’implication de la communauté dans la vie de l’école et de l’école dans la vie de la communauté. Elle est basée sur le Lifelong learning, c’est-à-dire une participation communautaire et un apprentissage permanent, du berceau à l’âge adulte. Cette vision encourage donc la collaboration et la participation parentale, communautaire, publique, privée et 17 scolaire, dans la prise de décision et dans la résolution de problèmes. L’intérêt principal de cette approche est l’amélioration des conditions d’apprentissage des enfants et de la jeunesse. On parle donc d’une politique provinciale de l’ÉC pour répondre aux nouveaux défis sociaux: pauvreté, mutation des structures familiales et besoin de diversifier les possibilités d’éducation axées sur l’affirmation culturelle. 1.7.1 Le programme Le Community School Program a été lancé en 1980, en réaction à la situation de pauvreté vécue par les aborigènes dans les milieux urbains et qui s’est éventuellement élargie à la problématique des enfants en difficulté d’apprentissage. L’implantation et les activités de mise en place (activités de soutien à l’apprentissage, de participation parentale et de développement de la communauté) suivent les recommandations du cadre de référence du document intitulé Building Communities of Hope (1996). Les commissions scolaires (Schools Divisions) reçoivent les subventions du Conseil de l’Éducation (Board of Education) pour la mise en place du Community School Program. Les ÉC ont été créées dans la tradition de l’éducation communautaire, elle-même issue de la vision du développement de la communauté. Les ÉC bâtissent des relations solides avec les membres de leur communauté et les organisations et travaillent étroitement avec les familles. Leurs programmes tiennent compte des expériences de la vie socioéconomiques des élèves et apportent un large éventail de support permettant l’apprentissage des enfants. Par son approche compréhensive, un environnement éducationnel holistique, préventif, supportant et facilitant la prise en charge est offert aux élèves et à leurs familles. Les ÉC sont donc des centres d’apprentissage mais aussi d’espoir pour leurs communautés favorisant le développement et le bien-être de la communauté toute entière. Chaque ÉC possède ses propres caractéristiques selon les besoins, les priorités et les ressources de sa communauté. Le programme poursuit les objectifs suivants: apprentissage et réussite scolaire des élèves; des programmes scolaires de qualité; un partage des responsabilités, des services compréhensifs et qui répondent vraiment aux besoins; une plus grande implication des populations autochtones dans la gestion du système éducatif; une prise en charge de la communauté; l’équité et l’harmonie culturelle; un leadership d’innovation au niveau de l’éducation. Les défis de cette approche compréhensive sont les suivants. Ð Ð Ð Ð Rejoindre les besoins d’un nombre de plus en plus croissant d’élèves dits à risque. Répondre aux besoins éducatifs des élèves indiens et métis. Promouvoir l’implication des peuples indiens et métis. Promouvoir l’implication des parents et de la communauté et encourager le partage des responsabilités. Le caractère innovateur du programme se traduit par: Ð Ð Ð Ð un cadre de référence définissant le rôle de l’école faisant le lien entre une offre intégrée d’un éventail de supports et de programmes dont les élèves ont besoin pour apprendre; un programme et un environnement d’apprentissage qui reflète la culture et la réalité des élèves; une emphase mise sur des partenariats solides entre les écoles, les parents, les membres de la communauté, les groupes différents (Indiens et Métis) et qui entraîne un sens du partage des responsabilités; une emphase sur le développement et la prise en charge de la communauté; 18 Ð Ð un apport d’un rôle de support au voisinage de l’école, de leadership dans la province dans l’innovation en éducation; un mécanisme de planification et d’évaluation pour une meilleure efficacité du programme. L’élève est au cœur de l’école et le centre de toute activité. Les quatre composantes du programme sont (cf. figure 2, annexe A): - le Learning Program (basé sur le curriculum national); l’implication des parents et de la communauté; les services intégrés; le développement de la communauté. La communauté est considérée comme le contexte géographique et social dans lequel l’école exerce ses fonctions. C’est donc le voisinage qui englobe l’école et qui inclut les diverses agences qui offrent les services et contribuent au bien-être des élèves (églises, agences de services, groupes culturels et récréatifs, services de santé, bureaux gouvernementaux, autres institutions éducatives, entreprises, organisations, etc.). 1.7.2 La philosophie Suite à une étude effectuée entre 1999 et 2000 sur l’évolution du rôle de l’école, la philosophie de ÉC est fortement préconisée. - Encourager l’intégration de l’école dans la communauté. - Valoriser la collaboration parentale et le lien entre la culture et la communauté. - Militer en faveur d’un programme d’éducation adapté aux besoins des apprenants et de l’institutionnalisation de la consultation des élèves à tous les niveaux. School Plus recommande que la philosophie de l’ÉC soit adoptée pour toutes les écoles publiques de la province, cette vision étant d’éduquer les enfants et les jeunes en assurant leur développement intellectuel, social, affectif et physique et d’assurer la prestation de services aux enfants et aux familles sur le plan de la santé, des loisirs, de la culture, de la justice, etc. Le gouvernement finance la mise en œuvre des écoles communautaires en mettant l’accent sur les écoles des milieux les plus défavorisés. C’est sous l’Integrated School-Linked Services, une initiative du gouvernement, qu’on regroupe l’ensemble des services intégrés en faveur des élèves et de leur famille offerts par les différentes instances gouvernementales. Dans chaque école, on retrouve un Community School Council18 «qui fait le lien entre l’école et la communauté et veille à la mise en œuvre du programme d’école communautaire» (Ibid., p. 107). Il est composé de représentants de parents, de la communauté, du personnel et des élèves, du directeur de l’école, du coordonnateur de l’école communautaire et des agents des services communautaires travaillant avec l’école. Chaque Community School Council dispose «d’un comité exécutif qui prend en charge les dossiers administratifs et met en application les décisions du conseil» (Ibid.). «Le coordonnateur de l’école communautaire est un professionnel du développement communautaire dont le rôle est d’assurer le leadership des services intégrés, le développement de la communauté et de favoriser la participation parentale dans les activités scolaires» (Ibid., p. 108). 18 On trouve les règlements et le fonctionnement des School Community Council dans le document intitulé Toward School Plus, Policy Directions for School Community Councils, publié en novembre 2005 par le Saskatchewan Learning. 19 1.8 Terre-Neuve et le Labrador Ð École globale (Global School) Entre 1992 et 1996, le Global Education Project (GEP) a établi 22 écoles globales à travers la province. Chaque école pouvait établir son programme d’éducation globale de la manière la plus appropriée pour sa communauté scolaire. Une étude (Tulk, 2005) effectuée en 2005 auprès de ces écoles a montré que bien que chacune ait des caractéristiques propres, elles ont toutes de similarités dont celles de partager une interprétation commune de ce qu’est une éducation globale et de chercher à en infuser le curriculum, de prévaloir l’implication des parents dans les activités scolaires, de recevoir un support d’agences diverses et d’être fières d’appartenir à leur communauté scolaire. Sur le site du Département de l’éducation de Terre-Neuve et du Labrador, nous avons découvert qu’il existe actuellement un centre scolaire et communautaire à St-Jean (Terre-Neuve). Il a ouvert ses portes en 2004 et regroupe tous les organismes francophones de la région, dont une école. Le curriculum est celui de la province, mais est offert en français, l’enseignement de l’anglais débutant en 4e année du primaire. Au niveau communautaire, le Conseil scolaire francophone provincial de Terre-Neuve-et-Labrador a instauré une politique d’accès communautaire aux écoles pour permettre à la communauté de bénéficier des installations et équipements scolaires. De plus, il existe le programme d’accès communautaire (Community Access Program19) permettant aux communautés d’avoir accès à Internet et de bénéficier des nombreux services qui y sont offerts. Le Programme d’accès communautaire (PAC) est une initiative mise de l’avant par Industrie Canada afin que les Canadiens aient un accès public à coût abordable à l’Internet et aux compétences, leur permettant de l’utiliser efficacement. Dans le cadre du PAC, les écoles, les bibliothèques et les centres communautaires servent de porte d’entrée pour accéder à l’autoroute de l’information en offrant le soutien informatique et les conseils pour l’utilisation la plus efficace possible de l’Internet. De même, bien qu’il soit fait mention d’une préoccupation en ce qui concerne les programmes éducatifs offerts aux Aborigènes (Aboriginal schools), nous n’avons trouvé aucune utilisation du terme école communautaire (Community school) dans cette province. Davis, Anderson20 et Jamal21 (2001) se sont intéressés aux écoles les plus isolées du Canada. Leurs travaux font état de cinq écoles inuites isolées, situées au Labrador. Ces écoles ont un lien très fort avec leurs communautés et sont académiquement parmi les plus performantes de celles recensées par les auteurs. Les raisons de ces succès sont d’abord un support au niveau politique et de la part des organisations de santé, mais aussi parce que la culture et la langue des communautés ont été respectées et préservées. Une des écoles montrait un taux de graduation de 99 %. Son lien avec la communauté était très fort et son personnel stable. L’école est devenue un centre pour la vie de la communauté et ses facilités lui sont accessibles sur demande. Elle aide la communauté à faire la transition entre son style 19 20 21 Les communautés ont accès au programme à l’adresse <http://www.nfcap.nf.ca/news/index.html>. L’article mentionne aussi le document suivant: Anderson, K. (2001). Inuit schools of Labrador (Nunatsiavut). Non publié. OISE/UT. L’article mentionne également le document suivant: Jamal, S. (2001). Isolated Schools of Canada. Qualifying research Paper. OISE/UT. La thèse de Jamal (2006) portait sur: "Effectiveness and Improvement Processes in Canada’s Isolated Schools: The Relationship between the Schools’ Implementation of Core-Plus Processes and Parental Involvement". 20 de vie de chasse et pêche et des activités d’ordre plutôt économique. Selon Davis et ses collègues (2001), la culture de l’école et de la communauté est marquée par un esprit de coopération. 1.9 Les Territoires du Nord-Ouest Dans les territoires du Nord-Ouest, l’ÉC s’adapte à la langue de la communauté, respecte la culture les besoins et le style d’apprentissage de celle-ci, particulièrement pour les Aborigènes. On parle de Culture-based schooling22. - La culture (ou les cultures) de la communauté (ou des communautés) est/sont présente(s) dans tous les aspects de l’action scolaire. Dans ce contexte, la culture implique le respect du passé, une compréhension et un engagement face au présent et une vision et des aspirations pour le futur. - La culture comprend le langage, les valeurs, les croyances, le style de vie qui appartiennent à la communauté dans son ensemble. - L’école communautaire cherche les enseignements des aînés et des autres personnes-clés dans la vie des jeunes et intègre leurs visions et leurs connaissances au programme scolaire. Il y a plusieurs types d’interactions possibles entre l’école et la communauté. - L’école s’ouvre et invite les membres de la communauté. L’école utilise le langage de la communauté. L’école participe aux événements-activités organisés par la communauté. L’apprentissage peut avoir lieu dans la communauté, comme à l’école. 1.10 Le Yukon Au Yukon, il existe des établissements scolaires en milieux urbains et en zones rurales. Bien que plusieurs soient anglophones, dans certaines écoles le programme est adapté à la culture des Premières nations. D’autres établissements sont spécifiquement destinés aux francophones. 1.11 Le Nunavut Au Nunavut, on retrouve le Programme d’accès communautaire (PAC23), initiative mise de l’avant par Industrie Canada pour un accès public à coût abordable à Internet. 1.12 La Nouvelle-Écosse Nous n’avons pas repéré d’information24 concernant l’implantation d’ÉC en Nouvelle-Écosse. Le ministre de l’Éducation de la Nouvelle-Écosse a lancé, en 2002, un plan de trois ans intitulé Vie et apprentissage dans le but de permettre aux élèves de vivre la réussite tout au long de leur vie. Le Forum des partenaires de l’éducation, en 2005, se voulait une consultation pour continuer cet élan d’amélioration du système éducatif de la province. Les initiatives étaient regroupées en six thèmes. 