Troubles de l`appareil reproducteur de la femme

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Troubles de l`appareil reproducteur de la femme
Information pour survivants d’un cancer pédiatrique
Troubles de l’appareil reproducteur de la femme
Fiche no 9
Troubles de l'appareil reproducteur de la femme
Le traitement du cancer chez l'enfant peut affecter la fonction de reproduction de la femme.
Les effets du traitement sur l'appareil reproducteur de la femme dépendent de nombreux
facteurs, dont l'âge de la fille au moment du traitement, le type de cancer et le traitement
administré.
Appareil reproducteur de la femme
À la naissance, les ovaires contiennent tous les ovules qu'ils auront pour la vie. Lorsque le
moment de la puberté arrive, l'hypophyse logée dans l’encéphale l'indique aux ovaires en
libérant l'hormone folliculo-stimulante (FSH) et l'hormone lutéinisante (LH). Les ovaires
sécrètent les hormones femelles (œstrogène et progestérone) nécessaires à la fonction de
reproduction.
En temps normal, lors d'un cycle menstruel mensuel, un ovule mûrit et est libéré d'un ovaire.
Si l'ovule n'est pas fécondé, les menstruations commencent. Ce cycle se répète aux 28 jours
environ. À chaque cycle menstruel, la réserve d'ovules diminue. Quand la plupart des ovules
ont été libérés des ovaires d'une femme, la ménopause débute. À la ménopause, les cycles
menstruels cessent, les ovaires arrêtent de fabriquer des hormones et la femme n'est plus en
mesure de tomber enceinte.
Types de troubles de l'appareil reproducteur de la femme
Les troubles de l'appareil reproducteur de la femme susceptibles d'apparaître après le
traitement d'un cancer chez l'enfant peuvent être les suivants.
Puberté retardée ou précoce
À la puberté, des changements physiques commencent à se manifester chez une fille. Cela se
produit habituellement entre l'âge de 8 à 13 ans. Les premiers signes de la puberté sont en
général l'apparition de bourgeons mammaires et de poils aux aisselles et dans la région
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pubienne. Certains traitements du cancer peuvent faire en sorte que la puberté est retardée
ou devancée (précoce).
Ménopause précoce
La majorité des femmes vivent la ménopause naturellement après 40 ans. En moyenne, elle
apparaît à l'âge de 51 ans. La plupart des agents chimiothérapeutiques peuvent affecter le
cycle menstruel, interrompant ainsi l'ovulation (déficit ovarien). Cela peut engendrer une
ménopause précoce. Certaines filles peuvent retrouver leur fonction ovarienne. Pour d’autres,
la ménopause et la perte de la fonction ovarienne risquent d'être permanentes, ce qui entraîne
l'infertilité.
Infertilité
Chez le sexe féminin, l'infertilité (incapacité de tomber enceinte) apparaît quand les ovules,
l'utérus, les trompes de Fallope ou les ovaires ont été endommagés. Les filles naissent avec
tous les ovules qu'elles auront pour la vie, et ils ne peuvent pas être remplacés. Certains
traitements du cancer risquent de diminuer la fécondité.
Problèmes de grossesse
Certains traitements du cancer administrés dans l'enfance peuvent endommager l'utérus et
causer des problèmes lors d'une grossesse future. L'utérus peut donc être moins élastique et
être plus petit que la normale. Le risque de fausse couche et d'accouchement prématuré est
donc accru. Le développement du fœtus dans l'utérus est également susceptible d'être affecté.
