15 janvier 2010 - Sarkis Ohanessian

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15 janvier 2010 - Sarkis Ohanessian
VENDREDI 15 JANVIER 2010
TRIBUNE DE GENÈVE
ZoneV.I.P.
20
Sarkis Ohanessian,
le roi de l’impro
THÉÂTRE
Le présentateur du jeu
«Identités» sur la TSR sera
sur la scène du Caveau pour
un «vaudeville moderne».
JEAN-DANIEL SALLIN
T
ennis. Dès que vous glis-
sez ce mot dans la conversation, les yeux de Sarkis
Ohanessian brillent de mille
feux. Il s’apprête d’ailleurs à sacrifier quelques heures de sommeil sur l’autel de sa passion,
Open d’Australie oblige. «Je suis
programmé, sourit-il. Je me réveille toujours au milieu de la
nuit et j’allume mon poste: si
le match est intéressant, je
reste. Sinon je retourne
au lit…» Fan de Roger
Federer, le Genevois
admire surtout les attaquants. Ceux qui
partent à l’abordage
du filet. De Patrick Rafter à Stefan Edberg. Les
références se font plus
rares. Mais les souvenirs, eux, sont toujours
aussi vivaces.
Cependant, Sarkis n’est
pas qu’un sportif de salon.
Oh non! Le tennis, il le pratique régulièrement au TC
Lancy. L’an dernier, il a
même disputé la finale
des
championnats
genevois. «Mais à
34 ans, on ne peut
pas dire que ma
carrière est devant
moi», rigole-t-il. Depuis l’âge de
15 ans, le Genevois est aussi un
habile mousquetaire. Il s’entraîne une fois par semaine à
l’épée. Participant aux championnats de Suisse en 2007. «J’ai
battu Michael Kauter (ndlr: qualifié pour les Jeux olympiques de
Pékin en 2008) en poule, précise-t-il. Mais ça ne signifie pas
grand-chose, c’était en cinq touches!» Il terminera quand
même à la sixième place du
classement. Pas mal pour quelqu’un qui avait dû arrêter l’escrime pendant deux ans après
des problèmes de bassin…
«J’aime
ce
sport, il est
bon pour la concentration!» Sarkis Ohanessian est ainsi. Bourré
de ressources. Une pile électrique qui fait mille choses à la
fois. Et qui les… réussit. Le téléspectateur reconnaît en lui
l’amuseur public de la TSR.
L’animateur quelque peu allumé
qui avait déboulé dans son salon
avec sa chemise à jabot et son
crâne rasé dans C’ mon jeu. Ou
l’inspecteur à la cravate défaite
qui mène l’enquête – en toute
décontraction – pour Identités.
Le sens de la répartie
«Je ne m’attendais pas au battage médiatique qui a suivi le
lancement de C’ mon jeu en
Suisse romande», plaide-t-il. En
2006, Sarkis Ohanessian voit sa
tête apparaître à la une des
magazines. Son look à la Austin
Powers frappe les esprits. Mais
c’est surtout l’énergie et l’humour du bonhomme qui séduisent! Il n’a pas la langue dans sa
poche. Il a le sens de la répartie.
Et, surtout, il sait jouer avec la
caméra. Sans bredouiller son
texte. Pas étonnant qu’il
ait pris du grade
à la TSR! En
décembre,
on lui a
ainsi confié la présentation du
Grand Quiz – en duo avec Philippe Robin – et on l’a envoyé à
Pékin pour commenter les
championnats du monde de
magie.
Rien de bien surprenant! Le
Genevois – qui enseigne le français et le théâtre au Cycle des
Voirets – n’est pas né de la
dernière pluie. Comme Maria
Mettral ou Khany Hamdaoui, il
vient en effet de la scène. Mais
après avoir joué Ionesco et Vian,
il s’est spécialisé dans l’improvisation. Cette gymnastique cérébrale qui consiste à «inventer»
son texte en direct. «C’est un
peu casse-gueule comme exercice, explique-t-il. Tout vient de
toi. Si tu ne livres rien, c’est le
grand vide!» Avec les Souffleurs
aux Gradins puis avec Les Arts,
il excelle dans le genre. Mais
depuis quelque temps, il ressent
le besoin de revenir au «vrai»
théâtre. En plus de la pièce qu’il
jouera avec ses potes de l’association Les Arts, Court sucré ou
long sans sucre?, au Caveau, il a
une autre pièce en préparation.