22 23 24 Des informations supplémentaires sont disponibles à l’adresse <http://www.ece.gov.nt.ca/Divisions/kindergarten_g12/language_and_culture_services.htm>. On trouve plus de détail à ce sujet au point 1.8 de ce rapport: Terre-Neuve et le Labrador. Les mots-clés utilisés lors de la recherche effectuée sur le site du département de l’éducation ont été: “école communautaire”, “community school”, “community program” et “centre scolaire communautaire”. 21 - Relever la barre. Combler l’écart. Développer des apprenants actifs et en bonne santé. Fournir le temps pour enseigner et pour apprendre. Mesurer la réussite et en rendre compte. Renforcer les partenariats. En ce qui concerne ce dernier thème, on souhaite donc reconnaître et renforcer le rôle que les partenaires peuvent jouer pour aider les élèves et les écoles à réaliser leurs objectifs éducatifs. On souhaite réévaluer le rôle des comités d’école consultatifs (CEC), pour s’assurer qu’ils assument «un rôle plus important dans la planification de l’amélioration des écoles et dans l’amélioration des communications entre l’école et les parents d’élèves […], disposent de plus d’informations et puissent faire plus de commentaires et de suggestions lors de la prise de décisions au niveau du conseil scolaire» (Ministère de l’Éducation de la Nouvelle-Écosse, 2005, p. 53) 1.13 L’Île du Prince-Édouard Nous n’avons pas repéré d’information25 concernant l’implantation d’école communautaire à l’Île du Prince-Édouard. 1.14 Les phares communautaires et scolaires du Canada26 Le concept des centres scolaires et communautaires francophones est né dans l’Est canadien à la fin des années 1970. À l’automne 2001, sur le point de fêter ses 25 années d’existence, le Centre de SainteAnne, à Frédéricton, a inventorié27 les CSC existant au Canada. Le tableau 3 présente ceux-ci. On y retrouve donc le nom du Centre et sa localisation, la date de sa création de même que le nombre de classes, d’élèves et d’enseignants qui y travaillent. 25 Les mots-clés utilisés lors de la recherche effectuée sur le site du département de l’éducation ont été: “école communautaire”, “community school”, “community program” et “centre scolaire communautaire”. 26 Des informations supplémentaires sont disponibles à l’adresse <http://www.centre-sainte-anne.nb.ca/centres_francophones/>. De même, sur le site du MELS à l’adresse <http://www.mels.gouv.qc.ca/ministere/veille/index.asp?page=fiche&id=100>. 27 Il est fait mention de certaines publications qui auraient servi de références pour effectuer cet inventaire, mais que nous n’avons pas consultées. Des auteures Renée Delorme (Patrimoine canadien) et Yvonne Hébert (Université de Calgary): Une analyse critique de sept modèles de gestion de centres scolaires communautaires; Le centre scolaire communautaire et la formation des citoyennes et citoyens: Solution ou non?. De même, on cite L’analyse politique des centres scolaires et communautaires en milieu francophone minoritaire d’Annie Pilote. Il y a aussi un document intitulé Les centres scolaires et communautaires: outils de développement, signé Clarence Léger et paru dans la revue Éducation et Francophonie, de l’ACELF en décembre 1989. 22 Tableau 3 Centres scolaires et communautaires recensés au Canada, en 2001 Nom du centre Ouvert Nom d’école Centre scol.-comm. Sainte-Anne La 1995 Sainte-Anne Grand`Terre (T.-N.-L.) Centre scol.-comm. Étoile de l’Acadie Sydney Centre scolaire Étoiles de (N.-É.) 1999 l’Acadie Carrefour du Grand Havre Dartmouth (N.-É.) 1991 Carrefour du Grand Havre Centre scol.-comm. Évangeline Abram1996 Évangeline Village (Î.-P.-É.) Centre Belle Alliance Summerside (Î.-P.-É.) 2002 Belle Alliance Carrefour de l’Isle-Sain-Jean Charletown 1991 François-Buote (Î.-P.-É.) Centre scol.-comm. Samuel de Champlain Centre scolaire Samuel de 1985 Champlain Saint-Jean (N.-B.) Centre scol.-comm. Sainte-Anne Fredericton 1978 Sainte-Anne (N.-B.) Carrefour Beausoleil Miramichi (N.-B.) 1986 Carrefour Beausoleil Centre scol.-comm. De Kingston (Ont.) 1996 Marie Rivier Mgr Bruyère Gabriel Centre Desloges London (Ont.) 1999 Dumont Centre Notre Place Mississauga (Ont.) 1996 Notre Place Carrefour des Plaines Régina (Sask.) 1995 Mgr de Laval Carrefour fransaskois Prince Albert (Sask.) 1996 École Valois École/Centre Nouvelle Frontière Grande 1999 Nouvelle Frontière Prairie (Alb.) Centre communautaire Centralta Legal (Alb.) 2001 École Citadelle Centre scol.-comm. Francophone de 1996 Beauséjour Plamondon (Alb.) La Cité des Rocheuses Calgary (Alb.) 1997 Cité des Rocheuses Centre scol.-comm. De St-Paul (Alb.) 1995 École du Sommet Centre scol.-comm.Boréal Fort McMurray 1995 Centre Boréal (Alb.) Centre Boréal CS. Powell River (C.-B.) 1995 Côte du Soleil * 4 classes à usage unique pour chacune des écoles et 15 classes partagées. Classes Élèves Enseignants 6 91 9 9 25 150 307 13 78 19 6 397 31 28 4 12 175 15,5 21 492 45 40 13 4 990 225 167 80 15 8 23* 24 16 6 250-158 434 262 72 17,5-17 32 19 7,5 4 5 85 100 8 7 11 22 8 113 550 140 12 37 15 10 5 90 60 8 7 Il faut noter la présence d’autres institutions, dans certaines provinces, qu’on identifie comme des centres scolaires-communautaires. Dans de nombreux cas, c’est à cause d’une plus grande utilisation communautaire de l’école traditionnelle qu’on est venu à identifier l’établissement comme un centre scolaire communautaire. Mais la gestion de ces établissements est, généralement, uniquement scolaire. Il est d’ailleurs intéressant de constater une certaine inconsistance dans l’appellation de ces établissements: centre scolaire-communautaire, centre scolaire communautaire, centre communautairescolaire, centre communautaire scolaire, centre communautaire et scolaire. Ces centres, quelle que soit leur appellation, offrent divers services à la communauté. Le tableau 4 regroupe ceux qui sont le plus souvent cités. 23 Tableau 4 Services offerts par les centres scolaires communautaires Services offerts par les centres Bureau pour organismes Accès aux locaux sans frais Services de secrétariat Centre de ressources communautaires Accès équipement: ordinateur /télécopieur /photocopie Bibliothèque scolaire / Bibliothèque publique Cafétéria / Cuisine Pré-maternelle / Maternelle Gymnase / Sport Théâtre (théâtre communautaire - troupe de théâtre) Galerie d’art Salle de musique / Chorale / orchestre Salle poste de radio Services religieux Garderie Scouts/Guides Activités socioculturelles pour adultes / Soirées sociales Spectacles Formation Activités - Clubs sociaux Mouvement scout et guide Maison des jeunes (Camp d’été) Radio étudiante Bisson (2003), a publié, pour Patrimoine Canada, le rapport d’une étude sur les conditions de succès des centres scolaires et communautaires. En 2002, dans le cadre de cette étude, 1928 CSC avaient été dûment identifiés. Les CSC y sont définis comme «une institution qui regroupe une école, des services et des locaux de la communauté» (Bisson, 2003, p. 3). En fait, l’auteur reprend la définition de la Commission nationale des parents francophones29 (CNPF), à savoir que le CSC est une institution qui regroupe sous un même toit une école homogène française ainsi que des services et locaux à vocation communautaire. Le CSC est une extension du concept de l’école communautaire. Le noyau du CSC est l’école française, à laquelle viennent se greffer des services éducatifs et d’autre nature: services préscolaires, éducation des adultes, bibliothèque, permanence des organismes communautaires francophones, salle de théâtre, ateliers, services de santé, bureaux d’affaires francophones. (Idem, p. 7) Nous présenterons quelques résultats de cette étude qui cherchait à cerner pourquoi les CSC fonctionnent bien (considérant le point de vue des directions du volet communautaire et des directions 28 29 On trouve la liste de ces CSC en pages 8 et 9 du document de Bisson (2003). On retrouverait cette définition dans un document produit par la CNPF, en 1991 ou 1992, et intitulé Trousse d’information sur l’article 23 et le mouvement des parents francophones au Canada. 24 d’école). Nous traiterons particulièrement de la situation des CSC, des forces vives de ceux-ci, de leurs défis et de leurs facteurs de réussite. 1.14.1 La situation - Le contexte Le CSC «est un pôle d’attraction très important dans la communauté. Les communautés où se trouvent les CSC sont souvent dans des milieux très minoritaires et moins bien nantis en termes de services francophones. Le CSC est une institution clé contribuant ou pouvant contribuer à l’épanouissement de la communauté dans ces milieux» (Ibid., p. 3). Chaque CSC est unique et a connu une évolution particulière à sa situation démographique, scolaire et politique. - Un CSC est un édifice ou un complexe d’édifices dans lequel logent une école et divers organismes et services communautaires. - Dans tous les cas, un organisme de la communauté est responsable du volet communautaire et des liens de celui-ci avec le volet scolaire. - Le niveau de programmation communautaire varie d’une région à l’autre. - Les CSC accèdent en général à trois sources de revenus: programmes fédéraux (Patrimoine Canada et Direction des ressources humaines Canada), programmes provinciaux et revenus autogénérés. Les CSC ont développé divers mécanismes de gestion et de coordination entre le volet scolaire et le volet communautaire. - Certains ont élaboré des protocoles d’entente. - D’autres ont créé des comités de gestion. - Quelques-uns ont intégré la direction de l’école au sein du conseil d’administration de l’organisme communautaire responsable de la gestion. - Certains ont une approche informelle (coordination par des échanges réguliers entre les acteurs). - Finalement, dans quelques cas, il n’existe aucun mécanisme de coordination, sauf en ce qui concerne l’utilisation des locaux partagés. 1.14.2 Les forces vives Le CSC offrirait des grands avantages tant au volet scolaire qu’au volet communautaire. Ainsi, la somme du total est plus grande que la somme des composantes. - Donne accès à la communauté à des locaux spécialisés. - Permet au volet scolaire et au volet communautaire d’offrir beaucoup plus de services à la communauté, du fait qu’ils sont dans le même complexe. - Permet un développement important de la communauté qui est en situation minoritaire. - Constitue une institution clé qui permet de vivifier la communauté. 1.14.3 Les défis Quatre types de défis ont été relevés, ceux reliés aux budgets d’opération, ceux reliés aux relations institutionnelles, ceux reliés aux relations interpersonnelles entre les directions, ceux reliés au mandat du CSC. Ð Défis reliés aux budgets d’opération Il existe une inégalité budgétaire entre les deux volets: le volet scolaire étant subventionné sans exigence de rentabilité et le volet communautaire n’ayant aucune garantie financière et toujours à 25 consacrer une partie des ses énergies à la recherche de fonds. Cela a un impact sur la planification des activités et l’offre de services. Défis reliés aux relations institutionnelles entre partenaires de taille et de culture différentes mais de voix égale. Le volet scolaire reflète la stabilité, est dirigé par des élus, géré par des professionnels, fonctionne à deux vitesses (temps scolaire, temps de vacances). Le volet communautaire vit dans l’incertitude, est dirigé par des bénévoles, vit au rythme des subventions et de l’implication des bénévoles. La relation entre les deux ne se développe donc pas automatiquement. Ð Défis reliés aux relations interpersonnelles entre les directions Les directions (scolaire et communautaire) exercent un impact majeur sur l’évolution des CSC. Généralement, elles possèdent des compétences techniques et des habiletés de gestion. Mais surtout, elles partagent une vision commune de l’importance du CSC dans l’épanouissement de leur communauté. Elles s’investissent, visant le plus grand bien de l’ensemble. Ð Ð Défis reliés à la compréhension commune et partagée du mandat du CSC Au-delà de l’établissement de mécanismes de fonctionnement bien rôdés, les directions doivent partager une compréhension claire du mandat du CSC (esprit, valeurs), bien connaître leur communauté et savoir l’impact du centre sur leur milieu. 1.14.4 Les facteurs de succès L’auteur a ciblé quelques facteurs de succès des CSC. - La nécessité d’une vision commune concernant le mandat du CSC permettant son insertion dans la communauté. - Des assises financières communautaires stables, de sources diversifiées et permanentes permettant de nourrir le dynamisme scolaire et communautaire. - Des mécanismes de gestion et de communication bien rôdés entre le volet scolaire et le volet communautaire. L’étude conclut en précisant que le facteur le plus important contribuant au succès d’un CSC est la présence d’un dynamisme scolaire et communautaire. De même, la recherche met de l’avant le concept de centre d’épanouissement des communautés qui peuvent prendre la forme d’un CSC, bien sûr, mais aussi d’un centre multiservices ou d’un guichet unique, ou bien d’autres encore. 