COMMISSION AFRICAINE DE L`AVIATION CIVILE AFRICA
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COMMISSION AFRICAINE DE L`AVIATION CIVILE AFRICA
COMMISSION AFRICAINE DE L’AVIATION CIVILE AFRICA WIDE AIR TRANSPORT CONFERENCE Nairobi, Kenya, 29 - 31 Octobre 2014 Vision intégrée des régulateurs et de l’industrie pour le développement des infrastructures (Présentée par la CAFAC) RESUME ANALYTIQUE La présente note de travail aborde la question des infrastructures aéronautiques en Afrique. Après l’état des lieux général des aéroports et des services de navigation aérienne africains, les besoins en agrandissement et en modernisation compte tenu des prévisions optimistes (+5%) de trafic aérien futures, ont été identifiés. Des initiatives novatrices pour atteindre les objectifs et sensées avoir l’assentiment des régulateurs et de l’industrie pour un développement réussi ont été recommandées. INTRODUCTION La notion d’infrastructure regroupe l’ensemble des moyens techniques au sol mis à la disposition des aéronefs, pour décoller, atterrir, ainsi que les aides à la navigation et à l’atterrissage : en somme, il s’agit des aéroports et des services de la navigation aérienne. L’existence d’un aéroport dans un pays constitue un atout important, l’aérien est souvent le seul moyen de transport permettant le développement du commerce, de l’investissement et du tourisme international. Les aéroports et Services de navigation aérienne assurent aux exploitants d’aéronefs, l’ensemble des services dont ils ont besoin allant des services commerciaux à l’assistance technique. L’absence d’aéroport peut être source d’isolement géographique, politique et économique, d’autant plus que l’Afrique compte beaucoup de pays enclavés ou particulièrement pauvres en transports terrestres. Les investissements gouvernementaux y sont une nécessité économique et sociale. AEROPORTS ET SERVICES DE NAVIGATION AERIENNE AFRICAINS Le paysage aéroportuaire africain est divers, offrant un mélange d’aéroports modernes connectés au monde entier et d’autres n’accueillant que quelques avions par semaine, pourtant classés parmi les aéroports internationaux. Même si certains ont été construits dans les 10 dernières années ou seulement rénovés, la plupart datent de plusieurs années, ce qui implique que la majorité d’entre eux a besoin d’être modernisés pour être conformes aux standards requis et être en mesure d’accueillir les avions de plus grande capacité avec accueil des passagers en transit. La plupart des aéroports en Afrique datent des années 60, sous-équipés et non certifiés. Ils sont souvent confrontés à des difficultés d’extension (du fait de leur proximité des centres urbains) et de mobilisation de ressources a cet effet. La plupart sont en régie directe et pas souvent gérés par des professionnels. Le niveau de redevances dans les pays africains constitue tout aussi un frein au développement du transport aérien en général et des aéroports en particulier, car souvent leur financement provient des redevances complété par des subventions ou des prêts aux conditions contraignantes. Les aéroports africains dans leur grande majorité ne tirent pas parti des dernières technologies de communication de l'information afin de minimiser les coûts d'exploitation grâce à l'automatisation du processus de traitement des passagers et du fret. Ils manquent parfois de services techniques complémentaires tels que les sapeurs-pompiers qui relèvent de l’Etat alors qu’indispensables pour répondre à des impératifs de sécurité. Ainsi, l’état des aéroports africains se ressent dans le classement mondial des aéroports. Aucun aéroport africain ne figure dans le classement des vingt (20) plus grands aéroports du monde. La politique de libéralisation adoptée par l’Afrique contraste avec le niveau des infrastructures aéroportuaires. Le ciel africain est de plus en plus fréquenté par des compagnies major dotées d’avions de dernière génération qui nécessitent des infrastructures adaptés. En plus, les compagnies africaines affichent des ambitions de développement et ont commencé à renouveler leur flotte avec l’acquisition de gros porteurs. A ces raisons, s’ajoutent les résultats des études effectués par les différents acteurs du transport aérien (OACI, IATA, Airbus, Boeing) qui prévoient un doublement du trafic à l’horizon 2030. A cet effet, il est impératif pour les Etats africains de songer à moderniser les infrastructures pour répondre aux normes internationales et permettre une meilleure gestion du trafic aérien. Ces mesures permettront d’anticiper sur la problématique de capacité qui pourrait pointer à l’horizon. Certains Etats l’ont bien compris et ont déjà entrepris des travaux d’extension de leurs aéroports. La sécurité de la navigation aérienne reste préoccupante dans beaucoup d’espaces aériens africains et constitue un obstacle au développement du transport aérien et plus généralement à l’intégration des pays africains dans l’économie mondiale. Les enjeux sont surtout sécuritaires et d’efficacité, car il ya insuffisance de mise en œuvre de nouveaux concepts relatifs aux performances tels que la PBN (navigation basée sur la performance) donnant des trajectoires moins optimisées, donc moins économiques. Aussi la rationalisation des espaces aériens tarde à se matérialiser avec comme conséquence des surcharges de travail au niveau des équipages de conduite. L’amélioration