Qui est à risque
Les troubles de l'appareil reproducteur de la femme peuvent se manifester après le traitement
de certains cancers chez l'enfant dont :
 le lymphome hodgkinien
 l'ostéosarcome
 le lymphome non hodgkinien
 la leucémie aiguë myéloblastique (LAM)
 la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL)
 la tumeur de Wilms
 le sarcome d'Ewing
Le risque d'être atteinte d'un trouble de l'appareil reproducteur après un traitement du cancer
chez l'enfant dépend d'un certain nombre de facteurs, dont ceux-ci :
 âge de la fille lors du traitement
 type spécifique de cancer
 type de chimiothérapie et dose
 type de radiothérapie et dose
 type de chirurgie
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Chimiothérapie
La chimiothérapie à base de certains médicaments, en particulier les agents alkylants, peut
affecter la fonction ovarienne. Cela risque d'engendrer un retard dans la puberté, une
ménopause précoce ou l'infertilité. Plus la dose totale de chimiothérapie est élevée, plus le
risque de dommages aux ovaires est grand. L'association de la chimiothérapie à la
radiothérapie accroît le risque de dommages aux ovaires. De fortes doses de chimiothérapie
administrées en préparation à une greffe de cellules souches font augmenter le risque d'effets
tardifs sur les ovaires.
Les agents chimiothérapeutiques susceptibles d'accroître le risque de troubles de l'appareil
reproducteur de la femme comprennent ceux-ci :
 cyclophosphamide (Cytoxan,
Procytox)
 carboplatine (Paraplatin, Paraplatin
AQ)
 ifosfamide (Ifex)
 doxorubicine (Adriamycin)
 méchloréthamine (moutarde à
l'azote, Mustargen)
 carmustine (BiCNU, BCNU)
 busulfan (Busulfex)
 melphalan (Alkeran, L-PAM)
 procarbazine (Natulan)
 chlorambucil (Leukeran)
 lomustine (CeeNU, CCNU)
 thiotépa (ThioTEPA)
 dacarbazine (DTIC)
 témozolomide (Temodal)
 cisplatine (Platinol AQ)
Radiothérapie
La radiothérapie peut endommager les ovaires.
Le déficit ovarien primaire, ou direct, peut être causé par la radiation qui vise directement les
ovaires ou une surface près des ovaires, comme la radiothérapie à l'abdomen, au bassin ou à
la partie inférieure de la colonne vertébrale. L'âge de l'enfant au moment de la radiothérapie
et la dose totale de radiation émise déterminent s'il y a déficit ovarien ou non. En général, les
jeunes filles ont tendance à subir moins de dommages aux ovaires que les adolescentes ou les
jeunes femmes lors de la radiothérapie. Cependant, de fortes doses interrompent
habituellement le fonctionnement des ovaires chez la plupart des personnes de sexe féminin,
peu importe leur âge.
Le déficit ovarien secondaire, ou indirect, peut être causé par une radiothérapie au cerveau.
L'hypophyse, logée au centre du cerveau, régularise la production d'hormones (FSH et LH)
nécessaires au fonctionnement adéquat des ovaires. La radiothérapie au cerveau à fortes
doses peut endommager l'hypophyse, faisant ainsi baisser les taux de ces hormones.
L'irradiation de n'importe laquelle de ces régions peut causer des dommages aux ovaires :
 abdomen en entier
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 bassin
 partie inférieure de la colonne vertébrale
 corps en entier
 tête
La radiothérapie au bassin ou à l'abdomen peut endommager l'utérus, comme le muscle utérin
ou les vaisseaux sanguins qui alimenteraient le fœtus en développement. Cela accroît donc le
risque de :
 avoir un plus petit bébé
 naissance prématurée
 fausse couche (aussi appelée avortement spontané)
 infertilité
Après une radiothérapie au bassin, il est possible que le bassin ne se développe pas
suffisamment pour permettre le passage d'un enfant. Dans ce cas, la césarienne pourrait être
nécessaire pour mettre l’enfant au monde.
Chirurgie
Il y a toujours un déficit ovarien quand on enlève les deux ovaires (ovariectomie bilatérale)
dans le cadre d'un traitement du cancer. Ce type de déficit ovarien est parfois appelé
ménopause chirurgicale. Si on enlève un seul ovaire (ovariectomie unilatérale), la ménopause
peut apparaître plus tôt qu'elle ne l'aurait fait naturellement (ménopause précoce).