1.15 Les centres scolaires communautaires au Québec: une approche éducative et communautaire Pour les communautés anglophones du Québec, Smith (2007) a élaboré une cadre d’action pour la création de CSC. Un projet, réunissant le Secteur des services à la communauté anglophone, le MELS et Entente Canada-Québec et visant la transformation de 22 établissements scolaires (primaires, secondaires et centres d’éducation des adultes) en CSC grâce à l’application de ce cadre de référence, a été mis en œuvre en 2007. 26 On voit donc le CSC30 comme un établissement qui offre divers services et activités, souvent en dehors des heures d’école, pour aider à répondre aux besoins des élèves, des familles et de la communauté. Il a pour objectif de favoriser le développement global des citoyens et de la communauté. Il devient un lieu pour promouvoir la langue, la culture et le dynamisme de la communauté (anglophone, au Québec). On prévoit que chaque CSC adopte des pratiques typiques d’une école communautaire et s’adapte au contexte local afin que se crée une relation symbiotique entre les écoles et les communautés. Car l’expression école communautaire, c’est l’appellation la plus courante du CSC. Un CSC peut prendre diverses formes, mais toutes reposent sur des valeurs et des convictions communes, à commencer par une vision écologique de l’école et de la communauté, comme un tout organique plutôt que comme des entités totalement distinctes. Comme un écosystème, en effet, la communauté est complexe et se caractérise par la diversité et non par l’uniformité. L’école communautaire est souvent appelée une école prolongée ou une école multiservices, afin de mettre en lumière l’ampleur de l’offre de services et les heures d’ouverture. (Smith, 2007, p. 2) Voici d’autres définitions de l’ÉC, retenues par Smith (2007). Ð Selon la Coalition for Community Schools31, l’ÉC est à la fois un ensemble de partenariats et un lieu qui offre des services, un soutien et des possibilités propices à l’acquisition de savoirs par les élèves, au renforcement des familles et à une communauté plus saine. Faisant de l’école publique un carrefour, les relations novatrices et durables entre enseignants, familles, bénévoles, entreprises, organismes de santé et de services sociaux, organismes de développement des jeunes et autres entités vouées au bien-être des enfants modifient le paysage éducationnel – de façon permanente – en transformant l’école traditionnelle en un partenariat voué à l’excellence. (In Smith, 2007, p. 2) Ð Selon la Children’s Aid Society32, l’ÉC est «un élément intrinsèque d’un quartier, le point de convergence d’une communauté où enfants et parents trouvent une gamme de services de soutien ou autres» (In Smith, 2007, p. 2). Ð Selon le ministère de l’Éducation de la Saskatchewan (initiative School Plus), l’ÉC est vue comme un milieu scolaire respectueux, à visage humain, fondé sur le mouvement d’éducation communautaire, et devant remplir une double mission, soit instruire et être un centre de services au profit des jeunes et des familles. 30 Ces informations sont directement tirées d’un document qui présente le projet et le cadre de référence de Smith et téléaccessible à l’adresse <http://www.innovons.qc.ca/documents/J-2-07_Livi-Lang-Beat.pdf>. De même d’autres documents qui ont été consultés sont téléaccessibles aux adresses <http://www.learnquebec.ca/en/content/clc/documents/description_du_projet_FV.doc> et <http://www.pch.gc.ca/pgm/lo-ol/entente-agreement/education/qc/2006-2009/06-09_csc2_mdfcn_pln-fra.cfm>. L’adresse du site web de la Coalition est <http://www.communityschools.org/ >. L’adresse du site web de la Children’s Aid Society est <http://www.childrensaidsociety.org/ >. 31 32 27 Ð Selon SUN Community Schools33, l’école doit être au service d’un quartier uni; un milieu sûr, surveillé et positif, qui propose de riches expériences de nature à améliorer le rendement, l’assiduité et le comportement des élèves et leur permettre d’acquérir des aptitudes favorables à leur développement et à leur réussite. (In Smith, 2007, p. 8) Au Canada, les CSC sont appelés à devenir les carrefours de l’éducation et du développement communautaire dans la communauté anglophone. Ils permettront de donner aux élèves l’accès aux conditions jugées essentielles à leur réussite. Chaque centre scolaire et communautaire s’adaptera à la culture des communautés qu’il dessert, répondra à leurs besoins particuliers, offrira des services accessibles à la communauté, assurera la prestation de divers services, intégrera les ressources et services existants ainsi que ceux qu’offrent les organismes externes et établira des partenariats pour la mise en commun de moyens financiers et de ressources afin d’assurer à long terme la durabilité des services. En faisant preuve de souplesse et de créativité dans leur façon d’aborder la prestation de services, les centres scolaires et communautaires seront perçus par les communautés qu’elles desservent, comme une réponse efficace à leurs besoins. Les centres inviteront divers organismes à mettre en commun leurs ressources et à se partager la responsabilité de la prestation des services tout en favorisant une relation symbiotique entre les écoles, les centres et les communautés. Ainsi, ils assureront la prestation de services d’enseignement et de soutien de manière intégrée. Les activités des centres scolaires et communautaires permettront de renouveler le rôle et l’importance de l’école et des services qu’elle offre aux communautés en mettant l’accent sur les services d’enseignement et services complémentaires, un service intégré de garderie ou d’éducation préscolaire, des services d’évaluation et de référence, des services de santé et sociaux complémentaires, l’éducation parentale et familiale, le soutien aux parents et aux familles, des activités intergénérationnelles et multigénérationnelles d’apprentissage, le développement et le soutien communautaires, la formation et le perfectionnement en entreprise ainsi que la réseautique et le soutien en technologies de l’information et des communications. (Patrimoine canadien, 2008) Pour Smith (2007), le CSC est un partenariat formel entre des établissements et des organismes qui collaborent d’une façon permanente au profit des élèves, des familles et de la communauté. Il se présente sous deux formes complémentaires: 1. La communauté d’apprentissage qui est définie comme «un groupe de personnes qui abordent les mystères, les problèmes et les doutes inhérents à l’enseignement et à l’apprentissage de manière dynamique, réfléchie, collaborative, axée sur l’apprentissage et l’épanouissement» (Mitchelle et Sackney, 2000, In Smith, 2007, p. 3); 2. Le carrefour de services (cf. figure 3, annexe A) qui «place l’école au centre d’une constellation de services [de sorte à réduire] voire éliminer les obstacles entre l’école ou le centre et la communauté» (Smith, 2007, p. 3). 33 L’adresse du site web des Schools for Uniting Neighborhoods (SUN) est: <http://www.sunschools.org/Public/EntryPoint?ch=d569b24c434b1110VgnVCM1000003bc614acRCRD>. 28 Si la communauté désigne généralement «un groupe social relativement homogène, tel un quartier, [donc] des citoyens de sensibilité et de statut socioéconomique similaires, dont les parents ont vécu là avant eux et dont les enfants vivront au même endroit» (Smith, 2007, p. 5), certains établissements scolaires servent une ou des populations, avec parfois des caractéristiques spécifiques, telles la langue, la nationalité, etc., et qui appartiennent à une communauté qui, elle, ne se définit pas en fonction de cette caractéristique propre. Le cadre d’action de Smith est inspiré d’une théorie à base empirique sur le changement durable et consiste en un parcours en cinq étapes: explorer, amorcer, planifier, mettre en œuvre et évaluer. En ce qui concerne la structure des CSC, on fait mention du modèle parallèle de la coexistence (chaque entité garde sa structure), du modèle intégré (création d’une nouvelle structure) et des diverses possibilités entre les deux, selon qu’il existe un ou plusieurs sites d’opération. De même, on recommande la création d’une équipe opérationnelle (cf. figure 4, en annexe A). 1.16 L’éducation communautaire et les Premières Nations Calliou (1993) s’est intéressée au concept de communauté et aux caractéristiques de l’ÉC en analysant 30 écrits de théoriciens du domaine de l’éducation communautaire. Ainsi, selon la théorie de l’ÉC, la communauté est identifiée comme un laboratoire pour l’enseignement et l’apprentissage basé dans la communauté (Community-based) et pour les changements à survenir. En effet, l’éducation des Premières Nations, initialement gérée par l’Église et subventionnée par le gouvernement, prend la forme de l’ÉC. Les modèles d’ÉC ont été développés par les éducateurs communautaires comme moyen de reconstruire des formes de participation au sein de communautés en santé34. 1.16.1 Le concept de communauté Utilisé dans plusieurs disciplines (écologie humaine, éducation, sociologie), le concept de communauté, selon Calliou (1993), semble reposer sur deux aspects importants: besoins, qu’on associe au besoin biologique, psychologique et spirituel de l’humain de vivre en communauté, et association, c’est-à-dire les tentatives de créer et soutenir des associations porteuses d’une philosophie communautaire. Il est à remarquer que le concept de communauté prend une connotation particulière dans le contexte éducatif des Premières Nations, par exemple, celles-ci ayant entre autres à travailler à reprendre le contrôle des institutions; l’éducation étant une variable qui a un impact majeur sur leur style de vie. La communauté représente donc des individus qui vivent dans une localité déterminée, de la manière dont ils ont choisie de le faire, celle-ci étant basée sur leur compréhension de ce que chaque membre doit faire pour soutenir la collectivité ou la localité. Ainsi, les choix et les actions ont une finalité. Il faut donc prendre en compte quatre composantes de la communauté, à savoir: les participants; la localité; l’objectif (but); les résultats attendus. Ð Les participants Le terme communauté présuppose qu’il y a plus d’un participant; toutefois, cela ne veut pas dire que les individus possèdent le désir de vivre dans la collectivité dans laquelle ils habitent ou sont conscients qu’ils sont engagés dans une dynamique de communauté. 34 Selon Calliou (1993), le terme santé fait ici référence à des états positifs et fonctionnels de bien-être physique, émotionnel, spirituel, psychologique et intellectuel des individus et de la collectivité. 29 Calliou (1993) fait référence à Hawley (1950), selon qui la communauté serait un agrégat d’humains; ceux-ci sont regroupés en “niches” communautaires qui sont interreliées entre elles, qui interagissent entre elles. Pour Olsen (1954), la communauté est un ensemble d’interrelations entre humains. Donc, la communauté n’est pas seulement constituée de gens mais de gens en interrelations. Les gens se regroupent en associations (politique, religieuse, éducative, scientifique, artistique, récréative, etc.). Les différences individuelles (classe, genre, sexualité, âge, éducation, habiletés, statut, héritage culturel, etc.), la mobilité (qui amène une certaine difficulté ou un manque d’intérêt de s’identifier à une communauté), l’individualisme (qui inhibe le développement d’une solidarité collective), le choix (les individus ne se connaissent pas et/ou ne prennent pas le temps de se connaître entre eux) sont définis comme des barrières à la création de structures collectives fonctionnelles et en santé. Enfin, la tâche de construire une communauté n’est pas facile. Bien que plusieurs individus ont besoin ou désirent construire des collectivités en santé, l’établissement des infrastructures d’une communauté ne garantit pas l’identité consciente, le respect mutuel ni les interrelations constructives. De même, la vie en communauté est liée au sens de comment les participants la conçoivent (ou la vivent). Ainsi, Dewey (1966) spécifiait que les individus ne devenaient pas une société parce qu’ils vivent une proximité physique. Donc, la communauté n’est pas juste un groupe d’individus, mais des individus qui choisissent de s’identifier à une communauté constituée et de vivre au sein de ses structures comme un familier (intime) et non un étranger. Ð La localité (le lieu) Selon Kuyek (1990), la notion de communauté est d’abord liée à un sens de localité. Elle est donc définie en fonction des interrelations, issues de leur situation géographique, entre un certain nombre de personnes