efficace des opérations et de la sécurité des flux aériens passe nécessairement par la modernisation des systèmes de contrôle du trafic aérien (Service ATS), complétée par une formation adaptée des personnels contrôleurs et techniciens. Aussi, la multiplication des fournisseurs de services de navigation aérienne rend les taxes et redevances aéronautiques de plus en plus élevées. FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES AERONAUTIQUES Il est indéniable que compte tenu des statistiques disponibles précitées qui indiquent que les mouvements des passagers, marchandises, postes aérienne et des aéronefs vont continuer a croitre, l’Afrique aura besoin de continuer à augmenter la capacité et à moderniser ses aéroports, ainsi que ses services de navigation aériennes, d’où l’un des points important du plan d’action prioritaire (PAP) du Programme de Deloppement des Infrastructures Africain (PIDA). Au cours de la dernière décennie, le secteur privé a joué un grand rôle dans le développement des aéroports et Services de navigation aérienne avec de bons critères de gouvernance et de performance qui ont permis d’améliorer la gestion dans son ensemble. En effet, il est prouvé que les aéroports et Services de navigation aérienne exploités par des entités autonomes sont mieux gérés et plus rentables. Le financement traditionnel de ces infrastructures a montré ses limites face aux autres financements régaliennes de plus en plus lourds (éducation, santé, eau, électricité, etc.) et des résultats désastreux de gestion. Cette situation amène les aéroports et Services de navigation aérienne a recourir à des redevances et taxes onéreuses en vue de disposer de moyens nécessaires de financement, d’où la pratique de fixer les redevances et taxes en fonction de leurs besoins en violation des politiques de l’OACI. Développement concerte des infrastructures Face a ce besoin urgent de trouver une solution adéquate, il est recommandé d’avoir recours au secteur privé qui vient à point nommé. Les Etats ont généralement recours à diverses façons d’aborder cette question. Certains optent pour le partenariat public privé (PPP), un mode de financement qui permet un partenariat entre le secteur privé et l’Etat. D’autres choisissent la privatisation totale. Peut importe l’option choisie, les capitaux arrivent aisément. La façon novatrice de la gestion privée ou autonome de générer des recettes et redevances non aéronautiques qui contribuent à la baisse des redevances aéronautiques au lieu d’appliquer les principes de recouvrement des couts, attire davantage le trafic aux aéroports. D’autres incitations à caractère économique ou opérationnel telles le principe ‘’premier arrivé, premier servi’’ (priorité à l’aéronef mieux équipé en ATM) ont pour objectif final de promouvoir l’exploitation en optimisant la sécurité, la capacité et l’efficacité globale de la gestion du système. En règle général, le système de gestion se porterait mieux en faisant une séparation nette entre les Etats qui auront des fonctions régaliennes de régulateurs et superviseurs de sécurité et sureté et les privés qui auront des fonctions de bailleurs de fonds et d’exploitant selon des techniques et normes de rentabilité, le tout conformément à la politique de l’OACI en la matière, notamment : -Politique de l’OACI sur les redevances d’aéroports et de services de navigation aérienne (Doc 9082) et les recommandations des Conférences sur l’économie des aéroports et Services de navigation aérienne de l’OACI de 2000 (ANSConf2000) et 2008 (CEANS), relatives aux recettes et aux financements des aéroports et services de navigation aérienne. Ces références stipulent que le recouvrement ne doit pas se faire de manière arbitraire (selon le besoin), mais doit se faire selon les principes de transparence et de consultation avec les clients. Les aéroports et Services de navigation aérienne doivent généralement être en mesure de générer des recettes supérieures au montant de leurs couts d’exploitation directs et indirects et assurer ainsi un rendement raisonnable de leur investissement qui leur permet d’obtenir un financement a des conditions favorables et de se doter de nouvelles infrastructures modernes. A cette fin, les aéroports et Services de navigation aérienne doivent mettre en place un système comptable efficace pour divers couts et recettes, une méthodologie appropriée pour déterminer la base des redevances, des politiques de recouvrement de couts bien adaptées et un mécanisme efficace de collecte de redevances, conformément au DOC 9082 et aux recommandations de la Conférence sur l’économie des aéroports et des services de navigation aérienne (CEAN) consignées dans le DOC 99.08. Face aux difficultés d’accès aux capitaux pour financer les infrastructures (agrandissement et modernisation), il est nécessaire de faire évoluer la collaboration selon un partage ou chacun s’occupe de ce qu’ilpeut mieux faire conformément à la répartition ci-dessus évoquée. A cet effet, il est recommandé une coopération accrue avec toutes les parties prenantes, notamment l’OACI pour son rôle crucial d’organisation ressources, les Etats pour leur usage judicieux des politiques et éléments indicatifs de l’OACI en la matière, les institutions financières régionales et internationales, les organisations et l’industrie pour leurs indispensables aides. Je vous remercie de votre attention