Signes et symptômes
Les signes et symptômes du déficit ovarien sont entre autres ceux-ci :
 absence de puberté ou arrêt de la puberté
 menstruations irrégulières ou sautées (aménorrhée)
 bouffées de chaleur ou sueurs nocturnes
 diminution de la libido (désir sexuel)
 sécheresse vaginale
 irritabilité ou difficulté à se concentrer
Diagnostic
Pour poser un diagnostic de troubles de l'appareil reproducteur de la femme, on peut faire :
 un examen physique
 une évaluation de la progression lors de la puberté
 des analyses sanguines pour vérifier les taux d'hormones
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


hormone folliculo-stimulante (FSH)
hormone lutéinisante (LH)
œstrogène
Prévention
Avant le traitement, on doit envisager de préserver la fertilité de toutes les filles dont le risque
d'être stériles est élevé. Cependant, les options sont limitées et certaines peuvent être
expérimentales. Il y en a qui pourraient ne pas être disponibles dans toutes les provinces.
Vérifiez auprès de votre régime d'assurance-maladie provincial quels frais sont couverts
puisque certaines méthodes pourraient ne pas l'être.
Le counseling en matière de fertilité devrait se dérouler avant le traitement. Le counseling
peut aider les personnes atteintes de cancer et leur famille à prendre conscience des options
offertes et à discuter de celles qui répondraient à leur situation, des répercussions futures et
des frais associés.
Protection des ovaires par un écran
On protège systématiquement les enfants de la radiation par un écran s'ils sont traités à
l'abdomen ou au bassin, sauf si cette protection accroît le risque de réapparition du cancer.
Chez les filles, on place un écran devant un ovaire ou devant les deux. Cela peut aider à
réduire le risque de dommages aux ovaires lors de la radiothérapie.
Transposition ovarienne
La transposition ovarienne est une méthode à laquelle on a recours pour réduire les
dommages aux ovaires lors d'une radiothérapie au bassin. On pratique une chirurgie pour
déplacer les ovaires dans une autre région du corps pour essayer de les protéger de la
radiation. Une fois le traitement fini, on replace les ovaires dans leur emplacement d'origine.
Cryoconservation d'embryons
On peut avoir recours à la cryoconservation d'embryons pour préserver la fertilité chez les
femmes qui sont déjà passées par la puberté. On stimule les ovaires avec des médicaments
contre l'infertilité. On les surveille ensuite par échographie. Lorsque les ovules ont atteint le
bon stade de maturité, on les enlève en insérant une aiguille dans les ovaires. On féconde
ensuite les ovules avec le sperme du partenaire ou du donneur, puis l'embryon qui se
développe est congelé. L'embryon reste congelé jusqu'à ce que la femme soit prête à fonder
une famille.
Cryoconservation d'ovules
On peut avoir recours à la cryoconservation d'ovules pour préserver la fertilité chez les
femmes qui sont déjà passées par la puberté. Bien que cette méthode soit encore nouvelle et
expérimentale, elle a engendré des grossesses à terme. Semblable à la cryoconservation
d'embryons, la cryoconservation d'ovules permet de stimuler les ovaires avec des
médicaments contre l'infertilité avant d'enlever les ovules et de les congeler. On peut
entreposer les ovules jusqu'à ce que la femme soit prête à tomber enceinte. On féconde alors
les ovules avec le sperme du partenaire ou du donneur avant de mettre dans l'utérus
l'embryon qui se développe.
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Soulagement
Si on détecte un trouble quelconque de l'appareil reproducteur, la survivante au cancer peut
être dirigée vers l’un ou plusieurs des spécialistes suivants :
 un endocrinologue (spécialiste des hormones)
 un gynécologue (spécialiste des organes reproducteurs de la femme)
 des spécialistes de la fertilité
Puberté retardée
On administre une hormonothérapie aux filles chez qui la puberté ne fait pas son apparition.