qui se connaissent très bien entre elles. Cela rejoint les idées d’Olsen (1954) qui, selon la théorie de l’ÉC, définit la localité géographique de l’école comme étant l’aire qu’elle dessert. Il y attribue certaines caractéristiques, tels le climat, la taille du territoire, la typographie, les ressources naturelles (eau, minéraux, forêt, sol, etc.). Sa perspective écologique précise que le concept de communauté ne se termine pas aux frontières locales mais que le sens de l’appartenance et de la participation prend place à tous les niveaux de la communauté, soit à l’échelle régionale, nationale et globale. Toujours selon Olsen (1954), les composantes se définissent selon trois niveaux conceptuels: le matériel (i.e. les choses que les gens utilisent ou qu’ils ont faites, de même que les gens eux-mêmes), l’institutionnel (i.e. les manières de vivre de même que les habitudes) et le psychologique (i.e. la motivation, les attitudes et les émotions). Ainsi, il s’avère important de bien connaître les spécificités de la localité avant d’entreprendre une action au sein de celle-ci. Ð Les objectifs partagés L’arrivée de chaque participant dans une communauté peut être le résultat d’un accident ou avoir été planifiée. L’appartenance à une communauté n’est pas nécessairement le fait de vivre dans un tel voisinage, localité ou ville. Les buts et les raisons de l’existence d’une communauté sont donc variables. En ce sens, alors que les raisons d’être d’une communauté, dans la philosophie des Premières Nations, sont issues des lois du Créateur (celles-ci étant transmises par les aînés), dans nos sociétés, les raisons qui motivent une telle action diffèrent, alors que l’éducation de la communauté vise la survie de 30 l’espèce et de la démocratie et ne répond pas nécessairement au désir de respecter la vision sacrée de la vie. Selon Hawley (1950), la conception de communauté (la formation de) est vue comme une réponse collective aux conditions de la vie. Un groupe se tient et devient cohérent si les conditions font que cette cohésion est requise pour sa survie. En somme, la communauté, qui est une manière de vivre, est sous-tendue par les principes de la démocratie et c’est grâce à cela qu’elle peut survivre. Toutefois, les fondements de ses activités trouvent leur origine dans plusieurs traditions idéologiques. Quelles que soient les raisons des choix faits par celle-ci, ils doivent cependant être connus, communiqués et partagés au sein de la communauté. Ainsi, dans le cas de l’éducation communautaire, les raisons incluent la survie de la communauté, sous-tendue par des principes de démocratie et de justice sociale. Ð Les résultats escomptés Généralement, ils sont en lien avec le sens d’identité et de cohésion, de l’autodétermination, de la justice sociale, de la démocratie. 1.16.2 Le concept d’école communautaire Calliou (1993) a analysé les écrits portant sur l’éducation communautaire entre 1939 et 1989. L’éducation communautaire est, selon Hiemstra (1972), centrée sur la personne, orientée sur un problème et centrée sur la communauté. Selon Hanna et Naslund (1943), l’ÉC est, quant à elle, utilisée consciemment par les gens de la communauté pour rencontrer leurs besoins. En éducation communautaire, chaque institution (justice, santé) devrait idéalement travailler selon cette philosophie. Pour Olsen (1954), l’ÉC permet aux membres de la communauté, à travers les expériences du curriculum, d’identifier les besoins, de cibler les priorités et d’organiser les mesures éducatives appropriées pour atteindre les buts visés. Le tableau 5 présente certaines caractéristiques qu’on lui attribue. 31 Tableau 5 Caractéristiques attribuées à l’école communautaire A B C D E F G CARACTÉRISTIQUES DE L’ÉCOLE COMMUNAUTAIRE Savoir et ressources basées dans la Olsen (1945) disait que les pratiques des écoles européennes comportaient communauté (l’école centre le trois stages: centrées sur les livre (les matières en tant que telles); centrées sur curriculum sur la communauté, pour les intérêts (les expériences vécues avec le curriculum sont centrées sur les rejoindre ses besoins et résoudre ses individus); centrées sur la communauté (alors que le curriculum rejoint les problèmes) réalités et les problèmes de la société). Sensibilisation à ce qui se passe en Les communautés ne sont pas des îlots isolés. dehors de la communauté Attitude proactive dans la résolution Selon Seay (1972), le processus comporte six étapes: 1) rassembler les faits de problèmes pour formuler le problème; 2) planifier expériences et démonstrations pour trouver une solution au problème; 3) participer à des groupes d’études pour discuter des caractéristiques du problème; 4) observer le problème directement dans la communauté pour considérer les solutions disponibles localement ou ailleurs; 5) développer des projets en lien avec le problème; 6) utiliser divers outils pour agir. Pour qu’un problème soit résolu efficacement, cela demande l’implication du milieu. Activisme éducationnel On parle de collaboration. Le modèle de l’ÉC aide les membres de la communauté à créer des changements durables et éducationnels. Participation démocratique Les ÉC doivent fonctionner sur la base de partenariats de coopération entre les enseignants, les parents et les élèves. Connexion intergénérationnelle Les interactions multiâges peuvent renforcer le sens de la communauté nécessaire pour développer le fait de se sentir concerné pour unifier l’action communautaire. Égalitarisme Chaque membre doit être vu comme partie prenante de l’action collective. CHAPITRE 2: LA SITUATION DE L’ÉCOLE COMMUNAUTAIRE AILLEURS DANS LE MONDE (en excluant les États-Unis35) Dans cette deuxième partie du document, nous présenterons ce que nous avons trouvé en ce qui concerne la situation dans d’autres parties du monde, en excluant les États-Unis. La Children’s Aid Society (États-Unis), qui a établi un National Technical Assistance Center for Community Schools36 en 1994, y fait mention de plus d’une vingtaine de pays qui auraient demandé à visiter des écoles communautaires en action. Parmi ceux-ci, on retrouve, entre autres, l’Angleterre, l’Écosse et les PaysBas qui auraient choisi de mettre l’école communautaire au cœur de leur stratégie éducative nationale. Il sera donc ici principalement question du Royaume-Uni et de l’Écosse car, à ce jour, nous n’avons pu trouver réellement d’informations sur ce qui se passe aux Pays-Bas. 2.1 Le Royaume-Uni - L’Angleterre 2.1.1 L’évolution de l’école communautaire La School Standards and Framework Act 199837 concerne l’usage des écoles à des fins communautaires (utilisation des locaux par les membres de la communauté). 35 Pour des informations à ce sujet, on peut consulter sur le site du CRIE, l’Item I-b. L’adresse du site de ce centre est <http://www.childrensaidsociety.org/communityschools/worldwide>. 37 On peut consulter ce document à l’adresse <http://www.legislation.hmso.gov.uk/acts1998>. 36 32 L’Education Act 200238 consacre l’ÉC au Royaume-Uni, permettant aux écoles d’offrir des activités autres que celles liées à l’enseignement. Ces activités additionnelles peuvent être destinées aux jeunes, aux familles et à la communauté, celle-ci étant constituée des personnes habitant ou travaillant dans la localité. Le gouvernement britannique a instauré une nouvelle réforme nationale, en 2002, souhaitant que toutes les écoles soient des Extended Schools en 2010. Une Extended School39 offre une gamme de services et d’activités, souvent en dehors des heures de classe, pour répondre aux besoins des jeunes, des familles et de la communauté: activités variées, service de garderie, support aux parents, accès facile à des services spécialisés, facilités sportives, etc. Les écoles pouvaient se regrouper en School Companies pour gérer en commun leurs biens et leur offre de services et faire ainsi des économies, et adopter un mode de gouvernance plus flexible. Les Extended Schools ont la possibilité de s’ouvrir en dehors des heures de classe et d’offrir une variété d’activités et de services pour lesquelles elles reçoivent des fonds supplémentaires du gouvernement. Le livre vert Every Child Matters, publié en 2003, proposait des mesures s’appuyant, en ce qui concerne les enfants et les jeunes, sur: être en bonne santé, en sécurité, trouver du plaisir et réussir, apporter une contribution positive, se trouver dans une situation économique favorable. Le gouvernement s’engage à favoriser une amélioration des performances des jeunes en priorisant une action préventive par une offre de services directement au sein du système scolaire. Puis, il y a eu le Children Act, en 2004, une loi dont l’objectif était de mettre en synergie tous les services qui s’occupent de l’enfant en les centrant mieux sur les besoins des enfants, des jeunes et des familles. La Five Year Strategy for Children and Learners40 fixa les objectifs en faveur du développement des ÉC. En 2005, c’est l’introduction du School Profile, ou projet d’établissement, grâce auquel l’école met en avant ses indicateurs de performance, un résumé du dernier rapport d’inspection de l’école, ses particularités, ses priorités pour l’avenir. Finalement, en 2007, avec Care Matters, Time for Change41, le gouvernement met en vigueur un plan, vers 2020, qui vise deux objectifs: améliorer le système scolaire et offrir aux familles une gamme de services d’appui. On veut que l’école soit au centre de la communauté, que les liens entre les parents, l’école, les services de santé et les autres services d’aide à l’enfance, fassent disparaître tout obstacle à l’apprentissage, à la santé, au bonheur, de tous les enfants: création ou amélioration des cours de récréation; d’endroits où les jeunes puissent passer leur temps libre; aide à l’enfance pour les familles défavorisées; révision du programme de primaire pour faciliter la transition; accent mis sur les mathématiques et la langue; davantage de souplesse pour les professeurs dans la journée d’école. 38 On peut consulter ce document à l’adresse <http:www.teachernet.gov.uk/wholeschool/extendedschools/detailedguidance/overview>. 39 On peut trouver des informations sur les Extended Schools implantées en Angleterre aux adresses <http://www.teachernet.gov.uk/_doc/8509/Extended-schools%20prospectus.pdf> et <http://www.teachernet.gov.uk/wholeschool/extendedschools/?331781125a74f1-adf603cc-2781-4072-8586-6b0078f3bc4a>. 40 <http://www.dfes.gov.uk/publications/5yearsstrategy/>. 41 <http://www.dfes.gov.uk/ publications/timeforchange>. 33 2.1.2 Les caractéristiques du modèle Extended School Ð L’approche Privilégier la dimension éducative (comparativement à l’approche américaine dont les enjeux sont prioritairement socioéconomiques: santé, intervention, etc.). Centrer sur l’apprentissage. Bonifier/Augmenter (extended) l’offre et les programmes déjà existants. Ð Les acteurs Le tableau 6 présente les principaux acteurs qui participent à la mise en œuvre de l’ÉC de même que leurs rôles spécifiques. Tableau 6 Rôles des différents acteurs pour la mise en œuvre de l’école communautaire Acteurs Le gouvernement Department for Education and Skills (GfES) Rôles Législation Encadrement Support financier Un organisme financé par le gouvernement Service de soutien aux LEA, aux écoles et aux communautés Local Education Authorities Par qui transitent les financements du GfES (LEA, commissions scolaires) Mise en oeuvre du plan stratégique Les autorités locales Élaboration du plan stratégique local Participation à la création de liens entre les acteurs Rôle de conseil et de sensibilisation Soutien aux écoles (gestion, etc.) Les organisations locales, communautaires Offre de services Lors de l’implantation des projets-pilotes, structure de coordination composée de: - Une équipe de direction (membres représentants les écoles et les organismes) - Un comité de gestion - Un coordonnateur (représentant le LEA) - Un agent (représentant l’école) Ð Les outils Définition d’un cadre stratégique d’ensemble (local) pour une planification des services propre à la réalité des besoins de la communauté en lien avec chaque établissement scolaire. Ð Les services et activités qui qualifient l’école communautaire42 - Soutien aux études. Soutien à l’enfance. Accès aux activités sportives et artistiques. Équipement en nouvelles technologies de l’information et de la communication accessible à la communauté. - Soutien à la famille, collaboration familiale. - Services médicaux et sociaux. - Soutien à l’apprentissage des adultes et de la famille. 42 Selon le document Building Learning Communities, publié par l’organisme de soutien ContinYou et disponible à l’adresse <http://www.continyou.org.uk>. 34 Ð Les changements et défis - Nouveau mode de fonctionnement: horaire, gestion. - Familiarisation aux pratiques partenariales. - Sécurité, contrôle sur ce qui se passe au sein de l’établissement. 