Il planche surtout sur un one
man show. On en salive déjà…
❚ «Court sucré ou long sans
sucre?», au Théâtre Le Caveau,
du 21 janvier au 7 février (jeudi
au samedi à 20 h 30, dimanche
à 18 h 30).
Réservations: 022 329 83 93 ou
Service culturel Migros.
Bio express
Sarkis Ohanessian
❚ Né le 4 avril 1975 à Genève.
❚ 1995: joue «La cantatrice
chauve» d’Eugene Ionesco.
❚ 1999: première participation au Mondial d’improvisation avec l’équipe de Suisse
amateur.
❚ 2003: il fait partie de la
troupe belge d’impro Les
Souffleurs aux Gradins.
❚ 2004: il commence à
enseigner le français et le
théâtre au Cycle des Voirets.
La même année, il devient
membre de l’association Les
Arts.
❚ 2006: il entre à la TSR
pour animer le jeu «C’ mon
jeu».
❚ 2008: lancement du
jeu «Identités» sur
TSR1. JDS
$ Sarkis Ohanessian. C’est
lui, l’inspecteur à
la cravate défaite de l’émission
«Identités»! (TSR)
LA JOURNÉE PEOPLE DE PASCALE
La brindille et le prince, huit mois d’idylle
AP ET KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Il a dû estimer qu’il y avait
prescription… Le prince Emmanuel-Philibert de Savoie s’est
laissé aller à des confidences
huit ans après les faits. Au magazine italien Chi!, il a confessé sa
liaison avec la très glamour brindille Kate Moss. Prolixe mais
chevaleresque tout de même,
Son Altesse n’a dit que du bien
de son ex-dulcinée: «Nous sommes restés ensemble pendant
huit mois. C’est une femme fascinante et merveilleuse, pas bizarre du tout. Je me souviens
d’elle comme d’une femme passionnée!» Le prince est aujourd’hui plus discret sur son
mariage avec Clotilde Courau.
Les vipères susurrent qu’il aurait
beaucoup à cacher. Rendez-vous
dans huit ans! (pz)
Les Brangelina offrent
1 million à Haïti
Michael C. Hall. Dimanche à Los Angeles, il pourrait recevoir un
Golden Globe pour son rôle dans la série «Dexter». (DR/CBS)
Coup de théâtre!
Dexter souffre d’un cancer
TÉLÉVISION
Connu pour son rôle attachant
de serial killer dans la série TV,
Michael Hall est en traitement.
Cette fois, ça n’est plus de la
fiction: le comédien américain
Michael C. Hall, «héros» de la
série télévision Dexter, où il interprète un tueur en série, connu
auparavant pour son rôle de croque-mort dans Six Feet Under, a
annoncé hier à Los Angeles qu’il
était atteint du lymphome de
Hodgkin, un cancer du système
lymphatique.
L’acteur, qui fêtera ses 39 ans
le 1er février prochain, a expliqué dans un communiqué avoir
eu «la chance» que le diagnostic
soit posé assez tôt, avec un pronostic favorable. «Je remercie
mes médecins et infirmières
pour leur compétence et leurs
soins», a-t-il ajouté. La maladie
est en rémission et l’acteur continuera à suivre son traitement
dans un établissement de la région de Los Angeles.
Un prix dimanche?
A Los Angeles également, Michael C. Hall compte se rendre
dimanche à la cérémonie des
Golden Globes en compagnie
de son épouse, Jennifer Carpenter, qui joue sa sœur dans la
série Dexter. Il figure en effet
parmi les candidats au trophée
dans la catégorie «meilleur acteur de série dramatique» pour
son rôle de Dexter Morgan, expert en analyse de traces de
sang dans la police le jour et
tueur la nuit.
Quatre saisons de cette série
noire, ironique et cynique ont
déjà été diffusées aux Etats-Unis
et Michael C. Hall doit entamer
le tournage de la cinquième à la
fin de l’année. La chaîne française Canal+ diffusera la saison 3
à partir du 19 février, alors que la
TSR a renoncé à l’acheter, troublée par le cas de conscience que
représente ce tueur appliquant
sa justice personnelle, même si
c’est aux dépens d’assassins
confirmés.