Les symptômes liés à la perte de production d'hormones sexuelles, comme les seins qui ne se
développent pas et les menstruations qui ne sont plus normales, peuvent être traités par
hormonothérapie substitutive.
Ménopause précoce
On peut soulager les symptômes de la ménopause par hormonothérapie. Il est important
qu'une jeune femme qui souhaite porter des enfants un jour planifie ses grossesses selon son
risque d'être ménopausée plus tôt que la normale. Cela pourrait comprendre l'entreposage de
ses ovules pour emploi ultérieur. Si une jeune femme susceptible d'être en ménopause
précoce souhaite porter des enfants, il est préférable qu'elle tombe enceinte au plus tard au
début de la trentaine puisque la période pendant laquelle elle est fertile peut être réduite à
cause du traitement.
Infertilité
La fécondation in vitro avec l'ovule d'une donneuse peut être possible chez les femmes
infertiles. Lors de cette intervention, l'ovule d'une donneuse – fourni par une autre – est
fécondé en laboratoire avec le sperme du partenaire de la femme. L'ovule fécondé est ensuite
mis à l'intérieur de l'utérus de la femme.
Problèmes de grossesse
Des études ont démontré que la plupart des survivantes au cancer qui tombent enceintes ne
sont pas plus susceptibles d'avoir des problèmes de grossesse que les autres femmes.
Cependant, il y a des traitements qui peuvent accroître certains risques.
 Des agents chimiothérapeutiques, comme les anthracyclines, peuvent faire augmenter le
risque de troubles cardiaques lors de la grossesse, du travail et de l'accouchement.
 La radiothérapie à l'utérus peut réduire l'approvisionnement en sang vers cet organe, ce qui
risque d'accroître la probabilité de fausse couche, d'accouchement d'un mort-né ou d'un
nouveau-né de petite taille et de faible poids et de travail prématuré.
Les femmes qui risquent davantage d'éprouver des problèmes de grossesse devraient être
suivies étroitement par un obstétricien qualifié pour prendre soin des femmes dont les
grossesses sont à haut risque.
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La vie après le traitement
Grossesses non planifiées
Certaines études ont démontré que les survivantes au cancer peuvent penser qu'elles ne
peuvent pas tomber enceintes et se retrouvent donc aux prises avec une grossesse non
planifiée.
Grossesse après le cancer
Jusqu'à présent, les études ont démontré que la plupart des enfants nés de femmes ayant
survécu au cancer ne risquent pas davantage de souffrir d'anomalies congénitales et de
défauts génétiques que les enfants nés de femmes qui n'ont pas eu le cancer. Pour la plupart
des enfants nés de survivantes au cancer, les taux de cancer ne sont pas plus élevés.
Cependant, certaines formes rares de cancer sont héréditaires ou affectent plusieurs membres
d'une même famille.
Suivi
Tous les survivants au cancer chez l'enfant doivent avoir un suivi régulier.
Toute survivante au cancer chez l'enfant dont le traitement la rend plus susceptible d'éprouver
des troubles de l'appareil reproducteur devrait passer chaque année un examen physique. Les
examens de suivi peuvent comprendre ceux-ci :
 évaluation de la puberté, des menstruations, des antécédents de grossesse et de la fonction
sexuelle
 analyses sanguines pour connaître les taux d'hormones
 FSH
 LH
 œstrogène
 ostéodensitométrie
 On peut recommander cet examen aux femmes atteintes d'un déficit ovarien pour savoir
si elles ne font pas d'ostéoporose.
Il est important que les survivants au cancer chez l'enfant avisent leurs fournisseurs de soins
de santé des traitements qu'ils ont déjà reçus.
La Société canadienne du cancer ne fournit que des renseignements généraux. Avant de prendre toute décision de nature
médicale, adressez-vous à un professionnel de la santé qualifié. La Société canadienne du cancer ne peut pas garantir
l’exhaustivité de ces renseignements ni l’absence totale d’erreur.
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