2.1.3 L’évaluation du développement des Extended Schools Le développement de l’école communautaire de type Extended School est une initiative gouvernementale et les engagements de celui-ci vont en ce sens afin que toute la communauté ait le maximum de possibilités d’apprentissage. Dans leur rapport sur le développement des Extended Schools, Wilkin, Kinder, White, Atkinson et Doherty (2003)43 expriment que le modèle intégrateur semble perçu comme plus efficient que celui de la colocation, quoique les deux aient leurs caractéristiques selon les types de services qui doivent être offerts et le type d’école pour lesquels ils doivent être disponibles. Il est question aussi des impacts sur les élèves (amélioration de l’éducation et de l’apprentissage du fait que l’école est vue comme un lieu de ressources, de facilités et de support pour la communauté entière), sur les personnels (se sentent plus engagés, bénéficient du support additionnels pour les élèves), sur les familles et les parents (qui se sentent plus impliqués auprès de leurs enfants), sur la communauté (bénéficie des services offerts, les organisations sont interreliées, etc.). Certains facteurs facilitent le travail (vision, ressources, engagement, travail conjoint), alors que d’autres sont à prendre en considération (manque de ressources, manque d’espaces et niveaux d’intérêt et d’engagement) car ils peuvent en freiner le développement. Dans une vision future, l’approche des Extended Schools semblent une voie prometteuse. Il faudra toutefois prendre en compte certains besoins, tels des ressources et une gestion appropriées, un climat de discussion (communication) avec les partenaires pour bien définir les rôles, un modèle issu des besoins et réalités de la communauté et non imposé (top-down). 2.1.4 L’International Community School44 (London) Établie en 1979, l’International Community School (ICS) est une petite école internationale regroupant des élèves de 2½ à 18 ans. Les cours sont offerts en anglais, mais selon un curriculum international. Les groupes sont petits (environ 16 enfants au primaire, 18 au secondaire). Diverses activités sont intégrées au programme éducatif. 2.2 L’Écosse45 En 1998, le gouvernement écossais (Scottish Office) fait paraître le New Community Schools (NCS) Prospectus46 qui doit servir de base à l’instauration de projets pilotes de développement d’écoles communautaires. La stratégie est double: promouvoir l’inclusion sociale et augmenter la réussite scolaire. Ce programme vise à intégrer différents types de services (santé, nutrition, aide sociale, 43 Le rapport est disponible à l’adresse <http://www.dcsf.gov.uk/research/data/uploadfiles/RR408.pdf>. On trouve des informations supplémentaires à l’adresse http://www.english-schools.org/britain/england/international-community-school-london.htm 45 L’adresse du site dédié à l’éducation en Écosse est <http://www.scotland.gov.uk/Topics/Education>. 46 On peut trouver ce document à l’adresse <ww.scotland.gov.uk/library/documents-w3/ncsp-01.htm>. 44 35 conseil familial), s’inspirant ainsi du modèle américain du Full Service Schooling. Le gouvernement s’appuie sur l’idée qu’une offre de services divers est nécessaire pour aider les jeunes, ceux-ci devant être disponibles tout au long du parcours. Ainsi, le support aux familles avec jeunes enfants, l’éducation préscolaire, les programmes d’intervention précoce aux primaires sont des éléments importants sur lesquels le programme est axé. 2.2.1 Les New Community Schools Par définition, les New Community Schools (NCS) devraient établir des liens étroits avec les dispensateurs de services aux enfants et à leurs familles. En 2004, les NCS deviennent des Integrated Community Schools (ICS). L’objectif est que toutes les écoles écossaises adoptent cette approche intégrée et inclusive centrée sur le développement personnel des jeunes, afin de leur donner la possibilité de réaliser leur plein potentiel, et impliquant davantage les familles. Les ressources financières viennent du Scottish Executive Education Department (SEED). Ce sont les autorités scolaires locales qui ont la responsabilité de l’implantation du programme dans leur établissement. Ð Moyens d’action - Aménager les établissements en fonction des exigences des activités communautaires. - Accompagner les jeunes, le plus tôt possible, ce qui implique des ponts entre les différents établissements. - Identifier les besoins et organiser les services en fonction de ceux-ci. - Travailler de pair avec les familles. Ð Facteurs de réussite - La création d’un poste d’Integration manager pour aider l’intégration des différentes activités de l’école devenue communautaire (celui-ci peut être un enseignant de l’école). - L’implantation d’une garderie à même l’établissement, pour les plus jeunes. - La mise en place de programmes de santé et d’exercices physiques. - Un service de consultant financier et d’un travailleur social. - Des commodités pour les parents qui viennent participer (cuisine, etc.). - Une évaluation constante de la situation, du fonctionnement, des résultats et impacts. Ð Caractéristiques jugées essentielles des nouvelles écoles communautaires: - Une approche interdisciplinaire. Une attention particulière à tous les besoins des enfants. L’engagement des familles. L’engagement vis-à-vis de la communauté. La promotion d’une éducation formelle et informelle. Une bonne gestion et coordination. Une offre de services avec des résultats atteignables et mesurables. Une équipe multidisciplinaire a qui sont offertes des opportunités de perfectionnement. 36 Ð Défis: - Le partenariat. - La cohabitation de la direction avec l’Integration manager (gestion: dimension verticale et intégration: dimension horizontale). Ð Et puis après… Les écoles pourraient devenir des Extended Schools, ouvrant leur porte et étendant leurs services aux adultes. Ð Des pièges et des questionnements: - Trop d’objectifs, trop d’offres, trop de diversité. Une orientation thérapeutique (Full service), médicale même. Deux gestions différentes, le scolaire et l’offre de services: comment concilier. Le perfectionnement des personnels impliqués. 2.2.2 Les Full Services Schools Le concept est né aux États-Unis dans les années 1980, alors qu’on souhaitait l’intégration d’une offre de services de base de santé et sociaux dans le but de combattre le décrochage scolaire dans les régions défavorisées. C’est donc un mouvement pour répondre localement à des problèmes ciblés au sein de la communauté, en plaçant l’école au cœur de la communauté. Les Full Services School ont un programme qui vise une éducation de qualité, répondant aux besoins de base des jeunes grâce à une collaboration entre les familles et les personnels scolaires mais aussi avec ceux des services de santé et sociaux. Les services offerts peuvent varier en fonction de la clientèle, de la communauté locale et de leurs besoins, et être accessibles, à l’école, durant les heures régulières ou avant et après les heures de classe, les soirs et les fins de semaine. La philosophie Full service est d’offrir, de manière préventive, les soins et le support dont chaque jeune, de même que chaque famille, chaque membre de la communauté, a besoin pour réussir. On remarque des changements chez les jeunes, tels une baisse du taux de décrochage, une hausse du rendement scolaire, une baisse de la consommation abusive de drogue et du taux de grossesses précoces, etc. Au niveau de la communauté aussi des changements surviennent: une baisse de la criminalité dans la localité, un meilleur accès à des services, de meilleurs indices de santé, une meilleure collaboration entre tous les acteurs (famille, école, communauté). L’école devient le pivot de la communauté. La confiance est accrue de part et d’autre. Le travail des agences de soins est ainsi facilité puisqu’elles ont un contact plus privilégié avec la clientèle. L’offre de services s’en trouve améliorée et devient mieux ciblée et donc plus efficace. 2.3 L’Australie En Australie, on trouve les Aboriginal Independent Community Schools (AICS). Sur le site des AICS47, on peut lire qu’il existe une quarantaine d’écoles dont une trentaine dans la partie ouest de l’Australie que ces écoles sont autonomes et ne travaillent pas en système. Toutefois, pour se permettre de mieux défendre leurs intérêts et atteindre les objectifs qu’elles se sont fixées, les écoles ont créé un comité de support (Support Unit). Ainsi, elles ont plusieurs caractéristiques communes et sont impliquées ensemble dans diverses initiatives, tel, entre autres, ce site informatif. 47 On peut le consulter à l’adresse < http://www.aics.wa.edu.au/ >. 37 CHAPITRE 3: L’ÉCOLE COMMUNAUTAIRE EN RÉGIONS ÉLOIGNÉES Cette dernière section fait état de l’analyse de 27 publications répertoriées qui traitent spécifiquement du concept d’école communautaire (ÉC) en régions éloignées. Celles-ci correspondent à des écrits professionnels, à de courts textes rédigés par les acteurs participants ou à des publications non arbitrées. Dans un premier temps, le tableau 7 présente les informations pertinentes issues des articles, rapports ou livres qui ont été lus (N= 8). C’est le résumé des points importants relevés dans ces onze documents qui constitue le présent chapitre de ce rapport. Tableau 7 Articles, rapports et livres lus (N= 11) Titre Meeting EFA: Afganistan Community Schools. Auteur(s) Balwanz, David Une école communautaire en Yougoslavie. Bezdanov, S. et al. Community Schools as an Alternative in Africa: A critique. Hoppers, Wim Les écoles communautaires au Niger. Aide et Action Présentation des écoles communautaires soutenues par l’ONG Plan International au Niger: Rapport de présentation. Partenariat pour le développement des écoles communautaires: Rapport des travaux en commissions du 1er forum international des écoles communautaires. Les écoles communautaires au Togo: Contribution du Programme Togo au Forum International sur les ÉC. Les écoles communautaires- Mali, Sénégal, Togo. Groupe de participants au forum international sur les ÉC Groupe de participants au forum international sur les ÉC Les écoles communautaires: un défi pour les écoles d’État. Morija: Association d’entraide pour le Sahel Weeks, Sheldon G. Community School in Africa: Is There a Lesson for Papua, New Guinea ? E.R.U. Report 5. What is a Community School ? Decentralisation Curriculum Planning in Papua New Guinea. Groupe de participants au forum international sur les ÉC Marchand, Jacques. Aarons, Audrey Année et pays 2007 Afganistan 1974 Yougoslavie 2005 Afrique 2004 Afrique (Niger) 2003 Afrique (Niger) 2004 Afrique (Niger) 2004 Afrique (Togo) 2000 Afrique (Mali, Sénégal, Togo) 2001 Afrique 1975 Afrique Papouasie-NouvelleGuinée 1982 Papouasie NouvelleGuinée Le tableau 8, quant à lui, présente les éléments clés des résumés d’articles, de rapports ou de livres qui ont été consultés. 38 Tableau 8 Éléments-clés de résumés d’articles, de rapports ou de livres Auteur(s) ÉC-Volet communauté Résumé-Spécificités Axe culturel et langagier Somali Children: The need To Work in Partnership with Parents and Community Kahin, Explore les besoins des écoles de Mohamed travailler en partenariat avec les parents H. somaliens dans les communautés anglaises (“English Communities”). 1998 Identifie les préoccupations communes à Afrique tous les partis comme un pas vers la (Somalie) construction de liens entre la maison (les parents) et les écoles. Transforming Community Schools into Open Learning Communities Thompson, Discussion sur l’évolution du système Ekundayo éducatif africain de 1970 à aujourd’hui. J.D. Examine les liens entre l’école et les institutions locales, la valeur que la 1990 communauté accorde à l’éducation et le Afrique rôle de l’école communautaire dans l’éducation des adultes et des jeunes qui ne sont plus dans le système scolaire. Non-Formal Education in Urban Kenya: Findings of a Study in Kisumu, Mombasa et Nairobi Thompson, L’éducation non formelle (NFE) a été Ekundayo examinée dans une étude dont les J.D. trouvailles clés sont les suivantes: le concept de NFE est mal compris par ceux 2001 qui l’offrent; la plupart des écoles-centres Afrique étaient des abris temporaires et de (Kenya) transition (temporary and makeshift shelters); les bas coûts ont été le plus grand attrait de NFE; la plupart des élèves étaient pauvres et plusieurs étaient des enfants de la rue, des sans-abris ou des travailleurs enfants; le taux d’abandon est élevé, plus particulièrement chez les femmes; les curriculums étaient divers et répondaient aux besoins des apprenants; les écoles-centres NFE ont reçu différents types de supports du gouvernement et d’organisation non gouvernementales. Survey of Basic Education in Eastern Africa. UNESCO/UNICEF Co-Operation Program Sondage sur l’éducation de base effectué dans 13 pays d’Afrique de l’Est qui couvre les programmes éducatifs de base 1980 et le rôle de support joué par l’UNICEF. Afrique L’éducation de base est vue comme un concept qui évolue dans la région, incluant les systèmes scolaires formels et les programmes éducatifs avec les décrocheurs, les adolescents et les adultes. Les buts sont déterminés par les philosophies politiques des différents pays avec comme objectif global de fournir à tous les citoyens une éducation les préparant à des vies satisfaisantes dans leur environnement socioéconomique. 