Débuts sur les planches
Né en Caroline du Nord, celui
qui est devenu le tueur en série
préféré des téléspectateurs étasuniens a commencé sa carrière
à Broadway, après une formation
à l’Université de New York, section beaux-arts. Après des comédies musicales (Cabaret, Chicago), il a décroché un rôle dans
le feuilleton Six Feet Under, où
son personnage de David Fisher,
croque-mort homosexuel amoureux d’un policier noir le révèle
au grand public.
Et c’est avec son rôle dans
Dexter – dont le dernier épisode
diffusé a réalisé le meilleur taux
d’audience jamais obtenu par la
série et aussi le meilleur de la
chaîne câblée américaine Showtime depuis quatre ans – qu’il
assied définitivement sa réputation d’acteur capable de s’immiscer avec brio dans la peau de
personnages complexes, subversifs et ambigus. Un genre dont
les téléspectateurs raffolent, si
l’on en croit le succès de nombreuses séries américaines exploitant le filon du cynisme, des
truands de Soprano aux chirurgiens de Nip Tuck.
Et c’est à ce moment, après
avoir depuis des années côtoyé la
grande faucheuse dans ses fictions, que la réalité le rattrape,
avec ce cancer qui fait résonner
en lui un autre drame, celui de
son père emporté par le crabe
alors qu’il n’avait que 11 ans. Dans
une interview donnée l’automne
dernier au magazine français TéléObs, il reconnaissait que cet
événement avait peut-être à voir
avec son intérêt pour des sujets
tournant autour de la mort: «Mes
personnages dans Six Feet Under
et Dexter ont aussi un rapport
compliqué avec leur père. Les
interpréter a eu pour moi un effet
thérapeutique.»
Gilles Simond (avec AFP)
Ils ont le cœur sur la main.
Brad Pitt et Angelina Jolie, bouleversés par le drame en Haïti,
ont offert 1 million de dollars à
Médecins
sans
frontières.
L’ONG a confirmé l’information
et précisé le montant du don
qui a permis à l’organisation
d’envoyer davantage de matériel médical à Port-au-Prince. Il
ne s’agit pas d’une première: le
couple s’engage en faveur
d’Haïti depuis de nombreuses
années. «Nous allons travailler
en étroite collaboration avec
notre ami Wyclef Jean pour
soutenir les efforts humanitaires sur l’île et aider ceux qui
sont blessés ou sans abri», ont
précisé les deux acteurs. Que les
persifleurs, pour une fois, remballent leur ironie. Et pensent à
verser 5 balles à la Chaîne du
Bonheur en faveur des victimes
du séisme… (pz)
Le tueur en série le plus attachant
La série télé la plus perverse
à voir en DVD (ou sur Canal +).
Dexter est comme vous et moi,
peut-être même plus sympa, et
pour cause: il ne ressent aucune
émotion, rapport à un épisode
de son enfance (sa mère a été
tronçonnée sous ses yeux). Son
père adoptif a joué les psys en
lui apprenant à maîtriser les pulsions meurtrières qui le hantent,
mais parfois ça dérape: un assassin parvient à échapper à la
justice, alors Dexter doit le tuer
pour protéger les innocents…
Pile, c’est un tueur en série affreusement sadique jusque dans
la ritualisation du dépeçage de
ses victimes. Face, il revient sur
les lieux du crime comme expert
en analyse de traces de sang
pour le compte de la criminelle
de Miami. Beau gosse, il met tout
son talent à faire semblant.
Auprès de Rita, qui est dingue
de lui, avec sa sœur névrosée
(inspectrice dans son département). Puis un jour, les morceaux de ses victimes remontent
à la surface: le tueur ne peut
s’arrêter tout en étant chassé
par ses collègues, qui n’imaginent pas que le monstre est
parmi eux. JE
❚ En DVD: «Dexter» L’intégrale
saison 1 et saison 2 sont
disponibles en français, la 3 en
V.O sous-titrée.
❚ A lire: Jeff Lindsay, «Ce cher
Dexter», Poche, 315 pages.

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