39 Including Local Priorities To Assess School Quality: The Case of Save the Children Community Schools in Mali Muskin, Supporté par Save the Children, le Instruction en Bambara plutôt qu’en Joshua A. programme du Mali pour l’école français, intégration du savoir local communautaire aide à financer la dans les domaines des sujets 1999 construction dans des écoles dans des traditionnels et horaire de classe adapté Afrique villages auparavant non desservis et à aux besoins de l’agriculture. (Mali) accommoder les priorités de la communauté. Tertiary Success for the Aboriginal Student: The Numerous Factors Impacting on the Dream Eltchelebi, Ce sont des associations Portrait de l’instruction aborigène dans Parmi les aspects de la culture qui influencent les Wadda et des initiatives de l’État de Victoria en Australie comme un aborigène l’État qui sont derrière cadre du rôle du Aboriginal Tertiary “educational settings”, le plus important est la communication, incluant les 1999 les programmes d’édu- Support Unit (ATSU). comportements verbaux, non verbaux et Australie cation aborigène. Les les normes comportementales. On facteurs de réussite de compte aussi les relations avec la ces écoles “Koori Open famille élargie, le respect des adultes, la Door Education” sont: motivation, le partage et l’estime de soi. une prise de décision incluant la communauté étendue, du personnel aborigène, des pratiques culturellement pertinentes et un curriculum en lien avec les préoccupations de la communauté et du lieu de travail. “Think Tank” On Research into Rural Education McShane, Une conférence a été tenue pour M. développer un plan de recherche sur l’éducation rurale en Australie et pour 1990 former un consortium de chercheurs sur Australie l’éducation rurale. La première partie contient un article sur les récentes recherches sur l’éducation rurale en Australie. La seconde partie contient des articles et résumés des recherches rurales en Australie. On y aborde l’éducation des Aborigènes, les besoins éducatifs des femmes, l’application des technologies de communication, les relations symbiotiques entre les écoles rurales et leurs communautés. La troisième partie contient une discussion des groupes de travail, des recommandations et liste de priorités. Indigenous Bilingual EC Programmes in Aotearoa, Wales and the U.S. Holmes, Cet article examine les programmes Porte sur les programmes biculturels ou Tony bilingues en Nouvelle-Zélande destinés à faisant la promotion du savoir et des façons de vivre de l’autre communauté la petite enfance. culturelle. 1991 Facteurs de réussite: usages étendus du NouvelleZélande “native language”; le contrôle des et USA ressources éducatives a amené l’implémentation de politiques bilingues dans les ÉC. 40 Local Needs-Global Help: Soliciting Funds for a Library in an Isolated Community in Papua New Guinea Kaima, Les communautés rurales en PNG ont des Sam problèmes d’accès à l’information car les partenaires traditionnels du savoir 2001 disparaissent progressivement. Papouasie Bibliothèques vues comme un possible Nouvelleagent de transmission de l’information Guinée dans les communautés rurales. Language Policy and Local Planning in South America: New Directions for Enrichment Bilingual Education in the Andes King, Les modèles types d’éducation bilingue Ce type de planification localisée Kendall en Amérique du Sud et les récentes promeut un modèle enrichissant décisions de “language planning” d’un d’éducation bilingue et utilise l’héritage 2004 groupe d’Indigènes équadoriens qui ont langagier des élèves. Il est une avenue Amérique choisi de mettre le quichua comme potentielle d’opportunités égalitaires et de diversité langagière. du Sud seconde langue dans les ÉC. Cette nouvelle forme d’éducation bilingue représente le meilleur espoir de survie des langues minoritaires face à la globalisation. The Promotion of Girl’s Education though Recruitment and Training of Female Teachers in Nepal (phase I). MidDecade Review or Progress towards Education for All Thapa, Cet article examine les progrès du Nepal’s Bijaya et Basic and Primary Educationnal Master al. Plan qui avait pour but d’augmenter la participation des femmes dans les 1996 programmes d’éducation, formels et non Népal formels, et de former des femmes enseignantes. Les initiatives prises afin d’y parvenir sont les suivantes: donner de l’éducation de base et des aptitudes aux filles décrocheuses; conscientiser le besoin d’éducation des femmes; offrir des services de formation aux enseignantes en régions éloignées; offrir des bourses aux filles de tous les niveaux d’instruction; recruter et employer des enseignantes; publiciser les activités et buts du plan; fournir de l’assistance technique aux ÉC. Honduras: Community-Based Education Special Project. Social Assessment and Indigenous Peoples Development Plan. PROHECO, ADEL and the Intercultural Bilingual Program TraaLe nouvel agenda du Honduras prévoit Valarezo, une éducation primaire pour les enfants Ximena et honduriens, incluant ceux qui vivent dans al. l’extrême pauvreté et dans les régions isolées. Un programme de Community2001 based Education (PROHECO) a été lancé Honduras en 1999 et sous celui-ci la responsabilité de l’éducation primaire et préscolaire est partagée par l’État et la société civile. Les associations parentales-communautaires qui administrent les programmes sont autonomes et l’instruction peut être donnée dans n’importe quel édifice. Souligne les besoins d’enseignants bilingues et de curriculums culturellement appropriés. 41 Indian and Migrant Education Programs: A report to the Washington State Legislature by the Subcommittee on Indian and Migrant Education of the Joint Committee on Education Washington Recommandations d’un comité qui s’est State penché sur les problèmes éducatifs des Legislature immigrants et des Indiens. Parmi les recommandations: développement des 1970 programmes Urban, Racial and USA Disavantaged (URD) dans les districts scolaires desservant les élèves issus du milieu urbain, de minorités désavantagés; faire un effort spécial pour identifier toutes les familles indiennes et immigrantes; fournir des programmes pour veiller à ce que les besoins des élèves soient satisfaits; développer des programmes éducatifs bilingues en coopération avec les citoyens des communautés indiennes et immigrantes. Children of the Nile:The Community Schools Project in Upper Egypt. Education for All: Making It Work. Innovations Series Zaalouk, En 1992, l’UNICEF s’est entendu avec le Malak gouvernement de l’Égypte pour développer et coordonner un projet d’ÉC 1995 dans les villages démunis de la Haute Égypte Égypte rurale. Facteurs de réussite: une véritable participation de la communauté; horaire de classe adapté à celui de la communauté et des familles; des classes comptant un maximum de 30 élèves et deux aides. Retombées: les ÉC sont devenues un point focal des services de santé et des activités de développement de la communauté. Community Schools in Alaska Munro, Plus de 300 enseignants d’écoles rurales Connie en Alaska ont répondu à un sondage postal dont les résultats sont diffusés dans 1987 cet article. Alaska Les résultats sont les suivants: Les enseignants sont en moyenne des femmes d’environ 33 ans. Ils sont pour la plupart caucasiens, ce qui contraste avec la population desservie. Ces enseignants possèdent environ 7 ans d’expérience dans des écoles hors de l’Alaska, majoritairement en régions non rurales. Ils ont de fréquents contacts avec les parents, 50 % ont des liens avec la communauté, malgré cela 50 % quittent l’Alaska l’été. Les enseignants qui ont répondu au sondage s’attendent à ce que leurs élèves performent bien, finissent leur secondaire, mais ne continuent pas au collégial. Malgré cela, ils sont positifs au sujet du potentiel de leur école de donner une excellente éducation. Les enseignants notent qu’ils ont un rôle 42 actif dans la sélection des textes ou des cours, mais ils sentent que leur superviseurs et directeurs ont une plus grande influence. Au total, 80 % se sentent satisfaits de leur travail. Toutefois, plusieurs expriment leur insatisfaction face aux opérations du district et de l’efficacité des administrateurs des écoles. Rural teachers and Community Schools in Alaska Mc Beath, Par le programme d’éducation Gerald A. communautaire en Alaska, les et al. établissements scolaires (immeubles) deviennent des centres d’éducation et de 1983 divertissement pour les gens de tous âges Alaska avant, pendant et après les heures de classe. L’éducation communautaire met l’emphase sur la coopération et la coordination des écoles, agences, entreprises et individus afin de fournir des programmes communautaires efficaces au moindre coût possible. Facteurs de réussite: Des volontaires sont recrutés, programme Child Care avant, pendant et après les heures de classe, programme d’enrichissement de maternelle à la douzième année, opportunités d’implication pour les élèves au-delà des heures de cours, développement communautaire, utilisation maximale de l’école et des autres installations publiques. Ce rapport décrit les programmes et activités, mentorat sur place, coopération des agences avec les écoles communautaires, Latchkey programs, contribution du département de l’éducation de l’Alaska au programme d’éducation communautaire. Comme on le constate dans ce tableau, malgré la diversité des régions représentées, certaines constantes se dégagent. - - - La moitié des documents fait ressortir l’importance d’utiliser la langue maternelle comme langue d’instruction, d’avoir des programmes bilingues, d’intégrer le savoir local dans l’école et dans le curriculum, d’adapter le calendrier et l’horaire de classe aux préoccupations de la communauté ou d’avoir des curriculums culturellement adaptés (N= 8/16). Aussi, plusieurs documents mettent l’accent sur le fait que la clientèle des écoles communautaires est souvent composée d’élèves défavorisés, de décrocheurs, de jeunes, d’adultes, de femmes hors du système scolaire, de travailleurs enfants ou de ceux qui n’auraient pas autrement eu accès à une éducation de base (N= 8/16). Enfin, on retrouve une mention de la présence de partenariat, de la construction de liens entre l’école et la communauté, entre la maison et l’école (N= 3/16) ainsi que la mention d’une responsabilité partagée dans la gestion de l’école communautaire entre l’État, les ONG, la communauté et autres partenaires. 43 Nous présentons maintenant quelques spécificités de l’école communautaire dans certaines régions, tels l’Afrique, la Yougoslavie, l’Afghanistan et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. 3.1 Un peu d’histoire Dans la Revue analytique de l’Éducation publiée par l’UNESCO (1955), on trouve un article intitulé L’École communautaire: son rôle dans les programmes d’éducation de base. On peut y lire que l’ÉC diffère «en ce qu’elle admet les adultes à participer à l’éducation des enfants et des jeunes gens tout en améliorant leur propre niveau de vie» (Flores, 1955, p. 1). Il est question ici d’école – dans des régions éloignées – défavorisées et en voie de développement, où «enfants et adultes apprennent en même temps à se servir des instruments du savoir et à les utiliser pour améliorer les conditions de vie de chaque famille et de l’ensemble de la communauté» (Idem, p. 1). L’auteur fait mention de cinq formes d’action organisée - Un petit groupe d’adultes étudie une proposition de l’un de ses membres, consulte un groupe plus nombreux, décide enfin d’un plan d’action. - Même processus, mais faisant appel à une plus large participation des parents et des élèves. - L’initiative appartient à un groupe d’éducateurs, dirigé par l’un d’entre eux. - L’initiative appartient à l’école, en tant qu’institution s’intéressant directement au développement de la communauté. - L’initiative revient à un groupe de la population, dirigé par une personne étrangère à l’école. Le tableau 9 présente quatre catégories d’organisations48 possibles au sein de l’école. Pour chaque catégorie, on associe un type de participation potentielle de la collectivité, de même qu’on identifie la contribution de l’école au développement de celle-ci. Tableau 9 Catégories d’organisation de l’école communautaire Catégories Programme scolaire adapté à la communauté Programme axé sur l’enseignement professionnel École comme centre communautaire École mise au service de la communauté 48 Participation L’école fait appel aux ressources de la communauté pour étoffer son enseignement. L’école fait appel aux ressources de la collectivité pour assurer la formation des élèves. Des locaux utilisés par divers groupements de la collectivité. Un plan d’action précis, assurant la coordination de tous les efforts de l’école et de la collectivité. Contribution de l’école Application du programme scolaire qui contribue au développement général de la communauté. Services (orientation, cours) pour répondre aux besoins de la communauté sur le plan professionnel. Coordination des programmes, contribution au développement général de la communauté. Élévation du niveau de la vie de la communauté. Selon une étude faite en 1953 par la National Society for the Study of Education (Flores, 1955, p. 11). 44 3.2 L’école communautaire en Afrique 3.2.1 Le contexte L’école communautaire est très présente en Afrique. Cela est dû en partie à une longue relation de support de l’éducation par la communauté africaine (Bray et Lillis, 1988 In Hoppers, 2005). De récentes réformes sociopolitiques implantées dans plusieurs pays requièrent souvent une plus grande implication des communautés dans le fonctionnement et le financement des écoles (Morales-Gomez, 1999, In Hoppers 2005). Cela a produit une nouvelle génération d’écoles communautaires situées dans des régions marginalisées des pays les plus pauvres (Hoppers, 2005). Face à la double contrainte des problèmes de financement du système éducatif africain et de la nécessité de généraliser l’accès à l’éducation de base, les écoles communautaires sont devenues un nouveau mode de développement de l’éducation. Le phénomène prend de l’ampleur afin de pouvoir pallier aux difficultés des pouvoirs publics à répondre à la demande sociale pour l’éducation. Le mandat des ÉC en Afrique consiste à élargir l’accès à l’éducation de base afin de renforcer l’égalité des chances et promouvoir une éducation de base au service du développement socioéconomique et culturel de la communauté (Marchand, 2000). Nous constatons – à partir des écrits recensés – que le développement de l’ÉC en Afrique est fortement lié au contexte social et économique du pays. Les difficultés de financement du système éducatif en Afrique constituent la principale cause de l’essor de l’ÉC. Depuis les années 1990, plusieurs initiatives visant l’établissement d’ÉC ont émergé dans les pays africains afin de compléter le système scolaire public. Les articles montrent que les ÉC ont été établies pour pallier au manque d’écoles dans les régions éloignées et ont pour but de fournir une éducation de base à tous afin de les préparer à des vies satisfaisantes dans leurs milieux socioéconomiques. Dans un ensemble de documents (Marchand, 2000; Hoppers, 2005; Huet, 2001; Contribution du Programme Togo, 2004; UNO et al., 1980), on procède aux constats suivants. - L’ÉC est un phénomène de périphérie au service des plus pauvres et de ceux qui n’auraient pas autrement accès à une éducation de base. Dans certains pays d’Afrique, le système d’ÉC constitue une large part du système éducatif, car les systèmes éducatifs existants sont incapables de fournir un accès à l’éducation à un nombre d’enfants sans cesse grandissant. Les ressources de l’État sont insuffisantes. 3.2.2 La clientèle Il est significatif que l’ÉC fournisse une expérience éducative aux personnes (enfants, adolescents et adultes) qui autrement auraient été exclues d’une participation à la vie scolaire en raison, soit de leur âge, de leur travail ou des responsabilités ménagères, de maladie ou de la pauvreté (Hoppers, 2005). Au Kenya, par exemple, la plupart des apprenants par le biais de l’éducation non formelle sont pauvres, plusieurs sont des enfants de la rue, des sans-abri ou des travailleurs enfants (Thompson, 2001). 3.2.3 Les lacunes Les lacunes des ÉC qui sont soulignées sont notamment le manque d’encadrement de ce type d’établissement scolaire, le manque de formation de son personnel, la difficulté pour la communauté de financer l’ÉC et de payer le salaire de l’enseignant (inégalités dans le financement des ÉC). 45 3.2.4 Le support et le financement Quoique les initiatives émanent généralement des communautés villageoises, les gouvernements et les organisations internationales sont souvent impliqués. Les ÉC ont en commun de dépendre largement du support et des initiatives de la communauté qui existent dans les écoles primaires publiques (Hoppers, 2005). La plupart des ÉC reçoivent différents types de supports de la part du gouvernement ou des organisations non gouvernementales (ONG) (Thompson, 2001; Aarons, 1982). 3.2.5 Les définitions, caractéristiques et finalités de l’école communautaire «Les écoles communautaires sont définies comme étant des écoles établies, gérées et largement supportées par les organisations locales, que ce soient des quartiers géographiques, des groupes religieux ou des fidéicommis (trusts) éducationnels à but non lucratif» (Hoppers, 2005, p. 118, Traduction libre). Toujours, selon Hoppers (2005), une des caractéristiques des ÉC, c’est qu’elles sont financées par la communauté. Marchand (2000), quant à lui, dit que «[…] les écoles communautaires sont des écoles créées par des communautés villageoises, ou plus rarement par des associations locales de quartier. Ces écoles sont placées sous l’autorité d’un comité de gestion ou d’un comité de parents mandaté par une assemblée de parents d’élèves» (Marchand, 2000, p. 21). Pour Huet (2001), «les écoles communautaires sont identiques aux écoles primaires publiques au niveau de leur programme scolaire, mais différentes par leurs sources de financement, qui émanent des parents d’élèves et non de l’État» (Huet, J. C., 2001, p. 4). Voici d’autres définitions de l’ÉC, telles que présentées lors du Forum International des Écoles Communautaires49 qui a eu lieu en 2004, en Afrique. Ainsi, une école communautaire est celle qui est créée par la communauté et pour la communauté. Celle-ci prend entièrement en charge les éducateurs qui ne font pas partie des effectifs reconnus par le ministère de l’Éducation de Base 1 et de l’Alphabétisation. Ils bénéficient généralement de l’appui – conseil des Inspections de l’Enseignement de Base. Celles-ci sont également impliquées dans l’encadrement pédagogique des écoles communautaires. (Aide et action50, 2004) «Les écoles communautaires sont des établissements privés d’enseignement de base, à but non lucratif, initiés par les communautés, pour satisfaire leurs besoins éducatifs» (Idem). «On définit généralement l’école communautaire comme une école créée par une communauté, financée par elle et fonctionnant selon un processus d’intégration et d’interaction école-milieu. Cela 49 On retrouve des informations sur ce Forum, de même que les textes des présentations de plusieurs participants à celui-ci sur le site du Réseau Éducation pour tous en Afrique REPTA, à l’adresse <http://repta.net/site/index.php?option=com_content&task=view&id=25&Itemid=43>. 50 Pour de plus amples détails sur les écoles communautaires au Niger, on peut consulter l’adresse <http://doc-aea.aide-etaction.org/data/admin/les_ecom_au_niger.doc>. 46 laisse supposer l’établissement de contrats administratifs, financiers et pédagogiques entre la communauté et l’enseignant» (Rapport de présentation des écoles communautaires soutenues par l’ONG Plan International au Niger51, 2003). L’école communautaire est issue de la communauté pour répondre à un manque identifié au niveau éducatif qu’elle adapte à ses besoins en respectant le modèle formel ou non formel. La communauté est la première responsable de l’école dans un contexte de partenariat. L’école communautaire ainsi conçue vise à former un citoyen capable de comprendre et aimer son environnement en vue d’œuvrer à sa préservation en valorisant les ressources locales; utiliser ses acquis scolaires pour introduire des changements positifs significatifs afin d’améliorer son cadre de vie; promouvoir le développement à la base de la communauté; saisir les opportunités pour assurer son propre épanouissement socioculturel et économique. (Commission 3: Forum International des Écoles Communautaires, 2004) 3.2.6 Les facteurs de réussite Plusieurs facteurs de réussite sont récurrents selon les auteurs des différents articles traitant de l’ÉC en Afrique (Marchand, 2000; Hoppers, 2005; Muskin, 1999; Rapport de présentation des écoles communautaires soutenues par l’ONG Plan International au Niger, 2003; Rapport de présentation des écoles communautaires soutenues par l’ONG Plan International au Niger, 2003). En voici quelquesuns. - Supervision et participation de la communauté dans le quotidien de l’école. - Intensité des relations élèves-enseignant et leadership des enseignants. - Utilisation de la langue maternelle pour l’instruction et la communication. - Adaptation du calendrier et de l’horaire scolaire aux contraintes du milieu. - Intégration des savoirs locaux. - Personnel enseignant motivé et possédant du leadership. - Disponibilité des ÉC qui promeut l’accès et la participation à une éducation de base. - Implication de la communauté qui promeut la flexibilité dans l’organisation d’un apprentissage adapté aux circonstances locales. - Adaptation du curriculum aux besoins et intérêts locaux faite d’une façon acceptable pour les apprenants et leur communauté. - Qualité de l’environnement d’apprentissage qui peut s’améliorer lorsque les communautés deviennent directement impliquées dans la supervision de l’école. - Peu d’élèves par classe (petit nombre d’apprenants par enseignant). - Proximité maître-élève qui facilite le contrôle du travail des élèves et la reprise des notions qui n’avaient pas été comprises. - Intégration du maître dans le village qui favorise une relation avec les parents. 3.2.7 Les impacts de l’école communautaire en Afrique Les rapports montrent qu’en termes de processus d’apprentissage, les retombées positives de l’ÉC sont davantage associées à un environnement d’apprentissage positif qu’à la quantité des ressources disponibles. Les ÉC peuvent produire des résultats similaires ou meilleurs que leurs contreparties publiques dans les matières du curriculum (écriture, lecture et mathématiques) (Hoppers, 2005). 51 Le texte de cette présentation est disponible à l’adresse <http://www.repta.net/repta/telechargements/Rapport_de_presentation.pdf>. 47 3.3 L’école communautaire en Yougoslavie dans les années 1960-1970 3.3.1 Le contexte L’ÉC en Yougoslavie était étroitement liée au système politique du pays. L’unité sociopolitique de base de la société yougoslave est la commune et celle-ci possède une grande autonomie, notamment dans le domaine de l’éducation. Le mouvement des ÉC en Yougoslavie a donc pris son essor à partir du processus de réforme de l’enseignement de 1958, dont l’effort principal devait porter sur l’éducation primaire pour tous les enfants âgés entre 7 et 15 ans en vue de leur fournir une instruction générale et de les préparer au travail. De plus, l’école de la commune ouvre ses portes à tous les citoyens (enfants ou adultes) qui veulent parfaire leur formation, développer leur culture personnelle et leurs activités de loisir. 3.3.2 Les principes fondamentaux de l’école communautaire en Yougoslavie (en 1974) En Yougoslavie, l’ÉC compte certains principes fondamentaux. - Elle fournit l’enseignement obligatoire à tous les enfants, en plus d’être ouverte pour les adultes qui veulent compléter leur instruction générale. Le contenu fondamental des études est le même dans toutes les écoles mais la diversité est valorisée pour que chaque école puisse s’adapter à son milieu social; ce qui laisse place à l’innovation pédagogique et à l’initiative des enseignants. Le travail pédagogique doit comporter des cours et activités qui aideront l’élève à contribuer à sa communauté et à résoudre ses problèmes locaux. On accorde une importance au concret: il ne suffit pas de parler de la vie, mais il faut aussi chercher des formes, des méthodes de travail et des situations qui donnent aux jeunes la possibilité d’établir des rapports avec la collectivité en y travaillant et en participant directement à sa vie. La combinaison de l’expérience pratique et de l’enseignement polytechnique, de l’instruction et du travail productif ainsi que d’autres activités utiles à la collectivité constitue l’un des principes de base de l’éducation à l’école communautaire. L’école est secondée par les parents, les membres actifs des organisations sportives et culturelles, les hommes de science et les spécialistes de renom, les membres des organisations sociales et politiques, les ouvriers de l’industrie. L’ÉC a le devoir d’organiser des activités parascolaires qui vont contribuer à élargir ses connaissances et à en montrer les implications pratiques, tout en préparant les élèves à la vie, au travail productif et aux tâches communautaires et en les aidant, par la même occasion, à faire le choix d’une profession. 3.3.3 La définition En bref, l’école communautaire est l’épine dorsale de la stratégie sociale visant à transformer l’éducation en Yougoslavie. L’école communautaire est considérée comme «une institution essentiellement sociale, en raison non seulement de son rôle et de sa fonction, mais aussi de sa place, son type d’administration, ses modes d’action et des formes que prend sa liaison organique avec la collectivité dans laquelle et pour laquelle elle existe» (Bezdanov, 1974, p. 9). «L’école est une communauté indépendante autogérée de travailleurs dont l’activité est considérée comme d’un intérêt spécial pour la société» (Idem, p. 32). 48 3.3.4 Les facteurs de réussite Ð Exemple d’une école communautaire en milieu urbain: l’école expérimentale Sonja Marinkovic à Zemun. Dans son ouvrage sur l’école communautaire en Yougoslavie, Bezdanov (1974) se penche sur le cas de l’école communautaire Sonja Marinkovic à Zemun, qui jouit du statut d’école expérimentale. Elle est chargée de mettre au point les formes idéales de coopération entre l’école et la collectivité locale. En somme, elle représente le modèle de l’ÉC en milieu urbain en Yougoslavie. - - - Une enquête par questionnaire sur la collectivité de Zemun qui a duré deux ans a permis de cibler le choix des ressources de la collectivité à intégrer au programme scolaire. Une condition parfaite de la collectivité locale est la condition première de l’intégration d’éléments locaux au programme scolaire officiel. Pour s’assurer l’appui de la collectivité sur les plans social et technique, des consultations ont été tenues auprès des responsables officiels de la commune. Puis, une conférence réunissant les directeurs et les cadres techniques responsables des entreprises a été organisée. Le directeur d’école a alors exposé les points essentiels du projet et les raisons de la participation des élèves au travail productif des entreprises. Cette conférence a permis de parvenir à un accord préalable avec les responsables des entreprises sur la participation des élèves à la production. Groupe test: un premier groupe de 50 élèves a été soumis à ce régime à titre expérimental. Les membres du groupe expérimental ont exposé leur expérience aux autres élèves et leur exemple a eu un effet extrêmement favorable. La participation et la formation des maîtres responsables du travail productif sont essentielles à la réussite de cette forme de collaboration entre l’école et la collectivité locale. 3.3.5 Les impacts Le fait d’associer étroitement aux études scolaires le travail productif et d’autres activités socialement utiles de la commune modifie considérablement l’attitude des élèves devant le travail productif, le travail en général et l’apprentissage. De plus, ayant fait l’expérience de l’effort physique, les enfants éprouvent une sympathie accrue pour leurs parents qui travaillent; ce qui les motive davantage à les aider dans les travaux domestiques ou même professionnels. L’attitude positive des élèves envers l’école, le travail individuel et l’assiduité scolaire correspond étroitement à la qualité de leur apprentissage et à leur engagement personnel dans le processus éducatif. 3.4 L’ école communautaire en Afghanistan 3.4.1 Le contexte Avant 2002, l’Afghanistan était dans un constant état de guerre. Après la chute des Talibans, sous la direction du gouvernement de transition, le ministère de l’Éducation afghan a rétabli les écoles formelles et a permis aux filles d’être de nouveau présentes dans le système d’éducation public. Le travail du Ministère et des organisations internationales non gouvernementales (ONG) a mené à une augmentation massive des admissions à l’école primaire. Depuis les années 90, un petit nombre d’ONG a fait la promotion d’écoles communautaires (community and home based schools) comme une façon d’étendre l’éducation primaire malgré les changements politiques constants de l’Afghanistan. CARE Afghanistan a lancé un projet pilote d’accès à l’éducation primaire en 1994 qui s’est transformé en programme Community Organized Primary 49 Education (COPE), dont le but est de rejoindre des régions et des populations qui n’ont pas accès à des opportunités d’éducation de qualité gérées par la communauté. 3.4.2 Le partenariat de CARE et du gouvernement afghan D’abord conçu pour être réalisé avec une aide minimum du gouvernement sous le régime des talibans, le programme COPE a été modifié afin que les écoles et les élèves COPE intègrent le système d’éducation public. Le ministère de l’Éducation a d’ailleurs encouragé CARE à continuer d’établir des écoles COPE dans les régions non desservies. CARE et le gouvernement afghan ont élaboré en 2002 une stratégie qui consiste à intégrer graduellement les écoles COPE au système public du pays en transférant différentes activités de gestion au gouvernement. Avec le temps, toutes les écoles COPE deviendront totalement gérées par le gouvernement et intégrées au système éducatif de l’État (Balwanz, 2007). 3.4.3 La définition de l’école communautaire (community and home-based schools) «Ces écoles sont habituellement situées dans les maisons ou des mosquées, elles emploient des enseignants locaux et reçoivent supervision et financement des comités d’éducation (Village Education Committees) et d’organisations non gouvernementales partenaires». (Balwanz, 2007, p. 1, Traduction libre). 3.4.4 Les facteurs de réussite - Les écoles COPE sont installées de façon à réduire l’impact de la distance comme barrière à l’éducation des enfants. Elles doivent être séparées de trois kilomètres, et cette mesure a eu pour effet de réduire significativement le nombre d’enfants résidant trop loin pour fréquenter l’école. On priorise un investissement dans le matériel scolaire d’enseignement et d’apprentissage afin de supporter l’environnement d’apprentissage de la classe. On y retrouve de constantes évaluations, un haut taux de contacts enseignant-élèves et un environnement d’apprentissage positif. On adapte le calendrier scolaire et on utilise la langue maternelle comme langue d’instruction. 3.4.5 Les impacts Parmi les impacts, on note: - une augmentation de la fréquentation des écoles (a doublé depuis la chute des talibans) et particulièrement de l’inscription des filles; un haut taux de poursuite des études jusqu’à la sixième année et un plus faible taux de décrochage que dans le système public. Au total, 68 % des élèves graduant des écoles COPE poursuivent leurs études au secondaire. 3.5 L’école communautaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée 3.5.1 Les définitions 3.5.1.a École communautaire «En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le cycle d’instruction de base est officiellement appelé école communautaire» (Aarons, 1982, p. 3, Traduction libre). 50 «Ce sont la façon et le degré par lesquels une école fonctionne en relation avec sa communauté ou comment elle a développé un sens de la communauté qui la caractérise comme une école communautaire» (Idem, p. 9, Traduction libre). «L’école communautaire, pour nous, signifie que l’enseignement et l’apprentissage sont reliés à la communauté et à ses activités. C’est aussi de donner aux élèves un bagage utile pour vivre et travailler dans leur communauté. Cela signifie que son curriculum commence avec les activités de la communauté locale. Cela mène à la communauté nationale et ses activités» (Secrétaire de l’éducation, 1977, In Aarons, 1982, p. 9, Traduction libre). 3.5.1.b Communauté Les trois éléments récurrents sont ceux concernant l’emplacement géographique, la reconnaissance de liens communs et d’interactions sociales. On peut décrire la communauté comme un groupe de gens qui partage un éventail d’institutions sur la base de leur appartenance à une catégorie familiale, c’est-à-dire où l’emplacement de la résidence détermine la catégorie sociale dans la communauté locale. (Hillery, 1955, In Aarons, 1982, p. 4, Traduction libre) C’est le processus par lequel la coopération progresse et que la compétition et les conflits sont résolus qui caractérise la communauté […]. La communauté peut se référer tant aux groupes unis territorialement qu’à ceux qui sont dispersés et qui reconnaissent leurs liens à travers des institutions partagées; et aux groupes qui sont reliés par leur implication dans un processus d’interactions sociales. (Idem, p. 4-5, Traduction libre) En parlant des ÉC en PNG, le directeur de l’éducation affirme que «ici, le mot communauté est utilisé en regard de la communauté desservie par l’école. Dans les régions rurales, cela est habituellement un village ou un groupe de villages. Dans les régions urbaines, cela peut être une ville ou une partie de la ville. Tous les gens dans cette zone sont considérés comme étant la communauté de l’école» (Ibid., p. 6, Traduction libre). 3.5.2 Les facteurs de réussite Parmi les facteurs de réussite des ÉC, notons: - le leadership de l’enseignant et le respect suscité par celui-ci; les liens entre le bureau de direction (Board of Management), la communauté et les enseignants qui assurent la communication entre ceux-ci. 3.6 Conclusion générale Comme les résumés précédents permettent de le constater, malgré la diversité des régions représentées, certains éléments se retrouvent dans la majorité des textes. Parmi les constantes qui se dégagent, on retrouve certains facteurs de réussite tels l’importance d’utiliser la langue maternelle comme langue d’instruction, d’avoir des programmes bilingues, d’intégrer le savoir local dans l’école et dans le curriculum, d’adapter le calendrier et l’horaire de classe aux préoccupations de la communauté ou d’avoir des curriculums culturellement adaptés. Enfin, les divers documents mettent l’accent sur l’importance de l’implication des partenaires tant au niveau des parents, des acteurs de l’école que de la communauté en général. 51 Aussi, on retrouve des similitudes au niveau de la population desservie par les écoles communautaires en régions éloignées. On constate entre autres que l’ÉC est un phénomène de périphérie dont la clientèle est souvent composée de gens défavorisés, de décrocheurs, d’individus hors du système scolaire ou de ceux qui n’auraient pas autrement eu accès à une éducation de base. L’ÉC est généralement ouverte à tous les enfants qui désirent fréquenter l’école ainsi qu’à tous les adultes qui souhaitent parfaire ou compléter leur éducation. 52 Bibliographie du chapitre 1 (18 documents) * copie papier & en fichier pdf *Association canadienne d’éducation de langue française (1995). École, famille, communauté, partenariat et complémentarité. Actes du 48e congrès de l’ACELF, North Bay, Ontario (3-5 août). 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Présentation lors du Forum international sur les Écoles Communautaires. Naimey (27-29 juillet). [N° 1-h.2332] Thompson, E. J. D. et German Agency for Technical Co-Operation, Nairobi (Kenya) (2001). Nonformal education in urban Kenya: Findings of a study in Kisumu, Mombasa and Nairobi. [N° 1-h.2318] 57 Documents lus ou consultés du chapitre 3 (28 documents) *Aarons, A. (1982) What is a community school? Decentralising curriculum planning in Papua New Guinea. In Proceedings of the Annual Conference of the Australian Comparataive and International Education Society, 10th, Sydney, New South Wales, Australia (November 24-26). [lu] [N° 1-h.2301] *Aide et Action (2004). Les écoles communautaires au Niger. Présentation lors du Forum international sur les Écoles Communautaires. Naimey (27-29 juillet). [lu] [N° 1-h.2330] Association d’entraide pour le Sahel (2001). Les écoles communautaires: un défi pour les écoles d’État. Morija, 162. [lu] [N° 1-h.2340] *Balwanz, D. et Academy for Educational Development (2007). Meeting EFA: Afghanistan community schools Washington, DC: Academy for Educational Development. [lu] [N° 1-h.2302] *Bezdanov, S. (1974). École communautaire en Yougoslavie. Bureau international de l’éducation et Unesco. Paris: Expériences et innovations en éducation. [lu] [N° 1-h.2303] *Commission 3 du 1er Forum International sur les Écoles Communautaires (2004). Partenariat pour le développement de l’école communautaire. Rapport des travaux en commissions. Naimey (27-29 juillet). [lu] [N° 1-h.2331] Eltchelebi, W. (1999). Tertiary success for the aboriginal student: The numerous factors impacting on the dream. [N° 1-h.2305] *Groupe participant au Forum International sur les Écoles Communautaires. Contribution du Programme Togo au Forum International sur les Écoles Communautaires (2004). Les écoles communautaires au Togo. Naimey (27-29 juillet). [lu] [N° 1-h.2325] Holmes, T. (1991). 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[N° 1-h.2324] 59 Annexe A Figures 60 Figure 2: Composantes du Community School Program. Département de l’Éducation de la Saskatchewan, Building Communities of Hope (1997). Figure 3: Le CSC, carrefour qui place l’école au centre d’une constellation de services (Smith, 2007). 61 Figure 4: Fonctionnement d’une équipe opérationnelle (Smith, 2007). 62